Deux Français sur trois mal informés sur la téléconsultation médicale…

Depuis le 15 septembre, la téléconsultation peut être remboursée par la sécurité sociale sous certaines conditions.

Un sondage indique une méconnaissance des Français.

Deux Français sur trois mal informés sur la téléconsultation médicale

À première vue, c’est un succès, 86% des Français ont entendu parler de la téléconsultation médicale. En réalité, deux Français sur trois ne savent pas très bien de quoi il s’agit! C’est ce que révèle un sondage Harris interactive pour Livi (réalisé en ligne du 8 au 10 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1018 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus) que «Le Figaro» révèle aujourd’hui en exclusivité. En Suède, 6% des consultations médicales se font déjà par téléconsultation. Le Centre de santé digital de Kry Livi (Livi en France) en réalise 4%.

Selon la définition de la sécurité sociale, sur son site ameli.fr, il s’agit d’une «consultation réalisée à distance d’un patient par un médecin (généraliste ou de toute autre spécialité médicale), le patient pouvant être assisté ou non, à cette occasion, par un autre professionnel de santé (ex: médecin, infirmier, pharmacien…)». Trois Français sur quatre (73%) savent que la téléconsultation est remboursée par la sécurité sociale. Cependant le remboursement n’est pas automatique. Il faut en effet remplir un certain nombre de conditions pour bénéficier d’une prise en charge.

Conditions de remboursement

Premièrement, il doit s’agir d’un médecin qui vous connaît, c’est-à-dire que vous avez déjà rencontré physiquement au cours des douze derniers mois. Deuxièmement, cela doit s’intégrer dans le parcours de soins, «ce qui suppose que vous ayez été orienté initialement par votre médecin traitant vers le médecin téléconsultant (si celui-ci n’est pas le médecin téléconsultant)», explique l’assurance maladie.

C’est à ces conditions très strictes que la sécurité sociale rembourse les téléconsultations depuis le 15 septembre 2018. Il existe cependant des exceptions à ces règles (voir sur le site ameli.fr ). De plus, la téléconsultation est facturée au même tarif qu’une consultation en face-à-face, qui dépend de la spécialité et du secteur d’exercice du médecin. Ce qu’ignorent 40% des Français interrogés. Les remboursements se font selon les mêmes modalités que les autres consultations médicales en face-à-face secteur 1, secteur 2). Sept Français sur dix savent tout de même qu’une ordonnance peut ainsi leur être délivrée et envoyée, par voie postale ou messagerie sécurisée.

Les Français se divisent en deux camps pratiquement égaux lorsqu’on leur demande s’ils seraient prêts à consulter un médecin généraliste par téléconsultation: 52% pour et 47% contre. Toutefois, les Français y sont est nettement plus favorables dans certaines situations: pour demander un conseil médical (72%), renouveler une ordonnance (71%), en déplacement ou voyage (67%), en cas d’absence ou d’indisponibilité de son médecin traitant (66%), pour un problème de santé qui semble peu grave tel qu’un rhume ou un mal de gorge (66%), demander un certificat médical (63%), obtenir une consultation en urgence (60%).

Des freins à la consultation

Les situations qui pourraient dissuader un malade de consulter à distance sont moins fréquemment évoquées: l’impossibilité de se faire ausculter directement par le médecin (50%), le besoin d’avoir un contact direct (36% et jusqu’à 41% pour les 65 ans et plus), le sentiment d’être moins bien pris en charge (29%) ou encore le fait de ne pas choisir le médecin que l’on téléconsulte (22%).

De quoi rassurer Dr Maxime Cauterman, directeur médical de Livi. «Cette enquête montre que les Français valident le principe de téléconsultation pour désengorger les urgences dans la prise en charge des soins non programmés et comme solution dans les déserts médicaux ou les zones sous-dotées», explique-t-il au Figaro. Est-ce à dire que la télémédecine va enfin décoller en France? Le Dr Cauterman en est persuadé: «Les textes actuels sont bien équilibrés et la télémédecine va trouver sa place dans le système de santé en complémentarité et pas en substitution. Elle ne remplacera jamais les soins physiques».

De quoi rassurer aussi les médecins qui s’inquiètent de l’arrivée de ces nouveaux acteurs dans le paysage médical. Lorsqu’on leur demande qui ils préféreraient consulter si leur médecin traitant n’était pas disponible, 72% des Français répondent encore «un autre médecin généraliste en me rendant à son cabinet médical», plutôt que d’opter pour une téléconsultation.

Source LE FIGARO.

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