«Reporté et non abandonné, le projet de loi de vaccination obligatoire n’est pas une affaire classée»… Inquiétant !

Le projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires déposé puis retiré quelques jours avant Noël n’a été que reporté à une date ultérieure, rappelle Laurence Trochu.

Selon la présidente du mouvement conservateur Sens Commun, cette initiative témoigne d’une tentation autoritaire inquiétante chez LREM.

«Reporté et non abandonné, le projet de loi de vaccination obligatoire n’est pas une affaire classée»

 

Laurence Trochu est Présidente du Mouvement Conservateur Sens Commun, Conseillère départementale des Yvelines, et membre du Bureau politique Les Républicains


Marche arrière toute! Après avoir, en catimini, à quelques jours de Noël, déposé un projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, le Premier Ministre a finalement renoncé à défendre ce texte révélant une inquiétante dérive autoritaire du gouvernement en faisant peser une menace déraisonnable sur les libertés publiques et sur l’égalité de tous devant la loi.

Le simple fait qu’un tel projet de loi, aussi brutal, liberticide, malséant et antidémocratique, ait pu émerger et être validé par les ministres d’un régime démocratique, témoigne de la déliquescence de notre système politique. Dans un monde où l’indignation est devenue une sorte de sport national, c’est un comble. Et une raison supplémentaire d’être particulièrement inquiet sur le fonctionnement de nos institutions considérablement affaiblies par le fait du Prince depuis 2017. Nos gouvernants pensaient passer inaperçus entre le tarama et la bûche ; les Français leur ont rappelé qu’ils n’étaient pas des oies gavées d’interdits!

Dans l’état actuel du droit, la déclaration de l’état d’urgence sanitaire est une prérogative du Parlement. C’est le Parlement qui accorde au gouvernement le droit de se soustraire à son contrôle et de gouverner par ordonnances afin d’être plus réactif lorsque la gravité de la situation l’exige. Il s’agit d’un état d’exception, par définition limité dans le temps: ce privilège octroyé au pouvoir exécutif par le Parlement l’est toujours de manière temporaire, ce qui permet d’éviter toute dérive autoritaire du gouvernement.

Le texte porté par Jean Castex prévoyait d’autoriser le gouvernement à décréter l’état de crise – et non plus d’urgence – sanitaire sans avoir à obtenir l’aval du Parlement

Dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la COVID-19, le Parlement a habilité le gouvernement à prendre par ordonnances des mesures contraignantes et attentatoires aux libertés jusqu’au 1er avril 2021. Dans une démocratie, le respect des libertés publiques doit toujours être le fil rouge de l’action publique. Lorsqu’il existe des impératifs sanitaires qui imposent de toucher à ces libertés, la puissance publique doit toujours le faire avec mesure, équilibre et parcimonie. Cela implique qu’un gouvernement qui a à cœur la protection de l’idéal démocratique doit subordonner autant que possible la lutte à la COVID-19 au maintien des libertés publiques, et non l’inverse.

Le texte porté par Jean Castex prévoyait d’autoriser le gouvernement à décréter l’état de crise – et non plus d’urgence – sanitaire sans avoir à obtenir l’aval du Parlement. Il s’arrogeait ainsi le droit de mettre en place arbitrairement des mesures restreignant significativement les libertés publiques sans qu’aucun contre-pouvoir ne puisse l’en empêcher ni en limiter la portée dans le temps. La seule obligation du gouvernement était d’informer le Parlement de ses actions.

Et il y a de quoi s’inquiéter: ce projet de loi contient des mesures qui limitent l’exercice de certaines libertés fondamentales et légalise la ségrégation et les discriminations, fussent-elles sanitaires! Affirmer que le vaccin ne sera jamais obligatoire et prévoir «en même temps» que seules les personnes vaccinées auront le droit d’aller boire un verre dans les bars qui auront survécu ou de prendre l’avion est une funeste supercherie. Il envisageait en outre d’instaurer un régime dérogatoire au secret médical, ce qui doit alerter sur une dérive quant aux finalités du droit des données personnelles et de l’exercice des professions médicales.

Préoccupante est également l’analyse bienveillante du Conseil d’État, dont le rôle est, faut-il le rappeler, de conseiller le gouvernement. Dans son avis, il estime que le projet de loi «ne se heurte à aucun obstacle d’ordre juridique et contribue à clarifier l’état du droit.» Et même s’il s’interroge sur les menaces qu’il fait peser sur le contrôle par le Parlement de l’action gouvernementale, il ne propose que de compléter l’obligation d’information du Parlement par «l’obligation faite au Gouvernement de présenter le cas échéant, au bout de six mois, un rapport spécifique mettant en perspective les mesures prises, expliquant les raisons de la prorogation dans la durée de l’état de crise sanitaire et présentant les orientations de l’action du Gouvernement.» En somme, un renforcement d’un simple devoir d’information, mais en aucun cas une critique de fond sur les pouvoirs démesurés que souhaite s’octroyer unilatéralement le pouvoir exécutif.

On se souvient de la loi Avia et de la censure sur les réseaux sociaux, et plus récemment la fin de la liberté d’enseignement par l’interdiction de l’instruction en famille

Emmanuel Macron, qui s’est toujours présenté comme un champion du libéralisme économique et sociétal, risque de voir son mandat s’achever sur une note illibérale. On se souvient de la loi Avia et de la censure sur les réseaux sociaux, et plus récemment la fin de la liberté d’enseignement par l’interdiction de l’instruction en famille.

La liste est longue de toutes ces atteintes à nos libertés orchestrées par un pouvoir aux abois incapable de conjurer les menaces contre notre sécurité, contre le terrorisme, contre l’immigration illégale. Autant de sujets sur lesquels le Mouvement Conservateur formule dans Le Manifeste du Conservatisme, publié la semaine dernière, des propositions pour répondre aux urgences que traverse notre pays.

Reporté et non abandonné, le projet de loi n’est pas une affaire classée. Vigilance et résistance, ce sont les deux attitudes intérieures que les conservateurs opposent en ces temps de pandémie où notre modèle démocratique est mis à rude épreuve. Il en va de la survie de notre démocratie.

Source LE FIGARO.

Retard dans la vaccination: «On paye un envahissement de la bureaucratie depuis des années au détriment des soins de terrain!»…

Selon le médecin urgentiste Gérald Kierzek, si la France vaccine moins vite que les autres pays qui ont commencé la campagne de vaccination, c’est en partie à caue d’une centralisation excessive et d’un maillage territorial inégal de son système de santé.

Retard dans la vaccination: «On paye un envahissement de la bureaucratie depuis des années au détriment des soins de terrain!»

 

Gérald Kierzek est médecin urgentiste et chroniqueur santé, Directeur médical de Doctissimo, et auteur, notamment de Coronavirus, comment se protéger? (éditions de l’Archipel, mars 2020).


FIGAROVOX . – La France a vacciné moins de personnes, à l’heure actuelle, que bon nombre de ses voisins. Est-ce une conséquence d’une procédure trop bureaucratique, comme le dénoncent certains médecins?

Gérald KIERZEK. – On ne paye pas une procédure bureaucratique car cette fois la France a même anticipé avec une stratégie de « prioritisation » de la vaccination préparée et publiée dès fin novembre par la Haute Autorité de Santé (HAS) et un guide de vaccination pour les Établissements Hospitaliers pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) et pour Unités de Soins de Longue Durée (USLD) diffusé mi-décembre. En revanche on paye un envahissement de la bureaucratie depuis des années au détriment des soins de terrain! Or, qui vaccine? les soignants.

Il y a deux facteurs expliquant ce retard relatif au démarrage et ces deux facteurs se cumulent: l’organisation et la culture sanitaires françaises centralisée dans la décision et hétérogène sur le terrain peu adaptées à des facteurs intrinsèques limitants du vaccin à ARNmessager qui nécessitent des conditions de conservation (-80 degrés) et donc d’acheminement dans des délais très stricts et planifiées quasi dose par dose.

Il est donc demandé d’établir la liste des candidats potentiels à la vaccination (résidents et professionnels), au plus tard 5 jours avant la date de la livraison, pour pouvoir communiquer à l’interlocuteur de référence le nombre précis de doses nécessaires. Cet interlocuteur est soit la pharmacie à usage intérieur (PUI), pharmacie qui se situe à l’intérieur de l’établissement de santé et qui assure les approvisionnements en médicaments, les dispositifs médicaux des services de soins et contribue à leur bon usage et leur sécurité d’utilisation, soit à une officine de ville de rattachement.

Là encore, comme à l’hôpital avec la pénurie de lits et de mains soignantes, on hérite d’une crise structurelle maintes fois dénoncée

De plus, les ressources médicales, paramédicales, matérielles et administratives sont très disparates d’un établissement à un autre. À titre d’exemple, certains établissements ont des médecins salariés d’autres font appel à des médecins libéraux. Les pénuries de personnels paramédicaux formés et pérennes sont criantes également et pourtant nécessaires à la réalisation de la vaccination elle-même, dans des délais resserrés à compter de la réception des vaccins (de l’ordre de 72 heures maximum).

Là encore, comme à l’hôpital avec la pénurie de lits et de mains soignantes, on hérite d’une crise structurelle maintes fois dénoncée et qui ne fait qu’amplifier les difficultés malgré la bonne volonté des personnels. Le principe politique du fédéralisme allemand est plus propice à une meilleure répartition des responsabilités et une plus grande efficacité de l’action au niveau local, même s’il faut reconnaître que la culture allemande est très différente de la nôtre.

Faut-il vacciner en urgence le plus de monde possible ou vaut-il mieux adopter une stratégie progressive et plus lente, du point de vue de l’efficacité?

Il n’y a pas urgence à une vaccination de masse en France et je suis convaincu que le retard relatif n’est pas une perte de chance. Il est surtout fondamental de garder en tête la situation épidémique et la balance bénéfices-risques qui doivent présider à toute décision. La situation épidémique n’est à priori pas la même en France qu’en Angleterre, en Allemagne ou encore aux États-Unis qui font actuellement face à une vague d’ampleur.

Elle est liée à la fois à l’absence ou quasi absence de première vague meurtrière au premier quadrimestre 2020 et ensuite au profil épidémiologique très à risque, surtout pour les États-Unis avec deux adultes sur cinq obèses donc particulièrement vulnérables. Ils sont donc dans une situation d’urgence pour leurs publics à risque.

Afin d’établir la priorisation des personnes à vacciner, la HAS a notamment identifié les facteurs de risques de formes graves, c’est-à-dire conduisant à une hospitalisation ou au décès. Les deux facteurs de risque de formes graves les plus importants sont l’âge avant tout, ainsi que la présence de comorbidités.

Il s’agit d’une sorte de confinement vaccinal des plus âgés

La HAS retient les comorbidités identifiées dans les publications scientifiques comme à risque avéré d’hospitalisations ou de décès: obésité (IMC >30) en particulier chez les plus jeunes, BPCO et insuffisance respiratoire, hypertension artérielle compliquée, insuffisance cardiaque, diabète de types 1 et 2, insuffisance rénale chronique, cancers récents de moins de trois ans, transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques et trisomie 21. Ce sont ces personnes qui doivent être vaccinées en priorité et pour lesquelles le bénéfice à court terme est indiscutable. Il s’agit d’une sorte de confinement vaccinal des plus âgés!

Les études fournies par les industriels sont suffisantes pour démontrer l’efficacité et l’innocuité à court terme des vaccins autorisés. Mais attention à ne pas survacciner inutilement et à ne pas sortir de cette balance bénéfices-risques démontrée. La survaccination engendre la défiance et il faut toujours rester prudent notamment sur des risques à moyen et long termes non suffisamment documentés dans un contexte où la maladie COVID-19 en elle-même est à très faible risque individuel.

L’âge médian au décès était de 85 ans et 92% avaient 65 ans et plus. Ce sont donc les cibles de la vaccination, vaccination qui n’a par ailleurs pas démontrée son efficacité pour empêcher la transmission virale. L’idée donc de créer un laisser-passer vaccinal ou conditionner la réouverture des restaurants à une vaccination de masse est à date scientifiquement fausse et éthiquement inacceptable.

Le gouvernement rejette la faute sur les «antivax». Mais ne peut-on rien faire pour prévenir et déjouer cette défiance?

La majorité des français ne sont pas antivax mais attentistes et veulent des explications. Il faut donc exposer le bénéfice de la vaccination chez les plus fragiles, rassurer sur les effets indésirables immédiats minimes et ne pas tenter d’imposer un chantage vaccinal. La précipitation ou la coercition seraient les meilleurs moyens pour renforcer le discours complotiste et faire pencher les indécis du côté des antivax. Ce travail de pédagogie est également nécessaire pour faire la chasse aux contre-vérités: le vaccin ARN messager ne modifie pas l’ADN; ses effets secondaires sont maintenant connus et minimes,…

Le monopole de la parole médicale, changeante, péremptoire voire injurieuse de ces mandarins médiatiques depuis le début 2020 n’arrange pas le climat pour retrouver une confiance

La défiance est ancienne en France vis-à vis de l’industrie pharmaceutique et de l’expertise en général (Distilbène, sang contaminé, Mediator, lévothyrox,…). Cette crise est aussi une crise du monde hospitalo-universitaire,…. Le monopole de la parole médicale, changeante, péremptoire voire injurieuse de ces mandarins médiatiques depuis le début 2020 n’arrange pas le climat pour retrouver une confiance.

Les professionnels de terrain ont pourtant une parole crédible auprès des citoyens avec une confiance individuelle très forte; ils représentent plus de 99% des forces vives médicales et paramédicales et sont invisibles dans le champ médiatique.

Source LE FIGARO.

 

Coronavirus : La France « championne du monde » des réfractaires au vaccin d’après un sondage mené dans 15 pays…!

ENQUÊTE La France est le pays où la population est la plus sceptique face au vaccin contre le coronavirus selon une enquête menée dans 15 pays…

Coronavirus : La France « championne du monde » des réfractaires au vaccin d’après un sondage mené dans 15 pays

 

Seuls 4 Français sur 10 souhaitent se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage* publié ce mardi. Il octroie à la France la place de « championne du monde » des pays réfractaires, devant la Russie et l’Afrique du Sud.

Alors que la campagne de vaccination vient tout juste de commencer en France, 40 % des Français accepteraient de se faire vacciner contre le coronavirus, selon cette étude Ipsos Global Advisor en partenariat avec le Forum économique mondial, menée dans 15 pays. Un pourcentage en large baisse par rapport à leur précédente étude publiée en octobre (54 % enclins à se faire vacciner) et encore plus par rapport à août (59 %).

Les Russes et les Sud-Africains sur le podium des sceptiques

Les derniers chiffres de Santé Publique France publiés début décembre faisaient également état d’une baisse de l’intention vaccinale, avec 53 % des personnes interrogées disant vouloir certainement ou probablement se faire vacciner.

La France n’est pas le seul pays où les intentions vaccinales sont relativement basses. Ainsi, selon l’étude Ipsos Global Advisor, seuls 43 % des Russes sont prêts à se faire vacciner, et 53 % des Sud-Africains. Arrivent ensuite le Japon (60 %), l’Italie et l’Espagne (62 %), puis l’Allemagne (65 %).

La Chine, le Brésil et le Royaume-Uni plus pro-vaccins

A l’opposé, la Chine est en tête des pays où les personnes interrogées sont les plus enclines à se faire vacciner (80 %), devant le Brésil (78 %) et le Royaume-Uni (77 %), premier pays à avoir commencé les vaccinations le 8 décembre.

Les Etats-Unis, où une immense campagne de vaccination a également commencé, sont le seul pays où les intentions de vaccination sont en hausse (69 % aujourd’hui, 64 % en octobre).

Peur des effets secondaires et doute sur l’efficacité du vaccin

Dans les 15 pays concernés par le sondage, la raison principale des réfractaires est la peur des effets secondaires (80 % en Corée du Sud, 76 % au Japon, 72 % en France). Le doute sur l’efficacité est la deuxième raison dans de nombreux pays, devant le fait de ne pas se sentir à risque.

Vient ensuite l’opposition générale aux vaccins, qui concerne environ un quart de la population interrogée en Russie (26 %) et en Afrique du Sud (23 %), mais moins de 10 % en Corée du Sud (7 %), au Japon (8 %) et en Chine (9 %). En France, 14 % des personnes interrogées se disent anti-vaccins en général.

* L’étude a été réalisée dans 15 pays via la plateforme en ligne d’Ipsos Global Advisor entre le 17 et le 20 décembre auprès de 13.542 adultes (dont environ un millier en France, âgés de 18 à 74 ans).

Source 20 MINUTES.

 

Coronavirus en entreprise : Un employeur peut-il obliger ses salariés à se faire vacciner ?…

Les employeurs veulent éviter tout risque de cluster dans leur entreprise.

Coronavirus en entreprise : Un employeur peut-il obliger ses salariés à se faire vacciner ?

 

  • Emmanuel Macron a expliqué ne pas croire en la vaccination obligatoire, ne connaissant pas tous les éléments sur ce vaccin, ni sur le virus.
  • Rentre obligatoire la vaccination auprès de leurs employés permettrait aux chefs d’entreprise d’éviter de créer des clusters et d’alléger leur responsabilité face aux contaminations dans les bureaux.
  • Mais seule la loi peut obliger des citoyens à se faire vacciner. Et c’est le cas pour certaines professions exposées à des risques de contamination.

« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin […]. » Il y a quelques jours, chez nos confrères de Brut, Emmanuel Macron expliquait ne pas vouloir imposer le vaccin contre le Covid-19, pour le moment. Une phrase qui a dû réjouir les 43 % de Français qui ne souhaitent pas recevoir de dose. Mais une campagne de vaccination massive pourrait signifier non pas la fin immédiate de l’épidémie, mais un retour « à la normale » pour les travailleurs. Fin du télétravail, reprise des activités stoppées par la situation sanitaire…

Certains employeurs pourraient donc être tentés de l’exiger au sein de leur entreprise, pour éviter tout risque de contamination. Mais peuvent-ils le faire ? 20 Minutes a interrogé Emmanuel Gayat et Stéphane Martiano, avocats au barreau de Paris et spécialistes du droit du travail, pour en savoir plus.

Un employeur peut-il imposer la vaccination à ses salariés ?

NON. « L’obligation vaccinale est du domaine de la loi, c’est le législateur qui fixe les règles », explique Emmanuel Gayat. Ainsi, tant que la vaccination contre la COVID-19 n’est pas rendue obligatoire par le Code de santé publique, elle ne peut pas être imposée aux salariés par les employeurs.

Il existe bien des vaccins obligatoires pour des segments de la population (par exemple les enfants) ou pour certaines professions (indiquées dans les articles L.3111-4 et 3112-1 du Code de la Santé publique). C’est le cas, par exemple, des personnels d’Ehpad qui doivent être immunisés contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la grippe, pour travailler au contact de personnes âgées. Même contrainte pour les personnels qui exercent en laboratoire de biologie médicale, ils doivent être immunisées contre la fièvre typhoïde. Dans certains secteurs, comme les personnels de santé, une obligation pourrait-elle voir le jour ? Rien de certain, selon Stéphane Martiano : « Il y a une proportionnalité entre le risque et l’atteinte à la liberté. Il faut que ce soit justifié par les conditions de travail. »

Un employeur peut-il inciter ses salariés à se faire vacciner ou faire de la publicité pour le vaccin ?

OUI. « Un employeur peut faire autant de publicité qu’il veut tant qu’il ne demande pas de certificat de vaccination à ses employés », résume Emmanuel Gayat. A l’image des campagnes d’incitation pour la grippe saisonnière, les entreprises pourraient afficher des incitations à la vaccination dans les locaux. En revanche, si l’employeur veut recommander le vaccin à ses employés directement, il ne peut le faire que sur proposition du médecin du travail, selon l’article R 4426-6 du Code du travail. Stéphane Martiano détaille ces conditions : « Il faut justifier ces recommandations. Ce peut être pour des salariés particulièrement exposés au virus, ou en contact direct avec des personnes fragiles. Dans un Ehpad, par exemple. » Mais cette recommandation n’a toujours pas valeur d’obligation pour les salariés.

Un employeur peut-il conditionner un retour sur le lieu de travail à une vaccination ?

NON, SAUF… pour les professions concernées par les articles L.3111-4 et 3112-1, encore eux. Pour les autres, si le télétravail peut toujours être encouragé pour ceux qui le peuvent, une non-vaccination ne doit pas empêcher un salarié de revenir sur son lieu de travail. Aux employeurs qui voudraient avancer l’idée que la proximité serait trop grande entre travailleurs, dans un open space par exemple, Stéphane Martiano répond que ce sera difficile à justifier : « Il y a d’autres moyens de prévenir les contaminations, avec les masques, le gel, les panneaux en plexiglas, la distanciation ou le télétravail alterné. »

Un employeur peut-il sanctionner un salarié pour un refus ?

OUI ET NON. Un chef d’entreprise qui voudrait sanctionner un refus du vaccin par ses salariés s’exposerait à des poursuites. Pour Emmanuel Bayat, cela n’empêchera sans doute pas certains employeurs de le faire : « Mais ils n’auraient aucune chance de s’en sortir sans passer par la case Prud’hommes. Et là, ce sont eux qui seraient sanctionnés. »

L’employeur pourrait alors choisir de placer les salariés récalcitrants en congés ou en activité partielle. Un jeu dangereux selon Stéphane Martiano : « Il faudrait vraiment prouver scientifiquement que la vaccination permet d’éviter la contamination. Que la personne se trouve en position de contaminer des personnes fragiles. Et que tous ces éléments objectifs soient approuvés par le médecin du travail. » Sans cela, les salariés gardent leur liberté de choix.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »…

Le ministre de la Santé a justifié le reconfinement d’une partie du pays par la rapidité de la propagation de cette nouvelle souche du virus

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »

Une nouvelle souche du coronavirus « hors de contrôle ». C’est ainsi que le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a justifié le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. Et d’ajouter : « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé. »

Le gouvernement du conservateur Boris Johnson a annoncé samedi soir le reconfinement de Londres, du sud-est de l’Angleterre et d’une partie de l’est, contraignant plus de 16 millions d’habitants à rester chez eux et à renoncer aux retrouvailles de Noël. Les commerces non essentiels ont fermé et tous les déplacements en dehors de ces zones, placées sous le niveau d’alerte le plus élevé, que ce soit pour aller ailleurs au Royaume-Uni ou à l’étranger, sont interdits. Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis mercredi.

Une propagation plus rapide

« C’est un énorme défi jusqu’à ce que nous ayons déployé le vaccin pour protéger les gens. C’est ce à quoi nous serons confrontés au cours des deux prochains mois », a prévenu Matt Hancock. Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide de la nouvelle souche, « jusqu’à 70 % » selon le Premier ministre Boris Johnson.

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde. Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, avait indiqué samedi que cette nouvelle variante, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme « dominante », ayant entraîné « une très forte hausse » des hospitalisations en décembre. Elle serait apparue mi-septembre à Londres ou dans le Kent (sud-est), selon lui.

Source 20 MINUTES

Coronavirus : La France doit-elle s’inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?…

La France et de nombreux pays, ont mis en quarantaine le Royaume-Uni où circule un variant du coronavirus, suspecté de rendre le Covid-19 plus contagieux.

Coronavirus : La France doit-elle s'inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?

  • Des frontières qui se ferment, un baromètre de l’angoisse qui augmente… L’apparition d’une nouvelle souche du Covid-19 au Royaume-Uni a provoqué un certain chaos en Europe à quelques jours de Noël.
  • En effet, il est soupçonné de rendre le coronavirus plus contagieux, en revanche il n’y a pas d’alerte sur une augmentation des cas graves et de la mortalité. L’Organisation mondiale de la Santé a rassuré lundi soir : la nouvelle variante du virus « n’est pas hors de contrôle ».
  • La France a suspendu ses liaisons terrestres et aériennes avec le Royaume-Uni depuis dimanche soir. Mais cela suffira-t-il à éviter l’arrivée sur le territoire de ce variant ? « 20 Minutes » fait le point.

La liste des pays qui suspendent leurs vols vers ou depuis le Royaume-Uni s’allonge ce lundi. Après la France et l’Allemagne, dimanche, le reste de l’Europe et du monde met en quarantaine le Royaume-Uni, où un nouveau variant du coronavirus a été détecté ces derniers jours. Le président de la République Emmanuel Macron a appelé lundi à « redoubler de vigilance » après une « mutation problématique » du coronavirus qui a justifié la suspension pour 48 heures de toutes les arrivées en provenance du sol britannique. Si la communauté scientifique a encore peu de certitudes sur ce variant et ses conséquences, l’inquiétude est de mise. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Pourquoi ce variant inquiète tant ?

Ce n’est pas la première fois qu’on observe que le coronavirus évolue. « C’est normal qu’il y ait des variants, puisque le virus a tendance à muter, nuance Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’  Institut Pasteur. Un virus ARN est composé d’une séquence d’environ 30.000 lettres. Quand il entre dans une cellule, il va faire de nouvelles copies de cette séquence grâce à une enzyme. De temps en temps, cette enzyme peut faire des erreurs. » La plupart du temps, cette mutation désavantage le coronavirus. « Si elle produit un avantage sélectif, ce dernier virus sera sélectionné, car il peut se multiplier plus efficacement que le virus parental, reprend le virologue. C’est un phénomène qui arrive souvent et qui montre la capacité d’adaptation du virus à son hôte. »

Ce variant venu de Grande-Bretagne peut inquiéter pour plusieurs raisons. « Au Royaume-Uni, il a été observé une progression rapide de la part de ce variant parmi les virus séquencés », relève Florence Debarre, chercheuse au CNRS et spécialiste de la modélisation en épidémiologie. Est-ce dû au hasard ? A des événements super-propagateurs ? Ou le signe que ce variant rend le coronavirus plus contagieux ?

« Pour le moment, on a seulement des études épidémiologiques, balbutiantes, qui montrent qu’il se propage vite », nuance le virologue. Les autorités britanniques ont en tout cas signalé au reste du monde que ces mutations pourraient rendre le coronavirus plus contagieux. Une hypothèse que des études en laboratoire doivent venir infirmer ou confirmer. « Il faut purifier le virus pour voir comment il se comporte, souligne le virologue. « On a des suspicions, mais pas de preuve, insiste Florence Debarre. On sait en revanche que ce variant est caractérisé non par une, mais par une vingtaine de mutations. Un nombre plus élevé que les autres variants qu’on observe. » « Et que ces mutations concernent la protéïne spicule [aussi appelée la protéine Spike, qui agit comme une clef pour entrer dans la cellule], reprend Olivier Schwartz. Il y a donc un risque de contagiosité accrue, mais ces mutations n’ont pas l’air d’avoir un effet sur la gravité de la maladie. » Ni sur la mortalité. « Nous n’avons pas encore assez de données pour dire si ce variant aurait un effet sur la sévérité de la maladie », complète Florence Debarre.

Est-ce que ce virus mutant est déjà en France ?

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Olivier Véran a souligné que « sur ces derniers jours, 500 souches virales ont été identifiées et analysées en génétique, ce variant n’a pas été retrouvé ». En effet, certains tests PCR en France peuvent identifié ce variant. « Pour l’instant, il n’a pas été détecté en France », nous confirme le ministère des Solidarités et de la Santé ce lundi soir. On sait toutefois qu’il circule beaucoup au Royaume-Uni et qu’ un cas a été détecté en Italie dimanche. Deux pays frontaliers de la France. Autant dire qu’il serait assez surprenant que notre pays ne repère pas ce variant sur son territoire, en dépit des vols suspendus dimanche soir. Le ministre a d’ailleurs prévenu : « Il est tout à fait possible que le virus circule en France. »

Quelle stratégie la France peut-elle adopter pour limiter ses conséquences ?

Sur le plan matériel, pour le moment donc, toutes les personnes en provenance du Royaume-Uni ne peuvent rejoindre la France et devraient sans doute à l’avenir faire un test PCR. Mardi, l’Union européenne doit tenter d’harmoniser les mesures décidées par les Etats membres pour empêcher les arrivées depuis le Royaume-Uni. Des mesures discutées au niveau des experts vont être soumises mardi aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s’entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur. « Il appartient à l’Union européenne d’établir une ligne de conduite sans quoi un patient anglais pourrait très bien rejoindre la France en passant par la Belgique », illustre l’entourage du ministre de la Santé. Par ailleurs, les Centres nationaux de référence redoublent de vigilance pour identifier si ce variant se retrouve dans le séquençage des virus en circulation à partir des tests PCR. »

Si cette vigilance se révélait insuffisante, la stratégie « tester, tracer, isoler » reste d’actualité. La ou les personnes infectées seraient isolées avec le plus grand soin. La bonne nouvelle, c’est que les gestes barrières fonctionnent toujours contre ce variant du coronavirus. « Il ne faut pas être alarmiste, mais continuer à surveiller et à prendre des précautions », rassure Olivier Schwartz. L’attention, les moyens pour en apprendre plus sur ce variant et la communication entre les pays sont décuplés aujourd’hui. Ce variant fait l’objet d’un suivi au Royaume-Uni. « Des appels en faveur d’une surveillance de ce variant émanent également du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », précise Florence Debarre.

Quel impact éventuel sur les traitements et vaccins ?

Ce lundi, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé le vaccin de Pfizer et BioNTech. Une décision qui ouvre la voie à une campagne de vaccination avant la fin de l’année dans l’Union européenne. Problème, comme pour Moderna, ce vaccin s’appuie sur une nouvelle technique dite à ARN messager. Son principe ? Au lieu d’injecter le virus atténué ou désactivé, on va injecter un ARN messager codant pour la protéïne Spike, celle qui est présente à la surface du coronavirus SARS-CoV-2. Or, si cette protéine évolue énormément, est-ce que notre système immunitaire, malgré le vaccin, sera encore capable de la reconnaître ? « Seul un petit bout de la protéine Spike serait modifié par ce variant, les autres parties restent les mêmes », rassure Florence Debarre, qui participe au site Adioscorona. Le régulateur européen des médicaments a déclaré lundi qu’il n’existait « aucune preuve » permettant de dire que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protégerait pas contre une nouvelle souche du coronavirus, constatée principalement au Royaume-Uni.

Olivier Véran s’est montré tout aussi rassurant sur la question des tests comme des vaccins, ce lundi sur Europe 1. « A priori, le (test) PCR reste tout aussi performant pour diagnostiquer ce variant du virus et les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent ne ciblent pas cette zone mutée du virus. Donc, a priori, il n’y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces ».

Même questionnement sur les traitements. « Certains, comme celui utilisé par Donald Trump, sont fondés sur des anticorps monoclonaux qui se fixent sur la protéine Spike, explique Olivier Schwartz de l’ Institut Pasteur. Il faudra voir si ce genre de traitements restent toujours actifs contre ce variant ou s’ils ne reconnaissent pas cette protéine modifiée. »

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Convaincre les soignants de se faire vacciner, un enjeu de taille…

EPIDEMIELa Haute Autorité de Santé a dévoilé les cinq phases de la future campagne de vaccination contre le Covid-19, et les soignants seront prioritaires.

 

Coronavirus : Convaincre les soignants de se faire vacciner, un enjeu de taille

 

  • Les soignants et personnels des établissements médico-sociaux devraient être parmi les premiers à recevoir les injections d’un vaccin anti-Covid.
  • Mais pour le moment, beaucoup d’entre eux se méfient et sont indécis, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il reste beaucoup d’interrogations sur ces vaccins.
  • Ces soignants seront les premiers à convaincre si le gouvernement veut réussir sa campagne de vaccination, qui pourrait s’appuyer sur leur exemple et la confiance qu’ils inspirent à la population.

« Me faire vacciner ? Je ne sais pas ce qu’il va y avoir dans ce vaccin, ni les conséquences qu’il peut avoir sur ma santé. Non, je vais attendre et laisser les autres servir de cobayes », prévient Morgane, 27 ans, infirmière en Ehpad, qui a répondu à notre appel à témoignages.

Ce lundi, la Haute Autorité de Santé (HAS) a défini les différentes phases de la campagne de vaccination en France. Les résidents, de même que les professionnels de santé des Ehpad les plus âgés et ceux souffrant de comorbidités, feront partie de la première vague. Les autres soignants pourraient faire partie des phases 2 et 3 du plan.  Emmanuel Macron a par ailleurs bien précisé que le vaccin contre le Covid-19 ne serait pas obligatoire.

Pas assez de recul

D’ici à ce qu’arrivent les premières doses du ou des vaccins qui auront obtenu le feu vert de l’Union européenne, il risque d’y avoir un gros travail de pédagogie si le gouvernement souhaite que les soignants soient d’accord pour se faire vacciner. Lucas, kinésithérapeute de 25 ans, « ne souhaite pas être vacciné suite à la rapidité de la mise en place du vaccin, qui ne permet pas encore de voir les effets secondaires à long terme ». De même Mélodie, qui travaille en Ehpad, questionne la priorisation des publics. « Je n’ai aucune confiance en l’État et encore moins dans les laboratoires pharmaceutiques. Le fait de se servir de notre situation professionnelle pour nous inviter à passer à l’acte, je ne suis pas du tout fan. D’autres branches sont aussi à risques, les restaurateurs, par exemple ».

Si certains regrettent les pressions de leur hiérarchie, et parfois même une culpabilisation, d’autres nuancent. « Je suis pour les vaccins, mes enfants et moi-même sommes vaccinés, explique Céline, 47 ans. Pour le Covid-19, quand il y aura un recul suffisant, j’y songerai, mais pas pour cette année ». Annie, 48 ans et soignante en Ehpad, tient un tout autre discours. « Je veux me faire vacciner, je le fais contre la grippe depuis au moins trente ans. Je trouve normal de protéger les résidents. Mais je sais, hélas, que 90 % de mes collègues ne le feront pas… Ils seront plus aptes à se faire vacciner si les compagnies aériennes l’imposent, car les vacances comptent plus que les résidents… »

Trop d’incertitudes pour tirer des conclusions

On l’a vu, l’acceptabilité ne semble pas gagnée. Peu surprenant étant donné qu’on en sait encore très peu sur ces vaccins anti-Covid. Alexis Spire, sociologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), mène un projet de recherche sur la confiance des soignants dans les institutions étatiques en temps de Covid-19. Pendant dix-huit mois et jusqu’à septembre 2021, il enquête dans deux hôpitaux d’Ile-de-France et du Grand-Est. « La plupart de ceux qu’on a vus ne sont pas antivaccins, explique-t-il. Dans les entretiens, on a eu très peu de réponses fermes et définitives sur le vaccin contre le Covid-19, c’est trop tôt parce qu’il y a énormément d’incertitudes. Dire aujourd’hui ce qu’il en est de l’acceptabilité par rapport à ce vaccin me semble très fragile. »

Le vaccin contre la grippe, exemple révélateur

Il resterait donc énormément d’indécis. Mais l’exemple du vaccin contre la grippe semble révélateur. « Les problématiques sont assez similaires avec le Covid-19, souligne Alexis Spire. Les personnes qui refusent de se vacciner contre la grippe refuseront également de le faire contre le Covid ». Ce qui a de quoi inquiéter. « Les taux de vaccination contre la grippe chez les personnels soignants sont très limités, y compris dans des services en contact avec des personnes à risque, en gériatrie par exemple, analyse-t-il. Et il est plus bas chez les infirmières et les aides-soignants que chez les médecins et les cadres de santé. »

Ce que confirment les derniers chiffres de Santé Publique France. Lors de la saison 2018-2019, 35 % des soignants dans les établissements de santé étaient vaccinés, (67 % des médecins, 48 % des sages-femmes, 36 % des infirmiers et 21 % des aides-soignants). Ils étaient 32 % en Ehpad (75 % pour les médecins, 43 % pour les infirmiers, 27 % pour les aides-soignants et 34 % pour les autres paramédicaux). La question de rendre obligatoire le vaccin contre la grippe avait émergé en septembre 2020. « Il vaut mieux compter sur l’incitation que sur la contrainte », préconise Alexis Spire.

Pourquoi certains soignants refusent-ils de se faire vacciner ?

Comment expliquer que des soignants, qui ont un minimum de bagage scientifique et passent leurs journées au contact de patients, soient si récalcitrants ? Plusieurs explications émergent des entretiens menés par le chercheur. « Celle qui revient le plus souvent, et qui est commune aux paramédicaux et médecins, c’est qu’ils n’ont pas peur d’être malades parce qu’ils pensent être immunisés à force d’être au contact des malades, explique-t-il. La deuxième raison, c’est qu’il serait absurde de vouloir s’inoculer une maladie, d’autant que le vaccin n’est pas toujours efficace. Enfin, troisième justification, qui revient plutôt chez les infirmières et aide-soignantes : comme l’hôpital encourage à se faire vacciner, il est soupçonné de vouloir limiter les arrêts maladies ».

Deux différences de taille empêchent cependant de transposer ce rapport au vaccin contre la grippe au coronavirus. La première, c’est l’efficacité : on sait que le vaccin contre la grippe, qu’il faut refaire chaque année, n’est efficace qu’à 60 à 70 %. Le deuxième point concerne l’innocuité : on ne sait pas du tout quels seraient les effets secondaires des vaccins contre le Covid-19, à la différence de celui contre la grippe, connu et maîtrisé depuis des décennies.

Un levier pour renouer la confiance

La partie va être serrée pour le gouvernement. « Il y a la conjugaison de deux choses en France : on est le pays champion de la défiance à l’égard des élites politiques et à l’égard de la vaccination, reprend Alexis Spire. Par ailleurs, les injonctions contradictoires depuis mars face au coronavirus ont nourri un peu plus cette défiance. Les Français qu’on a interrogés, soignants ou non, peuvent comprendre qu’il y ait eu une part de surprise, d’impréparation face à l’épidémie. Ce qui est très mal perçu, c’est le mensonge et le fait que les erreurs n’aient pas été reconnues. » Voilà pourquoi, dans ce contexte assez tendu, la campagne de vaccination ne pourra pas se faire sans ou contre les soignants.

Au-delà de la responsabilité qui leur incombe, il y a également un enjeu d’exemplarité. « Un des résultats de notre enquête, c’est que pour qu’il y ait une forme de confiance dans ce vaccin, il faut des intermédiaires entre des pouvoirs publics qui envoient un message et les personnes qui mettent en place cette campagne, insiste Alexis Spire. Les soignants sont très à l’écoute des médecins, des chefs de clinique de leur service, avec lesquels ils sont directement en contact. Convaincre les médecins de l’hôpital, c’est crucial pour toucher les soignants. Tout comme convaincre les généralistes est crucial pour rassurer la population générale. »

D’autant que le gouvernement veut à tout prix éviter le fiasco de la campagne de vaccination contre le H1N1 en 2009. Les nombreux stocks n’avaient en effet pas trouvé preneurs… « On a fait à l’époque des vaccinodromes et on a complètement évincé les généralistes, rappelle Alexis Spire. Vacciner à la chaîne, c’est peu propice pour apaiser les craintes… »

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Vacciner en premier les personnes âgées, est-ce vraiment une évidence ?…

La Haute Autorité de santé souhaite que les résidents d’Ehpad soient prioritaires dans la campagne de vaccination en France, compte tenu de leur fragilité face au coronavirus.

Coronavirus : Vacciner en premier les personnes âgées, est-ce vraiment une évidence ?

  • Les doses de vaccin contre le coronavirus devraient arriver au compte-gouttes en France, forçant les autorités à réfléchir à la meilleure campagne possible de vaccination.
  • La Haute autorité de santé a rendu son verdict ce lundi, et souhaite vacciner en priorité les résidents en Ehpad, puis le reste des personnes les plus vulnérables.
  • Cette stratégie est-elle la plus optimale pour lutter contre la maladie ?

Ce lundi, la Haute Autorité de santé a tranché : les résidents des Ehpad seront les personnes vaccinées en premier en France par un futur vaccin contre le coronavirus. Peu de doses seront disponibles au début, ce qui implique une hiérarchisation des vaccinations. La campagne doit démarrer fin 2020-début 2021 pour les publics prioritaires, avant d’être plus massive dans un deuxième temps.

De fait, la Haute Autorité de santé a établi une stratégie claire : « Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent », comme l’a expliqué sa présidente Dominique Le Guludec. Mais cette décision est-elle vraiment la meilleure possible ? 20 Minutes fait le point.

Pourquoi vacciner les résidents des Ehpad en premier ?

Parce qu’ils représentent une part conséquente des décès liés au coronavirus. Sur les 52.731 morts en France, plus de 16.000 ont eu lieu dans les Ehpad (le reste se faisant en milieu hospitalier), représentant une catégorie de population particulièrement à risque en raison de son âge. Matthieu Mulot, collaborateur scientifique et chargé d’enseignement à l’Institut de biologie à l’Université de Neuchâtel, le rappelle : plus la personne est âgée, plus le coronavirus a des risques de développer des formes graves.

Au 17 novembre, selon les données de Santé Publique France, 79 % des personnes hospitalisées pour Covid-19 et 66 % des personnes en réanimation avaient plus de 65 ans en France. L’âge médian des morts du coronavirus est de 84 ans dans le pays. Matthieu Mulot rajoute que les Ehpad sont des espaces plus surcontaminants que la moyenne. Grossièrement dit, cela signifie qu’une fois qu’une personne est touchée, le virus a plus de chance de se propager aux autres individus dans un Ehpad que dans d’autres lieux, ce qui expliquerait pourquoi il a été recommandé de viser en priorité les séniors dans les Ehpad plutôt que l’ensemble des séniors.

Autre point soulevé par le chercheur, l’adhésion. Le vaccin n’étant pas obligatoire, comme l’a annoncé Emmanuel Macron, « autant viser une catégorie de population qui y est favorable », ajoute-t-il. Toutes les études sur les antivaccins le montrent, l’acceptation de la vaccination augmente avec l’âge. Vacciner en premier les séniors, c’est s’assurer d’une campagne de vaccination efficace.

Pourquoi ne pas vacciner en premier les « super spreaders » ?

Ce procédé, vacciner dans le but de réduire les formes graves, s’appelle la prévention tertiaire : on ne stoppe pas la maladie mais simplement ses conséquences les plus néfastes, explique Mounia N. Hocine, biostatisticienne et spécialiste des vaccins. « De base, le but d’une vaccination, c’est de stopper une maladie, pas ses formes graves. C’est la prévention primaire », rappelle-t-elle. Si bien que la question s’est posée : au lieu de cibler les personnes les plus fragiles, pourquoi ne pas viser les personnes les plus contaminantes, afin de réduire la propagation du virus ?

Si l’idée est tentante, elle se heurte à deux problèmes. Premièrement, la Haute Autorité de santé l’a expliqué ce lundi lors de son rapport, il n’y a pour l’instant pas de certitude sur le fait qu’être vacciné empêche de transmettre le virus. Une personne pourrait être protégée mais continuer à propager le virus, ce qui rendrait caduque l’objectif de viser les personnes contaminantes.

Deuxièmement, même si le vaccin s’avérait coupeur de transmission, il resterait une difficulté majeure : qui vacciner ? Si le phénomène de « super spreaders » (des super propagateurs, à savoir une minorité de personnes responsables d’une majorité de contaminations) fait quasiment consensus dans la propagation du coronavirus, ces derniers restent encore très difficiles à déterminer et à repérer. « On penche de plus en plus vers des pratiques sociales – beaucoup de sorties, de contacts – plus que des explications physiologiques – âge, sexe…-, ce qui rend la tâche de repérage pratiquement impossible », estime Matthieu Mulot. Or, vu que les doses de vaccin arriveront en premier lieu au compte-gouttes, « il est difficile de viser au hasard et espérer tomber sur des supers spreaders. Les personnes âgées sont bien plus facilement identifiables et on est sûr de l’intérêt d’une vaccination pour elles. C’est donc le choix de la sécurité. »

Vacciner les résidents des Ehpad, est-ce efficace ?

Avec ce choix des Ehpad, le virus continuera de circuler, puisque les « super spreaders » resteront transmetteurs, ainsi qu’une grande majorité de la population. Ce qui n’est pas sans conséquence : covid long, forme grave chez certains jeunes et chez les personnes avec comorbidités, etc. Néanmoins, « l’un des plus gros soucis avec ce virus, c’est la saturation des hôpitaux », rappelle Matthieu Mulot. Saturation qui a des conséquences néfastes non seulement sur les patients Covid-19, mais également sur d’autres malades, en raison des opérations annulées ou reportées. De fait : « Si on empêche les formes graves, on peut espérer éviter de nouvelles saturations, malgré la circulation du virus. » Par exemple, si l’ensemble des personnes de plus de 65 ans se font vacciner et qu’il n’y a plus « que » 34 % des patients actuels en réanimation, l’épidémie aurait quand même beaucoup moins d’impact sur la société. « D’autant plus que plus l’âge est bas, moins les conséquences d’une réanimation sont lourdes », appuie Mounia N. Hocine.

Néanmoins, elle le rappelle, « ce n’est certainement pas la stratégie la plus efficace pour stopper l’épidémie. C’est simplement celle qu’on met en place par défaut, car on est sûr qu’elle aura un premier impact ». Une première vaccination en prévention tertiaire donc, mais qui pourrait également renseigner sur beaucoup de points : vaccin efficace ou non, effets secondaires, et surtout vaccin coupant la transmission ? En gros, préparer le terrain pour rendre possible plus tard des campagnes de vaccination maximisées chez les autres catégories de population, quand les doses arriveront. Matthieu Mulot prévient : « Il faut voir la vaccination dans les Ehpad, et plus généralement des personnes fragiles, comme une première étape, et non pas comme une finalité. »

Source 20 MINUTES.

 

 

Le vaccin contre le Covid-19 va-t-il nous permettre de retrouver une vie normale ?…

Obtenir un vaccin contre le Covid-19 est aujourd’hui l’espoir de nombre de gouvernements du monde entier pour mettre un terme à l’épidémie.

Pour autant, peut-on être sûr que ce vaccin va nous permettre de retrouver « une vie normale » ?

Réponses avec Didier Sicard, professeur émérite à l’université de Paris et ancien président du Comité consultatif national d’éthique.

Le vaccin contre le Covid-19 va-t-il nous permettre de retrouver une vie normale ?...

Les annonces sur l’efficacité des futurs vaccins contre le Covid-19 s’enchaînent depuis une dizaine de jours, mais certaines voix s’élèvent déjà pour tempérer l’optimisme provoqué par cet espoir de vaccination prochaine, qui semble désormais à portée de main.

Le 16 novembre, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi déclaré : « Le vaccin seul ne mettra pas fin à la pandémie. » Des propos qui interpellent, alors que le vaccin anti-Covid est souvent présenté comme la solution ultime à l’épidémie qui bouleverse nos vies depuis un an.

Pouvons-nous espérer retrouver bientôt une vie « normale » grâce à un tel vaccin ?

Didier Sicard, ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, professeur émérite à l’Université de Paris et ancien président du Comité consultatif national d’éthique, nous apporte son éclairage.

Vous avez récemment déclaré dans une interview chez nos confrères de LCI que le vaccin n’allait pas résoudre l’épidémie de Covid-19. Pourquoi ?

La première raison est que la généralisation du vaccin va être assez compliquée. Si les vaccins qui vont être distribués doivent être gardés à une température de -70 °C, comme c’est le cas de ceux développés par l’Américain Pfizer et l’Allemand BioNTech, vous comprenez bien qu’on ne pourra pas vacciner des millions de personnes, s’il faut cette température de conservation. Vous imaginez la foule sur 20 km de queue dans un hôpital ? Ça n’a pas de sens.

Il va donc falloir attendre des vaccins qui soient plus simples d’utilisation, qui soient conservables dans un réfrigérateur, et que n’importe quel médecin puisse garder. Ce vaccin-là, on ne l’a pas encore. Il y a des projets, mais ils ne sont pas encore validés. Il faut en outre veiller à ce que ces vaccins ne soient pas moins efficaces que ceux à -70 °C.

Et l’autre raison ?

L’autre raison, c’est que beaucoup de personnes n’ont pas encore compris le principe de la vaccination. Il faut bien comprendre qu’il n’y a jamais eu dans l’histoire de l’humanité une maladie aussi hétérogène que celle du Covid-19. Dans 98 % des cas, la maladie est bénigne, beaucoup de personnes sont d’ailleurs totalement asymptomatiques. Mais dans 2 % des cas, cette maladie est une horreur, une maladie épouvantable.

Le problème, donc, c’est que beaucoup de personnes asymptomatiques pourraient se dire : « Je suis malade mais je n’ai pas de symptômes, alors je n’ai pas besoin de me faire vacciner… » C’est un gros problème, puisque même avec l’arrivée du vaccin, certains pourraient ne pas avoir envie de le faire. Il faut donc rappeler que le principe d’une vaccination ce n’est pas simplement de se protéger soi-même mais de protéger les autres.

Par ailleurs, je ne vois pas la vaccination de la population générale possible avant l’été 2021. Et j’émets l’hypothèse qu’à ce moment-là, l’épidémie sera contrôlée. Il y aura donc une réticence paradoxale à se faire vacciner, alors même qu’il n’y aura plus de risque apparent. On est donc actuellement dans une situation un peu étrange avec un espoir vrai, fabuleux et très intéressant mais qui n’inscrit pas l’arrêt de l’épidémie dans la réalité des faits.

Le vaccin ne suffit pas, il faut des vaccinés. Mais de nombreux Français sont réticents à l’idée de se faire vacciner. Quelle couverture vaccinale faudrait-il alors pour mettre fin à l’épidémie ?

Ça, on ne peut pas encore le dire. Lorsqu’on regarde les épidémies antérieures, on observe que ça dépend des maladies. Pour la rougeole par exemple, il faut 95 % de couverture maximale. Pour la poliomyélite c’est 80 % je crois. En réalité pour le Covid-19, on ne peut pas répondre avant de l’observer dans les faits. On peut faire des hypothèses, mais on n’a aucune certitude.

Dans l’hypothèse où l’épidémie ne s’arrête pas avant l’arrivée du vaccin, faut-il comprendre qu’il va falloir continuer à respecter les gestes-barrières ?

Évidemment !

Et une fois le vaccin arrivé ?

Encore une fois, le vaccin ne pourra pas être inoculé à 70 millions de Français en 24 heures. C’est un processus qui va s’étaler sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Vous imaginez ce que c’est, de vacciner 70 millions de personnes ? Il faut penser au réel. Vacciner 1 000 personnes prend déjà du temps ! Et on ne va pas transformer toute la France en queue vaccinale.

Il y a une idéalisation de la procédure vaccinale, comme si elle était facile. Mais elle est dans les faits très compliquée. Il faut donc arrêter ce discours de transfert sur le vaccin de résolution de l’épidémie. C’est une excellente nouvelle, c’est probablement un des majeurs facteurs d’espérance mais ce n’est pas la fin de l’épidémie.

On a vu par ailleurs que le virus mutait. Est-ce que cela signifie qu’il va falloir autant de vaccins que de souches du virus pour mettre définitivement fin à l’épidémie ?

Non, parce que c’est un virus jusqu’ici relativement stable. Ce n’est pas parce qu’il y a quelques modifications à la marge du génome du virus que le vaccin ne sera pas efficace.

Mais l’expérience des visons contaminés au Covid-19 au Danemark peut tout de même nous interroger. Lorsque les visons ont contracté le virus humain, ils ont fait muter le virus. Ils ont par la suite renvoyé à l’humain un virus un peu différent, et qui n’a pas été neutralisé par les anticorps des malades atteints par le Covid-19. Dans un cas pareil, le vaccin ne pourrait ne plus être efficace.

Ce cas-là pourrait-il arriver ?

Mon hypothèse c’est qu’il y a un relais animal beaucoup plus important qu’on ne le croie. Si cela se vérifiait, à ce moment-là les animaux pourraient en effet nous renvoyer un virus qui aurait muté. Et si le virus mute, alors le vaccin ne marche plus. Tant que le virus ne mute pas, le vaccin pourra très bien fonctionner. Mais cela montre l’importance de maintenir de façon très vigoureuse les gestes-barrières pour éviter que le virus ne se développe et par conséquent ne mute éventuellement.

Cela montre aussi l’importance de surveiller les élevages pour revenir vraiment à une vie normale…

Quand on voit les élevages monstrueux d’animaux comme ceux en Chine où des millions d’animaux sensibles au coronavirus sont élevés dans des conditions épouvantables, oui, on peut dire que toutes les conditions sont réunies pour voir réapparaître et se multiplier des épidémies. Les élevages industriels sont la cause majeure voire l’unique cause de la recrudescence d’une épidémie. Le vaccin c’est très bien, mais ça ne résout qu’une partie du problème, pas son ensemble.

Quel enseignement tirez-vous de cette crise sanitaire ?

Il faut arrêter de faire des élevages industriels de millions d’animaux qui sont sensibles à ce coronavirus. Il faut en outre travailler sur la façon dont une espèce animale contamine une autre espèce animale, et comment une espèce animale contamine l’homme. Sur ces questions, les recherches sont beaucoup moins avancées que celles sur le vaccin… C’est une erreur stratégique considérable.

Donc quand bien même, dans le meilleur des mondes, on arriverait à mettre un terme à cette épidémie, tant qu’on n’aura pas réglé le problème des élevages, on verra ce scénario se reproduire. C’est de l’ordre de la certitude.

 

 

Coronavirus : Le vaccin de Sanofi pourra être conservé au frigo…

COVID-19 Le vaccin pourrait être distribué « dès le mois de juin 2021 », a indiqué le président de Sanofi France, Olivier Bogillot.

Coronavirus : Le vaccin de Sanofi pourra être conservé au frigo

Le vaccin que développe Sanofi contre le Covid-19 pour une diffusion en juin 2021 n’aura pas besoin d’être conservé au congélateur, a indiqué dimanche le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, sur CNews. Contrairement au vaccin développé par l’Américain Pfizer et l’Allemand BioNTech, qui fait la course en tête mais nécessite des températures très basses (-70°C) pour être conservé, « notre vaccin sera comme le vaccin grippe, vous pouvez le mettre dans votre réfrigérateur, a souligné Olivier Bogillot. On n’aura pas cet écueil-là, ça va être un avantage pour certains pays. »

Le vaccin pourrait être distribué « dès le mois de juin 2021 », a indiqué Olivier Bogillot, en donnant des précisions sur le calendrier. Les résultats des essais de phase 2 « sur plusieurs centaines de malades » devraient être rendus publics début décembre et ils ne sont pas « négatifs » pour le moment, a-t-il précisé.

Un milliard de doses fin 2021

Si ces résultats s’avèrent positifs, Sanofi va lancer les essais de phase 3 « sur plusieurs dizaines de milliers de patients » et prendre le « risque » de « lancer simultanément la production ». Les résultats de la phase 3 devraient ensuite être publiés au mois de mai. Le laboratoire ne sait pas encore s’il faudra « une ou deux doses » pour que le vaccin soit efficace.

« L’objectif est d’arriver à la fin 2021 avec un milliard de doses. En 2022 on peut même augmenter la production pour aller au-delà de ce chiffre », a souligné le président de Sanofi France. Les vaccins devraient notamment être produits en France, sur le site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

D’autres vaccins Covid-19 en développement

Il existe actuellement plus de trois douzaines d’autres vaccins Covid-19 en développement, dont 11 ont fait l’objet d’essais de phase 3, le dernier avant l’homologation. L’agence européenne des médicaments (EMA) prévoit de donner son avis favorable à un premier vaccin d’ici la fin de l’année en vue d’une distribution à partir de janvier 2021.

Pfizer et BioNTech ont annoncé que leur vaccin était efficace à 90%, après l’avoir testé sur plus de 40.000 personnes. L’objectif est d’en fournir 300 millions de doses d’ici avril 2021. Pfizer est « un peu en avance », a concédé Olivier Bogillot, mais « un seul laboratoire ne pourra pas fournir l’ensemble des doses pour toute la planète. Il faudra qu’on ait plusieurs vainqueurs au terme de cette course ». Celui de S

Source 20 MINUTES.