Covid-19 : trafics de plasma, d’oxygène… partout dans le monde le marché noir explose…

Trafic de Plasma dans les hôpitaux pakistanais, d’oxygène dans ceux du Pérou… Partout où frappe le Covid19, le marché noir se développe et ruine des familles entières.

Ici au Pakistan, un échantillon prélevé pour tester le patient au covid-19

On part au Pakistan ce matin, pour une sinistre histoire de marché noir. Une histoire de trafic de plasma dans un pays, le Pakistan, qui connaît une augmentation préoccupante du nombre de cas de Covid19, près de 190 000  en tout et environ 4 000 qui s’ajoutent chaque jour,.

On le rappelle, le plasma est un composant du sang et s’il fait l’objet de ce marché noir, c’est parce que le plasma de malades guéri du coronavirus, qui contient donc des anticorps, est testé dans pas mal de pays à titre thérapeutique.

Ces essais n’ont pas encore donné de résultats officiels, mais la nouvelle s’est répandue dans le monde et donc, au Pakistan où certains en font un remède miracle. D’où le trafic et souvent pour des prix ahurissants : jusqu’à 3 000 euros le litre de plasma !

Réseaux sociaux et hôpitaux, coeur du marché noir

Souvent directement à l’hôpital entre patients eux-mêmes. Les familles de malades contactent sur place les patients guéris et leur proposent contre une somme d’argent de donner leur sang. Il ne reste plus ensuite qu’à extraire le plasma.

On peut aussi s’en procurer sur les réseaux sociaux qui fourmillent de petites annonces. On y propose aussi ce stéroïde efficace sur les malades intubés ou encore des bouteilles d’oxygène… souvent pour jusqu’à 25 fois leur prix habituel.

Le Pakistan est, en plus, un cas très préoccupant : là-bas, c’est la Cour suprême qui, le 18 mai, a levé le confinement, arguant – contre toute évidence – que la pandémie ne touchait pas le pays. Résultat : l’OMS a écrit au gouvernement de reconfiner au plus vite.

Un système de santé défaillant

Les hôpitaux du pays sont débordés et tout manque : recharge d’oxygène, voire appareils pour simplement le mesurer dans le sang. Sans compter les soignants qui sont massivement contaminés : 7 000 d’entre eux ont été testés positifs.

Vous ajoutez à cela des théories complotistes délirantes : au Pakistan, certains racontent que les médecins tueraient volontairement les patients afin de susciter la pitié des bailleurs internationaux et de l’OMS et ainsi de faire pleuvoir les subventions.

Ces « légendes urbaines » qui disent bien la méfiance de la population envers un système de santé défaillant et souvent corrompu, on les retrouve ailleurs dans le monde, comme en Egypte où le litre de plasma se négocie jusqu’à 2 000 euros le litre !

L’oxygène manque au Pérou, comme en Afrique

Il y en a un qui m’a beaucoup frappé. C’est au Pérou. Voilà un pays qui a confiné tôt, qui a beaucoup testé – environ 5% de la population – et qui, malgré tout, se retrouve dans une situation critique : il paie des années de sous-investissement dans la santé.

Résultat, un bien aussi crucial que l’oxygène manque cruellement dans beaucoup d’hôpitaux et la population se voit proposer des bouteilles du précieux gaz pour 1 300 euros ! C’est-à-dire plus de 1000 fois le prix habituel. Le problème est mondial :

En République démocratique du Congo, seul 2% des lits sont équipés en oxygène. En Tanzanie, c’est 8% ; au Bangladesh, 7%. Partout dans le monde en voie de développement, la première des pénuries – et le premier des trafics – c’est l’oxygène.

Source FRANCE INTER.

Maux de dos, perte de cheveux : ces maladies secondaires qui ont émergé pendant le Covid-19…

Des patients fatigués, stressés, inquiets : les médecins généralistes reçoivent aujourd’hui dans leurs cabinets les effets collatéraux du confinement et de l’anxiété liée à la crise du Covid-19.

Ils savaient qu’il y aurait un prix à payer, mais ne pensaient pas qu’autant seraient touchés.

Une consultation dans un cabinet de médecine générale. Image d'illustration.

Dans cette rue populaire du XIIe arrondissement de Paris, Lucie Imbert est une vigie. De mars à avril, cette médecin généraliste a reçu beaucoup de patients contaminés et, aujourd’hui, elle constate une recrudescence des effets secondaires. « Le dernier patient juste avant que vous arriviez, il faisait du travail à domicile (ce qui n’est pas la même chose que le télétravail) », raconte-t-elle. « Ça veut dire pas de bureau ni de chaise adaptée, il y a des positions qui sont douloureuses », constate Lucie Imbert qui dénombre beaucoup de lombalgie ou de tendinites, notamment aux poignets.

« Je me suis retrouvée avec des plaques d’eczéma alors que je n’en avais jamais fait de ma vie et surtout un trou dans le crâne », témoigne une autre patiente, Marie. Un trou, c’est à dire une perte de cheveux, brutale : « Du jour au lendemain, mon mari a découvert ça. Moi, je me suis mise face à une glace et j’ai vu en effet un trou, un trou blanc et donc c’était un gros coup de massue. »

« Ça a été tellement violent que je me doutais bien qu’il y allait avoir des répercussions, mais je ne savais pas trop de quelle nature. »

La docteure Imbert note, parmi ses patients, quatre cas d’alopécie à savoir trois femmes et un jeune externe en médecine qui était sur le front du Covid-19.

Des parents inquiets, des enseignants stressés

Lucie Imbert reçoit aussi des parents inquiets comme ce couple dont l’enfant s’est mis subitement à bégayer. « Ça prend la forme de blocages, de répétitions de syllabes, jusqu’à ce que quelquefois, l’enfant puisse lui même s’en agacer et se mettre en colère », raconte Hélène Girard, orthophoniste.

« C’est à dire que l’enfant est en train tranquillement de vous parler de sa petite voiture. Et tout à coup, les syllabes se répètent et quelquefois, le mot ne peut même plus venir. Ce qui m’étonne beaucoup et ce qui est nouveau pour moi, c’est ce langage quand même élaboré, avec un bon lexique, une bonne communication et vraiment un bégaiement net et présent de façon indubitable. »

« Je ne peux pas mettre de côté l’idée que le confinement a eu un effet sur la parole des enfants. »

Confinement puis déconfinement, la gestion quotidienne a été particulièrement lourde pour Sophie, directrice d’école. Elle aussi se retrouve chez le médecin : « Je suis très fatiguée. J’ai appelé le docteur pour avoir un petit truc pour me détendre parce que j’étais stressé. Le retour progressif des élèves à l’école a été assez compliqué parce que c’est hyper stressant. On fait, on refait, on défait… Je ne fais plus de pédagogie ni d’interventions auprès des élèves. Donc on a tout un travail monumental qui est toujours dans l’urgence. » Elle raconte également avoir « récupéré des collègues » dans « un état de stress à l’idée de reprendre ».

Si la plupart des adultes retrouvent un peu de sérénité, il y a aussi les autres : « Une partie des gens sont affolées à l’idée de voir des gens sans masque dans la rue. Pour eux, Covid égale mort. Pour vous dire, j’ai même un patient qui a posé son dossier médical à mon sol de peur d’être contaminé sur mon bureau », relate Lucie Imbert.

Elle se veut d’ailleurs rassurante sur l’état de l’épidémie : elle n’a pas vu de cas de Covid-19 depuis huit semaines dans son cabinet. « Est-ce qu’on ne devrait pas recommencer une vie ? » Même avec quelques effets secondaires, qui dureront sans doute encore un peu…

Source FRANCE INTER.

Coronavirus : Premières explications à la perte d’odorat chez les patients atteints du Covid-19…

Une première étude américaine s’est penchée sur ce symptôme spécifique, la perte brutale d’odorat sans nez bouché.

 

Coronavirus : Premières explications à la perte d’odorat chez les patients atteints du Covid-19

  • A cause du Covid-19, certains patients se plaignent de perte soudaine de l’odorat, suivie souvent par une perte du goût.
  • Des études commencent à expliquer pourquoi ce coronavirus, à la différence des autres, provoque cette anosmie sans que le nez ne soit bouché.
  • Des pistes qui pourraient aider les médecins à mieux diagnostiquer la maladie et à aider les patients à retrouver un odorat fonctionnel.

Le Covid-19 fait partie de la même famille que les coronavirus  responsables des rhumes, mais s’en éloigne par bien des aspects. La mortalité élevée, bien sûr, mais aussi un symptôme spécifique qui a beaucoup intrigué. Fin mars, c’est par des forums de médecins oto-rhino-laryngologistes (ORL), qui s’étonnent de rencontrer plusieurs fois par jours des patients ayant subi  une perte subite de l’odorat – l’anosmie – et du goût, que cette particularité émerge. Et ce alors que les patients n’ont pas du tout le nez bouché.

« J’ai l’impression que les formes les moins sévères de coronavirus sont atteintes par cette perte d’odorat, ce sont d’ailleurs surtout de jeunes patients qui l’évoquaient », avance Jean-Michel Klein, président du Conseil National Professionnel d’ORL. Pour qui l’anosmie sans nez bouché est un signal aussi fiable qu’un test PCR pour savoir si vous êtes atteint du virus… Depuis, des équipes de chercheurs ont exploré les nez des patients infectés pour mieux comprendre d’où vient cette perte aussi soudaine que désagréable. Et quelques réponses commencent à se dessiner.

Une atteinte non des sinus, mais dans la partie supérieure du nez

On sait maintenant qu’à l’inverse d’un rhube qui vous embêche de resbirer, ce coronavirus  peut supprimer brutalement toute odeur sans modifier votre respiration (ou votre élocution). Une étude américaine publiée le 19 mai dévoile que sur 1.002 patients atteints du Covid-19, la moitié souffrait d’une perte d’odorat, 48 % d’une perte de goût. Sachant que ces deux sens sont très liés. Autre information : le nez qui coule – ou obstruction nasale – se retrouve moins souvent dans cette maladie que pour d’autres coronavirus. Pourquoi donc les patients ne sentent-ils plus rien, alors que leur nez n’est pas bouché ?

Un article de The Conversation apporte un début de réponse. « Des scanners du nez et des sinus effectués sur des patients Covid-19 atteints de perte d’odorat ont révélé que la partie de leur nez responsable de la perception des odeurs, la fente olfactive, se retrouve bloquée par un gonflement des tissus mous ainsi que par du mucus. Cette situation est connue sous le nom de « syndrome de la fente olfactive ». Le reste de l’organe et leurs sinus ont une apparence normale, c’est pourquoi les personnes concernées n’ont aucun problème pour respirer par le nez. »

Si dans le rhume, ce sont les sinus qui sont bouchés, le coronavirus attaque donc la partie supérieure du nez. Pour mieux comprendre, Jean-Michel Klein propose un petit rappel anatomique. « Au-dessus des fosses nasales se trouve une plaque olfactive qui est comme un toit, entre le nez et le cerveau, sauf qu’il est perçé de micro-trous où se trouvent des terminaisons nerveuses responsables du décodage de l’odeur. Dans le Covid, vous avez une inflammation de cette zone et probablement une réaction neurogène : les fibres nerveuses gonflent, ce qui fait qu’elles n’assurent plus leur fonction de transmission de l’odeur. Comme si la zone était court-circuitée. »

Un odorat qui réapparaît modifié

Deuxième question : pourquoi cette disparition puis cette réapparition brusque de ce sens ? On pensait de prime abord que le virus détruisait les neurones olfactifs, qui transportent les molécules aromatiques jusqu’au cerveau. Mais, comme l’explique l’article scientifique, « des travaux menés par une équipe internationale ont récemment démontré que les récepteurs ACE2 nécessaires au virus pour entrer dans les cellules n’étaient pas présents à la surface des neurones olfactifs. Ils ont en revanche été détectés à la surface des cellules « sustentaculaires », qui assurent un support structurel à ces neurones. Ces cellules de support sont vraisemblablement celles qui sont endommagées par le virus durant l’infection. » Les neurones olfactifs ne sont donc pas endommagés et une fois le virus éliminé du corps, les molécules aromatiques pourraient à nouveau rejoindre les récepteurs et le cerveau reconnaître le parfum du café ou du pain.

Troisième surprise : certains patients ne retrouvent pas ce sens ou gardent un odorat assez déficient. Ainsi, le café avait une odeur de poussière ou pire, de poubelle. Appétissant. « Dans cette maladie, qui décidément ne rentre pas dans les clous, il semble qu’il y ait parfois une dénaturation de l’odorat, parfois des odeurs chimiques réapparaissent, d’égout (cacosmie) ou une parosmie, ce qui veut dire qu’elle ne correspond pas à l’objet, reprend Jean-Michel Klein. Cela peut être extrêmement mal vécu. » Pour le moment, il n’existe que des hypothèses pour éclairer ce mystère. « Lorsque l’inflammation est sévère, les cellules à proximité sont elles aussi endommagées, voire détruites, victimes de dommages collatéraux, avance l’article de The Conversation. Le temps que les neurones olfactifs se régénèrent, elles peuvent dysfonctionner ».

Quels traitements ?

Existe-t-il des remèdes contre cette perte d’odorat ? Cela dépend de l’atteinte. Si la plupart du temps, les parfums et arômes reviennent aussi soudainement qu’ils avaient disparu, il arrive que « l’atteinte soit tellement sévère qu’elle détruit les terminaisons nerveuses, et que l’odorat ne revienne pas », prévient l’ORL.

Difficile pour ces soignants d’évaluer cette perte, très subjective. « On se base sur l’olfactométrie pour mesurer objectivement et dire s’il existe un espoir de régénération. Dans ce cas, on va conseiller le lavage de nez, des vitamines du groupe B qui aident à régénérer les cellules, et on fait un suivi. Mais on n’a pas de vrai remède. D’autant qu’en général, on prescrit de la cortisone car c’est un anti-inflammatoire, mais ce traitement est contre-indiqué en phase aiguë du Covid. »

 

 

Coronavirus : a-t-on oublié les foyers de handicapés ?…

Parmi tous ceux qui ont besoin d’équipements de protection, il y a les personnels des foyers d’accueil pour personnes handicapées qui ont le sentiment d’avoir été mis de coté.

C’est le cas du foyer médicalisé de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), où 4 résidents sont décédés du Covid-19.

Les personnels des les foyers d’accueil des handicapés, eux-aussi en première ligne, ont le sentiment d'avoir été oubliés

La course aux équipements de protection est depuis longtemps l’un des enjeux de cette crise et elle ne concerne pas les seuls personnels soignants des hôpitaux ou des Ehpad. Parmi ceux qui en ont également un grand besoin, il y a les personnels des foyers d’accueil de personnes handicapées, eux aussi en première ligne. Des personnels qui ont le sentiment d’avoir été mis de côté : un sentiment d’abandon difficile à accepter.

« On s’est pas senti soutenus »

Le foyer médicalisé Villebois-Mareuil de Gennevilliers compte 32 résidents handicapés mentaux. Le premier cas de Covid-19 a été diagnostiqué le 20 mars. Dans les jours qui ont suivi, quatre pensionnaires lourdement handicapés sont décédés, beaucoup ont été contaminés. « On savait que nous n’avions pas de réserves de tenues recommandées pour se protéger du virus », explique Charline Mahieux, infirmière dans cet établissement.

« Ça a été vécu par une partie des équipes comme une panique, une panique contrôlée, mais nous savions que nous serions confrontés au coronavirus. Il y avait un très gros risque. »

Une grande partie des salariés de ce foyer a été malade. Charline Mahieux elle-même a été arrêtée une dizaine de jours, sans être remplacée.

Les personnes handicapées, que cette période de confinement fragilise beaucoup, ont du mal à respecter les gestes barrières. Elles doivent être accompagnées au plus près. Mais dans cette période, les foyers médico-sociaux pour handicapés n’ont jamais été prioritaires, déplore Charline Mahieux. « Nos réserves d’équipements étaient bloqués par l’État pour les hôpitaux qui étaient prioritaires, et on avait pour seule réponse que les protections arriveraient quand elles arriveraient. On est en colère parce que nous ne nous sommes pas senti soutenus et protégés. On a commencé à avoir des masques grâce à la ville de Gennevilliers mais aussi par les parents qui ont fait jouer leurs contacts et qui ont pu nous fournir ce qu’ils pouvaient. » 

Un sentiment d’abandon largement partagé par le secteur du handicap

L’association des parents d’enfants inadaptés de la Boucle de la Seine gère plusieurs foyers dans les Hauts de Seine, dont celui de Gennevilliers. « C’est un sentiment d’être oublié et d’être laissé de côté », s’agace la présidente de l’APEI qui s’occupe de 800 handicapés et de 450 salariés dans le département. Catherine Harpey a alerté à plusieurs reprises les autorités, dont le ministre de la Santé.« Il y a de grandes déclarations qui sont faites : la personne handicapée, c’est un citoyen à part entière, elle a les mêmes droits que les autres. Mais le jour où survient une crise, il y a des priorités et on a l’impression que les personnes handicapées passent au deuxième plan. »

L’établissement vient de recevoir des stocks de masques chirurgicaux, mais pas d’autres équipements type blouses, charlottes ou lunettes. « Nous avons fait une demande précoce pour obtenir ce genre d’équipements complets mais la réponse est : ‘il n’y en a pas beaucoup et ce n’est pas pour vous’. Il faut donc se débrouiller par ses propres moyens », déplore Catherine Harpey, « mais on s’organise pour tenir le coup, il y a beaucoup de solidarité. » Et ce ne sera pas de trop pour affronter le prolongement du confinement.

Source FRANCE INTER.

Déconfinement : les annonces surprises du gouvernement…

Le gouvernement a annoncé une accélération du déconfinement pour l’été, dans la nuit de vendredi à samedi. Ecoles, cinéma, voyage…

Voici tout ce qui change à partir du 22 juin et en cas de deuxième vague épidémique.

 Déconfinement : les annonces surprises du gouvernement

Un déconfinement accéléré dès le lundi 22 juin. Cette annonce surprise survient à la suite d’un Conseil de défense et de sécurité nationale tenu vendredi 19 juin. Durant cette réunion, sous l’autorité d’Emmanuel Macron, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a indiqué que les indicateurs de suivi de l’épidémie « restent globalement bien orientés ». Si « la vigilance reste toutefois forte », une nouvelle étape dans le processus de déconfinement est bien lancée.

« L’amélioration de la situation sanitaire permet de lever certaines interdictions à condition que chacun maintienne une posture vigilante face à l’épidémie, a fortiori pendant la période estivale », a précisé le gouvernement dans un communiqué.

1. Déconfinement accéléré : ce qui rouvre le 22 juin 2020

Alors que les enfants reprendront le chemin de l’école dès lundi, comme l’avait annoncé le chef de l’Etat lors de son allocution le 14 juin dernier, les Français pourront à nouveau retourner au cinéma, rapporte franceinfo.

Les casinos et les centres de vacances rouvrent également le 22 juin, « dans le respect de règles sanitaires strictes », affirme Matignon.

Fait plus étonnant, le gouvernement a aussi autorisé la reprise des activités de sports collectifs « avec des mesures de prévention adaptées » contre le nouveau coronavirus. Toutefois, les sports de combat demeurent, eux, encore interdits.

Qu’en est-il par ailleurs des stades, croisières, salles de théâtre et autres discothèques ? Pour ces activités, les Français devront patienter encore un peu…

2. Acte 3 du déconfinement : tout ce qui change à la fin de l’état d’urgence

Sur le territoire métropolitain, l’état d’urgence, entré en vigueur le 24 mars face à l’épidémie de Covid-19, prendra fin le 10 juillet prochain. Ainsi, dès le lendemain, soit le 11 juillet, les stades et hippodromes pourront à nouveau accueillir du public. Le nombre maximal est toutefois limité à 5 000 spectateurs. A noter que les activités rassemblant plus de 1 500 personnes, devront, tout comme pour les salles de spectacle, être préalablement déclarées.

Quant aux croisières fluviales, elles seront de nouveau autorisées en Europe. Là aussi, la capacité sera limitée.

En revanche, les discothèques et salles de théâtre devront attendre au moins jusqu’en septembre. « Sous réserve d’une nouvelle évaluation de la situation épidémiologique, la rentrée pourra être marquée par de nouveaux assouplissements », note le gouvernement.

Par ailleurs, que se passera-t-il en cas de deuxième vague épidémique ?

3. Coronavirus : pas de confinement généralisé en cas de deuxième vague

Si le nombre global des personnes hospitalisées est passé sous la barre des 10 000 (9 970 personnes), « le virus est toujours présent sur l’ensemble du territoire national et la prudence doit rester de mise », a cependant mis en garde la Direction générale de la santé (DGS), vendredi 19 juin.

Or, une résurgence de l’épidémie ne sera pas synonyme d’un nouveau confinement sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement semble en effet avoir écarté cette idée. « La stratégie de réponse, notamment pour protéger les personnes les plus vulnérables sans recourir à un reconfinement général, ainsi que le dispositif sanitaire seront présentés par le gouvernement dans les prochains jours. Des dispositions particulières seront prises pour l’été », peut-on lire dans le communiqué.

Source PLANET.

Coronavirus. L’application StopCovid collecte plus de données qu’annoncé…!

Téléchargée par moins de 2 millions d’utilisateurs en deux semaines, l’application de traçage numérique des malades du coronavirus, StopCovid, collecte plus de données que ce qui était annoncé à son lancement, le 2 juin, par le gouvernement.

L’application StopCovid de traçage numérique des contacts lancée le 2 juin par le gouvernement.

 

Deux semaines après le lancement de l’application StopCovid, le site d’information Mediapart  a révélé lundi 15 juin, que l’application collecte les identifiants de toutes les personnes croisées par l’utilisateur lorsque son Bluetooth est activé, pas seulement celles qu’il croise à moins d’un mètre pendant quinze minutes, comme l’annonçait le gouvernement.

L’application StopCovid lancée le 2 juin 2020, pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus, permet de déterminer si vous avez été en contact avec un autre utilisateur positif au Covid-19, si celui-ci est « à moins d’un mètre pendant au moins 15 minutes », annonçait le secrétaire d’État au numérique, Cédric O, dans un entretien au journal Le Monde au mois d’av ril.

Si la collecte d’information devait se limiter à cette distance et durée entre deux utilisateurs dans le décret et l’arrêté à l’origine de sa création, Mediapart révèle que l’application « collecte, et transfère le cas échéant au serveur central, les identifiants de toutes les personnes qui se sont croisées via l’appli ».

C’est Gaëtan Leurent, chercheur français en cryptographie de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria, qui s’occupe du projet StopCovid), qui a découvert que la collecte de donnée était plus large qu’annoncé à l’origine.

Le gouvernement reconnaît la faille et se justifie

Contacté par Mediapart, le secrétaire d’État au numérique Cédric O n’a pas démenti les informations et se justifie en précisant que « tous les quarts d’heure, un nouvel identifiant est attribué à chaque appareil ».

« Ainsi, un contact qui ne durerait que cinq minutes pourrait être la suite d’un contact de douze minutes : deux contacts que seul le serveur est capable de relier pour comprendre qu’il s’agit, en réalité, d’un seul, de 17 minutes, donc à risques », précise-t-il.

Gaëtan Leurent estime cependant « qu’il y aurait des moyens assez simples de limiter le problème ». Par exemple, « le téléphone pourrait filtrer les données pour ne garder les contacts courts que quand ils sont juste avant ou juste après un changement d’identifiant ».

La Commission nationale informatique et libertés (Cnil), qui a lancé le 4 juin, une campagne de suivi de l’application StopCovid et de ses fichiers, Sidep et Contact Covid, a fait savoir à Mediapart que des contrôles étaient « en cours » sur le sujet.

Moins de 2 millions de téléchargements en deux semaines

Lancée le 2 juin, alors que débutait la deuxième phase du déconfinement, l’application StopCovid avait été téléchargée par 600 000 personnes dans les premières 24 heures. Un chiffre qui s’est rapidement essoufflé. Deux semaines plus tard, le nombre de téléchargements s’élève à 1,7 million, annonce le secrétaire d’État au numérique, interrogé par France Info .

Avec seulement 200 000 téléchargements sur les cinq derniers jours, l’outil numérique téléchargeable gratuitement sur la base du volontariat, peine à trouver un écho, alors qu’il n’est efficace que s’il est utilisé par le plus grand nombre.

« Aujourd’hui, vu la faiblesse de l’épidémie, l’utilité de l’application est relative », reconnaît Cédric O, le secrétaire d’État au numérique.

Source OUEST FRANCE.

 

Covid-19 : les promesses d’un corticoïde dans les cas graves…

Les responsables de l’essai britannique Recovery assurent avoir obtenu de très bons résultats, mais sans publier leurs données.

 

La dexaméthasone, le corticoïde de l’essai Recovery qui semble donner des résultats prometteurs.

«C’est une avancée majeure», promettent les promoteurs de l’essai britannique Recovery. «En tant que médecin, j’aime bien avoir des résultats publiés…», nuance immédiatement auprès du Figaro le Pr Yves Le Tulzo, chef du service de médecine intensive et réanimation au CHU de Rennes. Après tant d’autres, les très sérieux chercheurs de l’université d’Oxford usent donc, à leur tour, d’une recette qui n’a que trop servi depuis le début de l’épidémie de Covid-19: des annonces tonitruantes, mais partielles, et la promesse de la publication prochaine des données complètes dans une revue référencée à comité de lecture.

Commençons par les résultats dévoilés mardi. «La dexaméthasone est le premier médicament dont on observe qu’il améliore la survie en cas de Covid-19», annonce un communiqué. Quelque 2104 patients hospitalisés ont reçu pendant dix jours une faible dose (6 mg) de ce corticoïde. Leur devenir a ensuite été comparé à celui de 4 321 patients recevant les soins habituels. La molécule aurait réduit la mortalité d’un tiers chez les patients intubés et d’un cinquième chez ceux simplement placés sous oxygénothérapie. «Selon ces résultats, un décès est évité tous les 8 patients ventilés traités, et 1 tous les 25 patients sous oxygène traités.» Une bonne nouvelle, semble-t-il, qui plus est avec un médicament peu cher et disponible.

De nombreuses questions restent cependant en suspens. D’abord, la mortalité dans le groupe témoin est très élevée: 41 % chez les patients intubés, 25 % chez ceux sous oxygène. «Dans quelles structures ont-ils été ventilés, et l’ont-ils été dans les mêmes que le groupe traité? s’interroge Yves Le Tulzo. Avant de conclure, il faudra bien vérifier que les patients étaient comparables en termes de gravité et de soins reçus…» L’efficacité d’un médicament est plus «visible» lorsque la mortalité de base est importante, et «dans la plupart des essais positifs, il y a une mortalité globale très élevée par rapport à ce que les cliniciens connaissent dans leur service», note le Pr François Stephan, du service de réanimation adulte à l’hôpital Marie-Lannelongue (groupe Paris-Saint-Joseph).

Gare à l’automédication

Le concept reste néanmoins «intéressant», juge le Pr Stephan, qui a lui-même lancé une étude avec ce même médicament (actuellement au point mort faute d’un nombre de malades suffisant, l’épidémie régressant). «Les corticoïdes ont deux types de propriétés, explique le Pr Nicolas Picard, pharmacologue à l’université de Limoges. D’une part, ce sont des anti-inflammatoires» ; c’est l’effet recherché dans ce contexte, les malades graves souffrant d’une inflammation des poumons très importante. «Par ailleurs, à forte dose ils sont immunosuppresseurs.» Un risque lorsque le patient a encore une charge virale forte, mais pas aux très faibles doses utilisées dans l’essai Recovery, juge le pharmacologue.

L’utilisation de corticoïdes dans les syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA) n’est pas nouvelle. Dans un avis du 23 mars, le Haut Conseil à la santé publique évoquait la possibilité d’une «corticothérapie par méthylprednisolone ou dexaméthasone à discuter au cas par cas» chez les patients Covid-19 avec «aggravation secondaire et absence d’excrétion virale». «Cela fait plus de 40 ans qu’on essaye de moduler la réponse inflammatoire grâce aux corticoïdes dans les SDRA», indique le Pr Stephan. Depuis, les études se suivent et sont… peu concluantes ; certaines ont même observé une hausse de la mortalité. Un article récemment publié dans le Lancet Respiratory Medicine sur une étude menée en Espagne auprès de 277 patients souffrant de SDRA (dont 139 traités avec de la dexamethasone) retrouvait une baisse de la mortalité (-15,3 %) et une diminution du nombre de jours sous respirateur (-4,8 jours) dans le groupe traité, à des doses plus fortes que dans l’essai Recovery. L’étude souffrait cependant de plusieurs faiblesses et n’appelait pas à «un changement des pratiques cliniques de routine», estimaient les auteurs d’un éditorial accompagnant la publication.

Conclusion du Pr Yves Le Tulzo: «Il y a peut-être pour la dexamethasone une fenêtre de tir pour certains patients, quand la charge virale est basse et que l’inflammation persiste.» Il faudra attendre la publication des résultats détaillés pour en juger vraiment. En attendant, une certitude: gare à l’automédication avec ces molécules très faciles d’accès. Il n’y a aucune raison d’en espérer une efficacité en prévention ou au décours d’une infection non grave ; et leurs propriétés immunosuppressives risquent même d’en faire les pires ennemis des patients, en empêchant leur organisme de combattre la croissance du virus…

Source LE FIGARO.

Coronavirus : les maisons de retraite se préparent à leur déconfinement…

Les maisons de retraite « qui ne déclarent plus de cas possible ou confirmé de Covid-19 » doivent présenter d’ici lundi un « plan de retour progressif à la normale », pour autoriser notamment les visites sans rendez-vous et les sorties des résidents, a annoncé mardi Olivier Véran.

Coronavirus : les maisons de retraite se préparent à leur déconfinement.

Cette « étape supplémentaire dans le déconfinement » des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) doit être « adaptée à la situation » de chaque structure, a précisé dans un communiqué le ministre des Solidarités et de la Santé.

Communiqué  Mise en oeuvre de la phase suivante de déconfinement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD et USLD).

Ces « plans de retour à la normale » doivent « permettre d’assurer prioritairement, le plus vite possible, la reprise des visites des proches sans rendez-vous », ajoute le ministère.

Progressivement, les directeurs d’Ehpad devront également autoriser à nouveau les « sorties individuelles et collectives et la vie sociale au sein de l’établissement », ainsi que la visite sur place des personnels paramédicaux. Et ils devront mettre fin au confinement en chambre, selon la même source.

Dans son intervention dimanche soir, le président Emmanuel Macron avait annoncé que les visites aux personnes âgées dans les maisons de retraites « devront désormais être autorisées », sans plus de précisions.

« Ce sont des annonces importantes, car il faut permettre aux personnes âgées d’avoir plus de libertés. Faciliter les visites, ça va dans ce sens-là », a réagi auprès de Romain Gizolme, de l’association de directeurs de maisons de retraite Ad-pa.

La déléguée générale du Synerpa (Ehpad privés), Florence Arnaiz-Maumé, s’est également félicitée de cette annonce, soulignant que le secteur était demandeur d’une « progressivité des mesures » d’assouplissement, pour accompagner le déconfinement d’ici la fin de l’état d’urgence sanitaire. « On se laisse la possibilité d’un bouton rouge, c’est-à-dire de revenir en arrière au moindre cas de Covid détecté », a-t-elle ajouté.

Des annonces faites sans concertation

A contrario, la fédération de gestionnaires de maisons de retraite Fnaqpa a critiqué des annonces faites « sans concertation » et qui renvoient « encore la patate chaude aux responsables d’établissements ».

« Ballotés et méprisés, les professionnels se retrouvent, encore une fois, confrontés à des injonctions paradoxales, entre des pouvoirs publics incapables de porter un message clair d’un côté, et de l’autre des familles à l’impatience légitime de retrouver une relation normale avec leurs parents », estime dans un communiqué cette organisation.

« Dans l’attente d’un message clair et précis de l’État », la Fnaqpa « recommande » à ses adhérents de ne pas fournir le « plan de retour progressif à la normale » demandé.

Les visites interdites depuis le 11 mars

Les visites dans les établissements pour personnes âgées en perte d’autonomie avaient été interdites dès le 11 mars, six jours avant le confinement généralisé, pour freiner la propagation du coronavirus.

Elles avaient été autorisées progressivement à partir du 20 avril, mais dans des conditions très strictes, les familles étant notamment obligées de prendre rendez-vous au préalable.

Un léger assouplissement supplémentaire avait été décidé début juin, autorisant la visite de plus de deux personnes à la fois et la possibilité de faire venir des mineurs, sous réserve qu’ils portent un masque.

Le ministère de la Santé avait alors indiqué que « près de 45% des Ehpad déclarent encore au moins un cas de Covid-19 ».

Source EST REPUBLICAIN.

 

Coronavirus : le Royaume-Uni va utiliser le dexaméthasone, un stéroïde qui réduirait d’un tiers la mortalité chez les patients les plus gravement atteints…

Ce médicament est « le premier dont on observe qu’il améliore la survie en cas de Covid-19 », ont indiqué mardi, les responsables du vaste essai britannique Recovery, qui en ont rendu publics les premiers résultats.

Le ministre de la Santé britannique Matt Hancock, le 11 juin 2020, à Londres (Royaume-Uni).

Le Royaume-Uni a annoncé, mardi 16 juin, qu’il allait utiliser, « à partir de cet après-midi », le dexaméthasone, un médicament prometteur de la famille des stéroïdes, pour traiter les personnes touchées par le coronavirus. Le ministre de la Santé, Matt Hancock, a indiqué que 200 000 traitements stockés depuis mars étaient prêts à l’emploi dans le cadre du « traitement standard contre le Covid-19 ».

Le dexaméthasone réduit d’un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints par le Covid-19, selon les premiers résultats d’un vaste essai clinique annoncés mardi. « Le dexaméthasone est le premier médicament dont on observe qu’il améliore la survie en cas de Covid-19 », ont indiqué les responsables du vaste essai britannique Recovery, selon lesquels « une mort sur huit pourrait être évitée grâce à ce traitement chez les patients placés sous ventilation artificielle ».

C’est une avancée majeure dans la quête de nouvelles manières de traiter les malades du Covid.Stephen Powisdirecteur médical du service public de santé britannique

L’un des responsables de l’essai Recovery, Peter Horby, de l’université d’Oxford, estime que « le bénéfice en termes de survie est important chez les patients qui sont suffisamment malades pour avoir besoin d’oxygène ». Pour lui, le dexaméthasone « devrait désormais devenir le traitement de base ». Ce médicament, peu cher, est déjà commercialisé et utilisé dans de nombreuses indications pour son effet anti-inflammatoire puissant.

Aucun bénéfice pour les patients moins touchés

Dans le cadre de l’essai Recovery, 2 104 patients ont reçu ce traitement, par voie orale ou intraveineuse, pendant 10 jours. En comparant aux 4 321 autres patients qui ne l’avaient pas reçu, les chercheurs ont déterminé que le traitement a réduit d’un tiers la mortalité chez les malades placés sous ventilation artificielle.

En outre, la mortalité a été réduite d’un cinquième chez des patients moins gravement atteints, à qui l’on administrait de l’oxygène grâce à un masque, sans les intuber. En revanche, le traitement n’a montré aucun bénéfice pour les patients qui ne nécessitaient aucune assistance respiratoire.

Source FRANCE INFO.

Hôpital : pourquoi le Ségur de la santé déçoit (déjà) les soignants…

Des rassemblements sont attendus, mardi, dans toute la France. En plein Ségur de la santé, une concertation lancée par le ministère, médecins, aides-soignants et infirmiers veulent rappeler le gouvernement à ses promesses pour l’hôpital public.

Un rassemblement des personnels soignants se tient devant l\'hôpital Tenon dans le 20e arrondissement à Paris, jeudi 4 Juin 2020.

« Finis les applaudissements, place aux rassemblements » : après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants et infirmiers battent le pavé, mardi 16 juin, un peu partout en France. Ils veulent rappeler le gouvernement à ses promesses, alors que se déroule, depuis le 25 mai, un Ségur de la santé (du nom de l’avenue où se situe l’une des entrées du ministère de la Santé). Le personnel soignant reste très méfiants vis-à-vis de cette concertation, craignant une opération de communication qui tourne à la mascarade. Explications.

« Pas de discussion »

Premier grief fait au Ségur de la santé : l’absence d’échanges constructifs. Avec quelque 300 participants représentant les différents syndicats et organisations de santé, les réunions se succèdent, en groupe et en sous-groupe, pour partie en présence et pour partie en visioconférence. Pourtant, rien ne sortirait de ce tourbillon de rencontres. « Il n’y a pas de discussion », explique à franceinfo la docteure Anne Gervais, représentante du Collectif inter-hôpitaux (CIH), fer de lance des revendications de l’hôpital public. Selon elle, « les pilotes du chantier (…) servent un peu de boîte aux lettres et on ne sait pas si la lettre parvient au destinataire élu et quelle décision en découle ».

Le Collectif inter-hôpitaux pointe aussi, dans un communiqué, un « problème de méthodologie » et « l’absence de transparence dans la conduite des travaux ». Il égrène : « absence de compte rendu des réunions, absence d’échange des textes proposés, réunion de deux heures à 40 intervenants (…) Ce manque d’organisation empêche de réelles discussions ».

Aucun engagement sur les augmentations…

Les soignants qui participent au Ségur de la santé dénoncent aussi l’absence de tout engagement précis sur les augmentations de salaires. En lançant cette concertation, fin mai, Edouard Philippe avait promis des hausses de salaires « significatives ». Depuis le 25 mai, aucun chiffre n’a été mis sur la table, alors que les syndicats demandent une « revalorisation générale des salaires », de l’ordre de 300 à 400 euros. « L’une des demandes principales, à savoir le fait qu’on puisse revaloriser les plus bas salaires, notamment des personnels paramédicaux, n’est absolument pas acquise », assure François Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et aussi membre du CIH, interrogé mardi sur franceinfo.

Je rappelle au passage qu’on est au 28e rang de l’OCDE et à 10% en dessous du salaire moyen français pour les infirmières.François Salachas, membre du CIHà franceinfo

Interrogé sur cette revalorisation espérée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait botté en touche, la veille, sur LCI : « D’ici à début juillet, ils auront toutes les réponses aux questions qu’ils posent et aux revendications qu’ils portent légitimement. » 

… ni sur les embauches

Troisième point qui fâche : les embauches. Le CIH réclame « l’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits« . « Après 14 mois de mobilisation et une crise sanitaire, un retour à ‘l’anormal’ est inenvisageable », insiste le collectif. « Il faut qu’on puisse embaucher extrêmement rapidement », ajoute François Salachas. « Même en l’absence de deuxième vague, il y a un danger majeur, parce que je ne suis pas sûr que dans l’opinion on sache que dans de nombreuses régions l’hôpital public tourne sur deux cylindres sur quatre, c’est-à-dire à 50% de ses capacités, et que pour que ça change, il faut qu’on puisse embaucher extrêmement rapidement », explique-t-il.

Le gouvernement pointe une autre piste : celle du temps de travail. En clair, il veut revenir sur les 35 heures. La question du temps de travail à l’hôpital « n’est pas un tabou », avait estimé Edouard Philippe, relayé par Olivier Véran, qui juge nécessaire de remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage ».

Tel n’est pas l’avis des syndicats. « Il est incohérent de vouloir faire travailler plus des personnels qui n’ont jamais pu accéder à la réduction du temps de travail faute d’embauches », rétorque Mireille Stivala, de la CGT Santé. « Il ne faut pas pervertir ce Ségur de la santé en brandissant un totem de remise en cause des 35 heures », prévient le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Faute de réponses concrètes, le syndicat Sud Santé a décidé de claquer la porte des discussions, dénonçant une « vaste opération de communication« . Ce geste n’a pas fait d’émule pour l’instant, mais d’autres organisations ont fait planer la menace d’un départ.

Source FRANCE INFO.