Lille : Pour la première fois, un essai clinique veut prouver l’efficacité de la caféine pour le traitement d’Alzheimer…

Une équipe de chercheurs lillois a lancé une étude thérapeutique pour mesurer les effets de la caféine sur la maladie d’Alzheimer.

Lille : Pour la première fois, un essai clinique veut prouver l’efficacité de la caféine pour le traitement d’Alzheimer

 

  • Des études semblent montrer que la caféine a des effets bénéfiques sur la maladie d’Alzheimer.
  • Un essai thérapeutique mené par une équipe de chercheurs lillois va tester cette hypothèse pendant trois ans.

On va peut-être enfin savoir. La caféine (ou la théine, car c’est la même molécule) a-t-elle réellement un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer ? Depuis une quinzaine d’années, des études scientifiques sont régulièrement menées autour de cette question, mais aucune expérience thérapeutique n’avait été réalisée sur des êtres humains.

C’est désormais chose faite grâce à une équipe de chercheurs et de médecins lillois. Depuis le mois de juillet, un essai clinique est réalisé sur 248 patients volontaires de plus de 50 ans et atteint d’un début d’Alzheimer. « A notre connaissance, c’est la première fois dans le monde, souligne Thibaud Lebouvier, médecin neurologue au CHU de Lille, à l’initiative du projet. Nous devrions avoir les premiers résultats dans trois ans. »

Un risque moindre

Pour mémoire, le café est l’aliment le plus consommé dans le monde et Alzheimer, la maladie dégénérative la plus répandue. « Il semble intéressant de savoir précisément ce que la consommation de caféine provoque dans le cerveau et ce qu’elle génère concernant le processus complexe de la mémoire », ajoute Thibaud Lebouvier.

L’objectif de cet essai clinique est donc de valider l’hypothèse des effets bénéfiques de la caféine face à la dégénérescence neurologique. « Les biologistes savent depuis longtemps que cette molécule a des effets sur le fonctionnement du cerveau. Des expériences ont notamment montré des réactions stimulantes sur la mémoire chez l’abeille », note David Blum, chercheur en neurosciences à l’Inserm de Lille.

Au Canada ou en Finlande, d’autres études épidémiologiques sur des populations, dans le temps, ont également dévoilé un risque moindre de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes consommant du café. « Mais on ne peut pas faire un lien direct avec la caféine car on ne connaît pas les doses exactes d’absorption », précise David Blum.

Consolidation de la mémoire ?

D’où l’expérience lilloise où cette dose sera mesurée précisément. « On saura, par exemple, si la caféine agit sur la consolidation de la mémoire ou sur un autre phénomène neurologique », espère Thibaud Lebouvier.

Les deux initiateurs de l’étude restent cependant prudents. « Une précédente étude un peu similaire sur les effets de la caféine sur la maladie de Parkinson n’avait donné aucun résultat, reconnaît Thibaud Lebouvier. Il n’est pas question pour l’instant de faire la promotion du café ou du thé pour soigner la maladie d’Alzheimer. »

Source 20 MINUTES.

Une fausse gare pour les malades d’Alzheimer dans un Ehpad du Pas-de-Calais…

Depuis le mois de juin, un Ehpad de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais) propose à plusieurs malades d’Alzheimer une « thérapie du voyage ».

Celle-ci consiste à les apaiser, leur faire revivre des émotions et à communiquer grâce à un décor de gare installé dans l’établissement.

Ce décor lié au voyage entraîne, selon les premières constations, davantage de communication pour les malades. Photo d’illustration.

Ce décor lié au voyage entraîne, selon les premières constations, davantage de communication pour les malades. Photo d’illustration.

Faire revivre les émotions d’un voyage à des malades d’Alzheimer. C’est ce que propose depuis juin dernier l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) « l’Aquarelle » de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais). L’établissement a mis en scène un faux hall de gare pour inviter les habitants à s’exprimer hors de leur quotidien et dans un contexte de voyage, rapporte France Bleu Nord, dimanche 10 octobre.

Cette « thérapie du voyage » singulière a pour but d’apaiser les malades et les aider à récréer du lien. Elle leur permet également de sortir de leur quotidien et stimuler leurs souvenirs. Les premiers résultats semblent concluants puisque certains patients se montrent plus apaisés et communiquent davantage, détaille la radio locale.

Un protocole strict

Pour ce décor grandeur nature, l’Ehpad a mis en place un guichet dessiné sur le mur, un tableau de départs fictifs et un mannequin en guise de contrôleur. « Les soignants qui les accompagnent sont en civil, ils sont dans une ambiance sécurisante, et ça les amène à parler. Comme dans un vrai train, avec des inconnus, ils se livrent parfois à des réflexions très profondes, ou des confidences », a développé Margaux Leveillé la psychologue en charge du projet auprès de nos confrères.La thérapie est actuellement réservée à quinze personnes en fonction de critères stricts et précis. Les malades souffrent de plusieurs symptômes : une agitation verbale et comportementale, de l’anxiété ou encore de l’apathie, entre autres. La maladie ne doit pas être à un stade trop avancé ni trop récent, précise France Bleu. « Le but c’est que des malades d’autres maisons de retraite, ou d’autres patients accompagnés par France Alzheimer puissent en profiter », a indiqué Chrystelle Sénéchal la directrice de l’établissement.

Source OUEST FRANCE.

La cause de la progression de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau découverte…

Une étude révèle de nouvelles informations sur la cause de la progression de la maladie d’Alzheimer, une avancée qui pourrait influencer la façon dont les traitements sont conçus.

Cette image non datée montre une IRM d’un cerveau sain (à gauche) et d’un cerveau d’un malade d’Alzheimer (à droite) avec des creux noirs où le cerveau s’est rétréci.

Cette image non datée montre une IRM d’un cerveau sain (à gauche) et d’un cerveau d’un malade d’Alzheimer (à droite) avec des creux noirs où le cerveau s’est rétréci.

Des amas de protéines toxiques, qu’on pense responsables du déclin cognitif associé à la maladie d’Alzheimer, atteignent différentes zones du cerveau et s’y accumulent au fil des décennies, selon une nouvelle étude publiée vendredi 29 octobre 2021.

Développer les futurs traitements

L’article, publié dans Science Advances, est le premier à utiliser des données humaines pour quantifier la vitesse des processus moléculaires menant à cette maladie neurodégénérative, et pourrait influencer la façon dont les traitements sont conçus.

Elle bouleverse également la théorie selon laquelle les amas se forment à un seul endroit et déclenchent une réaction en chaîne dans d’autres zones, un schéma constaté chez la souris. Une telle propagation peut se produire, mais n’est pas le moteur principal, selon les chercheurs.

« Deux éléments ont rendu ce travail possible », explique à l’AFP Georg Meisl, chimiste à l’Université de Cambridge et l’un des auteurs principaux de l’article. « D’abord l’étude de données très détaillées venant de TEP-scan [un type d’examen par imagerie médicale, N.L.D.R] et de divers ensembles de données rassemblés, et les modèles mathématiques qui ont été développés au cours des dix dernières années. »

Les chercheurs ont utilisé 400 échantillons de cerveau prélevés après la mort de personnes atteintes d’Alzheimer et 100 TEP scan effectués sur des personnes qui vivent avec la maladie pour suivre l’agrégation de protéine tau.

Cette dernière et une autre protéine appelée bêta-amyloïde s’accumulent, provoquant la mort des cellules cérébrales ainsi qu’un rétrécissement du cerveau.

Plus de 40 millions de personnes touchées dans le monde

Cela cause notamment des pertes de mémoire et une incapacité à accomplir des tâches quotidiennes. Cette maladie est un des principaux problèmes de santé publique, et touche plus de 40 millions de personnes dans le monde.

Les chercheurs ont aussi découvert que cinq ans étaient nécessaires aux agrégats pour que leur nombre double. C’est un chiffre « encourageant », selon Georg Meisl, car il montre que les neurones sont déjà capables de combattre les agrégats.

« Peut-être que si nous parvenons à les améliorer un peu, nous pourrons retarder considérablement l’apparition de la maladie grave. »

La maladie d’Alzheimer est classifiée en suivant les « stades de Braak », et les scientifiques ont découvert qu’il fallait environ 35 ans pour passer du stade 3, où des symptômes légers apparaissent, au stade 6, le plus avancé.

Les agrégats suivent une croissance exponentielle, ce qui explique « pourquoi la maladie met si longtemps à se développer, et pourquoi l’état des personnes a tendance à s’aggraver rapidement », selon Georg Meisl.

L’équipe veut appliquer les mêmes méthodes pour étudier les lésions cérébrales traumatiques et la démence fronto-temporale, dans laquelle la protéine tau joue aussi un rôle.

« Espérons que cette étude et d’autres permettront d’orienter le développement de futurs traitements ciblant la protéine tau, afin qu’ils aient plus de chance de ralentir la maladie et d’aider les personnes atteintes de démence », a déclaré dans un communiqué Sara Imarisio, de l’Alzheimer’s Research UK.

Source OUEST FRANCE.

Une pilule diurétique comme traitement contre la maladie d’Alzheimer ?…

Une recherche financée par un organisme sanitaire américain révèle que le bumétanide, un diurétique bien connu, s’avère être un candidat médicament potentiel pour essai clinique chez les personnes présentant un risque génétique de maladie d’Alzheimer. 

Une pilule diurétique comme traitement contre la maladie d'Alzheimer ?

 

Utilisé pour traiter l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artérielle, le diurétique(classe de médicaments qui aide l’organisme à éliminer davantage d’eau et de sel qu’en temps normal) bumétanide intéresse la communauté scientifique pour d’autres utilités, notamment le traitement de l’autisme. Cette fois, des chercheurs se sont intéressés à son possible effet bénéfique pour le traitement de la maladie d’Alzheimer chez les personnes présentant un risque génétique. Selon les résultats d’une étude publiée dans Nature Aging, les personnes qui prenaient du bumétanide avaient une prévalence significativement plus faible de maladie d’Alzheimer par rapport à celles qui ne prenaient pas le médicament.

Les chercheurs, membres du National Institute on Aging (NIA), s’intéressaient à une approche de médecine de précision pour les personnes les plus à risque de présenter la maladie en raison de leur génétique. A savoir celles dont le gène APOE se présente sous la forme (ou allèle) E4 : les personnes porteuses de l’allèle E4 de ce gène présentent un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Ces derniers ont procédé en analysant les informations contenues dans des bases de données d’échantillons de tissus cérébraux et de médicaments approuvés par la Food and Drug Administration (FDA, Agence américaine du médicament) des États-Unis, afin de déterminer la molécule déjà existante au potentiel le plus prometteur.

Un risque de maladie d’Alzheimer réduit jusqu’à 75%

« Bien que des tests et des essais cliniques supplémentaires soient nécessaires, cette recherche souligne la valeur des tactiques basées sur les mégadonnées, combinées à des approches scientifiques plus traditionnelles, pour identifier les médicaments existants en tant que candidats pour une réutilisation afin de traiter la maladie d’Alzheimer », explique le directeur du NIA, Richard J. Hodes. Après avoir déterminé que le candidat médicament le plus engageant était le bumétanide, les chercheurs ont validé leurs découvertes en le testant sur des souris exprimant ce fameux gène APOE4 humain et ont découvert que le traitement a permis de réduire les déficits d’apprentissage et de mémoire.

Les effets bénéfiques ont également été confirmés sur des cellules humaines, ce qui a conduit à émettre l’hypothèse que les personnes prenant déjà du bumétanide devraient avoir un risque plus faible de maladie d’Alzheimer. Pour la confirmer, l’équipe scientifique a analysé les dossiers de santé électroniques de 5 millions de personnes âgées de plus de 65 ans réparties en deux groupes : celles ayant pris du bumétanide et un groupe correspondant n’en ayant pas pris. Les résultats ont montré que celles qui présentaient un risque génétique et prenaient du bumétanide avaient une prévalence de maladie d’Alzheimer inférieure d’environ 35 à 75 % par rapport à celle des personnes qui ne prenaient pas le médicament.

« Nous savons que la maladie d’Alzheimer nécessitera probablement des types de traitements spécifiques, peut-être plusieurs thérapies, y compris certaines qui peuvent cibler les caractéristiques génétiques et pathologiques uniques d’un individu, un peu comme les traitements contre le cancer disponibles aujourd’hui. », ajoute l’équipe scientifique. « Les données de cette étude plaident en faveur d’un essai de validation du concept du bumétanide chez les personnes présentant un risque génétique. », conclut-elle. A noter que selon la Fondation Recherche Alzheimer, 9,7 millions de personnes souffrent actuellement de démence en Europe, la maladie d’Alzheimer représentant environ 70% de ces cas.

Source SANTE MAGAZINE.

 

Alzheimer : certains symptômes visibles 18 ans avant le diagnostic…

Les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer apparaitraient des années avant le diagnostic. Plusieurs études scientifiques sont arrivées à ce constat grâce à des tests cognitifs.

Une récente recherche va jusqu’à avancer que certains signaux seraient visibles 18 ans avant le diagnostic.

Alzheimer : certains symptômes visibles 18 ans avant le diagnostic...

 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par la dégénérescence des cellules nerveuses et une mort des neurones . Cette maladie implique une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

D’après les dernières estimations, 1,2 million de personnes pourraient être touchées par Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 personnes sont diagnostiquées.

« Vous avez plusieurs formes possibles de la maladie d’Alzheimer, nous décrivait le Dr Retali, neurologue, au cours d’une précédente interview. La forme dite ‘normale’ commence par un trouble de la mémoire épisodique et traduit une atteinte claire de l’hippocampe ».

Or, saviez-vous que certains symptômes pouvaient se manifester des années avant le diagnostic ? Une étude vient d’identifier plusieurs signaux d’alerte qui se manifesteraient 18 ans avant. Ce n’est d’ailleurs pas la première à démontrer ce phénomène. Découvrez les symptômes dans notre diaporama.

« Il peut y avoir des indications subtiles de la maladie d’Alzheimer dans la mémoire jusqu’à 18 ans avant un diagnostic »

L’une étude a porté sur plus de 2 000 personnes et a montré que les tests de mémoire et de réflexion peuvent révéler des différences chez les personnes qui développent la maladie d’Alzheimer jusqu’à 18 ans avant le diagnostic. Selon le test mené 13 à 18 ans avant la fin de l’étude, il a été constaté qu’un score inférieur aux tests cognitifs serait lié à un risque de démence de 85 % plus élevé. Cela démontre également que le développement de la maladie d’Alzheimer peut commencer de nombreuses années avant le diagnostic.

« La démence provoque souvent des changements dans le cerveau des années avant que les symptômes ne deviennent apparents. Cette étude montre qu’il peut y avoir des indications subtiles de la maladie d’Alzheimer dans la pensée et la mémoire jusqu’à 18 ans avant qu’un diagnostic formel puisse avoir lieu », commente le Dr Doug Brown, ancien directeur de la recherche et du développement à la Alzheimer Society, à nos confrères du Times of India.

Un autre rapport paru en 2015 arrivait aux mêmes conclusions concernant les indices précoces révélant la maladie d’Alzheimer.

« Les modifications de la cognition et de la mémoire, qui précèdent les signes évidents d’Alzheimer, apparaissent des décennies avant la maladie, expliquait à l’époque le Dr Kumar Rajan, principal auteur de l’étude. Nous ne pouvons pas encore détecter ces changements chez des patients à risque, mais nous avons pu les observer dans un groupe d’individus qui ont fini par développer une démence due à Alzheimer ». Un des facteurs de risque inattenduchez les personnes jeunes vient notamment d’être révélé par une récente étude. L’article, publié dans le Journal of Alzheimer’s Disease le 28 septembre 2021, montre que la dépression au début de l’âge adulte peut entraîner une baisse de la capacité cognitive 10 ans plus tard ainsi qu’un déclin cognitif chez les personnes âgées. Les chercheurs ont  en effet révélé que les personnes âgées ayant souffert de dépressions dans la vingtaine avaient 73% plus de risques d’avoir des capacités cognitives réduites que les autres. Les risques étaient de 43% s’ils avaient présenté des symptômes dépressifs après 40 ans.

Source MEDISITE.

Alzheimer, l’une des causes probables de la maladie identifiée par des scientifiques…

La maladie d’Alzheimer est l’une des principales causes de décès prématuré et la forme de démence la plus répandue à travers le monde.

Alzheimer, l’une des causes probables de la maladie identifiée par des scientifiques

 

La communauté scientifique mondiale redouble d’efforts pour cerner les mécanismes de la maladie afin de la prévenir et de proposer des traitements efficaces. Des chercheurs australiens ont découvert une cause probable de la maladie, offrant de nouvelles possibilités de prévention et de traitement.

Des scientifiques australiens de l’université Curtin affirment dans une nouvelle étude que la fuite d’un composé toxique dans l’organisme appelé « bêta-amyloïde » pourrait être la cause de la maladie d’Alzheimer.

L’étude, aux résultats potentiellement révolutionnaires a été publiée dans la très sérieuse revue scientifique PLOS Biology. En étudiant une version induite de la maladie chez des souris, les chercheurs ont constaté qu’une fuite — du sang vers le cerveau — de particules de graisse transportant des protéines toxiques, pouvait être l’une des causes principales de la maladie.

Qu’est-ce que la bêta-amyloïde ?

La bêta-amyloïde est un composé créé principalement dans le foie et le cerveau qui est depuis longtemps déjà associé à l’apparition de démences chez l’être humain. En effet, les scientifiques avaient déjà noté une accumulation toxique de bêta-amyloïde dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Grâce à cette nouvelle étude, il a été découvert que ce composé se forme surtout dans le foie avant d’être transporté dans la circulation sanguine par les lipoprotéines. L’équipe a testé la « voie sang-cerveau » en modifiant génétiquement des modèles de souris pour produire de la bêta-amyloïde humaine uniquement dans le foie.

Les chercheurs se sont appuyés sur des souris blanches pour mener leur étude. (Photo : Gorodenkoff / stock.adobe.com)

Les chercheurs se sont appuyés sur des souris blanches pour mener leur étude. (Photo : Gorodenkoff / stock.adobe.com)

« Nous savions déjà que la caractéristique principale des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer était l’accumulation progressive de dépôts de protéines toxiques dans le cerveau, appelées bêta-amyloïdes, mais on ne savait pas d’où provenait l’amyloïde, ni pourquoi elle se déposait dans le cerveau », explique notamment le professeur John Mamo, directeur du Curtin Health Innovation Research Institute (CHIRI).

« Nos recherches montrent que ces dépôts de protéines toxiques qui se forment dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer s’y infiltrent très probablement à partir de particules porteuses de graisses dans le sang, appelées lipoprotéines. Cette voie sang-cerveau est importante car si nous pouvons gérer les niveaux de lipoprotéine-amyloïde dans le sang et empêcher leur fuite dans le cerveau, cela pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements potentiels pour prévenir la maladie d’Alzheimer et ralentir la perte de mémoire », précise-t-il.

Inflammation du cerveau

L’étude a révélé que les modèles de souris produisant des lipoprotéines-amyloïdes dans le foie souffraient d’une inflammation du cerveau, d’une accélération de la mort des cellules cérébrales et d’une perte de mémoire.

Bien que d’autres travaux soient maintenant nécessaires, cette découverte montre que « l’abondance de ces dépôts de protéines toxiques dans le sang pourrait potentiellement être traitée par le régime alimentaire et certains médicaments qui pourraient cibler spécifiquement la lipoprotéine amyloïde, réduisant ainsi leur risque ou ralentissant la progression de la maladie d’Alzheimer », souligne le chercheur.

Cette découverte constitue une véritable avancée et suscite beaucoup d’espoir dans la lutte contre cette maladie dégénérative. Le professeur Warren Harding, président de l’Alzheimer’s WA, une association australienne dont le but est de fournir des soins ou encore des informations aux personnes souffrant de la maladie, à leurs familles ou aux soignants, a déclaré que ces résultats pourraient avoir un impact mondial important pour les millions de personnes confrontées à la maladie. « Il est important que des universités comme Curtin travaillent avec l’industrie pharmaceutique si nous voulons nous attaquer à cette maladie dévastatrice », insiste-t-il dans un communiqué.

Dans le monde, environ 230 000 personnes reçoivent un diagnostic d’Alzheimer chaque année. « En l’absence de progrès médicaux significatifs tels que la percée réalisée par l’équipe du professeur Mamo, on estime que le nombre d’Australiens vivant avec une démence dépassera le million d’ici 2058. Cela a un impact considérable sur les familles, les soignants et les communautés », ajoute-t-il. Cela donne un aperçu de l’impact mondial que la maladie aura dans les prochaines décennies.

En France, environ un million de personnes vivent aujourd’hui avec la maladie, selon la Fondation Vaincre Alzheimer.

L’équipe mène à ce jour un essai clinique nommé « Probucol in Alzheimer’s-Clinical Trial », qui repose sur des découvertes antérieures selon lesquelles un agent cardiovasculaire historique réduit la production de lipoprotéine-amyloïde et favorise les performances cognitives chez la souris.

Source OUEST FRANCE.

Alzheimer. Posez vos questions, une spécialiste vous apportera une réponse…

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer mardi 21 septembre, Ouest-France vous propose d’interroger le Pr Florence Pasquier, neurologue et responsable du Centre mémoire ressources et recherche du CHU de Lille. Malades, familles…

À vos questions !

225 000 nouveaux cas de maladies d’Alzheimer sont diagnostiqués chaque année.

 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative. Elle est caractérisée par une destruction progressive et irréversible des cellules du cerveau et une perte des connexions entre les neurones.

En France, 900 000 personnes sont touchées par la maladie. 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, soit un nouveau cas toutes les trois minutes. Les femmes sont les plus concernées : elles représentent 60 % des cas contre 40 % pour les hommes.

Au total, entre malades, familles et aidants, on estime entre 2 et 3 millions de personnes le nombre de personnes directement concernées.

À vos questions

Aussi, à l’occasion de la journée mondiale d’Alzheimer mardi prochain, Ouest-France vous propose de poser vos questions au professeur Florence Pasquier, neurologue et responsable du Centre mémoire ressources et recherche du CHU de Lille.

Quels sont les signes qui doivent alerter ? Ce vieillissement neurodégénératif est-il inéluctable ? Les jeunes peuvent-ils développer des formes précoces ? Pourquoi les femmes sont-elles les plus touchées ? Quels sont les traitements existants et les nouvelles pistes actuellement explorées ?

Dans un article publié dans OUEST FRANCE, le mercredi 22 septembre, le Pr Florence Pasquier répondra à vos questions.

POSEZ VOTRE QUESTION, cliquez ici.

Source OUEST FRANCE.

 

 

Mort de Marthe Mercadier : ses touchantes confidences sur la maladie d’Alzheimer…

Décédée ce mercredi 15 septembre, Marthe Mercadier souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis quelques années.

Une épreuve sur laquelle elle s’était déjà exprimée à plusieurs reprises.

Marthe Mercadier et sa fille, Véronique, en 2011.

Marthe Mercadier et sa fille, Véronique, en 2011.

Sa famille a annoncé la triste nouvelle. Marthe Mercadier est décédée ce mercredi 15 septembre à l’âge de 92 ans. Figure du théâtre de boulevard, chanteuse et danseuse de cabaret, la comédienne a vécu une vie bien remplie, teintée aussi par la maladie. Atteinte d’Alzheimer depuis plusieurs années, Marthe Mercadier s’était déjà épanchée sur le sujet. En 2015, elle avait déclaré au micro d’Europe 1 qu’il était crucial d’en discuter. « C’est très important, on va en parler tranquillement. On va pas commencer à pleurer […] Peut-être que je ne verrai plus, je ne pourrai plus marcher… Mais c’est important pour les autres », avait déclaré la comédienne après avoir été diagnostiquée en 2013, à la suite d’un choc violent ayant entraîné cette pathologie.

À l’époque, c’est sa fille et attachée de presse, Véronique, qui s’est rendue compte de ses troubles de la mémoire, ainsi que d’autres facteurs. « Il y a eu une période pendant six mois où son caractère a changé, elle était devenue agressive », avait raconté la fille de l’actrice au micro d’Europe 1. « Maman a perdu la mémoire immédiate. C’est-à-dire qu’on fait quelque chose et cinq minutes après elle ne s’en souvient plus. C’est cette mémoire qui disparaît. C’est pour ça qu’elle ne peut plus exercer son métier. »

« Je veux absolument être »

Quelques années auparavant, en 2011, Marthe Mercadier, qui n’avait pas encore été diagnostiquée, s’était confiée à France 2 sur sa façon de voir la vie. « Il faut avoir été très malade, très désespéré comme je l’ai été, et apprécier à quel point c’est formidable de continuer à vivre avec les handicaps », avait-elle déclaré, après être devenue brutalement bègue durant son enfance, puis paralysée à la suite d’une chute lors d’un spectacle de danse acrobatique. Une multitude d’épreuves toujours traversées avec vitalité. Lors de cette même interview, elle avait donné plus de détails sur la meilleure manière, pour elle, de quitter ce monde : « Je veux mourir chez moi, dans mon lit, avec ce qui reste de ma famille […] Je veux absolument être … Je jubilerai jusqu’à 100 ans. »

Source GALA.

À quoi ressembleront les maisons de retraite du futur ?…

En France, il y a actuellement 7 500 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Ces maisons de retraite médicalisées sont amenées à se redéfinir alors qu’elles se préparent à absorber le choc démographique de l’arrivée des « papy boomers », cette génération née après-guerre, qui avait la vingtaine en 1968.

À quoi ressembleront les maisons de retraite du futur ?

 

De vrais appartements dotés d’une cuisine où chaque pensionnaire se sent chez lui et vit à son rythme, des maisons de retraite qui prennent soin des personnes âgées vivant alentour : c’est peut-être à cela que ressembleront les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de demain.

Ces propositions ont été présentées aux professionnels de la dépendance, directeurs d’Ehpad, responsables de services à la personne ou autorités locales, lors des Assises nationales des Ehpad, les 7 et 8 septembre 2021, à Paris.

Ces maisons de retraite médicalisées sont amenées à se redéfinir alors qu’elles se préparent à absorber le choc démographique de l’arrivée de seniors surnommés « papy boomers », cette génération née après-guerre qui aura 85 ans en 2030 et a eu 23 ans en 1968. « Ils vont révolutionner la vieillesse comme ils ont révolutionné la société », affirme Luc Broussy, coauteur de l’étude L’Ehpad du futur commence aujourd’hui, du think tank (groupe de réflexion) Matières grises.

 

« Gérer sa vie »

« L’Ehpad doit s’adapter aux attentes de l’individu, qui doit pouvoir choisir ce qu’il fait, qui il voit, ce qu’il prend au déjeuner. L’Ehpad doit répondre à ses besoins médico-techniques en le laissant gérer sa vie », estime Didier Sapy, directeur général de la Fnaqpa, la Fédération nationale des organismes gestionnaires d’Ehpad et de services à domicile.

« Il y a 7 500 Ehpad actuellement : il devrait y avoir 7 500 Ehpad différents les uns des autres. Au lieu d’imposer leur organisation aux individus, ils devront s’adapter à l’organisation des individus », affirme-t-il, alors que pendant la crise sanitaire des familles ont souffert de voir les établissements restreindre les libertés des résidents.

L’objectif est de dire aux nouveaux pensionnaires : « Bienvenue chez vous » et non plus « Bienvenue chez nous », selon Didier Sapy.

Une maison de retraite où l’on se sent chez soi, pour l’architecte Fany Cérèse du cabinet AA, c’est avoir un logement avec une cuisine, actuellement absente des chambres de quelque 21 m2 en moyenne avec salle de bains le plus souvent proposées aux usagers. « Avoir du jus de pomme dans son frigo à offrir quand on a de la visite au lieu de courir derrière une employée, c’est se sentir chez soi », observe Fany Cérèse.

Au Danemark, comme l’explique Annette Bertelsen, chargée des affaires de santé à l’ambassade de ce pays scandinave, les pensionnaires vivent dans un vrai logement de 40 à 60 m2 comprenant chambre, salle de bains, salon et kitchenette. Le restaurant de l’établissement est ouvert aux habitants de la ville.

Un centre de ressources ouvert sur le quartier

L’Ehpad de demain sera ouvert sur son quartier, recevant universités du temps libre ou associations, et sera même responsable des personnes âgées vivant sur son territoire.

Alors que le gouvernement envisage de moins construire d’Ehpad, coûteux, et de favoriser le maintien à domicile, les maisons de retraite pourraient trouver un nouveau rôle en aidant les seniors à rester chez eux le plus longtemps possible, sachant que 69 % des Français vivent à 5 kilomètres d’un Ehpad, selon l’étude de Matières grises.

Dans cet « Ehpad plateforme de services » ou « Ehpad ressources », les retraités pourront se rendre pour participer à un atelier ou se faire aider pour remplir leur feuille d’impôt sur internet. « Par exemple, un Ehpad peut apporter des repas au domicile des retraités ou les accueillir dans son restaurant. Elle peut les inviter à des ateliers de prévention des risques de chute et aller à leur domicile pour l’adapter à leur perte d’autonomie », explique Anna Kühn Lafont, consultante pour le think tank Matières grises.

« Nous avons une secrétaire pour faire des démarches administratives, des conseillers numériques pour aider à commander par internet, des salles de télémédecine qui peuvent être utilisées par des seniors vivant à domicile », détaille Jean-Marc Borello, président du groupe SOS.

Pour se transformer de façon systémique, ces professionnels espéraient une loi Grand Âge sur la dépendance, annoncée depuis 2018, mais que le gouvernement a finalement abandonnée.

« Pour changer de modèle, nous avons besoin d’une loi. Le cadre réglementaire est sclérosant et empêche les transformations. C’est pourquoi une loi Grand Âge est indispensable pour apporter plus de souplesse », estime Didier Sapy, regrettant que le gouvernement ait finalement renoncé à faire voter une loi avant la fin du quinquennat.

Source OUEST FRANCE.

 

Suède : une famille touchée par une nouvelle forme d’Alzheimer…

Cette forme rare de la maladie est plus agressive. Les premiers symptômes apparaissent au cours de la quarantaine. 

Suède : une famille touchée par une nouvelle forme d’Alzheimer

 

En 1907, le psychiatre allemand Aloïs Alzheimer se penche sur le cas d’une de ses patientes, atteinte de mutisme, de troubles de la mémoire, de désorientation et d’hallucinations. Il découvre l’existence de plaques amyloïdes dans son cerveau, et donne son nom à la pathologie associée. Plus de cent ans après, les connaissances sur la maladie d’Alzheimer sont en évolution constante. Dans Science Translational Medicine, des chercheurs présentent une nouvelle découverte : il existe une forme plus agressive de la maladie. En Suède, plusieurs membres d’une même famille en ont été atteints.

Une origine génétique

Appelée « suppression d’Uppsala APP », du nom de la ville où elle a été découverte, cette forme de la maladie est associée à des symptômes plus brutaux : les personnes touchées souffrent plus rapidement de démence, généralement autour de 40 ans. Cette rapidité de la pathologie peut être en partie expliquée par la plus grande vitesse à laquelle se forment les plaques amyloïdes. Les différentes analyses menées sur cette famille montrent qu’ils ont une suppression d’un brin dans la chaîne d’acides aminés, liée à la protéine amyloïde. « Imaginez un collier de perles devenu trop court car six perles sont manquantes« , comparent les auteurs de l’étude. Le gène APP des membres de cette famille n’est plus capable de coder correctement les chaînes d’acides aminés, et des dépôts de protéine amyloïde se forment dans le cerveau.

Comment la mutation a-t-elle été découverte ?

Il y a sept ans, deux frères et soeurs de cette famille ont été diagnostiqués d’une maladie d’Alzheimer précoce alors qu’ils étaient âgés de 40 et 43 ans. L’un de leurs cousins s’est fait diagnostiquer de la même pathologie quelque temps plus tard. Les trois membres de cette famille avaient des symptômes graves : ils avaient de grande difficulté à parler et ne parvenaient plus à réaliser des calculs simples. Les médecins de la clinique suédoise ont fait le rapprochement avec le père, qu’ils avaient découvert atteint de la même maladie vingt ans plus tôt. Cela leur a permis d’identifier cette nouvelle forme de la maladie d’Alzheimer. « Il n’y a pas de données suggérant que d’autres familles portent la délétion de l’APP d’Uppsala, bien que d’autres formes de maladie d’Alzheimer familiale aient été identifiées en Suède« , précisent-ils. Si dans ce cas précis, il existe un lien génétique entre les différentes personnes atteintes, pour la population générale, les causes exactes de la maladie demeurent inconnues. 

Source ALLO DOCTEUR.