Comment la musicothérapie peut aider un malade atteint d’Alzheimer ?…

Réponses avec le docteur Maï Panchal, directrice scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer et Pascal Wallé, pianiste et chanteur qui propose des ateliers de stimulation à travers des chansons populaires. 

Stimuler son cerveau grâce à la musique

 

Autodidacte et non spécialiste, Pascal Wallé  expérimente depuis plus de vingt ans une méthode musicale au sein des maisons de retraite qui améliore le bien-être des personnes atteintes d’Alzheimer.

Je propose une activation mémorielle, une motricité active basée sur la chanson et les refrains, le souvenir rythmique d’une mélodie comme marqueur profond de la mémoire. 

Des chansons populaires bien ancrées dans la mémoire des personnes âgées !

Avec son piano, Pascal Wallé propose : un programme personnalisé de plusieurs séances afin « d’améliorer leurs biens êtres, remonter à la source de la maladie, gestion des émotions et stimulation sensoriel, stimuler la régénération réparer renforcer les souvenirs au delà de la mémoire pour la personne en perte d’autonomie, retrouver une notion créative, développer une capacité de concentration, entreprendre une musicothérapie par l’art ».

Stimuler son cerveau grâce à la musique

De nombreuses études démontrent que la musique a un impact sur le système cognitif des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. La musicothérapie permet de réduire l’anxiété et l’agitation des patients, tout en tentant de stimuler leur mémoire et de faire resurgir des souvenirs.

Plus d’informations

Source FRANVCE BLEU.

Pléneuf-Val-André. La halte-relais France Alzheimer fonctionne les mardis…

Accompagné une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou toutes autres maladies apparentées est une très forte charge pour l’accompagnant souvent lié 24/24 heures au malade.

Marie-Noël Hardy et Simone Moy, bénévoles et référentes France Alzheimer à Saint-Brieuc ; Jean-Jacques Morvan, référent à Pléneuf-Val-André ; Yvon Roselier, président départemental

 

Ces troubles entraînent aussi souvent une rupture sociale du malade et de son accompagnant. D’où la création d’une halte-relais tous les mardis matin.

 Elle permet aussi aux malades de rencontrer d’autres personnes, de faire des activités. Elle offre un cadre serein pour un accompagnement en douceur vers l’acceptation progressive d’aides extérieures.  L’accueil est assuré par des bénévoles, formés par l’union de France Alzheimer,  une formation indispensable pour un accueil adapté .

 Le but de cette halte est d’offrir aux accompagnants la possibilité de profiter d’un moment pour eux en toute tranquillité, de rencontrer d’autres accompagnants et d’échanger entre eux et avec l’association  explique Yvon Roselier, président départemental de l’association France Alzheimer. »
Halte-relais France Alzheimer, salle des activités de l’espace socioculturel du Tertre-du-Bourg, rue des Drs-Roux-et-Calmette, à Pléneuf-Val-André ; chaque mardi, de 9 h à 12 h. Inscriptions auprès du secrétariat de France Alzheimer, du mardi au vendredi, tél. 02 96 60 85 42.

La halte-relais est la première sur le département. D’accès gratuit, elle s’adresse à l’ensemble de la communauté d’agglomération de Lamballe, Terre et Mer.  Le choix d’une permanence le mardi matin est directement lié au marché de Pléneuf. Ce jour-là, le choix d’une rencontre hebdomadaire est lié une facilité de gestion et à la gratuité parce que tout le monde doit avoir accès à ce type d’aide. 

Source OUEST FRANCE.

La Ferté-Macé. L’accueil de jour pour malades d’Alzheimer ferme…

Lors de l’assemblée générale extraordinaire, lundi, les membres de l’association Aloïs pays d’Andaine Jean-Jacques Francesconi ont pris la décision, à l’unanimité, de dissoudre l’association.

Les participants à l’assemblée générale extraordinaire où il a été décidé de dissoudre l’association.

 

En conséquence, le centre d’accueil de jour pour les malades atteints de la maladie d’Alzheimer va fermer ses portes.

« Après quinze ans au service des malades d’Alzheimer et de leurs familles, c’est avec regret que nous avons pris cette décision. Mais après de très longs mois de confinement et de situation sanitaire délicate, aucune demande d’accueil n’a été faite pour intégrer ce centre d’accueil de jour. Les familles ont d’autres besoins comme, par exemple, les accueils à la journée dans les Ehpad du secteur ou des accompagnements au domicile », expliquent les responsables.

L’association espère que ces familles trouveront des solutions d’aide qui leur conviendront et les soulageront au quotidien. Les responsables d’Aloïs constatent que « depuis novembre, de nombreux bénévoles se sont engagés dans les visites de courtoisie organisées par la municipalité, mettant ainsi leurs compétences au service des personnes isolées ».

Source OUEST FRANCE.

Covid19 : une vente caritative d’œuvres au profit de l’association France Alzheimer Corse…

A cause de la crise sanitaire, les associations ont peiné à récolter les fonds nécessaires à leur fonctionnement.

C’est dans ce cadre que les associations France Alzheimer Corse et Donne e Surelle ont organisé le samedi 18 décembre une vente caritative d’œuvres au Palazzu Domu d’Ajaccio.

A cause de la crise sanitaire, les associations ont peiné à récolter les fonds nécessaires à leur fonctionnement.

 

45 tableaux d’une trentaine d’artistes corses ont été exposés et proposés aux enchères ce samedi 18 décembre. Les bénéfices de leur vente ont été reversés au profit de l’association France Alzheimer Corse.

Une des peintres, Lorie Renaud, a réalisé une œuvre sur le thème du lien et de la connexion. « Ma grand-mère paternelle a eu cette maladie, et je n’ai pas pu lui dire au revoir parce qu’elle était sur le continent. Rejoindre cette association c’était pouvoir apporter quelque chose et c’est pour ça que j’ai voulu créer un tableau« , confie-t-elle.

Une vingtaine de tableaux vendue

Pour l’association, cette journée symbolise les retrouvailles.  » Après cette période horrible du Covid19 qui nous a coupé des adhérents, on avait besoin de retrouver le lien« , explique Jean-Marc Cresp, Vice-président de l’association France Alzheimer Corse. Ce samedi, une vingtaine de tableaux a été vendue.

Philippe Christian est atteint de troubles cognitifs. Selon lui, ce genre d’événements est essentiel pour mieux connaître Alzheimer. « Ça permet d’interpeller les gens concernant cette maladie. Et de faire des rapprochements entre sa personne et le malade en question », considère-t-il.

Il est aussi possible de les acheter en ligne. En Corse, entre 6.000 et 8.000 personnes sont officiellement déclarées atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Le Viagra pourrait être utilisé pour traiter la maladie d’Alzheimer…

Des scientifiques américains affirment que les utilisateurs de sildénafil, le nom générique du Viagra, sont moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer.

Cette découverte, bien qu’à confirmer, les incite à déterminer plus précisément l’origine de cet effet protecteur.

Le Viagra pourrait être utilisé pour traiter la maladie d'Alzheimer

 

La maladie d’Alzheimer, la forme la plus courante de démence liée à l’âge, touche des centaines de millions de personnes dans le monde. Malgré le nombre croissant de cas, il n’existe actuellement aucun traitement efficace. Et si celui-ci existait déjà, mais que son usage était jusqu’ici réservé à une autre condition pathologique ? Telle est l’hypothèse de scientifiques de la clinique de Cleveland à propos du sildénafil, un traitement approuvé par la Food and Drug Administration (Agence américaine du médicament) pour la dysfonction érectile (Viagra) et l’hypertension pulmonaire (Revatio). Leur étude parue dans Nature Aging révèle qu’il pourrait s’agir d’un candidat médicament prometteur pour prévenir et traiter la maladie d’Alzheimer.

À l’aide d’un système informatique et d’un réseau de cartographie génétique portant sur 7 millions de patients, les chercheurs ont souhaité déterminer quel médicamentparmi les 1 600 molécules approuvées par l’autorité sanitaire américaine pourrait s’avérer être un traitement efficace pour la maladie d’Alzheimer. Ils ont attribué des scores plus élevés aux médicaments ciblant à la fois la protéine bêta-amyloïde et la protéine taudans le cerveau, deux phénomènes pathologiques cérébraux décrits dans la maladie d’Alzheimer, par rapport aux médicaments ciblant uniquement l’un ou l’autre. Les résultats ont placé le sildénafil en tête des médicaments à tester dans un futur essai clinique.

« Le sildénafil améliore considérablement la cognition et la mémoire »

Les chercheurs ont déjà pu déterminer que le sildénafil est associé à une incidence réduite de 69% de la maladie d’Alzheimer. « Des études montrent que l’interaction entre l’amyloïde et la protéine tau contribue davantage à la maladie d’Alzheimer que l’une ou l’autre seule », explique le Pr Feixiong Cheng. « Nous avons émis l’hypothèse que les médicaments ciblant l’intersection du réseau moléculaire des endophénotypes amyloïde et tau devraient avoir le plus grand potentiel de succès. » Une bonne nouvelle puisque l’usage d’un traitement déjà existant à de nouvelles fins thérapeutiques offre une alternative à l’élaboration de nouveaux médicaments, un processus très long et coûteux.

« Le sildénafil, dont il a été démontré qu’il améliore considérablement la cognition et la mémoire dans les modèles précliniques, s’est présenté comme le meilleur candidat médicament », ajoute le Pr Cheng. « Nous avons constaté que son utilisation réduisait la probabilité de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes atteintes de maladie coronarienne, d’hypertension et de diabète de type 2, qui sont toutes des comorbidités significativement associées au risque de la maladie. » Pour explorer de plus près l’effet du sildénafil sur la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont développé un modèle de cellules cérébrales dérivé d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer à l’aide de cellules souches.

Cette expérience a permis de déterminer la façon dont le sildénafil peut influencer les changements cérébraux liés à la maladie : cette molécule augmente la croissance des cellules cérébrales et diminue l’hyperphosphorylation des protéines tau, une caractéristique qui conduit à des enchevêtrements neurofibrillaires que l’on trouve dans la maladie d’Alzheimer. Outre le lancement d’un essai clinique pour confirmer les avantages cliniques du sildénafil sur une large cohorte de patients atteints d’Alzheimer, l’équipe scientifique prévoit d’appliquer cette approche de « réorientation des médicaments » à d’autres maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

Source SANTE MAGAZINE.

Pau : Un homme condamné pour avoir vidé le compte en banque de son père atteint d’Alzheimer…

Au total, près de 26.000 euros ont été retirés sur le compte du retraité entre mai et juin 2021.

Le jeune homme était jugé par le tribunal d'Avignon.

 

Un couple a été condamné ce lundi à neuf mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Pau ( Pyrénées-Atlantiques) pour abus de faiblesse. Avec la complicité de sa compagne, un homme a soutiré de l’argent à son père atteint de la maladie d’Alzheimer, rapporte France Bleu Pays basque. Près de 26.000 euros ont été retirés entre mai et juin 2021.

Un couple avec de « grandes difficultés financières »

Le couple devra rembourser la somme à la victime et également verser 2.000 euros en guise de dommages et intérêts. Les transferts d’argent suspects sur le compte de l’octogénaire avaient été constatés par une assistante sociale. Les gendarmes ont enquêté pendant trois mois. En garde à vue, les deux prévenus ont rapidement reconnu les faits.

Selon les propos de son avocate, le retraité est « profondément affecté ». « Ce n’est pas une histoire d’abus de faiblesse comme les autres », ajoute-t-elle. D’après l’avocate, les prévenus n’avaient pas conscience de la gravité des faits. En situation de handicap, ils avaient de « grandes difficultés financières ». Avec l’argent dérobé, ils ont « acheté des choses de la vie quotidienne » comme des téléphones, un aspirateur ou encore des bonbons.

Source 20 MINUTES.

Un atelier culinaire à Paris pour prévenir la dénutrition chez les malades d’Alzheimer…

A l’occasion de la semaine nationale de la dénutrition, qui commence ce 12 novembre, France Alzheimer et Les Petits Frères des Pauvres ont organisé à Paris un atelier culinaire pour des malades et leurs aidants.

Une façon ludique de prévenir et prendre en charge cette pathologie.

Trois personnes malades d'Alzheimer et leurs maris ont participé à l'atelier culinaire pour prévenir la dénutrition à Paris.

 

En France, environ deux millions de personnes sont touchées par la dénutrition. Pour sensibiliser la population et les professionnels de santé et du social à la prévention et la prise en charge précoce de cette pathologie, la deuxième semaine nationale de la dénutrition est organisée à partir de ce vendredi 12 novembre.
A Paris, les Petits Frères des Pauvres et France Alzheimer et maladies apparentées ont organisé dans la semaine un atelier culinaire pour trois personnes malades et leurs aidants. 

La dénutrition comme conséquence de la maladie

Gérard et Serge ont tous les deux le même profils : peu habitués à cuisiner avant que leurs femmes ne soient diagnostiquées Alzheimer, ils ont dû se mettre aux fourneaux une fois que celles-ci ont arrêté de préparer les repas. « J’essaye de préparer des repas bons et sains » explique Gérard, « et ce genre d’atelier me permet aussi de découvrir des produits que je ne travaille pas, comme le butternut ». Un atelier où aidants et aidés ont mis la main à la pâte, encadrés par la cheffe Ghislaine Arabian, pour préparer un repas entier. Une façon de retrouver le goût à la cuisine et à la nourriture. Car les aidants doivent faire attention à l’alimentation et surtout la dénutrition des malades.

« Parfois, je prépare à manger, et elle va se servir deux cuillères. Alors je lui en rajoute, et elle se sent obligée de manger. Autrement, elle ne trouverait plus la force de se nourrir – Bernard, dont la femme est atteinte d’Alzheimer »

Les malades ont tendance à oublier de se nourrir, ou à perdre l’envie de préparer des repas. Ce qui n’est pas sans conséquence : « la dénutrition accélère la fin de vie si on n’en prend pas conscience », explique Joël Jaouen, le président de France Alzheimer. La dénutrition diminue les défenses immunitaires, ce qui peut entraîner des infections et virus, mais affaiblit aussi les muscle et les os. 

La cheffe Ghislaine Arabian a supervisé la préparation du repas

Manger gras, salé, sucré

Comment alors lutter contre cette dénutrition ? « Le principe est très simple », analyse le professeur Eric Fontaine, « les aliments qu’il faut éviter pour ne pas grossir sont ceux qu’il faut favoriser pour ne pas maigrir : car si les gens ont tendance à manger peu, ce n’est pas grave s’ils mangent gras, salé ou sucré ». Mot d’ordre donc : ne pas se priver, s’autoriser à grignoter.

Au menu du repas préparé lors de l’atelier : potage de butternut, potée de légumes et poulet à la crème, profiteroles au chocolat et caramel au beurre salé. « Ce n’est pas riche : c’est adapté aux personnes qui vont le manger » explique la cheffe Ghislaine Arabian. « Ce qui donne envie de manger, c’est d’abord la vue et l’odorat, le goût vient en dernier. Alors on n’hésite pas à mettre des épices, des couleurs. »

La dénutrition touche particulièrement les malades, mais toutes les tranches de la populations peuvent être touchées. Elle se définit par une perte de poids importante en peu de temps : une perte de 5% du poids en un mois, ou 10% en six mois.

Lorsqu'on est dénutrit, il ne faut pas se priver de manger gras, salé ou sucré, sans excès.

Source FRANCE BLEU.

 

Le Département des Landes donne la parole aux aidants…

Le Conseil Départemental des Landes propose aux accompagnants de personnes en perte d’autonomie de remplir un questionnaire en ligne.

Ceci afin de participer à la construction de la politique landaise d’aide aux aidants.

Les aidants ont jusqu'au 5 décembre pour répondre au questionnaire

Le Département des Landes met en œuvre une politique d’aide aux aidants pour soutenir les personnes qui accompagnent au quotidien un proche ou un membre de leur famille en situation de perte d’autonomie (liée à l’âge, au handicap ou à la maladie). Afin de mieux savoir comment accompagner et soutenir ces aidants, le Conseil Départemental recueille leur témoignage. Il leur propose de remplir un questionnaire en ligne. Les réponses, entièrement anonymes, seront ensuite traitées par un cabinet indépendant (cabinet Mazars), et serviront au Département pour construire sa stratégie d’aide aux aidants.

Jusqu’au 5 décembre pour répondre

Si vous êtes intéressé pour participer, il faut répondre avant le 5 décembre. Le temps de réponse est estimé à 10 minutes maximum. Pour ceux qui souhaitent développer leur propos, il sera également possible de bénéficier d’un entretien individuel complémentaire.

Plus d’informations sur landes.fr

Source FRANCE BLEU.

Confrontés à la maltraitance des malades d’Alzheimer, ils défendent un projet d’habitat alternatif…

Gérard, Chrystèle et Josiane, aidants de malades d’Alzheimer, veulent construire une maison collective à Poligné (Ille-et-Vilaine), pour mieux accueillir les personnes atteintes.

Gérard Gautron, Chrystèle Gérard et Josiane Pinard (absente), ont monté un projet alternatif d'accueil de malades d'Alzheimer, et viennent de trouver un terrain à Poligné (Ille-et-Vilaine).

 

Accompagner le malade le plus longtemps possible. Lui trouver une place, quand le garder à la maison n’est plus envisageable. Le changer d’endroit, lorsque l’établissement n’est pas adapté à la maladie. En parallèle, gérer une montagne de papiers administratifs. Et au milieu de tout ça, accuser le coup comme on peut.

C’est le parcours qu’a connu Gérard Gautron, en tant qu’aidant d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Avec Chrystèle Gérard et Josiane Pinard, le Castelbriantais (Loire-Atlantique) a fondé en 2018 l’association Raison d’Êtres, qui œuvre en faveur d’un meilleur traitement des malades et leurs aidants.

Des Ehpad non adaptés à la maladie

Lorsque sa femme est tombée malade, Gérard Gautron est resté à ses côtés le plus longtemps possible. « Une crise plus grave que les autres l’a emmenée à l’UCC (Unité cognitivo-comportementale) de Pouancé. Mais c’est un accueil temporaire. »

L’homme, âgé de 68 ans, trouve ensuite une place dans un Ehpad du coin. Une expérience courte et traumatisante :

J’ai été prié de récupérer ma femme au bout de trois semaines. Ils l’ont foutue dehors. Une malade d’Alzheimer qui déambule jour et nuit, ça dérange les autres résidents.

Gérard Gautron

En septembre 2018, son épouse revient à l’UCC de Pouancé, avant d’être placée dans la nouvelle unité d’hébergement renforcée (UHR) de Châteaubriant, où elle est toujours aujourd’hui. « C’est une unité spécialisée pour accueillir des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladies neuro-dégénératives », précise-t-il.

Gérard Gautron a encore la gorge nouée aujourd’hui lorsqu’il parle de ces mois d’incertitude.

À l’annonce de la maladie, on vous donne juste un rendez-vous avec un neurologue six mois plus tard. À l’Ehpad, on m’a demandé si je m’étais occupé des mesures juridiques, testament, curatelle, démarches de fin de vie… On m’a dit qu’il fallait faire vite et on m’a laissé me débrouiller. C’est quand on est déjà dedans qu’on cherche à vous enfoncer.

Gérard Gautron

Mort de dénutrition

À l’UCC de Pouancé, Gérard Gautron rencontre Chrystèle Gérard, fin 2018. Lorsqu’il entend l’infirmière parler de l’approche humaniste Carpe Diem, qui donne la priorité à la relation humaine, à la personne atteinte d’Alzheimer avant la maladie elle-même, ses mots lui font aussitôt écho.

Elle-même est là pour accompagner Josiane Pinard et son mari, Charles, atteint d’une maladie neurodégénérative de type Alzheimer. « Je travaille dans une petite structure d’accompagnement personnalisé. J’ai accompagné Josiane pendant huit mois, jusqu’à la mise en structure de Charles », précise l’infirmière naturopathe de 41 ans.

Le couple est confronté aux mêmes difficultés que Gérard Gautron et son épouse. Charles est placé dans un premier temps dans un Ehpad à Pornichet. « J’ai vu la dégringolade, confie Chrystèle Gérard. Perte de 11 kg, perte du langage, des comportements de plus en plus compliqués… »

Elle poursuit :

« J’ai vu Josiane démunie, beaucoup de tristesse et surtout avec un fort sentiment de culpabilité et de perte de contrôle. En tant que professionnelle, je me suis dit que ce n’était pas possible de ne pas laisser de place comme ça aux aidants. C’est là que j’ai commencé à avoir l’idée d’une petite maison pour aidants et malades, avec un accompagnement personnalisé. »

Chrystèle Gérard

Au bout de sept mois, Charles est retiré de cet Ehpad. Après un passage à l’UCC de Pouancé, il est placé dans le même Ehpad que celui où l’épouse de Gérard était restée trois semaines.

Le mari de Josiane est décédé à l’hôpital. Sur le rapport, Josiane a lu qu’il était mort de dénutrition. Comme il faisait des fausses routes, le personnel de l’Ehpad avait arrêté de le nourrir. Quand elle a vu ça, elle a fait un AVC. Elle n’a pas pu assister à son enterrement.

Chrystèle Gérard

L’approche Carpe Diem

Marqués par leurs expériences individuelles traumatisantes, l’infirmière et les deux aidants décident dès leur rencontre de fonder leur association, pour accompagner au mieux les malades et leurs proches. « Alzheimer est une maladie très mal appréhendée de manière globale, et encore plus en France, où les personnes atteintes sont mises dans le même lot que les autres malades », explique Gérard Gautron.

Chrystèle Gérard abonde :

La maladie touche des personnes de plus en plus jeunes. Les Ehpad ne sont pas adaptés, ni les établissements de masse. En 2017, il y avait 616 personnes diagnostiquées par jour contre 739 en 2018. En 2034, une personne sur quatre sera aidante.

Chrystèle Gérard

Dès la naissance de Raison d’Êtres germe l’idée de créer une structure d’accueil, complètement adaptée aux malades d’Alzheimer, qui mettrait en application l’approche humaniste Carpe Diem, que Chrystèle Gérard a découvert lors de ses études au Québec. « C’est une approche de Nicole Poirier. Elle avait une maison de famille, au Canada, qui ne servait plus. Elle a décidé d’accueillir des personnes malades et leurs aidants. Le but était que les malades se sentent chez eux. »

L’infirmière précise :

Avec Carpe Diem, on cherche à connaître le fond de la personne, savoir ce qu’elle sait encore faire ou aimerait faire, utiliser ses compétences. On définit un projet de vie individuel, avec ses besoins et ressentis. Il faut qu’elle garde sa dignité et le contrôle de sa vie. On met la personne au centre de sa prise en charge.

Chrystèle Gérard

Le projet d’habitat

Depuis trois ans, le trio a travaillé sur son projet, avec l’incubateur Tag35, ainsi qu’un architecte. Gérard, Chrystèle et Josiane ont mis au point un concept d’habitat novateur, qui comporterait trois éco-bâtiments : un hébergement à temps plein, pour huit personnes, un accueil de jour, du lundi au vendredi, pour huit personnes également, et un habitat inclusif, pour cinq à sept personnes.

« Dans ce dernier espace, les personnes seraient locataires et auraient leur appartement, tout en profitant d’espaces communs, comme une buanderie, un lieu de restauration… On pourrait accueillir des couples dont une personne est malade et l’autre non. »

L’accueil de jour disposerait par ailleurs d’un espace de formation, ainsi que d’une chambre, pour les aidants. « Ils pourraient recevoir une aide juridico-administrative, être formé pour mieux connaître la maladie, accéder à des groupes de parole… », précise l’infirmière.

Pour fonctionner, la structure aurait besoin de 21 personnes en équivalent temps plein, soit un soignant pour moins de deux résidents, contre un pour six à 11 résidents en Ehpad actuellement.

« On en profiterait pour promouvoir les dynamiques locales, en faisant travailler les associations, artisans et producteurs du coin », ajoutent Chrystèle et Gérard.

Au total, l’association aurait besoin de 2,5 millions d’euros pour construire les maisons, et 2,5 millions supplémentaires pour les deux premières années de fonctionnement.

Une rencontre avec le ministre en septembre

Ces dernières semaines, le projet de Chrystèle, Gérard et Josiane a pris un tournant. Le trio a rencontré l’ARS, le bailleur social officiel d’Ille-et-Vilaine et le député Gaël le Bohec. « Il nous a vraiment ouvert des portes », soulignent-ils.

Le député a notamment fait remonter leur projet dans les hautes sphères, jusqu’au ministre de la Santé.

Dans le cadre de la loi Grand âge et Autonomie, étudiée à l’automne, on pourrait obtenir un agrément et les financements nécessaires, en tant que concept novateur reproductible ailleurs.

Chrystèle, Gérard et Josiane rencontreront Olivier Véran et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, en septembre 2021.

En parallèle, la municipalité de Poligné a voté le 30 juin 2021, à l’unanimité, l’implantation du projet dans la commune, avec l’affectation d’un terrain de 6000 m2, en face de l’IME. « Cela permettrait de mutualiser certaines ressources », souligne Chrystèle Gérard.

Une fois les financements obtenus, Chrystèle, Gérard et Josiane visent trois à cinq ans pour donner naissance à leur projet d’habitat, pour que d’autres malades et aidants n’aient plus à vivre ce qu’ils ont traversé.

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Source ACTU BRETAGNE.

 

Alzheimer : « On essayait de dédramatiser sans se moquer »… L’humoriste Tom Villa raconte comment il a accompagné ses grands-parents. Découvrez les Vidéos….

L’humoriste et chroniqueur de 32 ans Tom Villa a réalisé deux spots vidéo visant à lever des fonds pour la recherche, lors de la Journée Alzheimer, du 21 septembre dernier.

L’humoriste Tom Villa raconte comment il a accompagné ses grands-parents.

 

  • Tom Villa, humoriste, s’était fait remarquer en 2017 avec une chronique très intime sur la maladie d’Alzheimer.
  • Depuis 2020, il collabore avec la Fondation pour la recherche médicale, en réalisant des spots vidéo pour sensibiliser à cette maladie qu’il connaît bien.
  • En effet, sa grand-mère a souffert d’Alzheimer pendant treize ans… puis son grand-père dès le décès de son épouse. Tom Villa raconte à 20 Minutes son vécu, son engagement et ses peurs.

On le connaît plus mordant que tendre. Mais l’humoriste Tom Villa, 32 ans, chroniqueur sur France Inter et comédien dans la série Munch, sait aussi se livrer quand on parle maladie d’Alzheimer. Une pathologie qui lui tient à cœur, car il l’a vue de près, et ce dès l’adolescence. Voilà pourquoi il a accepté de participer à la nouvelle campagne d’ appels aux dons* afin que la recherche continue à chercher des solutions pour ces personnes qui voient leur mémoire s’éteindre.

Alzheimer, c’est une maladie que vous connaissez bien…

C’est une maladie que j’ai connue en 2003 avec ma grand-mère diagnostiquée Alzheimer. J’avais 13 ans. On remarquait avec mes parents qu’elle avait des oublis. Ils l’ont emmenée chez un, puis plusieurs médecins. Le diagnostic est tombé. Elle a pris un traitement. Le problème, c’est qu’à l’époque ils n’étaient sans doute pas aussi aboutis qu’aujourd’hui. J’ai vu son déclin pendant treize ans. Jusqu’à son décès en 2016.

Comment a-t-elle changé ?

Je tire un immense chapeau à mon grand-père, qui s’en est occupé. Nous, on n’avait qu’un aperçu. On passait le samedi ou le dimanche. On essayait de dédramatiser, sans se moquer. Quand elle me posait pour la 8e fois la question : « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? », je répondais « spationaute ». Il y avait beaucoup de répétitions, de fixettes, des fois des pics d’agressivité. Par exemple, elle bloquait quand elle ne trouvait pas ses clés et accusait quelqu’un de les avoir cachées. Mais il y a plein de formes et de nuances avec Alzheimer. A un moment, on s’est rendu compte que mon grand-père était de moins en moins en forme, on a mis ma grand-mère en maison de retraite.

A sa mort, c’est votre grand-père qui, lui aussi, a perdu la mémoire… Cela a-t-il été semblable pour lui ?

Il n’a pas été officiellement diagnostiqué Alzheimer. Je pense que le décès de ma grand-mère l’a libéré d’une responsabilité. Le corps et l’esprit se sont relâchés. Lui aussi, il s’est mis à échanger nos prénoms. Mais il a eu une forme plus douce, plus légère. La dernière année, il était en maison de retraite. Il est parti deux ans après ma grand-mère. Ils sont partis tous les deux à 89 ans pile. 89-89, on dirait un score de basket !

Diriez-vous que vous avez été aidant ?

Je les ai accompagnés. Mais le premier aidant, c’était mon grand-père. Puis il y avait mes parents. J’étais aidant d’aidant d’aidant. Spectateur, ou plutôt sur le banc de touche au cas où il se passe quelque chose. J’étais Adil Rami pendant la Coupe du monde de 2018​ [qui n’a pas joué une seule minute] ! J’essayais de mettre l’ambiance dans les vestiaires… Tous, on essayait d’aérer mon grand-père. Je me souviens que ma grand-mère me répétait tout le temps « qu’est-ce que t’as grandi ! » Alors je répondais : « pourtant, j’ai pas mis mes talons ! » J’essayais d’amuser les autres, sans jamais vexer ma grand-mère. Si le malade, fragile, se sent en danger, ça peut mener à des colères difficiles à gérer.

Pourquoi vous avez décidé d’appuyer la démarche de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) ?

Rien de mieux que d’être concerné pour parler d’une cause ! J’ai rencontré les gens de la FRM il y a quatre ans après une chronique sur France Inter, dans laquelle je recevais Thierry Lhermitte pour parler d’Alzheimer. Je me suis dit « Mais qu’est-ce que je vais dire de drôle ? » J’ai raconté quelque chose de personnel, de tendre, de sincère. L’année dernière, la FRM m’a ouvert les bras. J’ai proposé de faire une vidéo. J’ai écrit le petit sketch, je l’ai envoyé à Thierry Lhermitte, un des parrains de la fondation, il a dit oui, et la semaine d’après, on tournait.

Mon engagement sur cette maladie est évident. Chacun sait faire des choses différentes. Je suis ni un chercheur, ni un médecin. Le but, c’est de sensibiliser les gens, d’essayer de les accrocher. La vidéo, on l’a pas vendue comme un message sur Alzheimer, pendant une minute trente, on ne sait pas trop de quoi on parle, et c’est seulement à la fin qu’on comprend. L’impact a été d’autant plus fort : 7 millions de vues sur Facebook.

Cette année, vous rempilez avec deux spots vidéo pour une nouvelle campagne d’appel aux dons…

Il ne fallait pas faire la même chose. Je voulais quelque chose de collégial, à la fois avec des gens de la société civile et deux ou trois personnes connues pour montrer que ça touche tout le monde. Connu, pas connu, jeunes, vieux, on peut être malade, aidant d’un proche ou d’un ami. On a fait un spot pour la télé de 30 secondes 00, pas facile. Sur le digital, on a fait une autre vidéo. On a réuni Matt Pokora, Nagui, moi, Elie Semoun, qui a bien connu cette merde avec son papa, Laury Thilleman, la chanteuse Pomme, Tristan Lopin et Marc Lévy. On y parle d’oublis.

Qu’y a-t-il de spécifique avec cette maladie ?

Elle est très dure pour le malade, mais presque encore plus compliquée pour l’entourage. On ne la voit pas, physiquement, le malade se porte bien. Parfois, il ne sait même pas qu’il en souffre. J’ai vu mon grand-père hésiter à aller dans des réunions familiales parce que tout le monde n’était pas forcément au courant de la maladie de ma grand-mère. Va expliquer à tous pourquoi elle repose la même question…

« C’est un peu le schéma de la feuille brûlée : tout ce qui est perdu, ça ne revient pas. »

Avez-vous l’impression qu’il y a encore un gros tabou ?

On sait bien mieux ce que représente cette maladie. Il y a vingt ans, on disait « Pépé, il perd la boule. » Mais il ne faut pas hésiter à se faire diagnostiquer. A emmener ses parents chez le médecin au moindre doute. Il faut prendre la maladie le plus tôt possible pour freiner l’avancée. C’est un peu le schéma de la feuille brûlée : tout ce qui est perdu, ça ne revient pas.

Peut-on faire rire sur cette maladie ?

Oui. Je la connais trop bien pour tomber dans la facilité du sketch « Tiens Mamie, tu peux me donner 10 euros ? » Dix minutes après : « Tiens Mamie, tu peux me donner 10 euros ? » L’humour, c’est subjectif, mais il n’y a rien de mieux pour sensibiliser les gens que d’essayer de faire des choses un peu originales et drôles. J’adorais l’émission Culture pub, je pleurais de rire devant certaines publicités sur la sécurité routière avec beaucoup d’humour noir. Ça plaît ou pas, mais ça fait réagir.

Cela vous arrive-t-il de vous dire « mince, j’ai un Alzheimer précoce » ?

Ça m’arrive de me dire « aïe, j’ai des petits trous de mémoire ». Alzheimer non, mais c’est un truc qui m’inquiète pour moi, et surtout mon entourage. Quand je vois le poids que ça peut être, ça fait très peur. Mais le cerveau est étonnant. Quand j’étais petit, je galérais à apprendre une poésie de dix lignes. Aujourd’hui, je connais par cœur mon spectacle de 1h30, celui d’Arnaud Ducret que j’ai coécrit aussi. Mais c’est ce qu’on dit, quand on apprend des choses qu’on aime, c’est plus facile.

Source 20 MINUTES.