Alzheimer : avoir un proche à l’écoute permet de ralentir le déclin cognitif…

D’après une nouvelle étude, avoir un confident permettrait de freiner le vieillissement cérébral et ainsi de lutter contre les troubles cognitifs. On vous explique.

Alzheimer : avoir un proche à l’écoute permet de ralentir le déclin cognitif...

 

« Qu’un ami véritable est une douce chose », disait Jean de La Fontaine. De nombreuses études ont déjà montré les bienfaits de l’amitié, et plus largement des relations sociales, sur notre bien-être, aussi bien physique que psychologique. Mais ce n’est pas tout. Selon une récente étude, publiée dans la revue JAMA Network Open, le simple fait d’avoir une personne à qui se confier permettrait de prévenir le déclin cognitif en freinant le vieillissement cérébral.

Quatre ans en moins

Pour mener à bien leur étude, des chercheurs de la faculté de médecine NYU Grossman School de New York ont analysé les données de santé de près de 2171 participants, âgés en moyenne de 63 ans. Au cours de ces travaux, les volontaires ont été amenés à répondre à différentes questions portant sur leurs relations sociales. Les scientifiques ont également pris en compte leur niveau d’éducation ainsi que la présence ou non de symptômes dépressifs. Neuf mois après le début des recherches, les participants se sont livrés à toute une série d’examens (IRM cérébrale, tests neuropsychologiques). Résultat, les personnes n’ayant pas la chance d’avoir un proche à qui se confier présentaient un âge cognitif de quatre ans de plus que les autres, bien entourés. Or, on le sait, le vieillissement cérébral est la première cause des troubles cognitifs voire de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

« Ces quatre années peuvent être incroyablement précieuses. […] Chacun peut ainsi prendre de bonnes résolutions, pour soi-même ou pour ses proches, afin de tenter de ralentir le vieillissement cognitif ou d’empêcher le développement des symptômes de la maladie d’Alzheimer, ce qui est d’autant plus important étant donné que nous n’avons toujours pas de remède contre la maladie », explique le Dr Salinas, professeur de neurologie et auteur de l’étude. Compte tenu des résultats de ces travaux, les auteurs de l’étude appellent les médecins à considérer davantage les antécédents sociaux des patients lors du diagnostic et/ou du traitement. D’autres études seront nécessaires pour en savoir plus. En attendant, restez entourés !

Source FEMME ACTUELLE.

Alzheimer : l’inflammation du tissu cérébral impliquée dans la progression de la maladie…

Contrairement à ce que pensaient jusqu’ici les scientifiques travaillant sur Alzheimer, la neuroinflammation du tissu cérébral n’est pas la conséquence de l’accumulation de plaques amyloïdes, mais serait plutôt d’un mécanisme-clé de la propagation de la maladie.

Alzheimer : l’inflammation du tissu cérébral impliquée dans la progression de la maladie

 

Première maladie neurodégénérative en France, la maladie d’Alzheimer touche près d’un million de personnes. Cette forme de démence liée à l’âge entraîne de manière progressive et irréversible un dysfonctionnement, puis la mort des cellules nerveuses du cerveau.

Deux phénomènes ont été identifiés par la recherche. Dans un premier temps, des plaques bêta-amyloïdes s’accumulent de manière anormale au niveau des neurones, ce qui cause des lésions cérébrales. Suivent ensuite des enchevêtrements neurofibrillaires de protéine Tau qui obstruent l’intérieur des neurones, en particulier ceux du cortex entorhinal, responsables de la formation des souvenirs et de la mémoire.

Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que ces deux phénomènes étaient responsables de la neuroinflammation des neurones. Celle-ci est due à l’activation des cellules immunitaires résidentes du cerveau, appelées cellules microgliales. Mais dans une étude publiée dans la revue Nature Medicine, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Pittsburgh (États-Unis) ont montré que cette neuroinflammation est en réalité le principal moteur de la propagation de la protéine Tau.

Un rôle-clé de la neuroinflammation dans le développement d’Alzheimer

Bien que des études sur des cellules en culture et des animaux de laboratoire aient accumulé de nombreuses preuves que l’activation microgliale entraîne la propagation des fibres de tau dans la maladie d’Alzheimer, ce processus n’a jamais été prouvé chez l’humain.

Ici, les chercheurs ont utilisé l’imagerie en direct pour examiner en profondeur le cerveau de personnes atteintes à différents stades de la maladie d’Alzheimer et de personnes âgées en bonne santé. Ils ont alors constaté que la neuroinflammation était plus répandue chez les personnes âgées et qu’elle était encore plus prononcée chez les patients présentant des troubles cognitifs légers et ceux atteints de démence associée à la maladie d’Alzheimer. L’analyse bioinformatique a confirmé que la propagation de protéine tau dépendait de l’activation microgliale – un élément clé qui relie les effets de l’agrégation de la plaque bêta-amyloïde à la propagation de tau et, en fin de compte, aux troubles cognitifs et à la démence.

« De nombreuses personnes âgées ont des plaques bêta-amyloïdes dans leur cerveau mais ne progressent jamais vers le développement de la maladie d’Alzheimer, souligne Tharick Pascoal, professeur adjoint de psychiatrie et de neurologie et auteur principal de l’étude. Nous savons que l’accumulation amyloïde ne suffit pas à elle seule à provoquer la démence – nos résultats suggèrent que c’est l’interaction entre la neuroinflammation et la pathologie amyloïde qui déclenche la propagation de tau et conduit finalement à des lésions cérébrales étendues et à des troubles cognitifs. »

Selon les auteurs de l’étude, cette découverte suggère qu’un traitement ciblant spécifiquement la neuroinflammation pourrait être efficace chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce puisqu’il pourrait contribuer à inverser ou du moins à ralentir l’accumulation de la protéine tau pathologique dans le cerveau et à éviter la démence.

« Notre recherche suggère qu’une thérapie combinée visant à réduire la formation de la plaque amyloïde et à limiter la neuroinflammation pourrait être plus efficace que de traiter chaque pathologie individuellement », conclut le Pr Pascoal.

Source ALLO DOCTEUR.

Le Covid pourrait provoquer une augmentation significative des cas de démence: Alzheimer…

Le monde n’est peut-être pas préparé à une vague imminente de démence et aux cas supplémentaires que Covid-19 pourrait apporter, selon un groupe représentant plus de 100 associations Alzheimer et démence dans le monde.

 

L’Alzheimer’s Disease International exhorte l’Organisation mondiale de la santé et les gouvernements du monde entier à « accélérer de toute urgence la recherche sur l’impact potentiel du COVID-19 sur l’augmentation des taux de démence ».

Il indique que la pandémie pourrait entraîner une augmentation significative du nombre de patients atteints de démence à long terme, car quelques recherches a montré que les infections à Covid peuvent augmenter la probabilité qu’une personne développe une démence et que les symptômes de la démence apparaissent plus tôt.

La démence fait généralement référence à une détérioration du cerveau qui altère la mémoire, les pensées, le comportement et les émotions. La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence, et il n’existe actuellement aucun remède contre la démence.

À court terme, « les taux de démence peuvent baisser temporairement en raison du nombre élevé de décès de personnes atteintes de démence dus au COVID-19, avec entre 25 et 45 % de tous les décès dus au COVID-19 estimés être des personnes atteintes de démence, « , a déclaré mercredi le groupe basé à Londres dans un communiqué.

Mais à plus long terme, le nombre de personnes atteintes de démence « pourrait augmenter considérablement en raison de l’impact neurologique du COVID-19 », a-t-il ajouté.

Depuis que le coronavirus est apparu pour la première fois en Chine fin 2019, plus de 217 millions de cas de Covid-19 ont été signalés – et plus de 18 millions ont été détectés au cours des 28 derniers jours, selon les données officielles compilées par l’Université Johns Hopkins.

Le nombre réel de cas de Covid dans le monde est probablement plus élevé que ce qui a été signalé. Cela est en partie dû à des facteurs tels que le manque de tests pour découvrir les infections et une capacité insuffisante pour signaler les cas.

Covid et démence

Plus devrait être fait pour comprendre le lien entre la démence de Covid, a déclaré l’Alzheimer’s Disease International (ADI).

« De nombreux experts de la démence dans le monde sont sérieusement préoccupés par le lien entre la démence et les symptômes neurologiques du COVID-19 », a déclaré Paola Barbarino, directrice générale d’ADI.

Le comité consultatif médical et scientifique du groupe, composé d’experts mondiaux sur la démence, a mis en place un groupe de travail pour étudier ce lien et faire des recommandations sur la manière de traiter le problème.

Le Dr Alireza Atri, neurologue cognitif et président du comité consultatif, s’est dit « particulièrement préoccupé » par les effets de la soi-disant longue covid. Cela inclut des symptômes tels que la perte du goût et de l’odorat, un « brouillard cérébral » ou une perte de clarté mentale, ainsi que des difficultés de concentration, de mémoire et de réflexion, a-t-il ajouté.

Atri, qui est directeur du Banner Sun Health Research Institute aux États-Unis, a expliqué que Covid peut endommager et coaguler les microvaisseaux dans le cerveau, nuire à l’immunité du corps et provoquer une inflammation.

Cela peut donner « un accès plus facile aux choses qui peuvent endommager votre cerveau » et provoquer l’apparition plus tôt des symptômes de troubles neurologiques – tels que la démence -, a déclaré le médecin.

Vague de cas de démence

L’Organisation mondiale de la santé a estimé qu’environ 50 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, avec près de 10 millions de nouveaux cas chaque année.

Même avant Covid-19, les prévisions montraient que les cas de démence pourraient passer de 55 millions à 78 millions d’ici 2030, selon l’ADI. Les coûts associés à la démence, y compris les soins médicaux et les dépenses, pourraient atteindre 2 800 milliards de dollars par an, a ajouté le groupe.

« Nous exhortons l’OMS, les gouvernements et les institutions de recherche du monde entier à prioriser et à engager davantage de fonds pour la recherche et à établir des ressources dans cet espace, afin d’éviter d’être encore plus submergés par la pandémie de démence à venir », a déclaré Barbarino.

Une meilleure compréhension du lien entre Covid et la démence peut aider les autorités à gérer la prévalence accrue de la démence et à identifier les symptômes le plus tôt possible, a déclaré Barbarino.

« Connaître les signes avant-coureurs et les symptômes de la démence permet aux gens de rechercher plus d’informations, de conseils et de soutien, ce qui peut conduire à un diagnostic », a-t-elle déclaré.

« Nous avons besoin que les gens soient conscients du lien possible entre le long COVID et la démence, afin qu’ils sachent qu’ils doivent surveiller eux-mêmes les symptômes et l’attraper dans son élan. »

Source NEWS 24.

Alzheimer : une entreprise suisse suscite l’espoir…

Lors d’essais cliniques sur un traitement à l’étude contre la maladie d’Alzheimer, la société bio-pharmaceutique suisse AC Immune a fait part de résultats encourageants.

Alzheimer : une entreprise suisse suscite l’espoir

 

Avancée dans la lutte contre Alzheimer ? AC Immune a fait part de résultats encourageants d’une étude sur un traitement contre ce fléau. Dans une étude de phase II, qui correspond à l’étape intermédiaire des essais cliniques, le traitement expérimental appelé semorinemab a démontré une réduction de 43,6% du déclin cognitif au bout de 49 semaines chez les patients atteints d’une forme légère à modérée de la maladie, indique-t-elle dans un communiqué. Le deuxième critère d’évaluation principal dans l’étude, qui concerne le déclin fonctionnel dans les activités quotidiennes, n’a en revanche pas été atteint, précise cette société biopharmaceutique spécialisée dans les maladies neurodégénératives.

Intitulée Lauriet, cette étude menée avec Genentech, la filiale américaine du géant pharmaceutique suisse Roche, vise à évaluer ce traitement qui cible une partie de la protéine Tau. Dans les tauopathies telles que la maladie d’Alzheimer, la protéine Tau se replie mal et forme des enchevêtrements, ce qui provoque des dommages cellulaires et finalement la mort neuronale. Il est supposé que la protéine Tau anormale se propage ensuite entre les neurones, impliquant progressivement plus de zones du cerveau.

Le semorinemab, un anticorps monoclonal anti-tau expérimental, est conçu pour se lier à Tau et ralentir sa propagation entre les neurones, explique l’entreprise suisse dans le communiqué. Dans l’étude, ce traitement est évalué par rapport à un placebo auprès de 272 personnes réparties entre 43 centres de recherches dans le monde. « Scientifiquement, ces données sont encourageantes pour les stratégies thérapeutiques ciblant la protéine Tau », a déclaré la professeure Andrea Pfeifer, PDG d’AC Immune, cité dans le communiqué. « C’est la première fois que nous observons un effet thérapeutique d’un traitement par anticorps monoclonal anti-Tau », a-t-elle ajouté.

« Malgré ces résultats intéressants, nous restons prudents quant à ce que cela peut signifier pour les patients », a-t-elle nuancé, entre autres parce que « cet essai à petite échelle était relativement court ». Il se déroulait sur 49 semaines alors que la maladie d’Alzheimer est une maladie chronique à évolution lente.

Genentech, qui doit poursuivre les essais, compte présenter les principaux résultats lors d’un congrès médical qui doit se tenir à Boston en novembre. Malgré d’importants travaux de recherches, les laboratoires pharmaceutiques peinent à trouver un traitement pour soigner la maladie d’Alzheimer, essuyant revers sur revers lors des essais. Entre autres, Roche avait mis un terme en 2019 à des études pourtant arrivées à un stade avancé des essais sur un traitement développé avec AC Immune pour une forme précoce de la maladie, avant d’essuyer un nouvel échec en 2020 sur un traitement pour une forme rare de la maladie.

Source CAPITAL.

Face aux réticences, le laboratoire Biogen défend son nouveau médicament contre Alzheimer…

Reconnaissant que le lancement de son nouveau médicament contre Alzheimer était « plus lent » que prévue, le laboratoire américain Biogen a défendu jeudi son produit baptisé Aduhelm dont il a vendu pour 1,6 million de dollars au deuxième trimestre.

Les critiques ont pris d'autant plus d'importance que Biogen vend le traitement au prix de 56 000 dollars par. (Photo d'illustration)

 

Il s’agit du premier traitement approuvé contre la maladie d’Alzheimer depuis 2003. Le laboratoire américain Biogen a défendu jeudi son nouveau médicament controversé contre Alzheimer dont il a vendu pour 1,6 million de dollars au deuxième trimestre.

L’Agence américaine des médicaments (FDA) a donné début juin son feu vert, via une procédure accélérée, à la vente de ce produit baptisé Aduhelm. Mais cette décision a fait des vagues dans les communautés scientifique et médicale, la FDA étant allée à l’encontre de l’avis d’un comité d’experts qui avait jugé que le traitement n’avait pas suffisamment fait preuve de son efficacité lors des essais cliniques.

56 000 dollars par an

Les critiques ont pris d’autant plus d’importance que Biogen vend le traitement au prix de 56 000 dollars par. Sous pression, la FDA a annoncé début juillet avoir modifié ses recommandations d’utilisation du médicament, en restreignant son usage aux personnes atteintes de cas modérés de la maladie uniquement.

« L’approbation d’Aduhelm fait l’objet d’une vaste désinformation et de malentendus », a estimé dans une lettre ouverte le responsable de la recherche de l’entreprise, Alfred Sandrock. Le feu vert de la FDA « est basé sur une analyse minutieuse des données », a-t-il assuré.

« Nous nous félicitons du lancement d’un examen formel des interactions entre la FDA et Biogen pendant le processus d’approbation » du médicament, a-t-il aussi indiqué, estimant qu’une « meilleure compréhension des faits » permettra de renforcer la confiance dans le produit et dans le processus.

Des conditions de remboursement incertaines

« Je veux être clair sur le fait que Biogen soutient l’intégrité du processus d’examen », a aussi affirmé le directeur général de l’entreprise, Michel Vounatsos, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes jeudi.« Dans l’ensemble, (le lancement du médicament) est un plus lent que ce que nous avions anticipé », a-t-il noté.

L’entreprise continue à prévoir des revenus « modestes » pour l’Aduhelm en 2021, mais ces derniers « devraient monter en puissance ensuite ». « Nous avons vu de fortes indications d’un intérêt initial très élevé des patients » pour le produit, a assuré M. Vounatsos.

Mais certains établissements médicaux ont déjà indiqué qu’ils ne l’administreraient pas tandis que d’autres n’ont pas encore pris leur décision. Les conditions de remboursement sont aussi encore incertaines. Le groupe a par ailleurs indiqué être en train de discuter de l’Aduhelm avec les autorités de supervision des médicaments en Europe, au Japon et sur d’autres marchés.

Source OUEST FRANCE.

Cerveau : Pourquoi les personnes atteintes d’aphantasie ne peuvent pas former d’images mentales ?…

SENS DESSUS DESSOUS – Découvrez, chaque jour, une analyse de notre partenaire The Conversation.

Aujourd’hui, une chercheuse nous explique comment la mémoire visuelle conditionne notre perception du monde.

Cerveau : Pourquoi les personnes atteintes d’aphantasie ne peuvent pas former d’images mentales

 

  • Une faible proportion de la population serait dans l’incapacité de générer la moindre image mentale, selon notre partenaire The Conversation.
  • Récemment identifiée, cette particularité de l’esprit humain a été désignée en 2015 sous le terme d’aphantasie.
  • L’analyse de ce phénomène a été menée par Zoë Pounder, chercheuse postdoctorale en imagerie visuelle à l’Université de Westminster (Angleterre).

Combien de fois avez-vous été déçu par l’adaptation d’un livre au cinéma ou à la télévision, lorsqu’une scène ne correspondait pas tout à fait à ce que vous aviez imaginé ? Ou qu’un personnage ne ressemblait pas du tout à ce que vous aviez visualisé ?

La plupart des gens, lorsqu’on leur demande de former l’image d’une personne qui leur est familière, peuvent la « voir » dans leur esprit. En d’autres termes, il s’agit d’une représentation mentale visuelle similaire à ce que nous verrions si la personne était devant nous.

Mais il s’avère que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certaines personnes, lorsqu’on leur demande de se représenter une image mentale, déclarent qu’ elles ne peuvent rien « voir ». Ce phénomène de l’esprit humain, récemment identifié, a été désigné en 2015 sous le terme d’ aphantasie. On estime que 2 à 5 % de la population sont incapables, tout au long de leur vie, de générer la moindre image mentale.

Mais comment se souvenir des détails d’un objet ou d’un événement si l’on ne peut pas le « voir » dans son esprit ? C’est une question que mes collègues et moi-même avons cherché à étudier dans l’une de nos récentes études.

L’étude de l’aphantasie

Nous avons évalué la performance de la mémoire visuelle chez les individus atteints d’aphantasie par rapport à ceux qui avaient une imagination visuelle typique.

Dans l’étude, on a montré aux participants trois images : celles d’un salon, d’une cuisine et d’une chambre à coucher, et on leur a demandé de les dessiner de mémoire.

Leurs dessins ont été examinés en ligne de manière objective par plus de 2.700 évaluateurs externes qui ont comparé les détails des objets (leur apparence) et les détails spatiaux (la taille et l’emplacement des objets).

Nous nous attendions à ce que les sujets atteints d’aphantasie aient du mal à dessiner une image de mémoire, faute de pouvoir évoquer ces images dans leur esprit.

Exemple de dessin d’un participant aphantasique, de mémoire, et par observation © Zoë Pounder  En fait, nos résultats ont montré qu’ils dessinaient correctement la taille et l’emplacement des objets, mais fournissaient sensiblement moins de détails visuels, tels que la couleur. Ils représentaient aussi un moins grand nombre d’objets par rapport aux dessins des personnes témoins.  Certains, enfin, ont noté ce qu’était l’objet par le langage – en écrivant par exemple les mots « lit » ou « chaise » – plutôt que de le dessiner. Cela suggère l’usage de stratégies alternatives, telles que des représentations verbales, ne sollicitant pas la mémoire visuelle. Ces différences dans les détails des objets et de l’espace n’étaient pas dues à des différences d’aptitude artistique ou à un manque de concentration.  Tout ceci laisse penser que les personnes atteintes d’aphantasie ont des capacités d’imagination cérébrale spatiale intactes : la capacité de représenter la taille, l’emplacement et la position des objets les uns par rapport aux autres est préservée. Une constatation renforcée par une autre de nos études consacrée à leurs performances dans des exercices liés à la mémoire et ses effets sur la représentation mentale.  Nous avons alors constaté que les personnes qui n’avaient pas la capacité de générer des images visuelles obtenaient d’aussi bons résultats dans ces exercices que celles ayant une bonne représentation mentale visuelle. Nous avons également constaté des performances similaires avec la technique classique de rotation mentale (RM), où il faut observer différentes figures et, en les faisant pivoter mentalement, déterminer lesquelles sont identiques.  Ces résultats suggèrent qu’il n’est pas nécessaire de posséder une bonne imagination visuelle pour effectuer ces tâches. En revanche, il a été démontré que certaines personnes atteintes d’aphantasie – mais pas toutes – sont plus susceptibles d’avoir des difficultés à reconnaître les visages et une mémoire autobiographique médiocre – la mémoire des événements de la vie – un type de mémoire dont on pense qu’il repose fortement sur les images mentales.

Exemple de dessin d’un participant aphantasique, de mémoire, et par observation © Zoë Pounder

En fait, nos résultats ont montré qu’ils dessinaient correctement la taille et l’emplacement des objets, mais fournissaient sensiblement moins de détails visuels, tels que la couleur. Ils représentaient aussi un moins grand nombre d’objets par rapport aux dessins des personnes témoins.

Certains, enfin, ont noté ce qu’était l’objet par le langage – en écrivant par exemple les mots « lit » ou « chaise » – plutôt que de le dessiner. Cela suggère l’usage de stratégies alternatives, telles que des représentations verbales, ne sollicitant pas la mémoire visuelle. Ces différences dans les détails des objets et de l’espace n’étaient pas dues à des différences d’aptitude artistique ou à un manque de concentration.

Tout ceci laisse penser que les personnes atteintes d’aphantasie ont des capacités d’imagination cérébrale spatiale intactes : la capacité de représenter la taille, l’emplacement et la position des objets les uns par rapport aux autres est préservée. Une constatation renforcée par une autre de nos études consacrée à leurs performances dans des exercices liés à la mémoire et ses effets sur la représentation mentale.

Nous avons alors constaté que les personnes qui n’avaient pas la capacité de générer des images visuelles obtenaient d’aussi bons résultats dans ces exercices que celles ayant une bonne représentation mentale visuelle. Nous avons également constaté des performances similaires avec la technique classique de rotation mentale (RM), où il faut observer différentes figures et, en les faisant pivoter mentalement, déterminer lesquelles sont identiques.

Ces résultats suggèrent qu’il n’est pas nécessaire de posséder une bonne imagination visuelle pour effectuer ces tâches. En revanche, il a été démontré que certaines personnes atteintes d’aphantasie – mais pas toutes – sont plus susceptibles d’avoir des difficultés à reconnaître les visages et une mémoire autobiographique médiocre – la mémoire des événements de la vie – un type de mémoire dont on pense qu’il repose fortement sur les images mentales.

Vivre avec l’aphantasie

Les personnes atteintes d’aphantasie décrivent également d’autres disparités. Ainsi, certaines ne présentent qu’une absence partielle d’image mentale au niveau des sens et pourront entendre une mélodie dans leur tête… mais pas avoir des images visuelles associées à celle-ci.

De même, des recherches ont montré que, malgré leur incapacité de générer à volonté des images visuelles à la demande, des sujets déclarent avoir des images mentales dans leurs rêves. D’autres disent que leurs rêves sont non visuels, constitués uniquement d’un contenu conceptuel ou émotionnel.

Ces disparités sont fascinantes et rappellent à quel point les distinctions entre individus sont encore largement méconnues, notamment au niveau de la perception du monde. Et différence ne signifie pas forcément intégration moindre. Bien des personnes atteintes d’aphantasie ne sont pas conscientes d’appréhender le monde différemment, et connaissent une vie professionnelle tout à fait classique. Il a même été démontré qu’elles travaillaient dans nombre d’industries scientifiques et créatives.

Pour beaucoup, les images mentales font partie intégrante de leur façon de penser, de se souvenir des événements passés et de planifier l’avenir – un processus dans lequel elles s’engagent et vivent inconsciemment. Nous ne comprenons pas encore pourquoi il existe des différences dans la représentation mentale visuelle, ni ce qui en est la cause première. Mais, ce dont témoigne l’aphantasie, c’est que plusieurs de nos expériences mentales majeures ne sont en fait pas partagées de manière universelle. Il existe donc entre nous bien des disparités méconnues et déconcertantes, qui n’ont pas fini de titiller les scientifiques.

Source 20 MINUTES.

Âge et perte d’audition : Pourquoi il est primordial de réagir dès les premiers symptômes ?…

 OUÏE – Une gériatre explique l’intérêt d’une prise en charge précoce des troubles auditifs.

Âge et perte d’audition : Pourquoi il est primordial de réagir dès les premiers symptômes ?

 

  • La perte d’audition liée à l’âge et ses conséquences peuvent être prévenues, compensées et prises en charge, selon notre partenaire The Conversation.
  • La prévention est d’autant plus importante que les troubles de l’audition constituent un facteur de risque de maladie d’Alzheimer ou apparentée.
  • L’analyse de ce phénomène a été menée par Anaïs Cloppet-Fontaine, gériatre.

La surdité est un des handicaps les plus répandus dans l’Hexagone : 7,6 millions de Français adultes déclarent souffrir de déficience auditive, soit 12,7 % des plus de 18 ans. À partir de 74 ans, cette proportion passe à 31 %, dont une grande partie relève de la presbyacousie.

Ce trouble auditif commence très tôt, dès 25 ans, mais devient généralement observable à partir de 55 ans. Or même si elle est inévitable, la perte d’audition liée à l’âge et ses conséquences peuvent être prévenues, compensées et prises en charge.

Parlez plus fort, mais pas seulement…

La presbyacousie est due à la dégradation de l’organe auditif, notamment de la cochlée, où sont situées les cellules sensorielles, mais aussi au niveau des voies et centres nerveux qui conduisent l’information auditive au cerveau. Le tympan et les osselets, qui transmettent mécaniquement l’onde sonore dans l’oreille interne, perdent par ailleurs leur souplesse et leur élasticité.

À côté des causes génétiques, le principal facteur de risque de survenue de la presbyacousie est l’exposition répétée à des traumatismes sonores. Sa prévention passe donc avant tout par la diminution de l’exposition à ces traumatismes, qu’elle soit professionnelle ou, et surtout, liée à l’usage des casques connectés à une source sonore, en durée, en fréquence d’utilisation, et en intensité.

Figure 2 : Coupe transversale de l’oreille © JNA Association pour le développement de la santé auditive pour tous (via The Conversation)

Survenant progressivement, la perte d’audition concerne principalement les sons aigus. La presbyacousie touche en effet principalement les cellules à l’œuvre dans la perception de ces sons. Ce faisant, elle altère la faculté à distinguer les différentes composantes sonores de la parole. Dans les environnements saturés en bruits parasites et agressifs, tenir une conversation devient difficile, parfois même impossible, car à la difficulté d’entendre s’ajoute celle de comprendre.

Paradoxalement, l’un des premiers signes de la presbyacousie est une hypersensibilité voire une intolérance aux environnements bruyants, et plus simplement aux bruits.

Influence de l’âge sur le degré de perte auditive © Cochlea (via The Conversation)

Stratégies de compensation

Les personnes presbyacousiques entendent mais ne comprennent pas. Chaque interaction est coûteuse en attention et en concentration, à tel point que le plaisir de la communication en pâtit. Pour éviter de faire répéter trop souvent ou de se retrouver rapidement dans l’incompréhension, elles ont tendance à user et abuser d’une stratégie de compensation qui consiste à conserver la parole.

Localisation des phonèmes de la parole sur les courbes de pertes auditives © André Chays/CHU Reims (via The Conversation)

À force de malentendus et d’incompréhensions dans les échanges, les presbyacousiques manifestent parfois des comportements agressifs et finissent par s’isoler. La presbyacousie est également associée à la survenue de syndromes dépressifs, de chutes et à la perte d’autonomie.

De plus, les troubles de l’audition constituent un facteur de risque de maladie d’Alzheimer ou apparentée. Des données récentes ont par ailleurs montré que le port d’un appareil auditif contribuerait à réduire le risque de déclin cognitif.

Dépistage, diagnostic, réhabilitation

Il est important de dépister précocement une éventuelle perte d’audition sur les fréquences aiguës, avant que ne surviennent les premiers signes d’une gêne sociale. Actuellement, il est recommandé de consulter un oto-rhino-laryngologiste (ORL) en cas de perte d’audition, mais aucun dépistage systématique n’est préconisé.

Il existe toutefois des tests auditifs qu’il est possible de mettre en œuvre seul, via des applications ou en ligne. C’est par exemple le cas du test Höra de la Fondation pour l’audition, ou du Digit Triplet Test. Néanmoins, à l’issue de ces autotests, une éventuelle suspicion ne se substituera pas à un diagnostic. Des examens complémentaires seront donc nécessaires. En effet, seul un ORL est habilité à poser un diagnostic de presbyacousie à partir d’une série d’examens spécifiques :

  • un examen otoscopique, pour ausculter la partie externe et moyenne de l’oreille.
  • une audiométrie tonale, pour mesurer la perception pure des sons.
  • une audiométrie vocale, pour mesurer la compréhension de la parole.

Ces examens ont pour objectif de confirmer le diagnostic de presbyacousie et d’éliminer les autres pathologies à l’origine d’une perte d’audition, telles que bouchon de cérumen, otite chronique, ou tumeur bénigne du nerf auditif par exemple. En fonction des résultats de ces examens, l’ORL peut alors recommander et prescrire un appareillage auditif.

Ledit appareillage sera mis en place par un audioprothésiste, qui opérera les différents réglages permettant un confort et une réhabilitation auditive optimum, et se charger du suivi. Il existe de nombreux appareils auditifs permettant de retrouver un niveau d’audition confortable. Dans cette démarche de réhabilitation, des séances d’orthophonie peuvent être prescrites.

Dans le cas des surdités profondes, lorsque certaines conditions sont rassemblées, la pose d’un implant cochléaire peut être envisagée. Cet appareil convertit les sons environnants, captés par un micro, en signaux numériques (des impulsions électriques), lesquels stimulent directement le nerf auditif via des électrodes insérées dans la rampe tympanique de la cochlée. Le cerveau les interprète alors comme des sons.

Tabous et résistances tenaces

On l’a vu, le bénéfice de la réhabilitation s’étend au-delà du simple gain d’audition. 82 % des personnes appareillées expriment une satisfaction quant aux apports de leurs aides auditives. Pourtant, seuls 41 % de Français malentendants seraient appareillés.

Différents types de prothèses auditives selon les degrés de surdité © https://lanielaudio.com/ (via The Conversation)

Les principaux freins à l’appareillage sont liés à la perception des troubles auditifs dans notre société – image négative du vieillissement, fonctions cognitives amoindries – ainsi qu’aux idées préconçues quant à l’efficacité des appareils auditifs et leur remboursement.

La situation pourrait toutefois évoluer : depuis le 1er janvier 2021, la réforme « Reste à charge zéro » améliore l’accessibilité à un appareillage de qualité en permettant une prise en charge à 100 % par l’ Assurance maladie et les complémentaires santé ou par la complémentaire santé solidaire.

Source 20 MINUTES.

Côte-d’Or : un coffret multisensoriel pour les personnes âgées, le nouveau projet des « Doigts qui rêvent »…

La maison d’édition basée à Talant et spécialisée dans les livres tactiles destinées aux enfants déficients visuel, veut cette fois s’adresser aux personnes âgées en situation de handicap.

Elle prévoit de créer des coffrets multi-sensoriels « évocateurs de souvenirs ».

Explications.

Un livre tactile réalisé par Les Doigts qui rêvent, la maison d'édition spécialisée basée à Talant.

 

Un nouveau projet pour la maison d’édition talantaise, Les Doigts qui rêvent ! Spécialisée dans les livres tactiles destinés aux enfants déficients visuel ou aveugles, veut cette fois s’adresser aux personnes âgées en situation de handicap. « L’idée c’est de proposer des coffrets multi-sensoriels » explique Sophie Blain, la directrice de, Les Doigs qui rêvent, « dans ces coffrets on va trouver des textes courts, chacun aura une illustration tactile à découvrir avec les mains. Il y aura aussi un objet en lien avec le texte et des objets à sentir, mais aussi une musique ou une chanson. »

Un travail mené lors d’ateliers dans les EPHAD de Talant et Chaumont

« Cela va dépendre du travail obtenu lors des ateliers menés au sein des EHPAD Robert Grandjean à Talant et de l’EHPAD Osier Pourpre à Chaumont,en octobre prochain », poursuit la directrice de la maison d’édition.

Un projet né d’un constat fait sur le terrain après de nombreux ateliers menés en partenariat avec ces EHPAD et de jeunes publics. « On s’est rendu compte que des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer qui rentraient davantage en interaction avec un livre tactile. » L’objectif c’est donc de déterminer avec les prochains ateliers, les textes en lien avec ces publics là, et de « fabriquer des livres plus légers avec des planches tactiles par exemple pour ces personnes âgées pour qu’elles puissent les manipuler facilement ».

Un appel au financement

Mais pour mener ces ateliers et la fabrication de ces coffrets, la maison d’édition a besoin de financements. Elle a donc lancé un appel aux dons sur la plateforme Ulule. L’objectif c’est d’obtenir 11.000 euros d’ici quelques semaines. Un premier palier a été atteint, avec la somme de 4.500 euros, nécessaires pour la tenue des premiers ateliers. Avec en ligne de mire, le printemps 2022 pour tenir en main les premiers prototypes.

Pour en savoir plus sur le financement participatif, c’est ici.

Source FRANCE BLEU.

Alzheimer – Les Français mal informés sur la maladie…!

L’association France Alzheimer* et maladies apparentées et le Pr Bertrand Fougère, chef du Pôle Vieillissement du CHU de Tours, en collaboration avec la Fédération des centres mémoire présidée par le Pr Audrey Gabelle, ont publié fin mai les résultats d’une enquête nationale réalisée en ligne du 12 janvier au 12 février 2021 auprès de 4 325 personnes sur la connaissance des Français relative aux troubles cognitifs.

Alzheimer - Quatre Français sur dix se disent  mal informés.

 

« Si avant de répondre aux questions, près de 8 répondants sur 10 ont déclaré avoir des connaissances bonnes, raisonnables ou excellentes sur les troubles cognitifs, 4 personnes sur 10 ont estimé, à la fin de l’enquête, avoir des connaissances insuffisantes pour améliorer leur santé cérébrale, se rendant compte qu’elles ignoraient les réponses aux questions. Et bien souvent, les répondants se trompent », indique l’association.

Par exemple 42 % pensent que si l’un des parents est atteint de troubles cognitifs, cela augmente le risque de développer soi-même des troubles cognitifs et 30 % ignorent quelle réponse donner. Or, la maladie d’Alzheimer n’est héréditaire que dans 1 % des cas.

43 % des répondants ne savent par ailleurs pas si travailler dans un environnement bruyant augmente le risque de troubles cognitifs, et 25 % sont en désaccord avec cette proposition. De nombreuses études ont pourtant établi un lien entre déficience auditive et troubles cognitifs. 40 % des répondants ignorent aussi si le diabète augmente le risque de troubles cognitifs. Et 24 % pensent que ce n’est pas le cas. Le diabète est pourtant bien un facteur de risque.

« 66 % des répondants seraient intéressés par des informations sur la manière d’améliorer leur santé cérébrale, principalement sur Internet. Face à une maladie sans traitement curatif et aux fake news qui inondent le web et les réseaux sociaux, les pouvoirs publics doivent garantir une campagne de prévention et d’information générale, notamment sur internet mais aussi par l’intermédiaire des structures de santé. C’est un enjeu majeur de santé publique », estime l’association qui plaide pour mener une campagne de prévention et d’information ciblée auprès des publics à risque.

Source LA DEPÊCHE.

Nouveau médicament contre Alzheimer : « C’est un réel espoir » mais le professeur Amouyel attend des « études complémentaires »…

L’agence américaine des médicaments autorise ce lundi un nouveau médicament contre la maladie d’Alzheimer, l’Aduhelm.

« C’est un réel espoir » pour le professeur Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheime.

Mais il reste prudent et  attend des « études complémentaires.

L'agence américaine des médicaments autorise ce lundi 7 juin un nouveau médicament contre la maladie d'Alzheimer. (PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP)

 

L’autorisation ce lundi 7 juin par l’Agence américaine des médicaments d’un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer « est un réel espoir », se réjouit Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer et professeur de santé publique au CHU de Lille.

Il précise néanmoins qu’il y a des conditions à cette autorisation de mise sur le marché : « Le régulateur américain a demandé que le laboratoire réalise une nouvelle étude pour montrer que le médicament améliore également les fonctions cognitives des patients. Si ce n’est pas confirmé, il pourrait être retiré. »

franceinfo :  Est-ce que ce médicament est un réel espoir ?  

Philippe Amouyel : C’est un réel espoir parce que ça montre que dans le monde de l’Alzheimer, il y a des recherches, il y a des médicaments en test et certains d’entre eux finissent par avoir une autorisation de mise sur le marché, mais il faut le préciser, sous conditions. Ce médicament diminue les plaques amyloïdes, une des lésions que l’on trouve dans la maladie d’Alzheimer. Il aurait des effets sur les symptômes cliniques, mais les informations apportées ne sont pas suffisantes. Le régulateur américain a demandé que le laboratoire réalise une nouvelle étude clinique pour montrer qu’il améliore également les fonctions cognitives des patients ou qu’au moins il en diminue le déclin.

Pourquoi le régulateur américain prend-il le risque d’autoriser ce nouveau médicament ?

Le lien existe entre cette fameuse protéine amyloïde, contre laquelle lutte ce médicament, et la survenue de cette maladie d’Alzheimer. Maintenant, la causalité quant à la suppression de l’amyloïde sur les symptômes cliniques va demander encore quelques essais supplémentaires. Aujourd’hui, ce médicament a été testé dans trois études. Deux montrent clairement une amélioration de 23% du déclin cognitif. L’autre étude est beaucoup moins nette. C’est cette ambiguïté qui génère une demande d’études complémentaires à l’issue desquelles, si c’est confirmé, le médicament aura son autorisation permanente. Sinon, il pourrait être retiré.

Les Français pourront-ils avoir accès à ce nouveau traitement ?

Il faut quand même savoir que ce nouveau traitement n’est pas indiqué chez tous les patients atteints d’Alzheimer. Il montre un effet chez les personnes qui ont des troubles légers des fonctions cognitives ou qui ont la maladie à son tout début. Pour que les Français y aient accès, ça va dépendre de l’Agence européenne du médicament. Je pense que la décision de la régulation américaine risque d’accélérer les procédures. C’est probablement une question de semaines ou de mois. Mais moi, je suis favorable à ce que l’on démontre d’abord que ce médicament a bien une activité clinique. Ce qui prendrait peut-être plutôt quelques mois ou d’années d’essais.

Source FRANCE INFO.