Lille : Pour la première fois, un essai clinique veut prouver l’efficacité de la caféine pour le traitement d’Alzheimer…

Une équipe de chercheurs lillois a lancé une étude thérapeutique pour mesurer les effets de la caféine sur la maladie d’Alzheimer.

Lille : Pour la première fois, un essai clinique veut prouver l’efficacité de la caféine pour le traitement d’Alzheimer

 

  • Des études semblent montrer que la caféine a des effets bénéfiques sur la maladie d’Alzheimer.
  • Un essai thérapeutique mené par une équipe de chercheurs lillois va tester cette hypothèse pendant trois ans.

On va peut-être enfin savoir. La caféine (ou la théine, car c’est la même molécule) a-t-elle réellement un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer ? Depuis une quinzaine d’années, des études scientifiques sont régulièrement menées autour de cette question, mais aucune expérience thérapeutique n’avait été réalisée sur des êtres humains.

C’est désormais chose faite grâce à une équipe de chercheurs et de médecins lillois. Depuis le mois de juillet, un essai clinique est réalisé sur 248 patients volontaires de plus de 50 ans et atteint d’un début d’Alzheimer. « A notre connaissance, c’est la première fois dans le monde, souligne Thibaud Lebouvier, médecin neurologue au CHU de Lille, à l’initiative du projet. Nous devrions avoir les premiers résultats dans trois ans. »

Un risque moindre

Pour mémoire, le café est l’aliment le plus consommé dans le monde et Alzheimer, la maladie dégénérative la plus répandue. « Il semble intéressant de savoir précisément ce que la consommation de caféine provoque dans le cerveau et ce qu’elle génère concernant le processus complexe de la mémoire », ajoute Thibaud Lebouvier.

L’objectif de cet essai clinique est donc de valider l’hypothèse des effets bénéfiques de la caféine face à la dégénérescence neurologique. « Les biologistes savent depuis longtemps que cette molécule a des effets sur le fonctionnement du cerveau. Des expériences ont notamment montré des réactions stimulantes sur la mémoire chez l’abeille », note David Blum, chercheur en neurosciences à l’Inserm de Lille.

Au Canada ou en Finlande, d’autres études épidémiologiques sur des populations, dans le temps, ont également dévoilé un risque moindre de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes consommant du café. « Mais on ne peut pas faire un lien direct avec la caféine car on ne connaît pas les doses exactes d’absorption », précise David Blum.

Consolidation de la mémoire ?

D’où l’expérience lilloise où cette dose sera mesurée précisément. « On saura, par exemple, si la caféine agit sur la consolidation de la mémoire ou sur un autre phénomène neurologique », espère Thibaud Lebouvier.

Les deux initiateurs de l’étude restent cependant prudents. « Une précédente étude un peu similaire sur les effets de la caféine sur la maladie de Parkinson n’avait donné aucun résultat, reconnaît Thibaud Lebouvier. Il n’est pas question pour l’instant de faire la promotion du café ou du thé pour soigner la maladie d’Alzheimer. »

Source 20 MINUTES.

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