Coronavirus : 97% des personnes infectées restent protégées six mois, selon une étude du CHU de Toulouse…

Une étude réalisée au CHU de Toulouse, parue dans la revue scientifique « Clinical infectious diseases », permet de confirmer que les personnes ayant été positives au SARS-CoV-2 sont protégées durant 167 jours.

Covid-19 : dans un laboratoire d'analyse, traitement des échantillons, sous hotte, avant analyse et détection de la présence du virus, mai 2020.

 

Près de 97% des personnes infectées par le virus de la Covid-19 conservent des anticorps six mois après : c’est le résultat d’une étude réalisée au CHU de Toulouse, parue le 27 janvier dans la revue scientifique « Clinical infectious diseas« . Cette étude, portée par les services de virologie, de santé au travail et d’infectiologie du CHU, s’est déroulée du 10 juin au 9 décembre 2020 auprès de 276 soignants ayant développé le coronavirus.

Protégés pendant près de six mois

Ces tests ont été réalisés dans le cadre de la campagne de dépistage sérologique entre le 10 juin et le 10 juillet 2020, qui avait pour objectif de définir la proportion de personnes ayant contracté le virus. Et parmi les 8.758 agents du CHU dépistés, 276 ont été testés séropositifs (soit 3%).

Six mois après, en décembre, les 276 agents positifs ont de nouveau été testés aux anticorps. Et résultat après 167 jours : 96,7% des soignants ont toujours des anticorps stables ou à la hausse, qu’ils aient été symptomatiques ou asymptomatiques.

Un taux de protection de 84,8% chez les personnes ayant eu une première infection

En parallèle, les chercheurs ont évalué le taux de nouvelles infections chez les soignants : il y a eu 12,1% de nouvelles infections sur les 6 mois de suivi chez les personnes initialement séronégatives, contre 1,8% chez les personnes qui avaient déjà développé le virus. Ce qui équivaut à un taux de protection de 84,8% chez ceux qui avaient déjà été infectés.

« Cette immunité semble inférieur à la protection apportée par les vaccins à ARN messager. » – Chloé Diméglio, biostatisticienne au CHU de Toulouse

Chloé Dimeglio, biostatisticienne au laboratoire de virologie du CHU de Toulouse, dirigé par le Pr Jacques Izopet, précise que « cette immunité semble tout de même inférieure à la protection apportée par les vaccins à ARN messager, qui est de 95%. C’est une donnée primordiale pour le grand public« .

Source FRANCE BLEU.

 

Vaccin contre la Covid-19 : quels risques pour les personnes allergiques ?…

La Fédération française d’allergologie a tenu à rappeler que les vaccins contre le coronavirus ne sont contre-indiqués que pour les personnes allergiques à deux de ses composés : le polyéthylène glycol et le polysorbate.

L’ensemble des autres personnes ayant une allergie alimentaire, respiratoire ou médicamenteuse peuvent être vaccinées.
 Vaccin contre la Covid-19 : quels risques pour les personnes allergiques ?

Peut-on se faire vacciner contre la Covid-19 si on est allergique ? C’est ce que se demandent de plus en plus de personnes alors que plus d’un million de personnes ont déjà été vaccinées en France. Si les personnes allergiques représentent 30% de la population de l’Hexagone, le vaccin est en réalité uniquement contre-indiqué pour celles qui sont allergiques à deux de ses composés : le polyéthylène glycol et le polysorbate. En effet, « le vaccin est uniquement contre-indiqué pour les patients présentant une allergie au polyéthylène glycol (PEG), présent dans les vaccins Pfizer/ BioNTech et Moderna, ou au polysorbate, présent dans le vaccin Astra-Zeneca et dans certains vaccins et médicaments », a assuré la Fédération française d’allergologie dans un communiqué (FFAL).

Être allergique n’est pas une contre-indication à la vaccination

Elle assure ainsi que « le fait d’être allergique n’est pas une contre-indication à la vaccination contre la Covid-19″. En France, pour le moment, on dénombre quatre cas de réaction allergique sévère sur plus d’un million de patients vaccinés. Un niveau comparable au risque d’allergie des autres vaccins et médicaments, à savoir 1 cas sur 100.000 environ. Seules les personnes ayant déjà fait une réaction sévère après un vaccin ou un traitement injectable devront donc consulter un allergologue au préalable et/ou le signaler à leur médecin traitant avant de se faire vacciner. « Tous les autres patients présentant une allergie respiratoire (pollens, acariens…), alimentaire ou médicamenteuse, y compris dans leurs formes sévères, ne sont pas concernés par cette contre-indication et peuvent être vaccinés« , a souligné l’institution.

Pour rappel, aucun décès chez des patients souffrant d’allergies n’est à déplorer à date, après plus de 40 millions de doses administrées dans le monde. « Priver 30% de la population française de la vaccination contre la Covid-19 serait une catastrophe, tant pour la réussite de la stratégie vaccinale que pour la santé publique en France. C’est pourquoi il est important d’apporter une information claire et fiable », assure le Pr. Frédéric de Blay, Président de la Fédération française d’allergologie. Durant les essais cliniques, Pfizer a noté un risque de choc anaphylactique autour de 0,6%, a rappelé ce vendredi 11 décembre Stephan Evans, chercheur en pharmacoépidémiologie à l’École d’hygiène et de médecine tropicale à Londres, en entrevue avec la chaîne France 24.

Source MEDISITE.

Lésions sur la langue, brûlures des mains et des pieds… de nouveaux symptômes du Covid-19 ?…

D’après une étude espagnole, certains patients atteints du covid présentent des marques sur les mains et les pieds, voire même des lésions des papilles.

Une découverte qui pourrait permettre de diagnostiquer plus rapidement la maladie.

La découverte de ces symptômes pourrait permettre un diagnostic plus rapide du Covid-19

 

On pensait connaître les symptômes du Covid-19 : fatigue, fièvre, difficultés respiratoires… D’après une étude menée en avril dans un hôpital de Madrid, en Espagne, sur 666 patients infectés, les marques sur les mains et les pieds ou les lésions sur la langue pourraient venir s’ajouter à la liste.

Présentée mardi, elle dévoile que 25% des patients suivis présentaient des lésions sur la langue, certains sur les papilles en forme de plaques lisses, et 40% des marques sur les pieds et les mains.

Un diagnostic plus rapide de la maladie

D’autres malades ont également témoigné de sensations de brûlures ou de rougeurs sur les pieds et les mains, voire même des  desquamations (peau qui pèle), indique le communiqué.

Cette découverte de nouveaux symptômes pourrait permettre de détecter plus rapidement les cas de Covid-19. Le service de dermatologie de l’hôpital universitaire madrilène de La Paz, à l’origine de l’étude, indique qu’ils « peuvent être des signes clés d’un diagnostic précoce de la maladie ».

Source FRANCE BLEU.

La pandémie s’installe dans le temps, et ses dégâts psychologiques aussi… Vidéo : les violences faites aux femmes pendant le confinement !…

Huit mois après le début du premier confinement en France, nous sommes nombreux et nombreuses à ressentir les lourds effets d’une crise qui semble partie pour durer.

Il y a huit mois, alors qu’un premier confinement s’amorçait en France, notre santé mentale s’est retrouvée fortement impactée par l’incertitude, l’isolement et la peur. La crise a été soudaine, et le choc profond.

«Ça a accentué mes angoisses nocturnes et mes insomnies», détaille Juliette, qui se décrit comme une stressée chronique. «J’avais parfois des insomnies avant, mais c’est vraiment la période de confinement qui a décuplé le phénomène. La situation totalement anxiogène m’a poussée à me couper un peu des informations, je comptais les heures la nuit.»

Pierre a lui aussi ressenti ce bouleversement: «J’avais le moral totalement plombé par l’inquiétude due au virus, par la peur du lendemain, et par le fait d’être bloqué chez moi.» Ce journaliste était déjà suivi par une psychologue depuis plusieurs années pour régler des problèmes de confiance en soi, et «après un léger mieux, l’annonce du confinement m’a refait sombrer. Heureusement, le suivi psy a continué par Skype, ce qui m’a aidé à tenir.»

Des troubles psy qui se répandent

Addiction, troubles du sommeil, dépression… On le sait désormais, le confinement de début 2020 a généré une angoisse globale et inédite. Fin mars, une semaine après le début des restrictions, le taux d’anxiété dans la population française avait doublé par rapport à 2017. Huit mois plus tard, la traumatologue Hélène Romano constate la longue traîne de cet impact, à tous les niveaux.

D’abord dans son entourage, et auprès des étudiant·es de la faculté où elle enseigne. «Beaucoup d’inquiétudes, de fatigue psychique (liée au stress) et d’angoisse pour l’avenir», raconte-t-elle. Parmi ses collègues soignants, elle note «une intense fatigue physique et psychique en raison du stress, d’une absence réelle de revalorisation du métier et des moyens supplémentaires qui ne sont donnés qu’au compte-goutte». Quant à ses patient·es, qui ont un vécu traumatique grave, «le confinement, le déconfinement, et la situation actuelle réactivent leurs traumatismes et les insécurisent beaucoup (aggravation des conduites anxieuses, troubles addictifs pour éviter les pensées intrusives…)». Bref, ça va mal partout.

Cécile, consultante en communication de 28 ans, est diagnostiquée dépressive. «Je n’ai pas pu voir ma psy pendant le confinement. Ça a eu un impact clair sur mes addictions à la cigarette et à l’alcool, j’ai développé une très forte consommation qui s’est plus ou moins installée, et j’ai repris des anxiolytiques. J’ai aussi expérimenté, pour la première fois, de vrais troubles du sommeil qui sont maintenant très récurrents.»

Certaines personnes ont vu des problèmes de santé mentale pré-existants s’aggraver, d’autres en font l’expérience pour la première fois. C’est le cas de Roxane*, qui a subi une rupture le jour de l’annonce du confinement en mars. «J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, seule dans un minuscule studio. Le fait de n’avoir rien à faire m’a focalisée sur moi, ma vie et mon passé. J’ai donc fait une introspection et je me suis rendue compte que des trucs atroces et douloureux enfouis depuis des années me revenaient en pleine face, sans pouvoir détourner mon attention. C’est la première fois que je fais face à ce genre de choses. Je n’ai jamais autant pleuré que depuis mars. Je suis devenue à fleur de peau et les larmes montent hyper vite pour un rien.» La jeune femme dit avoir sombré dans une «profonde déprime» qui peu à peu a évolué en dépression. Sans avoir les moyens de consulter un·e spécialiste pour aller mieux, elle «subit tant bien que mal en attendant que ça passe».

«Comme une voiture qui n’a plus d’essence»

Ce qui nous a aidé à tenir, même pendant les mois les plus douloureux, c’est l’idée que cela passerait. Hélène Romano nous le disait en avril: «Projetez-vous dans le temps, pensez à ce que vous avez envie de faire pour l’après. On ne va pas être confinés à vie, ce sont juste six semaines. Il faut vous dire qu’il y aura une fin.» Malheureusement, la fin n’est pas vraiment arrivée, ou du moins n’a pas pris la forme que l’on espérait. Et huit mois plus tard, c’est un nouveau confinement qui débute.

Alors qu’il est devenu clair, ces dernières semaines, que la situation ne s’améliorait pas, l’anxiété a pris une nouvelle tournure, peut-être plus diffuse mais aussi plus durable. Lya Auslander, docteure en psychologie sociale, le confirme. «Dans les crises comme ça, qu’elles soient sanitaires, ou financières comme en 2008, il y a une phase aiguë qui apparaît dans un premier temps. Et après, les choses s’installent de manière chronique. C’est ce qu’on vit en ce moment.» Selon elle, «sur le plan psy, l’installation de cette phase chronique est extrêmement consommatrice d’énergie psychique, et on y est beaucoup moins préparés. Nous sommes dans une société de la vitesse, et pas une société d’endurance. Quand il y a encore plus d’anxiété et de stress, les gens se retrouvent vite comme une voiture qui n’a plus d’essence, mais qui ne peut pas être ravitaillée parce qu’on n’a pas le temps de s’arrêter.»

C’est ce sentiment d’être à sec qui revient très souvent dans les témoignages. Chloé, 30 ans, travaille dans le milieu du spectacle, et se dit épuisée «par le sentiment d’être en permanence sur le fil du rasoir. On se sent dépossédé de sa propre vie. Ne pas pouvoir organiser des spectacles, ne pas pouvoir aller à des concerts, c’est [se] retirer un peu d’oxygène, même si ça paraît dramatique dit comme ça.»

Comme nombre d’entre nous, elle pensait que la crise ne durerait qu’un temps. «Maintenant que ça dure encore et encore, et qu’on n’en voit pas la fin, je me sens un peu condamnée, confie-t-elle. L’incertitude est terrible. Je suis privée de ma famille, de mes amis les plus proches, de ce qui me nourrit professionnellement et personnellement. C’est un arrêt de développement personnel en fait, comme si j’étais punie mais sans leçon à la clef. Je suis en pause de moi-même.»

Entre l’absence de perspective et le surmenage émotionnel, le risque de burn-out est immense. Ce dernier peut être lié à la surcharge de (télé)travail, à l’épuisement parental, ou bien, comme le précise Lya Auslander, à une perte de sens. «Avec cette crise qui s’inscrit dans la chronicité, parce qu’on est isolés, et qu’on n’a pas les ressources, on est beaucoup plus sujets au burn-out.» Son conseil: «II faut accepter l’efficacité moindre, et ménager des périodes de récupération, reprendre des liens sociaux.»

«Dans l’idéal, il faut essayer d’avoir des moments pour soi, même cinq minutes par jour.»

Hélène Romano, psychothérapeuthe et traumatologue

Pauline, 29 ans, est scénariste et en burn-out depuis mai. Sa vie créative et professionnelle a été fortement endommagée par la crise sanitaire. Malgré un job précaire et globalement stressant, elle tenait le coup grâce à la perspective de deux projets enthousiasmants, qui se sont tous les deux arrêtés brutalement avec le confinement. «Il y a eu une accumulation de choses, mais je me suis rendue compte que j’étais en burn-out au moment où j’ai réalisé que je n’étais plus capable d’écrire du tout.»

Aujourd’hui, elle se dit encore incapable de reprendre l’écriture, et parle de «blocage» concernant la fiction. «Je n’ai pas regardé une fiction depuis le mois de mars, il y a une espèce de dégoût. On a regardé Dix pour cent avec ma compagne, et c’est épidermique, je peux plus.» En attendant une potentielle reconversion, la jeune femme se ménage et s’entoure de proches qui la comprennent. «J’essaie de ne pas me projeter à dans un an, je limite mon champ de vision.»

Difficultés exponentielles

Autre difficulté de la période qui s’annonce: aux épreuves personnelles, viennent s’ajouter celles de notre entourage, générant une sorte de surmobilisation physique et émotionnelle. Pauline le ressent bien. «Là où c’est compliqué, c’est que quand tu dis que tu vas mal, on te répond “bah en même temps ça va mal pour tout le monde”, regrette-t-elle. C’est pas sain, parce que du coup tu peux en devenir un peu fataliste.»

Comment faire quand on est soi-même en burn-out, mais que nos proches (ou nos patient·es) sont eux aussi au bout du rouleau? Comment prendre à la fois soin de soi et des autres dans une période aussi épuisante? Hélène Romano donne quelques pistes: «Dans l’idéal, il faut essayer d’avoir des moments pour soi, même cinq minutes par jour. Penser à des projets positifs personnels et familiaux, s’autoriser à dormir, bien manger, et savoir dire non aux sollicitations pour se mettre au centre de nos préoccupations.»

Lya Auslander, elle, s’inquiète particulièrement pour les personnes les plus vulnérables, déjà fragilisées depuis le début de la crise: «Pour les personnes qui ont déjà des pathologies déclarées, tout va être exponentiellement difficile, qu’il s’agisse de pathologies de stress, de handicap, de comportements violents.» Les enfants et les femmes victimes de violences domestiques, notamment, sont à nouveau beaucoup plus exposées dans une situation de couvre-feu ou de confinement.

«La situation actuelle décuple l’anxiété, mais réduit très largement la capacité des gens violents à contenir le passage à l’acte. Toutes les structures d’accueil et de protection de l’enfance ont beaucoup été sollicitées pendant le [premier] confinement, elles ont répondu avec les moyens qu’elles avaient dans la phase aiguë, mais maintenant on est dans une autre phase où tout le monde est épuisé, y compris les soignants. On craint l’interaction entre l’épuisement professionnel, le manque de moyens et leur capacité à intervenir pour ces enfants et les femmes qui sont victimes.»

Une crise qui ne sera pas éternelle

Malgré tout, la docteure en psychologie sociale place beaucoup d’espoir dans le lien humain. «Dans les sociétés totalitaires, où le degré de stress, de dépression et de captivité était important et a duré très longtemps, on a observé tous ces phénomènes, explique Lya Auslander. Il y avait le stress de l’espace public, et en même temps, les liens entre les personnes dans l’espace privé sont devenus tellement chaleureux, que les choses tenaient debout quand même. Malheureusement les sociétés occidentales sont individualistes, mais la question de la solidarité, des liens et de l’attention à autrui est extrêmement importante. Il ne faut pas croire que parce qu’on est attentif à autrui, ça nous épuise forcément nous.»

Pour affronter les nouvelles épreuves, l’expérience de ces derniers mois est aussi d’une grande aide. Cécile nous dit envisager «plus sereinement» le deuxième confinement, «le premier ayant fait office de crash-test». Roxane, elle, a choisi de se confiner avec des amis pour ne pas reproduire la solitude du premier.

Et même s’il est difficile de savoir quand et comment cette crise se terminera, Hélène Romano précise encore une fois que temporiser est une des meilleures solutions. «La crise dure, c’est une réalité, mais elle ne sera pas éternelle… même s’il y en aura probablement d’autres. Pendant la guerre, les populations ont tenu car elles savaient qu’un jour cela finirait. Il y aura une fin.» Selon elle, «la seule façon de tenir est de voir comment vivre avec les nouvelles contraintes (qui risquent de durer) car il nous faut bien vivre, ne serait-ce que pour les enfants qui ont besoin d’adultes porteurs d’espoirs, malgré tout ce contexte».

*Le prénom a été changé

Source SLATE.

Troisième confinement : les 3 scénarios possibles…

Olivier Véran affirme que « des mesures plus dures » pourraient être prises si la situation sanitaire ne s’améliore pas.

Quelle forme le reconfinement pourrait-il prendre ?

Troisième confinement : les 3 scénarios possibles

 

Reculer pour mieux sauter ? Le gouvernement a décidé de laisser sa chance au couvre-feu avancé, mis en place dans l’ensemble du pays depuis le samedi 16 janvier. Selon le gouvernement, la mesure aurait commencé à faire effet dans les premiers départements concernés, qui afficheraient désormais une baisse des contaminations et donc de leur taux d’incidence. Il est tout de même un peu trop tôt pour en être certain, car les premiers changements devraient en réalité s’opérer autour du lundi 25 janvier.

1. Un reconfinement général ?

Invité sur TF1 jeudi 21 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué : « Nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures (…) qui peuvent aller jusqu’à un confinement« , si la situation sanitaire empire dans les prochains jours. Plusieurs médecins appellent déjà à une nouvelle mise sous cloche, rappelant que le variant anglais du Covid-19 circule rapidement et qu’il pourrait prendre de court les autorités dans les prochaines semaines. Invitée sur BFMTV, l’infectiologue Odile Launay a expliqué que « si malgré le couvre-feu, on continue d’avoir une augmentation du nombre de cas et d’hospitalisations, on va très probablement être obligé de repasser par le confinement ».

On sait que l’option est sur la table du gouvernement, puisqu’il ne s’en cache pas. Quelle forme ces nouvelles restrictions pourraient-elles prendre ? Comme d’habitude, l’exécutif pourrait opter pour un reconfinement général, même si l’épidémie est plus offensive dans certains départements que dans d’autre. La partie ouest du pays était déjà moins touchée que l’est à l’automne dernier, au moment du deuxième confinement, mais l’ensemble du pays avait été soumis aux mêmes règles afin d’éviter une circulation du virus dans les territoires les moins touchés. Le confinement pourrait aussi être préventif, à l’échelle locale ou nationale.

2.Un reconfinement préventif ?

Prévenir pour mieux guérir. Face aux variants du coronavirus, les autorités sanitaires pourraient être forcées de changer de stratégie et de confiner dès maintenant, même si la situation sanitaire s’améliore dans les prochains jours. C’est ce qu’on appelle un confinement préventif et qui a été évoqué auprès du Parisien par Renaud Piarroux : « Pour éviter l’engorgement des hôpitaux, on peut freiner très fort le plus tôt possible, avec un confinement de type printemps 2020, jusqu’à revenir à un nombre de cas quotidiens entre 5 000 et 10 000. Cela permettrait d’avoir une certaine marge. Si on part d’une situation à 40 000 ou 50 000 cas quotidiens, avec un virus qui se propage beaucoup plus vite, on se retrouvera dans une situation nettement plus délicate dans les hôpitaux et en plus on devra confiner plus longtemps ».

Reconfiner seulement une catégorie de la population ? Emmanuel Macron s’y refuse depuis le début de la pandémie. L’idée vient d’être remise sur la table par l’infectiologue Odile Launay lors de son interview sur BFMTV. Elle a alors expliqué : « Dans la mesure où les vaccins arrivent, est-ce que ce confinement ne pourrait pas être proposé aux gens les plus à risque, ceux qui vont être très vite vaccinés ? ». Selon elle, cette solution « permettrait de maintenir une certaine vie économique en particulier pour nos plus jeunes ».

Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’était attiré les foudres de l’opinion public en avril dernier après avoir proposé cette solution, qui aurait concerné près de 18 millions de personnes en France, âgées de 65 ans et plus ou présentant des risques de développer une forme plus grave de la maladie. Cité par Europe 1, un conseiller ministériel affirme que « cela créerait une rupture d’égalité ».

Confiner dès maintenant pour éviter le pire à partir du mois de mars serait donc une des solutions pour les prochaines semaines. Et si, au lieu de confiner l’ensemble des Français, le gouvernement imposait des restrictions aux plus fragiles ?

3. Un reconfinement ciblé ? L’idée vient d’être remise sur la table !

 

« Le modèle actuel des Ehpad a montré ses failles et doit évoluer rapidement »….

L’Assemblée nationale organisait le 13 janvier un débat sur « la situation dans les Ehpad à l’issue des deux périodes de confinement ».

Une nouvelle occasion de pointer les failles dans la gestion de la crise sanitaire.

"Le modèle actuel des Ehpad a montré ses failles et doit évoluer rapidement"

 

Mais aussi, plus globalement, de s’interroger sur le modèle actuel des Ehpad et de demander un renforcement du taux d’encadrement. Tout en défendant les dispositifs mis en oeuvre pendant les différentes phases de la crise, la ministre déléguée Brigitte Bourguignon a convenu que des changements de fond sont nécessaires. Et a apporté quelques précisions concernant les mesures à venir en faveur des personnels.

Coronavirus : « On est à bout de forces »… Les sourds et malentendants racontent l’impact du masque sur leur quotidien…!

Les personnes concernées racontent leur quotidien bouleversé par les masques, les difficultés à imposer les masques inclusifs. Et leur espoir que la crise fasse malgré tout changer le regard sur les personnes sourdes et malentendantes.

Coronavirus : « On est à bout de forces »… Les sourds et malentendants racontent l’impact du masque sur leur quotidien

 

  • Si porter un masque partout et tout le temps est pesant pour certains Français, il a d’autant plus de conséquences sur la vie des personnes sourdes et malentendantes.
  • Sans possibilité de lire sur les lèvres, nombre d’entre elles se retrouvent encore plus isolées.
  • Des lectrices et lecteurs nous ont livré leurs témoignages, expliquant comment ils trouvent des solutions pour communiquer.

« Je fais avec, mais le temps passe et je m’efface », résume Stéphanie, 37 ans. Malentendante, elle lit sur les lèvres depuis toute petite. Comme pour beaucoup de sourds et de malentendants qui ont répondu à notre appel à témoignages, l’irruption du masque partout et tout le temps complique sa vie depuis le début de l’épidémie de Covid-19, il y a neuf mois. Impossible de lire sur les lèvres, donc, compliqué d’utiliser la langue des signes, qui nécessite le bas du visage…

« Du jour au lendemain, je me retrouve isolée de mon entourage, de mes collègues, je ne comprends rien !, reprend-elle. Quelle frustration, quelle colère de se sentir ainsi diminuée. Je n’en peux plus de me répéter tout le temps, de me justifier, de demander de l’aide ! Heureusement, les personnes à qui j’explique ma difficulté sont compréhensives. »

« Une catastrophe pour les prothèses auditives »

Une bienveillance que salue également Laure, 39 ans. « Dans la très grande majorité des cas, l’autre accepte d’enlever le masque pour me parler. Sinon elle mime, écrit ou me montre des choses. » Beaucoup disent tout de même limiter leurs interactions, car communiquer est devenu un parcours du combattant… La vie sociale en prend un coup, et impossible de téléphoner à la famille et aux amis pour maintenir le lien malgré le confinement.

A l’isolement amplifié s’ajoute la fatigue. « Avec les masques, les sons sont étouffés, plus lointains, moins clairs. Et surtout, je ne peux pas combler le manque d’audition avec la lecture labiale, explique Claire, 28 ans. Les vitres installées un peu partout devant les gens sont un obstacle supplémentaire aux sonorités. La période est d’autant plus fatigante qu’il est indispensable de se concentrer deux fois plus pour déchiffrer ce que l’on essaye de me dire. »

Avec le télétravail, les masques tombent, mais les réunions en visioconférence multiplient les interférences et les sons désagréables. « C’est certainement le plus pénible : devoir écouter et lire sur les lèvres d’un prof pendant trois heures. Mentalement, on est à bout de forces ! », assure Inès, étudiante de 22 ans. « Les masques, et surtout leurs élastiques, sont une catastrophe pour les prothèses auditives », renchérit Christophe, 53 ans. Ces dernières peuvent tomber, se casser ou simplement être déplacées, et sont donc moins efficaces.

Visière, masque inclusif et astuces

Comment faire, alors ? Avec des astuces maison, beaucoup arrivent à se débrouiller. « Dans les magasins où l’on peut se faire rappeler à l’ordre pour le masque baissé, mon conjoint parle dans son téléphone et me montre le message écrit qui s’affiche, témoigne Sandrine, 48 ans. C’est bien, mais dans l’urgence, ce n’est pas la solution. » Reste les équipements matériels. « La visière transparente, je ne suis pas trop pour, car elle ne protège pas du Covid », rappelle Laure.

Et les masques inclusifs ? « J’ai eu deux fois des conversations avec des masques transparents, c’était une vraie délivrance », confie Sébastien, 40 ans. Pour Audrey, professeure des écoles malentendante, c’est également synonyme de révolution. « Les masques, c’est un enfer pour moi au quotidien. Depuis qu’ils ont masqué les élèves dès 6 ans à la rentrée de la Toussaint, je n’ai pas pu exercer, car pas de masques inclusifs enfants. Ils sont arrivés à la rentrée de janvier, je peux enfin reprendre mon travail ! »

Malheureusement, de nombreux freins perdurent. Romain, 42 ans, est cadre dans une grande entreprise : « les masques transparents ont été choisis sans avis préalable des personnes concernées et ont mis quatre mois à arriver pour un usage peu efficace à cause de la buée. En janvier 2021, j’ai reçu des masques transparents efficaces et approuvées. » Car tous ne se valent pas… « Ils sont peu répandus et mal supportés par les personnes entendantes », regrette Stéphanie. « Mes proches ne l’ont pas adopté à cause du surcoût », ajoute Christophe, 53 ans.

Véronique témoigne de l’expérience intéressante de sa fille de 12 ans, malentendante et portant des implants cochléaires (qui transforment les sons perçus en impulsions électriques). « Elle a demandé à ses profs de collège d’utiliser des masques normaux car les inclusifs gênent la transmission des sons. Elle a l’habitude d’écouter et d’utiliser uniquement son audition bionique. » Rappelant par la même occasion les nombreuses différences qui existent entre les personnes atteintes par ce handicap.

« Ma surdité n’est plus invisible »

Laure espère, justement, que cette crise permettra de sensibiliser les Français à la question. « On parle du masque comme d’un obstacle à la communication. Mais cela peut nous apporter du positif : ma surdité n’est plus invisible. » Anne, elle, partage une foultitude d’idées pour contrer la méconnaissance sur la surdité et améliorer l’inclusion en France. « Il faudrait que les gens puissent identifier un badge que l’on porterait dès que l’on a un certain degré de difficulté et une déficience auditive. Ensuite, il faudrait équiper de masques inclusifs au moins une caissière [au supermarché], un postier à un guichet. On pourrait développer la boucle magnétique en milieu scolaire [système d’aide qui s’appuie sur une boucle d’induction magnétique, le son provenant d’un micro est transmis à l’appareil auditif afin qu’il ne soit pas gêné par les bruits ambiants]. »

Plusieurs internautes suggèrent également que les enfants apprennent dès l’école le b.a.-ba de la langue des signes (LSF). Julien, 36 ans, a mis cette idée en application : « je suis en train de préparer une mini-formation dans mon entreprise à base de LSF et de LPC (langue parlée complétée), ce qui peut de toute façon servir à tout le monde ! » Et certains de rappeler : la lecture labiale et la LSF n’aident pas seulement les malentendants, mais également les enfants et les étrangers…

Source 20 MINUTES.

Covid-19, emploi, démocratie… Les jeunes coincés dans une spirale de pessimisme…

Les entraves pour se projeter vers l’avenir se multipliant, le moral de la jeunesse est en berne.

La confiance en la démocratie chez les jeunes adultes, déjà en érosion depuis 2016, connaît une chute libre.

 

La survenue du Covid place les nouvelles générations dans un embarras au double sens du terme. D’abord, elle pose un obstacle inattendu à leur cheminement vers l’âge adulte et vers l’autonomie, alors que plusieurs facteurs étaient déjà présents pour freiner cette avancée, comme la difficulté d’insertion pour les jeunes sans formation et, parallèlement, pour les autres, la pression à pousser les études le plus loin possible, ou la difficulté à financer un logement à soi pour les étudiants et pour une partie de ceux qui travaillent déjà.

Ensuite, elle les met dans un embarras au sens de perplexité: il est difficile de s’accrocher à un projet quand l’accès aux cartes qui permettent d’inventer son avenir se restreint brutalement. Dans L’Âge des possibles, film culte des années 1990, Pascale Ferran décrit les tâtonnements existentiels d’une poignée de jeunes adultes qui hésitent à s’engager face à l’éventail d’opportunités encore ouvertes. Cette image d’un horizon large disparaît quand tout projet personnel est soumis à la versatilité de décisions administratives et que l’économie chancelle.

La perte d’autonomie

Listons les obstacles inédits qui ont surgi pour les post-adolescents. D’abord, les difficultés à suivre sereinement le cours de leurs études puisque, dès mars, toutes les universités se sont reconverties à l’enseignement à distance et que depuis, elles n’ont été entrouvertes que pendant de courtes périodes (en particulier en octobre). Or, la vie universitaire, avec sa sociabilité, les opportunités d’enseignements, de rencontres et d’offres culturelles, est un sas initiatique en soi, et n’a rien à voir avec le fait de suivre des cours par écran interposé à partir de sa chambre.

Les entraves pour s’autonomiser se multipliant, le moral de la jeunesse est en berne.

Ces mauvaises conditions pédagogiques se sont doublées d’un chemin de croix pour trouver des stages ou mener des enquêtes ou des recherches personnelles, pourtant aujourd’hui chainons indispensables des cursus universitaires, sans parler de l’impossibilité de séjours à l’étranger, requis eux aussi dans nombre de cursus. À ces affres, est apparue la crise de l’emploi qui aujourd’hui touche tous les jeunes, même les frais émoulus bien diplômés. Enfin, à un âge où la construction identitaire et le rapport au monde se nourrissent de liens amicaux et amoureux, et où la vie du corps et les émotions sont primordiales, cette effervescence a été contrainte de se discipliner, abandonnant beaucoup de millennials à une insolite solitude et/ou au retour au bercail familial.

Pendant le premier confinement, 47% des étudiants français ont changé de logement, la plupart du temps pour retourner chez leurs parents, et trouver un cadre de vie plus confortable –les élèves étudiants des grandes écoles (plus de 50%) ont été les plus nombreux à aller vivre ailleurs, contre 39% des étudiants de l’université. Aux États-Unis, fermeture des universités et chômage aidant, on a observé un retour massif des moins de 30 ans chez leurs parents, au point qu’en septembre 2020 une majorité de cette classe d’âge vit dans son foyer d’origine, soit plus que pendant la Grande récession. Les entraves pour s’autonomiser se multipliant, le moral de la jeunesse est en berne.

Perception des jeunes adultes sur leur sort

Les deux mois passés en confinement (en famille ou seuls) au printemps 2020 resteront gravés dans les esprits de la jeunesse tant il s’agit d’une expérience inédite. Plusieurs enquêtes ont montré comment, pour elle, cette période a été traversée par de l’angoisse, de la diminution de sommeil, et même pour certains d’entre eux la peur d’un ébranlement de leur santé mentale, et/ou une augmentation de pratiques addictives. Un point intéressant: en mars-avril beaucoup de jeunes ne sont presque pas sortis, non pas par goût de l’enfermement mais sans doute parce qu’ils ont l’habitude de la sociabilité à distance, et aussi par peur d’être infectés et par sens de leur responsabilité sociale; de ce fait ce sont les personnes âgées qui ont le plus mis le nez dehors[1].

Le retour au confinement en novembre n’a plus le charme d’un moment exploratoire inédit limité dans le temps. Il déclenche plutôt la fatigue de la répétition, et la détresse psychologique qu’entraîne l’accumulation d’entraves pour se projeter vers l’avenir.

En puisant à diverses sources, le Financial Times dresse un tableau du moral des jeunes (18-34 ans) face à la pandémie. On note ainsi leur scepticisme face à l’action des pouvoirs publics. Une grande partie d’entre eux ont le sentiment que ces derniers ne contrôlent pas grand chose de la crise sanitaire: près de 80% en Espagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne; 60% en France, 42% en Allemagne, les taux, sans surprise, étant sensiblement meilleurs dans les pays asiatiques (Ipsos Mori Survey, octobre 2020).

Ensuite, la confiance envers la démocratie chez les jeunes adultes, déjà en érosion depuis 2016, connaît une chute libre (elle passe de près de 50% à 35%). Or, cette spirale de pessimisme est purement générationnelle, alors que pour les baby-boomers, la confiance démocratique navigue de façon assez étale un peu au-delà de 50% pour la même période, et est encore plus élevée chez les plus âgés (étude sur soixante-quinze pays, Center for the future of Democracy).

Enfin, selon une étude de l’OCDE, la première préoccupation des 15-29 ans est devenue leur santé mentale (55% d’entre eux), avant la question de l’emploi et même de l’éducation. L’article du FT se conclut par une image en demi-teinte, éclairée par quelques entretiens. Certes, on relève le pessimisme de jeunes Américains confinés: «Je suis devenue une nonne alcoolique», «la pandémie a détruit plein d’aspects de ma vie», «je deviens un peu nihiliste», etc. Mais, parallèlement, cette situation imprévue a impulsé des réflexes de résilience: repenser sa vie, se réorienter professionnellement, se recentrer avec plus de sérieux sur ses études.

En France, les 18-24 ans pensent que la lutte contre le Covid doit être prioritaire.

Le spleen de la jeunesse ne se traduit pas en rejet massif des gestes barrières. En effet, en contradiction avec le discours sur «ces jeunes qui font n’importe quoi», ils se manifestent plutôt conciliants pour adopter des comportements de vigilance: ainsi, en France, les 18-24 ans pensent que la lutte contre le Covid doit être prioritaire, et sont d’accord pour limiter leur liberté dans une proportion plus élevée que les jeunes adultes actifs de 25-34 ans (plusieurs sondages vont dans ce sens).

Cette attitude favorable à la prudence révèle un autre aspect de leur psychologie et elle n’est pas incompatible avec le fait qu’une partie des étudiants ou jeunes travailleurs fasse fi des recommandations sanitaires et continuent de sortir et de faire la fête comme avant, répondant au besoin intense d’interactions et de sociabilité propre à leur âge. Ce comportement dissonant (je sais que je dois me protéger, mais finalement je fais juste le contraire) existe à l’égard d’autres risques, comme le binge-drinking ou l’excès de vitesse sur la route.

Un arrêt en plein envol

Le modèle éducatif français pousse à l’autonomie, et à l’émancipation à l’égard des cadres familiaux. Aider le jeune à se construire soi-même est toujours dans l’horizon des éducateurs ou éducatrices et des parents, mais avec les questions d’emploi et de formation, l’autonomisation des jeunes adultes était déjà devenu un cheminement de longue durée, erratique dans son circuit, et toujours réversible –par exemple, l’âge moyen de départ du domicile familial ne cesse de s’élever (en France, il est de 24 ans et à 30 ans, 15% des hommes habitent encore chez leurs parents).

La crise Covid-19 concourt aujourd’hui à ramener plus que jamais les post-ados dans le giron familial, leur faisant alors subir un arrêt brutal en plein envol: un déraillement, dont on commence tout juste à évaluer le coût psychologique.

 Les impacts du confinement sur la mobilité et les modes de vie des Français. Lives Forum Vies mobiles, avril 2020. 31% des 18-24 ans ne sont jamais sortis pendant le confinement, et 9% seulement sont sortis au moins une fois par jour, attitude différente des plus de 65 ans qui ne sont que 25% à n’être jamais sortis et 22% à sortir au moins une fois par jour.

Source SLATE.

 

Jusqu’où sommes-nous prêts à accepter les restrictions anti-Covid ?…

Les préférences des populations devraient compter dans la décision publique, en particulier après de longs mois d’efforts consentis.

 

Fêtes de réveillon en petit comité ou annulées, familles dispersées et isolées, autoconfinement, confinements locaux, partiels ou généralisés, couvre-feu, restrictions de déplacement, fermeture des frontières, incertitudes quant à la réouverture de certains secteurs: la France, comme de nombreux autres pays du monde, a fait face à une série de restrictions pour tenter d’endiguer l’épidémie.

Si chaque type de mesures/restrictions a sa propre efficacité dans le contrôle de la dynamique épidémiologique, ces dernières doivent également être évaluées en fonction de leur acceptabilité par la population.

À l’heure où les décideurs se posent la question de réévaluer les mesures restrictives pour éviter un rebond de l’épidémie, les préférences des populations devraient compter dans la décision publique. En particulier après de longs mois d’efforts consentis, puis la mise en place de nouvelles mesures ces dernières semaines dans de nombreux pays européens.

Des attitudes distinctes

Notre équipe de recherche en économie comportementale a quantifié le degré de résistance ou d’acceptabilité d’une population face aux diverses stratégies de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Nos résultats ont donné lieu à la publication d’un article dans la revue scientifique internationale The Lancet Public Health.

Les résultats de l’étude montrent que le port du masque, les limitations de transport et le suivi numérique sont relativement bien acceptés.

En revanche, les fermetures des restaurants et des lieux récréatifs, ainsi que les restrictions excessives des voyages d’agrément le sont beaucoup moins. Les analyses de sous-groupes de population (vulnérabilité clinique, tranches d’âge, sexe) montrent également que l’acceptabilité de certaines stratégies dépend de caractéristiques personnelles.

En particulier, la population jeune diffère assez fortement des autres, en matière de préférences de politiques anti-Covid-19 et de demandes de compensation monétaire, suggérant la nécessité d’un «menu» adapté de politiques anti-Covid-19, basé sur des attitudes distinctes.

Évaluer les préférences de la population

L’étude utilise une méthode de révélation des préférences, le «Discrete Choice Experiment», permettant d’évaluer les préférences de la population sur diverses combinaisons de politiques publiques de contrôle des épidémies de Covid-19.

Entre le 4 et le 16 mai 2020, à la fin du premier confinement en France, notre équipe a réalisé une enquête sur internet portant sur un échantillon représentatif de la population française.

Un des objectifs de l’enquête était d’évaluer l’acceptation des mesures de restriction parmi les principales stratégies anti-Covid discutées par le gouvernement français au début du mois d’avril pour la période suivant le confinement.

Le graphique ci-dessous donne un classement des préférences pour l’ensemble de la population et pour certains sous-groupes, définis en fonction de leur vulnérabilité clinique, de l’âge ou du sexe.

Un mal nécessaire

Les masques, les restrictions dans les transports publics et le traçage numérique (via une application optionnelle pour téléphone portable) ont été jugés acceptables par la population en général, à condition que les restrictions sur chacune de ces dimensions restent raisonnables. Ainsi, le port du masque est bien moins accepté lorsque la mention «partout» lui est associée.

À l’inverse, des semaines supplémentaires de confinement, la fermeture des restaurants et des bars, et une restriction excessive des déplacements pour les loisirs (inférieurs à 100 km) n’ont pas été jugées acceptables.

Dans l’ensemble, ces résultats indiquent que la population française a relativement bien accepté les mesures de restriction qui ont suivi le premier confinement, les vivant certes comme des contraintes, mais également comme un «mal nécessaire», à mettre en perspective avec le risque d’un confinement supplémentaire, une éventualité qui quant à elle a été perçue de manière très négative.

Le rejet pour des semaines supplémentaires de confinement était d’ailleurs plus que proportionnel: plus la durée de confinement additionnel est longue, plus l’intensité avec laquelle elle est rejetée est élevée.

Les personnes vulnérables plus tolérantes

Par rapport à la population générale, les personnes cliniquement vulnérables, c’est-à-dire celles qui déclarent souffrir d’une maladie chronique, ont montré une meilleure tolérance au confinement, une plus grande acceptation du port du masque et ont moins rejeté les fermetures de restaurants et de bars. Cependant, ces différences étaient faibles, indiquant soit une forme d’altruisme de la part des non vulnérables envers les personnes vulnérables, soit une faible singularité des personnes vulnérables dans leurs attitudes face au risque.

Les jeunes (18-24 ans) étaient le groupe le plus dissonant, peut-être parce qu’ils sont moins concernés par les risques sanitaires que les groupes plus âgés (même si le risque médical n’est pas nul pour les jeunes, et reste important pour les aînés avec lesquels ils sont en contact).

Nous avons proposé dans notre enquête, parmi les différents attributs, une compensation financière pour pallier le poids des politiques de restriction. Nos analyses ont montré que les jeunes étaient nettement en faveur de cette proposition, contrairement aux autres segments de la population qui l’ont clairement rejetée. De ce résultat, nous pouvons en déduire que les incitations financières pourraient être un instrument efficace quand elles sont ciblées sur les jeunes, et qu’elles sont susceptibles de pousser les jeunes à mieux accepter les options de politiques anti-Covid contraignantes.

Cette solution reviendrait à appliquer un mécanisme de compensation comme par exemple un transfert à la Pigou, déjà appliqué dans d’autres champs de l’économie publique. Selon Arthur Pigou, économiste anglais du début du XXe siècle, les principes de «l’économie du bien-être» peuvent conduire à taxer –ou indemniser– les individus qui exercent des effets externes négatifs –ou positifs–, de façon à les ramener à des comportements plus optimaux pour la société.

Ainsi, savoir comment les personnes au sein d’une population classent les différentes mesures prophylactiques liées au Covid-19 est une condition indispensable pour concevoir des programmes et des mesures appropriés, un défi que de nombreux pays de l’hémisphère Nord doivent relever chaque jour en attendant qu’un vaccin soit largement disponible.

Notre enquête souligne donc la nécessité de politiques anti-Covid plus proches des sensibilités des personnes. Elle propose des pistes, en particulier à travers l’indemnisation des jeunes, pour permettre une meilleure acceptabilité des politiques de contrôle, tenant compte des préférences des différents segments de population, et pour éviter qu’une partie d’entre eux refuse d’adhérer aux mesures, propageant alors le risque épidémique dans la société tout entière.

Source SLATE.

 

Covid-19: les Français désormais majoritairement favorables au vaccin…

La volonté de se faire vacciner est la plus forte parmi les Français les plus fragiles face au virus….

Covid-19: les Français désormais majoritairement favorables au vaccin

 

La campagne vaccinale gagne du terrain, le consentement à la piqûre aussi. Une majorité de Français (56 %) souhaite désormais se faire protéger contre le Covid-19, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro et Franceinfo. Une nette progression (+ 14 points) par rapport à la période d’avant-Noël. Entre-temps, les premières vaccinations ont été réalisées en France. Et le gouvernement a accéléré sa stratégie par étapes, critiquée pour ses lenteurs par les oppositions, mais aussi par les Français – 81 % d’entre eux jugent que la vaccination n’est pas menée à bon terme dans le pays.

La montée en puissance d’une «politique de l’offre» explique «vraisemblablement» le retournement de l’opinion publique, selon le président d’Odoxa, Gaël Sliman. «Les doutes se sont estompés à partir du moment où la vaccination s’est concrètement mise en place en France, et où elle a fait ses preuves sur des millions de personnes dans le monde, avance-t-il. Il ne fallait donc pas attendre qu’une majorité de Français soient pour la vaccination pour la mettre en place, au contraire.»

Lutter contre la défiance

Parmi les Français encore rétifs à la piqûre anti-Covid-19, près d’un individu sur quatre (23 %) cite d’ailleurs la multiplication des vaccinations autour d’eux comme la plus forte des incitations. Un besoin de davantage de temps et d’explications est évoqué par la plupart des réfractaires (27 %).

Pour lutter contre la défiance, le premier ministre vante, grâce à la vaccination, une «perspective claire de pouvoir progressivement sortir de cette crise sanitaire», a-t-il insisté le 7 janvier.

La volonté de se faire vacciner est la plus forte parmi les Français les plus fragiles face au virus: les plus de 65 ans (77 %) et les plus de 75 ans (86 %). Parmi les autres catégories de la population, les hommes (66 %) sont plus allants que les femmes (51 %), les habitants des villes (60 %) que ceux des campagnes (47 %), et les cadres (66 %) que les ouvriers (58 %).

Les soutiens de La République en marche restent les plus volontaires (80 %), à l’inverse des sympathisants du Rassemblement national (35 %), alors que Marine Le Pen s’est dite «prête» à se faire vacciner, samedi dernier.

Quant à l’instauration d’un «passeport vaccinal» – qui limiterait aux personnes vaccinées l’accès aux restaurants, cafés et lieux de culture -, proposition avancée par le parti de centre droit UDI, elle est rejetée par une majorité de Français (56 %). Le ministre des Transports s’y est aussi opposé, refusant de «compartimenter la population».

Source LE FIGARO.