A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap…

A Roubaix, une équipe de 4 adolescents de cinquième et de quatrième ont imaginé une application mobile destinée aux enfants en situation de handicap.

A l’aide de QR codes dispersés sur les murs des établissements scolaires, Gipsi facilite l’orientation des élèves au sein de l’école.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap...

Ils sont quatre, Omar, Marie, Akin et Shayneze. Quatre jeunes adolescents, tous atteints de troubles cognitifs et scolarisés au collège Rosa Parks de Roubaix. En quelques mois, ils ont réussi à mettre au point une application qu’ils ont nommée Gipsi. Une sorte de GPS qui facilite la mobilité des personnes en situation de handicap à l’intérieur de leur établissement scolaire. Le projet a été présenté à Science Factor, un concours scientifique qui prime des inventions scientifiques et citoyennes imaginées par des collégiens et lycéens. Les quatre adolescents sont désormais en lice pour le prix Handinumérique, qui récompense une initiative en lien avec le handicap.

Pour trouver leur idée, la petite équipe n’a pas eu à aller au-delà des couloirs de l’école. « Moussa, un de nos camarades, se perdait toujours dans le collège parce qu’il souffre de dyspraxie, c’est-à-dire qu’il a du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Il a dû quitter le collège. Pour ne pas qu’une telle situation se reproduise, nous avons voulu créer un outil destiné aux autres enfants qui ont ce genre de problèmes« , explique à Sciences et Avenir Shayneze Hutin, quinze ans, et cheffe d’équipe du projet.

Gispi fonctionne grâce à des QR codes affichés sur les murs de l’établissement. L’élève désorienté n’a qu’à scanner le QR code à côté de lui. L’application s’ouvre alors puis lui indique quel est son prochain cours et comment y aller. Un plan et des flèches s’affichent à l’écran tandis qu’une voix énonce à l’oral le chemin à faire.

« Pas si difficile » de coder

Pour arriver à ce résultat, l’équipe s’est mise à travailler sur le projet tous les mardis après-midi à partir du mois de novembre 2018, entourée par plusieurs enseignants. Le professeur de technologie a mis la main à la pâte en mettant au point les QR codes nécessaires. « Et notre prof de mathématiques nous a montré comment coder sur un logiciel simple, Scratch, sur lequel il fallait entrer du script« , raconte Shayneze, qui n’a pas trouvé ça « si difficile. » L’équipe a aussi dû apprendre à présenter leur action en préparant des vidéos explicatives. « Tout le monde autour d’eux a joué le jeu« , se félicite Faustine Hanotteau, la tutrice de Shayneze.

Pour être retenus dans la sélection finale, l’équipe s’est rendue à Paris afin de présenter leur appli devant le jury de Science Factor à Paris. « Il y avait dix minutes de présentation à l’oral puis le jury nous a posé des questions. C’était vraiment stressant« , confie Shayneze, qui a visiblement fait très bonne impression. « Shayneze est très calme, très timide. Et pourtant j’ai été bluffée par sa présentation devant le jury« , se souvient sa tutrice.

Akin, Marie, Omar, Shayneze et leurs tuteurs lors de la présentation à Paris. Crédit photo: SCIENCE FACTOR

Une appli pour plusieurs handicaps

A la clé pour l’équipe gagnante, un accompagnement par la société Sopra Steria, spécialisée dans les services numériques. Elle pourra mettre au point une application développée à partir du prototype imaginé par Shayneze et ses camarades. « Cela pourrait servir à d’autres enfants de l’école bien sûr, mais aussi à des enfants d’autres établissements, ou même à des universités ou des maisons de retraite. Quiconque qui rencontre des difficultés d’orientation dans le temps ou dans l’espace pourrait s’en servir« , explique Faustine Hanotteau.

Si l’application va servir aux autres, elle a déjà beaucoup apporté à Shayneze. Depuis le début du projet, son quotidien a peu à peu changé. Dans le collège, elle apparaît régulièrement sur les écrans qui diffusent les actualités de l’établissement. « Depuis qu’on me voit sur les télés, je me fais plein de nouveaux copains. Il y a des camarades qui passent, qui nous proposent leur aide. » En plus d’apprendre les bases du code, la jeune fille a aussi développé de nouvelles compétences humaines. « J’ai découvert que je pouvais parler devant des gens que je ne connais pas. » Un projet qui a fait d’elle une véritable cheffe d’équipe. Même si pour l’instant, elle préfère s’amuser sur les applications Snapchat et Tik Tok, comme tous les autres adolescents de son âge.

Source SCIENCE ET AVENIR.

 

Comment la musique a sauvé la vie de Joachim, batteur au bagad de Landaul…

Joachim, 28 ans fait partie du bagad de Landaul.

La musique a toujours rythmé sa vie et lui même permis de se la réapproprier à la suite d’un grave accident de la circulation.

Comment la musique a sauvé la vie de Joachim, batteur au bagad de Landaul. Joachim Maevas / © E. Colin - France 3 Bretagne

« On m’a jeté un sort. Quand ma mère était enceinte de moi, un batteur du bagad est venu, il a pris son ventre et il a dit ‘tu seras batteur, tu seras batteur’ et la preuve ça a marché. » Joachim rigole en racontant cette histoire. « Je suis tombé dans la musique quand j’étais petit » ajoute-t-il. Un père et un oncle sonneur depuis 40 ans, une mère au saxophone, le jeune homme opte lui dès l’enfance pour les percussions et la caisse claire. Il intègre le bagad de Ronsed Mor, « la première catégorie était envisagée avant l’accident » explique son père.

« Le jour qui a changé ma vie »

Le 27 février 2008, Joachim et ses amis se rendent à une fête à pied. Ils longent une route. Alors qu’ils se trouvent à 500 mètres de leur destination, « la faute à pas de chance » lance-t-il, une voiture leur rentre dedans. Le choc est très violent. S’ensuivent deux années de coma. Un temps suspendu pour ses parents et ses soeurs qui se mettent à attendre. « Avec cet accident, j’ai perdu tout ce que j’avais acquis jusque là ».  

Le réveil du corps

« Après l’accident, j’ai été amené au centre de rééducation de Kerpape. J’avais constamment de la musique dans ma chambre, que l’on me mettait quand j’étais dans le coma. » Pendant toute sa convalescence, la famille, des musiciens, une art thérapiste à la harpe se relaient en effet au chevet de Joachim. Le bagad viendra même jouer au complet, l’aubade, sous sa fenêtre. Une scène improbable pour le personnel de Kerpape qui n’avait jamais vécu ça. Sa mère Ghislaine se rappelle « Son pronostic vital a été engagé pendant 10 jours. Puis pendant un an, nous avons été dans l’incertitude. » « La musique c’était pour le réveiller. »

« La musique franchement on peut dire qu’elle m’a sauvé la vie « (Joachim)

Personne ne saura jamais si toutes ces notes ont fait leur effet. Joachim se réveille pourtant au bout de deux ans.

Le jeune homme a toujours la musique collé au corps. Un corps qui lui a bien changé et ne réponds plus comme avant. « Je voulais absolument refaire de la musique, parce que c’était en moi. J’ai décidé de garder le même instrument qu’avant. La plus grande difficulté que j’ai eu au tout début, c’était de tenir les baguettes. J’avais ma main gauche qui était totalement paralysée. Au niveau des doigts, je n’avais plus la même dextérité. Je n’arrivais même pas à tenir un ballon dans les mains. » 

« Je joue pratiquement tous les jours sur un practice. La musique m’a permis de récupérer. »

Aujourd’hui et à 28 ans, Joachim vit seul. Il prend des cours de batterie avec un professeur particulier une heure par semaine et répète tous les dimanches avec le bagad de Landaul dont il fait désormais partie. En août prochain, il s’envole pour le Pays de Galles avec ce groupe et ses parents. Comme il le dit « la musique ne me quitte jamais. » 

Source FR3.

« Ce sont des gens que la société ne regarde plus » : on a suivi une aide à domicile au chevet de personnes dépendantes…

Edouard Philippe a promis, mercredi 12 juin, de présenter « des mesures favorisant le maintien à domicile » dans le prochain budget de la Sécu.

Les aides à domicile espèrent une revalorisation de leur profession.

Laura Léon nettoie la salle de bain d'une personne dont elle s'occupe, le 17 mai 2019, à La Ferté-Bernard (Sarthe).

Chaque camion qui passe plonge la cuisine dans l’obscurité. Affairé au-dessus de l’évier, Gilbert Piédalu ne prête guère attention à ces rayons de soleil branchés sur courant alternatif. D’un geste mécanique, l’ancien éleveur laitier saucissonne une baguette de pain dans un vieux seau. « Du pain perdu pour les poules et les lapins du jardin », explique-t-il poliment. Il a la tête ailleurs. Le sujet de ses tourments se trouve juste à côté, dans la petite salle de bains de sa maison de Cherré (Sarthe).

Sa femme, Paulette, 78 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Comme tous les matins, hors dimanches et fêtes, elle reçoit la visite d’une aide à domicile pour l’accompagner dans sa toilette. Le renfort de Laura Léon est bienvenu pour le mari de 84 ans, écrasé par la peine et un brin dépassé par les événements. « On accepte parfois mieux l’aide d’autrui, souligne-t-il. Quand c’est moi qui lui dis qu’elle a mis son maillot à l’envers, elle fait que rouspéter… »

Chaque jour, en France, des centaines de milliers de personnes dépendantes bénéficient de l’assistance de professionnels de l’aide à domicile. Ce secteur, d’une importance cruciale dans un pays vieillissant, est sous tension. « Les difficultés de recrutement sont considérables, les conditions de travail difficiles, l’absentéisme très élevé et les accidents du travail record », alerte le rapport de la « concertation grand âge et autonomie » rendu à la ministre de la Santé, fin mars, en vue d’une réforme à la fin de l’année. « Mais l’aide à domicile, c’est aussi un très beau métier », insiste Laura Léon, que nous avons suivie pendant une journée dans le secteur de La Ferté-Bernard.

Laver les corps, soigner les cœurs

Officiellement, l’intervention chez les Piédalu, programmée de 8 heures à 8h30, consiste en trois tâches : un change, une aide à la toilette et une aide à l’habillage. Laura Léon ne s’arrête pas à ce programme. « On est là pour aider des personnes, pas pour accomplir des tâches », résume-t-elle d’une voix décidée. Dans l’intimité de la salle de bains, la jeune femme de 31 ans, soigneusement maquillée, stimule son aînée, l’implique dans sa toilette, lui demande de se laver elle-même le visage. Maintenir un rapport au corps, plutôt que déposséder et infantiliser.

Si je fais tout à la place des gens, c’est plus facile et je gagne dix minutes. Mais je ne suis pas là pour ça. Laura Léon, aide à domicileà franceinfo

Après une formation de dix mois, Laura Léon a obtenu son diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale en 2014. Elle en a gardé « des valeurs » et un jargon. Quand elle aide Paulette Piédalu à enfiler son pull, elle fait « de l’éducation à l’habillage ». Quand elle discute avec elle, elle « relationne ». Elle a aussi un faible pour la « communication non verbale », qui lui permet de « relationner » avec les personnes privées de la parole.

Pendant la toilette, l’aide à domicile questionne la retraitée sur le jour de la semaine et prend des nouvelles de sa famille. « En faisant ça, je teste sa mémoire et je mesure son intérêt pour ses proches. » De retour dans la cuisine, la discussion s’oriente sur les peurs de la septuagénaire, persuadée que cette maison, qu’elle occupe depuis 24 ans, n’est pas la sienne. Il faut rassurer, ne pas brusquer. Parfois, rien ne sert de raccrocher à une réalité devenue trop angoissante.

Régulièrement aux prises avec Alzheimer, Laura Léon garde le souvenir d’une autre femme, en pleurs, qui l’avait un jour conduite dans sa chambre. « Elle me montre une gaufre, qu’elle a posée devant un homme en photo dans un magazine. Cette femme, pleine d’amour, pleure parce qu’il ne mange pas la gaufre. La confronter au réel serait trop violent. J’entre dans son jeu, en lui disant d’attendre un peu. En plus, l’homme de la photo sourit, il est content de cette attention. Rassurée, elle accepte d’aller s’habiller. J’en profite pour enlever la gaufre ; elle n’y prêtera plus attention. »

Un rythme « éreintant »

En apparence, l’ambiance est plus légère chez Marcel Patault. Cet habitant de Cherré, amateur de chasse et de pêche, accueille Laura Léon avec un beau sourire et un fond d’accordéon. « On prend un café ? » lance-t-il. « Pas question de changer nos habitudes ! » répond-elle, pour le plus grand plaisir de son hôte. Chaque semaine, l’ancien cultivateur de 87 ans fait appel à l’association ADMR de La Ferté-Bernard pour deux heures de ménage, prises en charge à 50%, qui lui coûtent 123 euros par mois.

« L’entretien ménager aide à prévenir les maladies », avance Laura Léon, en ajustant ses lunettes violettes. Marcel Patault, lui, y voit surtout un remède à la solitude. Ce n’est pas le vrombissement de l’aspirateur qui va l’empêcher de papoter. Sous son pull à col en V et sa chemise boutonnée jusqu’en haut se cache un « grand émotif », selon l’auxiliaire de vie sociale.

Le jovial octogénaire fond en larmes à l’évocation de sa femme de 86 ans, qui souffre de la maladie de Parkinson. La maison de retraite où elle vit depuis deux ans coûte 2 124 euros par mois, bien plus que la pension de 1 600 euros que se partage le couple. « Je suis en train de bouffer la cabane », se désespère le mari. Il dit avoir fini de puiser dans les économies de son épouse et n’avoir que de quoi « tenir deux ans et demi » avec les siennes. En mimant de se trancher la gorge, il prévient :

Moi, il faut pas m’enfermer en maison de retraite, plutôt avaler mon bulletin de naissance !Marcel Patault, retraitéà franceinfo

Durant sa formation, Laura Léon a passé un mois et demi dans une maison de retraite. « C’était du travail à la chaîne, chronométré, se souvient-elle. On entrait dans la chambre pour la toilette, on ouvrait les volets, la personne n’avait pas le temps de se réveiller, il n’y avait pas d’attention au bien-être. » Elle a trouvé son compte dans le secteur de l’aide à domicile, qui permet « plus d’écoute et de participation ».

Ces deux dernières années, la Sarthoise à la frange brune a pourtant connu des conditions de travail « horribles », avec des heures supplémentaires à la pelle, faute de personnel. « Ce n’était plus un plaisir, cela devenait éreintant, décrit-elle. On perdait en patience chez les gens, on devenait irritable. » Il y a quelques semaines, une embauche et le retour d’arrêt maladie d’une collègue ont permis de retrouver un rythme plus supportable. Ses journées s’étendent généralement de 8 heures à 19h15, avec un week-end travaillé sur deux.

Aide à domicile 24 h/24

Ce vendredi, le planning de Laura Léon prévoit une pause déjeuner de près de trois heures. L’occasion de se ressourcer à la maison ? Plus ou moins. Dans l’appartement qu’elle loue près de la gare de La Ferté-Bernard, l’aide à domicile retrouve son mari, Christopher. Cet ami d’enfance, qu’elle a épousé en 2012, est devenu chauffeur de car. Mais depuis qu’on lui a diagnostiqué des troubles bipolaires en 2017, il ne travaille plus.

Tout en préparant des pâtes au poulet et aux champignons, la tonique trentenaire aux cheveux bouclés s’enquiert du rendez-vous chez le psychologue de son époux, prévu l’après-midi. Epuisé, il ne s’y rendra pas et restera au lit. « Cette maladie est notamment marquée par des phases de fatigue intense, avec des angoisses et un repli sur soi », explique Laura Léon.

Chez elle, l’auxiliaire de vie sociale retrouve des problématiques connues. « Avec la maladie, les gens se renferment, ils développent une peur de l’extérieur et des regards, détaille-t-elle. On est là pour qu’ils osent à nouveau sortir et conservent un lien social. » Son expérience professionnelle l’aide à accompagner son mari, même si elle y « laisse des plumes ».

Dans le couple, on devient plus aidant que conjoint. Il ne faut pas trop déborder.Laura Léonà franceinfo

Et si elle faisait elle-même appel à une aide à domicile ? « Je n’ai jamais pensé à le demander, reconnaît-elle. Accepter une présence extérieure dans la maison serait difficile pour mon mari. » Au travail, elle a connu des aidants familiaux qui peinaient à « lâcher du lest ». « C’est vrai que ce sont souvent eux qui savent ce qui est le mieux pour le malade. On doit les rassurer, se montrer à l’écoute de leurs conseils. »

Jusqu’ici, Laura Léon n’a guère pu profiter de son temps partiel à 80%, qui devait lui permettre d’accompagner son mari. Cette année, avant l’embauche d’une nouvelle collègue, elle a déjà cumulé 75 heures supplémentaires en quatre mois. L’an dernier, elle avait fini sur un total de 120 heures sup’. « Du travail pour rien, car les heures payées en plus à la fin de l’année pèsent sur le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH) de mon mari. Au final, on n’y gagne rien. » Aujourd’hui, le couple vit avec 750 euros d’AAH et 1 220 euros de salaire net par mois.

Former pour mieux accompagner

Il est 13h45, la journée de travail redémarre. Direction Boëssé-le-Sec, un village à une dizaine de kilomètres de La Ferté-Bernard. Laura Léon est attendue devant une maison, coincée entre une ligne de TER et une départementale sinueuse, où attend un taxi. Elle y retrouve un préadolescent, trisomique et sourd, de retour de sa matinée dans un institut médico-éducatif du Mans. Au programme, jusqu’à 17h30 : jeu sur les couleurs, piscine à balles, goûter, entretien de la chambre, mais aussi repassage, « pour soulager la mère et lui permettre, le week-end, d’avoir du temps pour ses autres enfants ».

Laura Léon se rend chez un de ses bénéficiaires, le 17 mai 2019, dans la Sarthe.
Laura Léon se rend chez un de ses bénéficiaires, le 17 mai 2019, dans la Sarthe. (YANN THOMPSON / FRANCEINFO)

Vient le moment de rentrer à La Ferté, pour une demi-heure auprès d’un homme atteint de la maladie de Parkinson. Il faut le changer, lui prodiguer une toilette intime, le mettre en pyjama et l’amener à son fauteuil pour le repas. « Il y a un gros travail de prévention des chutes avec lui », souligne Laura Léon.

Enfin, à quelques centaines de mètres de là, 45 minutes pour une toilette intime et une aide au déshabillage d’une femme dialysée, hémiplégique à la suite d’un AVC. Dans cet appartement enfumé, où elle vit avec l’un de ses fils, la bénéficiaire tient tête à Laura Léon. Bougonne, elle refuse de se lever de la chaise et zappe entre W9 et France 2. Plongé dans sa collection de vignettes Panini, son fiston, jeune adulte en surpoids, lève la tête et lui confisque la télécommande pour la convaincre de filer.

A chaque situation, l’auxiliaire doit s’adapter et improviser. Sérieuse avec les uns, taquine avec les autres.

On est comme des comédiens. D’une maison à l’autre, on ne va pas donner la même chose.Laura Léonà franceinfo

Mais jusqu’où donner ? « Madame Léon doit veiller à ne pas trop s’impliquer, pour garder du recul, souligne sa responsable de secteur, Samantha Eloy. A trop s’investir, on risque de vouloir tout résoudre soi-même, au lieu d’alerter et de faire intervenir d’autres acteurs. » Pour le reste, la salariée est saluée pour sa « très bonne analyse des situations », sa « compétence reconnue en matière d’accompagnement » et sa « participation » en interne. C’est aussi « une vraie bonne personne ressource », régulièrement appelée à encadrer de nouvelles recrues.

Ces qualités lui ont valu d’être intégrée à une « brigade » départementale de l’ADMR, qui vient ponctuellement en aide aux professionnelles confrontées à des difficultés. « Dans le cas d’un monsieur qui était très crispé lorsqu’il était transféré au lit, on s’est rendu compte que la salariée ne lui parlait pas, pas un mot, rapporte Laura Léon. Moi, je dis ce que je fais et les gens se détendent. Parfois, porter le regard sur eux suffit. Ce sont des gens souvent vieux, pas beaux, que la société ne regarde plus. »

Certaines salariées sont uniquement dans l’action, et pas dans le relationnel.Laura Léonà franceinfo

Mercredi 12 juin, le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé qu’un projet de loi réformant le secteur de la dépendance serait présenté « à la fin de l’année ». Avant cela, « des mesures favorisant le maintien à domicile » seront intégrées au prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Laura Léon réclame un vaste plan de formation. De nombreuses aides à domicile n’ont en effet aucune qualification, ce qui nuit à la qualité des services et génère des accidents de travail. La jeune Sarthoise souhaite aussi une revalorisation du métier, qui peine à susciter les vocations. « Une fois, trois jours après avoir signé un CDI, une fille est partie en disant qu’elle gagnait plus en restant chez elle. »

L’auxiliaire de vie sociale pense aussi aux allocations accordées aux personnes dépendantes, parfois trop maigres pour une bonne prise en charge. « Il faut plus de moyens, plus de matériel et plus de lien social », énumère-t-elle. Dans quelques années, c’est la question du maintien à domicile de ses propres parents qui risque de se poser. « Je ne les vois pas en maison de retraite », prévient-elle, alors que sa journée touche à sa fin. Il est 19h15 et le week-end débute. Le programme de Laura Léon est vite vu : elle travaille.

Source FRANCE BLEU.

Saint-Étienne : quand handicapés et non-handicapés partagent une même colocation…

Une colocation inédite à Saint-Étienne est inauguré ce lundi. Depuis six mois, des jeunes adultes trisomiques cohabitent dans une « Maison de Vie et de Partage ».

Il y en a seulement deux en France et c’est l’association Parm qui est à l’origine de ce beau projet.

Une maison de vie et de partage est ouverte depuis janvier 2019 à Saint-Etienne

Saint-Étienne, France

En plein cœur de Saint-Étienne, rendez-vous dans le quartier de l’Hôtel de ville dans un immeuble refait à neuf par la Fondation Pour le Logement Social. Cuisine à l’américaine, salon aux multiples canapés, télé, salle de jeux. Dans ce foyer collectif, huit jeunes adultes trisomiques cohabitent. 

Ce projet est né en janvier 2019 grâce à l’association Parm et sur la demande des parents de ces adultes autonomes. Il y a en a deux en France, dont une à Versailles. « Le but c’est qu’il se sentent comme à la maison, ils font leur vaisselle, préparent leurs plats, ce n’est plus comme chez papa, maman !« , précise la directrice de la maison Anne Berger.

Les activités sont nombreuses et permises par des bénévoles, des retraités, des étudiants qui se relaient au quotidien. Il y a aussi, deux salariés présents de 6h à 22h tous les jours pour aider aux tâches quotidiennes.

Autonomie renforcée, solitude oubliée

Au-delà du foyer collectif,  il y a aussi des studios individuels où vivent des étudiants valides mais aussi des adultes handicapés. Ombeline, jeune femme trisomique de 28 ans, a choisi de quitter son appartement en centre-ville pour ne pas être seule. « Je sors voir mes amis, je vais à la médiathèque, je fais pleins d’activités et surtout, ici, je rencontre beaucoup de monde et ça me fait plaisir« , se réjouit-elle.

Ombeline vit dans un appartement individuel au sein de la maison de vie et de partage. - Radio France

Créer du lien social, avoir une vie « comme tout le monde« , c’est ce que souhaitent les parents de ces jeunes handicapés. Alain et Christine sont les parents d’un jeune trisomique de 21 ans. « . C’est important de savoir qu’il aura son centre de vie à lui où il se sent bien et qu’_il peut continuer à évoluer dans ce qu’on lui a appris« .

« L’objectif c’est de les ouvrir sur la vie extérieure » – une maman d’un jeune trisomique

Cela marche plutôt bien. Pour Anne Berger, les progrès sont notables : » ils sont capables d’acheter le pain tout seul, faire leur courses, l’objectif c’est de les ouvrir sur la vie extérieure« , ajoute-t-elle.

À Saint-Étienne, cette maison de vie et de partage concerne des adultes handicapés, mais d’autres projets sont en cours ailleurs en France, par exemple pour reloger des familles de réfugiés.

Source FRANCE BLEU.

Trois Alsaciens utilisent un Segway pour créer un fauteuil roulant tout terrain…

Parce que se déplacer en fauteuil roulant classique relève souvent du défi, trois Alsaciens ont bricolé pendant des années pour customiser un gyropode et créer un fauteuil roulant tout terrain : ils ont même prévu des roues pour la neige et le sable.

Trois Alsaciens, Pascal Grimm (ici), Arnaud Niederst et Franck Koffel, créent ensemble un fauteuil tout terrain pour handicapés à partir d'un gyropode.

Gerstheim, France

Un Segway adapté aux personnes handicapées. Imaginez : un gyropode, cette sorte de plateau avec deux grosses roues, motorisé, qui permet d’avancer sans effort. Un engin prisé des touristes. Trois Alsaciens ont eu l’idée de le transformer en un fauteuil roulant super compact, qui se stabilise tout seul, pour pouvoir se déplacer de façon plus autonome. Un fauteuil roulant tout terrain en somme, que ce soit sur des pavés, des chemins à la montagne ou même sur le sable, ce que les fauteuils roulants classiques ne permettent pas.

Une sorte de handi-gyropode haute couture né dans un petit atelier à Gerstheim. Les créateurs ? Pascal Grimm et Arnaud Niederst, tous deux anciens mécaniciens-ajusteurs, et Franck Koffel, qui était carrossier. Ils se rencontrent en centre de rééducation après avoir perdu l’usage de leurs jambes. Une vidéo sur Youtube d’un segway bricolé les inspirent. « Des Américains amputés après la guerre du Koweït. Ils ont pris un Segay, en posant juste un caisson et on les a vu sauter dessus en utilisant le guidon. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire« , raconte Pascal Grimm. Ils trouvent un modèle adapté aux personnes épileptiques en Allemagne et commencent à bricoler dessus.

Les trois amis se retrouvent dans le garage de Pascal à Gerstheim en 2011 pour faire test sur test, « On doit en être à la version 5 ou 6 » confie Pascal Grimm. Ils commercialisent aujourd’hui ce modèle : E-ROOL. « Il ne nécessite qu’une main pour piloter. On est en équilibre sur les deux grandes roues, le système gyroscopique calcule tout le temps cet équilibre et c’est lui qui vous permet de passer un pavé, peu importe qu’il fasse un ou trois centimètres. » Ce gyropode est adapté pour divers handicaps : paraplégie, tétraplégie légère, sclérose en plaque avancée, hémiplégie, amputation d’une ou deux jambes.

Un fauteuil commercialisé sans but lucratif

Deux fois plus léger qu’un fauteuil motorisé classique, ce gyropode peut même aller sur du sable ou de la neige grâce à une deuxième set de pneus.  Les trois Alsaciens ont créé une association, Paramove, pour commercialiser sans but lucratif leur gyropode, « On ne l’a pas fait pour gagner de l’argent, pour s’enrichir. On a du temps donc on fait ça pour aider les gens. Un industriel mettrait deux jours à le fabriquer, nous il nous faut quatre à six semaines » explique le plus bricoleur, Pascal Grimm.

Conçu pour durer, cet handi-gyropode alsacien est livré avec tout le nécessaire à entretien dont cette petite caisse à outils. - Radio France

Il faut quand même compter entre 13 et 16 000 euros. « La plupart des fauteuils roulants sont fabriqués par des industriels. Là, ça a vraiment été pensé par des personnes concernées puisque nous sommes nous-mêmes en fauteuil. Aucun fauteuil roulant industriel ne vous proposera un pose guidon pour le retirer ou un support pour mettre une bouteille, nous, on a intégré tout ça et on a conçu nos modèles pour durer » affirme Arnaud Niederst, le président de l’association. Les amis alsaciens ne vendent leurs gyropodes customisés qu’aux personnes qui se déplacent, c’est du sur-mesure.

Des gyropodes sur mesure

Richard est d’ailleurs en séance d’essayage, paraplégique depuis 28 ans, il a fait le déplacement depuis la Drôme : « J’ai une vie de famille, il y a beaucoup d’endroits dans la vie où c’est pas du tout accessible : on veut aller au bord d’un lac, à la plage ou simplement visiter un village médiéval avec des pavés, faire ça en fauteuil roulant, c’est juste impossible. Les petites roues se plantent entre les pavés et on est bloqué. Là, c’est la liberté ! » explique-t-il en tournant sur lui même avec son gyropode gris flambant neuf.

Ici Arnaud Niederst (g.), Pascal Grimm (dr.) et leur client du jour, Richard derrière son gyropode sur mesure. - Radio France

Le client se projette : « J’imagine déjà aller chercher le pain parce que j’habite à 600 mètres de la première boulangerie et qu’en fauteuil on se dit que ça ne fait pas très loin mais c’est 600 mètres aller et retour, où est-ce qu’on met le paquetage, etc. J’imagine ça vraiment au quotidien, plus qu’un loisir » détaille Richard qui a obtenu le financement quasi intégral de son E-ROOL par la Maison départementale des personnes handicapées de la Drôme. En finir avec les douleurs au dos et au bras à cause du fauteuil roulant manuel, c’était d’ailleurs l’idée de départ de Pascal Grimm : « Avant, on rentrait de balade parce que Monsieur avait mal, maintenant on rentre parce que Madame en a marre » sourit le Bas-Rhinois.

Une quinzaine d’E-ROOL ont été livrés pour le moment, de la Bretagne jusqu’au nord de l’Allemagne en passant par la maison de la nature à Boult-aux-Bois dans les Ardennes, qui espère ainsi ouvrir ses sorties aux personnes en situation de handicap.

Il est possible de contacter les concepteurs alsaciens sur leur page facebook.

Source FRANCE BLEU.

Cliniques, centres de santé, téléconsultations… ces alternatives aux urgences saturées…

Trop de patients se pressent quasiment par réflexe à l’hôpital public.

Pourtant, il existe d’autres solutions rapides et efficaces.

22 millions de consultations chaque année et des urgences qui explosent. Comment l’éviter ? Et surtout comment être pris en charge sans subir l’engorgement ? Ce vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une enveloppe de 70 M€ pour financer, dès le 1er juillet, une prime de 100 € nets par mois aux personnels des urgences (hors médecins), 15 M€ servant à l’embauche dans les services en surtension. Pas de quoi renverser la vapeur, à peine de quoi calmer la crise sociale qui gronde.

Car plusieurs difficultés font obstacle à une fluidification des urgences. D’abord, à raison de 250 € payés par l’Assurance maladie par consultation, les directions des hôpitaux n’ont pas intérêt à pousser vers la sortie les patients qui peuvent attendre. Ensuite, le 15, numéro unique d’appel, a souvent pour réflexe d’envoyer les patients à l’hôpital. Enfin, « Bien que l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, l’ait recommandé en 2018, rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG-France, le gouvernement ne se décide pas à créer le 116-117, numéro unique pour les consultations non programmées en ville ». Selon lui, il faut favoriser le passage devant le médecin traitant. « 80 % des consultations aux urgences se font aux heures d’ouverture de nos cabinets… ».

Moins de temps d’attente, des urgences soulagées et des économies pour la Sécu

En attendant, il existe déjà des solutions. Peu le savent mais aux urgences privées, souvent fluides, les patients ne déboursent rien. Plusieurs centres de santé sont aussi dotés de « services de consultations sans rendez-vous », des urgences qui ne disent pas leur nom. Sans oublier les 100 maisons médicales de garde, réparties sur tout le territoire, qui assurent la permanence des soins. Enfin, il ne faut pas négliger les plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui permettent de dénicher des rendez-vous au dernier moment chez un médecin.

Enfin, de plus en plus de start-up proposent des téléconsultations en ligne. Selon leur nouvelle fédération, Les entreprises de télémédecine, elles sont déjà une quarantaine. Mais attention : l’Assurance maladie ne prend en charge que si le parcours de soins est respecté. Nombre de plateformes ont donc passé des accords avec des complémentaires santé pour qu’elles « offrent » ce service. C’est le cas, de Qare ou de Mesdocteurs.com par exemple. « 20 millions de personnes sont éligibles à notre téléconsultation 24h/7j, sans frais. La mise en relation avec un médecin se fait en une minute, assure Marie-Laure Faillard, directrice générale de Mesdocteurs.com

Favoriser ces solutions permet de faire coup triple : moins de temps d’attente, des urgences hospitalières soulagées et de très substantielles économies pour l’assurance maladie. Une autre urgence.

Source LE PARISIEN.

Tony Moggio a traversé le golfe de Saint-Tropez en «fauteuil flottant»…

Devenu tétraplégique, l’ex-rugbyman Tony Moggio a parcouru 4 km en 3 h 30 à la force des épaules.

Il avait prévu de le faire en quatre ou cinq heures. Mais Tony Moggio, un ancien rugbyman devenu tétraplégique après un match, n’a mis que 3 h 30 pour relier, à la nage, les ports de Sainte-Maxime et Saint-Tropez (Var). Son défi : parcourir 4 km en pleine mer et sans escale. Pari réussi.

« Je suis paralysé des quatre membres après un accident sur un terrain en 2010. Je nage grâce à mes épaules qui font réagir mes bras dans l’eau et les entraînent. J’ai aussi des palmes de mains qui m’aident à avancer », raconte-t-il. Pour cela, Tony a utilisé un fauteuil en aluminium léger, muni de quatre flotteurs. « Je fais ça pour prouver que rien n’est impossible, aussi bien pour un valide que pour un handi. J’ai nagé plus de 130 km depuis le début de mon entraînement. Ça a payé ! »

Il s’était promis de traverser ce golfe qu’il aime tant, malgré ses 49 % de souffle en moins depuis son accident. Et, pour une fois ici, ce n’était pas les yachts que les vacanciers regardaient sur l’eau, mais bien un homme, qui réalisait son rêve. « Je voulais également prouver qu’un grand blessé du rugby peut toujours relever des défis. Mon association Tous pour tous a d’ailleurs cette ambition : encourager les challenges pour les handis. Montrer que tout continue. La preuve. »

Source LE PARISIEN.

Saint-Nicolas-de-Port – Pour que le handicap n’interdise pas les vacances…

Avec plus de 450 salariés mobilisés, l’Association Services Loisirs Vacances (ASLV) Tourisme Adapté se prépare à emmener plus de 1.000 personnes souffrant de troubles psychiques et polyhandicapées en vacances.

Une soixantaine de destinations sont programmées en juillet et en août.

 Lindsay et Guillaume préparent les jeux et tout le matériel pédagogique pour les 1 000 vacanciers sur le départ.   Photo ER /Jean-Christophe VINCENT

À quelques jours des grandes vacances, l’activité bat son plein au siège de l’Association Services Loisirs Vacances (ASLV) Tourisme Adapté, rue des Clairons, à Saint-Nicolas-de-Port. Tandis qu’Elodie prépare les sacs de médicaments destinés aux vacanciers devant suivre un traitement, dans un autre espace de stockage, Guillaume et Lindsay sont affairés à recenser les bouteilles d’eau, les jeux, et tout le matériel pédagogique qui seront emportés avec les vacanciers.

Destinations choisies

Comme chaque année, avant l’été, toutes les forces vives de l’ASLV, association présidée par Bernard Gombert et dirigée par Françoise Vandenbussch, sont mobilisées pour organiser les séjours de 1 000 adultes et enfants souffrant de troubles psychiques ou polyhandicapés.

« L’ASLV possède l’agrément VAO (Vacances adaptées organisées) »

souligne Françoise Vandenbussche.

« Dans ce cadre, nous organisons des séjours à chaque période de vacances scolaires pour nos adhérents, âgés de 4 à 77 ans. Ces séjours durent une à trois semaines et sont proposés en France et à l’étranger, en Europe principalement. Nos adhérents reçoivent dans l’année deux catalogues faciles à lire et à comprendre dans lesquels ils peuvent choisir parmi près de 80 destinations en fonction de leurs préférences (montagne, mer, campagne, ville nature), et, surtout, en fonction de leurs besoins. Nous développons des séjours spécifiques avec un accompagnement renforcé pour des personnes en situation de polyhandicap ou de jeunes autistes porteurs de troubles du comportement. »

Accompagnateurs recrutés jusqu’au 27 juillet

Prenant en compte la vie quotidienne, la vie sociale et comportementale, ainsi que l’autonomie de ses adhérents, l’ASLV-Tourisme Adapté porte une attention toute particulière à la relation humaine et à l’animation proposée pour que les vacances se déroulent dans une ambiance festive.

« L’association emploie une cinquantaine de salariés à temps plein à l’année dont une quinzaine au siège », explique Mathias Mercier, en charge du recrutement. « Mais pour accompagner nos adhérents pendant les vacances, nous faisons appel à 450 salariés supplémentaires, essentiellement des saisonniers, qui s’ajoutent à 70 bénévoles mobilisés pour les temps forts de l’année. En fait, nous recrutons du personnel d’animation et des accompagnateurs toute l’année parmi des personnes âgées d’au moins 18 ans, émanant principalement du secteur médico-social, professionnels ou étudiants, mais aussi venant de disciplines diverses ou ayant été sensibilisées au handicap mental dans leurs activités, leur entourage ou leur parcours. Le processus de recrutement impose à chaque nouveau candidat une journée d’information et de sensibilisation, un entretien individuel et un stage pratique d’une journée. Jusqu’au 27 juillet, les personnes intéressées peuvent candidater  ».

Dès juillet, les vacanciers et leurs animateurs prendront la direction de Munster, Cornimont, et Mittelwihr. D’autres destinations au bord de la mer sont programmées en août, en France, en Espagne, en Italie…

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap : ces Français exilés en Belgique…

764 adultes et 135 enfants handicapés du Grand-Est sont pris en charge en Wallonie.

150 viennent de Meurthe-et-Moselle mais ils sont nombreux à passer la frontière en provenance de la Meuse, des Ardennes et de Moselle.

À Virton, un centre où 73 % des résidents sont Français nous a ouvert ses portes.

Dans cette institution de Virton (Belgique), 59 des 80 pensionnaires sont Français.  Photo RL /Alain MORVAN

Dans la grande salle du bâtiment direction, les résidents installent la table du repas de midi en écoutant la radio qui crache du Gilbert Montagné s’égosillant sur la chanson On va s’aimer. Christian, petit bonhomme aux cheveux gris, avance avec son déambulateur et vient vous serrer la main. « Ah Christian ! ça va, aujourd’hui ? », lui lance Vinciane Cabolet, la directrice du centre d’accueil pour handicapés Le-Fourneau-David-Les-Iris. « Christian ? C’est mon premier Français. Nous venions de créer notre hébergement. C’était le 7 février 1986 ».

Le flux n’a pas cessé depuis 33 ans

Depuis 33 ans, le flux n’a pas cessé : faute de place en France, les familles d’handicapés se tournent vers la Wallonie. Au 31 décembre 2017, selon les chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS), 764 adultes du Grand-Est font partie de ces exilés médicaux en Belgique. À Virton, 59 des 81 adultes handicapés qui fréquentent l’hébergement et l’accueil de jour sont originaires de Meurthe-et-Moselle, Meuse, Ardennes et Moselle. La famille de Christian est de Jametz (55). Celle de Daniel, de Nancy. « Venez, je vous montre l’arbre qu’on a réalisé tous ensemble », propose celui qui vit ici depuis 25 ans. « Là, on a même pris des pièces de puzzle qu’on a collées », poursuit le quinquagénaire au tee-shirt vert.

45 nouvelles places en Belgique

Au centre de la petite commune belge sans âme, Le Fourneau-David a colonisé une rue entière, entre service résidentiel et accueil de jour. Dans les mois à venir, 45 nouvelles places vont ouvrir ici. « Nous avons 10 Français en attente et entre 30 et 35 Belges. La demande est très forte », remarque Vinciane, la directrice. Dans la salle de gym, Matthieu, de Bar-le-Duc, s’exerce sur un vélo d’appartement sous l’œil de la kiné. « Au fait, je ne vous ai pas dit M’sieur mais j’ai une copine ! Et vous l’avez vue, en haut. Elle s’appelle Emilie et faisait des collages », s’enthousiasme le jeune homme. « Ce sont des vies entières qui se déroulent ici entre nos murs. Les couples, les ruptures, les départs », souffle une éducatrice.

50 places en Meurthe-et-moselle

Face à cet exil massif et durable des handicapés vers la Belgique, une expérimentation a été lancée à l’automne 2018 par la ministre Sophie Cluzel en France et notamment en Meurthe-et-Moselle avec une cinquantaine de places en cours de création. La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a conduit une étude et adressé un courrier d’information sur la démarche de retour. 136 courriers ont été envoyés entre octobre 2018 et mars 2019. 26 personnes ont accepté la démarche et 38 ont refusé. Les besoins de quinze familles ont été évalués et deux retours sont imminents. « On est confrontés partout aux mêmes problèmes : nos résidents vieillissent et leurs familles aussi. C’est de plus en plus compliqué. On jongle avec les moyens, qui sont parfois un peu limités. Ici, le prix de journée par handicapé, varie d’un département français à l’autre et n’a pas été revalorisé depuis 2014 », regrette Vinciane Cabolet. Elle est bien au courant du mouvement de retour des Français dans leur pays, mais refuse de commenter. Certains disent en Belgique que les cas les plus lourds resteront en Wallonie quand la France reprendra les cas les plus légers…

Source  LE REPUBLICAIN LORRAIN.

Ivre, il moleste son père en fauteuil roulant…!

Alcoolique notoire, ce quinquagénaire du Lunévillois, déjà condamné sept fois pour des conduites en état d’ébriété mais aussi pour avoir frappé sa mère, a bousculé cette fois son père.

Il écope de neuf mois ferme, avec mandat de dépôt.

Ivre, il moleste son père en fauteuil roulant

« C’est un peu le trou noir. J’avais pris mon médicament pour la journée, comme d’habitude, mais j’ai quand même eu envie de boire… » Ce vendredi, Stéphane, 50 ans, sait qu’il est dans de sales draps. Le 2 mai dernier, la police est intervenue au domicile de ses parents, à Chanteheux.

« C’est votre mère qui a appelé », souligne la présidente, « vous veniez de violenter votre père ». Un parent handicapé moteur, qui se déplace en fauteuil roulant. « Vous avez tenté de lui mettre une gifle, il l’a esquivée, mais, ensuite, vous l’avez bousculé. »

Un caméra-piéton cassée lors de l’interpellation

Stéphane, une fois de plus, était ivre : 1,18 mg/l d’air expiré, soit plus de deux grammes dans le sang. Et, quand il a été interpellé, alors qu’il était réfugié sous sa couette dans sa chambre, il s’est rebellé. Il a cassé au passage la caméra-piéton d’un fonctionnaire, dispositif qui permet de filmer une intervention en direct.

« Je suis un mec bien d’habitude. »

Stéphane, prévenu

Placé en garde à vue, l’homme a vu le parquet mettre immédiatement certaines peines à exécution. Car le casier est chargé : douze mentions dont sept pour des conduites en état d’ébriété… « Et, en novembre dernier, vous avez été condamné pour des violences sur votre mère », relève la présidente. « Pareil, là, j’avais picolé… Je suis un mec bien d’habitude. » « Et vous aviez d’ailleurs l’interdiction de vous rendre au domicile de vos parents », poursuit la magistrate.

« On ne peut pas résumer une personnalité à la lecture d’un casier », assure le procureur, « mais celui du prévenu porte les germes de cette affaire. C’est la chronique d’un désastre annoncé. » Jugement : 8 mois ferme, avec mandat de dépôt, et révocation d’un sursis à hauteur d’un mois.

Source EST REPUBLICAIN.