L’Allemagne développe l’habitat autogéré… Alternative à l’Ehpad…

Fédéralisme oblige, il n’existe pas de modèle unique en Allemagne pour prendre en compte la dépendance.

Colocations accompagnées et habitat participatif, les formes alternatives se développent néanmoins.

L’Allemagne développe l’habitat autogéré.

«Par sa démographie, la thématique du vieillissement est centrale en Allemagne », constate Anne Labit, sociologue à l’université d’Orléans et co-fondatrice de Hal’âge, une association qui développe et soutient les démarches d’innovation sociale au croisement de l’habiter et du vieillir.

Dans la loi allemande sur l’assurance soin, le principe des soins au domicile est prioritaire sur l’entrée en établissement depuis 1994, et l’aide sociale permet à chacun de rester à domicile si la solution ne coûte pas plus qu’un séjour en établissement.

Pas de modèle unique

Sur son site, le ministère fédéral de la famille, des seniors, des jeunes et des femmes recense, à égalité, les établissements médicalisés, les résidences services et les logements-foyers, les colocations accompagnées et l’habitat participatif.

« Chaque forme répond à des situations et des aspirations singulières », affirme le ministère. Chaque région fixe le cadre réglementaire de fonctionnement des établissements et services (taux d’encadrement, niveau de formation des salariés, forfaits types pour l’aide et le soin au domicile), il n’y a donc pas de modèle économique unique d’accueil et d’accompagnement des personnes âgées. Les tarifs et les restes à charge varient d’une région à l’autre.

Alternative à l’Ehpad

Une raison qui explique peut-être le développement des formes alternatives d’habitat prenant en compte le vieillissement. « L’habitat groupé autogéré des personnes âgées apparaît comme une bonne solution, aussi bien en termes économiques, pour réduire les dépenses publiques liées au vieillissement, que sociaux grâce à la qualité du vieillir qui privilégie l’autonomie de la personne et la solidarité collective », explique Anne Labit.

La chercheure rapporte l’exemple de la villa Emma, initiée à partir de la coopérative d’habitants Amaryllis dans la périphérie de Bonn. Soutenu par la ville, le Land Nordrhein-Westfalen et l’État, cet habitat alternatif à l’institution médicalisée accueille, depuis 2011, treize personnes entre 22 et 90 ans, valides ou handicapées, ayant besoin de soutien et de soins réguliers ou pas.

Les onze logements sont adaptés au handicap et cinq sont sociaux. Le loyer s’élève à 9,60 euros/m2 pour le privé et à 5,10 euros/m2 pour le locatif public. S’y ajoutent 2,30 euros/m2 pour les salles communes et 2 euros/m2 pour le chauffage, l’eau et le gardien. Un service ambulatoire d’aide à domicile et des soins, dont les bureaux sont installés dans la villa, est disponible 24 h/24 et intervient à la demande.

Vigilance

Reste que le projet mise sur l’entraide de la communauté d’habitants, l’investissement d’une trentaine de bénévoles du quartier, notamment pour la vie quotidienne. Il s’agit de « bien vivre ensemble pour pouvoir bien vieillir ensemble », analyse Anne Labit. C’est pourquoi ce type de « montage nécessite une certaine vigilance, notamment en termes de projet social ».

« Adapter l’espace social de proximité à l’échelle du quartier »

Le rapport sur les « Organisations et ressources territoriales pour le maintien à domicile de personnes très dépendantes » en Europe, relève « l’intérêt de la notion de quartier, à la fois comme environnement familier d’une personne et comme espace pertinent pour l’organisation des soutiens » autour de la personne désireuse de vivre et de vieillir chez elle. Ce modèle existe en Allemagne depuis les années 1980 – coopération entre les bailleurs sociaux et les services d’aide et de soins. Les quartiers sont définis par un rayon de 500 à 1 000 m autour d’un point central. Chacun comprend quatre « incontournables » : un espace de rencontre et de convivialité, des logements adaptés dont quelques-uns pour les clients bénéficiant d’un service d’aide et de soins à domicile, une permanence « aide et soins » avec téléassistance et intervention d’urgence facturées à l’intervention, un « manager de quartier », coordonnateur social présent pour soutenir habitants et bénévoles, susciter les solidarités de voisinage et coordonner les activités.
Rapport remis à la CNSA par Familles Solidaires pour le Réseau de l’habitat partagé et accompagné.


Chiffres Clés

  • Population (OCDE, 2017) : 82,8 millions ; 20,9 % + 65 ans, 5,6 % + 80 ans ; 29 % des personnes en perte d’autonomie résident en établissement.
  • Aide et soins de longue durée (2015) : 2,9 millions de personnes (3,5 % de la population, 14,1 % des 75-84 ans et 66,1 % des + 89 ans) dans 13 596 établissements (730 145 salariés) et 13 323 services (355 613 salariés).
  • Financement (public et privé) de la perte d’autonomie (OCDE, 2017) : 1,3 % du PIB. Plafond de l’assurance SLD, à domicile : 316 à 901 euros (espèces), 689 à 1 995 euros (en nature) ; en établissement : forfait de 125 à 2 005 euros (RAC = 2 000 €).

Source www.gazette-sante-social.fr.

Thèmes abo

Sondage très INQUIETANT : Faut-il intégrer le critère d’âge pour les traitements coûteux?… !!!

Loin du modèle anglo-saxon, l’âge des patients ne détermine pas l’accès aux soins. Seul l’âge physiologique est pris en compte.

Faut-il intégrer le critère d’âge pour les traitements coûteux?

Ce n’est qu’un sondage, mais il interpelle. Pour conserver l’équilibre financier de leur sécurité sociale, quatre Belges sur dix envisagent de ne plus administrer de traitements coûteux prolongeant la vie des plus de 85 ans! Les Français, et c’est heureux, ont une vision diamétralement opposée. Ainsi, 83 % de la population hexagonale estime qu’il ne faut pas arrêter de soigner les personnes atteintes d’un cancer à partir d’un certain âge, selon le 6e rapport de l’Observatoire des cancers, publié en 2017 par la Ligue contre le cancer. Au contraire, pour 72 % des Français, les seniors doivent pouvoir bénéficier des meilleurs traitements.

«Jusqu’à présent, la France échappe au modèle de pensées anglo-saxon qui a une vision plutôt utilitariste: la prescription de thérapeutique onéreuse est envisagée en fonction du retour sur investissement pour la société. Une vision qui peut laisser sur le côté des populations comme les personnes âgées», explique le Dr François Blot, président du Comité d’éthique de Gustave-Roussy. À l’opposé, la vision française demeure, pour le moment, plutôt bienveillante et humaniste. Pour autant, en raison de certains préjugés liés à l’âge, la prise en charge de pathologies comme les cancers, chez les plus de 75 ans, demeure parfois trop tardive, soulignait encore le 6e rapport de l’Observatoire des cancers.

C’est notamment le cas des cancers du sein, comme l’a rappelé récemment le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Chaque année, près d’un quart des nouveaux cancers du sein diagnostiqués concernent des femmes de plus de 75 ans. Or, dans cette tranche d’âge, trop de cancers sont détectés à un stade avancé. «Il n’est pas rare de voir des patientes avec des tumeurs de 5 cm de diamètre à cet âge, des atteintes ganglionnaires voire des métastases», affirme le Pr Carole Mathelin, chef du service de sénologie au CHU de Strasbourg. Après 74 ans, le dépistage organisé n’a plus lieu d’être. Mais cela ne signifie pas pour autant que le risque de cancer a totalement disparu et qu’il ne faille plus s’en préoccuper. «De plus, contrairement à une idée reçue, un cancer du sein chez une personne âgée peut aussi être agressif», insiste le Pr Marc Espié, oncologue et responsable du centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis, à Paris.

Sens clinique

Mais une fois la maladie diagnostiquée, l’âge est-il un critère primordial dans le choix des traitements? «L’âge en lui-même n’intervient que pour une faible part dans la décision médicale. C’est l’âge physiologique qui est pris en compte. À 85 ans, certaines personnes sont plus en forme que d’autres à 75 ans», explique le Pr Éric Galam, médecin généraliste et enseignant à Paris-VII. En cancérologie plus particulièrement, les médecins disposent d’un outil pour évaluer le risque qu’a une personne âgée de mal tolérer son traitement anticancéreux en fonction de la présence de facteurs de risques comme la dénutrition, d’autres pathologies, des troubles cognitifs… Les personnes les plus fragiles sont orientées vers des consultations d’oncogériatrie qui vont permettre d’adapter les traitements pour en limiter la toxicité.

En cardiologie, les décisions se prennent au cas par cas. Le Pr Yves Juillière, président de la commission d’éthique de la Société française de cardiologie, explique avoir posé un dispositif de réparation de la valve mitrale du cœur par voies percutanées, c’est-à-dire sans ouvrir la poitrine, chez une dame de 91 ans. «Il ne s’agit pas de savoir si on va retarder l’heure de son décès. Mais la patiente, elle, ne pouvait plus rien faire alors qu’elle était encore autonome. Cette opération va lui permettre d’aller mieux et lui permettre de rester chez elle plutôt que de passer son temps à l’hôpital», explique le spécialiste, pour qui l’équipe médicale n’aurait sans doute pas pris la même décision face à une personne du même âge invalide.

Pour le moment, d’après tous les spécialistes que nous avons interrogés, une personne âgée ayant besoin d’une thérapie coûteuse en bénéficiera à condition que cela ait un sens clinique. Mais demain? En 2050, 5 millions de Français auront plus de 85 ans. Une situation inédite, comme le rappelle le Pr Emmanuel Hirsh, directeur de l’Espace national de réflexion éthique sur les maladies neuro-dégénératives (MND): «Dans ce contexte, il convient d’être attentif à la tentation d’intégrer le critère d’âge dans l’accès aux traitements les plus coûteux. Si la question se posait, elle devrait faire l’objet d’une concertation publique», martèle-t-il.

Source LE FIGARO.

Biot : la mémothérapie pour la maladie d’Alzheimer… Vidéo…

Alors que la recherche clinique contre la maladie d’Alzheimer évolue à petits pas, coup de projecteur sur une approche thérapeutique innovante pour lutter contre les symptômes de la maladie.

La mémothérapie musicale est pratiquée à la fondation GSF de Biot.

Avec la mémothérapie, les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer retrouvent le sourire / © France 3 Côte d'Azur

Revivre des émotions, réactiver des souvenirs, telle est la vertue majeure de la mémothérapie musicale qui se pratique à la fondation GSF de Biot.

Le malade écoute de la musique, des titres qui réveillent des souvenirs.

Face à l’apathie, l’anxiété ou l’irratibilité, le malade peut retrouver le sourire et aller mieux en écoutant Edith Piaf ou Tino Rossi.

La mémothérapie permet de dissiper les signes de la maladie d’Alzheimer. Elle permet aussi d’en dissiper les symptômes. Une chanson peut restimuler le malade, lui redonner un peu de joie de vivre avec une charge émotionnelle musicale.

Source FRANCE BLEUE.

Vieillissement de la peau: Des chercheurs ont identifié une protéine qui stimule les cellules les plus fortes…

Deux procédés chimiques permettraient de booster la « compétition cellulaire » et ralentir le vieillissement de la peau.

Le vieillissement de la peau (illustration).

De la pierre philosophale à la fontaine de jouvence, l’être humain a toujours rêvé de combattre le vieillissement naturel. Et une certaine protéine pourrait bien nous aider à repousser les limites du vieillissement de notre peau.

En effet, la protéine « COL17A1 » encourage ce qu’on appelle la compétition cellulaire, qui permet aux cellules les plus fortes de prendre le dessus sur les plus faibles. Or, l’âge et les rayons UV épuisent cette protéine, laissant les cellules les plus faibles se reproduire, rendant la peau plus fine et fragile.

Des tissus plus rapidement réparés

Des chercheurs veulent désormais « booster » la protéine « COL17A1 » pour ralentir le vieillissement de la peau. Leurs travaux ont été publiés ce mercredi dans la revue Nature. Ils ont réalisé des expériences sur des queues de souris, qui ont des caractéristiques communes avec la peau humaine.

Les scientifiques ont identifié deux composés chimiques qui permettent de stimuler la fameuse protéine pour empêcher son épuisement, et donc le vieillissement et la dégradation de la peau. Ces traitements ont « favorisé la réparation de blessures de façon significative », indique l’étude. A terme, ils pourraient permettre de « faciliter la régénération de la peau et réduire son vieillissement ».

Dans un article publié par la revue, deux chercheurs n’ayant pas participé à l’étude ont tout de même rappelé que la compétition cellulaire était un processus jusque-là étudié surtout chez les mouches. « D’autres études sont nécessaires pour cerner le mécanisme de compétition cellulaire sur d’autres types de tissus et pour identifier des composés capables de lutter contre le vieillissement d’autres organes », ont-ils ajouté.

Source 20 MINUTES.

Allocation personnalisée au logement – APL 2019 : ce qui a changé…

Les aides au logement, et plus particulièrement l’allocation personnalisée au logement (APL), ont été modifiées au cours de ces dernières années.

Les modifications concernent les conditions d’éligibilité et les règles de calcul de l’APL. Zoom sur l’APL 2019.

Allocation personnalisée au logement – APL 2019 : ce qui a changé

APL 2019, qui peut en bénéficier ?

L’allocation personnalisée au logement (APL) peut être demandée par un Français ou un étranger détenant un titre de séjour, quel que soit son âge, et notamment par un senior, s’il est dans l’une des situations suivantes :

  • locataire d’un logement qui a fait l’objet d’une convention entre le propriétaire et l’État ;
  • résident en maison de retraite (résidence-autonomie – c’est-à-dire ancien foyer-logement, Ehpad, etc.) ou chez un accueillant familial ;
  • accédant à la propriété, à condition (et c’est là que la loi a changé) qu’il s’agisse d’un logement ancien situé dans une zone tendue (c’est-à-dire un secteur où la demande dépasse fortement l’offre) et qu’il ait reçu un prêt conventionné ou un prêt d’accession sociale.

Les conditions d’éligibilité à l’APL ont changé dans le cadre de la loi de finances pour 2018, datée du 30 décembre 2017 :

  • ce texte retire le droit aux aides au logement, y compris l’APL, pour les « prêts et contrats de location-accession signés à compter du 1er janvier 2018 » ;
  • une exception est faite uniquement pour les logements anciens situés dans les zones dites tendues (et ce seulement jusqu’au 1er janvier 2020).

L’APL est également soumise à des conditions de ressources, elles-mêmes assez complexes.

Le montant de l’APL 2019 a-t-il changé ?

Le gouvernement a annoncé en 2017 une baisse des APL. Un décret et deux arrêtés ont été publiés le 28 septembre 2017, confirmant cette décision.

Le montant de l’APL a ainsi baissé de 5 euros par mois depuis le 1er octobre 2017. Cette baisse est appliquée au calcul de l’APL, qui dépend de plusieurs critères :

  • composition du foyer,
  • situation professionnelle du demandeur,
  • zone géographique du logement,
  • loyer effectivement payé, dans la limite d’un plafond, lui-même révisé en septembre,
  • ressources du foyer (bénéficiaire + conjoint éventuel + personnes résidant au foyer).

Le mode de calcul des aides au logement, APL incluse, va être modifié en avril 2019 (voir plus bas : « Quelles ressources sont considérées dans le calcul »).

Par ailleurs, le montant de l’APL 2019 n’a pas suivi l’inflation, mais a été revalorisé de seulement 0,3 %. Jusque-là, les APL étaient indexées en fonction de l’indice de référence des loyers (lequel a toutefois connu une hausse de 1,8 % en 2018)…

Quelles sont les ressources considérées dans le calcul de l’APL ?

Les ressources du foyer prises en compte par la CAF ou la MSA (organismes qui versent l’APL) sont notamment les salaires, revenus fonciers et pensions, diminués des charges (pensions alimentaires versées…) et abattements fiscaux.

Depuis le 1er janvier 2016, le calcul de l’APL tient également compte de la valeur du patrimoine financier et mobilier excédant 30 000 euros.

Cette disposition, néanmoins, ne s’applique pas aux :

  • bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé (AAH),
  • personnes âgées dépendantes accueillies en Ehpad ou en résidence-autonomie.

Les ressources sont celles des revenus nets catégoriels que vous pouvez trouver sur l’avis d’imposition ou de non-imposition de l’année N – 2.

Par conséquent, pour une demande d’APL déposée en 2019, vous devez indiquer les ressources de l’année 2017 (c’est-à-dire les revenus que vous avez déclarés aux impôts au printemps 2018).

Cette disposition va également changer : à compter d’avril 2019, ce sont les revenus de l’année en cours qui seront pris en compte pour une demande d’APL.

Attention : le seuil de versement de l’APL a également changé depuis fin 2017 : l’allocation n’est pas versée si son montant est inférieur à 10 euros (au lieu de 15 euros jusque-là).

Les conditions d’attribution et les montants de l’APL ont fait (et continuent à faire) l’objet de nombreuses modifications ces dernières années. Vraisemblablement, les changements ne s’arrêteront pas là : le président Emmanuel Macron a déjà annoncé avoir l’intention de poursuivre dans le sens de la baisse des APL. Affaire à suivre…  

Source CAPRETRAITE.

Décès dans un Ehpad: ce que l’on sait de Korian, numéro un des maisons de retraite :  Korian se prévaut de «cuisiner sur place»…!

Leader européen des maisons de retraite, le groupe Korian, propriétaire de l’Ehpad de «La Chêneraie», où sont décédés cinq pensionnaires à la suite d’une probable intoxication alimentaire, se prévaut de «cuisiner sur place».

Décès dans un Ehpad: ce que l’on sait de Korian, numéro un des maisons de retraite.

Après le drame survenu dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de «La Chêneraie» le soir du 31 mars, où cinq pensionnaires ont trouvé la mort à la suite d’une probable intoxication alimentaire, les regards se tournent vers le groupe Korian, propriétaire de la résidence privée. Dans la tourmente, le spécialiste européen de la gestion de la dépendance, qui se prévaut de «cuisiner sur place», a vu ce lundi son action chuter jusqu’à 6%.

● Le groupe Korian, numéro un européen des maisons de retraite

Avec un réseau de 803 établissements représentant 78.000 lits, le groupe Korian est le leader européen des maisons de retraite. Présente en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne ainsi que dans l’Hexagone, la multinationale a un portefeuille composé de maisons de retraite médicalisées, de cliniques spécialisées et de résidences services. Le groupe propose également des services de soins et d’hospitalisation à domicile.

Afin de conforter ses ambitions à l’international, Korian a récemment acquis les groupes Seniors, basés en Espagne, et Schauinsland en Allemagne. Le 18 février dernier, il a également repris le Groupe Oméga, propriétaire d’une douzaine de résidences Ehpad dans l’Hexagone dont l’Ehpad La Chêneraie, où se sont produits les décès. Situé à Lherm en Huate-Garonne, l’établissement privé de la Chêneraie, qui a ouvert ses portes en 2006, hébergeait quatre-vingt-deux résidents, dont une quinzaine accueillie en unité protégée (Maladies d’Alzheimer et apparentées), selon l’Agence régionale de santé. Toujours recensée sur le site d’Omega, la Chêneraie y est présentée comme offrant des «prestations hôtelières haut de gamme».

Se vantant d’être «expert des services de soins et d’accompagnement aux séniors», le groupe Korian prend en charge dans ses établissements 300.000 patients et résidents, et emploie au total plus de 50.000 collaborateurs. L’année dernière, l’exploitant de maisons de retraite a dégagé un chiffre d’affaires de 3,34 milliards d’euros, selon les derniers comptes publiés en mars. Le groupe, qui compte «accélérer son développement européen» cette année, a pour ambition de gérer 3.500 lits supplémentaires d’ici la fin de l’année.

● Korian se prévaut de «cuisiner sur place»

L’entreprise se prévaut de «cuisiner sur place» plutôt que d’externaliser la restauration au sein de ses établissements. «Les repas sont produits sur place» par l’établissement «avec ses propres équipes de cuisine», indique le groupe. L’objectif affiché: proposer une cuisine locale et réduire les risques liés aux opérations de refroidissement et de remise à température. «Tout est préparé chez nous, avec des ingrédients non transformés, achetés à 70% en France… Nous organisons des concours de chefs et le groupe Gault et Millau a labellisé dix tables», précisait en septembre 2018 la directrice générale de Korian, Sophie Boissard, à l’AFP. Afin de faciliter le recrutement de chefs et d’aide-cuisiniers, Korian a même annoncé début mars s’allier avec les groupes Accor, Adecco et Sodexo pour lancer un projet de centre de formation des apprentis (CFA) dans le secteur de la cuisine et de la restauration, qui doit ouvrir ses portes dès l’an prochain.

Tandis que les causes exactes du drame de l’Ehpad de «La Chêneraie» sont encore inconnues, la provenance des repas à l’origine de la potentielle intoxication alimentaire reste encore à déterminer. Plusieurs proches des pensionnaires de l’établissement privé ont indiqué plus tôt dans la journée avoir pris connaissance que la direction de l’Ehpad avait récemment chargé un prestataire extérieur de cuisiner les repas. Selon France Bleu Occitanie, le fils d’une des victimes qui souhaite porter plainte, Alain Lapeyre, a affirmé que le médecin de l’Ehpad «La Chêneraie» lui aurait avoué que le repas servi ce dimanche avait été livré une semaine plus tôt. L’information aurait été confirmée par un autre proche de pensionnaire.

Dès dimanche soir à 23h30, les cuisines de l’Ehpad ont été placées sous scellés. «Les repas-témoins ont été mis sous séquestre et conservés dans l’attente de l’intervention de la Direction départementale de la protection des populations», a fait savoir l’ARS.

● Des normes sanitaires strictes à respecter en matière d’alimentation

Réalisé par un bureau d’étude externe, le dernier contrôle réglementaire d’hygiène périodique intervenu dans l’Ehpad de Haute-Garonne date du 12 février dernier. Selon le groupe Korian, «les résultats de ce contrôle étaient conformes». Tandis que des contrôles sanitaires dans les Ehpad sont effectués chaque année par l’État, les établissements privés peuvent également décider de mandater un organisme externe afin d’accroître la fréquence des contrôles.

Soumis à de nombreuses normes européennes et françaises, les services de restauration en Ehpad sont soumis à une réglementation et à des contrôles stricts en matière de sécurité alimentaire. Ces derniers doivent répondre à une norme HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques), qui encadre l’élaboration, la distribution ainsi que le conditionnement de la nourriture, avec plusieurs consignes concernant les températures et étiquetages à respecter. Chaque année, les salariés exerçant dans les cuisines des Ehpad doivent suivre une nouvelle formation de mise à niveau afin de maîtriser parfaitement cette démarche HACCP.

● L’image du groupe Korian déjà écornée par le passé

L’année dernière, un reportage à charge d’Envoyé Spécial sur France 2 avait fortement écorné l’image du groupe Korian, ainsi que celle du numéro deux du secteur, le groupe Opéa. À l’aide de témoignages de proches de pensionnaires et de membres du personnel des établissements, l’émission accusait en outre les deux groupes de s’engager dans une «course au profit mettant en danger la vie des résidents», pointant du doigt notamment de nombreuses restrictions budgétaires et l’optimisation du coût des repas. La direction générale des établissements, citée dans l’enquête, imposait en outre un budget quotidien de 4,22 euros par résident pour la nourriture. Par ailleurs, l’Inspection générale des affaires sociale (IGAS) avait déjà porté quelques soupçons sur le groupe Korian, à la suite d’une épidémie mortelle de grippe survenue dans un Ehpad de Lyon à la fin de l’année 2016.

Le parquet de Toulouse a été saisi et des investigations sont en cours pour déterminer l’origine de l’intoxication alimentaire présumée, selon la préfecture. L’exploitant de maisons de retraite a déclaré ce lundi dans un communiqué de presse être pleinement mobilisé et prêt à travailler en étroite collaboration avec l’Agence régionale de santé, la Préfecture ainsi que les services du Procureur et le Conseil départemental «dans le cadre de l’enquête ouverte pour déterminer la cause de cette intoxication supposée». Treize résidents sont par ailleurs toujours en observation à l’hôpital, et trois ont pu regagner la maison de retraite.

Source LE FIGARO.

Décès dans un Ehpad: Agnès Buzyn sur place, des plaintes en préparation…

La ministre de la Santé Agnès Buzyn se rend aujourd’hui à la maison de retraite de Lherm, près de Toulouse, où cinq résidents ont trouvé la mort à la suite d’une probable intoxication alimentaire alors que des familles de victimes veulent porter plainte.

«J’ai décidé de me rendre sur place. Nous devons comprendre les circonstances de ce drame», survenu dimanche soir, a annoncé la ministre sur Twitter hier soir.

Décès dans un Ehpad: Agnès Buzyn sur place, des plaintes en préparation.

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour «homicides involontaires et blessures involontaires» mais les recherches s’annoncent longues en raison de «mesures d’investigations complexes», a souligné le procureur Dominique Alzeari. Des prélèvements en vue d’analyses toxicologiques et biologiques ont été réalisés et l’autopsie des victimes rapidement pratiquée. Les personnes décédées, résidents de l’Ehpad privé «La Chêneraie» à Lherm, sont quatre femmes âgées de 72 à 95 ans et un homme de 93 ans.

Hier en fin d’après-midi, 19 personnes restaient sous surveillance médicale «dont 16 en urgence relative sans que le pronostic vital de l’une d’elle ne soit engagé», selon le procureur. Trois d’entre elles ont ensuite regagné l’Ehpad, selon l’ARS. Huguette Héroux a expliqué ce matin que sa belle-mère était «toujours hospitalisée mais elle est hors de danger». «On n’a aucune information de plus [sur ce qu’il s’est passé]. Rien du tout…», a-t-elle regretté. «On n’attend pas grand chose [de la visite d’Agnès Buzyn], je ne vois pas ce qu’elle peut apporter de plus pour l’instant, à part peut-être rassurer et soutenir ceux qui ont perdu un parent», a-t-elle ajouté.

Les investigations doivent notamment déterminer si les repas étaient préparés en interne ou apportés de l’extérieur. L’établissement, qui fait partie du Groupe Oméga, repris par le groupe Korian le 18 février, «produit les repas sur place avec ses propres équipes de cuisine», a assuré très vite lundi Korian, numéro un européen des maisons de retraite dans un communiqué. Version réaffirmée aujourd’hui par la maison de retraite: «Nous confirmons que tous les plats servis aux résidents de la Chêneraie sont cuisinés sur place par le chef cuisinier et son équipe, salariés de l’établissement, à partir de denrées livrées par des fournisseurs locaux». «Par mesure de précaution, aucune préparation d’aliments ne sera plus réalisée sur place tant que les résultats des analyses ne seront pas connus», précise l’établissement.

Ouvert en 2006, la Chêneraie hébergeait 82 résidents, dont 17 personnes en unité protégée (souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées), selon l’ARS.

Source LE FIGARO.

Gare aux compléments alimentaires contre les douleurs articulaires…

Deux substances sont dans le viseur des autorités sanitaires, qui ont identifié des risques liés à ces produits peu contrôlés.

Gare aux compléments alimentaires contre les douleurs articulaires

Sur les compléments alimentaires, les alertes se suivent et… se ressemblent. Un peu moins de deux mois après l’Académie de pharmacie, qui s’inquiétait des dangers de produits à base de plantes laxatives, voici l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) qui alerte sur des préparations à visée articulaire. Dans un avis publié ce vendredi, l’Anses les déconseille aux diabétiques, aux asthmatiques, aux allergiques aux crustacés ou aux patients traités par certains anticoagulants, à ceux qui doivent contrôler leurs apports en sodium, potassium ou calcium, aux femmes enceintes et aux enfants.

L’agence sanitaire s’est autosaisie du dossier en mars 2015, après le signalement d’une hépatite sévère ayant entraîné l’hospitalisation d’un homme de 65 ans qui consommait depuis deux mois le complément alimentaire GCA 2700, de la marque Santé verte. Dans les comprimés incriminés, du curcuma en guise d’argument de vente, mais surtout de la glucosamine et de la chondroïtine sulfate.

Naturellement présentes dans notre organisme, ces deux substances «assurent […] la structure et l’élasticité des cartilages, des tendons et de la peau», indique l’Anses. Chaque année en France, selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), 1 million de boîtes de compléments alimentaires contenant l’une et/ou l’autre de ces molécules sont vendues comme «pouvant contribuer au confort articulaire». La glucosamine est alors synthétisée à partir de chitine (principalement issue de la carapace des crustacés), et la chondroïtine sulfate extraite de trachées de bovin, cloison des fosses nasales de porcs, ailerons de requin ou cartilages de poisson.

En neuf ans, l’Anses a reçu 74 signalements d’effets indésirables potentiellement liés à ces deux substances. Des cas avaient aussi été enregistrés par des centres antipoison, par les autorités sanitaires en Allemagne et en Italie (la plupart des autres pays européens ne possédant pas de dispositif de nutrivigilance), ainsi qu’au Canada et aux États-Unis.

Les possibles effets indésirables de ces molécules étaient connus, puisqu’elles sont utilisées dans des médicaments et ont à ce titre été l’objet d’études de toxicité. «Mais il fallait savoir si elles étaient susceptibles d’avoir les mêmes effets aux doses où elles sont présentes dans les compléments alimentaires, explique Aymeric Dopter, de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses. Le complément alimentaire n’est pas un médicament, il ne doit pas être pris comme tel et ne doit pas provoquer d’effets indésirables

Concernant ceux à visée articulaire, c’est, hélas, le cas. Les principaux troubles identifiés sont d’ordre hématologiques (anomalies sanguines, par exemple baisse anormale du taux de plaquettes), hépatiques, gastroentérologiques, allergiques ou dermatologiques ; des perturbations neurologiques, de la glycémie, des atteintes rénales, des interactions avec des anticoagulants et des apports excessifs en potassium, calcium et sodium ont été rapportés ; globalement, indique l’Anses, les «études d’innocuité robustes» manquent, en particulier chez les enfants ou les femmes enceintes.

Quant à la conformité des produits, elle n’est pas garantie: dans une enquête de la Répression des fraudes (DGCCRF) menée en 2017, la moitié de 43 références analysées étaient non conformes, avec des teneurs en glucosamine ou chondroïtine sulfate différentes de celles annoncées, parfois supérieures aux seuils pharmacologiques!

Conclusion des experts: comme toujours avec les compléments alimentaires, fussent-ils en vente libre et présentés comme «naturels», il convient de s’en méfier et d’en parler à son médecin. D’autant que l’efficacité est plus qu’incertaine: au grand dam des fabricants, aucune allégation santé n’est autorisée en Europe pour la glucosamine et la chondroïtine sulfate. Faute de données solides, les autorités sanitaires européennes n’ont tout bonnement pas «pu établir une relation de cause à effet entre la consommation de ces deux substances et le “maintien d’une articulation normale”»…

Source LEFIGARO.

Prise en charge des personnes âgées dépendantes : pas d’impôt supplémentaire, promet Agnès Buzyn. Ehpad 1850 euros de reste à charge pour les familles… !

La population française comptera trois fois plus de personnes de plus de 85 ans en 2050 : un rapport très attendu sera remis au gouvernement ce jeudi, avec des propositions pour faire face à ce choc démographique et mieux prendre en charge le grand âge.

La ministre de la Santé a promis qu’aucun impôt supplémentaire ne sera créé dans ce sens.

La population française comptera trois fois plus de personnes de plus de 85 ans en 2050 (photo d'illustration).

Le président du haut-conseil de financement la Sécurité sociale, Dominique Libault, doit remettre ce jeudi en fin de matinée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, son rapport sur la dépendance, immense chantier qui doit faire l’objet d’une réforme fin 2019. Le rapport, élaboré à l’issue de plusieurs mois de concertation, émet une série de propositions visant à améliorer la prise en charge des personnes en perte d’autonomie.

La réforme de la dépendance devra être accompagnée d’un « financement public », mais sans créer « un impôt supplémentaire », a affirmé ce jeudi la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. « Il n’y aura pas un impôt supplémentaire, c’est une porte qui est clairement fermée », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).

Inquiétude qui remonte du grand débat

« Une très forte inquiétude des Français sur cette question remonte du grand débat », notamment chez les retraités qui jugent leurs pensions « insuffisantes pour prendre en charge leurs aînés », a-t-elle souligné. Mais la ministre a aussi soulevé qu’« il y a une expression claire sur le fait qu’il faut baisser les prélèvements obligatoires et les impôts ».

Ce qui complique l’équation financière de la future réforme, dont le coût est estimé à 10 milliards d’euros par an en 2030. Une somme censée répondre à l’explosion des besoins: les plus de 85 ans seront 4,8 millions en 2050, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

« Pour moi ça doit être un financement public (…) dans le cadre de la protection sociale », a-t-elle indiqué. « Je ne vois pas comment nous pourrions proposer plus d’impôts », donc « nous devrons travailler un peu plus », a-t-elle ajouté, « sauf à réduire les dépenses sociales, mais je ne vois pas lesquelles ».

Depuis deux semaines, le gouvernement a avancé la piste d’un allongement de la durée du travail pour financer la dépendance, indépendamment de la réforme des retraites attendue cet été, qui maintiendra l’âge légal de départ à 62 ans.

L’arrivée des générations nombreuses du baby boom dans le grand âge à partir de 2030 change en effet la donne. Pour la première fois, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 20 ans en France en 2030. Les 85 ans et plus vont voir leur nombre exploser, passant à 4,8 millions en 2050.

Structures insuffisantes

Face à ce vieillissement massif, les structures sont insuffisantes : établissements saturés, personnels sous-payés et épuisés, au point que le secteur peine à recruter, en institution comme dans l’aide à domicile. 63 % des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus.

Dominique Libault, ex-conseiller de Simone Veil, ancien directeur de la Sécurité sociale, a consulté tous azimuts pendant plusieurs mois pour construire son rapport. Les acteurs du secteur ont participé à dix groupes de travail et plus de 400 000 personnes ont contribué en ligne.

Au-delà des besoins de financement de la dépendance, estimés autour de 10 milliards d’euros supplémentaires par an à l’horizon 2030, il s’agit de choix de société. « Les Français souhaitent massivement rester chez eux », relève Marie-Anne Montchamp, qui préside la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

21 % des plus de 85 ans résident en Ehpad

Pourtant, la proportion de personnes âgées vivant en institution en France est une des plus élevées d’Europe : 21 % des plus de 85 ans résident en Ehpad. (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), dont l’image n’a cessé de se détériorer.

Le système est aussi trop binaire, entre institution et domicile. Entre l’Ehpad (600 000 places) et le domicile existent déjà des solutions alternatives, comme les résidences autonomie (110 000 places) ou les résidences services seniors (50 000).

Les Ehpad sont appelés à se transformer, en s’ouvrant davantage sur l’extérieur, en partageant par exemple la cantine avec un collège, les locaux avec une crèche. Ils pourraient aussi devenir « centres de ressources » pour la population âgée avoisinante qui pourrait y trouver des soins, un hébergement temporaire pour soulager les aidants.

Ehpad « hors les murs »

On parle beaucoup d’« Ehpad hors les murs », « Ehpad à domicile », pour que les personnes même dépendantes puissent rester chez elles tout en bénéficiant de soins, d’accompagnement à la fin de vie, d’aide à la vie quotidienne, etc.

Mais là aussi, il faut des personnels formés en nombre. Or, le secteur est en crise et peu attractif. Les écoles d’aides-soignants ne font pas le plein. Toutes les parties prenantes soulignent l’urgence d’une revalorisation des carrières et des salaires.

1850 euros de reste à charge pour les familles

En établissement, le reste à charge pour les familles reste important, autour de 1 850 euros par mois en moyenne, pour des services souvent jugés insuffisants : repas médiocres servis au lance-pierre, toilettes expédiées faute de temps, rythme des personnes âgées non respecté…

Le rapport devrait proposer une simplification du système avec une nouvelle prestation autonomie fusionnant dépendance et soins. L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) serait remplacée par une « prestation autonomie établissement » dégressive selon le revenu.

Les sujets les plus délicats, comme le financement et sa répartition entre les départements, l’Assurance maladie et les familles, feront certainement l’objet d’arbitrages au plus haut niveau. Difficile en effet de créer un nouveau prélèvement alors que la crise des gilets jaunes a marqué le ras-le-bol fiscal des Français.

Source OUEST FRANCE.

Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d’euros…

Le rapport sur le grand âge remis ce jeudi au gouvernement prévoit 9,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires par an d’ici 2030 pour faire face au vieillissement de la génération du baby boom et formule 175 propositions, dont voici les principales.

Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d'euros

Le président du haut-conseil de financement la Sécurité sociale, Dominique Libault, a remis ce jeudi au gouvernement, son rapport sur la dépendance, immense chantier qui doit faire l’objet d’une réforme fin 2019. Le rapport, élaboré à l’issue de plusieurs mois de concertation, émet une série de propositions visant à améliorer la prise en charge des personnes en perte d’autonomie.

Une priorité donnée au domicile

On prévoit 40 000 personnes âgées dépendantes de plus par an à compter de 2030, soit le double d’aujourd’hui (2,23 millions en 2050 contre 1,26 aujourd’hui). Le souhait majoritaire des Français est de rester chez eux, mais pour cela, il faut améliorer la qualité des services à domicile.

Le rapport propose d’instaurer un tarif plancher de 21 euros de l’heure, auquel s’ajouteraient 3 euros de subvention, et de négocier des hausses de salaires et de qualité de service par le biais de contrats d’objectifs et de moyens. Le coût de la réforme est estimé à 550 millions d’euros sur la base du nombre de bénéficiaires de 2018.

Un plan pour les métiers du grand âge 

La situation est critique: 63% des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l’apprentissage dans le secteur.

Il préconise d’augmenter progressivement de 25% le taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024, soit 80 000 postes de plus, pour un effort chiffré à 400 millions d’euros par an d’ici 2020 et 1,2 milliard en 2024.

Rénovation des Ehpad 

Trois milliards d’euros sur 10 ans doivent être consacrés à la rénovation des résidences autonomie et des Ehpad publics parfois vétustes, en privilégiant les transformations en petites unités d’une quinzaine de résidents.

Reste à charge et « bouclier autonomie » 

Les dépenses d’hébergement en établissement sont à la charge des familles, et le reste à payer après aides atteint 1 850 euros par mois pour la moitié des résidents.

Une nouvelle prestation, dégressive en fonction des ressources, aiderait les personnes à revenus modestes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Elle serait de 300 euros par mois entre 1 000 et 1 600 euros de revenu, dégressive jusqu’à 50 euros pour les personnes disposant de plus de 3 200 euros de revenus.

Un « bouclier autonomie » serait activé dès lorsqu’une personne reste plus de quatre ans en Ehpad en situation de perte d’autonomie (15% des résidents), ce qui représenterait un gain moyen de 740 euros par mois.

L’ASH allouée par les départements serait réformée, avec des règles nationales pour les ressources et la suppression de l’obligation faite aux petits-enfants de contribuer aux frais.

Aider… les aidants 

3,9 millions de personnes apportent une aide régulière à un proche âgé. Le rapport préconise d’indemniser le congé de proche aidant (3 mois, non indemnisé actuellement) et de rendre obligatoire une négociation par branche pour concilier vie professionnelle et aide à un proche.

Un guichet unique 

Des « maisons des aînés et des aidants » seraient créées dans chaque département avec pour mission d’orienter et accompagner dans les démarches la personne âgée et de coordonner les interventions sociales et médicales.

Prévention 

L’espérance de vie des Français les place en tête de l’Europe, mais ce n’est pas le cas de l’espérance de vie en bonne santé : à 65 ans, une femme française peut espérer vivre encore près de 23,7 ans mais seulement 10,6 ans en bonne santé, contre 16,6 en Suède et 12,4 en Allemagne. Activité physique, nutrition, prévention des chutes permettent d’allonger la vie en bonne santé.

Rompre l’isolement 

Le service civique et bientôt le futur service national universel pourraient être mis à contribution pour rompre l’isolement des personnes âgées.

Financement 

Le rapport écarte l’option d’une assurance obligatoire privée, au profit de la solidarité nationale.

Il propose d’augmenter de 35% l’effort en faveur du grand âge d’ici 2030 (1,6% du PIB au lieu de 1,2% aujourd’hui), soit 9,2 milliards à trouver en plus des 23,7 milliards de dépense publique actuellement affectés à la dépendance.

Où les trouver? Le président du Haut conseil au financement de la protection sociale Dominique Libault préconise de profiter de la fin programmée de la CRDS (ou contribution pour le remboursement de la dette sociale), qui doit disparaître en 2024, pour la remplacer par « un nouveau prélèvement social pérenne » qui serait « en partie » affecté au financement de la perte d’autonomie.

Source OUEST FRANCE.