Concilio. Des seniors connectés avec leur santé…

Concilio est une plate-forme d’accompagnement santé qui permet aux seniors, entre autres, d’accéder facilement à quatre services de santé.

La e-santé au service du maintien à domicile des seniors. Photo d'illustration.

Concilio est une plate-forme de télé-médecine qui offre un service de santé axé sur l’interrogatoire, partie essentielle de l’examen clinique d’un patient. Aujourd’hui, la médecine conventionnelle est basée sur la consultation physique du patient.

Un parcours de soins

Concilio est avant tout une plate-forme faisant appel à différents généralistes ainsi que spécialistes, tous recommandés par leurs pairs, et se veut ainsi une structure pluridisciplinaire assurant un parcours de soins.

Cette plate-forme, c’est plus de 20 000 médecins et 5 000 pathologies couvertes sur 60 pays, avec 4 services, qui vont de la recommandation de médecins adaptés, à la prise de RDV et à la télé-consultation avec généralistes et spécialistes sans oublier les bilans de santé.

L’idée est de démocratiser ce que les médecins font pour leurs proches (dépanner avec une ordonnance, rassurer face aux questions de santé, donner le nom d’un spécialiste qu’on connaît bien et recommande…).

Trouver le bon médecin : Recommandation de médecins. Prise de RDV dans un bon délai.

Consulter à distance : Télé-consultation par téléphone ou visioconférence avec des généralistes et spécialistes sélectionnés.

Prendre soin de sa santé : Check-up médical complet dans des centres de soins à la pointe des technologies en France et à l’étranger.

La télé-médecine permet aux urgences de se concentrer sur les cas les plus graves

La télé-médecine saute les barrières géographiques, des temps de déplacement au cabinet ou encore des inconvénients de la salle d’attente. Elle permet aussi de désengorger les services d’urgence qui sont aujourd’hui surbookés et surmenés par des motifs de consultations non urgentes.

Source FRANCE INFO.

Il crée une websérie déjantée avec les résidents d’une maison de repos pour en finir avec la monotonie…

En Belgique, un jeune éducateur spécialisé a eu l’idée de créer une websérie qui met en scène les résidents de sa maison de repos.

Une initiative amusante et créative qui ravit les seniors et rompt avec la monotonie ! 

Il crée une websérie déjantée avec les résidents d’une maison de repos pour en finir avec la monotonie.

On ne va pas se mentir, les maisons de repos ne sont pas synonymes de folie et de joie de vivre. Non, quand on pense à ces établissements de santé on a plutôt en tête la monotonie d’un quotidien soporifique, rythmé par les parties de Bingo et la solitude des résidents qui pour beaucoup ne reçoivent pas de visites régulières. C’est pourquoi on souhaite aujourd’hui vous partager une initiative originale qui nous vient tout droit de Belgique, plus précisément de la commune de Molenbeek.

L’histoire se déroule dans une maison de repos baptisée Les Acacias, établissement alors tranquille jusqu’à l’arrivée d’un certain Youssef. Éducateur spécialisé, Youssef a toujours rêvé d’être G.O dans un Club Med et c’est donc avec cette vocation qu’il s’est lancé dans un projet peu commun : mettre en scène les résidents dans une websérie baptisée Papy Booom diffusée sur Facebook et sur YouTube.

Pour casser avec la platitude des activités habituellement pratiquées, Youssef entreprend des activités pour le moins insolites. Au programme : cours de graffitis, réalisation de courts-métrages ou encore hip-hop… de quoi réveiller la jeunesse qui sommeille chez tous les résidents ! L’émission 7 à la une a notamment réalisé un petit reportage sur Youssef et son projet que voici ci-dessous.

https://www.facebook.com/PapyBooom/videos/2250911478493073/?t=0

L’émission Papy Booom en est déjà à son 20ème épisode et on y trouve vraiment tout. De la parodie de la série Bref à celle du film SOS Fantômes en passant par un combat de boxe et la création d’un clip sur Sapés comme jamais de Maître Gims… les résidents ne s’ennuient pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Et ce n’est pas Youssef, l’éducateur à l’origine du projet qui nous dira le contraire :

La websérie Papy Booom a redonné un second souffle à certains seniors qui sont même reconnus dans les rues du quartier grâce aux vidéos

Une initiative formidable qui donne chaud au cœur et qui offre une vision nouvelle des maisons de repos. Un projet qui ne cantonne pas les seniors à de simples petits vieux qui attendent la visite prochaine de la famille mais qui les rend acteurs de leur vie avec la bonne humeur et le sourire.

Un merveilleux rempart contre la solitude qui, grâce à l’action de gens passionnés, permet de renforcer les liens entre les résidents mais aussi avec le monde extérieur. Nombreuses des vidéos de la websérie Papy Booom sont ainsi réalisées avec des jeunes du quartier qui participent aux courts-métrages, aux clips ou encore qui partagent les cours de graffitis avec les seniors.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook de Papy Booom ou découvrez la websérie sur la chaîne YouTube. Ci-dessous, on vous a sélectionné quelques épisodes pour prendre la température de l’ambiance qui réside dans cette (folle) maison de repos.

Une idée qui nous rappelle cette autre initiative lancée en Angleterre où la maison de retraite Milton Lodge a fait appel à des majordomes nus pour servir le dîner à ses pensionnaires ! Quand on vous dit que les choses bougent 😄

Sapés comme jamais

Danser avec des inconnus dans la rue

Le match de boxe

La leçon de football

Source CREAPILLS.

Indépendance, speed dating et réalité virtuelle : bienvenue dans les villages retraite, nouvel eldorado des seniors…

L’espérance de vie qui s’allonge, l’arrivée des « baby-boomers » à l’âge de la retraite et une volonté plus forte d’indépendance des personnes âgées incitent à repenser le logement des retraités.

Dans une résidence pour seniors de Saint-Mandé, près de Paris…

Le salon-club de la résidence seniors de Saint-Mandé (Val-de-Marne), ouverte en juillet 2018.

« C’est le paradis, ici ! » Ongles manucurés, brushing impeccable, boucles d’oreilles bleues assorties à sa tenue… Martha, 85 ans, ne tarit pas d’éloges sur sa résidence « services seniors« . Installées à Saint-Mandé (Val-de-Marne) depuis juillet 2018, entre une crèche et des appartements fraîchement construits, Les Senioriales promettent aux locataires de couler une retraite heureuse « aux portes de Paris ».

Les résidences services seniors, en ville, et les villages retraite, plutôt à la campagne ou dans les petites villes, proposent aux personnes âgées autonomes de disposer de leur propre logement tout en bénéficiant de services et d’aides adaptés. Repas, loisirs, espaces de rencontre, aide ménagère… Le concept, venu des Etats-Unis, séduit les retraités « qui craignent de perdre en autonomie et qui ne veulent surtout pas entrer en Ehpad ou en maison de retraite trop tôt », commente Mélissa Petit, docteure en sociologie spécialisée dans les modes de vie des seniors.

Un marché en pleine expansion

Des solutions de logement de plus en plus sollicitées. On comptait 580 résidences de ce type en France en 2016. Le chiffre est passé à 728 en 2018 et il devrait grimper à plus de 1 000 d’ici à 2020 : soit une augmentation de 54% en quatre ans, selon une étude de marché du site logement-seniors.com. 

La résidence Les Senioriales de Saint-Mandé (Val-de-Marne).
La résidence Les Senioriales de Saint-Mandé (Val-de-Marne). (THOMAS BOIVIN / LES SENIORIALES)

Une analyse que Martha approuve : « Avant, j’étais dans une résidence classique, ça n’avait rien à voir, sourit-elle. Ici, on ne nous force à rien, on s’adapte à nous, on nous connaît. » La directrice de la résidence, Victoria Nguyen, tailleur noir et talons aiguilles rouges, salue chaque résident qui passe devant son bureau, demande des nouvelles des enfants des uns, ou si le repas de la veille était au goût des autres. « L’avantage, c’est que notre structure est petite. Avec 70 logements, on peut garder un lien particulier avec chaque personne », appuie la jeune femme. En charge de l’établissement depuis son ouverture en juillet 2018, elle souhaite « en finir avec les clichés sur les personnes âgées, souvent mises au ban de la société. »

« J’avais besoin de retrouver la tranquillité »

En moyenne, les seniors vivent en effet aujourd’hui plus longtemps et en meilleure santé qu’avant : seules 8% des personnes âgées sont dépendantes et nécessitent une aide ou une surveillance régulières, d’après le ministère de la Santé et des Solidarités. « On est dans l’ère de la ‘retraite-loisirs’, estime Anne-Marie Guillemard, professeure en sociologie à l’université Paris-Descartes. En France, la durée moyenne d’une retraite est de vingt-huit ans, il y a différentes phases, mais on s’oriente davantage vers un vieillissement actif » où maintenir des relations amicales et amoureuses est une priorité. Loin donc de la « retraite-retrait » des années 1970, où la fin de la vie professionnelle sonnait le glas de la vie sociale.

Anne-Marie Guillemard se montre néanmoins critique envers ces résidences services et ces villages retraite. « Les retraités ne veulent plus se retrouver avec des gens du troisième âge. Ils ne supportent pas cette ségrégation générationnelle« , rapporte la professeure, pour qui ces formules ne sont pas en adéquation avec les aspirations d’une partie des personnes vieillissantes.

Une analyse que ne semblent pas partager les résidents des Senioriales de Saint-Mandé. Dans le salon-club, certains s’essaient à la réalité virtuelle –l’activité du jour– et débriefent leur partie de belote de la veille. « C’est quand même dommage qu’il n’y ait personne qui aime le bridge… » déplore Robert Berger.  A 93 ans, « le docteur », comme le surnomment ses camarades –du fait de son ancienne profession– est le doyen de la résidence. « Avant d’emménager ici, j’habitais une maison devenue trop grande sans mon épouse, se souvient le retraité. Et puis, je me suis fait attaquer deux fois devant chez moi, j’avais besoin de retrouver la tranquillité. » Dans sa nouvelle résidence, l’ancien médecin généraliste se sent en sécurité : contrôle des visiteurs à l’entrée, visiophone dans les appartements, judas aux portes, rien ne manque.

Des sessions de speed dating

Comme la majorité des résidents des Senioriales, Robert Berger est veuf depuis plusieurs années.

Avec l’allongement de l’espérance de vie, et la hausse des divorces après 60 ans, il y a de plus en plus de retraités qui se retrouvent célibataires.Mélissa Petit, sociologue à franceinfo

« Même si le sujet est encore tabou, les résidences seniors permettent de renouer des relations amoureuses… » glisse dans un sourire la sociologue. A Saint-Mandé, on attend impatiemment le premier mariage. « Il y a en eu une vingtaine sur l’ensemble des résidences du groupe, rigole la directrice. J’aimerais beaucoup en célébrer ici.« 

En février, à l’occasion de la Saint-Valentin, un speed dating a été organisé dans la résidence. « On a eu plus de 40 inscrits, avec des seniors venus de tout Saint-Mandé et des alentours », se félicite Victoria Nguyen. Une ouverture sur l’extérieur fondamentale pour le bon fonctionnement de la structure. « C’est nécessaire que ces habitats s’intègrent pleinement au territoire et participent à la vie de la cité, appuie la sociologue Mélissa Petit. Et pour que ça ne devienne pas des ‘ghettos de vieux’, il faut y faire entrer d’autres générations. » 

Connecter les générations

Chez Colette Gerbi, au 5e étage, étagères et murs sont couverts de clichés de ses petits-enfants. L’un deux dévoile son sourire édenté, devant un fond bleu ciel. L’autre pose devant le Grand Canyon, aux Etats-Unis. « Et encore, je n’ai exposé que mes photos préférées« , précise l’octogénaire, quatre fois grand-mère. Dans son salon, lumineux et donnant sur une grande terrasse, et comme dans tous les appartements de la résidence, le canapé est convertible en lit. « Ça permet aux enfants et aux petits-enfants de venir passer quelques jours« , indique la directrice de l’établissement. Le wifi haut débit et illimité est à disposition dans chaque logement, « pour inciter les jeunes à rester chez papy et mamie« , glisse-t-elle.

Victoria Nguyen, directrice de la résidence seniors de Saint-Mandé (Val-de-Marne) et Colette Gerbi, une des locataires, le 10 avril 2019.
Victoria Nguyen, directrice de la résidence seniors de Saint-Mandé (Val-de-Marne) et Colette Gerbi, une des locataires, le 10 avril 2019. (NOEMIE LECLERCQ / FRANCE INFO)

Tout y est pensé pour faciliter le quotidien des résidents. Carrelage antidérapant, espace permettant l’accès en fauteuil roulant ou aux déambulateurs, prises situées à 80 cm du sol pour éviter d’avoir à se pencher. Colette Gerbi continue la visite de son appartement. « J’ai rajouté un meuble TV dans le salon, un autre dans la salle de bain… » montre la retraitée, qui « compte bien rester là longtemps ! » Florence Franchi, chargée de communication du groupe des Senioriales, le rappelle : les résidences services pour les seniors sont des solutions de maintien à domicile. « Chacun a son appartement, rien n’est contraint, appuie-t-elle. Ce ne sont ni des maisons de retraite, ni des Ehpad.« 

Un chez-soi, avec quelques petits plus. Au cœur du dispositif, une personne disponible à l’accueil 7 jours sur 7 en journée. A l’image de Sabrina, qui gère l’intendance du lundi au vendredi. « Je m’occupe de l’accueil des résidents et de leur famille, mais mon travail va bien au-delà du bureau à l’entrée », explique l’ancienne employée d’hôtellerie de luxe. Une résidente vient justement demander de l’aide pour l’installation d’une box TV. « On me sollicite souvent pour des démarches en ligne, de plus en plus courantes et compliquées pour les personnes âgées« , ajoute-t-elle. Son téléphone l’interrompt. Elle rassure, de sa voix douce et avec toutes les politesses possibles, le fils d’une résidente qui vient d’emménager. « Je vais aller voir comment ça va pour elle« , promet-elle. 

L’opportunité en or de la « silver économie »

Tous ces services ont un prix. « Mais c’est jusqu’à deux fois moins cher qu’une maison de retraite ou qu’un Ehpad », assure Florence Franchi. Les résidents paient médecins et soins infirmiers en fonction de leurs besoins, ce qui est considérablement moins coûteux qu’une surveillance médicale permanente. Quant aux prix des loyers, « ils suivent ceux de l’immobilier » local. Pour la résidence de Saint-Mandé, une ville huppée de l’est parisien, il faut débourser environ 1 500 euros par mois. « Nous faisons en sorte d’orienter les personnes vers un établissement correspondant à leurs besoins et à leurs moyens, précise la représentante du groupe. Si leur reste à vivre est trop faible, nous préférons envisager avec eux une autre solution. » Les résidents ont ensuite droit aux aides au logement (APL) et à l’aide personnalisée d’autonomie (APA). Aux Senioriales de Saint-Mandé, la population est plutôt aisée. 

Sur l’ensemble des logements de ce type en France, la moyenne du loyer mensuel s’élève à 800 euros, charges et services hôteliers (ménage, petit-déjeuner, activités, gardiennage) compris. A titre de comparaison, une place en Ehpad coûte entre 3 000 et 5 000 euros par mois. Les deux ne s’adressent cependant pas au même public, puisque les résidences services seniors ne sont pas médicalisées et hébergent des personnes autonomes. Il s’agit d’une formule hybride de maintien à domicile : chaque résident dispose de son propre logement et peut, s’il le souhaite, participer à des moments de collectivité et bénéficier d’aides personnalisées. 

Colette Gerbi, résidente des Senioriales de Saint-Mandé (Val-de-Marne), sur le balcon de son appartement, le 10 avril 2019.
Colette Gerbi, résidente des Senioriales de Saint-Mandé (Val-de-Marne), sur le balcon de son appartement, le 10 avril 2019. (NOEMIE LECLERCQ / FRANCE INFO)

Les Senioriales appartiennent à Pierre & Vacances, pionnier du genre, mais d’autres groupes du secteur développent leur offre pour seniors. Derrière cet intérêt, beaucoup d’argent est en jeu car le marché de la « silver économie » est un marché d’avenir : les plus de 60 ans représenteront près d’un tiers des Français en 2030. Les « baby-boomers » arrivant à l’âge de la retraite, il y a, selon Mélissa Petit, « une vraie demande de diversité des habitats, qui doivent s’adapter aux besoins et aux désirs des seniors« .

Depuis son balcon, Colette Gerbi interpelle Jocelyne, une voisine de l’immeuble d’en face. « J’ai emménagé ici avant que la résidence n’ouvre, confesse cette dernière. Sans quoi, j’y aurais bien posé mes valises moi aussi… » Elle vient régulièrement participer aux animations proposées, ouvertes à tous. « C’est comme si les gens restaient jeunes… »

Source FRANCE INFO.

TÉMOIGNAGE – Une aide-soignante dans un EHPAD mayennais : « je me demande si à l’usine ce ne serait pas mieux qu’ici »…

Le syndicat Force Ouvrière a enquêté auprès du personnel des 4 maisons de retraite gérées par le centre hospitalier de Laval.

Les agents des EHPAD sont à bout de souffle selon cette enquête rendue publique mardi 23 avril. 

Une aide-soignante dans un EHPAD mayennais : "je me demande si à l'usine ce ne serait pas mieux qu'ici". image d'illustration

Plus de 70% des salariés de ces maisons de retraites ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Autant ou presque viennent à reculons ou par obligations. Cette enquête montre, selon l’organisation syndicale, le mal-être du personnel dans les EHPAD. Malgré les promesses politiques, la situation humaine et matérielle ne semble pas s’améliorer dans ces établissements.

France Bleu Mayenne a rencontré des aides-soignantes qui témoignent de leur désarroi et de leur souffrance. Un mal-être qui a évidemment des conséquences sur la prise en charge des résident et sur leur propre vie personnelle.

« Le soir, on ne couche pas les résidents, on les jette dans le lit », une aide-soignante

« On n’est pas pris au sérieux, on n’est pas entendu, on est géré par des gens qui sont dans des bureaux, qui ne connaissent pas la réalité du terrain. On doit aller vite, donner à manger à plusieurs personnes en même temps » raconte l’une d’elles. « On fait du travail à la chaîne » poursuit une de ses collègues.

« On est dans la maltraitance institutionnelle, on est mal-traitant malgré nous », une aide-soignante

Ces femmes, qui voient leur activité professionnelle comme une vocation, demandent à celles et ceux qui décident, élus, gouvernement, de venir passer quelques heures avec elles : « ils passent vite fait quelques minutes, ça donne l’impression que tout est parfait mais ce n’est pas la réalité. Moi je leur dis de venir travailler avec nous dans les mêmes conditions et là ils se rendront compte ». 

Une jeune aide-soignante s’interroge sur l’avenir de son métier, sur son propre avenir : « je me demande même si à l’usine ce ne serait pas mieux qu’ici ». 

Si la situation dans ces maisons de retraite lavalloises ne s’améliore pas rapidement, le personnel pourrait alors se mettre en grève. Le syndicat Force Ouvrière envisage désormais de mener une enquête identique au niveau départemental.

Source FRANCE BLEU.

Territoire de Belfort – Aide à domicile : « Nous allons faire face à un tsunami gériatrique ». D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé !…

La direction et le personnel de « Domicile 90 », qui s’occupent chaque jour de 1 600 personnes dans le département, tirent la sonnette d’alarme : sur la dégradation matérielle des conditions de prise en charge des personnes et sur ce qui arrive avec le vieillissement de la population.

D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé. Domicile 90 est déjà, dans le Territoire de Belfort, dans une activité sous tension.  Photo /DR

Les aides à domicile de l’association « Domicile 90 » sont formelles : ce n’est plus possible. Avec la réduction du temps des interventions pour chaque personne à domicile, elles estiment que les tâches ne peuvent pas, matériellement, être menées à bien. « Nous sommes passés, pour des raisons d’économies, à des demi-heures pour une intervention à domicile. Bientôt, ce sera un quart d’heure. Nous n’avons pas le temps de faire ce qui devrait être fait » soupire Andrée.

« On a l’impression de faire de la maltraitance. Faire une toilette, le petit-déjeuner, le lit en une demi-heure, ce n’est pas possible. On prépare le repas et on doit demander aux personnes âgées de se dépêcher de manger car nous n’avons pas le temps » ajoute Fatima.

« Clairement, on nous demande aujourd’hui de faire en 45 mn, ce qui était fait avant en une heure. On passe d’un domicile à l’autre, une bonne partie du temps sur la route » poursuit Sonia qui explique qu’une aide à domicile prend en charge dix personnes différentes, souvent dépendantes, dans sa journée.

Un accident du travail tous les deux jours

La difficulté du travail se lit dans les statistiques : il y a en moyenne, un accident du travail tous les deux jours parmi le personnel qui doit soulever des personnes impotentes sans forcément un lit médicalisé et se fait parfois mal dans ces manipulations.

La situation décrite par les aides-soignantes est proche avec un métier où l’écoute est essentielle, tout comme le soutien psychologique apporté.

« La frontière entre l’aide et le soin est de moins en moins marquée. Les aides à domicile font de plus en plus un travail d’aide-soignante » souligne Philippe Weber, le directeur de Domicile 90, qui déplore le fait que les statuts ne suivent pas.

L’aide à domicile, cependant, est un métier qui dispose de ses filières spécifiques. Aurore, 20 ans, s’y est engagée par vocation en faisant un bac pro spécifique. Salouah, 18 ans, savait ce qui l’attendait puisque sa mère fait ce métier depuis des années. Elle dit apprécier le fait de se sentir utile, même si c’est parfois dur. Floriane, aide-soignante, précise que son métier lui convient, même si elle aimerait qu’il soit davantage reconnu.

Métiers pas assez reconnus

Gladys, RH, reconnaît la difficulté de recruter. Aider son prochain, être bienveillant, professionnel, pour un salaire étalonné au SMIC, demande de la vocation. L’association doit faire des miracles, chaque année, pour réussir à boucler son budget. Le service est là, toutefois, dans le Territoire de Belfort : 1 600 personnes sont prises en charge. Dans 90 % des cas, le temps de la mise en place d’une nouvelle prise en charge est inférieur à deux jours. Des résultats exceptionnels.

Le Dr  Piotte, président d’une structure pilotée par des bénévoles, s’inquiète cependant de l’avenir : « Les personnes de plus de 85 ans auront triplé d’ici 2050. Nous allons faire face à un tsunami gériatrique. Déjà aujourd’hui, dans nombre de cas, si nous n’y allons pas, personne n’ira, aucun organisme privé ne se déplacera » dit-il. Au niveau national, il faudrait recruter 300 000 personnes. Domicile 90, justement, recrute : 78 nouveaux CDI ont été signés en 2018, à comparer avec les 110 CDI créés pendant la même période par PSA à Sochaux.

Un jour férié en moins ?

Dernièrement, une entrevue a été organisée avec le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard. « La réponse doit être nationale. Nous savons qu’il y a 1,7 milliard d’€ à trouver. On peut les trouver » avance l’élu.

La députée LREM Aurore Bergé a une idée, qu’elle a lancée dans le Journal du dimanche : faire travailler un jour férié (le lundi de Pâques ?) comme journée de solidarité pour financer la dépendance et le grand âge. Un sondage Ifop, paru le 21 avril, tempère les choses : 54 % sont opposés à cette idée qui n’est approuvée que par 29 % parmi les ouvriers.

Source EST REPUBLICAIN.

Morts à l’Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour « homicides involontaires aggravés »…

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire « semble désormais confirmée », précise le procureur de la République de Toulouse.

Morts à l'Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour "homicides involontaires aggravés"

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire à l’origine de la mort de cinq personnes d’un Ehpad à Lherm (Haute-Garonne), fin mars, « semble désormais confirmée », annonce le procureur de la République de Toulouse dans un communiqué, vendredi 19 avril. Une information judiciaire a été ouverte pour « homicides involontaires aggravés », « blessures involontaires aggravées », « mise en danger d’autrui » et « mise sur le marché de denrée préjudiciable à la santé humaine ».

Cinq résidents de l’Ehpad « La Chêneraie » – quatre femmes âgées de 72 ans à 95 ans et un homme de 93 ans – sont morts et 21 autres personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire entre le dimanche 31 mars après le dîner et le lundi matin 1er avril. Cette hypothèse semble en tout cas « confirmée par les premières conclusions des investigations et les résultats des analyses biologiques réalisées sur les repas servis au sein de l’établissement ».

Des personnes « dépendantes et très fragilisées »

Le parquet de Toulouse avait ouvert le 1er avril une enquête de flagrance des chefs d' »homicides involontaires » et « blessures involontaires ». Au total, dix-sept plaintes ont été recensées parmi les membres de huit des familles de victimes.

Le 4 avril, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, avait déclaré que les personnes décédées, « dépendantes et très fragilisées », avaient subi « un choc toxique ». Dans le détail, il avait expliqué que « deux sont décédées à la suite d’un trouble cardiovasculaire après un choc toxique, compatible avec une intoxication alimentaire ». Il avait également évoqué « la présence de bactéries dans différents ingrédients retrouvés dans des repas témoins saisis, y compris avant le jour des décès ».

L’Ehpad « La Chêneraie », qui fait partie de la société toulousaine Omega, rachetée le 18 février par le groupe Korian, avait été contrôlé en 2013 et avait fait l’objet d’une « remise à niveau et de mises en demeure qui ont été exécutées », selon le parquet. Les repas étaient préparés sur place à partir d’ingrédients commandés chez Sodexo et chez des producteurs locaux.

SOURCE FRANCE INFO.

Drame de l’Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée »…

Alexandra Bernard, la petite-fille de Geneviève, décédée dans la nuit du 31 mars au 1er avril à l’Ehpad la Chêneraie au Lherm, vit très mal la tragédie. Elle veut des réponses.

Drame de l'Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée ».

Près de 15 jours après le drame survenu à l’Ehpad du Lherm où cinq résidents ont perdu la vie des suites d’une présumée intoxication alimentaire, les familles de victimes sont toujours dans l’attente. Alexandra Bernard, la petite fille de Genevieve, 95 ans, veut faire la lumière sur cette affaire.

La veille de la disparition de sa mamie, cette habitante de Muret, en Haute-Garonne, située à une dizaine de kilomètres du Chaîneraie, lui a rendu visite. « Je venais la voir deux à trois fois par semaine. Un jour avant son décès, j’étais là pour lui donner à manger. Je ne comprends pas comment on a pu nous la prendre comme ça. Elle était en forme, n’avait aucune maladie, aucun problème majeur. J’ai été choqué lorsque les gendarmes me l’ont appris au réveil », témoigne cette mère de famille. Alexandra est tout simplement « brisée », selon ses mots et n’arrive même plus à manger correctement depuis les faits.

« J’ai été élevée par ma grand-mère, à la suite de la mort de ma maman. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire le deuil, puisqu’il nous est interdit d’inhumer son corps le temps des analyses », explique-t-elle, les larmes aux yeux. Reçue avec les autres familles de victimes par Dominique Alzeari, le procureur de Toulouse, le 3 avril, cette quadragénaire a confiance aux enquêteurs. « Je sens que le procureur est motivé, qu’il ne lâchera rien. Les gendarmes de Muret, qui ont recueilli les 14 plaintes ont également été très bienveillants envers nous. Mais maintenant, nous espérons avoir du nouveau », prévient-elle. En attendant, les scellés mis dans les chambres ont tous été enlevés. Certaines familles ont déjà récupéré les affaires pour permettre à d’autres résidents de s’y installer. « On a été surpris par le timing mais c’est normal qu’on libère les lieux. Nous avons hâte que ça finisse. Désormais j’hésite à lancer une association pour protéger les retraités des Ehpad », confie Alexandra.

« 11 soignants présents ? Impossible »

Lors d’un entretien accordé à la Dépêche du Midi le 8 avril, Charles-Antoine Pinel, le directeur général France Seniors du groupe Korian, propriétaire de l’établissement, expliquait que onze soignants étaient présents la nuit du 31 au 1er avril. Une affirmation surprenante d’après Alexandra, qui fréquente les lieux depuis trois ans. « Je n’ai jamais vu autant de personnels le soir. Surtout le week-end. J’ai tendance à dire que les équipes sont réduites. Dans ce genre d’établissement, on entend souvent parler de burn-out », analyse-t-elle en posant la question du surmenage : « Le cuisinier du week-end est seul pour faire manger les 80 résidents et les membres de leurs familles qui leur rendent visite. A-t-il été surmené ? Par ailleurs, sur le menu annoncé la veille du décès de ma grand-mère, il n’y avait aucune trace de la tourte au foie gras. D’où vient ce produit ? », se demande la petite fille de Genevieve.

« Nous allons faire appel à un avocat afin de connaître toute la vérité », poursuit-elle. La semaine dernière, le parquet nous a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire. Cette dernière devrait être annoncée prochainement et permettra à la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse, chargée de l’enquête, de répondre à toutes ces interrogations.

Source LA DEPÊCHE

L’espérance de vie a-t-elle atteint ses limites en France ?…

L’espérance de vie progresse moins vite. En France, elle n’a gagné qu’un mois et demi par an en moyenne chez les hommes depuis 2014 et un mois par an chez les femmes.

Jeanne Calment, la doyenne de l\'humanité morte à 122 ans, le 17 octobre 1995 à Arles (Bouches-du-Rhône).

Jeanne Calment, la doyenne de l’humanité morte à 122 ans, le 17 octobre 1995 à Arles (Bouches-du-Rhône). (TSCHAEN /SIPA / SIPA)

Gilles Pison, auteur de cet article, anthropologue et démographe, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et chercheur associé à l’Ined, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) – Sorbonne Universités. La version originale de cet article a été publiée sur le site The Conversation, dont franceinfo est partenaire.


L’espérance de vie à la naissance a progressé de 3 mois par an en moyenne en France depuis le milieu du XXe siècle, passant de 66 ans sexes confondus en 1950 à 82 ans en 2018. Les progrès ont cependant ralenti ces dernières années : l’espérance de vie n’a gagné qu’un mois et demi par an en moyenne chez les hommes depuis 2014 et un mois par an chez les femmesD’où vient ce ralentissement ? Est-il conjoncturel ou représente-t-il une nouvelle tendance de fond ? Faut-il s’attendre à une diminution de l’espérance de vie dans quelques années, comme aux États-Unis ?

L’effet des épidémies de grippe

Les épidémies de grippe saisonnière ont été particulièrement meurtrières ces derniers hivers : depuis 2014, trois d’entre eux ont été marqués par une surmortalité d’environ 15 000 décès attribuables à la grippe à chaque fois, principalement chez les personnes âgées.

Evolution de l'espérance de vie.

Les épidémies de grippe saisonnière ne sont cependant pas une nouveauté. Quand elles sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l’espérance de vie à la naissance de l’année de 0,1 à 0,3 an, mais l’effet est conjoncturel, sans affecter la tendance de fond. À l’effet propre des épidémies de grippe semble s’ajouter un ralentissement tenant à d’autres causes. Pour comprendre la situation, il est utile de replacer l’évolution récente de l’espérance de vie dans le contexte des changements de plus long terme.

Le formidable essor qu’a connu l’espérance de vie depuis le milieu du XXe siècle – elle a augmenté de 16 ans depuis 1950 – est dû principalement aux succès remportés dans la lutte contre la mortalité adulte, en particulier aux âges élevés où se concentrent de plus en plus les décès. La mortalité infantile a en effet atteint des niveaux si bas depuis quelques décennies que son évolution n’a plus guère d’influence sur l’espérance de vie à la naissance.

Les cancers, première cause de décès

Au milieu du XXe siècle, les maladies infectieuses étaient encore la cause d’une partie importante des décès d’adultes et de personnes âgées, et leur recul a entraîné une augmentation sensible de l’espérance de vie des adultes. Mais la part de ces maladies dans la mortalité totale a beaucoup régressé et les gains à attendre de la poursuite de leur recul sont faibles.

Les maladies cardiovasculaires et les cancers sont désormais les principales causes de décès. Et ce sont les succès rencontrés dans la lutte contre ces maladies qui ont permis à l’espérance de vie de continuer à augmenter ces dernières décennies.

La mortalité due aux maladies du cœur et des vaisseaux a beaucoup diminué depuis un demi-siècle grâce à la « révolution cardiovasculaire » qu’ont constitué les progrès de la prévention et des traitements dans ce domaine. Quant à la mortalité par cancer, qui avait augmenté, elle régresse maintenant grâce aux diagnostics plus précoces, à l’amélioration des traitements, et à la réduction des comportements à risques comme le tabagisme.

Les effets retardés du tabagisme sur la mortalité

Le ralentissement des progrès de l’espérance de vie depuis une dizaine d’années est peut-être le signe que les retombées de la révolution cardiovasculaire sont en voie d’épuisement. Et les progrès futurs pourraient dépendre de plus en plus de la lutte contre les cancers qui sont devenus la première cause de décès. Si celle-ci engrange les succès, les retombées en termes d’espérance de vie ont été moins spectaculaires jusqu’ici que celles liées à la révolution cardiovasculaire.

La mortalité par cancer a beaucoup diminué chez les hommes et elle continue de baisser. Chez les femmes, où elle est moindre que chez les hommes, elle a diminué plus lentement, et a même cessé de baisser ces dernières années. L’une des raisons est la montée du tabagisme dans les années 1950 à 1980 dans les générations de femmes ayant 50 ans ou plus aujourd’hui. Elles en subissent les conséquences quelques décennies plus tard, sous forme d’augmentation des cancers liés au tabac.

Les Françaises encore bien placées en Europe

Un même ralentissement des progrès de l’espérance de vie s’observe dans les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest. Comme en France, il est plus marqué chez les femmes que chez les hommes. Le ralentissement est ancien chez les Suédoises. Alors que ces dernières bénéficiaient de l’une des espérances de vie les plus élevées d’Europe en 1980, elles ont été rattrapées puis distancées par les Françaises, les Espagnoles et les Italiennes, qui ont pris la tête.

Si les femmes des pays nordiques ont connu plus tôt que les autres le ralentissement, c’est en partie parce qu’elles s’étaient mises à fumer plus tôt, et en ont donc subi plus précocement les conséquences en termes d’accroissement de la mortalité par cancers liés au tabac.

Avec plus de 87 ans d’espérance de vie, les Japonaises détiennent le record aujourd’hui. Elles montrent que des marges de progrès existent encore avant d’atteindre d’éventuelles limites. De leur côté, les Français restent toujours mal situés, malgré leur forte progression.

Les Etats-Unis de plus en plus distancés

Aux États-Unis les progrès de l’espérance de vie ont non seulement ralenti, mais aussi fait place ces dernières années à un recul, à la fois chez les hommes et les femmes. Il est attribué, là aussi, à une montée de la mortalité liée au tabac. À celle-ci s’ajoutent plusieurs problèmes sanitaires, comme la fréquence de l’obésité et une épidémie de décès dus à des overdoses d’opioïdes chez les adultes. Autre facteur aggravant : le système de santé aux États-Unis est inégalitaire, rendant difficile l’accès aux soins pour les plus pauvres.

Alors qu’aux États-Unis l’espérance de vie atteignait l’une des plus élevées au monde dans les années 1960, ce pays a été rattrapé puis doublé par beaucoup d’autres pays développés. Il est désormais de plus en plus distancé, notamment par les pays européens. En 1980, l’espérance de vie des hommes était identique aux États-Unis et en France. L’avantage des Françaises ne dépassait alors pas 1 an par rapport aux Américaines ; en 2017, l’espérance de vie de ces dernières accuse plus de 4 ans de retard sur celle des Françaises, et l’écart est de plus de 3 ans du côté des hommes.

Il n’est pas du tout certain que l’Europe, et notamment la France, soient touchées à leur tour par un recul de l’espérance de vie, car leurs systèmes sanitaires sont plus protecteurs et plus égalitaires que celui des États-Unis. Cependant, pour que l’espérance de vie continue de progresser en France dans les années à venir, la mortalité liée aux cancers doit continuer à diminuer chez les hommes et reculer à nouveau chez les femmes.

À plus long terme, les gains relatifs aux avancées liées à la lutte contre les maladies cardiovasculaires et les cancers finiront par s’épuiser un jour, comme ce fut le cas pour les avancées liées à la lutte contre les infections. De nouveaux terrains de lutte, comme la lutte contre les maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, etc.) et des innovations médicales et sociales pourraient alors prendre le relais et ouvrir une nouvelle phase de progrès sanitaire. Ce qui pourrait non pas conduire à l’immortalité, vieux rêve inaccessible, mais remettre de nouveau à plus tard le calcul d’une limite à la progression de l’espérance de vie.

Source LE FIGARO.

Alzheimer : et si tout partait du débit sanguin dans le cerveau ?…

Des chercheurs toulousains ont participé à la découverte d’une des premières manifestations de la maladie d’Alzheimer.

Leurs travaux reposent sur la modélisation de la circulation sanguine dans le cerveau. 

Sylvie Lorthois, Yohan Davit et Maxime Berg, à l'Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse, sont les co-auteurs de la recherche sur le rôle du débit sanguin cérébral dans la maladie d'Alzheimer./ DDM, N. Saint-Affre

Pour mieux comprendre le cerveau et les maladies qui l’affectent, il faut peut êtreparfois changer de point de vue. Notamment lorsqu’il s’agit de la maladie d’Alzheimer (900 000 personnes touchées en France) et pour laquelle il n’existe toujours pas de traitement.

À Toulouse, des chercheurs de l’Institut de Mécanique des Fluides (1), associés à une équipe américaine de l’université Cornell, se sont intéressés au lien entre le débit sanguin cérébral et le développement de la maladie d’Alzheimer. Leurs travaux ont bénéficié d’un soutien financier européen (ERC) d’un million d’euros pendant cinq ans et leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature Neurosciences.

«Nous étudions, dans le corps humain, les mouvements des fluides qui permettent le transport et les échanges de toutes les molécules nécessaires à la vie. Le cerveau a la particularité d’avoir un réseau de distribution qui fonctionne en temps réel ; contrairement au muscle, il ne peut pas stocker de l’énergie. Il était intéressant de se demander si les vaisseaux sanguins jouent un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer alors que cette maladie est classée depuis le début comme non vasculaire », explique Sylvie Lorthois, directrice de recherche CNRS à l’IMFT, responsable du groupe «milieux poreux et biologiques».

Lorsque les collègues américains observent, chez la souris, que certains globules blancs bouchent les vaisseaux sanguins du cerveau très tôt dans la maladie, l’équipe de Sylvie Lorthois est invitée à modéliser le phénomène. « Nous avons pu observer qu’en bouchant progressivement les vaisseaux, le débit sanguin décroît progressivement. L’effet est immédiat alors que, bien souvent en biomécanique, les anomalies ne sont pas visibles immédiatement. Nous avons fait les mêmes calculs sur le cerveau humain, avec les mêmes résultats de réduction du débit sanguin».

Un anticorps efficace

L’équipe américaine est alors allée plus loin. En administrant un anticorps dirigé contre les globules blancs qui bouchaient les vaisseaux sanguins du cerveau des souris, elle a observé une augmentation immédiate du débit sanguin et une amélioration des performances liées à la mémoire. La démonstration n’a pas été faite chez l’être humain où les observations sont plus compliquées. Mais ce lien entre un mécanisme biologique et les premières manifestations de la maladie – bien avant l’apparition des plaques d’amyloïdes sur lesquelles portent l’essentiel des recherches- ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques. «La simulation (modélisation) permet de guider l’expérimentation, d’utiliser moins de modèles animaux. C’est aussi une façon moderne de voir la biologie, d’observer des choses très fines», glisse Sylvie Lorthois.

(1) Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse (IMFT, CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/INP Toulouse)

Source LA DEPÊCHE.

VIDÉO. Avec Aurélie, orthophoniste, les patients reprennent la parole… !

Installée en libéral à Caen, Aurélie Storez soigne les troubles de la parole, du langage et du raisonnement, de l’enfant jusqu’à la personne âgée.

Aurélie Storez, orthophoniste à Caen, reçoit une cinquantaine de patients par semaine, au cabinet et parfois à domicile.

Dans son cabinet, on trouve des jeux, une dînette, un enregistreur et des livres. Aurélie Storez, 35 ans, reçoit avec un grand sourire. La voix est douce et posée. Son plus jeune patient a neuf mois ; il a du mal à s’alimenter. Elle le fait jouer avec des cuillères, mettre à la bouche pour « retrouver du plaisir là où c’est compliqué ». La plus âgée a 105 ans. L’orthophoniste lui rend visite en maison de retraite et la fait chanter pour stimuler la communication.

La séance, qui dure 30 à 45 minutes, est adaptée au patient et à sa déficience. Dyslexie, illettrisme, langage écrit et oral, troubles de la parole, de la voix, de l’alimentation, du raisonnement, surdité… « On a souvent une vision étroite de l’orthophonie, alors que l’on couvre tout le champ de la communication », souligne-t-elle.

Liste d’attente

En terminale scientifique, Aurélie accompagne son frère chez l’orthophoniste. Intriguée, elle demande au praticien de suivre la consultation tandis qu’il reçoit « un adolescent malentendant, un adulte aphasique et un enfant autiste ». C’est la révélation. Elle part à Arras suivre une prépa au concours, qu’elle réussit l’année suivante à Lille : elle entre à l’école d’orthophonie pour quatre ans (les études durent aujourd’hui cinq ans). À la sortie, après des remplacements, elle s’installe en cabinet, qu’elle partage avec quatre orthophonistes, uniquement des femmes. Chacune a une liste de patients en attente.

Une histoire unique

« Le premier rendez-vous commence par un bilan pour déterminer les troubles et le traitement, qui durera de quelques semaines pour un problème de déglutition, à plusieurs années pour une maladie dégénérative. » Chez les enfants (la moitié de sa patientèle), « la rééducation passe par le jeu et je discute avec la famille pour changer des habitudes, comme le temps passé devant les écrans ».

Pour les adultes (enseignants et chanteurs qui se sont cassé la voix, personnes transgenres qui veulent en changer, patients ayant subi une opération des cordes vocales, un cancer de la gorge ou un traumatisme crânien), Aurélie utilise des techniques de relaxation pour apprendre à placer ou économiser sa voix, contrôler son débit. Avec les aphasiques, elle travaille l’articulation des mots devant un miroir, l’enchaînement logique des phrases.

Les troubles de l’oralité sont la spécialité d’Aurélie, qui a repris il y a deux ans un diplôme universitaire et donne des cours à l’école d’orthophonie. « Chaque histoire, chaque personne est unique et la réponse le sera également. J’apprends beaucoup des patients et je continue à me former pour chercher. »

Découvrez la Vidéo, cliquez ici.

Source OUEST FRANCE.