Près de Dieppe, la CPAM refuse de financer la motorisation du fauteuil de son fils handicapé…

Sandrine Cappe est la mère de Deacon, enfant polyhandicapé de 13 ans.

Elle a sollicité l’aide de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour motoriser le fauteuil de son enfant.

Une demande qui lui a été refusée sans raison claire.

Près de Dieppe, la CPAM refuse de financer la motorisation du fauteuil de son fils handicapé - Deacon entouré de sa famille / © DR

« Je suis écœurée« . Sandrine Cappe ne revient toujours pas du refus de la CPAM de motoriser le fauteuil de Deacon, polyhandicapé. L’adolescent de 13 ans, atteint d’un encéphalite depuis l’âge de 6 ans, pèse 41 kg. Son fauteuil en pèse 60. « C’est extrêmement lourd, 100 kg,  commente Sandrine, notamment lorsqu’il faut le transporter dans notre camion. »

La solution idéale : un petit moteur installé sur le fauteuil, qui permettrait de soulager l’aidante… à 4 180 euros, pris en charge à moitié par la Sécurité sociale. Pour cela, la famille prend rendez-vous avec un ergothérapeute qui doit remplir un formulaire. « Nous avons eu un rendez-vous au bout d’un an« , tient à préciser Sandrine.

« Votre demande ne peut pas être acceptée« 

Début janvier, la mauvaise nouvelle tombe. La famille reçoit un appel de l’appareilleur qui lui indique que Deacon « ne répondrait pas aux critères« . Lesquels ? À la CPAM, les informations qu’on donne à Sandrine ne sont pas plus claires.

« Après examen de votre dossier, votre demande ne peut pas être acceptée« , indique simplement le courrier de refus, qu’on lui donne lorsqu’elle se présente sur place, mais qu’elle n’a par ailleurs jamais reçu. « On n’a eu aucune explication, et personne ne sait me dire pourquoi mon dossier a été refusé« , se désole Sandrine.

Face à ce « parcours du combattant« , comme elle aime à le marteler, la mère de famille formule un recours. Une procédure de plus. « Ils m’ont dit que si je n’ai pas de réponse au bout de deux mois, ce serait de nouveau considéré comme un refus« , s’offusque Sandrine qui se sent laissée à l’abandon par l’organisme de santé. « J’ai pleuré lorsque j’ai reçu ce courrier. »

Contactée par nos soins, la Caisse primaire d’assurance maladie de Rouen-Elbeuf-Dieppe assure suivre « de près » ce dossier. Celui-ci sera « présenté en réunion le 5 mars avec les partenaires internes de l’Assurance maladie » afin d' »apporter une réponse » à Sandrine Cappe.

Une cagnotte pour aider Sandrine et son fils

La réponse de la CPAM devrait être connue lors d’un prochain conseil de santé. « Quelle que soit leur réponse, je me procurerai ce moteur« , assure Sandrine. Car ce dispositif, ce n’est pas un luxe, ni une lubie. « Je commence à avoir mal au dos et je fais des sciatiques, à force de pousser le fauteuil. Et Deacon va continuer de grandir et de grossir ! »

Face à la médiatisation de son histoire, certains ont poussé la famille à créer une cagnotte en ligne. Sandrine y était hostile au départ : « Les gens sont beaucoup sollicités par les cagnottes. Ce n’est pas facile de toujours demander de l’argent« .

La mère de Deacon veut croire à la résolution de son problème. « J’ai espoir que mon recours aboutisse« , conclut-elle.

Source FR3.

Rochefort : une locataire expulsée à cause de son handicap…!

Une propriétaire a exigé que sa locataire handicapée « dégage » de la résidence, au prétexte qu’elle abîmait le hall d’entrée avec son fauteuil roulant.

Rochefort : une locataire expulsée à cause de son handicap

Comme chaque année, Evelyne (1) avait pris une location à Rochefort pour ses trois semaines de cure début février. Mais ce séjour lui a réservé une très mauvaise surprise. Parce qu’elle est en fauteuil électrique roulant, sa propriétaire l’a d’abord accusée « d’abîmer le hall d’entrée » de l’immeuble. Avant de carrément lui demander de plier bagage. C’était pourtant la deuxième année qu’elle occupait l’appartement de la Résidence Colbert et l’an passé, il n’y avait eu aucun problème.

La bailleuresse prétend que la résidence « n’est pas faite » pour les fauteuils. Pourtant, selon Evelyne, « l’immeuble est équipé d’une rampe d’accès et d’un ascenseur aux normes ». L’agence immobilière confirme que le bâtiment « est parfaitement accessible aux personnes handicapées ». Malgré tout, la propriétaire insiste. Evelyne a beau montrer que son fauteuil ne dégrade pas le hall, rien n’y fait. « On était dans l’incompréhension totale de cette réaction », confie la locataire.

La propriétaire a même refusé que le couple déménage dans un appartement de la même résidence, en disant qu’elle devait « dégager ». Relogés par l’agence, Evelyne et son mari ont donc atterri dans un autre immeuble. « On s’est retrouvé à décamper un samedi soir en urgence », raconte Evelyne, abasourdie. Sous le choc, elle et son mari ont rencontré le défenseur des droits, avant d’aller porter plainte pour discrimination au handicap.

Pour cette habitante des Sables-d’Olonne, l’expulsion a été une expérience traumatisante :

« La propriétaire a eu des mots très durs. Pour elle, je n’étais pas réellement handicapée car je peux parfois marcher avec des cannes »

Evelyne est atteinte, depuis plusieurs années, d’une maladie auto-immune qui l’empêche en partie de marcher et lui provoque des douleurs violentes. De ce fait, elle est reconnue invalide à plus de 80 %.

Dans la loi, refuser à une personne en perte d’autonomie un lieu ou un service est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

(1) Le prénom a été changé

Source SUD OUEST.

Véhicules inadaptés, conducteurs maltraitants : des usagers handicapés dénoncent le service Mobibus à Toulouse…

Des personnes en situation de handicap lourd dénoncent le service de transports de Tisséo Mobibus.

Rampe d’accès inadaptée, service de réservation défaillant et conducteurs maltraitants.

Selon eux, la qualité des voyages s’est fortement dégradée.

Les véhicules de transports sont parfois inadaptés pour les fauteuils roulant électriques. Illustration / © Sébastien MORELLI

Les usagers en situation de handicap qui utilisent quotidiennement le service de transport Mobibus de Tisséo sont excédés. Depuis plusieurs années, ils se plaignent de la mauvaise qualité du service assuré par Transdev pour le compte de Tisséo. Selon les associations APF France handicap, AFMTéléthon et le Collectif Inter Associatif Handicaps 31, la qualité des prestations s’est gravement dégradée avec, notamment, la mise en place d’un nouveau système informatique de réservation.

Dysfonctionnements à répétition

Sonia Lavenir, de APF France handicap, a recueilli plusieurs témoignages d’usagers : « Certains véhicules n’ont pas de rampe d’accès adaptée, du coup, la pente est raide et le fauteuil peut se retourner à la montée. Et une fois à l’intérieur, il est courant que l’usager en fauteuil se retrouve à voyager contorsionné avec la tête qui touche le plafond ! Sans parler des conducteurs désagréables, parfois maltraitants et qui conduisent trop vite. »

« On a l’impression d’être un colis »

Sonia Lavenir poursuit : « Le nouveau logiciel Pass qui permet des réservations en ligne n’est pas fiable. C’est compliqué de modifier une réservation et souvent les chauffeurs sont en retard. Pire encore, on m’a déjà oubliée ! Ajoutez à ça que l’assistance téléphonique en ligne ne répond pas toujours ! »

Un taux de satisfaction de 15.2/20

Selon une enquête menée à l’automne 2019 auprès de 800 personnes, les usagers donnent une note de 15.2 sur 20 pour le service Mobibus. Un taux de satisfaction en légère baisse car l’an passé, la note était 15.8/20.  Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo complète : « 94% des personnes interrogées mettent au moins 10/20 au service Mobibus. Nous sommes très attentifs aux retours de ces usagers. Concernant, le logiciel Pass, on est conscient des dysfonctionnements, le prestataire est en train de faire les développements nécessaires pour que la centrale de réservations soit plus opérationnelle. »

Des véhicules homologués

Jean-Michel Lattes l’assure : « Tisséo et l’ensemble des sous-traitants qui assurent les trajets Mobibus sont tous équipés de véhicules homologués pour transporter des personnes en situation de handicap. Nous avons une flotte d’une centaine de véhicules. Si un usager constate un problème, qu’il nous le signale immédiatement. »

 

Aucune plainte pour maltraitance enregistrée

« Si des usagers ont été victimes de maltraitance de la part des conducteurs, il faut qu’ils nous en informent immédiatement. A ce jour, nous n’avons pas été informés d’un cas précis. » poursuit Jean-Michel Lattes. « Nous allons être attentifs à la formation des conducteurs, que se soit dans la manipulation ou dans le contact humain. »

Un geste commercial demandé par les associations

Selon Tisséo, les équipes de l’assistance téléphonique seront renforcées et mieux formées. Les associations à l’origine de la grogne, réclament une remise commerciale de 30% minimum sur les factures d’octobre pour dédommagement. « Nous y sommes favorables » a assuré Jean-Michel Lattes. L’échelonnement sur 6 mois du paiement des factures de novembre à janvier a également été acté.

Un transport porte à porte avec Mobibus est facturé 3.12 euros (1.50 euros pour le transport et 1.62 euros pour l’assistance). Un déplacement coûte 26 euros (25 euros sont pris en charge par Tisséo, 1 euro par l’usager bénéficiaire).

Refus d’embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM…

L’histoire a été révélée sur les réseaux sociaux par une témoin de la scène : un chauffeur de bus aurait délibérément refusé l’accès à son bus à une jeune femme en fauteuil roulant.

La RTM a ouvert une enquête, après que le comportement du chauffeur lui ait été signalé.

Refus d'embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM. Un bus accessible aux handicapés - illustration

Après que l’accès à une discothèque ait été refusé à une personne handicapée le week-end dernier à La Garde, dans le Var, c’est un chauffeur de la RTM qui aurait refusé d’abaisser la rampe handicapé du bus qu’il conduisait pour laisser entrer une jeune femme en fauteuil roulant.

Une scène insoutenable pour Karine. Elle était sur place, à cet arrêt de la ligne 19 direction Castellane, et elle a tout vu : « La personne était placée sur le marquage au sol dédié. Le chauffeur ne s’est pas arrêté en face d’elle, ce qui l’a obligée à se déplacer. D’abord, il a dit qu’il n’y avait pas de plateforme, puis, qu’elle ne marchait pas : les passagers ont donc porté la jeune fille et son fauteuil. » Au terminus, même chose : le chauffeur rechigne à laisser descendre la jeune fille.

Alors Karine a voulu prendre une photo du bus ; le chauffeur l’aurait alors menacée. Après que Karine ait signalé le comportement du chauffeur, juste après la scène, à la RTM, cette dernière a immédiatement ouvert une enquête en interne. « _Nous prenons cette enquête très au sérieux. Nous avons convoqué le chauffeur, qui a donné sa déposition. Nous devons encore déterminer dans les prochains jours si la plateforme fonctionnait ou pas, mais nous devrons, quelle que soit l’issue de l’enquête, « parler » à cet agent_ », déclare Pierre Durand, directeur marketing de la RTM.

La mobilité des personnes handicapées : un enjeu à Marseille

Dans son appartement du troisième étage de la Belle de Mai, Patrice Busseuil est en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans. Pour lui, l’histoire partagée par Karine n’est pas inédite : « Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois, à moi et à des adhérents de mon association. Parfois, les chauffeurs ne veulent pas nous laisser monter. Ils me disent qu’il n’y a pas de rampe, mais je la vois, moi, la rampe« , se désole-t-il.  Il nuance toutefois son propos : « Il m’est déjà arrivé aussi de croiser des chauffeurs qui se sont levés eux-mêmes de leur siège pour m’aider à rentrer, quand les rampes d’accès ne fonctionnaient pas. Et puis, ça me rassure de voir que les passagers se mobilisent aussi pour nous« , raconte-t-il. Il se dit tout de même « dépité » par cette histoire.

La mobilité des personnes handicapées représente un vrai défi à Marseille. S’il existe bel et bien un bus de substitution adapté aux handicapés, MobiMétropole, ça n’est pas suffisant . Céline se déplace en fauteuil électrique : « MobiMétropole est un service très demandé. Il faut réserver son transport une semaine à l’avance, et on n’est même pas surs de l’obtenir. Demain, je dois aller à la gare Saint-Charles : mon transport a été refusé, je vais devoir rouler 20 minutes sur la route avec mon fauteuil« .

En effet, les trottoirs ne sont pas adaptés non plus aux fauteuils, tout comme les stations de métro, même si ces dernières devraient le devenir en 2023, selon la RTM. Seuls 20% des arrêts de bus sont homologués et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Tous ces éléments font de Marseille une ville assez peu accessible en termes de transports pour les handicapés : selon une enquête de France Handicap, seuls 9% des personnes à mobilité réduite se déclarent satisfaits des transports un commun. Le plus faible taux des 14 villes mentionnées dans l’enquête.

Source FRANCE BLEU.

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes…

Co-développé par le pôle Saint-Hélier et l’Insa de Rennes, ce simulateur de fauteuil roulant électrique est unique au monde.

Faisant appel à la robotique et à la réalité virtuelle, il permet de tester sans danger la conduite pour des personnes en situation de handicap.

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes

Conduire un fauteuil roulant électrique en toute sécurité n’a rien d’évident. Loin d’être facile pour monsieur ou madame tout le monde et encore moins pour une personne en situation de handicap.  Ça demande un véritable apprentissage », confirme le docteur Émilie Leblong, spécialiste en médecine physique et de réadaptation au pôle Saint-Hélier de Rennes.  Mais il est difficile, dans la vraie vie, de reproduire des situations compliquées qui pourraient mettre en danger les personnes qui conduisent ces fauteuils. 

D’où l’idée de créer, et c’est une première mondiale, un simulateur de conduite de fauteuil roulant électrique. Le même principe qu’un simulateur de voiture ou d’avion. Un travail dans le cadre du projet européen Adapt qui comprend également le développement d’un fauteuil intelligent mis au point par la même équipe.  L’intérêt est aussi de pouvoir répéter les scénarios pour favoriser l’apprentissage et de contrôler l’environnement pour ne pas mettre la personne en danger mais pouvoir voir ses réactions vis-à-vis d’un danger. 

Un monde virtuel aussi vrai que le réel

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes

Le simulateur est composé d’un fauteuil statique placé sur un système de vérins robotisés qui reproduisent le mouvement et surtout d’un casque virtuel qui permet au conducteur de s’immerger totalement dans un environnement.  Comme une pièce avec des obstacles ou des quartiers de Rennes que nous avons reproduit grâce aux données fournies par la Ville de Rennes », précise Marie Babel, maître de conférences à l’Insa et chercheuse à l’Irisa.  Si vous heurtez un obstacle dans le monde virtuel, vous ne risquez évidemment rien. Ni pour vous, ni pour les autres. On s’est donc attachés à modéliser le plus réellement possible toutes les situations possibles.  Un travail de titan.

Acquérir les compétences

 Nous avons travaillé sur la conception robotique, mécanique, électronique, sur les algorithmes de contrôle et sur la réalité virtuelle. Le but étant d’arriver à avoir l’impression que l’on conduit vraiment un fauteuil roulant.  La frontière entre monde virtuel et réel devant être la plus étroite possible.  Le facteur d’impression d’être dans la vraie vie doit être majeur dans le transfert des compétences  ajoute le docteurLeblong.  Plus on aura de sens mis en action par l’immersion, plus on acquiert ces compétences. 

Une trentaine de personnes en situation de handicap ont déjà testé ce simulateur. Les résultats sont d’ores et déjà probants.

Source OUEST FRANCE.

Emploi et handicap : “Dès que les employeurs voient le fauteuil roulant, cela efface mes compétences”…

La loi Handicap fête ses 15 ans, une loi qui, selon Caterina, ne favorise pas l’intégration des personnes handicapées.

« La standardisation impose les mêmes règles pour tout le monde alors que nous sommes différents. »

Caterina possède deux Masters. Elle espère trouver un emploi de chargée de projet ou business developer mais son handicap représente un frein. / © DR

« Je ne pensais pas avoir autant de difficultés pour trouver du travail. Des fois je me dis que je ne vais pas y arriver. » À 32 ans, Caterina envoie CV et lettres de motivation depuis trois mois.

Titulaire de deux Master 2 (Bac + 5) en psychologie sociale et du travail ainsi qu’en management des administrations et des entreprises, la jeune femme, en fauteuil roulant, se heurte aux biais d’un système parfois absurde, où ses compétences sont reléguées derrière des problèmes de logistique.

Premier emploi, premiers obstacles

Caterina décroche un premier emploi un an après son premier Master. Un contrat aidé de 12 mois, à Rennes. Elle devient chargée de projet pour une association de photographes. Les locaux de la structure ne sont pas accessibles, avec des marches à l’entrée. « L’équipe a bien voulu s’adapter » raconte Caterina. « Ils me portaient chaque matin, pour m’aider à monter. Ils ont accepté le télétravail. » La jeune femme salue la volonté de ses collègues, lesquels ont essayé de trouver des solutions pérennes par la suite. En vain. « Les aménagements coûtaient trop cher. Il n’y avait pas d’autres bâtiments de disponible. »

La situation est loin d’être idéale. « Au bout d’un moment cela m’a pesé. Je n’étais pas indépendante. Il faut que ce genre de solutions humaines soient temporaires, sinon ça devient problématique. » 

Caterina choisit de reprendre des études. Elle refait un Master 2 via l’IAE de Rennes, en se disant que cela va renforcer ses atouts. Toutes les autres élèves de sa promotion ont trouvé du travail depuis, alors qu’elle non.
Comment présenter son handicap ? Son fauteuil ? À quelle moment dans la candidature ? Caterina a vu sa stratégie évoluer. « Je sais de toute façon que ça va être discriminatoire, comme la Reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Jusqu’à maintenant, je ne le mentionnais pas. Avant les entretiens, je me renseignais discrètement sur l’accessibilité des locaux, en passant un coup de fil ou en allant voir sur Internet. Aujourd’hui, je mets une phrase, que je tourne sur le ton de l’humour. ‘Depuis plusieurs années, j’ai opté pour un déplacement 100% écologique, sans moteur et qui me permet de rouler tous les jours, à n’importe quelle heure…' » 

Dès que les employeurs voient le fauteuil, le handicap efface mes compétences

« Quand quelqu’un postule, on le prend en considération, d’abord avec ses compétences puis après avec ses autres facettes. Un sportif de haut niveau peut par exemple voir ses horaires aménagés, une maman peut ne pas travailler le mercredi. Dans mon cas, le fauteuil annule tout, cela efface tout le reste. »
Elle relève : « Les gens ne connaissent pas le handicap, ils ont peur et donc ne posent pas de questions. » Là encore, Caterina prend les choses en main.

Désormais, je donne toutes les informations : que je vis seule, que j’ai une voiture, que je vais aux toilettes toute seule…

L’anecdote peut faire sourire mais les candidatures de Caterina finissent par échouer, à cause des toilettes.

« L’an dernier, j’ai eu un entretien à Bordeaux, pour un stage dans le cadre de mon second Master. J’ai eu un premier entretien par Skype, qui s’est bien passé. Je me suis rendue sur place. Tout était bon sauf les toilettes qui n’étaient pas aux normes. Sauf que je n’ai pas besoin que cela soit adapté. Les ressources humaines ont alors commencé à me dire que je ne pouvais pas venir dans le bâtiment, qu’ils risquaient de fermer l’entreprise à cause de moi. J’avais interdiction d’y entrer. On m’a donné un ordinateur pour aller travailler dans un bar ou chez moi. » Caterina se retrouve sans rien alors que sa convention de stage a été signée. Elle a même quitter son appartement rennais pour venir s’installer sur place.

Je ne peux pas choisir mon parcours professionnel alors que j’ai deux Masters, je dois toujours m’adapter.

« La loi handicap, ça ne marche pas. Les entreprises préfèrent payer plutôt que de s’engager »

« Ce genre de loi peut fonctionner dans le public mais dans le privé beaucoup moins, à cause du manque d’argent ou des objectifs de productivité. Je me retrouve bloquée. Comme les entreprises sont obligées, cela nous empêche d’accéder à l’emploi. Cette standardisation des règles ne laisse aucune marge d’adaptation, selon l’individu. »

Elle regrette que personne « ne pense aux capacités qu’on a développées, grâce à notre handicap, comme le sens de la logistique, de l’optimisation, les relations humaines. » Elle se retrouve à postuler à des offres, en dessous de son niveau de compétences. Et on lui demande pourquoi. « Tout cela me fait perdre un peu confiance en moi. Cela affecte mon envie qui elle est forte » lâche-t-elle. Financièrement, cela devient serrée. Elle vit avec l’AHH (allocation adulte handicapée) soit 900 euros par mois. Elle reste optimiste. « Ma recherche s’annonce plus longue car il faut que je tombe sur quelqu’un qui aura cette ouverture d’esprit, le courage, de voir au-delà du fauteuil ambulant. »

Source FR3.

Le handicap et l’accessibilité au cœur du débat des Municipales…

La loi est appliquée mais rien que la loi, l’association APF France handicap prône, à l’approche des élections municipales, une démarche dynamique pour une haute qualité d’usage.

Il n’est pas nécessaire de subir un handicap pour éprouver des difficultés de mobilité.

Le handicap et l'accessibilité au cœur du débat des Municipales...

Handicap : rapport classé ? S’il reconnaît que toutes les municipalités ont grosso modo fait ce qu’elles avaient à faire en matière d’accessibilité aux personnes en situation de handicap, Bernard Avon, bénévole depuis près de 40 ans à l’APF France handicap, ajoute : « Elles n’ont fait qu’appliquer la loi ! »

Un bond en avant ou deux pas en arrière ?

Une loi, enfin des lois, qui, depuis 1975, « semblent faire un bond en avant quand elles font deux pas en arrière. »

Il en est ainsi de petits détails comme le dévers de 2 % maximal imposé aux trottoirs du mur à la rigole dans la loi de 2005 et ramené à 3 % en 2014. Ou encore du 100 % de logements neufs accessibles de la loi Elan réduit à 20 %. « Certes, cela induit un surcoût de 2 à 3 % du projet mais qu’en est-il du coût d’adaptation des 80 % restants et qui paie ? »

« Une haute qualité d’usage » qui dépasse la norme

On est encore loin de la « démarche dynamique » prônée par l’association dont Bernard Avon est le référent accessibilité régional pour imposer, par la concertation, « une haute qualité d’usage » qui dépasse la norme pour y substituer un ressenti. « Dans notre société vieillissante, il n’est pas nécessaire de subir un handicap pour éprouver des difficultés de mobilité… » Une entorse suffit.

Et, ajoute M. Avon, « ces logements démontreraient toute leur utilité quand on compare le coût d’un Ehpad à celui du maintien à domicile. En cela, les villes disposent d’experts dans leurs CCAS mais qui ne sont pas sollicités au niveau des permis de construire même sur un plan consultatif. On essaie également de promouvoir le rôle de conseil que peuvent avoir les principaux intéressés eux-mêmes. Qu’attend un handicapé d’une bibliothèque, par exemple ? »

Les candidats préoccupés à développer la mobilité douce

C’est dans ce domaine de l’impulsion que Bernard Avon guigne avec espoir les programmes des candidats, pour l’instant plus préoccupés de verdir leur démarche et au mieux de tracer un futur à la mobilité vélocipédique, que d’achever la transition vers l’accessibilité globale de leur bonne ville à tout un chacun, avec ou sans roulette, avec ou sans canne blanche, avec ou sans déambulateur. « Il fut un temps où des financements publics ont été accordés aux propriétaires qui ravalaient leur façade. Cela a transformé nos villes. On pourrait faire de même pour accélérer l’accessibilité… À Besançon, par exemple, plus de 50 % des cabinets médicaux ne le sont pas aux handicapés. »

Le handicap et l'accessibilité au cœur du débat des Municipales

Toujours perçu comme une contrainte

Mais le gros point noir demeure « les transports publics », estime Bernard Avon. « uand on doit réserver 48 heures voire une semaine à l’avance un service de bus à la demande, ce n’est pas normal. » Idem pour les trains lorsque les quais laissent un espace trop large jusqu’à la margelle de la rame, ou quand un TGV ne dispose que d’une place pour un fauteuil en première classe. Avec deux places, le tramway fait mieux… mais cela demeure très modeste.

« Globalement, le minimum de ce qui pouvait être fait l’a été mais la loi est toujours perçue comme une contrainte ! », conclut Bernard Avon, qui rêve certainement d’un peu plus d’enthousiasme pour sa cause.

Un vaste chantier à entreprendre

Des voitures stationnées sur les trottoirs, des trottoirs trop étroits ou pentus ou si mal foutus ou si encombrés de panneaux publicitaires qu’une sortie en fauteuil prend des allures de rallye, la ville n’est pas tendre avec les handicapés. Même si les feux se mettent à parler, la technologie ne remplace pas le bon sens.

Et si le sursaut venait des exigences des valides pour imposer un véritable schéma de déplacements en modes doux. Car les pistes cyclables bricolées jusqu’à présent ici ou là ne sont pas plus satisfaisantes. Beaucoup empruntent les trottoirs au détriment des piétons et combien d’autres justifient des contresens litigieux comme alibi à la modernité, en se lavant les mains d’un aménagement plus poussé.

C’est probablement dans cette décision de rendre les centres-villes « circulables » en sécurité pour les plus exposés qu’une véritable réflexion peut être engagée. En associant les besoins des uns et des autres plutôt que les opposer ou les faire se chevaucher. Bref, c’est aussi l’occasion de repenser courageusement l’espace dédié à la voiture, une bonne fois pour toutes, au cœur des cités qui n’ont d’ailleurs jamais été conçues pour elle. Sans l’exclure totalement, bien entendu, car elle a son rôle mais en la cantonnant enfin au strict nécessaire afin de partager le territoire en accordant à chacun ce qui lui est dû. F.J.

Source EST REPUBLICAIN.

 

 

 

Les mécanos des matériels médicaux : fauteuils roulants, lits médicalisés,…

À Valentigney (Doubs), Envie Autonomie, la nouvelle structure d’insertion de l’ensemblier Défi, recueille les fauteuils roulants, scooters électriques et autres lits médicalisés pour les reconditionner et les revendre à moitié prix du neuf.

Avec deux ans de garantie et bientôt remboursés par la Sécu.

Les mécanos des matériels médicaux

Investi depuis trente ans dans tout ce qui peut permettre aux personnes à se remettre d’aplomb, et si possible en selle pour le travail, l’ensemblier Défi vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc avec Envie Autonomie . Lancée en septembre dernier dans un modeste local de la zone artisanale des Combottes de Valentigney, dans le Pays de Montbéliard, cette structure est dédiée à la collecte, la réparation et la remise dans le circuit des aides techniques médicales. Fauteuils roulants électriques ou manuels, verticalisateurs, déambulateurs, scooters électriques… Bref, tout ce qui permet de trouver un point d’appui pour mieux avancer dans la vie.

Environ 50 % du prix neuf

En cinq mois de production, Envie Autonomie a déjà reconditionné 150 matériels sur les 800 récupérés dans toute la Franche-Comté. Autant de matériels qui sont ensuite revendus à 50 % environ du prix neuf et garantis deux ans.

« Notre objectif est de favoriser le maintien à domicile et les aides techniques liées à la mobilité », indique Marine Antoine, responsable d’Envie Autonomie. « Une fois reconditionnés par des personnes en parcours d’insertion, ces matériels médicaux peuvent être revendus moins cher, d’où un impact écologique mais aussi sociétal puisque cela permet un accès plus large et des économies pour l’assurance maladie. »

Bientôt quatre à cinq salariés en insertion

Lancée autour d’une responsable, d’un chef d’atelier et d’un salarié, l’activité espère bientôt passer à « quatre voire cinq salariés en insertion ». D’autant que la jeune structure devrait « très prochainement déménager dans un local plus grand et fonctionnel, toujours à Valentigney, ce qui nous permettra d’accueillir plus de monde en termes de clients comme de personnes qui viennent nous confier leurs appareils », annonce Mehdi Manna, directeur de Défi.

Autre avantage, et non des moindres, « cela nous permettra aussi d’obtenir l’agrément de la CPAM, car les aides techniques reconditionnées devraient prochainement pouvoir être remboursées par la Sécurité sociale, comme cela a été voté après avoir été inscrit dans la loi de finances. »

En attendant, la petite équipe réceptionne, décortique et lorsque c’est possible requinque chaque aide technique médicale qu’elle récupère. « Le quotidien, c’est de diagnostiquer l’appareil pour voir ce qui est réparable et reconditionnable et, si ce n’est pas le cas, de le démonter pour pièces et tri sélectif. »

Réseau national, collecte régionale

Envie Autonomie Franche-Comté peut s’appuyer sur l’aide de ses aînées du réseau national Envie, la plus ancienne unité ayant été créée à Angers en 2015, avant Strasbourg, Nancy, Saint-Etienne et Nantes (d’autres étant actuellement à l’étude). « Cela nous permet à la fois d’échanger des pièces détachées et d’harmoniser nos prix », précise Marine Antoine. « Sachant que nous effectuons aussi de la réparation. »

Quant à l’approvisionnement, « les matériels proviennent à la fois d’établissements hospitaliers et de particuliers, l’objectif étant de développer des points d’apport volontaires. Sur Besançon, nous avons déjà le magasin Envie mais ailleurs, dans la région, l’idée serait de travailler avec les communautés de communes et les centres communaux d’action sociale. »

Ensemblier DéFI
43 rue Villedieu
C.S. 80056
25701 Valentigney cedex

Tél. 03 81 37 10 08
Fax 03 81 34 40 48

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap : « Le gouvernement parle d’intégration, mais il fait de la désintégration »…

Action symbolique ce mercredi 5 février à midi devant la préfecture à Montpellier pour défendre les droits des personnes handicapées : les associations dénoncent une menace de baisse drastique de leurs revenus.

Handicap : "Le gouvernement parle d'intégration, mais il fait de la désintégration"

Montpellier – France

« _Pour que handicap et pauvreté ne soient pas la double pein_e ! » Ce mercredi 5 février, une délégation de personnes handicapées s’est rassemblée devant la préfecture à Montpellier, pancartes autour du cou pour demander le maintien de l’allocation adulte handicapé. L’AAH, menacée de disparaître au profit d’un revenu universel d’activité qui engloberait aussi le revenu de solidarité active.

Simplification administrative dit le gouvernement. Les associations craignent à l’inverse que cette réforme ne fragilise le quotidien de plus d’un million de personnes handicapées en France. Inquiétudes qu’elles expriment dans une tribune parue le mardi 4 février dans le quotidien Libération :

Elles ont lancé une pétition pour faire reculer le gouvernement qui a rassemblé 61.000 signataires.

De 1.000 à 500 euros

Patricia Czolacz, 50 ans, est venue en fauteuil roulant depuis Palavas par ses propres moyens, en bus puis tram. « Je suis venue défendre mes droits. Je suis mariée, avec un enfant. Aujourd’hui je reçois 1.000 euros par mois, mais avec la réforme ce sera 500. Le gouvernement parle d’intégration, mais il fait de la désintégration. »

À ses côtés, Valérie Dumas, dont le handicap est dit « invisible » : différents troubles de la personnalité et du comportement qui l’empêchent de travailler depuis 2014. Elle est handicapée deuxième catégorie, à 50 % et touche 900 euros par mois. « Avec un enfant à charge, je ne m’en sors pas. Si je n’arrive pas à vivre dignement aujourd’hui alors qu’en sera-t-il demain? C’est la misère… »

« Cette réforme ça veut dire quoi? Que le gouvernement veut mettre au banc de la société les handicapés ? Qu’on est des monstres ? »

Handicap : "Le gouvernement parle d'intégration, mais il fait de la désintégration"

Et elle poursuit : le problème avec ce revenu universel, c’est que « nous serions tenus à aller chercher du travail. Comment quelqu’un qui est reconnu en incapacité totale pourra aller trouver du travail ? Comment savoir si une personne schizophrène sera acceptée dans une équipe? Quand on sait que quatre associations ont quitté les négociations, ça veut dire quoi ? Que le gouvernement est obtu ? » 

Retrait de la réforme

Les associations demandent le retrait de la réforme ou du moins de préserver l’allocation handicapé. « Parce que des personnes nous disent qu’elles vont finir par faire la manche… Ce n’est plus possible« , explique Nadine Beurroies, bénévole pour la fédération des adultes et travailleurs handicapés.

Source FRANCE BLEU.

Pour la pétition, l’objectif est d‘atteindre les 70.000 signataires d’ici le 9 février.

Se déplacer quand on est handicapé: la galère dans l’agglomération niçoise…

Seuls 9% à 10% des personnes vivant dans l’agglomération de Nice sont satisfaites de l’accessibilité de la ville pour les personnes en situation de handicap d’après une étude IFOP publié la semaine dernière.

A l’échelle nationale, deux tiers des handicapés témoignent de difficultés à se déplacer.

Pour ces personnes en fauteuils roulants, monter sur les trottoirs est bien souvent difficile à Nice Nord

Trottoirs trop hauts, absence de rampe d’accès aux bâtiments, feux tricolores sonores défaillants, vivre à Nice en étant aveugle ou en fauteuil roulant peut devenir un véritable parcours du combattant. Seuls 9% à 10% des personnes vivant dans l’agglomération de Nice sont satisfaits de l’accessibilité de la ville pour les personnes en situation de handicap d’après une étude IFOP publié la semaine dernière par l’association des paralysés de France (APF). 

Des trottoirs pas aux normes

« Souvent les trottoirs ne sont pas au norme. En face d’un passage piéton par exemple, ils ne doivent pas dépasser les deux centimètres de hauteur. Souvent ce n’est pas le cas et je suis obligé de passer sur la route », témoigne Patrick Touchot, qui se déplace en fauteuil roulant depuis sa naissance. Le président de l’association « accessible pour tous » met aussi en évidence la non conformité de certains arrêts de bus niçois.

Jacques Dejeandile, le conseiller municipal en charge du handicap de la ville de Nice, affirme que des efforts ont été faits avec des travaux régulièrement sur les trottoirs. « Nous allons progressivement refaire les arrêts de bus. On ne peut pas tout faire du jour au lendemain malheureusement », affirme-t-il.

L’élu met aussi en avant le service MobileAzur qui récupère les personnes handicapés chez elles et les amène directement à destination. Mais les usagers se plaignent du manque d’offre et de délais trop long pour en profiter.

Dans les Alpes Maritimes, 37 253 personnes sont inscrites au registre des travailleurs handicapés. 56 000 personnes, dont les seniors, disposent de la carte d’invalidité.

Source FRANCE BLEU.