Élèves handicapés. Des syndicats réclament des mesures urgentes pour les accompagnants…

Lors de l’examen du projet de loi en février, l’Assemblée nationale a voté plusieurs mesures pour l’inclusion des élèves handicapés mais les syndicats estiment qu’ils sont encore insuffisants.

Ils réclament un vrai statut de fonctionnaire.

Les syndicats réclament un « vrai statut de fonctionnaire » pour les accompagnants.

Alors que le projet de loi « pour une école de la confiance » est débattu au Sénat, plusieurs syndicats ont réclamé ce mercredi 15 mai des « mesures urgentes » pour améliorer le statut des accompagnants d’élèves handicapés que le texte, selon eux, détériore.

« La grande problématique, c’est le statut des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) », a résumé Arnaud Malaisé, du Snuipp-FSU (premier syndicat enseignant dans le primaire) en conférence de presse.

« Répondre à un besoin permanent »

Lors de l’examen du projet de loi en février, l’Assemblée nationale a voté plusieurs mesures pour l’inclusion des élèves handicapés, dont le recrutement des AESH, qui se verront proposer désormais des CDD de trois ans, renouvelables une fois, avec un CDI à la clé au bout de six ans. Jusqu’à présent, les CDD étaient d’un an, renouvelables six fois avant l’obtention d’un CDI.

« Insuffisant » pour les syndicats, rassemblés devant le Sénat, qui réclament un « vrai statut de fonctionnaire », de manière à « répondre à un besoin permanent ».

« Ces emplois ne seront pas moins précaires avec cette mesure, c’est un leurre », a dénoncé Emmanuel Séchet, du Snes-FSU, syndicat enseignant dans le secondaire. Payés au Smic, ces emplois ne sont en effet quasiment jamais « à temps complet ». « Avec des contrats de 24h en moyenne, les AESH gagnent entre 600 et 700 € (nets) par mois », selon Hélène Elouard, AESH à Bordeaux.

L’Assemblée a aussi voté en février la création de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL), expérimentés depuis la rentrée 2018 dans toutes les académies. « Cette mesure, qui vise à mutualiser systématiquement les AESH, au détriment d’un accompagnement individuel, va détériorer les conditions d’exercice et l’encadrement des élèves », a estimé Emmanuel Séchet.

« On est dans une gestion mathématique des moyens, loin d’une école inclusive », a renchéri Sophia Catella, du Snuipp-FSU. Les syndicats réclament aussi « une formation professionnelle de qualité » et la prise en compte du travail invisible et de la pénibilité.

Source OUEST FRANCE.

Cluzel veut un objectif de 6% de jeunes handicapés en apprentissage…

La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, veut relever le taux de jeunes handicapés en apprentissage à 6 % contre 1% actuellement.

Le gouvernement prévoit notamment de déployer un « référent handicap » dans chacun des 965 centres de formation (CFA) de France.

La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a annoncé mardi vouloir relever le taux de jeunes handicapés en apprentissage à 6%, contre 1% actuellement, pour améliorer l’insertion des travailleurs handicapés dans l’emploi.

« Actuellement, seulement 1% des jeunes handicapés sont en apprentissage, nous ambitionnons d’arriver au moins à 6% », a déclaré Mme Cluzel dans un entretien publié mardi sur le site du Figaro, sans préciser de calendrier pour atteindre cet objectif.

Le gouvernement prévoit notamment de déployer un « référent handicap » dans chacun des 965 centres de formation (CFA) de France. Ceux-ci seront « chargés de rendre les formations plus accessibles et d’accompagner les apprentis en situation de handicap ».

Calendrier de mesures

« D’ici à une quinzaine de jours, un calendrier de mesures déclinera la mise en place d’actions opérationnelles à partir de 2020 », a par ailleurs annoncé la secrétaire d’Etat. Parmi les actions envisagées, un « rapprochement entre Pôle emploi et Cap emploi » (le réseau national d’organismes de placement spécialisé pour personnes handicapées et employeurs) pour la mise en place d’un lieu unique d’accueil et une offre de services commune à tous les chômeurs, ou encore une simplification des démarches administratives des entreprises au moment de l’embauche d’un travailleur handicapé.

Malgré l’instauration d’une obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés, datant de 1987 dans les entreprises privées et de 2005 dans la fonction publique, les personnes handicapées éprouvent de fortes difficultés d’insertion professionnelle.

Source OUEST FRANCE.

Handball sourds : Limoges au sommet !…

Très soudée, elle multiplie les récompenses, et vient d’être sacrée championne de France pour la 3ème année consécutive.

Handball sourds : Limoges au sommet !. © F3 Limousin

C’est une saison qui se termine en beauté pour l’équipe de handball sourds de Limoges : invaincue avec 12 victoires, elle est devenue triple championne de France en battant Lyon 37 à 25, le 5 mai dernier.
Une belle récompense pour cette équipe particulièrement soudée qui, sur le terrain, a trouvé d’autres codes que le langage pour communiquer.

Souvent éloignés des compétitions classiques en raison de leur surdité, mais considérés comme trop valides pour les compétitions handisport, les joueurs sourds ont parfois le sentiment d’être mis à l’écart.
Passionnés et persévérants, les joueurs de Limoges ont tracé leur sillon.
Depuis 4 ans, ils s’entraînent une fois par semaine avec l’équipe 3 du Capo Limoges Handball, et participent à des matchs contre des joueurs entendants.

Le SSSL, Secteur sportif des sourds de Limoges, multiplie les récompenses : triple Champion de France, Vainqueur de la Coupe de France et 1er du Tournoi international de handball sourds.
Leur rêve : que certains joueurs de l’équipe soient sélectionnés pour les Deaflympics, les jeux olympiques des sourds !

Source FR3.

Un équipage en situation de handicap au coeur du dispositif des 24h du Mans… Vidéo…

Le Loir-et-Chérien Frédéric Sausset, premier pilote quadri-handi à avoir terminé les 24h du Mans en 2016, va encadrer une équipe de pilotes en situation de handicap sur la course « Road To le Mans 2019 », en prélude à la 87e édition des 24h au mois de juin.

SRT 41, la filière Frédéric Sausset : cap sur Le Mans 2020 / © Pascal Aunai, SRT41

C’est l’une des premières choses qu’il avait annoncé à l’issue de son arrivée, historique, lors des 24h du Mans auto en 2016, le Loir-et-Chérien  Frédéric Sausset, premier pilote quadri-handi à terminer cette course mythique voulait faire découvrir cette aventure à d’autres personnes dans la même situation que lui.

Son exploit avait largement été relayé et n’était pas passé inaperçu, cela ne pouvait que l’encourager dans son projet :

Profitant de ces énormes retombées, Frédéric Sausset a monté sa filière à l’automne 2017, et recruté 3 pilotes handicapés avec pour objectif de les emmener au plus haut niveau, le point d’orgue étant une participation aux 24h du Mans en 2020.

C’est ainsi  que depuis  2018, le Japonais Takuma Aoki, le Belge Nigel Bailly et le Français Snoussi Ben Moussa écument les pistes, et emmagasinnent de l’expérience.

« Nous avons commencé en 2018, sur le VdeV, championnat d’endurance européen, pour rôder les pilotes. Pour notre première année de compétition, sur 5 courses, nous avons fait 3 podiums. »

L’équipage du SRT 41 participe cette saison à un nouveau championnat, l’Ultimate Cup Series, gardant toujours en tête cet objectif sarthois, duquel il va déjà se rapprocher cette année : il est engagé sur la « Road to Le Mans », une épreuve disputée en parallèle de la course reine.

Sur 85 demandes, envrion 60 reçoivent une réponse favorable. C’est une très bonne chose pour nous, un bel événénement médiatique qui va permettre en même temps aux pilotes de découvrir le grand circuit, et de s’imprégner de cette ambiance si particulière.

Frédéric Sausset se sait soutenu par la grande famille du sport automobile et des 24h, qui vont lui réserver, c’est sûr, un très bon accueil. Cette fois il ne sera pas au volant, il y reviendra, mais pour l’heure, il souhaite avant tout partager son expérience et son savoir-faire, et mettre en avant l’intégration du handicap par le biais du sport de haut niveau, en se mêlant aux valides.

Plusieurs roulages, entre essais et courses, sont prévus durant la grande semaine des 24h, à partir du 13 juin. Belle initiative de Frédéric Sausset, et grand coup de chapeau à toute l’équipe, au volant de la Ligier JSP3-Nissan numéro 84.

Source FR3.

Accessibilité : « Il y a un effort énorme à faire du côté de cette transition inclusive dans la société », estime l’APF France Handicap…

L’association organisait mardi une manifestation à Paris pour le respect des droits des personnes handicapées.

La manifestation de l'APF France Handicap, le 14 mai 2019 à Paris.

« Il y a un effort énorme à faire du côté de cette transition inclusive dans la société », a affirmé mardi 14 mai sur franceinfo Prosper Teboul, le directeur général de l’APF France Handicap. L’association appelait mardi à une manifestation à Paris pour le respect des droits des personnes handicapées, deux ans après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République.

L’APF France Handicap est « très fortement déçue » des actions du gouvernement, souligne Prosper Teboul. « On attendait beaucoup plus ». L’association attend des « efforts » notamment pour « l’accessibilité aux transports » ainsi que « dans tous les lieux publics ».

franceinfo : Depuis mai 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, rien n’a changé ?

Prosper Teboul : On ne peut pas dire que rien n’a changé. On veut que la formidable attente suscitée avec la carte blanche à Emmanuel Macron ne soit pas lettre morte. Sur deux ans, on attendait beaucoup plus. Il y a des choses qui ont avancé. Mais au regard des enjeux et des annonces du président de la République, nous sommes très fortement déçus. Nous avons des revendications qui sont issues d’une enquête conduite avec l’Ifop où 3 500 personnes ont répondu. Il apparaît un degré d’insatisfaction extrêmement fort. Plus de 83% des personnes interrogées ne se retrouvent pas dans la politique du gouvernement.

Il y a une énorme précarité qui est dénoncée par la quasi-totalité des personnes interrogées qui ne permet pas aux personnes en situation de handicap et à leur famille de vivre dignement. Il y a eu la revalorisation de l’allocation adulte handicapée (AAH). C’est une mesure qu’on a applaudie. Mais il y a un peu plus d’un million d’allocataires de l’AAH. 300 000 se sont vu d’emblée exclus de cette mesure. Toutes les personnes n’en ont pas bénéficié.

Il y a aussi des problèmes au niveau des transports. À Paris, il n’y a qu’une seule ligne de métro accessible aux handicapés.

Cela paraît fou au regard d’autres capitales. À Londres, on est plus proche des 30%. À Barcelone, c’est 80%. Le métro parisien c’est 3%. Cherchez l’erreur. Il faut vraiment faire un effort. L’accessibilité, c’est le maître mot de la vie citoyenne. Sans l’accessibilité aux transports, aux boulangeries, dans une pharmacie, chez le médecin, dans tous les lieux publics, dans les lieux de travail, il n’est pas possible de vivre normalement. Il y a un effort énorme à faire du côté de cette transition inclusive dans la société.

Cela concerne aussi les aménagements à domicile ?

Bien évidemment. Nous avons fait valoir notre insatisfaction au moment de l’adoption de la loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique). On est passé de 100% de logements neufs accessibles à 20%. Bien que ces logements soient évolutifs, le risque est que ce soit un véritable parcours du combattant, de la part d’une personne en situation de handicap qui arrive dans un logement qu’il faut rendre accessible.

Source FRANCE INFO.

Dijon – Vidéos : une application pour simplifier la vie des handicapés…

« Toolib est une application internet permettant de simplifier les déplacements des personnes en perte d’autonomie » explique les créateurs de cette appli sur leur site internet. Elle doit être lancée dans le courant de l’année 2019.

Ses trois créateurs sont originaires de Dijon.

A gauche Vincent Moalic et Guillaume Boulaton deux des trois cofondateurs de "Toolib" et trois salariés de la société.

Alors qu’en France 24% de la population active serait en situation de handicap ou souffrirait d’un problème de santé, comment venir en aide aux personnes handicapées, en perte d’autonomie ou tout simplement isolées dans leur quotidien? Il y a 2 ans trois Dijonnais ont eus l’idée de créer l’application « Toolib ».

Une appli entre « Blablacar » et « Airbnb »

Une application de mise en relation de particuliers pour louer du matériel, des maisons, des véhicules adaptés et même proposer des covoiturages pas trop chers. Entre « Blablacar » et « Airbnb » cette plateforme devrait en toute logique combler un vide puisque cela n’existait pas! La version définitive de « Toolib » sera lancée fin 2019 dans toute la France et à terme en Europe.

Un fonctionnement très simple

Deux des trois cofondateurs de « Toolib » sont sensibles au monde du handicap. Vincent Moalic, l’un d’eux, a par exemple travaillé dans ce milieu en tant que chargé d’insertion professionnelle. « Cette application va fonctionner de manière très simple » promet-il. « L’inscription est gratuite. Il suffit de décrire ses besoins ou son handicap, puis d’entrer des dates, des destinations. Et l’algorithme développé par notre entreprise permettra à ces personnes de trouver -autour d’elles ou lorsqu’elles seront arrivé à leur destination- des logements, des matériels, des véhicules à la location ou des covoiturages ainsi que des services adaptés à leurs besoins » explique encore Vincent Moalic.

Un test grandeur nature dans la région de Semur-en-Auxois

En attendant le lancement officiel, l’application va être testée dès juin prochain dans la région de Semur-en-Auxois. Le Centre social de la ville s’est en effet engagé avec « Toolib » via une convention de partenariat pour favoriser le covoiturage. Selon l’enquête réalisée par le Centre social, d’ici 2028, 38% de la population du Semurois aura 60 ans et plus et 18% aura 75 ans et plus!

La mobilité un enjeu majeur pour certains habitants

Dans le Semurois la mobilité est d’ores et déjà un enjeu majeur pour beaucoup d’habitants explique Azéline Yon-Dubourq, chargée de communication du Centre social. Cette application devrait faciliter la vie de certaines personnes qui ont besoin « par exemple de se rendre à Montbard vers les services publics tels que Pôle Emploi où les rendez-vous se font forcément sur place ». « Nous avons également une personne handicapée qui souhaite se rendre dans sa famille dans un autre département et qui ne peut pas faute de transports en commun adaptés » qui pourrait être intéressée par les services proposés par « Toolib ».

Une trentaine de personnes déjà inscrites

Une réunion d’information était organisée jeudi dernier au Centre social de Semur. Une trentaine de personnes se sont pré-inscrites sur le site internet de « Toolib ». En attendant un premier bilan qui devrait être réalisé au mois d’octobre 2019, Azéline Yon-Dubourq et le Centre social, vont organiser des ateliers de sensibilisation à l’utilisation des tablettes numériques. Certains de ces matériels pourront être mis à disposition des habitants afin de les familiariser au mieux à l’informatique. Parce qu’avant de penser à généraliser l’utilisation de cette appli il faut avant tout s’attaquer à réduire la fracture numérique.

Simone, 76 ans, proposera des trajets en auto

Simone, 76 ans, retraitée dynamique, va essayer cette application. Cette Semuroise l’utilisera pour proposer des covoiturages. « C’est pour rendre service quand je fais un parcours et que je peux emmener quelqu’un. Parce que je fais partie d’un groupe de chants et je me rend à Dijon une fois par mois. Mais -prévient la vieille dame- je n’aime pas les cancans, je n’aime pas raconter ma vie… Je ferais au moins un essai » assure-t-elle.

https://www.youtube.com/watch?v=WQkYphZ43UU

« Toolib » a déjà reçu de nombreux prix

Davy Ferreira, Guillaume Boulaton et Vincent Moalic les trois cofondateurs de la start-up « Toolib » ont intégré officiellement ce lundi 13 mai 2019 le « Réseau Entreprendre Bourgogne » qui garanti un accompagnement de la société par des entrepreneurs aguerris. En novembre 2017 « Toolib » avait déjà remporté le concours de la « Jeune Entreprise Exemplaire » organisé par la Jeune Chambre internationale et la Jeune Chambre Économique française. « Toolib » est par ailleurs lauréate du prix des Élanceurs de La Poste de Bourgogne Franche-Comté.

Combien ça coûte de développer un tel concept?

L’investissement pour développer « Toolib » est à ce jour de 400 000 €. « Toolib » un projet sur lequel travaille 7 personnes au total, si l’on compte les développeurs, l’ingénieur projet et la chargée de communication de la jeune société ainsi que ses trois cofondateurs. Cette start-up Dijonnaise est basée au sein d’un espace de coworking : Startway boulevard Debrosse à Dijon.

Source FRANCE BLEU.

HANDICAP – Toilettes inaccessibles, abribus inadaptés, marches devant les magasins : le quotidien des personnes en situation de handicap reste toujours compliqué…

L’association des paralysés de France a appelé à manifester ce mardi à Paris pour demander plus d’actions de la part du gouvernement.

Un homme en fauteuil face à des escaliers. 

Vivre en fauteuil relève toujours du parcours de combattant. Les personnes en situation de handicap ont donc manifesté mardi 14 mai à Paris à l’appel de l’association des paralysés de France. À l’occasion des deux ans de l’arrivée en fonction d’Emmanuel Macron, l’APF se mobilise pour réclamer plus d’actions de la part du gouvernement en faveur des personnes atteintes de handicap.

« C’est un peu… acrobatique »

Pierre-Emmanuel Robert vit depuis 30 ans avec son fauteuil roulant. Cet ingénieur informatique de 50 ans est installé au rez-de-chaussée d’un immeuble du 14e arrondissement de Paris. Ce n’est pas un logement spécialement aménagé pour lui mais avec son fauteuil manuel, il arrive « à passer les portes ». En revanche, pour la salle de bains, « c’est problématique. C’est un peu… acrobatique pour se transférer dans la baignoire », dit-il.

Dès qu’il sort de son domicile, les ennuis commencent. « Il y a un tabac qui a été aménagé vers 2013 à côté de chez moi avec une marche de 20 centimètres à l’entrée, regrette-t-il. Je suis allé voir le proprio après les travaux, il m’a dit ‘Oui, j’avais demandé aux ouvriers qu’ils fassent un plan incliné‘ mais finalement il n’y en a pas. »

Des transports très limités

Les transports restent une difficulté quotidienne. À Paris, seule la ligne 14 du métro est accessible en fauteuil roulant à Paris. Pierre-Emmanuel Robert prend le bus pour aller travailler mais « là où devrait se positionner une personne en fauteuil roulant pour monter, il y a un platane ». Mais ce n’est pas le seul problème, l’homme doit aussi changer d’arrêt de bus pour monter dans le véhicule.

Si le bus déploie la palette pour monter, cela doit présenter une pente de moins de 10% sauf que l’abribus à côté de chez moi, je ne peux pas monter car la pente fait 15% »Pierre-Emmanuel Robertà franceinfo

Une fois descendu du bus, il reste encore dix minutes de trajet à l’ingénieur pour aller jusqu’à l’Inra, l’institut national de recherche agronomique dans le 5e arrondissement. Pierre-Emmanuel Robert bénéficie d’un bureau adapté et d’un employeur à l’écoute, mais pour le quinquagénaire, membre de l’association des paralysés de France, il y a trop peu d’aménagements. « J’ai fait une petite enquête : sur 30 cafés restaurants à proximité, il n’y en a que trois qui ont des toilettes accessibles », regrette-t-il. Pierre-Emmanuel Robert estime qu’il y a encore plus de retard en région sur l’accessibilité des lieux publics.

Source FRANCE INFO.

Handicap : « les déçus » d’Emmanuel Macron appelés à manifester ce mardi à Paris… 83% d’insatisfaits…!

APF France Handicap appelle à une manifestation nationale ce mardi à Paris.

Deux ans après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qui avait promis de faire du handicap « un thème prioritaire de son quinquennat », les annonces ne se sont pas concrétisées par des mesures selon l’association. 

L'association APF France Handicap appelle à une mobilisation nationale ce 14 mai à Paris

Ils se disent « déçus et en colère ». Les militants d’APF France Handicap appellent à une mobilisation nationale ce 14 mai à Paris, deux ans exactement après l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Malgré l’ambition affichée du candidat de faire du handicap « un thème prioritaire de son quinquennat », le constat est « extrêmement mitigé » et les résultats ne sont pas au rendez-vous selon Alain Rochon, président de l’APF.

L’association qui sillonne la France depuis une semaine avec une « caravane pour les droits » passée par Rennes, Strasbourg, Grenoble, Montpellier ou encore Le Mans et Clermont-Ferrand invite à manifester entre la place d’Italie et République, via l’Assemblée nationale avant de remettre une lettre ouverte au chef de l’État ce mardi.

83% d’insatisfaits

Si certaines mesures « vont dans le bon sens », comme la revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH) – actuellement fixée à 860 euros pour une personne seule – une majorité de personnes handicapées a toujours le sentiment que ses droits fondamentaux sont « bafoués », voire « en régression » d’après Alain Rochon, président de l’APF.

Selon une enquête Ifop réalisée pour l’APF auprès de 2.534 personnes handicapées et 933 proches, seules 6% considèrent que la situation des personnes handicapées s’est améliorée depuis le précédent quinquennat et 11% se disent satisfaites de l’action du chef de l’État. À l’inverse, 83% estiment que ses engagements de campagne n’ont pas été tenus, et 89% ne lui font pas confiance pour que les difficultés des personnes handicapées soient mieux prises en compte dans la société.

Inscrire le handicap dans la Constitution

L’APF réclame notamment que la notion de handicap soit inscrite dans la Constitution, de manière à assurer l’égalité des citoyens devant la loi « sans distinction de sexe, d’origine, de handicap ou de religion ». L’association veut aussi mettre fin à l' »injustice » qui consiste à prendre en compte les revenus du conjoint dans les critères d’attribution de l’allocation adulte handicapé (AAH). Ils souhaitent également que tous les logements neufs construits en France soient accessibles aux personnes handicapées – et non pas 20% d’entre eux, comme le prévoit la loi « Elan » adoptée en octobre dernier.

L’association espère que cette mobilisation pèsera « sur les annonces qui seront faites par le président de la République avant ou juste après l’été, à l’issue de la conférence nationale du handicap », a précisé son président à l’AFP.

Source FRANCE BLEU.

L’hypno-analgésie pour atténuer la souffrance…

L’Etablissement pour enfants polyhandicapés Jean-Baptiste Thiéry développe depuis trois ans les méthodes de distraction hypno-analgésique.

Un moyen de lever l’angoisse et de réduire la douleur des enfants et ados souffrant de plusieurs handicaps, au moment des soins.

L’hypno-analgésie pour atténuer la souffrance... (Photo d'illustration)

Des gestes doux, des paroles rassurantes, des petites histoires et des jeux…

Dans l’Etablissement pour enfants polyhandicapés géré par l’Institution Jean-Baptiste Thiéry, à Maxéville, l’équipe éducative et médicale prend le temps d’aménager le moment des soins pour le transformer en instant ludique.

Graves incapacités motrices

La structure médico-sociale a pour mission l’accueil, en hébergement ou en accueil de jour, d’enfants et d’adolescents porteurs d’une déficience mentale sévère ou profonde, associée à de graves incapacités motrices, entraînant une restriction majeure de l’autonomie et des possibilités de perception. « L’Etablissement accueille en tout 62 enfants et ados âgés de 0 à 20 ans », explique le Dr  Bénédicte Gendrault, pédiatre au sein de l’Institution J.-B. Thiéry.

Expériences négatives de soins douloureux

« Le passé médical de ces résidents est lourd, émaillé de soins invasifs et d’interventions chirurgicales parfois précoces. Leur vécu peut être une accumulation d’expériences négatives de soins douloureux qui a impacté leur mémoire. La souffrance physique des enfants polyhandicapés est parfois telle que la moindre manipulation pour un bain ou une douche est une douleur et engendre beaucoup de stress. »

Pour réduire l’anxiété et la douleur des enfants et ados qu’elle accueille, la structure médicale a donc mis en place des ateliers ludiques adaptés.

Sous l’impulsion du Dr  Gendrault, elle développe aussi depuis trois ans la technique de la distraction hypno-analgésique, associée au conte sensoriel.

Personnel formé à Paris

L’équipe soignante de l’Institution J.-B. Thiéry a été formée à cette technique à Paris, par l’association Sparadrap, avec l’objectif de transformer la mémoire négative des enfants en mémoire positive et de lever leurs angoisses, en les emmenant dans un état de rêverie agréable. Une technique qui essaime dans tous les domaines de soin, y compris pour les enfants autistes suivis et pris en charge par l’Institution.

« Notre savoir-faire fait aujourd’hui figure d’exemple », souligne Bénédicte Gendrault. « En novembre 2018, nous avons tenu un colloque au siège de l’Unesco, à Paris, pour le partager. Nous avons aussi imaginé tout un parcours de soins avec la Faculté d’odontologie, afin de dédramatiser le passage chez le dentiste et banaliser l’acte de soin. »

Autonomie et sociabilisation

L’institution J.-B. Thiéry compte 450 salariés travaillant dans ses établissements et 408 équivalents temps plein, dont six médecins, deux pharmaciens. En son sein, elle dispose d’une unité d’enseignement avec neuf enseignants de l’Education nationale et deux responsables pédagogiques. Elle a aussi des classes d’inclusion scolaire permettant aux enfants d’atteindre le meilleur niveau possible d’autonomie et de sociabilisation, en fonction de leurs capacités et de leurs aptitudes. « A l’institut médico-éducatif, nous travaillons sur la spécialisation de l’enseignement et aussi beaucoup sur le numérique », détaille Laurent Hurez, directeur de l’IME. « Toutes nos classes sont équipées de tableaux blancs numériques. »

Source EST REPUBLICAIN.

La souffrance invisible des femmes autistes victimes de violences sexuelles…

Une étude révèle que 88% des femmes autistes disent avoir connu des violences sexuelles au cours de leur vie.

À travers l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), sa co-fondatrice Marie Rabatel se bat pour une meilleure prévention des risques et une prise en charge adaptée aux traumatismes vécus.

La souffrance invisible des femmes autistes victimes de violences sexuelles

«J’avais peur des baskets blanches.» Sans pouvoir en comprendre l’origine, ce détail est longtemps resté dans la mémoire de Marie Rabatel. Atteinte d’un trouble du spectre autistique (TSA), Marie, 44 ans, a été violée à l’âge de 12 ans et de 16 ans. Il y a six ans, elle recroise le regard de son agresseur et se souvient. Marie apprendra à identifier son traumatisme et le gérer, en échangeant avec des spécialistes. Cet événement fondateur a poussé Marie à co-fonder l’Association francophone des femmes autistes (AFFA) en 2016.

88% des femmes autistes disent avoir connu des violences sexuelles au cours de leur vie ; ces atteintes recouvrent à la fois le baiser volé, la caresse non désirée jusqu’aux viols et tentatives de viol. C’est le résultat d’une enquête publié fin janvier 2019 et réalisée par David Gourion et Séverine Leduc. David Gourion est psychiatre libéral et ancien chef de clinique dans le service psychiatrie de l’hôpital Sainte-Anne. Séverine Leduc est psychologue libérale spécialisée dans l’autisme ; tous deux sont auteurs de «Eloges des intelligences atypiques» paru en 2018 aux éditions Odile Jacob.

Ils ont interrogé des femmes autistes de haut niveau: dans la grande hétérogénéité du spectre de l’autisme, celles-ci ne présentent pas un retard mental important et sont bien intégrées dans la société. Elles souffrent néanmoins des mêmes difficultés qui définissent le TSA, troubles de la communication, altération des relations sociales et anomalies comportementales, appelées «triade autistique». Dans 47% des cas, la première violence sexuelle est survenue avant l’âge de 14 ans – avant 9 ans dans 31% des cas. À l’instar des violences sexuelles subies par les enfants hors handicap, les agresseurs sont dans 9 cas sur 10, connues de la victime.

Leur plus grande vulnérabilité en fait des cibles privilégiées

Le nombre impressionnant d’histoires traumatiques n’étonne pas Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie. «Comme il y a des difficultés à décrypter les sous-entendus, elles ne vont pas voir venir» le prédateur, explique-t-elle. «Elles ne vont pas comprendre certaines expressions donc elles seront d’autant plus repérées par les prédateurs comme des cibles vulnérables». Marie Rabatel livre le témoignage d’une des victimes. Invité chez elle, l’un de ses amis se trouvait dans la cuisine à préparer le repas quand il lui a lancé «Qu’est-ce que t’es bonne!». «On ne peut pas savoir tant que l’on n’a pas goûté», a répondu la jeune femme: à cet instant, son esprit a associé «les propos de son ami à l’activité de son ami, à la nourriture qu’il préparait», indique Marie Rabatel. La jeune femme sera violée le soir même.

La vulnérabilité des femmes autistes est d’abord conditionnée par une double peine, liée au genre «dans une société de domination masculine» et au handicap, détaille la psychiatre. Au-delà des problèmes de communication, ces femmes ont intériorisé une «expérience de la contrainte», développe Muriel Salmona: elles ont l’habitude de laisser des tierces personnes décider de ce qui est bon pour elles. «Il y a une dimension d’emprise des adultes chez les personnes vulnérables, raconte la spécialiste. Elles sont souvent formatées à obéir aux adultes.» Une personne autiste sera, comme un enfant, plus manipulable pour son agresseur. Par la suite, celui-ci «va aussi avoir encore plus de facilités à inverser la culpabilité, à convaincre les victimes qu’elles n’ont pas dit non, qu’elles étaient donc d’accord». Cette chape de plomb empêche les victimes de se considérer comme telle et de faire entendre leur voix.

Le traumatisme aggrave le handicap

51% des femmes autistes, interrogées dans le cadre de l’enquête, ont déclaré avoir subi une pénétration par la contrainte. Pourtant, seulement 39% d’entre elles l’associent à un viol. Il existe donc un important phénomène de déni, conclut l’enquête. Les mécanismes mobilisés par le cerveau dans le cas d’une agression sexuelle sont décuplés chez une personne autiste. La sidération empêche de réagir sur le coup, «car la victime est prise par surprise», décrit Muriel Salmona. Puis, vient la dissociation, qui étouffe le souvenir. «La perception est morcelée, comme pris dans un brouillard, ce qui rend le souvenir comme étranger à elle-même. La dissociation peut par exemple donner l’impression d’avoir été spectatrice de l’événement», analyse-t-elle. La dissociation telle qu’elle est vécue par une personne autiste réduit considérablement les probabilités de détecter le traumatisme.

Du côté des soignants, l’autisme vient même jusqu’à masquer les symptômes post-traumatiques, regrette Marie Rabatel. «Les changements de comportements, une crise ou un mutisme seront toujours mis sur le dos du handicap. Il y a une méconnaissance de l’autisme et une méconnaissance des prises en charges des traumatismes», souligne-t-elle. Faute de formations, la parole des victimes est disqualifiée. Ce qui exclut toute prise en charge du traumatisme des femmes autistes victimes de violences sexuelles. C’est pour agir en ce sens que Marie Rabatel, Muriel Salmona ont été auditionnées par le Sénat le 14 février dernier.

Pour Marie Rabatel, l’étude des docteurs Gourion et Leduc ne serait que «l’arbre qui cache la forêt». D’abord, parce que de nombreuses femmes ne sont diagnostiquées autistes qu’à l’âge adulte, les empêchant d’identifier pleinement leurs difficultés relationnelles. D’autre part, l’enquête a été menée auprès de femmes intégrées à la société. La présidente de l’AFFA s’inquiète des violences sexuelles qui pourraient être dénoncées au sein des institutions. Le nombre de cas pourrait être encore plus alarmant.

Source LE FIGARO.