Paris: Des chiens pour aider les patients fragiles à l’hôpital Cochin…

L’hôpital Cochin (14e arrondissement de Paris) autorise les patients à faire entrer leur animal en salle de réanimation pour les aider à se rétablir.

Paris: Des chiens pour aider les patients fragiles à l'hôpital Cochin. L'animal est censé aider les patients à «se libérer de leurs angoisses» et «à retrouver une motivation pour le suivi des soins», selon l'AP-HP.

Des chiens en salle de réanimation. La scène n’est pas banale, elle est pourtant monnaie courante à l’ hôpital Cochin (14e arrondissement de Paris). L’établissement public est le seul de Paris à autoriser les patients à faire venir leur animal à quatre pattes. Mais le choix agace certains membres du personnel syndiqués à la CGT et qui montent au créneau, selon Le Parisien.

Après l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail, la CGT se lance dans un nouveau combat pour le moins surprenant : la présence de chiens en salle de réanimation à l’hôpital Cochin. Le sujet a été évoqué lors du dernier comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’établissement.

La situation est intolérable, selon Aglawen Vega, secrétaire générale du syndicat du personnel. « Un animal imprévisible et apeuré peut divaguer dans le service ou bien s’avérer dangereux et mordre », dénonce-t-elle sur le site de l’hôpital. « [Les chiens] sont potentiellement porteurs de germes », rappelle-t-elle également, s’inquiétant de les voir « lécher » le matériel médical.

L’AP-HP a mis en place un protocole

Du côté de l’AP-HP, on assume. « Des études ont montré le bénéfice apporté par [la] présence [des animaux]. Elle aide les patients à se libérer des angoisses, à s’exprimer, à retrouver une motivation pour le suivi des soins », assure l’AP-HP au Parisien.

Le porte-parole des hôpitaux publics de Paris insiste sur le fait que la présence des chiens est « très encadrée » et répond à un protocole covalidé par l’équipe médicale du service de Cochin. Les instructions imposent notamment que l’animal soit brossé avant la visite. Les chiens doivent également recevoir un brossage des dents, un nettoyage des oreilles et des griffes. Le dossier doit être évoqué lors du prochain CHSCT.

Source 20 Minutes.

Androcur et risque de tumeur : 112 000 courriers envoyés pour alerter les patients…

Les patients qui sont sous Androcur sont incités à consulter leur médecin.

À partir du 1er juillet, ils devront aussi signer un formulaire s’assurant de leur bonne information du risque.

Androcur et risque de tumeur : 112 000 courriers envoyés pour alerter les patients

L’envoi est massif. Plus de 80 000 patients, 30 000 médecins libéraux et 2 000 établissements de santé sont en passe de recevoir ce courrier, comme nous le confirme l’Assurance maladie. Cosigné par cette dernière et par l’ANSM, gendarme du médicament en France, il s’adresse à ceux, ou plutôt – car c’est la grande majorité – à celles, qui consomment ou ont consommé de l’Androcur ou ses génériques.

Les autorités, à cause de la réglementation, n’ont pas pu retracer les patients qui ont eu une prescription il y a plus de deux ans. Commercialisé par le laboratoire Bayer, « il s’agit d’un médicament efficace pour le traitement de certaines affections, mais qui peut favoriser le développement de méningiome », lit-on dans le document.

Multiplie par sept le risque de méningiome

Le risque de ces tumeurs cérébrales, le plus souvent non cancéreuses, poursuit la lettre, est multiplié par sept au-delà de six mois de traitement, par vingt pour les utilisations prolongées et à fortes doses ! « Vous êtes invité(e) à consulter votre médecin », est-il écrit en gras.

Mis sur le marché contre l’hyperpilosité ou le traitement du cancer de la prostate, l’Androcur est, dans les faits, essentiellement délivré comme pilule contraceptive, anti-acné ou comme remède à l’endométriose… Heureusement, depuis la première alerte de l’ANSM, en septembre, ces utilisations détournées tendent à largement se réduire.

Contacter tous les patients ayant consommé un médicament relève du procédé exceptionnel. Cela ne s’était vu que pour le Mediator et pour la Dépakine, cet antiépileptique qui peut provoquer des malformations pour les enfants qui y sont exposés dans le ventre de leur mère.

Six autres procédures à venir

« Ce courrier, satisfaisant, est la moindre des choses pour les patients », fait remarquer Alain-Michel Ceretti, le patron de France Assos Santé, fédération des usagers qui a participé à l’élaboration du document avec l’ANSM, les associations, les médecins…

À partir du 1er juillet, les médecins devront obligatoirement faire signer à leur patiente un formulaire qui les informe des risques. « Le prescripteur devra dire si le médicament est donné dans ou en dehors de l’autorité de mise sur le marché (AMM). On a aussi fait préciser que cette attestation ne constitue, en rien, une décharge de responsabilité. L’inverse serait le comble », reprend Ceretti.

Pendant ce temps, les procédures judiciaires, menées par Me Charles Joseph-Oudin se poursuivent. Les trois premiers référés expertise doivent être examinés par le tribunal de Bobigny le 13 septembre. Trois autres ont été envoyés à la justice et encore trois nouveaux sont en passe de l’être.

Source LE PARISIEN.

Francis Perrin et son fils autiste jouent Molière au festival Arts Musez Vous de Gradignan…

Père et fils ont créé ensemble cette pièce pour combattre les préjugés sur l’autisme.

Francis Perrin et son fils autiste jouent Molière au festival Arts Musez Vous de Gradignan

Francis et Louis Perrin brossent Un portrait de Molière en 50 minutes à deux voix, dans le cadre du festival Arts Musez Vous de l’Institut Don Bosco à Gradignan. Une création originale émouvante pour repousser les préjugés sur l’autisme.

Depuis le jour où le diagnostic est tombé, il y a 14 ans, Francis Perrin et son épouse se battent pour donner à Louis les mêmes chances qu’aux autres enfants. Ils se battent aussi contre la fatalité, et contre les assertions définitives. En 2004, un spécialiste de l’autisme leur enjoint de « faire le deuil de leur enfant ». Une phrase indélébile qu’ils n’acceptent pas. Ils optent pour l’Analyse appliquée du comportement (Applied Behavior Analysis), un traitement de stimulation non médicamenteux.

Ils ont raconté leur combat dans un livre Louis, pas à pas (JC Lattès, 2012) qui donna ensuite naissance à Presque comme les autres, un téléfilm de France 2, en 2016.

Aujourd’hui, Louis a 17 ans et se produit sur scène avec son père dans cette pièce inspirée de la vie de Molière. « Je suis vraiment étonné de ce que fait Louis maintenant, quand je sais d’où il est parti…de son autisme sévère, jusqu’à maintenant, c’est une belle réussite pour lui et surtout il est heureux », confie Francis Perrin.

Père et fils se produisent ce jeudi 20 juin à 21h à Gradignan, dans le cadre de la huitième édition du festival Arts Musez Vous, organisé par l’Institut Don Bosco.

L’institution oeuvre dans le domaine médico-social et accueille plus de 850 jeunes et adultes. « Nous sommes toujours surpris par les capacités de ces enfants ou de ces jeunes qui, au-delà de l’idée que l’on s’en fait, sont avant tout des hommes et des femmes qui ont des potentiels et il est important que le public les regarde », estime Michel Labardin, le directeur général de l’Institut Don Bosco.

Source FRANCE INFO.

Cliniques, centres de santé, téléconsultations… ces alternatives aux urgences saturées…

Trop de patients se pressent quasiment par réflexe à l’hôpital public.

Pourtant, il existe d’autres solutions rapides et efficaces.

22 millions de consultations chaque année et des urgences qui explosent. Comment l’éviter ? Et surtout comment être pris en charge sans subir l’engorgement ? Ce vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une enveloppe de 70 M€ pour financer, dès le 1er juillet, une prime de 100 € nets par mois aux personnels des urgences (hors médecins), 15 M€ servant à l’embauche dans les services en surtension. Pas de quoi renverser la vapeur, à peine de quoi calmer la crise sociale qui gronde.

Car plusieurs difficultés font obstacle à une fluidification des urgences. D’abord, à raison de 250 € payés par l’Assurance maladie par consultation, les directions des hôpitaux n’ont pas intérêt à pousser vers la sortie les patients qui peuvent attendre. Ensuite, le 15, numéro unique d’appel, a souvent pour réflexe d’envoyer les patients à l’hôpital. Enfin, « Bien que l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, l’ait recommandé en 2018, rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG-France, le gouvernement ne se décide pas à créer le 116-117, numéro unique pour les consultations non programmées en ville ». Selon lui, il faut favoriser le passage devant le médecin traitant. « 80 % des consultations aux urgences se font aux heures d’ouverture de nos cabinets… ».

Moins de temps d’attente, des urgences soulagées et des économies pour la Sécu

En attendant, il existe déjà des solutions. Peu le savent mais aux urgences privées, souvent fluides, les patients ne déboursent rien. Plusieurs centres de santé sont aussi dotés de « services de consultations sans rendez-vous », des urgences qui ne disent pas leur nom. Sans oublier les 100 maisons médicales de garde, réparties sur tout le territoire, qui assurent la permanence des soins. Enfin, il ne faut pas négliger les plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui permettent de dénicher des rendez-vous au dernier moment chez un médecin.

Enfin, de plus en plus de start-up proposent des téléconsultations en ligne. Selon leur nouvelle fédération, Les entreprises de télémédecine, elles sont déjà une quarantaine. Mais attention : l’Assurance maladie ne prend en charge que si le parcours de soins est respecté. Nombre de plateformes ont donc passé des accords avec des complémentaires santé pour qu’elles « offrent » ce service. C’est le cas, de Qare ou de Mesdocteurs.com par exemple. « 20 millions de personnes sont éligibles à notre téléconsultation 24h/7j, sans frais. La mise en relation avec un médecin se fait en une minute, assure Marie-Laure Saillard, directrice générale de Mesdocteurs.com

Favoriser ces solutions permet de faire coup triple : moins de temps d’attente, des urgences hospitalières soulagées et de très substantielles économies pour l’assurance maladie. Une autre urgence.

Source LE PARISIEN.

Trisomie 21: 6 questions pour mieux connaître ce handicap…

A quoi est due la trisomie 21?

Quels sont les facteurs de risque ?

Comment cet handicap peut-il être détecté très tôt ?

Trisomie 21: 6 questions pour mieux connaître ce handicap

La trisomie 21 est un handicap causé par la présence d’un chromosome 21 supplémentaire dans les cellules du corps. En temps normal, nous naissons avec 23 paires de chromosomes, les structures qui contiennent notre ADN (dont deux chromosomes 21). «La trisomie 21 n’est pas une maladie, tout simplement parce qu’elle n’évolue pas comme une maladie. C’est un état, comme le fait d’être grand ou petit», explique le Dr Renaud Touraine, médecin généticien au CHU de Saint-Etienne. Chaque année en France, plus de 500 enfants atteints de trisomie 21 voient le jour.

Outre la morphologie particulière qu’il confère, ce handicap s’accompagne généralement d’une déficience intellectuelle. Toutefois, une minorité de personnes atteintes de trisomie 21 peut présenter un coefficient intellectuel normal. «Même si deux personnes atteintes de trisomie 21 présentent la même anomalie chromosomique, leur handicap peut se manifester de manière très différente, ajoute le médecin. Cela va dépendre de l’ensemble de l’ADN de la personne ainsi que de son environnement: tout comme un enfant ordinaire, un enfant atteint de trisomie 21 sera plus éveillé s’il est davantage stimulé.»

1. Pourquoi ce chromosome supplémentaire?

Cette anomalie génétique est due à une mauvaise distribution des chromosomes. Une fois que l’ovule et le spermatozoïde ont fusionné, cela aboutit à une cellule qui va rapidement donner de nouvelles cellules. Pour cela, le matériel génétique, c’est-à-dire les chromosomes, est d’abord dupliqué, afin d’être distribué équitablement dans les deux nouvelles cellules. «Certaines fois, il arrive que la répartition se fasse mal et qu’un chromosome en plus soit intégré dans une de ces cellules, lui donnant 3 chromosomes 21 au lieu de 2.» Cette erreur de distribution peut arriver dans les cellules sexuelles des parents avant la fécondation ou dans les cellules de l’embryon.

2. Y a-t-il des facteurs qui prédisposent à ce handicap?

Le facteur de risque le plus reconnu et identifié pour la trisomie 21 est l’âge de la mère. «Une femme de 30 ans a un risque sur 1000 d’avoir un enfant atteint de trisomie 21, indique le Dr Touraine. Dix ans plus tard, ce risque passe à 1 sur 100.»

Dans environ 2,5% des cas, il arrive qu’un facteur génétique entre en jeu. Cela survient lorsque l’un des parents a un chromosome 21 fusionné à un autre chromosome. «Cette anomalie n’entraîne aucun symptôme chez le parent, elle est donc difficilement identifiable», précise le médecin.

3. Comment détecte-t-on la trisomie 21?

À partir des informations venant des échographies et des tests sanguins de la mère ainsi que son âge, les médecins peuvent estimer le risque d’avoir un enfant atteint de trisomie 21. Si le risque est intermédiaire (entre 1/1000 et 1/50), ils proposent un dépistage prénatal aux parents. Ce dépistage, appelé DPNI (dépistage prénatal non invasif), est remboursé par la sécurité sociale depuis janvier 2019. «Ce test génétique analyse des fragments d’ADN dans le sang de la mère pour évaluer le nombre de chromosomes du foetus», explique le Dr Touraine, qui ajoute que ce test est fiable à 99%.

Si ce test s’avère positif, il doit être confirmé par une amniocentèse qui permet d’étudier directement le matériel génétique du fœtus. Cette examen, qui consiste à retirer un peu du liquide amniotique qui entoure le fœtus pour l’analyser, est plus précis mais peut, dans de très rares cas (0,5%), entraîner une fausse couche. Si le risque d’avoir un enfant avec trisomie 21 est très élevé (plus de 1 risque sur 50), une amniocentèse est proposée d’emblée.

«Grâce à ces dépistages, nous détectons environ 92% des fœtus atteints de trisomie 21. Le reste correspond à des grossesses avec un risque faible pour lesquelles ces tests ne sont pas proposés.» Actuellement en France, dans 95% des cas détectés, les parents décident d’interrompre la grossesse. «Il est important que les couples aient le choix et que la politique de santé soit équilibrée, apportant autant d’attention au dépistage prénatal qu’à la prise en charge après la naissance», rappelle le docteur.

4. Quelle prise en charge pour les enfants atteints de trisomie 21?

Ces enfants nécessitent une prise en charge particulière afin de prévenir un sur-handicap. «Ils doivent avoir un suivi médical régulier car ils se plaignent moins et ont plus de difficultés à identifier et exprimer une douleur ou un problème physique, explique le médecin. Ils ont un plus grand risque de développer certaines maladies, comme des otites, une myopie ou un dysfonctionnement de la glande thyroïde». À cela s’ajoutent des séances d’orthophonie, de psychomotricité ou de kinésithérapie, qui permettent de compenser des éventuels retards d’acquisition de la parole ou de manque de tonicité musculaire. Pour être efficaces, ces séances doivent commencer dès la première année de vie.

5. Les enfants atteints de trisomie 21 peuvent-ils aller à l’école?

Ils peuvent aller dans des écoles ordinaires lorsque celles-ci ont des classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire). Ce sont des petites classes de 5 à 10 enfants présentant des retards cognitifs. Ils peuvent aussi être inclus dans des classes ordinaires pour les matières pour lesquelles ils n’ont pas de difficultés. «La majorité des enfants avec trisomie 21 ont des capacités cognitives suffisantes et si on les aide bien, la plupart d’entre eux peuvent être en milieu ordinaire», souligne le Dr Touraine. Si le handicap est plus prononcé, ils peuvent être intégrés dans des structures médicalisées, les IME (Instituts médico-éducatifs).

« Une bonne part des patients pourrait être autonome, cela dépend des efforts faits pendant l’enfance pour développer cette autonomie. »

Dr Renaud Touraine

À l’âge adulte, un certain nombre des personnes atteintes de trisomie 21 parvient à acquérir une certaine autonomie, mais cette proportion pourrait encore être plus importante. «Une bonne part des patients pourrait être autonome, cela dépend des efforts faits pendant l’enfance pour développer cette autonomie, insiste le Dr Touraine. Plus de la moitié des personnes atteintes pourraient être en capacité de travailler et de vivre seules. Il est important de changer notre approche des personnes ayant une déficience intellectuelle en de développer l’autodétermination et le pouvoir d’agir de ces personnes dès leur enfance.»

6. Peuvent-ils avoir des enfants?

Selon le spécialiste, même si certaines personnes avec trisomie 21 ont une fertilité amoindrie, la plupart d’entre eux pourraient avoir des enfants, qui ne seront pas forcément atteints du handicap. «Pour le moment c’est très rare qu’ils aient des enfants car il y a une pression sociale qui l’empêche», souligne le médecin. «Mais notre regard sur le handicap est en train de changer et de plus en plus de parents d’enfants atteints de trisomie 21 se disent prêts à les soutenir dans cette démarche.»

Source LE FIGARO.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap…

A Roubaix, une équipe de 4 adolescents de cinquième et de quatrième ont imaginé une application mobile destinée aux enfants en situation de handicap.

A l’aide de QR codes dispersés sur les murs des établissements scolaires, Gipsi facilite l’orientation des élèves au sein de l’école.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap...

Ils sont quatre, Omar, Marie, Akin et Shayneze. Quatre jeunes adolescents, tous atteints de troubles cognitifs et scolarisés au collège Rosa Parks de Roubaix. En quelques mois, ils ont réussi à mettre au point une application qu’ils ont nommée Gipsi. Une sorte de GPS qui facilite la mobilité des personnes en situation de handicap à l’intérieur de leur établissement scolaire. Le projet a été présenté à Science Factor, un concours scientifique qui prime des inventions scientifiques et citoyennes imaginées par des collégiens et lycéens. Les quatre adolescents sont désormais en lice pour le prix Handinumérique, qui récompense une initiative en lien avec le handicap.

Pour trouver leur idée, la petite équipe n’a pas eu à aller au-delà des couloirs de l’école. « Moussa, un de nos camarades, se perdait toujours dans le collège parce qu’il souffre de dyspraxie, c’est-à-dire qu’il a du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Il a dû quitter le collège. Pour ne pas qu’une telle situation se reproduise, nous avons voulu créer un outil destiné aux autres enfants qui ont ce genre de problèmes« , explique à Sciences et Avenir Shayneze Hutin, quinze ans, et cheffe d’équipe du projet.

Gispi fonctionne grâce à des QR codes affichés sur les murs de l’établissement. L’élève désorienté n’a qu’à scanner le QR code à côté de lui. L’application s’ouvre alors puis lui indique quel est son prochain cours et comment y aller. Un plan et des flèches s’affichent à l’écran tandis qu’une voix énonce à l’oral le chemin à faire.

« Pas si difficile » de coder

Pour arriver à ce résultat, l’équipe s’est mise à travailler sur le projet tous les mardis après-midi à partir du mois de novembre 2018, entourée par plusieurs enseignants. Le professeur de technologie a mis la main à la pâte en mettant au point les QR codes nécessaires. « Et notre prof de mathématiques nous a montré comment coder sur un logiciel simple, Scratch, sur lequel il fallait entrer du script« , raconte Shayneze, qui n’a pas trouvé ça « si difficile. » L’équipe a aussi dû apprendre à présenter leur action en préparant des vidéos explicatives. « Tout le monde autour d’eux a joué le jeu« , se félicite Faustine Hanotteau, la tutrice de Shayneze.

Pour être retenus dans la sélection finale, l’équipe s’est rendue à Paris afin de présenter leur appli devant le jury de Science Factor à Paris. « Il y avait dix minutes de présentation à l’oral puis le jury nous a posé des questions. C’était vraiment stressant« , confie Shayneze, qui a visiblement fait très bonne impression. « Shayneze est très calme, très timide. Et pourtant j’ai été bluffée par sa présentation devant le jury« , se souvient sa tutrice.

Akin, Marie, Omar, Shayneze et leurs tuteurs lors de la présentation à Paris. Crédit photo: SCIENCE FACTOR

Une appli pour plusieurs handicaps

A la clé pour l’équipe gagnante, un accompagnement par la société Sopra Steria, spécialisée dans les services numériques. Elle pourra mettre au point une application développée à partir du prototype imaginé par Shayneze et ses camarades. « Cela pourrait servir à d’autres enfants de l’école bien sûr, mais aussi à des enfants d’autres établissements, ou même à des universités ou des maisons de retraite. Quiconque qui rencontre des difficultés d’orientation dans le temps ou dans l’espace pourrait s’en servir« , explique Faustine Hanotteau.

Si l’application va servir aux autres, elle a déjà beaucoup apporté à Shayneze. Depuis le début du projet, son quotidien a peu à peu changé. Dans le collège, elle apparaît régulièrement sur les écrans qui diffusent les actualités de l’établissement. « Depuis qu’on me voit sur les télés, je me fais plein de nouveaux copains. Il y a des camarades qui passent, qui nous proposent leur aide. » En plus d’apprendre les bases du code, la jeune fille a aussi développé de nouvelles compétences humaines. « J’ai découvert que je pouvais parler devant des gens que je ne connais pas. » Un projet qui a fait d’elle une véritable cheffe d’équipe. Même si pour l’instant, elle préfère s’amuser sur les applications Snapchat et Tik Tok, comme tous les autres adolescents de son âge.

Source SCIENCE ET AVENIR.

 

Comment la musique a sauvé la vie de Joachim, batteur au bagad de Landaul…

Joachim, 28 ans fait partie du bagad de Landaul.

La musique a toujours rythmé sa vie et lui même permis de se la réapproprier à la suite d’un grave accident de la circulation.

Comment la musique a sauvé la vie de Joachim, batteur au bagad de Landaul. Joachim Maevas / © E. Colin - France 3 Bretagne

« On m’a jeté un sort. Quand ma mère était enceinte de moi, un batteur du bagad est venu, il a pris son ventre et il a dit ‘tu seras batteur, tu seras batteur’ et la preuve ça a marché. » Joachim rigole en racontant cette histoire. « Je suis tombé dans la musique quand j’étais petit » ajoute-t-il. Un père et un oncle sonneur depuis 40 ans, une mère au saxophone, le jeune homme opte lui dès l’enfance pour les percussions et la caisse claire. Il intègre le bagad de Ronsed Mor, « la première catégorie était envisagée avant l’accident » explique son père.

« Le jour qui a changé ma vie »

Le 27 février 2008, Joachim et ses amis se rendent à une fête à pied. Ils longent une route. Alors qu’ils se trouvent à 500 mètres de leur destination, « la faute à pas de chance » lance-t-il, une voiture leur rentre dedans. Le choc est très violent. S’ensuivent deux années de coma. Un temps suspendu pour ses parents et ses soeurs qui se mettent à attendre. « Avec cet accident, j’ai perdu tout ce que j’avais acquis jusque là ».  

Le réveil du corps

« Après l’accident, j’ai été amené au centre de rééducation de Kerpape. J’avais constamment de la musique dans ma chambre, que l’on me mettait quand j’étais dans le coma. » Pendant toute sa convalescence, la famille, des musiciens, une art thérapiste à la harpe se relaient en effet au chevet de Joachim. Le bagad viendra même jouer au complet, l’aubade, sous sa fenêtre. Une scène improbable pour le personnel de Kerpape qui n’avait jamais vécu ça. Sa mère Ghislaine se rappelle « Son pronostic vital a été engagé pendant 10 jours. Puis pendant un an, nous avons été dans l’incertitude. » « La musique c’était pour le réveiller. »

« La musique franchement on peut dire qu’elle m’a sauvé la vie « (Joachim)

Personne ne saura jamais si toutes ces notes ont fait leur effet. Joachim se réveille pourtant au bout de deux ans.

Le jeune homme a toujours la musique collé au corps. Un corps qui lui a bien changé et ne réponds plus comme avant. « Je voulais absolument refaire de la musique, parce que c’était en moi. J’ai décidé de garder le même instrument qu’avant. La plus grande difficulté que j’ai eu au tout début, c’était de tenir les baguettes. J’avais ma main gauche qui était totalement paralysée. Au niveau des doigts, je n’avais plus la même dextérité. Je n’arrivais même pas à tenir un ballon dans les mains. » 

« Je joue pratiquement tous les jours sur un practice. La musique m’a permis de récupérer. »

Aujourd’hui et à 28 ans, Joachim vit seul. Il prend des cours de batterie avec un professeur particulier une heure par semaine et répète tous les dimanches avec le bagad de Landaul dont il fait désormais partie. En août prochain, il s’envole pour le Pays de Galles avec ce groupe et ses parents. Comme il le dit « la musique ne me quitte jamais. » 

Source FR3.

Saint-Étienne : quand handicapés et non-handicapés partagent une même colocation…

Une colocation inédite à Saint-Étienne est inauguré ce lundi. Depuis six mois, des jeunes adultes trisomiques cohabitent dans une « Maison de Vie et de Partage ».

Il y en a seulement deux en France et c’est l’association Parm qui est à l’origine de ce beau projet.

Une maison de vie et de partage est ouverte depuis janvier 2019 à Saint-Etienne

Saint-Étienne, France

En plein cœur de Saint-Étienne, rendez-vous dans le quartier de l’Hôtel de ville dans un immeuble refait à neuf par la Fondation Pour le Logement Social. Cuisine à l’américaine, salon aux multiples canapés, télé, salle de jeux. Dans ce foyer collectif, huit jeunes adultes trisomiques cohabitent. 

Ce projet est né en janvier 2019 grâce à l’association Parm et sur la demande des parents de ces adultes autonomes. Il y a en a deux en France, dont une à Versailles. « Le but c’est qu’il se sentent comme à la maison, ils font leur vaisselle, préparent leurs plats, ce n’est plus comme chez papa, maman !« , précise la directrice de la maison Anne Berger.

Les activités sont nombreuses et permises par des bénévoles, des retraités, des étudiants qui se relaient au quotidien. Il y a aussi, deux salariés présents de 6h à 22h tous les jours pour aider aux tâches quotidiennes.

Autonomie renforcée, solitude oubliée

Au-delà du foyer collectif,  il y a aussi des studios individuels où vivent des étudiants valides mais aussi des adultes handicapés. Ombeline, jeune femme trisomique de 28 ans, a choisi de quitter son appartement en centre-ville pour ne pas être seule. « Je sors voir mes amis, je vais à la médiathèque, je fais pleins d’activités et surtout, ici, je rencontre beaucoup de monde et ça me fait plaisir« , se réjouit-elle.

Ombeline vit dans un appartement individuel au sein de la maison de vie et de partage. - Radio France

Créer du lien social, avoir une vie « comme tout le monde« , c’est ce que souhaitent les parents de ces jeunes handicapés. Alain et Christine sont les parents d’un jeune trisomique de 21 ans. « . C’est important de savoir qu’il aura son centre de vie à lui où il se sent bien et qu’_il peut continuer à évoluer dans ce qu’on lui a appris« .

« L’objectif c’est de les ouvrir sur la vie extérieure » – une maman d’un jeune trisomique

Cela marche plutôt bien. Pour Anne Berger, les progrès sont notables : » ils sont capables d’acheter le pain tout seul, faire leur courses, l’objectif c’est de les ouvrir sur la vie extérieure« , ajoute-t-elle.

À Saint-Étienne, cette maison de vie et de partage concerne des adultes handicapés, mais d’autres projets sont en cours ailleurs en France, par exemple pour reloger des familles de réfugiés.

Source FRANCE BLEU.

Trois Alsaciens utilisent un Segway pour créer un fauteuil roulant tout terrain…

Parce que se déplacer en fauteuil roulant classique relève souvent du défi, trois Alsaciens ont bricolé pendant des années pour customiser un gyropode et créer un fauteuil roulant tout terrain : ils ont même prévu des roues pour la neige et le sable.

Trois Alsaciens, Pascal Grimm (ici), Arnaud Niederst et Franck Koffel, créent ensemble un fauteuil tout terrain pour handicapés à partir d'un gyropode.

Gerstheim, France

Un Segway adapté aux personnes handicapées. Imaginez : un gyropode, cette sorte de plateau avec deux grosses roues, motorisé, qui permet d’avancer sans effort. Un engin prisé des touristes. Trois Alsaciens ont eu l’idée de le transformer en un fauteuil roulant super compact, qui se stabilise tout seul, pour pouvoir se déplacer de façon plus autonome. Un fauteuil roulant tout terrain en somme, que ce soit sur des pavés, des chemins à la montagne ou même sur le sable, ce que les fauteuils roulants classiques ne permettent pas.

Une sorte de handi-gyropode haute couture né dans un petit atelier à Gerstheim. Les créateurs ? Pascal Grimm et Arnaud Niederst, tous deux anciens mécaniciens-ajusteurs, et Franck Koffel, qui était carrossier. Ils se rencontrent en centre de rééducation après avoir perdu l’usage de leurs jambes. Une vidéo sur Youtube d’un segway bricolé les inspirent. « Des Américains amputés après la guerre du Koweït. Ils ont pris un Segay, en posant juste un caisson et on les a vu sauter dessus en utilisant le guidon. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire« , raconte Pascal Grimm. Ils trouvent un modèle adapté aux personnes épileptiques en Allemagne et commencent à bricoler dessus.

Les trois amis se retrouvent dans le garage de Pascal à Gerstheim en 2011 pour faire test sur test, « On doit en être à la version 5 ou 6 » confie Pascal Grimm. Ils commercialisent aujourd’hui ce modèle : E-ROOL. « Il ne nécessite qu’une main pour piloter. On est en équilibre sur les deux grandes roues, le système gyroscopique calcule tout le temps cet équilibre et c’est lui qui vous permet de passer un pavé, peu importe qu’il fasse un ou trois centimètres. » Ce gyropode est adapté pour divers handicaps : paraplégie, tétraplégie légère, sclérose en plaque avancée, hémiplégie, amputation d’une ou deux jambes.

Un fauteuil commercialisé sans but lucratif

Deux fois plus léger qu’un fauteuil motorisé classique, ce gyropode peut même aller sur du sable ou de la neige grâce à une deuxième set de pneus.  Les trois Alsaciens ont créé une association, Paramove, pour commercialiser sans but lucratif leur gyropode, « On ne l’a pas fait pour gagner de l’argent, pour s’enrichir. On a du temps donc on fait ça pour aider les gens. Un industriel mettrait deux jours à le fabriquer, nous il nous faut quatre à six semaines » explique le plus bricoleur, Pascal Grimm.

Conçu pour durer, cet handi-gyropode alsacien est livré avec tout le nécessaire à entretien dont cette petite caisse à outils. - Radio France

Il faut quand même compter entre 13 et 16 000 euros. « La plupart des fauteuils roulants sont fabriqués par des industriels. Là, ça a vraiment été pensé par des personnes concernées puisque nous sommes nous-mêmes en fauteuil. Aucun fauteuil roulant industriel ne vous proposera un pose guidon pour le retirer ou un support pour mettre une bouteille, nous, on a intégré tout ça et on a conçu nos modèles pour durer » affirme Arnaud Niederst, le président de l’association. Les amis alsaciens ne vendent leurs gyropodes customisés qu’aux personnes qui se déplacent, c’est du sur-mesure.

Des gyropodes sur mesure

Richard est d’ailleurs en séance d’essayage, paraplégique depuis 28 ans, il a fait le déplacement depuis la Drôme : « J’ai une vie de famille, il y a beaucoup d’endroits dans la vie où c’est pas du tout accessible : on veut aller au bord d’un lac, à la plage ou simplement visiter un village médiéval avec des pavés, faire ça en fauteuil roulant, c’est juste impossible. Les petites roues se plantent entre les pavés et on est bloqué. Là, c’est la liberté ! » explique-t-il en tournant sur lui même avec son gyropode gris flambant neuf.

Ici Arnaud Niederst (g.), Pascal Grimm (dr.) et leur client du jour, Richard derrière son gyropode sur mesure. - Radio France

Le client se projette : « J’imagine déjà aller chercher le pain parce que j’habite à 600 mètres de la première boulangerie et qu’en fauteuil on se dit que ça ne fait pas très loin mais c’est 600 mètres aller et retour, où est-ce qu’on met le paquetage, etc. J’imagine ça vraiment au quotidien, plus qu’un loisir » détaille Richard qui a obtenu le financement quasi intégral de son E-ROOL par la Maison départementale des personnes handicapées de la Drôme. En finir avec les douleurs au dos et au bras à cause du fauteuil roulant manuel, c’était d’ailleurs l’idée de départ de Pascal Grimm : « Avant, on rentrait de balade parce que Monsieur avait mal, maintenant on rentre parce que Madame en a marre » sourit le Bas-Rhinois.

Une quinzaine d’E-ROOL ont été livrés pour le moment, de la Bretagne jusqu’au nord de l’Allemagne en passant par la maison de la nature à Boult-aux-Bois dans les Ardennes, qui espère ainsi ouvrir ses sorties aux personnes en situation de handicap.

Il est possible de contacter les concepteurs alsaciens sur leur page facebook.

Source FRANCE BLEU.

Cliniques, centres de santé, téléconsultations… ces alternatives aux urgences saturées…

Trop de patients se pressent quasiment par réflexe à l’hôpital public.

Pourtant, il existe d’autres solutions rapides et efficaces.

22 millions de consultations chaque année et des urgences qui explosent. Comment l’éviter ? Et surtout comment être pris en charge sans subir l’engorgement ? Ce vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une enveloppe de 70 M€ pour financer, dès le 1er juillet, une prime de 100 € nets par mois aux personnels des urgences (hors médecins), 15 M€ servant à l’embauche dans les services en surtension. Pas de quoi renverser la vapeur, à peine de quoi calmer la crise sociale qui gronde.

Car plusieurs difficultés font obstacle à une fluidification des urgences. D’abord, à raison de 250 € payés par l’Assurance maladie par consultation, les directions des hôpitaux n’ont pas intérêt à pousser vers la sortie les patients qui peuvent attendre. Ensuite, le 15, numéro unique d’appel, a souvent pour réflexe d’envoyer les patients à l’hôpital. Enfin, « Bien que l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, l’ait recommandé en 2018, rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG-France, le gouvernement ne se décide pas à créer le 116-117, numéro unique pour les consultations non programmées en ville ». Selon lui, il faut favoriser le passage devant le médecin traitant. « 80 % des consultations aux urgences se font aux heures d’ouverture de nos cabinets… ».

Moins de temps d’attente, des urgences soulagées et des économies pour la Sécu

En attendant, il existe déjà des solutions. Peu le savent mais aux urgences privées, souvent fluides, les patients ne déboursent rien. Plusieurs centres de santé sont aussi dotés de « services de consultations sans rendez-vous », des urgences qui ne disent pas leur nom. Sans oublier les 100 maisons médicales de garde, réparties sur tout le territoire, qui assurent la permanence des soins. Enfin, il ne faut pas négliger les plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui permettent de dénicher des rendez-vous au dernier moment chez un médecin.

Enfin, de plus en plus de start-up proposent des téléconsultations en ligne. Selon leur nouvelle fédération, Les entreprises de télémédecine, elles sont déjà une quarantaine. Mais attention : l’Assurance maladie ne prend en charge que si le parcours de soins est respecté. Nombre de plateformes ont donc passé des accords avec des complémentaires santé pour qu’elles « offrent » ce service. C’est le cas, de Qare ou de Mesdocteurs.com par exemple. « 20 millions de personnes sont éligibles à notre téléconsultation 24h/7j, sans frais. La mise en relation avec un médecin se fait en une minute, assure Marie-Laure Faillard, directrice générale de Mesdocteurs.com

Favoriser ces solutions permet de faire coup triple : moins de temps d’attente, des urgences hospitalières soulagées et de très substantielles économies pour l’assurance maladie. Une autre urgence.

Source LE PARISIEN.