Coronavirus: pourquoi la situation est déjà si grave…!

L’épidémie a une «inertie» naturelle très importante.

Les mesures de confinement prises aujourd’hui n’auront d’effet que dans 14 jours.

Il faut donc déjà s’attendre au pire.

Le nombre de cas confirmés pourrait, si la dynamique de l’épidémie n’est pas cassée, être de 9000 dans 3 jours, 18.000 dans 6 jours, 36.000 dans 9 jours, 72.000 dans 12 jours, 144.000 dans deux semaines.

Nous ne savons pas sur quelles données précises le conseil scientifique qui murmure à l’oreille du gouvernement s’appuie exactement, mais le virage pris samedi soir par les autorités laisse craindre le pire. Les mesures prises progressivement depuis deux semaines, qui avaient commencé par l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes et les appels au civisme et à l’adoption de gestes «barrière» (ne pas se faire la bise, ne pas se serrer la main, se laver les mains régulièrement, etc) ne semblent pas avoir eu les effets escomptés.

Ça n’est en effet qu’aujourd’hui que l’on devrait commencer à voir leurs premiers effets dans les chiffres de l’épidémie, étant donné l’inertie importante de ce coronavirus: les personnes sont contagieuses plusieurs jours avant de développer les premiers symptômes, et ces derniers mettent encore plusieurs jours avant de développer une forme suffisamment grave pour entrer dans les décomptes officiels. En Chine, il a fallu une dizaine de jours pour que les mesures drastiques de confinement fassent effet et cassent la dynamique exponentielle de l’épidémie.

Déjà plus de 9000 cas, 144.000 dans deux semaines

Cette dynamique, justement, n’a pour le moment pas bougé d’un iota en France. Le nombre de cas identifiés est aujourd’hui de 4500, a annoncé samedi soir le directeur général de la santé, le Pr Jérôme Salomon. Il a donc doublé en 72 heures, ce qui veut dire que l’épidémie reste sur son rythme naturel. Poursuivons cette courbe pour éveiller les consciences: faute de mesures fortes, on peut s’attendre à 9000 cas en 3 jours, 18.000 cas dans 6 jours, 36.000 dans 9 jours, 72.000 dans 12 jours, 144.000 dans deux semaines… On parle là de gens suffisamment malades pour être officiellement comptabilisés dans les décomptes actuels. C’est à dire hospitalisés dans la majeure partie des cas.

Si l’on transpose cette dynamique sur les cas nécessitant un lit dans un service de réanimation, nous allons passer à 5000 dans deux semaines. Les personnes âgées, rappelons-le, ne sont pas les seules touchées: la moitié de ces cas graves ont moins de 60 ans. Si les patients s’en sortent le plus souvent pour le moment, c’est parce qu’ils bénéficient de traitement de réanimation (ventilation). Or la France ne dispose que de 5000 lits, et la plupart sont déjà occupés. Impossible d’absorber 5000 cas de plus en deux semaines. C’est déjà largement au-dessus des capacités des hôpitaux français, déjà débordés dans les régions les plus touchées. La mortalité imputable au coronavirus pourrait alors s’envoler.

Provoquer une prise de conscience

Les mesures qui ont été prises cette semaine auront peut-être permis d’atténuer un peu ces chiffres, mais la prise de conscience n’a semble-t-il pas été assez forte. Comme chacun a pu l’observer autour de soi, peu de gens les ont pris au sérieux. Et ce retard dans les prises de conscience risque bien de s’avérer dramatique.

Poursuivons le décompte macabre, si la dynamique n’est pas brisée: 300.000 cas dans 18 jours, 600.000 dans trois semaines. Dans un mois, 5 millions de personnes pourraient être atteintes par le Covid-19 dans une forme suffisamment sérieuse pour être prises dans le décompte actuel du nombre de cas. Il est de la responsabilité de chacun de faire acte de civisme pour que cela ne devienne pas une réalité, en limitant au maximum ses interactions sociales.

Les mesures draconiennes prises aujourd’hui par le gouvernement vont peut-être permettre cette fois-ci de casser l’épidémie, mais il faudra attendre au moins dix jours pour le savoir. En attendant, tout le monde doit participer à cet effort collectif. Chacun peut à son niveau sauver des vies. Le Pr Salomon l’a encore rappelé très justement: ce n’est pas le virus qui circule dans la population. Ce sont les hommes et les femmes qui le font circuler. Vous, moi, tout le monde.

LE FIGARO.

Coronavirus: partout en France, les réanimateurs se préparent au cataclysme…!

«Peur», «médecine de guerre», «enfer»… Les mots employés par les professionnels de santé, en première ligne, sont particulièrement forts.

Coronavirus: partout en France, les réanimateurs se préparent au cataclysme

« Une compagnie qui monte au front »

Pr Xavier Monet, médecine intensive-réanimation, Hôpital Bicêtre

«Ce qui me frappe? Le professionnalisme avec lequel tout un service se met en branle. L’efficacité de la coopération avec l’administration, sans aucune trace de la défiance qui parfois nous oppose. La motivation, l’excitation et la fierté des personnels, comme une compagnie qui monte au front. L’entraide: tous ont annulé leurs repos, font des heures supplémentaires, un infirmier veut revenir avant la fin de son arrêt de travail, les retraités se rendent disponibles. La peur, enfin ; celle d’être infecté, et celle d’être confronté à des prises de décisions éthiques difficiles comme celles que nos confrères italiens nous relatent.»

« Une vague monstrueuse qui nous terrorise »

Un anesthésiste-réanimateur à Lyon

«Nous manquons de masques alors que nous devons intuber des patients avec une charge virale très élevée, ce qui nous met en danger. Les lits de réanimation n’ont de cesse de se remplir, des choix doivent être faits. Nous avons été formés dans un système où chacun pouvait bénéficier de soins adaptés à sa situation, ça ne sera plus possible, nous ferons de la médecine de guerre et c’est un vrai choc. Cette plongée dans une vague aussi puissante et monstrueuse nous terrorise. Nous avons besoin de sentir que la population prend conscience de la gravité de la situation et nous protège d’une catastrophe sanitaire énorme en suivant les directives. Nous sommes choqués de voir les gens se promener avec les masques qui nous manquent si cruellement.»

« Faire mieux que l’Italie? C’est grotesque! »

Un anesthésite-réanimateur dans un hôpital public d’une grande ville de France

«J’ai trouvé grotesque la façon dont médias et politiques ont sous-estimé la situation, notamment en expliquant que notre système de santé était mieux organisé qu’en Italie. Il suffit de passer une nuit lambda avec un anesthésiste ou un réanimateur pour s’apercevoir que ces nuits sont déjà difficiles et bien remplies. Les réanimations sont souvent pleines. En outre, ces gardes sont mal rémunérées (200 euros pour 12 heures d’un travail à haute responsabilité), les médecins fuient vers le privé, et nous tournons en sous-effectif en permanence. Nous manquons de moyens, de personnel mais aussi de matériel: pénurie de masques et de gel hydroalcoolique. Les équipes subiront de plein fouet la fatigue, et donc la vulnérabilité au virus.»

« Depuis plusieurs semaines, on se prépare à l’enfer »

Dr Marc-Antoine Gianni, CHU Ambroise Paré

«Je suis anesthésiste-réanimateur, donc d’habitude au bloc opératoire mais, au vu de ce qui va se passer, on a été basculés en réanimation. On sait que l’enfer va arriver, cela fait plusieurs semaines qu’on nous y prépare. Pour l’instant, on n’est pas du tout débordés mais cela va arriver dans une semaine, 10 jours, peut-être 15, avec un pic attendu dans 2 ou 3 semaines puis un long plateau car ces malades requièrent des ventilations de longue durée. Sans compter la mortalité annexe qui sera énorme parce qu’on ne pourra plus soigner les autres patients, qu’on aura différés des opérations, etc. On sera dépassés et cela nous terrifie. Continuer à voir les gens dans les supermarchés, les cyclistes qui roulent collés les uns aux autres, les gens profiter du beau temps, c’est du délire.»

« J’en ai vu des choses, mais ça, jamais »

Dr Damien Barraud, médecin réanimateur à l’hôpital de Metz

«Cela fait quinze ans que je suis réanimateur senior et je n’ai jamais connu une situation pareille. Tous nos lits de réanimation sont déjà pleins. On a ouvert 10 lits de plus hier. Nous faisons face à une marée montante, régulière, avec 3 à 4 nouveaux patients en détresse respiratoire chaque jour. Nous ne savons pas quand cela va s’arrêter. Et comme les malades ont besoin d’être ventilés longtemps, ça va rapidement bloquer. Nous devons faire de la limitation thérapeutique: les malades trop altérés de base ne pourront pas être admis en réanimation. Mais nous ne les laisserons pas à l’abandon. En tout cas, j’espère que le confinement aura un effet d’ici à 15 jours, mais ce n’est pas certain. Il ne faut pas se leurrer: il n’y a pas d’autre solution.»

Source LE FIGARO.

Un Américain voulait vendre 17.000 flacons de gel désinfectant, il est contraint d’en faire don… !!!

CORONAVIRUSUn Américain ayant acheté 17.700 flacons de gel désinfectant qu’il comptait revendre sur Internet a finalement fait don de sa cargaison après que son histoire a fait scandale et mené la justice à ouvrir une enquête.

Un Américain voulait vendre 17.000 flacons de gel désinfectant, il est contraint d’en faire don

Matt Colvin, habitué des ventes sur les sites marchands, avait flairé les bonnes affaires au début de l’épidémie du nouveau coronavirus aux États-Unis. Avec son frère Noah, il avait acheté plusieurs milliers de lots de gel désinfectant et de lingettes dans les supermarchés du Tennessee, d’où il est originaire, et du Kentucky voisin.

Il avait revendu une partie de sa cargaison sur Amazon et eBay, avec un gain substantiel à la clé. Mais le géant du commerce en ligne a suspendu son compte, l’avertissant que la spéculation était illégale. Il s’était retrouvé avec la majorité de son stock de 17.700 flacons de gel désinfectant invendable.

Près de 70 morts dans le pays

La propagation du Covid-19 a entraîné entre-temps une ruée sur les produits désinfectants et de nombreux magasins dans le pays ont connu des ruptures de stock. Son histoire a provoqué la colère des lecteurs, des internautes et des autorités des deux États, alors que le virus a infecté plus de 3.700 personnes et fait au moins 68 morts dans le pays.

« Cela n’a jamais été mon intention de garder des fournitures médicales de première nécessité hors de portée des gens qui en avaient besoin », a-t-il dit au quotidien new-yorkais, soulignant qu’il avait reçu de nombreuses menaces de mort. Il a fait don, ce dimanche, des deux-tiers de son stock afin qu’il soit distribué gratuitement à travers le Tennessee.

En « état d’urgence »

Ce vendeur a donc perdu sa licence sur Amazon et eBay. Il fait également face à de possibles poursuites de la part de la justice du Tennessee et du Kentucky.

« Nous ne tolérerons pas la spéculation sur les prix en ces temps de besoins exceptionnels et nous prendrons des décisions fortes pour l’empêcher », a indiqué le procureur général du Tennessee. Comme d’autres États américains, ce dernier a été placé en « état d’urgence » et interdit la vente à un prix excessif de produits comme la nourriture, l’essence ou le matériel médical.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint… Vidéo.

CORONAVIRUS Le test clinique réalisé sur 24 patients de l’IHU de Marseille avec de l’hydroxychloroquine serait efficace contre le coronavirus selon des premiers résultats présentés par le professeur Raoult.

Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint. Le professeur Didier Raoult dans son bureau en février 2020.

  • Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU de Marseille, a présenté les premiers résultats du test clinique à l’hydroxychloroquine réalisé sur 24 patients atteints par le coronavirus.
  • Selon les premiers éléments, un traitement à l’hydroxychloroquine permettrait de réduire la charge, et les résultats sont encore plus prometteurs avec de l’hydroxychloroquine et l’Azithromycine, un antibiotique efficace contre les virus.
  • Selon lui, la réduction de la charge virale est centrale dans la lutte contre le coronavirus, il milite pour que davantage de dépistages soient réalisés en France.
  • Le gouvernement va étendre ce test dans d’autres hôpitaux afin de vérifier son efficacité à plus grande échelle.

Des résultats encourageants. Le directeur de l’IHU de Marseille, le professeur Didier Raoult, a présenté lundi soir lors d’un point mensuel avec les soignants de l’institut les premiers résultats de son test clinique à l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, un test validé par le ministère de la Santé. Ce point mensuel a été diffusé dans une vidéo de dix-huit minutes publiée sur YouTube par l’IHU.

« On a pu comparer la négativation du portage viral chez des patients qui ont suivi le protocole, avec des patients d’Avignon et de Nice qui n’ont pas reçu le traitement. Ceux qui n’ont pas reçu le Plaquenil [médicament à base d’hydroxychloroquine] sont encore porteurs à 90 % du virus au bout de six jours, tandis qu’ils sont 25 % à être positifs pour ceux qui ont reçu le traitement », a présenté le professeur.

« La longueur du portage viral est un élément essentiel »

Mais il est allé encore plus loin. « On conseille, nous, et d’autres, depuis longtemps de donner un antibiotique dans les infections virales respiratoires, parce qu’elles se compliquent surtout de pneumopathies. Donc tous les gens qui présentaient des signes cliniques qui pouvaient évoluer vers une complication bactérienne de pneumopathie, on leur a donné de l’Azithromycine. Il a été démontré dans un journal que ça diminue les risques chez les gens qui ont des infections virales. Et l’autre raison, c’est que l’Azithromycine a montré en laboratoire qu’elle était efficace contre un grand nombre de virus, bien que ce soit un antibiotique. Donc quitte à choisir un antibiotique, on préférait prendre un antibiotique efficace contre les virus. Et quand on compare le pourcentage de positifs avec l’association hydroxychloroquine et Azithromycine, on a une diminution absolument spectaculaire du nombre de positifs », a-t-il détaillé.

Pour le professeur Didier Raoult, ce portage viral est au centre de la lutte contre le coronavirus. Il cite une étude chinoise publiée le 9 mars. « Il y a une chose très importante dans cette étude rétrospective : la longueur du portage viral est un élément essentiel pour tenter de contrôler cette maladie. Elle montre que les gens qui portent le virus, on parle de 191 personnes, le portent pendant vingt jours s’ils ne sont pas traités. Donc les gens qui ont inventé la quatorzaine, ça n’a pas de sens. Il faut isoler les gens porteurs, et ne pas isoler les non-porteurs. C’est un point très important », estime le spécialiste.

Plus de tests

Mais pour réduire ce portage viral, il faut tester un maximum de gens. Ce qui n’est pas la stratégie actuelle du gouvernement. « Comment a été maîtrisé le sida ? Ce n’est ni par les vaccins, ni par les modèles mathématiques. C’est la charge virale et le traitement, on regarde avec le traitement que la charge virale diminue et, quand elle est en dessous d’un certain seuil, les gens ne sont plus contagieux et ne sont plus malades. C’est ce modèle qu’on essaye de mettre en place. Mais dans cette stratégie, on teste, on détecte, on traite, le monde n’est pas égal. Ceux qui courent le plus vite, ce ne sont pas les mêmes, ceux qui ont fait le plus ce sont les Chinois et la Corée. Pour une population inférieure à la nôtre, regarder le nombre de tests qu’ils ont fait. On a pris une stratégie qui n’est pas la même que celle du monde technologique, c’est de très peu tester. »

Le professeur Raoult milite donc pour augmenter ces tests et pouvoir ainsi traiter tous les porteurs. « C’est de la PCR [réaction en chaîne par polymérase] banale que tout le monde peut faire, la question c’est l’organisation, pas la technique, ce n’est pas la capacité de diagnostic, nous l’avons. C’est un choix stratégique qui n’est pas celui de la plupart des pays technologiques, en particulier les Coréens qui font partie, avec les Chinois, de ceux qui ont maîtrisé l’épidémie en faisant dépistage et traitement. On est capables dans ce pays comme n’importe où de faire des milliers de tests et de tester tout le monde », plaide-t-il.

https://youtu.be/n4J8kydOvbc

Un essai dupliqué par le gouvernement

A l’issue du Conseil des ministres de ce mardi, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, est revenue sur ces résultats publiés par le professeur Raoult. « Le professeur Didier Raoult a fait effectivement état de son souhait d’avoir des essais cliniques. Ce sont des essais thérapeutiques qui permettent de tester un médicament ou une combinaison de médicaments pour guérir en l’occurrence du coronavirus. Il y a un essai clinique sur 24 patients qui a été mené et qui donne des résultats effectivement prometteurs. Et en accord avec le professeur Raoult, le ministère de la Santé a souhaité que nous puissions étendre cet essai clinique. Il sera étendu mais dans un autre hôpital, avec une équipe indépendante de celle du professeur Raoult afin de s’assurer scientifiquement que ça marche effectivement sur un beaucoup plus grand nombre de patients, parce que 24 patients c’est un nombre assez faible. »

Un nombre encore trop faible pour en tirer des conclusions, d’où une certaine mise en garde : « On ne se précipite pas en pharmacie pour acheter de la chloroquine maintenant, parce que, quand on en prend trop, on peut avoir des conséquences qui ne sont pas terribles. Et parce que nous n’avons pas aujourd’hui la preuve scientifique que cela fonctionne. Nous avons des débuts prometteurs pour l’essai clinique réalisé à Marseille, nous l’étendons parce que la discipline scientifique veut qu’une expérience, pour être valide, soit dupliquée plusieurs fois pour pouvoir dire qu’elle marche ou qu’elle ne marche pas », a-t-elle prévenu. D’autres tests seront réalisés à l’hôpital de Lille pour conforter, ou pas, les résultats du professeur Raoult.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Les facteurs de Grenoble font jouer leur droit de retrait…

CONFINEMENTIls jugent les mesures prises par La Poste insuffisantes pour protéger leur santé et celle des clients.

Coronavirus : Les facteurs de Grenoble font jouer leur droit de retrait. Image d'illustration du courrier.

Des facteurs de Grenoble ont fait valoir ce mardi leur droit de retrait, estimant les mesures prises par La Poste « insuffisantes pour protéger leur santé et celle de leurs clients face au coronavirus », a annoncé le syndicat Sud PTT.

« Une bouteille d’eau, un paquet de mouchoirs jetables et un sac-poubelle : c’est tout ce que La Poste a fourni aux facteurs au lendemain de l’allocution du président de la République annonçant le confinement » des Français, dénonce François Marchive, responsable de Sud PTT Isère-Savoie.

« Les agents mettent leur vie en danger »

Des mesures ont été prises « dans les bureaux de poste, mais du côté des facteurs, rien n’est fait ! Les agents mettent leur vie en danger », s’insurge-t-il, précisant être chargé de la distribution du courrier, avec ses collègues, dans les deux-tiers de la ville de Grenoble et une partie de l’agglomération grenobloise.

Or, explique le syndicaliste, « pendant la phase de tri général, le courrier arrive en vrac et on le trie les uns à côté des autres. Ensuite, on va dans la rue, on pénètre dans les immeubles, on a des interactions avec les gens… ».

Un rendez-vous au ministre de la santé ?

« On va demander à être reçu par le préfet et à avoir un contact avec le cabinet du ministre de la Santé » Olivier Véran, ancien député de l’Isère.

De son côté, La Poste avait indiqué lundi maintenir « la continuité de ses activités essentielles à la population, dans le respect absolu de la santé de ses collaborateurs et de ses clients ». En revanche, l’accueil du public est nettement restreint même s’il continue à être assuré, avait ajouté le groupe public dans un communiqué.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Quelles sont les conséquences de l’épidémie pour les patients suivis par un psy ?…

La mise en place du confinement en France bouleverse le suivi psychologique des patients et fragilise ceux qui souffrent de troubles mentaux.

Depuis l'annonce du confinement, certains psychiatres et psychologues ont mis en place des consultation à distance.

  • La population française est entrée, ce mardi à midi, dans un confinement totalement inédit afin d’endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus.
  • Une situation qui génère beaucoup d’anxiété et touche plus particulièrement les personnes déjà vulnérables psychologiquement.
  • Si les déplacements pour « motif de santé » restent toujours autorisés sur présentation d’une attestation, les psychiatres et psychologues sont eux aussi soumis au confinement et privilégient désormais les consultations à distance.

Laura* a reçu l’email quelques minutes avant l’allocution d’Emmanuel Macron, lundi 16 mars. « Le thérapeute que je consulte depuis près de deux ans m’a informé qu’il mettait en place des consultations par téléphone pour les prochaines semaines », explique la jeune femme, visiblement soulagée. Pour elle, comme pour des milliers de Français engagés dans un suivi psychologique ou psychiatrique chez un praticien libéral, l’annonce du confinement total pour endiguer l’épidémie de coronavirus a généré quelques inquiétudes.

« J’étais sujette à des crises d’angoisse et des crises de panique après un épuisement professionnel et cette anxiété est réapparue le week-end dernier avec l’accélération de l’épidémie et les mesures prises par le gouvernement », confie Laura. Consciente des difficultés à poursuivre les séances en tête à tête au cabinet de son psychologue, l’éventualité d’une interruption de sa thérapie a accentué son stress. Mais attachés à maintenir le lien tissé avec leurs patients, les soignants libéraux tentent de s’adapter à cette situation et anticipent des besoins qui pourraient augmenter au fur et à mesure du confinement.

« Le niveau d’anxiété va augmenter »

Ce mardi à midi, la France est officiellement entrée dans une période de confinement strict de sa population pour une période de quinze jours minimum. Une période au cours de laquelle les Français pourront sortir seulement pour faire leurs courses, aller à la pharmacie, se rendre au travail lorsque cela est nécessaire ou s’aérer pour faire un peu d’exercice. Une situation exceptionnelle mise en place pour ralentir et empêcher au maximum la diffusion du virus.

«Le niveau d’anxiété de la population générale va probablement augmenter. Et les populations vulnérables, qui souffrent déjà de troubles psychiques ou plus vulnérables psychologiquement vont être plus touchées », estime Fabienne El-Khoury, docteure en santé publique et responsable en épidémiologie au sein du Groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences.

En Chine, premier pays secoué par l’épidémie et visé par des mesures de confinement drastiques, une étude a été menée sur le « degré de détresse psychologique de la population chinoise suite à l’épidémie de Covid-19 ». Les résultats ont été publiés dans le journal médical The Lancet, soulignait ce lundi  Catherine Tourette-Turgis, directrice du master en éducation thérapeutique à Sorbonne-Universités et chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Dans son article (en ligne sur le site The Conversation), la chercheuse rapporte :

« Les auteurs de l’étude montrent que pour 35 % des répondants (…) le résultat obtenu révèle un stress psychologique modéré, et pour 5,14 %, un stress sévère »

Des chiffres qui pointent, selon Fabienne El-Khoury, la nécessité de diffuser des informations et des recommandations sur ce sujet : « Il faut vraiment penser à des messages spécifiques de prévention sur la santé mentale », estime-t-elle.

Conserver sa routine

La psychiatre Fanny Jacq, elle, se veut rassurante : « Parce que les patients vont ressentir davantage d’anxiété ou d’angoisse, ils vont avoir envie d’un suivi plus régulier et plus intense. Rappelons que les consultations chez un psychologue ou un psychiatre font partie des dérogations médicales justifiant un déplacement ». Cofondatrice d’une plateforme de téléconsultation en psychiatrie, elle a noté ces derniers jours une « très forte recrudescence des demandes » de la part de ses confrères et consœurs. Et précise : « La plupart des psychiatres vont pratiquer le télétravail pour respecter les mesures de confinement. »

Et ce besoin de suivi risque de devenir plus important encore pour les populations déjà fragilisées, abonde la psychiatre : « Pour les patients claustrophobes, hypocondriaques ou souffrant de nosophobie (la peur de contracter une maladie), l’angoisse peut exploser pendant le confinement. Les personnes psychotiques vont, elles aussi, être plus touchées. Idem pour celles et ceux qui ont développé une addiction au sport : ils risquent de ressentir d’importantes frustrations, de la colère. »

Pour tenter d’apporter une réponse et un soutien à celles et ceux qui souffriraient des effets du confinement, Fanny Jacq a élaboré un module d’accompagnement dédié au confinement et accessible gratuitementsur l’application de soutien psychologique « Mon sherpa ».

Pour préserver sa santé mentale, la psychiatre insiste : « Il faut essayer de vivre comme si vous n’étiez pas confiné. Conserver un rythme jour-nuit, ne pas se coucher trop tard, faire attention à son alimentation. Pour tous ceux qui sont en télétravail, respectez vos horaires habituels et prenez le temps de faire une véritable pause pour le déjeuner. (…) Le maintien des routines est très important, il faut essayer d’avoir le sentiment que rien ne bouge ou le moins possible, sinon, cela peut développer des angoisses ».

Laura, elle, a d’ores et déjà pris rendez-vous avec son thérapeute pour la fin de semaine : « Même si une séance par téléphone sera forcément différente des séances classiques, je sens qu’après cette première semaine de confinement passée seule à mon domicile, ça va être nécessaire et bénéfique. »

*Le prénom a été modifié.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Les masques de protection faits maison sont-ils efficaces pour les soignants et les particuliers ?…

Alors qu’il est devenu quasiment impossible de se procurer des masques de protection, des tutoriels pour confectionner des modèles en tissu fleurissent sur Internet.

Les masques de protection faits maison peuvent rassurer les particuliers, mais les personnel médical réclame des masques certifiés pour prendre en charge les patients.

  • Au premier jour de son confinement total pour casser les chaînes de diffusion du coronavirus, la France souffre d’un manque de masques de protection.
  • Particuliers, personnels soignants en hôpital ou en médecine de ville : tout le monde en veut.
  • Des tutoriels permettant de fabriquer soi-même des masques de protection ont vu le jour sur Internet. S’ils peuvent rassurer les particuliers, les personnels soignants, eux, sont récalcitrants.

Aussi convoité que de l’or et encore plus introuvable qu’un paquet de papier toilette. Alors que la France connaît ce mardi son tout premier jour de confinement total pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus, il est un produit sur lequel tout le monde aimerait mettre la main : les masques de protection. Les particuliers font – en vain – le tour des pharmacies pour s’en procurer, et les personnels soignants, de ville comme à l’hôpital, tirent la sonnette d’alarme face à des stocks qui se réduisent comme peau de chagrin.

Le président Macron a bien promis lundi soir que des stocks allaient être rapidement livrés en priorité aux 25 départements les plus touchés par le Covid-19, mais pour l’heure, beaucoup s’inquiètent de cette pénurie et tentent de trouver des moyens pour se protéger. « Comment fabriquer son masque de protection ». « Tuto couture : coudre un masque de protection ». En ligne, les conseils pour se confectionner un masque fleurissent. Mais sont-ils fiables ? Peuvent-ils protéger du Covid-19 comme le ferait un masque FFP2, homologué et dont la fiabilité est garantie ? Pas sûr, non.

Un tuto proposé par le CHU de Grenoble Alpes

« Le personnel soignant d’un CHU invité à fabriquer ses propres masques ». Cela pourrait ressembler à une blague douteuse en temps de pandémie, c’est pourtant la réalité. Vendredi 13 mars, le CHU Grenoble Alpes a envoyé à ses personnels soignant un document les invitant, face au risque de pénurie de masques de protection, à s’en confectionner eux-mêmes des modèles en tissu. Dimensions, matériaux à utiliser et même patrons pour avoir la forme exacte du masque à disposition, la direction du CHU a proposé un tutoriel pour que médecins, infirmiers ou encore aides-soignants puissent se fabriquer une protection à utiliser à compter du jour où les stocks de masques homologués seront à sec.

A Grenoble, on oublie que les Urgences accueillent les suspicions de #COVIDー19, on met au placard les recommandations de port de masques, et on demande aux personnels soignants de se confectionner leurs propres masques en TISSU ! 😲
Sécurité VS Moyens…

Ce document est officiel et non un FakeNews.

« Dans le cadre d’une situation dégradée et pour remédier à la possible pénurie de masques de soins, un modèle de création de masques de soins en textile est proposé pour permettre de se protéger, continuer son activité professionnelle, permettre (…) la prise en charge des patients », indique la direction dans le document. Une proposition applicable toutefois aux personnels « ne prenant pas en charge de patients Covid-19 ». En découvrant ce tutoriel, une urgentiste du Samu a d’abord cru à « un fake », assurant que « ces masques ne servent à rien », avant de découvrir que ce n’était pas une blague.

« C’est mieux que rien »

De tels tutoriels destinés aux particuliers se sont eux aussi multipliés sur Internet, et peuvent rassurer toute personne craignant de s’exposer en allant faire ses courses ou en allant au travail quand poursuivre son activité à distance est impossible. « On voit beaucoup de personnes avec des masques en tissu, assez couvrant sur le visage. Faute de disposer de masques achetés en pharmacies, cela permet tout de même de protéger un peu, même si la double épaisseur avec du tissu en coton et une pièce de molleton fait que le modèle doit être assez épais, donc pas très respirant, donc assez inconfortable », estime le Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart et président de la  Fédération des médecins de France (FMF)

Mais ces créations artisanales ont-elles leur place à l’hôpital, dans les ambulances ou encore en médecine de ville ? Offrent-elles une protection efficace ? « C’est mieux que rien, répond avec résignation le Dr Hamon. J’ai même tenté de mobiliser les tricoteuses de ma ville pour qu’elles confectionnent ces masques artisanaux. Vu la défaillance criante de l’administration, on en vient malheureusement à bricoler des solutions​ qui n’en sont pas vraiment ! Quand je lis aujourd’hui qu’ Agnès Buzyn pleure de sa déroute aux municipales et d’avoir quitté son ministère, elle devrait pleurer pour sa gestion catastrophique de l’épidémie, pleurer de ne pas avoir stocké suffisamment de masques de protection ! »

Pour le médecin généraliste, la question d’utiliser lui-même un masque en tissu dans le cadre de son activité ne se pose plus. « Je viens d’être testé positif au Covid-19, j’ai été infecté en examinant un patient diabétique fébrile. Mon associée a également été contaminée. Pour le reste de mes collègues, la situation va vite devenir critique : le stock de masque FFP2 est presque écoulé et nous ne pouvons clairement pas recevoir des patients sans protection sûre, dont l’efficacité n’est plus à prouver. C’est inacceptable. La semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, m’a assuré qu’une livraison de masques était imminente, mais une semaine plus tard, nous n’avons toujours rien reçu ».

« Jamais je ne ferai travailler mes équipes avec des masques faits maison »

Autres personnels en première ligne, les ambulanciers travaillent de concert avec les Samu de France pour prendre en charge des cas possibles ou avérés de Covid-19 et les transporter à l’hôpital. Pour eux, l’équipement de protection maximale est de rigueur. « Combinaison, charlotte, gants, lunettes spéciales et bien sûr masque de protection doivent être systématiquement portés par nos ambulanciers et changés entièrement entre chaque patient », plante Yannick Janeiro, président de la Fédération nationale des techniciens ambulanciers urgentistes (FNTAU). Avec la progression de l’épidémie de Covid-19 en France, « les gens ont peur d’aller à l’hôpital, cela nous libère pour nous concentrer sur la prise en charge des cas probables ou confirmés de coronavirus. Cela représente ces derniers jours plus de 80 % de l’activité des ambulanciers ».

Mais si les moyens humains « sont largement mobilisés, si on n’a pas de masques, on ne peut plus travailler du tout, prévient Yannick Janeiro. Or, très concrètement, il me reste une dizaine de masques de protection, alors qu’aujourd’hui, j’ai fait une quinzaine d’interventions. Cela veut dire que si mes collègues et moi ne recevons pas une livraison de masques ce mardi, on baisse le rideau. Et pour l’heure, nous n’avons reçu aucune information relative à un quelconque réapprovisionnement ». Les masques artisanaux sont-ils la solution pour pallier cette pénurie ? « Certainement pas, répond catégoriquement Yannick Janeiro. En tant que chef d’entreprise et président de la FNTAU, je ne vais pas prendre la responsabilité d’envoyer mes équipes travailler et s’exposer à ce coronavirus sans un matériel sûr et certifié aux normes sanitaires. Jamais je ne les ferai travailler avec des masques faits maison.

Source 20 MINUTES.

Montpellier : Une simple protéine suscite l’espoir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer…

Le projet a obtenu le soutien financier de la Fondation pour la recherche médicale.

Montpellier : Une simple protéine suscite l'espoir dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Dans une résidence pour des patients atteints de la maladie d'Alzheimer (illustration)

  • A Montpellier, les travaux d’Eric Kremer et Tangui Maurice ont été distingués par la Fondation pour la recherche médicale, qui leur a alloué 361.600 euros.
  • La protéine Nav1.1 est au cœur du projet de ces deux scientifiques héraultais, qui sont engagés contre la maladie d’Alzheimer : l’augmentation de sa production permettrait de prévenir les anomalies associées à cette pathologie.
  • Pour l’instant, la méthode a été démontrée sur des souris porteuses de la maladie.

Pourra-t-on, demain, vaincre la maladie d’Alzheimer ? De nombreuses pistes sont explorées depuis de longues années dans les laboratoires du monde entier. Mais pour l’instant, il n’existe aucun médicament sur le marché capable d’en guérir.

A Montpellier, dans l’Hérault, Eric Kremer, chercheur à l’Institut de génétique moléculaire, et Tangui Maurice, chercheur au laboratoire Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives, sont engagés dans le rude combat contre cette maladie, qui touche environ 225.000 nouvelles personnes chaque année en France. Leur projet, comme sept autres dans l’Hexagone, a tapé dans l’œil de la Fondation pour la recherche médicale,​ qui leur a alloué une dotation de 361.600 euros. « Ce financement est fondamental, confie Tangui Maurice. Sans lui, le projet ne se faisait pas. »

Rétablir la neurotransmission chez le patient

La protéine Nav1.1 est au cœur des travaux de ces deux scientifiques héraultais : des recherches ont démontré que l’augmentation de sa production dans le cerveau de souris porteuses de la maladie d’Alzheimer prévenait les anomalies associées à la pathologie. L’objectif est de mettre au point une technique, capable de transférer le gène nécessaire à la fabrication de cette protéine, directement dans le cerveau. Et ainsi, de rétablir la neurotransmission, qui est défaillante chez le patient atteint d’Alzheimer.

« Cette protéine laisse passer des ions sodium, entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule, qui contribuent à l’amélioration de son fonctionnement, celui des neurones, et donc de la neurotransmission », explique Tangui Maurice. Cette méthode innovante pourrait permettre de prévenir ou de stopper les symptômes liés à la maladie d’Alzheimer.

Pour l’instant, les travaux ne font que débuter, et il est encore trop tôt pour envisager des tests sur l’homme. Mais « compte tenu des résultats encourageants de l’injection de cellules surproduisant Nav1.1 chez l’animal, nous avons bon espoir qu’une approche simplifiée utilisant le transfert de gènes nous permettra de confirmer ces résultats et ainsi de déboucher sur des essais chez les patients », indique Eric Kremer.

Source 20 MINUTES.

Fracture sociale française : toutes les fragilités ne se valent pas (Handicap, Santé, logement,…)…

Une récente étude du Crédoc a identifié six fragilités chez les Français (handicap et santé dégradée, précarité professionnelle, difficultés de logement, pauvreté monétaire, relégation territoriale, isolement et solitude. L’étude aboutie à concerner les deux tiers de la population française.

Les études de ce type ne vous paraissent-elles pas créer une certaine culture de la victimisation ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la résilience globale de nos sociétés ?

Laurent Chalard : Oui et non. Oui, dans le sens qu’affirmer que les deux tiers de la population française souffrent d’au moins une fragilité sous-entendrait que la majorité des français ont raison d’être mécontents de leur situation actuelle et donc d’adopter une position victimaire par rapport à la société. Ce type d’études, qui ne met en avant que le côté négatif des choses, vient donc conforter l’idée, bien ancrée parmi nos concitoyens, que toutes leurs revendications sont parfaitement légitimes, y compris si, parfois, elles relèvent plus du maintien de privilèges corporatistes, une spécificité hexagonale, que d’autre chose. Non, dans le sens que pour qu’il puisse exister un débat public serein, il est nécessaire de faire régulièrement des études sur ce qui ne va pas au sein de notre société. Le problème n’est donc pas tant que ce type d’études existe que la manière dont sont présentés les résultats, mettant en avant principalement ce qui ne va pas et faisant l’impasse sur ce qui va. Cependant, cela correspond à la mentalité de notre pays, les français ayant réputation d’être râleurs !

Concernant la résilience globale de nos sociétés, ce type d’études nous apprend que l’incertitude est de moins en moins supportée par nos concitoyens dans une société que l’on veut sans « risques », quel que soit le domaine : sanitaire, financier, sentimental… Dans un pays, où presque plus personne n’a vécu en temps de guerre ou n’a connu la faim, l’habitude de vivre dans une société d’abondance fait que le moindre problème est perçu de manière catastrophique, ce qui augure mal de la résilience de nos sociétés si, par mésaventure, le futur nous réservait des crises d’ampleur bien plus grande que celles que nous connaissons depuis plusieurs décennies.

Cette étude ne pêche-t-elle pas dans l’éventail très large de sa méthodologie ? Pourtant sur plusieurs sujets pointés par le CREDOC on peut considérer que les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier ?

Le problème de cette étude n’est pas tant la méthodologie, qui se veut large dans l’optique de percevoir l’ensemble des fragilités qu’un individu peut rencontrer au cours de sa vie, un choix qui peut pleinement se justifier, mais plutôt le fait qu’il n’y ait aucun élément de comparaison dans le temps permettant de déterminer si les choses allaient mieux auparavant ou moins bien. En effet, si l’on effectuait une analyse des mêmes indicateurs de fragilité sur la longue durée, l’interprétation serait probablement sensiblement différente. Il est très probable que la même étude réalisée un siècle en arrière aurait montré que moins de 10 % de la population ne souffrait d’aucune fragilité, à une époque où les riches et les classes moyennes supérieures étaient peu nombreux et pas en aussi bonne santé que de nos jours (la tuberculose frappait dans tous les milieux !). A cette époque, la quasi-totalité des français souffraient d’au moins une fragilité, et la majorité de la population de plusieurs d’entre elles. En conséquence, une analyse rétrospective conduirait à analyser différemment les résultats en mettant l’accent sur le fait que la part de la population française qui vit sans aucune fragilité a augmenté dans le temps, ce qui est positif, mais demeure minoritaire dans la population, ce qui n’est pas satisfaisant par rapport à un idéal à atteindre.

Effectivement, il y a plusieurs sujets parmi ceux pointés par l’étude du CREDOC où les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier. Le premier est la santé. L’espérance de vie en bonne santé n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui grâce aux progrès de la médecine. Pendant la majorité de l’histoire humaine, la vie n’était qu’une souffrance perpétuelle, l’homme étant accablé par les maladies. Il suffit de relire les poètes du Moyen-Age pour se rendre compte du calvaire quotidien qu’enduraient les populations de l’époque. Vivre signifiait souffrir, d’où le succès du christianisme ! Ce n’est que depuis le XX° siècle que l’homme a la chance de pouvoir vivre sans douleur pendant une grande partie de sa vie. Le second sujet pour lequel la situation actuelle s’est grandement améliorée est la pauvreté. En effet, par le passé, la pauvreté en France était absolue, entendue comme le fait qu’une part non négligeable de la population n’arrivait pas à assouvir ses besoins primaires : se nourrir, s’habiller, se loger. Or, à notre époque, sauf quelques regrettables exceptions (sans abris et étrangers sans papiers), la pauvreté est relative, c’est-à-dire que les populations sont pauvres par rapport aux revenus jugés nécessaires pour bénéficier d’un niveau de vie à peu près correct. Nos pauvres arrivent donc à assurer leurs besoins primaires, mais ne peuvent se permettre plus.

Cette polarisation sur des fragilités supposées n’aboutit-elle pas à dévier une partie de l’attention sur les fragilités véritables qui mériteraient une attention particulière ?

Le problème est surtout l’absence de hiérarchisation entre les différentes fragilités que peuvent rencontrer les individus au cours de leur vie en fonction de l’âge. Par exemple, être sans emploi lorsque l’on entre dans la vie active, alors que l’on est encore dépendant financièrement de ses parents, ne signifie pas la même chose que de l’être à plus de 40 ans avec plusieurs enfants à charge. De même, ne pas être propriétaire occupant de son logement lorsque l’on est étudiant n’a pas la même signification que lorsque l’on est un retraité. Par définition, les jeunes combinent beaucoup plus de fragilités que leurs aînés, mais ils bénéficient, en règle générale, d’un appui financier certain de leurs parents (voire de leurs grands-parents) qui leur assure, malgré tout, un train de vie correct.

Finalement, à notre avis, l’analyse des fragilités ne doit pas tant se faire de manière sectorielle que suivant une logique géographique, car il ressort aujourd’hui, que les inégalités sont très fortement territorialisées, certains espaces concentrant toutes les fragilités : déficit d’emploi, moins bon état de santé, part plus élevée des pauvres, logements insalubres…

Source ATLANTICO.

franceinfo seniors. Quoi de neuf pour le congé rémunéré proche aidant ?…

Une prime pour les proches aidants devrait être versée à compter d’octobre 2020.

En France, entre 8 et 11 millions de personnes accompagnent au quotidien, un proche en perte d’autonomie.

Le congé des proches aidants sera bientôt indemnisé (illustration).

En France, 8,3 millions à 11 millions de personnes (membre de la famille, ami, conjoint), soutiennent et accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie. Le rôle des aidants est désormais reconnu dans la loi et de nouveaux droits leur ont été octroyés dont « le congé du proche aidant » qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017.

Le congé rémunéré du proche aidant est attendu depuis de nombreuses années

C’est une avancée sociale majeure. Il permet de concilier des temps d’aide et des temps de travail, notamment pour les personnes en situation de handicap et leurs proches aidants.

Le 23 octobre 2019, le gouvernement a révélé sa stratégie pour aider les aidant(e)s de proches malades. 17 mesures doivent se mettre en en place depuis le début de 2020, dont des aides financières. Parmi les 17 mesures clés, le gouvernement explique d’abord se concentrer sur sept en priorité.

Sept mesures prioritaires

– La réduction de l’isolement des aidant(s) avec la création de cellules et de numéros nationaux de soutien dès 2020.

– Ouvrir de nouveaux droits sociaux et faciliter les démarches administratives dont la possibilité de prendre un congé « proche aidant » dès l’arrivée dans l’entreprise, au lieu d’attendre un an comme c’est le cas aujourd’hui, et des congés « proche aidant » qui ne font pas baisser les allocations.

– Permettre de mieux concilier vie professionnelle et personnelle avec l’assouplissement du congé de présence parentale et son allocation journalière, qui pourront être pris de façon fractionnée par demi-journée dès janvier 2020.

– L’aidant(e) devrait recevoir 43 euros par jour s’il/elle est en couple et 52 euros si il/elle vit seule.

– La facilitation de la reprise du travail pour les aidant(e)s ayant dû arrêter leur emploi, est aussi un axe prévu à l’étude.

– Accroître et diversifier les solutions de répit : déblocage d’un budget de 105 millions d’euros pour créer de nouvelles solutions à ce sujet.

– Permettre aux aidant(e)s de mieux prendre soin de leur santé : mieux étudier les risques sur la santé des aidant(e)s et instaurer la communication sur les bons réflexes de la part des professionnels de santé.  Épauler les jeunes aidants : sensibiliser les professeurs au sujet, et mise en place de la possibilité d’aménager des rythmes d’études pour les étudiant(e)s aidant(e)s.

Mieux concilier vie professionnelle et accompagnement du proche

– Possibilité d’un temps partiel et d’un fractionnement. La durée du congé est de trois mois maximum, renouvelable, sans pouvoir excéder un an, sur toute la carrière. Mais désormais, il pourra, avec l’accord de l’employeur, être transformé en période d’activité à temps partiel.  Il pourra aussi être fractionné. Dans ce cas, la durée minimale de chaque période de congé sera d’une journée. Le salarié devra alors avertir son employeur au moins 48 heures avant la date à laquelle il souhaite prendre chaque période de congé.

– Sauf urgence, le salarié devra informer son employeur de son souhait au moins un mois avant la date prévue de début du congé proche aidant ; une éventuelle demande de renouvellement devra être formulée au moins 15 jours à l’avance.

– En cas de dégradation de l’état de santé de la personne aidée (attestée par un médecin) nécessitant une action urgente du proche aidant ou de cessation brutale de l’hébergement en établissement (attestée par cet établissement), le congé pourra débuter ou être renouvelé sans délai.

L’allocation personnalisée d’autonomie

Toute personne âgée d’au moins 60 ans et nécessitant une aide quotidienne peut bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

– Comment monter son dossier ?

– Quel montant d’aide peut-on obtenir ?

– Quel est le reste à charge ?

Source FRANCE TV.