Coronavirus : le coup de gueule glaçant d’une infirmière … Vidéo du témoignage… Gravissime Vérité de la Situation !

Ce jeudi 19 mars 2020, une infirmière au centre hospitalier Nord Deux-Sèvres était invitée dans l’émission des Grandes Gueules sur RMC.

Un talk-show durant lequel cette dernière s’est exprimée sur la crise sanitaire actuelle.

Coronavirus : le coup de gueule glaçant d'une infirmière

« Coronavirus : le grand raté des autorités ? » Tel était le thème de l’émission des Grandes Gueules sur RMC, ce jeudi 19 mars 2020. Pour l’occasion, Geneviève, une auditrice et infirmière, est intervenue par téléphone pour donner son témoignage sur la situation sanitaire dans laquelle se trouve le pays actuellement, relaie La Nouvelle République. Elle a tout d’abord dénoncé un retard pris par les autorités pour mettre en place des mesures drastiques, ainsi que l’absence de crédibilité à l’égard des soignants.

« Dans l’est de la France, quand les infirmières ont commencé à dire que des patients mourraient, que les hôpitaux débordaient, le gouvernement n’a rien fait », confie-t-elle. « Je voulais bien entendre au début que l’on ne voulait pas tirer la sonnette d’alarme pour ne pas alarmer les gens, mais le Français n’est pas plus immortel que l’Italien ». Pour Geneviève, le président de la République, Emmanuel Macron, n’a pas été suffisamment réactif au moment où il le fallait et a laissé la situation dégénérer.

1. Des conditions de travail exécrables

L’infirmière a également dévoilé les conditions dans lesquelles, elle et ses collègues, exercent leur mission. « Je travaille de nuit, pendant dix heures, avec des gens qui me crachent et me toussent dessus, et mes masques FFP2 sont périmés », confie-t-elle. « Quand je vois des gens dans les rues avec des masques, des gens qui fracturent les voitures, des infirmiers libéraux, mes collègues qui finissent par mettre les masques dans nos tiroirs de stupéfiants parce qu’on nous les vole, s’il vous plaît, s’il vous plaît : restez chez vous ».

Un message effrayant qui témoigne de la situation du secteur de la santé absolument catastrophique en France, et ce, depuis maintenant de nombreuses années.

2. Une négligence qui persiste

Dans les studios des Grandes Gueules, un malaise s’installe. Geneviève poursuit : « il faut que les gens comprennent que là, ce n’est pas une grippe, ce n’est pas une varicelle, ça tue », déclare-t-elle, énervée. Et elle de poursuivre : « On a des infirmiers dans l’est de la France qui meurent ! On enterre nos collègues ! ».

L’infirmière se dit également scandalisée par l’attitude désinvolte de certains citoyens flânant dans les rues, des personnes s’attroupant en nombre dans les parcs, ou encore ceux qui utilisent le sport comme prétexte à la sortie.

3. Des infrastructures qui atteignent leur limite

Tous les hôpitaux ne sont pas des CHU. Cette dure réalité frappe les soignants surtout en cette période de propagation du coronavirus Covid-19. « L’hôpital dans lequel je travaille n’est pas un CHU, nos capacités d’accueil ne sont pas celles des grands établissements parisiens », alarme Geneviève. « A un moment donné, on n’aura pas de place pour tout le monde ».

L’infirmière explique, également, éviter tout contact avec les membres de sa famille, enfants comme mari. « On a tellement pas de moyens, et vous n’aurez tellement pas écoutés ce qu’on vous a dit, qu’un jour, on sera dans une situation où l’on devra choisir entre sauver votre père et sauver votre mère », a-t-elle conclu, dans une phrase qui a depuis fait le tour des réseaux sociaux.

Source PLANET.

Coronavirus : 100 000 morts redoutés dans les Ehpad …!

Peuplés de pensionnaires âgés, fragiles de santé, parfois déjà isolés mais désormais privés de visites, les établissements hospitaliers pour personnes âgées et dépendantes redoutent que l’épidémie les frappe.

Coronavirus : 100 000 morts redoutés dans les Ehpad

Confinées avant le reste de la population, les maisons de retraite ne sont pas épargnées par le coronavirus, qui frappe déjà des Ehpad aux quatre coins du pays, faisant redouter le pire aux professionnels du secteur. Certains alertent d’une situation pouvant causer jusqu’à 100 000 morts.

Plusieurs foyers inquiétants

Douze décès dans un Ehpad du Doubs, plusieurs dans l’Hérault, des foyers infectieux dans la Vienne et à Paris… Malgré une réclusion stricte, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes n’échappent pas au Covid-19, particulièrement virulent parmi leurs résidents.

« La moyenne d’âge y est supérieure à 85 ans, les conséquences pourraient être dramatiques », s’inquiétait déjà début mars Florence Arnaiz-Maumé.

Les Ehpad avaient alors commencé à se barricader: visites restreintes, prise de température, gel hydroalcoolique et masques…

Des « mesures-barrières » qui devaient « bloquer l’entrée du virus », expliquait la déléguée générale de la fédération des maisons de retraite privées (Synerpa).

Trois semaines plus tard, les verrous ont sauté. A Thise, près de Besançon, 12 résidents sont décédés depuis le dépistage des premiers cas le 5 mars.

Les verrous ont sauté

Tous présentaient les symptômes du coronavirus, mais « c’est difficile de savoir si ces décès sont liés (à l’épidémie) car, comme partout en France, on ne dépiste plus systématiquement les nouveaux cas », observe un porte-parole de cet établissement.

« Les deux premiers cas sont testés, et à partir du moment où la présence du Covid-19 est confirmée, on ne fait plus de tests », confirme Olivier Obrecht, directeur général adjoint de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.

La situation est loin d’être isolée: sur les 400 Ehpad de la région, « un certain nombre constatent des personnes présentant des symptômes de type Covid-19 », ajoute-t-il.

Le bilan devrait donc encore s’alourdir et, faute de tests, « le nombre de décès ne sera connu qu’une fois que l’épidémie sera derrière nous ».

De nombreux décès déjà recensés

En attendant, le même drame s’est noué à Mauguio, près de Montpellier, où la presse locale fait état de 5 décès depuis le 10 mars, ainsi que d’une cinquantaine de cas suspects parmi les résidents et d’une poignée de personnels testés positifs.

Un autre foyer infectieux s’est déclaré à La Puye, non loin de Poitiers, où l’ARS Aquitaine recense 25 soignants et 11 résidents contaminés, dont une femme de 85 ans décédée le 15 mars. Dans le couvent voisin, cinq religieuses de la congrégation des

Filles de la Croix ont également été testées positives au coronavirus.

Deux autres cas ont été détectés dans des Ehpad de la région, l’un dans la Vienne, l’autre à Angoulême (Charente), précise l’ARS.

Paris n’est pas non plus à l’abri: dans un établissement de l’est de la capitale, un résident a été testé positif durant une hospitalisation mi-mars et six autres « présentent des signes infectieux », pour l’heure sans gravité.

« Isolement en chambre »

Pour éviter la propagation du virus, ces cas suspects font l’objet d’un « isolement en chambre pendant 14 jours ».

« La plus grande vigilance s’impose », justifie Pascal Champvert, président de l’association des directeurs de maison de retraite (AD-PA).

« Nous ne sommes pas aujourd’hui dans une situation de pic épidémique dans les établissements », assure-t-il, estimant que « ce qui permettra de l’éviter, c’est que nous ayons des masques dans la durée et en nombre suffisant ».

Une demande pourtant formulée sur un ton plus alarmiste dans un courrier adressé vendredi au ministre de la Santé, Olivier Véran, par les principales fédérations du secteur (FHF, Fehap, Synerpa, AD-PA…) .

L’épidémie « pourrait se traduire par plus de 100 000 décès dans l’éventualité d’une généralisation que nous n’osons imaginer » mais « qui n’est cependant pas exclue, en l’état actuel de notre organisation », écrivent-elles.

Véran a reçu le message

Message bien reçu par le ministre, qui a promis que les Ehpad « disposeraient dans la durée de 500 000 masques par jour ».

Une annonce saluée par le Synerpa, qui « surveillera avec attention et quotidiennement l’approvisionnement des établissements », et par l’AD-PA, qui « restera néanmoins vigilante aux réalités locales ».

Source EST REPUBLICAIN.

Une pharmacienne revendait illégalement des masques chirurgicaux …!

A Marseille, une pharmacienne, suspectée de revendre des masques de protection sous le manteau, a été arrêtée et placée en garde à vue.

Une pharmacienne revendait illégalement des masques chirurgicaux

 

Une pharmacienne du quartier Noailles, à Marseille, a été arrêtée, puis placée en garde à vue, soupçonnée d’avoir revendu illégalement des masques de protection selon Europe 1.

Les policiers, qui patrouillaient dans le secteur mercredi matin, ont été alertés par la file d’attente importante formée devant la pharmacie. Il ne leur a fallu que quelques minutes pour se rendre compte que tous les clients ressortaient avec un masque chirurgical.

Un équipement qu’elle vendait entre 1 euro et 2,50 euros l’unité, uniquement contre des espèces versées dans une « caisse noire », parallèle à la comptabilité de l’officine.

Les forces de l’ordre ont donc mis fin à ce trafic et ont interpellé la pharmacienne.

Face aux policiers, elle a expliqué qu’elle le faisait « pour rendre service » à sa clientèle, désireuse de se protéger du coronavirus.

Coronavirus : Vers l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » en France… La situation à ce jour…

CORONAVIRUS Un point complet sur la situation en France ces dernières vingt-quatre heures.

Coronavirus : Vers l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » en France... La situation à ce jour...A Paris, le 17 mars 2020, lors du premier jour de confinement général dans la ville désertée, à la suite de la crise du corovirus.

Un confinement historique pour faire la « guerre » au coronavirus, et un « état d’urgence sanitaire » que le Parlement doit voter jeudi et vendredi. Face à une « crise sans précédent » et alors que le nombre de malades augmente de façon exponentielle dans une France quasiment à l’arrêt, le gouvernement a annoncé mercredi des mesures exceptionnelles, notamment pour soutenir l’économie.

L’« état d’urgence sanitaire » sera déclaré par décret après l’adoption du projet de loi. L’Assemblée nationale et le Sénat seront informés « sans délai » des mesures prises pendant cette période.

Le coronavirus se propage de plus en plus rapidement et le bilan des victimes s’est alourdi mercredi, au deuxième jour du confinement ordonné par le gouvernement, avec un risque de saturation de services d’urgence. Les hôpitaux accueillent désormais 3.626 patients dont 931 sont en réanimation. Parmi ces cas les plus graves, la moitié sont âgés de « moins de 60 ans », a insisté le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon en annonçant un total de 264 décès (89 supplémentaires en 24 h).

Situation dramatique dans les Ehpad

Outre la situation difficile dans le Grand Est, le tableau se tend également en Ile-de-France. L’état des lieux est déjà dramatique dans les Ehpad, a alerté Gaël Durel, président de l’Association des médecins coordinateurs et du secteur médico-social : « Lorsque le virus rentre dans (un) établissement, on assiste à des taux de 75 % de résidents atteints par le virus et des taux mortalité catastrophiques, au-delà de 20 à 30 % » a-t-il dit sur RTL.

« Il n’y a pas de place pour eux à l’hôpital, ils sont trop vulnérables (…) on va privilégier, ce qui est tout à fait compréhensible, des personnes qui ont plus de chance de pouvoir s’en sortir ». Une situation qu’a connue l’Italie, entrée en confinement depuis près de deux semaines. C’est d’ailleurs la crainte des experts d’une saturation des urgences qui a conduit le chef de l’Etat Emmanuel Macron à annoncer lundi de strictes mesures de confinement pour « au moins 15 jours ».

4.095 amendes dressées en vingt-quatre heures

Cent mille membres des forces de l’ordre ont été déployés, infligeant une amende forfaitaire de 135 euros en cas « violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile ». En 24 heures, 4.095 amendes ont été dressées, selon le ministre de l’Intérieur.

Le gouvernement a reconnu des « difficultés logistiques » dans la fourniture de masques, alloués « en priorité aux soignants », qui s’alarment pourtant de leur dénuement. La ministre Florence Parly a annoncé que 5 millions de masques chirurgicaux des Armées avaient été mis à disposition du ministère de la Santé. Selon le Pr Salomon, un total de 25 millions de masques sont en cours de livraison aux pharmacies et établissements de soins.

Consciente du rôle vital qu’ils jouent, la population a témoigné son soutien et son respect aux personnels de santé, en première ligne face à l’épidémie : à 20h, à Paris et en régions, des salves d’applaudissements ont retenti : sifflements et « Merci ! » ont notamment été entendus dans les rues de Mulhouse, particulièrement frappée.

Le premier transfert aérien de six malades a d’ailleurs eu lieu de l’Alsace vers des hôpitaux militaires de Toulon et Marseille. Le déploiement d’un hôpital militaire est également programmé en Alsace. Le gouvernement va par ailleurs mettre en place un dispositif aérien, en lien avec Air France, pour permettre aux Français bloqués à l’étranger en raison de la pandémie de rentrer chez eux, ont annoncé mercredi soir trois ministres.

Appels à continuer de travailler et inquiétudes

Les inquiétudes sur le fonctionnement même du pays montent, malgré les assurances du gouvernement, qui a examiné mercredi des dispositions pour restreindre certaines libertés ou ordonner des réquisitions. Il pourra prendre par ordonnances des mesures pour soutenir les entreprises et limiter les licenciements.

Le gouvernement a d’ailleurs appelé les employés des secteurs essentiels à continuer de travailler. « Il faut bien que nous puissions nous nourrir, que les familles françaises puissent se rendre dans les magasins de la grande distribution et acheter des produits alimentaires », selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le président délégué du Medef, Patrick Martin, a alerté sur un arrêt possible de l’activité économique, y compris dans les secteurs essentiels, en raison d’un « changement d’attitude brutal » des salariés, prêts à faire jouer leur droit de retrait après l’instauration des mesures sanitaires. Les caissiers notamment s’alarment : des photos circulaient sur les réseaux sociaux montrant des caisses de magasins d’alimentation protégées par de simples films plastiques étirés au niveau des visages.

Olivier Véran a annoncé que le gouvernement serait amené à fermer certains marchés « où l’on voit des foules » ou « qui ont beaucoup d’étals », pour éviter les rassemblements. Certaines régions ont pris des mesures face à l’afflux de citadins venus se confiner dans des résidences secondaires : locations interdites dans les îles du Morbihan, plages et sports nautiques à Oléron : « On est en confinement, pas en vacances », tempête le président des communes de l’île.

Source 20 MINUTES.

Le coronavirus, c’est l’heure de vérité…!!!!

L’épidémie met cruellement en évidence que nous ne maîtrisons, ne prévoyons et ne savons pas tout.

Là où la parole politique est dévaluée, la science peut-elle être l’arbitre des opinions ?

Le coronavirus, c’est l’heure de vérité

Où la parole politique peut-elle puiser sa crédibilité ? Emmanuel Macron, vendredi, puis Édouard Philippe, samedi, s’étaient retranchés derrière les autorités scientifiques pour justifier le maintien du premier tour des élections municipales. Mais, toute la journée de dimanche, des médecins urgentistes ou épidémiologistes ont demandé des mesures de confinement plus radicales et immédiates. « Nous n’avons plus le temps d’attendre davantage, chaque heure qui passe est une heure perdue », disaient-ils en substance.

Ces médecins s’insurgeaient devant l’irresponsabilité de nombre de nos concitoyens, qui manifestement n’avaient pas encore pris la mesure de la gravité de la situation. Pourtant, on avait cru que les interventions successives du Président et du Premier ministre avaient créé un électrochoc. Le hiatus entre la gravité des interventions des responsables de l’État et l’insouciance d’une trop grande partie des Français amène à s’interroger : pourquoi la parole politique n’est-elle pas, ou trop peu, suivie d’effets, pourquoi n’est-elle plus « performative » ?

Un débat permanent

Que la parole des différents acteurs politiques soit sérieusement dévaluée n’est pas une nouveauté. Qualifiée de « politicienne », elle est soupçonnée d’arrière-pensée, de calcul dissimulé, de duplicité, ou simplement d’incompétence. Voire d’illégitimité.

La situation s’est aggravée par l’élargissement médiatique de la scène politique : nous vivons désormais dans une sorte de débat permanent où se mêlent des voix multiples : responsables politiques, syndicalistes, (hauts) fonctionnaires, commentateurs plus ou moins qualifiés, journalistes, personnalités du monde (très divers) de la culture, censées être « informées ». La performativité de la parole politique se dilue dans le flot bouillonnant des opinions. Et les réseaux sociaux servent de caisse de résonance et d’accélérateur à la diffusion des opinions les plus « séduisantes », ce qui ne veut pas dire les plus justes.

La science en arbitre ?

La science peut-elle être l’arbitre des opinions ? La politique doit-elle céder le pas à l’expertise ? Il est tentant de répondre par l’affirmative. Cependant, dans de multiples domaines, la science n’est pas exempte d’idéologie ni de représentations sous-jacentes et pas toujours conscientes. Son histoire le montre. Elle n’est pas la vérité une fois pour toutes, mais la recherche permanente de la vérité. Elle n’est science que par la constante remise en question de ce qui avait été proclamé vrai auparavant.

Chacun doit donc d’abord apprendre à penser contre soi-même, notamment contre ses émotions, ses emballements, voire ses intérêts propres. Il s’agit de passer du régime de l’opinion à celui plus exigeant du discernement, qui pèse sérieusement les arguments contradictoires. Ici, la science a un rôle à jouer, pour éclairer les décisions. Il faut enfin élargir enfin le champ de sa réflexion en pensant le collectif autant que l’individuel, le global en même temps que le local.

Sagesse et ténacité

Si la puissance de l’industrie humaine marque comme jamais la planète au point que nous parlons d’anthropocène, l’épidémie met cruellement en évidence que nous ne maîtrisons, ne prévoyons et ne savons pas tout. L’État-providence, lui-même, a des limites dont nous allons faire rudement l’expérience. Il ne faut pas le cacher. La parole politique ne retrouvera sa crédibilité et sa performativité qu’en intégrant cette modestie : on écoutera demain ceux qui auront montré sagesse et ténacité dans l’épreuve. Le coronavirus, c’est l’heure de vérité.

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus: le lavage des mains est-il vraiment le geste le plus efficace?…

Les autorités sanitaires et politiques le répètent: il faut nettoyer ses mains toutes les heures.

Cela peut-il permettre de se protéger du coronavirus et de freiner l’épidémie ?

Se laver les mains, un «geste barrière».

LA QUESTION. «Lavez-vous les mains. Lavez-vous les mains souvent, toutes les heures», répétait la semaine dernière le ministre de la Santé, Olivier Véran, suivi du premier ministre, Édouard Philippe. Pour se protéger du coronavirus et limiter sa propagation, serinent les autorités sanitaires, le «geste barrière» le plus efficace serait d’observer une scrupuleuse hygiène des mains.

On le comprend aisément pour un virus comme celui de la gastro-entérite, qui nous contamine notamment lorsque nous touchons des surfaces souillées. Le lavage des mains est évidemment essentiel chez les soignants, surtout lorsqu’ils procèdent à des gestes invasifs, occasion rêvée pour les pathogènes d’entrer à l’intérieur de notre organisme. Mais pourquoi diable un virus respiratoire, transmis par la toux et les gouttelettes de salive, serait stoppé par le lavage des mains?


VÉRIFIONS. «Les mains sont un vecteur de transmission des micro-organismes», explique le Dr Stéphane Gayet, médecin infectiologue au CHRU de Strasbourg. Pour nous infecter, un pathogène a besoin d’une «porte d’entrée», soit une muqueuse (nez, lèvres, bouche, conjonctive oculaire…), ou une plaie. Or lorsque quelqu’un tousse face à nous, explique le médecin, «les particules virales émises dans l’air n’arrivent pas facilement à nos muqueuses. Mais les mains viennent récupérer celles déposées sur nos joues, notre cou, notre front…» Un bonbon, une cigarette, un « gratouillis » des lèvres, et le virus a tôt fait d’arriver dans notre bouche.

Les virus et bactéries étant enveloppés d’une membrane lipidique, le savon est particulièrement efficace pour les éliminer de nos mains. Une équipe britannique le montrait en 2011 sur des bactéries responsables de diarrhées: alors que 44 % des échantillons prélevés chez des volontaires ayant touché poignées et balustrades étaient contaminés par ces pathogènes, ce taux tombait à 23 % après un passage à l’eau, et à 8 % lorsque le nettoyage était fait au savon! Quelques années plus tôt, des Australiens montraient aussi une très bonne efficacité du savon contre un virus grippal. Quant au gel hydroalcoolique, une équipe allemande a récemment montré, dans le Journal of Hospital Infection , qu’ils étaient efficaces contre le nouveau coronavirus.

Pour autant, se laver les mains peut-il freiner une épidémie? En 2011, une revue de littérature de la Cochrane concluait que «la propagation des virus respiratoires peut être évitée par des mesures d’hygiène, telles que le lavage des mains, en particulier chez les jeunes enfants». Difficile cependant, parmi toutes les mesures mises en œuvre contre la propagation des virus respiratoires, d’isoler l’efficacité spécifique du lavage de mains. Mais «compte tenu de son efficacité démontrée dans d’autres contextes, il n’existe pas de preuves irréfutables qu’il faille cesser d’utiliser de bonnes pratiques d’hygiène des mains pour réduire le risque d’infection et de transmission de la grippe dans le cadre communautaire», notaient il y a un an des chercheurs canadiens.

Plusieurs équipes ont par ailleurs démontré que ceux qui se lavent le plus scrupuleusement les mains, sont aussi ceux qui souffrent le moins d’infections respiratoires. Un lavage de mains régulier et scrupuleux est donc une excellente habitude à prendre pour traverser sereinement les épidémies de grippe qui sévissent chaque hiver! Une équipe britannique a ainsi, pour une étude publiée en 2015 dans le Lancet , testé sur près de 17.000 participants l’efficacité d’une simple intervention par internet encourageant les gens à mieux se laver les mains: après 16 semaines, 51 % des individus ayant bénéficié de l’intervention avaient eu un ou plusieurs épisodes d’infection respiratoire, contre 59 % dans le groupe contrôle.

Huit petits points qui n’ont l’air de rien, mais qui peuvent changer la donne. En décembre, une équipe internationale modélisait dans Risk Analysis l’intérêt d’encourager l’hygiène des mains chez les usagers des aéroports, hauts lieux de propagation des épidémies. Considérant qu’à un instant t, 20 % des usagers ont les mains propres, les auteurs estiment qu’augmenter ce taux à 30 % réduirait le risque d’épidémie grippale de 24 % ; à 60 % de mains propres, la baisse serait de 69 % !

Source LE FIGARO.

 

Coronavirus: pourquoi la situation est déjà si grave…!

L’épidémie a une «inertie» naturelle très importante.

Les mesures de confinement prises aujourd’hui n’auront d’effet que dans 14 jours.

Il faut donc déjà s’attendre au pire.

Le nombre de cas confirmés pourrait, si la dynamique de l’épidémie n’est pas cassée, être de 9000 dans 3 jours, 18.000 dans 6 jours, 36.000 dans 9 jours, 72.000 dans 12 jours, 144.000 dans deux semaines.

Nous ne savons pas sur quelles données précises le conseil scientifique qui murmure à l’oreille du gouvernement s’appuie exactement, mais le virage pris samedi soir par les autorités laisse craindre le pire. Les mesures prises progressivement depuis deux semaines, qui avaient commencé par l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes et les appels au civisme et à l’adoption de gestes «barrière» (ne pas se faire la bise, ne pas se serrer la main, se laver les mains régulièrement, etc) ne semblent pas avoir eu les effets escomptés.

Ça n’est en effet qu’aujourd’hui que l’on devrait commencer à voir leurs premiers effets dans les chiffres de l’épidémie, étant donné l’inertie importante de ce coronavirus: les personnes sont contagieuses plusieurs jours avant de développer les premiers symptômes, et ces derniers mettent encore plusieurs jours avant de développer une forme suffisamment grave pour entrer dans les décomptes officiels. En Chine, il a fallu une dizaine de jours pour que les mesures drastiques de confinement fassent effet et cassent la dynamique exponentielle de l’épidémie.

Déjà plus de 9000 cas, 144.000 dans deux semaines

Cette dynamique, justement, n’a pour le moment pas bougé d’un iota en France. Le nombre de cas identifiés est aujourd’hui de 4500, a annoncé samedi soir le directeur général de la santé, le Pr Jérôme Salomon. Il a donc doublé en 72 heures, ce qui veut dire que l’épidémie reste sur son rythme naturel. Poursuivons cette courbe pour éveiller les consciences: faute de mesures fortes, on peut s’attendre à 9000 cas en 3 jours, 18.000 cas dans 6 jours, 36.000 dans 9 jours, 72.000 dans 12 jours, 144.000 dans deux semaines… On parle là de gens suffisamment malades pour être officiellement comptabilisés dans les décomptes actuels. C’est à dire hospitalisés dans la majeure partie des cas.

Si l’on transpose cette dynamique sur les cas nécessitant un lit dans un service de réanimation, nous allons passer à 5000 dans deux semaines. Les personnes âgées, rappelons-le, ne sont pas les seules touchées: la moitié de ces cas graves ont moins de 60 ans. Si les patients s’en sortent le plus souvent pour le moment, c’est parce qu’ils bénéficient de traitement de réanimation (ventilation). Or la France ne dispose que de 5000 lits, et la plupart sont déjà occupés. Impossible d’absorber 5000 cas de plus en deux semaines. C’est déjà largement au-dessus des capacités des hôpitaux français, déjà débordés dans les régions les plus touchées. La mortalité imputable au coronavirus pourrait alors s’envoler.

Provoquer une prise de conscience

Les mesures qui ont été prises cette semaine auront peut-être permis d’atténuer un peu ces chiffres, mais la prise de conscience n’a semble-t-il pas été assez forte. Comme chacun a pu l’observer autour de soi, peu de gens les ont pris au sérieux. Et ce retard dans les prises de conscience risque bien de s’avérer dramatique.

Poursuivons le décompte macabre, si la dynamique n’est pas brisée: 300.000 cas dans 18 jours, 600.000 dans trois semaines. Dans un mois, 5 millions de personnes pourraient être atteintes par le Covid-19 dans une forme suffisamment sérieuse pour être prises dans le décompte actuel du nombre de cas. Il est de la responsabilité de chacun de faire acte de civisme pour que cela ne devienne pas une réalité, en limitant au maximum ses interactions sociales.

Les mesures draconiennes prises aujourd’hui par le gouvernement vont peut-être permettre cette fois-ci de casser l’épidémie, mais il faudra attendre au moins dix jours pour le savoir. En attendant, tout le monde doit participer à cet effort collectif. Chacun peut à son niveau sauver des vies. Le Pr Salomon l’a encore rappelé très justement: ce n’est pas le virus qui circule dans la population. Ce sont les hommes et les femmes qui le font circuler. Vous, moi, tout le monde.

LE FIGARO.

Coronavirus: partout en France, les réanimateurs se préparent au cataclysme…!

«Peur», «médecine de guerre», «enfer»… Les mots employés par les professionnels de santé, en première ligne, sont particulièrement forts.

Coronavirus: partout en France, les réanimateurs se préparent au cataclysme

« Une compagnie qui monte au front »

Pr Xavier Monet, médecine intensive-réanimation, Hôpital Bicêtre

«Ce qui me frappe? Le professionnalisme avec lequel tout un service se met en branle. L’efficacité de la coopération avec l’administration, sans aucune trace de la défiance qui parfois nous oppose. La motivation, l’excitation et la fierté des personnels, comme une compagnie qui monte au front. L’entraide: tous ont annulé leurs repos, font des heures supplémentaires, un infirmier veut revenir avant la fin de son arrêt de travail, les retraités se rendent disponibles. La peur, enfin ; celle d’être infecté, et celle d’être confronté à des prises de décisions éthiques difficiles comme celles que nos confrères italiens nous relatent.»

« Une vague monstrueuse qui nous terrorise »

Un anesthésiste-réanimateur à Lyon

«Nous manquons de masques alors que nous devons intuber des patients avec une charge virale très élevée, ce qui nous met en danger. Les lits de réanimation n’ont de cesse de se remplir, des choix doivent être faits. Nous avons été formés dans un système où chacun pouvait bénéficier de soins adaptés à sa situation, ça ne sera plus possible, nous ferons de la médecine de guerre et c’est un vrai choc. Cette plongée dans une vague aussi puissante et monstrueuse nous terrorise. Nous avons besoin de sentir que la population prend conscience de la gravité de la situation et nous protège d’une catastrophe sanitaire énorme en suivant les directives. Nous sommes choqués de voir les gens se promener avec les masques qui nous manquent si cruellement.»

« Faire mieux que l’Italie? C’est grotesque! »

Un anesthésite-réanimateur dans un hôpital public d’une grande ville de France

«J’ai trouvé grotesque la façon dont médias et politiques ont sous-estimé la situation, notamment en expliquant que notre système de santé était mieux organisé qu’en Italie. Il suffit de passer une nuit lambda avec un anesthésiste ou un réanimateur pour s’apercevoir que ces nuits sont déjà difficiles et bien remplies. Les réanimations sont souvent pleines. En outre, ces gardes sont mal rémunérées (200 euros pour 12 heures d’un travail à haute responsabilité), les médecins fuient vers le privé, et nous tournons en sous-effectif en permanence. Nous manquons de moyens, de personnel mais aussi de matériel: pénurie de masques et de gel hydroalcoolique. Les équipes subiront de plein fouet la fatigue, et donc la vulnérabilité au virus.»

« Depuis plusieurs semaines, on se prépare à l’enfer »

Dr Marc-Antoine Gianni, CHU Ambroise Paré

«Je suis anesthésiste-réanimateur, donc d’habitude au bloc opératoire mais, au vu de ce qui va se passer, on a été basculés en réanimation. On sait que l’enfer va arriver, cela fait plusieurs semaines qu’on nous y prépare. Pour l’instant, on n’est pas du tout débordés mais cela va arriver dans une semaine, 10 jours, peut-être 15, avec un pic attendu dans 2 ou 3 semaines puis un long plateau car ces malades requièrent des ventilations de longue durée. Sans compter la mortalité annexe qui sera énorme parce qu’on ne pourra plus soigner les autres patients, qu’on aura différés des opérations, etc. On sera dépassés et cela nous terrifie. Continuer à voir les gens dans les supermarchés, les cyclistes qui roulent collés les uns aux autres, les gens profiter du beau temps, c’est du délire.»

« J’en ai vu des choses, mais ça, jamais »

Dr Damien Barraud, médecin réanimateur à l’hôpital de Metz

«Cela fait quinze ans que je suis réanimateur senior et je n’ai jamais connu une situation pareille. Tous nos lits de réanimation sont déjà pleins. On a ouvert 10 lits de plus hier. Nous faisons face à une marée montante, régulière, avec 3 à 4 nouveaux patients en détresse respiratoire chaque jour. Nous ne savons pas quand cela va s’arrêter. Et comme les malades ont besoin d’être ventilés longtemps, ça va rapidement bloquer. Nous devons faire de la limitation thérapeutique: les malades trop altérés de base ne pourront pas être admis en réanimation. Mais nous ne les laisserons pas à l’abandon. En tout cas, j’espère que le confinement aura un effet d’ici à 15 jours, mais ce n’est pas certain. Il ne faut pas se leurrer: il n’y a pas d’autre solution.»

Source LE FIGARO.

Un Américain voulait vendre 17.000 flacons de gel désinfectant, il est contraint d’en faire don… !!!

CORONAVIRUSUn Américain ayant acheté 17.700 flacons de gel désinfectant qu’il comptait revendre sur Internet a finalement fait don de sa cargaison après que son histoire a fait scandale et mené la justice à ouvrir une enquête.

Un Américain voulait vendre 17.000 flacons de gel désinfectant, il est contraint d’en faire don

Matt Colvin, habitué des ventes sur les sites marchands, avait flairé les bonnes affaires au début de l’épidémie du nouveau coronavirus aux États-Unis. Avec son frère Noah, il avait acheté plusieurs milliers de lots de gel désinfectant et de lingettes dans les supermarchés du Tennessee, d’où il est originaire, et du Kentucky voisin.

Il avait revendu une partie de sa cargaison sur Amazon et eBay, avec un gain substantiel à la clé. Mais le géant du commerce en ligne a suspendu son compte, l’avertissant que la spéculation était illégale. Il s’était retrouvé avec la majorité de son stock de 17.700 flacons de gel désinfectant invendable.

Près de 70 morts dans le pays

La propagation du Covid-19 a entraîné entre-temps une ruée sur les produits désinfectants et de nombreux magasins dans le pays ont connu des ruptures de stock. Son histoire a provoqué la colère des lecteurs, des internautes et des autorités des deux États, alors que le virus a infecté plus de 3.700 personnes et fait au moins 68 morts dans le pays.

« Cela n’a jamais été mon intention de garder des fournitures médicales de première nécessité hors de portée des gens qui en avaient besoin », a-t-il dit au quotidien new-yorkais, soulignant qu’il avait reçu de nombreuses menaces de mort. Il a fait don, ce dimanche, des deux-tiers de son stock afin qu’il soit distribué gratuitement à travers le Tennessee.

En « état d’urgence »

Ce vendeur a donc perdu sa licence sur Amazon et eBay. Il fait également face à de possibles poursuites de la part de la justice du Tennessee et du Kentucky.

« Nous ne tolérerons pas la spéculation sur les prix en ces temps de besoins exceptionnels et nous prendrons des décisions fortes pour l’empêcher », a indiqué le procureur général du Tennessee. Comme d’autres États américains, ce dernier a été placé en « état d’urgence » et interdit la vente à un prix excessif de produits comme la nourriture, l’essence ou le matériel médical.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint… Vidéo.

CORONAVIRUS Le test clinique réalisé sur 24 patients de l’IHU de Marseille avec de l’hydroxychloroquine serait efficace contre le coronavirus selon des premiers résultats présentés par le professeur Raoult.

Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint. Le professeur Didier Raoult dans son bureau en février 2020.

  • Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU de Marseille, a présenté les premiers résultats du test clinique à l’hydroxychloroquine réalisé sur 24 patients atteints par le coronavirus.
  • Selon les premiers éléments, un traitement à l’hydroxychloroquine permettrait de réduire la charge, et les résultats sont encore plus prometteurs avec de l’hydroxychloroquine et l’Azithromycine, un antibiotique efficace contre les virus.
  • Selon lui, la réduction de la charge virale est centrale dans la lutte contre le coronavirus, il milite pour que davantage de dépistages soient réalisés en France.
  • Le gouvernement va étendre ce test dans d’autres hôpitaux afin de vérifier son efficacité à plus grande échelle.

Des résultats encourageants. Le directeur de l’IHU de Marseille, le professeur Didier Raoult, a présenté lundi soir lors d’un point mensuel avec les soignants de l’institut les premiers résultats de son test clinique à l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, un test validé par le ministère de la Santé. Ce point mensuel a été diffusé dans une vidéo de dix-huit minutes publiée sur YouTube par l’IHU.

« On a pu comparer la négativation du portage viral chez des patients qui ont suivi le protocole, avec des patients d’Avignon et de Nice qui n’ont pas reçu le traitement. Ceux qui n’ont pas reçu le Plaquenil [médicament à base d’hydroxychloroquine] sont encore porteurs à 90 % du virus au bout de six jours, tandis qu’ils sont 25 % à être positifs pour ceux qui ont reçu le traitement », a présenté le professeur.

« La longueur du portage viral est un élément essentiel »

Mais il est allé encore plus loin. « On conseille, nous, et d’autres, depuis longtemps de donner un antibiotique dans les infections virales respiratoires, parce qu’elles se compliquent surtout de pneumopathies. Donc tous les gens qui présentaient des signes cliniques qui pouvaient évoluer vers une complication bactérienne de pneumopathie, on leur a donné de l’Azithromycine. Il a été démontré dans un journal que ça diminue les risques chez les gens qui ont des infections virales. Et l’autre raison, c’est que l’Azithromycine a montré en laboratoire qu’elle était efficace contre un grand nombre de virus, bien que ce soit un antibiotique. Donc quitte à choisir un antibiotique, on préférait prendre un antibiotique efficace contre les virus. Et quand on compare le pourcentage de positifs avec l’association hydroxychloroquine et Azithromycine, on a une diminution absolument spectaculaire du nombre de positifs », a-t-il détaillé.

Pour le professeur Didier Raoult, ce portage viral est au centre de la lutte contre le coronavirus. Il cite une étude chinoise publiée le 9 mars. « Il y a une chose très importante dans cette étude rétrospective : la longueur du portage viral est un élément essentiel pour tenter de contrôler cette maladie. Elle montre que les gens qui portent le virus, on parle de 191 personnes, le portent pendant vingt jours s’ils ne sont pas traités. Donc les gens qui ont inventé la quatorzaine, ça n’a pas de sens. Il faut isoler les gens porteurs, et ne pas isoler les non-porteurs. C’est un point très important », estime le spécialiste.

Plus de tests

Mais pour réduire ce portage viral, il faut tester un maximum de gens. Ce qui n’est pas la stratégie actuelle du gouvernement. « Comment a été maîtrisé le sida ? Ce n’est ni par les vaccins, ni par les modèles mathématiques. C’est la charge virale et le traitement, on regarde avec le traitement que la charge virale diminue et, quand elle est en dessous d’un certain seuil, les gens ne sont plus contagieux et ne sont plus malades. C’est ce modèle qu’on essaye de mettre en place. Mais dans cette stratégie, on teste, on détecte, on traite, le monde n’est pas égal. Ceux qui courent le plus vite, ce ne sont pas les mêmes, ceux qui ont fait le plus ce sont les Chinois et la Corée. Pour une population inférieure à la nôtre, regarder le nombre de tests qu’ils ont fait. On a pris une stratégie qui n’est pas la même que celle du monde technologique, c’est de très peu tester. »

Le professeur Raoult milite donc pour augmenter ces tests et pouvoir ainsi traiter tous les porteurs. « C’est de la PCR [réaction en chaîne par polymérase] banale que tout le monde peut faire, la question c’est l’organisation, pas la technique, ce n’est pas la capacité de diagnostic, nous l’avons. C’est un choix stratégique qui n’est pas celui de la plupart des pays technologiques, en particulier les Coréens qui font partie, avec les Chinois, de ceux qui ont maîtrisé l’épidémie en faisant dépistage et traitement. On est capables dans ce pays comme n’importe où de faire des milliers de tests et de tester tout le monde », plaide-t-il.

https://youtu.be/n4J8kydOvbc

Un essai dupliqué par le gouvernement

A l’issue du Conseil des ministres de ce mardi, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, est revenue sur ces résultats publiés par le professeur Raoult. « Le professeur Didier Raoult a fait effectivement état de son souhait d’avoir des essais cliniques. Ce sont des essais thérapeutiques qui permettent de tester un médicament ou une combinaison de médicaments pour guérir en l’occurrence du coronavirus. Il y a un essai clinique sur 24 patients qui a été mené et qui donne des résultats effectivement prometteurs. Et en accord avec le professeur Raoult, le ministère de la Santé a souhaité que nous puissions étendre cet essai clinique. Il sera étendu mais dans un autre hôpital, avec une équipe indépendante de celle du professeur Raoult afin de s’assurer scientifiquement que ça marche effectivement sur un beaucoup plus grand nombre de patients, parce que 24 patients c’est un nombre assez faible. »

Un nombre encore trop faible pour en tirer des conclusions, d’où une certaine mise en garde : « On ne se précipite pas en pharmacie pour acheter de la chloroquine maintenant, parce que, quand on en prend trop, on peut avoir des conséquences qui ne sont pas terribles. Et parce que nous n’avons pas aujourd’hui la preuve scientifique que cela fonctionne. Nous avons des débuts prometteurs pour l’essai clinique réalisé à Marseille, nous l’étendons parce que la discipline scientifique veut qu’une expérience, pour être valide, soit dupliquée plusieurs fois pour pouvoir dire qu’elle marche ou qu’elle ne marche pas », a-t-elle prévenu. D’autres tests seront réalisés à l’hôpital de Lille pour conforter, ou pas, les résultats du professeur Raoult.

Source 20 MINUTES.