Guingamp – Ce restaurant breton propose sa carte en braille…

Dans ce restaurant de Guingamp (Côtes-d’Armor), les clients malvoyants et non-voyants peuvent choisir eux-mêmes leur menu. La table bretonne leur propose une carte en braille.

Sabine Dondorffe et son conjoint Ludovic Lefèvre, à la tête du restaurant Le Grain de Sable, depuis neuf ans, à Guingamp (Côtes-d’Armor), se plaisent à innover. « Pas pour nous mettre en avant, remarquent-ils d’emblée. Nous avons plutôt l’envie de faire avancer les choses, en proposant de nouvelles façons de faire. »

Ainsi, depuis plus d’un an, cette table guingampaise a pris le pli de mettre les insectes à l’honneur… Mais cette fois, la nouveauté ne se dégustera pas. Car elle consiste à proposer une carte en braille !

« Un petit plus »

Un petit plus « pas compliqué à mettre en place, qui rend leur autonomie aux personnes malvoyantes ou non-voyantes », revendique Sabine.

Car, pour celle qui assure le service quotidien, force est de constater, que ses clients souffrant de cécité dépendent de leurs proches pour effectuer leur choix parmi les différents menus proposés. « Une personne qui vient déjeuner ou dîner dans un restaurant aime à prendre le temps de choisir parmi les différentes propositions, détaille-t-elle. Pour cela, elle doit être à même de prendre le temps de lire la carte. Ce qui, jusqu’alors, n’était pas possible pour ceux qui ont de gros problèmes de vision. »

Cela, elle a pu le constater à maintes reprises, au sein de son établissement. « Nous avions un client qui venait régulièrement avec son épouse, raconte-t-elle. À chaque fois, c’était madame qui devait lire à haute voix la carte à son mari »

Certes, aujourd’hui, ce fidèle est décédé. Mais, elle est persuadée qu’il aurait particulièrement apprécié de pouvoir choisir, de son propre chef, son menu. « Il aurait pu décrypter, par lui-même, la carte », glisse-t-elle. Une mise en bouche que son épouse aurait tout autant savourée…

« Être autonome »

« En fait, nous avions vraiment le souhait d’offrir cette possibilité à nos clients, indique-t-elle. Le tout était de trouver la bonne porte où frapper pour convertir notre carte, qui change à chaque saison, en braille. » Des portes, Sabine avait donc commencé à en entrebâiller.

Mais, c’est en échangeant tout simplement avec Stéphanie, une de ses amies habitant et travaillant à Nancy, qu’elle a trouvé la solution. « Elle n’est pas malvoyante, mais travaille auprès de personnes âgées, dont certaines sont atteintes de cécité. Et elle connaît le braille »

Aussi, le couple de restaurateurs guingampais n’a eu qu’à adresser les documents par mail. Pour recevoir quelques jours après les cartes blanches tant attendues. « Nous avons même fait transcrire notre menu de la Saint-Sylvestre en braille », sourient-ils.

Et pour parachever le tout, ils ont découvert un producteur de côtes-du-rhône, qui estampille ses bouteilles d’étiquettes en braille… Autant de petites attentions à destination d’une partie de leur clientèle, qu’ils conçoivent comme leur petit cadeau de Noël. « Eux aussi ont le droit d’être autonomes »

Le Grain de Sable, 3, rue des Salles, à Guingamp ; ouvert tous les jours, sauf le lundi, toute la journée, et le samedi midi. Tél. 02 96 43 82 86.

Source OUEST FRANCE.

 

Rennes: «La situation dans les maisons de retraite est dramatique», dénonce un syndicat…

Une femme de 92 ans a été retrouvée morte dans un Ephad de Rennes…

La situation dans les maisons de retraite est dramatique

« Les conditions de vie des résidents des maisons de retraite sont épouvantables. Nous avons de nombreux témoignages qui vont dans ce sens. » Les mots de la porte-parole de l’Union des retraités de Force ouvrière d’Ille-et-Vilaine ont trouvé un curieux écho dans l’actualité. Le 7 mars, une femme de 92 ans est décédée dans un Ehpad géré par la ville de Rennes.

« Plus ça va, plus on nous en demande »

Le parquet a ouvert une enquête « pour confirmer les circonstances de la mort ». Mais peu d’informations filtrent à ce sujet. Faut-il y voir un lien avec une dégradation des conditions d’exercice des professionnels, alors même que l’on ignore les raisons du décès ? Le syndicat franchit le pas. « Cela manifeste du malaise qui règne dans ces établissements », assure Henri Rolland, membre de FO.

Réuni en instance nationale fin novembre, le syndicat a reçu plusieurs témoignages inquiétants. « Plus ça va, plus on nous en demande. Le personnel frôle le burn-out. On nous demande parfois de ne pas passer plus de huit minutes avec chaque résident. Huit minutes, vous imaginez ? », dénonce Séverine, qui exerce depuis treize ans dans des maisons de retraite de Rennes.

La situation n’est pas propre à la capitale bretonne, ni au département d’Ille-et-Vilaine. La Bretagne serait même plutôt avantagée. Mais dans une région où de nombreux seniors aiment venir passer leur retraite, le constat est implacable. « 11.215 personnes attendent une place en maison de retraite en Ille-et-Vilaine », assure Force Ouvrière. «  La situation devient critique, d’autant que les résidents entrent de plus en plus tard en maison de retraite. Ils demandent davantage de soins », poursuit Monique Bouzin.

En prenant la parole, le syndicat départemental espère « alerter » la population afin de « faire changer les choses ».

Source 20 MINUTES.

Handicap et enfants: la grande loterie des auxiliaires de vie scolaire…

Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) permettent à certains enfants handicapés de gagner en automonie et de suivre une scolarité dans un cadre « classique ». Mais encore faut-il en avoir une.

auxiliaire de vie scolaire

Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) permettent à certains enfants handicapés de gagner en autonomie et de suivre une scolarité dans un cadre « classique ». Mais encore faut-il en avoir une.

Depuis que son fils est scolarisé, Christophe Frérot s’inquiète à chaque rentrée. Il y a deux ans, Thomas s’est retrouvé sans auxiliaire de vie scolaire (AVS): elle s’était blessée alors qu’elle animait une colonie de vacances pendant l’été et n’a pas été remplacée. L’adolescent atteint de troubles autistique a donc pris sur lui en classe. « Mais il pétait un câble lorsqu’il rentrait le soir », raconte le père de famille, militant au sein du Collectif citoyen handicap.

Chaque année, les parents d’élèves en situation de handicap dont la condition requiert l’assistance d’un ou d’une AVS -en très grande majorité des femmes- angoissent. Leur attribuera-t-on une AVS à la rentrée? Si tel est le cas, combien d’heures sera-t-elle présente chaque semaine? Et s’il lui arrive quelque chose avant la fin de l’année, sera-t-elle remplacée? C’est que le problème est structurel depuis des années, malgré les engagements des différents gouvernements: quelque 122 000 enfants sont concernés en 2016 pour seulement 70 000 accompagnants (45.000 AVS et 25.000 emplois à temps plein d’AESH -accompagnants des élèves en situation de handicap).

Sans AVS, la situation « peut se transformer en cauchemar »

« Quand on a gagné une année, ça ne veut pas dire qu’on va gagner la suivante », résume Danièle Langloys, présidente de la Fondation autisme et mère d’un autiste aujourd’hui adulte. Tous les ans, des familles font appel à sa Fondation parce qu’elles n’ont pas d’AVS, que les heures notifiées ne sont pas effectives ou que l’AVS a abandonné son poste, « laissant alors l’enfant sans auxiliaire en milieu d’année scolaire ». Une part d’aléa terrifiante pour les familles dont la situation, déjà complexe, « peut se transformer en cauchemar sans nom ».

Une majorité d’établissements scolaires n’acceptent les enfants qu’en présence de ces contractuelles de l’Éducation nationale, dont les contrats sont le plus souvent à mi-temps. Sans cette aide, beaucoup d’enfants peinent à suivre en classe. « Ils ne maîtrisent pas les consignes qu’on leur donne, ne comprennent pas comment il faut se conduire, quand et comment intervenir, ni à quelle allure ils doivent travailler », développe la présidente de la Fondation. « Avec des hyperactifs [30% des enfants autistes], la situation peut vite devenir ingérable. » …

Plus d’information, cliquez ici.

Source L’EXPRESS.

Épône : un établissement trois en un pour l’insertion des handicapés mentaux…

La semaine dernière, un établissement d’accueil des, d’Épône a été inauguré. L’occasion de découvrir un site qui réunit un ensemble de services aidant à l’insertion des handicapés dans la vie de tous les jours.

Épône : un établissement trois en un pour l’insertion des handicapés mentaux

250 personnes frappées de déficience mentale sont prises en charge à la plateforme de services de Handi Val de Seine. L’établissement, inauguré la semaine dernière, est situé à Épône, près de la sortie d’autoroute.

« Encadrement et activités conformes aux besoins »

Handicapés de naissance, à la suite d’un accident, d’une maladie et personnes rencontrant des difficultés psychologiques passagères trouvent ici une aide des plus complètes. Ces 500m2 de locaux, ouverts en septembre 2016, s’articulent autour de trois pôles. Le service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), dédié à la prise d’autonomie et à l’insertion. Le service d’accompagnement médico-social pour adulte handicapé (SAMSAH) qui assure un suivi médical, paramédical et social, également dans un but d’intégration. Et le centre d’accueil de jour (CAJ) qui propose des occupations « réhabilitantes et socialisantes » et offre aux aidants un peu de répit.

« Un encadrement et des activités conformes aux besoins des personnes handicapées sont réunis dans un même lieu », résume une salariée de l’association. Une trentaine de personnes travaillent à Épône : thérapeutes, psychomotriciens, aides-soignants, infirmières, médecins, psychologues, travailleurs sociaux… « Cette plateforme de services offre un accompagnement ambulatoire de proximité. Sa localisation à Épône, un nœud ferroviaire et routier, permet une meilleure accessibilité », ajoute le président, Hubert François-Dainville.

« Cet endroit est générateur de liens, d’échanges, en son sein et en dehors, dans les locaux communaux notamment, au contact des Épônois. C’est essentiel pour l’intégration du handicap dans la vie quotidienne », réagit Guy Müller (LR), le maire.

Handi Val de Seine, qui bénéficie de 33 millions d’euros de budget annuel financé par le conseil départemental et l’Agence régionale de santé (ARS), gère une quinzaine d’établissements spécialisés dans le handicap mental dans la région : résidence d’accueil, institut médico-éducatif, centre d’aide aux enfants porteurs de troubles du développement, Esat… « Sur l’ensemble de nos sites, on accueille en moyenne mille personnes handicapées par jour », précise le président de Handi Val de Seine.

Source 78 ACTU.

AAH en couple : vers une loi pour ne plus prendre en compte les revenus du conjoint ?…

La députée Marie-George Buffet (Parti communiste français) a déposé, début décembre, une proposition de loi visant à supprimer la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’allocation adulte handicapé. L’ancienne ministre de la Jeunesse et des sports du gouvernement Jospin (1997-2002) a détaillé son projet pour Faire-face.fr. 

 Marie-George Buffet

Faire Face : Pourquoi la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’AAH est-elle inacceptable ? Après tout, c’est le cas pour le RSA.

Marie-George Buffet : L’AAH est une allocation d’autonomie. Elle a pour but de donner à son bénéficiaire les moyens de son autonomie financière, même si son montant reste aujourd’hui insuffisant. Elle est attachée la personne et ne saurait donc lui être retirée si elle se met en couple.

Prendre en compte les ressources du compagnon ou du conjoint pour déterminer le droit à l’AAH, c’est rendre la personne dépendante. C’est contraire au principe même de cette allocation. Il faut changer la loi. C’est une question de dignité pour les allocataires. Le RSA, lui, doit, normalement, permettre de faire face à une situation provisoire. C’est ce qui le rend fondamentalement différent de l’AAH.

« Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins. »

FF : Le gouvernement avance une autre justification à la prise en compte des ressources du conjoint : « La solidarité nationale complète la solidarité familiale, elle ne doit pas s’y substituer. »

M-G. B : C’est la solidarité familiale qui complète la solidarité nationale, pas le contraire, comme l’avance le gouvernement. Les citoyens français cotisent tout au long de leur vie pour bénéficier des prestations sociales dont ils pourraient avoir besoin, un jour.

La Sécurité sociale est fondée sur le principe : « Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins. » La pension d’un retraité ne dépend pas des ressources de son conjoint. Il n’y a aucune raison que ce ne soit pas la même chose pour l’AAH, même si cette allocation est financée par l’État et non par la Sécurité sociale.

« Le gouvernement reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. »

FF : Le gouvernement va geler le plafond de ressources ouvrant droit à l’AAH, pour les couples. Autrement dit, tous ne bénéficieront pas intégralement de la revalorisation annoncée de cette allocation (860 le 1er novembre 2018 puis 900 € un an plus tard). Comment analysez-vous cette décision ?

M-G. B : Le gouvernement reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. Ce gel est dicté par la recherche d’économies. Mais il reflète une incompréhension complète de ce qu’est l’AAH, une allocation d’autonomie.

FF : Comment jugez-vous le début du quinquennat pour la politique du handicap, priorité affichée du président de la République ?

M-G. B : L’accessibilité constitue une question-clé pour les citoyens en situation de handicap. Mais elle reste ignorée. Les moyens nécessaires pour rendre la France accessible ne sont pas mobilisés.

Nous débattons actuellement à l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Les Jeux de Paris-Saint Denis sont une opportunité à saisir pour faire avancer l’accessibilité. Je demanderai au gouvernement de prévoir les financements nécessaires.

FF : Quel est l’avenir de votre proposition de loi ?

M-G. B : Pour qu’une proposition de loi puisse avoir une chance de passer, il faut qu’elle soit portée par différents groupes politiques à l’Assemblée nationale. Je vais leur demander de s’y associer. Il existe une grande disparité au sein du groupe La République en marche. Je n’exclus donc pas que certains députés du groupe majoritaire puissent soutenir ma proposition de loi. Les chances de succès sont minces mais pas nulles. Propos recueillis par Franck Seuret.

Source FAIRE FACE.

 

L’allocation adultes handicapés financée aux dépens des jeunes sourds ?…

Ecœurée. Hélène Sester, prof de maths à l’Institut national des jeunes sourds (INJS) de Paris, membre de l’intersyndicale du personnel et des parents d’élèves, a découvert lors du conseil d’administration de l’INJS que la direction générale de la cohésion sociale exigeait des économies qui serviront à financer la revalorisation de l’allocation adultes handicapés (AAH).

jeunes sourds

«C’est d’un tel cynisme… Piocher dans les budgets dédiés à l’éducation de jeunes en situation de handicap pour augmenter l’aide aux adultes…» Interrogé, le cabinet de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, dément. «La baisse de 13 % s’inscrit dans un plan d’économie drastique général. Il s’agit seulement d’économies structurelles, qui ne touchent pas à la qualité du service rendu par les instituts, et qui n’ont évidemment aucun rapport avec la revalorisation de l’AAH. Ils font partie de la même ligne budgétaire mais l’un ne sert pas à financer l’autre.»

Au-delà de cette question, les équipes s’inquiètent de l’avenir de ces cinq instituts nationaux (quatre pour jeunes sourds et un pour aveugles, l’INJA), directement sous la tutelle du ministère des Affaires sociales. Les autres établissements spécialisés pour ces publics (environ 200) sont gérés par des associations de parents et pilotés à l’échelle régionale par les agences régionales de santé.

Pour l’intersyndicale, cette coupe dans le budget est «le premier pas vers un désengagement de l’Etat. Nos instituts sont malmenés depuis quelque temps». L’année dernière, le projet avait été mis sur la table de transférer leur financement aux agences régionales de santé. Colère des équipes et des parents d’élèves. «Pourquoi casser quelque chose qui fonctionne ? Pour faire des économies sur le dos des enfants ?» questionne, amère, Laura Catry, mère d’un enfant malentendant scolarisé à l’INJS de Paris et membre du conseil d’administration.

Les quatre INJS et l’INJA de Paris, qui accueillent en tout un millier d’élèves, frôlent les 100 % de réussite aux examens nationaux (brevet, bac, CAP…). Idem pour les unités délocalisées dans les établissements ordinaires où sont scolarisés 6 000 enfants.

Source LIBERATION.

Des livres pour les enfants malvoyants fabriqués à Limoges…

La maison d’édition associative « Mes mains en or », implantée dans le quartier de Beaubreuil à Limoges, a conçu une vingtaine d’ouvrages en braille ou en relief, pour les enfants aveugles ou déficients visuels.

Des livres pour les enfants malvoyants - maison d'édition associative "Mes mains en or"

C’est une histoire toute simple : celle d’une maman dont la petite fille, Domitille, devient aveugle à l’âge de 17 mois.
Une maman qui ne trouve pas d’histoires pour enfants adaptées au handicap de sa fille.

Une niche commerciale

En France, on estime à 5000 le nombre d’enfants et de jeunes de moins de 20 ans aveugles ou malvoyants…
Un public trop peu nombreux pour intéresser vraiment les éditeurs jeunesse.

Alors, en 2010, la maman de Domitille crée à Limoges une maison d’édition spécialisée dans cette niche commerciale, joliment baptisée « Mes Mains en or ».

En plein développementDepuis, la petite maison d’édition a connu une belle trajectoire.
Elle a conçu une vingtaine d’albums tactilo-visuels, dont plusieurs ont reçu des prix littéraires.
L’association emploie aujourd’hui trois salariées, mais elle fonctionne surtout grâce au travail précieux d’une vingtaine de bénévoles.

Ces ouvrages à la confection très minutieuse sont longs et coûteux à fabriquer.
Entre 6 à 8 heures de travail manuel sont nécessaires sur chaque ouvrage.
Le prix de revient d’un livre tactilo-visuel est de 100€, vendu entre 40 et 65€.

Aujourd’hui, l’association se lance dans le numérique. Elle est en train de développer une application pour tablettes accessible aux enfants déficients visuel dès l’âge de 4 ans.

Source FR3.

 

Handicapés, ils appellent les conducteurs à la prudence…

Pour Anne-Laure, Thibaud et Maxime, tout a basculé après des accidents de la route. Handicapés, ils réapprennent à vivre autrement. Un long chemin, où rien n’est plus comme avant.

Ce fut le premier jour du reste de leur vie. Une vie ordinaire jusqu’à ces accidents de moto ou de voiture. Où Anne-Laure Allain-Palero, Thibaud Allusse et Maxime Lainé ont été grièvement blessés.

Des souffrances dans leur chair, des séquelles pour toute une vie. Un coup terrible pour le mental, aussi.

À l’approche des fêtes, ils appellent les automobilistes à la prudence. Pas de SMS au volant. Surtout, pas d’alcool, pas de stupéfiant avant de prendre la route. Gare à la fatigue aussi. « Ne bousillez pas votre vie à cause d’un moment de folie », supplie Maxime, 32 ans. Un message que transmet toujours la Prévention routière.

« Le fauteuil, c’est la partie visible »

Une chute de moto en mars 2016, une paraplégie haute. Anne-Laure Allain-Palero, 27 ans, se déplace désormais en fauteuil roulant. « Le fauteuil, c’est la partie visible de l’iceberg », explique la jeune femme de Chantepie qui était assistante vétérinaire. Parce qu’il y a « les souffrances ». La douleur physique « au quotidien », d’abord, et « la souffrance psychologique » qui mine la tête. « Votre corps devient votre boulet ; c’est difficile à encaisser. »

Et les gestes les plus banals du quotidien qui deviennent de « toute petites victoires » ou d’immenses moments de « bonheur ». Blessé dans une collision entre une moto et une voiture en août, Thibaud Allusse, 34 ans, vient juste de rentrer chez lui, à Pacé : « J’ai pu accompagner ma petite fille à l’école vendredi, elle était folle de joie. »

Anne-Laure Allain-Palero n’oubliera jamais la première fois où elle est sortie de sa chambre d’hôpital, en fauteuil, pour « voir le soleil ». Neuf ans après son accident de voiture, Maxime Lainé, un Dinannais de 32 ans, se « bat toujours » avec son corps pour « pouvoir courir » à nouveau.

Jusqu’à l’accident, Maxime Lainé était responsable d’un magasin d’électroménager. « J’ai perdu mon travail. » Anne-Laure Allain-Palero avait un « projet de vie à San Francisco » avec l’homme qu’elle venait d’épouser, deux mois plus tôt. Et qui avait décroché un travail aux États-Unis. « Tous nos projets d’avant l’accident sont morts. »

« Imaginer une reconversion »

Thibaud Allusse, lui, était chauffeur-livreur. Avant. Après ses « quatre opérations » aux bras, aux poignets et au bassin « cassés », il ne sait pas s’il pourra, un jour, reprendre le volant de son camion. « Il faudra peut-être imaginer une reconversion », appréhende-t-il.

« On vit au jour le jour. » Des « victimes » qui n’en peuvent plus de toutes les longues démarches, auprès des compagnies d’assurances, en particulier. Et côté finances, ce n’est pas plus simple. « Je touche 900 €, ça paie juste notre loyer », explique Thibaud Allusse, père de deux gamines.

« J’ai divisé mes revenus par deux, poursuit Anne-Laure Allain-Palero. Et mes charges ont été multipliées par deux ou trois. » Bien sûr, les assurances « vont me verser une indemnisation », note-t-elle. C’est « l’équivalent de quinze ans de Smic », convient la jeune femme.

Une somme qui n’a pas beaucoup de sens quand, à 27 ans, « on se dit qu’on risque de passer le restant de ses jours en fauteuil ». À cause d’un accident de la route.

Source ETUDIANT/ OUEST FRANCE.

Noël approche – Offrez aux enfants handicapés une fête de Noël qui leur soit accessible…

Il suffirait de pas grand-chose pour modifier radicalement le Noël d’un enfant handicapé.

Noël - accessibilité enfants handicapés

Aucun doute, Noël approche.

L’excitation, la joie et l’allégresse qui débordent des rues commerçantes pour envahir nos foyers sont indéniablement contagieuses.

Cette gaieté est particulièrement magique pour les enfants qui, contrairement aux plus cyniques parmi nous, se réjouissent encore de la visite du père Noël et imaginent les elfes en train de mettre la dernière main aux cadeaux qui se retrouveront bientôt au pied de nos sapins.

Aujourd’hui, j’aimerais toutefois attirer votre attention sur la façon dont les enfants handicapés vivent Noël et sur le fait qu’ils risquent fort de passer à côté d’expériences qui, pour moi, constituent un rite de passage de l’enfance.

L’une de ces enfants s’appelle Emily, et c’est ma fille.

Emily a 11 ans. Elle souffre de spina bifida et se déplace en fauteuil roulant. Comme la plupart des filles de son âge, elle adore Noël. La magie du 25 décembre et les manifestations qui l’entourent sont évidemment spéciales pour notre famille, mais rien ne vaut l’excitation que nous lisons dans ses yeux.

Le plus triste, ce sont tous ces lieux et manifestations créés spécialement à l’occasion de Noël pour les enfants de son âge, auxquels elle ne peut accéder en fauteuil roulant.

Voilà bien longtemps que nous avons renoncé à rendre visite au père Noël dans sa grotte. Non seulement Saint Nicolas et ses elfes nous ont dit qu’il n’y avait pas d’accès handicapé, mais en plus nous avons appris qu’il n’existait aucun endroit où Emily pouvait se reposer en cas de besoin.

Quand elle était plus petite, nous avons découvert que de nombreux magasins de jouets, aux somptueuses décorations de Noël, étaient inaccessibles aux fauteuils roulants. La déception sur son visage a constitué pour notre famille une expérience aussi déchirante que prévisible.

Si les foires hivernales sont plus accueillantes en termes d’accessibilité, une fois à l’intérieur, il y a de grandes chances qu’aucun manège ne puisse recevoir d’enfants handicapés. Là encore, Emily passe à côté de la fête. Et nous restons impuissants face à la déception de notre fille.

Cette année, c’est la même chose.

L’an dernier, notre centre commercial local a accueilli une boule de neige géante dans laquelle les enfants pouvaient entrer et s’amuser. C’était compter sans un obstacle de taille: le fauteuil roulant d’Emily ne pouvait monter les marches menant à l’attraction elle-même.

Et ne parlons pas de l’affligeante étude récemment menée par Scope, organisation caritative pour les personnes invalides, selon laquelle 43% des enfants handicapés se voient dans l’incapacité d’accéder à une manifestation festive. Sachant qu’il existe 900 000 familles de personnes handicapées au Royaume-Uni, on a une idée du nombre d’enfants potentiellement exclus de l’allégresse ambiante.

C’est un crève-cœur de voir que son enfant se sent exclu et ne peut participer aux mêmes activités que les autres. Ce genre d’exclusion, qui aboutit déjà à l’isolement en temps normal, est nettement plus cruel à Noël.

L’enquête de Scope indique également que deux parents sur cinq (38%) déclarent que leur enfant handicapé a « rarement », voire « jamais », l’occasion de tisser des liens et de se mêler à des enfants valides. Je n’en suis malheureusement pas surpris.

J’écris cet article dans l’espoir d’attirer l’attention sur ce que vivent les enfants handicapés et leur famille, notamment au moment des fêtes de Noël. J’espère que les organisateurs d’événementiels, les propriétaires de magasins et tous ceux qui sont en première ligne en matière de réjouissances destinées aux enfants prendront le temps de lire ceci.

Pensez aux enfants qui n’ont pas la possibilité de s’amuser avec les autres.

Pensez à la façon dont vous pouvez les aider.

Il suffirait de pas grand-chose pour modifier radicalement le Noël d’un enfant handicapé.

Nous vous souhaitons à tous joyeux Noël et bonne année!

Source Huffington post.

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Rennes. Dans ce coffee-shop, tous les salariés sont handicapés….

Demain mercredi ouvrira, rue Vasselot à Rennes, un coffee-shop original. Vous pourrez y déguster de très bons cafés et viennoiseries, mais surtout découvrir un service joyeux assuré par des gens différents!

Tous les employés (ées) sont handicapés (ées) et sont particulièrement heureux de vous accueillir.

coffee-shop, tous les salariés sont handicapés

« Ils ont vraiment hâte de vivre cette ouverture. Pour eux, c’est le début d’une aventure qui s’annonce fantastique », assure Yann Bucaille Lanrezac. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais c’est notamment grâce à lui et à sa fondation, Émeraude solidaire, que va ouvrir, mercredi, au 14, rue Vasselot, dans le centre-ville, un coffee-shop baptisé Le Joyeux.

« Il s’agit d’abord d’un établissement où vous pourrez boire un excellent café et déguster de très bonnes pâtisseries. Mais surtout, vous serez accueillis par des gens un peu différent, pour qui ce coffee-shop représente beaucoup. »

Une belle histoire

Il y a Vianney, Fabian, Brandon, Mathilde, Lucie, Cécile, Thérèse et Eliza. Ils sont un peu différents, car ils sont handicapés. Certains sont trisomiques, d’autres autistes. « Pour eux, c’est l’occasion de travailler dans un commerce comme un autre, au coeur du centre et non pas dans une structure spécialisée éloignée de tout. » Mine de rien, ça change tout.

« Le but est aussi d’abolir ses différences et de ne plus en tenir compte. Que tout le monde passe un bon moment dans un cadre agréable. » Les clients ne seront d’ailleurs pas déçus sur ce dernier point. La décoration est chaleureuse et originale. À l’image, par exemple, de ces petites tasses anglaises transformées en lampes…

Mais comment est venue cette idée? Retour quelques années en arrière. Yann Bucaille Lanrezac est un patron qui a fondé une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire. Ses affaires tournent bien et comme il le dit, « j’ai été gâté par la vie ».

Mais c’est aussi un homme qui veut agir pour les autres. Il acquiert, en 2012, un beau catamaran de 18 m dont le port d’attache est Dinard.

« Un jour Théo m’a demandé… »

« Avec des amis, on proposait à des personnes handicapées de larguer leurs différences et de passer des journées en mer. On en a fait déjà près de 400. » Sa seule satisfaction, les sourires.

Puis en 2014, d’un retour d’une sortie en mer, il tombe sur Théo, un jeune de 20 ans souffrant de troubles autistiques. « Il m’a demandé si je pouvais lui trouver du travail. Je lui ai répondu que malheureusement non et il s’est mis en colère. Il m’a dit que ce n’était pas juste et que ce n’est parce qu’il était handicapé qu’il ne pouvait pas être utile. »

Un épisode qui le marque. « Je me suis alors demandé pourquoi ne pas créer une petite entreprise. Puis, ça a fait tilt ! Pourquoi pas quelque chose au coeur de la ville. » Le coffee-shop est né et va devenir réalité grâce à la fondation et un investissement financier non négligeable. « C’est à eux maintenant de jouer et de montrer ce qu’ils ont dans le ventre et dans le coeur. » Et surtout d’être « joyeux ».

L’établissement ouvrira ses portes mercredi, à partir de 9 h. Alors si vous avez envie d’un café et d’une sacrée dose de sourires…

Source OUEST FRANCE.