Handicap : à Bréal-sous-Montfort, l’ESAT de transition permet de sortir de l’emploi protégé…

Les ESAT (Établissement et Services d’Aide par le Travail) sont des établissements médico-sociaux qui ont pour objectif l’insertion sociale et professionnelle des adultes en situation de handicap.

Des personnes dont les capacités de travail ne leur permettent pas de trouver un emploi dans une entreprise ordinaire ou d’exercer une activité professionnelle indépendante. L’établissement va donc tout mettre en œuvre pour leur trouver un travail adapté à leurs compétences, à leur vitesse d’exécution des tâches, dans des structures adaptées et un encadrement au petit soin.

Sortir de l’emploi protégé

Mais il existe aussi des ESAT dits transitionnels dont l’objectif est de les aider à sortir de ce monde du travail protégé pour le monde du travail ordinaire. Pendant 3 ou 4 ans, les travailleurs vont petit à petit apprendre un métier, des gestes, des techniques, mais aussi à devenir autonomes, gérer leur stress, leurs émotions.

Objectif : un ESAT de transition par département

À Bréal-sous-Montfort, l’ESAT du Pommeret fait partie de la dizaine d’ESAT de transition existant en France. Chaque année, une soirée est organisée pour raconter aux uns et aux autres comment se passe les entrées et sorties. Des travailleurs en situation de handicap, des entreprises témoignent de ce que l’ESAT leur a apporté. Ainsi Alan travaille depuis quelques mois pour Herboratum, une entreprise d’entretiens de jardins et d’espaces verts.

Source FR3.

Tétraplégique après un match de foot, Titouan Drui n’a « pas digéré à 100 % »…

Atteint de tétraplégie à la suite d’une célébration pendant un match de foot, Titouan Drui fait face depuis cinq ans à sa nouvelle vie.

Combatif et volontaire, cet habitant de Richeling fait aussi état lucidement de son calvaire quotidien.

Tétraplégique après un match de foot, Titouan Drui n’a "pas digéré à 100 %"

Lundi, il a célébré ses 25 ans. Et il y a bientôt cinq ans, il a célébré autre chose. Un but, tout bête, mais qui comptait. « On avait pris 6 – 1 au match aller, contre Lucy. Alors là, avec ce premier but, on a exulté », se souvient Titouan Drui, l’ancien latéral droit de l’US Holving. Dans l’euphorie, bras dessus-dessous avec le buteur à qui il a délivré la passe décisive, il chute. « Trois ou quatre autres coéquipiers me tombent dessus. » C’est la dernière fois où Titouan a marché.

Paralysie, ambulance, hôpital, coma, diagnostic définitif. Tétraplégie.

Le fameux temps qui passe et guérit ou apporte la sagesse, c’est bien, mais c’est surtout dans les films. Titouan reconnaît sans fard son état d’esprit actuel : « Je ne dis pas que je suis encore dans la période noire. Simplement, je n’ai pas encore digéré le truc à 100 % ». Lui qui était champion de Moselle 2014 de futsal et champion académique 2013 de badminton a compris que ses rêves sportifs sont loin, vraisemblablement de façon définitive.

Mais dans sa maison de Richeling, près de Sarreguemines, il passe beaucoup de temps « sur internet. Je fais des recherches sur la domotique ». Ce qui a trait à l’électricité le passionne, lui qui voulait et veut en faire son métier : « J’aimerais être consultant puis faire de la mise en relation de clients. Et embaucher un ou deux gars en montant ma micro-entreprise ».

Histoire d’avoir une vie plus classique. Et histoire d’« avoir d’autres revenus que les allocations ». Parce que tant que la Civi (lire ci-dessous) n’a pas reconnu son accident, l’achat du matériel hors de prix est un fantasme. « Mon père et d’autres personnes ont réussi à faire d’une ancienne grange mon appartement ; mais sans le soutien financier des gens ou d’entreprises qui ont fait cadeau de certains matériels, ça aurait été impossible. »

L’élan de solidarité à son égard ne se discute pas mais il s’en excuse presque : « Je n’aime pas l’idée, c’est comme faire l’aumône, mais on n’a tellement pas le choix », soupire-t-il d’une voix cassée, restant d’une trachéotomie.

« De pote à p*** »

Le soutien des inconnus est un bien sans nom. Autant que celui de ses amis. Enfin, ses amis… Ceux qui sont restés. « J’ai découvert qu’entre p*** et pote, il n’y a qu’une lettre de différence. Certains m’ont carrément tourné le dos du jour au lendemain. D’autres se manifestent en klaxonnant dans la rue ou en mettant un truc sur mon Facebook. Autant ne rien faire… »

Et puis il y a les fidèles, ceux partis aux six coins de l’Hexagone mais qui viennent le voir à chacun de leur retour.

Mais son salut, c’est avant tout la présence de Corinne et Damien, ses parents, et de son frère Roman. « Je suis avec lui de 9 h à minuit », confie sa maman, battante comme son fils, mais à qui l’évocation de l’accident rend les yeux humides. Parce que cinq ans après, personne ne s’est habitué au drame. Le courage n’étouffe pas la lucidité.

Et Titouan ne peut s’empêcher de se souvenir : « Je ne devais même pas jouer ce match : je m’étais fait une entorse une semaine avant. Mais sinon on aurait eu trop peu de remplaçants et on avait un affront à laver. Et voilà… On m’a pris les plus belles années de ma vie… »

Se battre aussi pour les indemnisations

L’autre combat de la famille Drui se fait sur le terrain judiciaire. « J’ai déposé une plainte après l’accident. Mais quand on lit le PV, personne ne semble impliqué. C’est presque comme si Titouan s’était fait ça en tombant tout seul », s’étouffe Corinne, la maman.

L’indemnisation devient un combat car pour Titouan, chaque déplacement ou acte de vie normal, au-delà de ce qu’il a de compliqué physiquement, est un gouffre financier. Les démarches sont d’autant plus gênantes que pas un des membres de la famille n’est attaché à l’argent, mais rendre la vie de Titouan un peu moins pénible passera nécessairement par les indemnisations. Si elles arrivent.

« On a perdu en première instance. » Alors a commencé un parcours du combattant pour recueillir les témoignages de spectateurs, d’arbitres, de joueurs de Lucy et de Holving. Des procédures, des avocats, de la paperasse. Simplement pour prouver à la Civi (commission d’indemnisation des victimes d’infractions) la réalité des faits. « On a fait appel et on a eu gain de cause, mais la Civi fait à son tour appel. » Statu quo. Mais finalement, la commission a désigné un expert pour aller examiner le cas du jeune homme. « Qu’ils fassent cette démarche est un premier pas », se réjouit la mère.

Pour autant, même quand un drame est évident, le faire reconnaître par les instances compétentes relève très souvent de la double peine. C’est le cas pour la famille de Richeling.

Source EST REPUBLICAIN.

Proteor : une prothèse de jambe bionique conçue en Côte-d’Or récompensée par un prix de l’innovation…

L’entreprise Proteor, installée en Côte-d’Or, est spécialiste du handicap et de l’orthopédie.

Elle vient de recevoir le prix de l’innovation pour sa dernière prothèse, lors du Forum de la défense. C’est une jambe bionique, unique au monde, qui permet aux patients de retrouver une marche fluide.

Proteor : une prothèse de jambe bionique conçue en Côte-d'Or récompensée par un prix de l'innovation

En France près d’un appareil orthopédique sur cinq est fabriqué par l’entreprise Proteor dont le siège social se trouve à Dijon et l’usine de fabrication à Seurre.

Proteor fabrique des orthèses et des prothèses dont bénéficient des patients atteints de toutes sortes de handicaps liés à des pathologies ou des accidents. Les orthèses viennent en appui d’un membre existant mais devenu déficient et les prothèses se substituent à un membre amputé.

♦ Une prothèse de jambe unique au monde

La dernière prothèse créée par l’entreprise vient de recevoir le prix de l’innovation au Forum de l’innovation et de la défense à Paris en novembre 2018.

Il s’agit d’une véritable « jambe bionique » baptisée SPCM (système prothétique de cheville mécatronique). Elle est composée d’un ensemble genou-cheville-pied équipé de capteurs et contrôlé par un microprocesseur. Le genou et la cheville sont synchronisés, favorisant l’adaptation aux différentes situations de marche et aux différents terrains. Une « reconnaissance intelligente des situations de marche » qui permet des mouvements plus fluides se rapprochant de la sensation d’origine.

C’est un produit unique au monde. Jusqu’à présent les patients amputés Trans fémoraux (au-dessus du genou) devaient avoir recours à plusieurs prothèses, une procédure lourde et très inconfortable.

♦ 7 ans se recherche pour une jambe bionique

La mise en place de cette prothèse a nécessité sept ans de recherche et plusieurs millions d’euros d’investissement.

Une phase de recherche et de développement menée par des ingénieurs et des médecins dont la longueur est due aux millions de tests nécessaires pour que la prothèse soit fiable, confortable et aussi esthétique.

En effet, si on compare cette prothèse de jambe à celle d’une main bionique (qui existe sur le marché), on s’aperçoit que l’une et l’autre ont recours à une technologie complexe. Mais, à la différence de la main, la jambe supporte tout le corps, ce qui induit des contraintes de développement car elle doit être totalement fiable et le patient doit pouvoir se déplacer en toute sécurité. Dans la marche tout le corps est sollicité et pour faire communiquer le genou, la cheville et le pied il faut aussi tenir compte de nombreux paramètres, comme par exemple comment réagissent les hanches.

Si on rajoute à cela le confort du patient, il a fallu trouver des matériaux les plus légers possibles et les moins encombrants possibles. Les matériaux utilisés ont eux aussi été optimisés. Le poids de la prothèse a été réduit au maximum, elle pèse moins de 3 kilos.

Proteor : atelier de fabrication à Seurre en Côte-d'Or / © Proteor

Un bijou de technologie qui permet au patient de retrouver une démarche et une marche qui se rapprochent de la marche naturelle.

La Direction générale de l’armement a soutenu ce projet dans le but d’améliorer l’appareillage des blessés de guerre. Mais lorsqu’elle sera mise sur le marché, cette prothèse est destinée à tous, civils et militaires.

♦ Une prothèse qui devrait être sur le marché en 2021

La SPCM n’est pas encore en vente. Proteor débute les essais cliniques avant de soumettre son innovation à la Haute autorité de santé. Une procédure qui permettra son remboursement par la Sécurité sociale aux alentours de 2021.
Une prothèse dont le prix devrait valoir environ 20 000 euros, sachant que la concurrence étrangère propose des produits à environ 45 000 euros.

Outre son utilité médicale et sociale reconnue, l’entreprise Protéor c’est également l’histoire d’une belle réussite industrielle qui a vu le jour à Seurre en 1913, il y a plus d’un siècle. Avec un chiffre d’affaire de 100 millions d’euros et plus de 500 collaborateurs, cette entreprise familiale centenaire continue d’appareiller les patients du 21e siècle dans de nombreux pays.

L’association Handi’chiens, pour améliorer le quotidien des personnes handicapées ou dépendantes…

L’association Handi’chiens souffle cette année ses 30 bougies.

Elle éduque et donne gratuitement des chiens d’assistance à des personnes en fauteuil roulant ou souffrant de troubles du comportement, mais aussi à des établissements pour personnes âgées ou dépendantes.

Chiens d'assistance

Un chien peut permettre à une personne en situation de handicap de vivre mieux, avec plus d’autonomie et de contact avec d’autres. Dans ce but, l’association Handi’chiens éduque depuis 30 ans des chiens, particulièrement des labradors ou des goldens, pour les remettre gracieusement à des personnes dont ils améliorent le quotidien. »Je peux le solliciter dix fois de suite, il est toujours prêt à m’aider. »

 

 

Après près de deux ans de formation, un handi’chien sait répondre à plus de 50 commandes, ouvrir une porte, ramasser un objet tombé, et rendre maints services. Il est aussi un vecteur de sociabilité : « Quand je fais des courses avec mon fauteuil, les gens auraient tendance à m’éviter, explique Frédéric. Mais le chien permet de créer le contact, et les gens oublient mon handicap. »  De la même manière, un handi’chien peut être un compagnon extraordinaire pour un enfant autiste, car il l’aide à se faire des copains. D’autres chiens font le bonheur de personnes âgées dépendantes en Ehpad, car ils se laissent câliner, les stimulent et les apaisent. D’autres encore sont spécialement formés pour accompagner une personne souffrant d’épilepsie.

« Notre but est qu’il fasse le bonheur d’une personne et l’aide dans son handicap »

Sélectionné dans un élevage, le chiot de 2 mois est pris en charge durant 16 mois par une famille d’accueil. Dans ce premier foyer, il va apprendre la propreté, et intégrer les principales commandes. La famille l’emmène aussi dans les magasins, chez le médecin, dans les transports en commun… des lieux qu’il sera amené à fréquenter par la suite, tout comme les chiens-guides pour personnes aveugles. Ce travail des familles est bénévole. « Le but est se mettre à place de la personne handicapée, explique Camille Marchal, famille d’accueil près de Kunheim. On éduque un chien sans penser à nous, mais à la personne qui va le recevoir ». Et il faut aussi accepter la tristesse de la séparation, lorsque le chien sera remis à son maître définitif.

Après ces 16 mois, le jeune chien va passer 6 mois dans l’un des quatre centres d’éducation de l’association Handi’chiens : à Lyon, en Bretagne, en Normandie ou en Val de Loire. C’est là qu’il va peaufiner son savoir-faire, avant de trouver son véritable maître. Les chiens destinés à des établissements comme les Ehpad passent aussi quelques mois à Kunheim, dans la maison de retraite La Roselière, pour parfaire leur éducation et vérifier qu’ils sont bien adaptés à vivre proche de personnes âgées ou dépendantes.

Durant ces trente années, l’association Handi’chiens a déjà remis gratuitement plus de 2000 chiens. Le coût pour un animal éduqué s’élève à 15 000 euros, que l’association finance par des dons, des subventions et la vente de produits dérivés. Elle veille aussi au bien-être des chiens remis, et cherche des familles relai pour accueillir un chien vieillissant que son maître handicapé ne peut plus garder. De même, l’antenne alsacienne de Handi’chiens, à la Roselière de Kunheim, recherche des familles acceptant d’accueillir les chiens qui sont là-bas en formation pour quelques mois.

Source FR3.

Bourges : des bus inaccessibles aux personnes handicapées…

Difficile à Bourges d’emprunter un bus quand on voyage en fauteuil roulant. Une personne à mobilité réduite a pu s’en rendre compte.

Le dispositif d'accès pour les personnes à mobilité réduite laisse à désirer dans les bus à Bourges

A Bourges, l’agglomération investit 3 millions d’euros (sur trois ans) pour mettre aux normes 300 quais de bus et permettre une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. La loi l’impose… mais les autobus posent encore problème. Pour preuve, la mésaventure survenue, il y a quelques semaines à un homme en fauteuil roulant, qui a dû finalement renoncer à son voyage.

Régis Alignier a tenté de prendre le bus avec son fauteuil roulant à Bourges. Sans succès. - Radio France

Régis souhaitait aller faire ses courses. Un premier autobus s’arrête. Problème : la rampe d’accès qui permet d’embarquer le fauteuil roulant ne veut pas se déployer :  » On a donc attendu le suivant, explique Régis, mais il ne s’est même pas arrêté, quand il a vu mon fauteuil. »  Un troisième autobus arrive. Tout fonctionne bien : la rampe sort, Régis embarque sur son fauteuil, mais avant de démarrer, impossible de rentrer cette fichue rampe. Tous les passagers doivent donc descendre et un bus de dépannage est envoyé, mais là encore, la rampe ne fonctionne pas :  » On a préféré laisser tomber » lâche, Régis, résigné.

Régis Alignier, a donc préféré aller faire ses courses en voiture avec une connaissance. Mais il est tout de même allé chez Agglobus pour faire part de ces incidents à répétition :  » Je voulais simplement leur expliquer la situation et leur faire comprendre qu’on voulait pouvoir se déplacer comme tout le monde. »  Le transporteur s’est excusé. Depuis, Régis n’a pas réessayé de prendre le bus. La société Stibus qui gère le réseau de transport affirme que les rampes sont vérifiées deux fois par an. Malheureusement, aucun test n’est effectué au quotidien lorsque le chauffeur démarre son bus. Explication avancée : ce test est impossible car il n’y a pas de quai surélevé au dépôt, permettant de déployer la rampe d’accès pour vérifier son état de fonctionnement.  Pour les personnes handicapées, cette réponse est loin d’être satisfaisante. Certes, une navette réservée à leur transport est possible sur simple appel téléphonique, mais il faut la réserver à l’avance. Cela n’est pas forcément très pratique.

Source FRANCE BLEU.

210 ans après la naissance de Braille, l’accès reste difficile à la lecture pour aveugles et malvoyants…

Seulement 8 % des livres édités chaque année sont accessibles aux aveugles, dénonce vendredi la Fédération des aveugles de France.

Elle demande la création d’un service public d’accès au prix du marché pour les livres braille et d’avancer sur la question d’une véritable liseuse adaptée à ce public.

La lecture en braille permet à de nombreux aveugles et malvoyants d'accéder à la lecture

L’accès à la lecture reste difficile pour les aveugles et malvoyants, 210 ans après la naissance en 1809 de Louis Braille, célébrée le 4 janvier, rappelle vendredi dans un communiqué la Fédération des aveugles de France.

La Fédération regrette « le silence assourdissant des pouvoirs publics pour soutenir la création d’un véritable service d’accès à la lecture » pour les aveugles.

Très peu de livres disponibles en braille

Les bibliothèques spécialisées en braille se comptent sur les doigts des deux mains. La plus riche d’entre elle, celle de l’Association Valentin Haüy, ne dispose que de 20 000 livres en braille papier et de 3 500 livres en braille numérique, « à comparer par exemple avec les 700 000 ouvrages de la Médiathèque de Montpellier », remarque Vincent Michel, président de la Fédération.

Selon lui, seulement 8 % des livres édités chaque année sont accessibles aux aveugles. Si les romans sont plus accessibles, les ouvrages de sciences humaines, droit, sciences ou économie en braille ou audio sont rares.

La Fédération milite auprès du ministère de la Culture pour créer un service public d’accès qui permette d’acquérir les livres dans le format souhaité (braille papier, braille numérique ou audio) au prix du marché. Ce service permettrait aux bibliothèques, notamment universitaires, d’étoffer leur fond pour les malvoyants.

« On ne peut se satisfaire de quelques dizaines de livres en braille dans les bibliothèques publiques », souligne-t-il.

Il faudrait une vraie tablette braille

Le coût de ce service public pour les malvoyants serait d’environ 2 millions d’euros par an, a estimé la Fédération.À terme, « le numérique est évidemment la solution d’avenir » compte tenu du poids des versions papier, souligne Vincent Michel, qui lit actuellement un ouvrage historique d’André Castelot en… 55 volumes en braille.

« L’idéal serait de déboucher sur une véritable tablette braille », dit-il. Le lecteur numérique en braille existe, mais il permet, à l’aide d’un clavier tactile, de lire ligne à ligne, ce qui rend la lecture très fastidieuse. Des recherches sont en cours pour mettre au point une liseuse avec une plage de lecture plus large (6 à 8 lignes). En amont, il faut évidemment adapter le texte écrit au braille.

Un autre défi consiste à améliorer l’enseignement du braille. « Paradoxalement, le braille est moins bien enseigné », note Vincent Michel, qui voit là un effet pervers de la scolarisation des enfants aveugles en milieu scolaire ordinaire.

Or, la question de l’écrit et de l’éducation est « essentielle », alors que « 50 % des aveugles sont au chômage », un chiffre lié selon lui aux « moindres performances éducatives ».

Source OUEST FRANCE.

On est sensibles à la matière sonore, notre cerveau s’adapte et assimile » : aveugle de naissance, il est devenu joueur d’orgue professionnel…

Dominique Levacque, professeur à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris, estime que les non-voyants ont davantage de facilité avec les sons.

"On est sensibles à la matière sonore, notre cerveau s'adapte et assimile" : aveugle de naissance, il est devenu joueur d'orgue professionnel. Dominique Levacque en train de jouer de l\'orgue, le 4 janvier 2019.

Aujourd’hui c’est la 17e journée mondiale du braille, en hommage à la naissance de Louis Braille, né un 4 janvier, cette journée célèbre ce système tactile d’écriture qui permet aux aveugles et malvoyants de comprendre un texte, de communiquer… mais aussi de jouer d’un instrument. C’est le cas de Dominique Levacque, l’un des derniers joueurs d’orgues professionnels en France. Il donne des cours à l’Institut national des jeunes aveugles, dans le VIIe arrondissement.

Une aisance particulière avec les sons

Le dos bien droit, la tête légèrement relevée, ses doigts virevoltent sur les touches de l’orgue. Dans une salle de concert semblable à celle d’une église, Dominique Levacque, 54 ans, joue une célèbre chorale de Jean-Sébastien Bach : « C’est une pièce que je trouve particulièrement belle », explique cet aveugle de naissance, qui développe très vite une attirance pour la musique. À 15 ans, il s’inscrit à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris et deviendra professeur par la suite. Selon lui, les non-voyants ont une aisance particulière avec les sons : « On est sensibles à la matière sonore, on peut être sensibles également à la sensation qu’on a d’appréhender le clavier, le pédalier », raconte-t-il.

« On est peut-être plus sensibles à l’aspect sonore qu’à une image visuelle qu’on pourrait éventuellement avoir ». Dominique Levacque, organiste professionnelà franceinfo

« Tout est codifié »

À l’étage, le bureau de Dominique Levacque – qui sert aussi de salle de cours -, contient deux pianos et une dizaine de partitions en braille. Ces partitions affichent au maximum 64 caractères en relief, sur lesquelles la personne aveugle va repérer les notes : « En musique, on a en braille tout ce qu’on peut trouver, c’est à dire les notes, les silences… La partition nous donne les mêmes indications que celles qu’on va trouver dans une partition en noir », explique Dominique Levacque. Une codification qui implique d’être assez à l’aise avec les mathématiques. « Il va falloir compter. Par exemple quand je vais déchiffrer la première mesure de la main droite, il va falloir que j’aille voir à la main gauche comment ça va se mettre en place et compter les différentes mesures, pour que quand je déchiffre la mesure un, je déchiffre bien la mesure un de l’autre main », affirme-t-il.

« Il va falloir compter les temps, compter les valeurs, il y a une dimension un peu mathématique ». Dominique Levacqueà franceinfo

Tout ça nécessite également une bonne mémoire. Mais pour Dominique Levacque, c’est un problème mineur : « Finalement, notre cerveau s’adapte facilement, il assimile en fait », explique-t-il. Le braille est concurrencé par les supports audios. En France, seulement 10% des aveugles l’utilisent. Mais chez les non-voyants amateurs d’instruments de musique, aucune technique ne vient remplacer les partitions en relief.

Source FRANCE INFO.

En Charente-Maritime, l’écriture braille se perd au profit des nouvelles technologies…

Le 4 janvier célèbre depuis 2001 la journée mondiale du braille, mais force est de constater que l’écriture à poinçon dédiée aux personnes déficientes visuelles se perd.

En Charente-Maritime, à peine un quart des 500 bénéficiaires de l’association Valentin Haüy, pratiquent le braille.

L'Alphabet braille

Depuis 2001 , chaque 4 janvier on célèbre la journée mondiale du braille , en souvenir de Louis Braille, qui en 1827 donna naissance à l’écriture à points tactiles, un  alphabet dédié aux personnes mal voyantes. Aujourd’hui, avec les dernières avancées technologiques qui donnent la parole aux objets, le braille est en perte de vitesse, notamment auprès des adultes.

L’enseignement du braille est l’une des vocations premières de l’association Valentin Haüy. A La Rochelle Monique Hillairet y anime un atelier trois matinées par semaine. Cette année, ils sont six élèves inscrits, tous adultes, car les plus jeunes apprennent en principe le braille dans des écoles spécialisées. » Plus on est jeune et plus c’est facile » témoigne Monique qui a perdu l’usage de la vue à l’âge de 15 ans et qui n’a pas eu d’autre choix que d’apprendre l’écriture braille à l’ école.

Tablette d'écriture braille - Radio France

Les 6 points magiques

Installée devant sa tablette d’écriture pour le braille, Monique pique avec son poinçon une feuille de papier blanc, calée dans une tablette , munie d’une réglette. « La difficulté du braille c’est qu’il faut écrire de droite à gauche » explique Monique, tout en poinçonnant sa feuille en guise de démonstration. L’alphabet braille est composé de 6 points, dont les multiples combinaisons forment des lettres, des chiffres, et la ponctuation. Il suffit ensuite de retourner la page pour voir apparaître en relief les petits trous réalisés au poinçon. Un élève assidu qui prendra deux cours par semaine, mettra 4 à 5 mois pour apprendre le braille assure la professeure, qui reconnaît toutefois que c’est une ré-éducation : « il _faut lire avec ses doigts, on ne lit plus avec ses yeux, et il faut déjà l’accepte_r ».

Des objets qui parlent

Montre qui parle - Radio France

L’apprentissage du braille décourage souvent les personnes plus âgées, il faut savoir qu’en Charente-Maritime, à peine un quart des 500 bénéficiaires de l’ association Valentin Haüy ne pratiquent pas le braille. Un phénomène que l’on doit en partie aux nouvelles technologies qui donnent de la voix aujourd’hui à de nombreux objets. On pense évidemment aux smartphones ou aux ordinateurs qui permettent d’écrire sans voir, on peut aussi citer les montres ou réveils qui parlent, ou encore les balances de cuisine, sans oublier les bibliothèques sonores ou les films en audio-description, autant de raisons de ne pas apprendre le braille.

Monique Hillairet donne des cours de braille à La Rochelle le matin tous les mardis, les mercredis et les vendredis.

Source FRANCE BLEU.

Yann Jondot et sa Légion d’honneur : “ça va relancer mon action”…

Yann Jondot, maire de Langoëlan dans le Morbihan est fait chevalier de la Légion d’honneur en 2019.

L’homme politique s’engage sur la question du handicap. Cette décoration va lui permettre d’aller encore plus loin. 

Yann Jondot maire de Langoëlan récompensé par la Légion d'honneur 2019 / © France 3 Bretagne

Yann Jondot, maire de Langoëlan mène son combat pour l’accessibilité depuis plus de trente ans. En 2019, il fait partie des 402 personnes honorées de la Légion d’honneur, élevé au grade de Chevalier pour sa carrière sportive.

« C’est un honneur, pour une personne comme moi qui suis très citoyenne »

La médaille fait plaisir, pour celui qui en a déjà d’autres, remportées lors de compétitions en tennis de table. Yann Jondot espère surtout que la Légion d’honneur va lui permettre de continuer à refléter son engagement et ses actions au quotidien. Elle apparaît « comme un levier supplémentaire ». Depuis plusieurs mois, il ambitionne de faire du Morbihan l’un des départements les plus accessibles pour les personnes en situation de handicap.

Source FR3.

Metz : refoulé du restaurant avec son chien-guide…

Samedi 29 décembre, à l’heure du déjeuner, trois personnes accompagnées d’un labrador poussent la porte d’un restaurant de la périphérie de Metz.

Elles sont refoulées à cause du chien. Or, celui-ci est un chien d’aveugle

Nul ne peut refouler un chien d’aveugle dans un lieu ouvert au public. Sauf si la jauge est déjà pleine, bien sûr. Photo Armand FLOHR Nul ne peut refouler un chien d’aveugle dans un lieu ouvert au public. Sauf si la jauge est déjà pleine, bien sûr. Photo d’illustration Armand FLOHR

La petite famille est venue de Verdun, ce samedi 29 décembre, pour faire quelques emplettes dans une zone commerciale de la région messine, à Waves plus précisément.

Philippe, le père, est aveugle depuis une quinzaine d’années, et circule habituellement avec son chien guide. Jango, grand labrador noir mâle de 5 ans, lui permet de se rendre de manière autonome dans les magasins, les administrations et jusqu’à présent dans les restaurants.

Or ce samedi, la famille meusienne se présente à l’entrée du restaurant LaLuna. « C’est lorsqu’ils ont vu le chien qu’ils nous ont dit que ce n’était pas possible. La personne qui nous a reçus nous a dit qu’il risquait de mordre les pieds des chaises. Mais Jango a été éduqué chez les chiens guides de Woippy. Avec lui, je peux rentrer partout, sans problème, dans une boucherie, et même à la piscine ! », explique Philippe.

Il se désole : « C’est la première fois que ça nous arrive, et ça nous a mis en colère. On a rappelé à la personne du restaurant qu’elle risquait une amende. » La famille, refoulée, s’est adressée à la crêperie d’en face, où elle a été accueillie à bras ouverts avec une gamelle d’eau pour Jango.

Le patron du restaurant, montré du doigt sur Face book où l’affaire a été racontée par les clients refoulés et abondamment commentée, est furieux. « Ce samedi-là, on était blindés. Et moi, des handicapés, j’en accueille, ça ne me pose pas de problème. Mais là, on n’a pas repéré de personne aveugle parmi eux. Et de toute façon, même mon chien, je ne le fais pas rentrer dans le restaurant, alors… »

Depuis le 11 février 2005, autoriser l’accès aux chiens guides dans un lieu ouvert au public est obligatoire.

RAPPELS

LIEUX OUVERTS AU PUBLIC. Les chiens guides d’aveugles peuvent pénétrer dans les lieux ouverts au public (cinémas, hôtels, maisons d’hôtes, salles de spectacle, salles de sport, etc.) ainsi que dans les transports (trains, taxis, bus, etc.) sans que cela n’induise une surfacturation.

TRANSPORTS. Trains. Les chiens guides d’aveugles ou d’accompagnement voyagent gratuitement et sans billet dans tous les trains.

Les conducteurs de taxis peuvent refuser les personnes accompagnées d’animaux, sauf s’il s’agit d’aveugles avec leur chien.

Transport aérien. Le transporteur est tenu de prendre en charge le chien d’assistance accompagnant la personne handicapée. Le chien voyage en cabine.

Transport maritime. Les compagnies sont tenues d’accepter les chiens d’assistance sans facturation supplémentaire.

CENTRES HOSPITALIERS. Les chiens guides d’aveugles ont le droit de pénétrer dans les centres hospitaliers (hôpitaux, cliniques, maisons de retraites, etc.). Cependant, il leur est interdit d’entrer dans les chambres des patients, ainsi que dans les salles de soins.

SANCTION DES REFUS. Le fait d’interdire l’accès aux lieux ouverts au public aux chiens accompagnant les personnes titulaires de la carte d’invalidité est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la troisième classe, soit 150 à 450 €.

Source REPUBLICAIN LORRAIN.