L’hypnose, une aide utile en intervention d’urgence…

Déjà bien implantée à l’hôpital, cette technique qui peut apaiser la douleur des patients convainc les médecins dans de plus en plus de Samu.

L’hypnose, une aide utile en intervention d’urgence

Loin de l’image véhiculée par les spectacles de Messmer ou le serpent Kaa, du Livre de la jungle, l’hypnose médicale a acquis ses lettres de noblesse. Principalement utilisée contre la douleur, ou encore l’anxiété liée à un geste médical, l’hypnosédation comme on l’appelle en médecine s’est imposée, depuis plusieurs années déjà, au sein des hôpitaux et des salles d’opération.

Aujourd’hui, elle investit un service hospitalier beaucoup plus inattendu. Celui des Samu. Dans ce domaine de l’urgence absolue, souvent vitale, rempli de bruit et d’agitation, la pratique de l’hypnose peut sembler complètement anachronique. Et pourtant, de Lille à Marseille en passant par Metz ou encore Lyon, de plus en plus de Samu se convertissent à cette pratique. «Il est clair qu’on ne va pas utiliser l’hypnose chez un patient dans le coma ou en arrêt cardiaque. Mais lorsque les patients sont conscients, la douleur est présente dans plus de deux tiers des cas. L’hypnose peut alors avoir sa place», explique le professeur Pierre-Yves Gueugniaud, chef du service du Samu de Lyon.

«Lors d’infarctus du myocarde, l’hypnose permet de soulager la douleur et d’éviter l’injection de morphine»

Le docteur Nazmine Guler, urgentiste au CHR de Metz-Thionville

Depuis 2017, la Société française de médecine d’urgence a listé les indications pouvant relever de l’hypnose. De la gestion du stress de la personne appelant le centre 15, jusqu’à la prise en charge de la douleur lors d’un accident de la route, le champ d’application est large. «Par exemple lors d’infarctus du myocarde, l’hypnose permet de soulager la douleur et d’éviter l’injection de morphine. De plus, toujours grâce à l’hypnose, le patient va diminuer sa tension et sa tachycardie», explique le docteur Nazmine Guler, urgentiste au CHR de Metz-Thionville et l’une des pionnières ayant introduit l’hypnose aux urgences.

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Mais de quoi parle-t-on exactement? Concrètement, la mise en condition d’hypnose se fait dès le premier contact avec le patient. Dans l’idéal, dès l’appel au centre 15. «Dès le premier contact, la communication et le comportement vis-à-vis des patients doivent être positifs et bienveillants», explique le docteur Vincent Brulin, urgentiste au Samu de Lille. «Si je vous dis, “n’ayez pas peur, je vais vous piquer, vous n’aurez pas mal”, vous retiendrez uniquement les mots peur, piquer et mal», poursuit-il. Les médecins formés à l’hypnose vont donc plutôt dire à la personne face à eux «rassurez-vous, je vais vous poser une perfusion et ce sera plus confortable». De la même façon, ils vont s’agenouiller pour être à la hauteur de la personne ou encore lui serrer la main et se présenter, même en situation d’urgence. Ensuite, en lui parlant, il s’agit d’amener le patient ailleurs, de l’éloigner de sa douleur… C’est l’hypnose conversationnelle.

Les enfants très sensibles

Le docteur Brulin raconte comment lors d’une récente intervention, il a pu remettre en place l’épaule d’une jeune fille, sans anesthésie. «Comme elle faisait de l’équitation, nous avons évoqué son centre équestre, l’odeur de la paille, des chevaux, du froid. Lorsqu’elle a levé le bras pour brosser la crinière de son cheval, j’ai pu effectuer la réduction de la luxation, sans douleur.» Les enfants sont particulièrement réceptifs à l’hypnose. Plongé dans un match de foot ou dans un jeu sur sa Game Boy imaginaires, un enfant ne bronchera pas lorsqu’on lui posera une perfusion.

«Il ne me serait pas venu à l’idée il y a trois ans d’appliquer l’hypnose en intervention Smur»

Le professeur Pierre-Yves Gueugniaud

Les urgentistes convertis à l’hypnose en parlent avec enthousiasme. Ils mettent en avant son efficacité sur le stress des interventions, son action sur la consommation d’antalgiques ou encore la reconnaissance des patients. La méthode doit cependant faire ses preuves. Pour le moment, la littérature scientifique sur le sujet est en effet inexistante. En attendant, la pratique fait de plus en plus d’émules et parvient à convaincre les plus réticents. «Il ne me serait pas venu à l’idée il y a trois ans d’appliquer l’hypnose en intervention Smur. Je pensais que la méthode ne marcherait pas souvent et que cela risquait de faire perdre du temps avant de rejoindre l’hôpital. Or, je dois le reconnaître, c’est plutôt l’inverse», affirme le professeur Pierre-Yves Gueugniaud. Totalement convaincu, le chef de service aimerait aujourd’hui accélérer la formation de ses équipes.

Source LE FIGARO.

Comment assurer l’avenir financier de son enfant handicapé ?…

Vous vous inquiétez de savoir comment votre enfant dépendant survivra quand vous ne serez plus là ?

De nombreux outils juridiques adaptés existent. Choisissez celui qui correspond le mieux à votre structure familiale. 

Comment assurer l’avenir financier de son enfant handicapé ?...

Si vous êtes parent d’un enfant handicapé ou devenu dépendant à la suite d’une maladie ou d’un accident grave, vous craignez sans doute pour son avenir, lorsque vous ne serez plus à ses côtés. Pourtant, il existe plusieurs outils juridiques pour assurer l’avenir d’un proche dépendant. Mais ils doivent être utilisés avec précaution car, selon le cadre familial, ils n’auront pas la même portée.

En effet, si vous avez eu plusieurs enfants, la loi française vous interdit de déshériter certains d’entre eux, même si c’est pour avantager leur frère ou sœur handicapé. A votre décès, votre enfant handicapé récupérera donc sa part réservataire et, a maxima, l’intégralité de votre quotité disponible. Cette dernière correspond à un tiers de votre héritage si vous avez deux enfants et à un quart si vous avez trois enfants ou plus.

Si légalement vous ne pouvez pas priver certains de vos enfants de leurs droits sur votre succession, ils peuvent accepter de toucher moins que leur part réservataire. Cet acte généreux a pour but d’assurer l’avenir de leur frère ou sœur plus fragile, vos enfants lésés pourront concrétiser leur décision en signant une renonciation à l’action anticipée en réduction (RAAR).

« Il s’agit d’un acte authentique par lequel l’hériter lésé indique qu’il n’attaquera pas son frère ou sa sœur avantagé, à travers une action en réduction, pour récupérer l’intégralité de sa part d’héritage », précise Jean-Charles Veyrac, notaire délégué à la communication de la chambre des notaires de Loire-Atlantique. Cet acte devra réunir les enfants lésés et les parents et être signé devant deux notaires. Il sera accompagné d’un testament qui précise que vous léguez davantage à votre enfant handicapé qu’à ses frères et sœurs.

La solution des legs graduels ou résiduels

Vous pouvez aussi, toujours par le biais d’un testament, faire profiter votre enfant handicapé d’un legs « graduel » ou « résiduel ». Vous pourrez ainsi lui transmettre des biens, en indiquant à qui ils reviendront après la disparition de votre enfant. Avec un legs graduel, le premier héritier a l’obligation de transmettre au second bénéficiaire le patrimoine en l’état, il n’a donc pas le droit de le vendre. Un legs résiduel prévoit qu’il dispose des biens transmis comme bon lui semble, le second héritier récupérant ce qu’il reste du patrimoine. « Cette forme de legs avec charges permet de mettre en place une transmission en deux temps », précise Arlette Darmon, présidente du groupe Monassier.

Avantage de cet outil juridique : vous assurez des revenus complémentaires à votre enfant dépendant jusqu’à son décès, et faites en sorte que ses frères et sœurs profitent ensuite de votre patrimoine. En outre, il a aussi un atout fiscal, puisque la seconde transmission est taxée selon le barème direct. Ainsi, vos autres enfants, qui récupèrent le patrimoine de leur frère ou sœur handicapé décédé, régleront des droits de succession comme si les biens provenaient de vous, donc avec des abattements bien plus favorables.

Cerise sur le gâteau : les droits de donation réglés la première fois viennent en déduction de ceux dus sur les mêmes biens lors de la seconde transmission.

Source LE MONDE.

Le Parlement unanime pour renforcer la lutte contre les cancers pédiatriques…

Le texte prévoit notamment d’injecter des fonds supplémentaires dans la recherche et d’assouplir les conditions d’accès au congé de présence parental.

Chaque année en France, environ 2.500 enfants et adolescents se voient diagnostiquer un cancer

l y a heureusement des causes capables de réunir tous les parlementaires : la loi pour une meilleure prise en charge des cancers pédiatriques a été votée à l’unanimité par le Sénat cette semaine après l’Assemblée Nationale en novembre. Le texte, qui confie à l’Institut national du cancer (INCa) l’élaboration d’une stratégie sur dix ans, prévoit de « dédier des crédits publics » à la recherche et de mieux accompagner les familles.

Des congés pour les parents selon la gravité de la maladie

Un de ses éléments majeurs consiste à assouplir les conditions d’accès au congé de présence parental, jusque-là limité à 310 jours sur une période maximale de trois ans. Désormais, ce congé pourra être allongé « en cas de rechute » ou « lorsque la gravité de la pathologie de l’enfant […] nécessite toujours une présence soutenue et des soins contraignants« . Ce vote « est important, même si c’est un petit pas« , a réagi la rapporteure de la commission des Affaires sociales, Jocelyne Guidez.

La future loi prévoit également une extension du « droit à l’oubli » à l’ensemble des personnes traitées pour un cancer. L’ouverture d’une négociation entre pouvoirs publics, secteurs de l’assurance et de la banque et représentants de patients est prévue au plus tard six mois après la promulgation de la loi. L’enjeu de cette négociation est considérable : sur les près de 2.500 enfants et adolescents auxquels on diagnostique un cancer chaque année, près de 80% seront guéris.

Près de 80% de guérison

Le texte voté se penche aussi sur la qualité de cette prise en charge. En particulier pour réduire au maximum la douleur des enfants pendant ces soins souvent longs et difficile. Les parlementaires demandent un rapport pour dresser « un état des lieux de la formation spécifique, initiale et continue, des professionnels de santé qui interviennent en oncologie pédiatrique ainsi que des centres dédiés à la douleur dans notre pays . »

La question des moyens n’est pas éludée. La future « stratégie décennale de lutte contre le cancer » qui sera établie par décret définira « les axes de la recherche en cancérologie et l’affectation des moyens correspondants et précise(ra) notamment la part des crédits publics affectés à la recherche en cancérologie pédiatrique ».

Dans une tribune publiée l’année dernière, le collectif Grandir Sans Cancer, constitué courant 2017 par des médecins, des chercheurs et des associations de familles, appelait à une mobilisation du gouvernement pour qu’il « favorise l’émergence et le développement de programmes de recherche fondamentale […] visant à définir les spécificités (…) des cancers pédiatriques« . Il appelait à la création d’un fonds annuel « d’environ 20 millions d’euros par an ». L’impact de cette loi dépendra donc de l’importance des crédits qui seront réellements accordés.

Source France Info.

Chiffre du jour : la France compte près de 11 millions d’aidants…

L’association des paralysés de France de Vaucluse organise ce jeudi une journée de formation pour les aidants familiaux, ces personnes qui viennent en aide à leur proche handicapé ou malade.

Ils seraient 11 millions en France, parfois sans le savoir. 

Chiffre du jour : la France compte près de 11 millions d'aidants . Photo d'illustration

Vous êtes peut être concerné, sans même le savoir. En France, 11 millions de personnes sont des aidants et beaucoup l’ignore. L’association des paralysés de France parle d’ailleurs de chiffre « invisibles » pour définir ces situations familiales souvent délicates. L’APF organise d’ailleurs une journée de formation ce jeudi, dans ses locaux boulevard Jules Ferry à Avignon, sur le thème « Être aidant : les répercussions familiales, sociales et professionnelles ».

Être aidant, c’est le fait de venir en aide, au quotidien ou régulièrement à un proche malade ou handicapé, en situation de dépendance. Le soigner, l’accompagner pour ses rendez-vous médicaux, lui faire ses courses, le ménage, parfois même l’accompagner 24h/24 pour lui permettre de mener une vie digne.

La majorité des aidants sont des aidantes

Cette situation concerne des conjoints, des enfants, des frères et sœurs, parfois même des amis. Leur rôle devient de plus en plus important dans une société où les maladies neuro-dégénératives comme Parkinson ou Alzheimer gagnent du terrain. La moitié de ces aidants travaille, en plus du temps qu’ils passent avec leur proche aidé et 74% sont des femmes.

De nombreuses associations militent pour une réelle prise en compte de ce statut, parce que l’immense majorité des aidants ont des difficultés à combiner leur rôle et leur activité professionnelle ou leur vie sociale et familiale. Et c’est sans compter le stress accru, les problèmes de santé délaissés ou les troubles du sommeil.

Source LE FIGARO.

Handicap : Christelle crée des vêtements à la mode adaptés à tous…

Face au désarroi de son fils porteur d’une orthèse de hanche, la Lilloise Christelle Géry a créé une ligne de vêtements adaptés.

« Paul ne pouvait s’habiller que d’un plaid et d’un sweat adulte, explique la jeune maman. Il avait les deux jambes plâtrées et scellées entre elles pour 16 longs mois. Tout était compliqué, mais l’habillement était sans doute le plus difficile. Je ne pouvais me résoudre à le laisser dans une telle situation. »

Modéliste de formation, Christelle décide d’adapter les vêtements de Paul et épate le corps médical : « Les infirmières me disaient : On n’a jamais vu ça. Lancez-vous ! Ça ferait tellement de bien aux enfants. »

Le temps que Paul aille mieux – il est aujourd’hui débarrassé de ses plâtres – Christelle s’est lancée. Mais cette fois avec des habits spécialement conçus, et surtout à la mode : « Les préados et les ados sont très soucieux de leur look. J’ai conçu des vêtements branchés : sweats, jeans, tee-shirts, manteaux, et la collection va encore s’étoffer. » Sur son site tout neuf, on peut donc acheter des habits et bientôt on pourra y discuter. « Je crée un forum d’échanges car quand on est à l’hôpital avec un enfant handicapé, on est entourés, mais quand on sort, on est seuls avec nos questions. Les parents pourront raconter leur histoire, donner ou recevoir des conseils. » Un projet ambitieux qui devrait bientôt s’adresser aussi aux adultes.

Source LE PARISIEN.

Emploi – L’académie de Toulouse recrute 300 accompagnants d’élèves en situation de handicap…

Dans le cadre de la réforme portée par le ministère de l’Education nationale, l’académie de Toulouse a organisé un job dating lundi 18 février 2019, à Toulouse, pour recruter 300 accompagnants d’élèves en situation de handicap.

L'académie de Toulouse recrute 300 accompagnants d'élèves en situation de handicap

On les appelait autrefois les AVS, auxiliaires de vie scolaire : la réforme de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, les a rebaptisés « accompagnants d’élèves en situation de handicap« .

Leur nom n’a finalement que peu  d’importance : ce qui compte, c’est leur nombre, jusqu’ici très insuffisant pour permettre aux enfants handicapés de suivre une scolarité épanouie. C’est pour pallier ce manque que l’académie de Toulouse cherche à recruter 300 AESH. Pour cela, elle organise un job dating, ce lundi 18 février 2019, à la maison des associations de Toulouse.

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap sont recrutés parmi les candidats titulaires d’un diplôme de niveau V dans le domaine de l’aide à la personne ou justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins neuf mois dans les domaines de l’accompagnement des personnes, élèves ou étudiants en situation de handicap accomplis.

Les missions d’un AESH sont d’aider, sans se substituer à eux, les élèves handicapés dans leur quotidien, sur tous les lieux et temps scolaires, de l’école jusqu’au lycée, y compris pendant les stages, les sorties et les voyages scolaires.

Pendant les cours, ils apportent une aide pratique pour participer aux activités de la classe, sous le contrôle des enseignants.

Les personnes intéressées par ces missions, qui ne pourraient se rendre au job dating, peuvent également faire parvenir leur candidature à l’académie de Toulouse (dpae4.evs-prive@ac-toulouse.fr).

Source FR3.

Vidéo – Handicapé suite à un accident de voiture, Romain veut créer sa propre entreprise…. Belle leçon de vie !

Reportage FR3 BOURGOGNE FRANCHE – COMTE

https://www.facebook.com/france3bourgogne/videos/572828526526498/?t=13

Mon enfant est handicapé…

Avoir un enfant handicapé n’est pas qu’une source d’isolement et de problèmes pratiques quotidiens, mais peut aussi amener les parents et la fratrie à se rapprocher des questions essentielles.

Mon enfant est handicapé. Photo illustration

Comment accueillir le plus faible ? Comment supporter les complications, les inquiétudes, les lourdeurs à gérer au quotidien ? Quand le handicap est éloigné de sa vie, la tentation est grande de l’ignorer. Mais quand il concerne son enfant, la fuite est impossible.

Il faut alors aimer en actes, jour après jour. C’est épuisant. Et cela prend du temps… Pourtant, cette expérience peut devenir une aventure très forte, parce qu’elle questionne et rapproche des questions essentielles.

Avoir un enfant handicapé peut être désocialisant

« Pour accepter leur enfant, raconte Jean-Baptiste Hibon, psychosociologue et handicapé, tous les parents doivent faire le deuil de l’enfant parfait. C’est plus vrai encore pour l’enfant handicapé. » Plus difficile aussi car le couple est fragilisé. Les parents peuvent avoir envie de se séparer, l’homme et la femme ne réagissant pas de la même manière.

Anne Debargue, psychologue clinicienne qui anime des groupes de parole de parents d’enfants handicapés, explique : « Pour le père, avoir un enfant handicapé a un effet désocialisant terrible : il se sent diminué, disqualifié ; la mère, elle, a souvent besoin de surprotéger son enfant. Elle s’enferme dans cette relation et a ensuite du mal à demander de l’aide. »

Il est important de s’avouer à soi-même ses faiblesses

Un enfant handicapé, c’est aussi une épreuve pour l’entourage. « Or, la personne handicapée agit comme un aimant. Face à elle, on est soit attiré, soit repoussé. Cela peut mettre à distance des personnes dans la famille élargie », dit Jean-Baptiste Hibon.

Certains choisiront la fuite, d’autres deviendront des appuis solides. Dans tous les cas, il est important de s’avouer à soi-même ses faiblesses. Accepter le handicap, c’est d’abord apprendre à reconnaître ses sentiments.

Sophie, maman de Philippine, 11 ans, polyhandicapée, confie : « Une psychothérapie m’a aidée à exprimer ma colère. Une phrase m’a apporté un grand soulagement. Une psy m’a dit, avant une opération de notre fille : “Tu n’as pas peur que Philippine meure, tu as peur de ce que tu penses de la mort de Philippine”. »

Etre tendre et aimant

Accepter, c’est aussi dire la vérité à l’enfant. « Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont fait comprendre que je ne pourrais pas faire tout ce que font les autres », témoigne Claire, 49 ans, porteuse d’un spina-bifida. Car le handicap, s’il est lourd à porter pour les parents, l’est plus encore par l’enfant lui-même.

« Les parents, dit Anne Debargue, doivent passer du sentiment de culpabilité à celui de légitimité : dans le fait d’avoir un enfant handicapé aussi, ils sont légitimes. » Ainsi, ils auront l’attitude ferme, tendre et aimante qui convient.

Ne pas surprotéger son enfant

Claire confirme : « Ce n’est pas parce que j’ai un handicap que je n’étais pas grondée. Certains amis trouvaient mes parents sévères ; aujourd’hui, ils pensent avec moi que cette éducation était la bonne. Si un enfant handicapé est surprotégé, c’est une souffrance pour les parents, et pour les frères et sœurs, c’est très lourd. »

Et même si Clément, 15 ans, peut réclamer plus d’attention, Isabelle dit comment la présence de Paul, trisomique, 18 ans, a appris la générosité à ses enfants : « Notre aînée expliquait lors de ses entretiens d’embauche combien la relation avec son frère l’avait construite, et deux de nos enfants, médecin et infirmière, ont trouvé avec Paul leur vocation. »

Penser que les autres enfants de la fratrie vivent une expérience qui les enrichit, et le leur dire, les autorise aussi à être heureux.

Comprendre le handicap pour ne pas en avoir peur

L’enfant handicapé a besoin d’aide, mais lui aussi peut aider son entourage. Solange Bollin, auxiliaire de vie scolaire, raconte : « Pour Hugo, en CE1, hémiplégique, ouvrir sa trousse, tenir un stylo, c’est difficile. Je l’aide, mais il doit apprendre à faire ces gestes seul pour progresser. » Hugo est bien intégré dans sa classe car les enfants le connaissent : l’échange est enrichissant pour tous.

Mais on a peur de ce que l’on ne connaît pas, et parfois, le handicap dérange. Sophie rapporte les propos d’un ami de la famille : « Quand on voit Philippine pour la première fois, cela fait peur. »

D’où l’importance, selon elle, d’être “éduqué” au handicap : « Philippine a été la première personne handicapée que je rencontrais. J’aurais aimé faire cette expérience plus tôt. D’abord, parce que j’ai tout découvert avec elle. Et puis, parce que j’ai l’impression qu’avant, il me manquait une dimension. »

Le handicap renvoie à l’essentiel

L’être humain se développe à 90 % par mimétisme, un comportement impossible face à un handicapé. « Il existe un tel décalage entre ce que l’on perçoit de moi et ce que je suis, dit Jean-Baptiste Hibon. Le regard des autres sur soi, on ne s’y fait jamais. En devenant psychologue, j’ai voulu mettre des mots sur ce que je vivais. »

Refuser la fragilité de la personne handicapée, ne pas reconnaître sa différence, revient souvent à nier ses propres faiblesses. Le handicap renvoie à l’essentiel, et permet de relativiser. Il agit comme un révélateur de sa relation à l’autre et peut amener à se dépasser.

Quelles sont les aides possibles ?

Chaque département possède une maison départementale des personnes handicapées (MDPH), interlocuteur unique pour se renseigner sur :

  • les aides financières : l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et ses compléments varient selon le degré de handicap d’un enfant de moins de 20 ans, les dépenses liées au handicap, et la cessation d’activité d’un des parents. Toutes les informations sur le site service-public.fr.
  • l’école : la demande d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) fait l’objet d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS) par l’équipe éducative ; le dossier est transmis à la MDPH.
    Plusieurs structures assurent la scolarisation des enfants handicapés :
    – 250 centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) reçoivent les enfants de 0 à 6 ans, puis les classes d’intégration scolaire (CLIS) aident à poursuivre la scolarité en milieu ordinaire ;
    – les Instituts d’éducation motrice (IEM) assurent la scolarisation des enfants ayant une déficience motrice ;
    – les Instituts médico-éducatifs (IME) proposent une prise en charge éducative, thérapeutique et pédagogique. Adresses répertoriées dans l’annuaire d’Action-sociale.
  • les vacances : l’Association des paralysés de France propose des colonies et séjours adaptés sur son site et sur le blog APF Evasion.

Source Santé MAGAZINE.

C’est dans ma tête. L’indispensable scolarisation des enfants handicapés…

Des propositions pour une école « inclusive » ont été remises lundi dernier au Ministre de l’Education et à la Secrétaire d’état chargée des personnes handicapées.

C'est dans ma tête. L'indispensable scolarisation des enfants handicapés

La scolarisation d’un enfant, lorsqu’il est handicapé, est souvent on le sait, pour les parents, un véritable parcours du combattant. Or, des propositions pour une école « inclusive » ont été remises lundi dernier au Ministre de l’Education et à la Secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et elles pourraient permettre, dès la rentrée 2019, la scolarisation de ces enfants.

Pourquoi est-il important qu’un enfant handicapé puisse être scolarisé ?

La scolarisation d’un enfant handicapé est essentielle au niveau, d’abord, de la réalité. Parce qu’elle est la condition sine qua non, pour qu’il ait les mêmes chances que les autres de construire son avenir. Mais elle est essentielle aussi à sa construction psychologique et, en premier lieu, à l’image qu’il aura de lui-même : on ne peut se sentir une valeur égale à celle des autres que si l’on a les mêmes droits qu’eux. Or, dans notre société, l’idée de handicap est souvent liée à celle de déficit (de capacités, de facultés..) et donc, qu’on le veuille ou non, à l’idée d’une valeur moins grande.

Priver les enfants handicapés de scolarité revient donc à valider cette vision du handicap, qui pèse déjà lourdement sur eux, et sur leurs familles. Et qui est aussi destructrice que fausse.

En quoi cette vision est-elle fausse ?

Si un enfant peut vivre malgré un handicap -mental, auditif, visuel ou moteur- c’est qu’il a réussi à développer des facultés que les personnes qui ne souffrent pas de ce handicap, n’ont pas. Françoise Dolto n’a jamais cessé de l’expliquer. Il n’est donc pas un être diminué. Il est un être aussi « complet » que les autres, mais « complet » d’une façon différente ; et il faut qu’il puisse déployer ces facultés qu’il a développées. Mais il ne peut le faire que si la société ne le réduit pas à son handicap, et le reconnaît, en lui donnant les mêmes possibilités qu’aux autres, comme une personne à part entière.

Que peut apporter à un enfant handicapé, sur le plan psychologique, la scolarisation ?

Elle l’aide, en premier lieu, parce qu’elle rassure ses parents, et les soulage d’une angoisse qui pèse toujours sur la vie familiale. Elle lui permet aussi d’apprendre à vivre la relation avec les autres, ce qui est difficile pour tous les enfants, mais plus encore pour ceux qui ont une différence à accepter et à faire accepter. Elle lui permet de découvrir la culture et, grâce à elle, un monde imaginaire, dans lequel son handicap n’est pas un obstacle.

Et puis elle lui permet de ne plus vivre seulement dans un univers protégé, et d’être soumis aux mêmes obligations que les autres. Ce qui est toujours très structurant. Parce que, pour être leur égal, il faut avoir non seulement les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs que les autres. Mais la scolarisation des enfants handicapés aide aussi, il ne faut pas l’oublier, les enfants des classes qui les reçoivent. Parce qu’elle leur permet d’apprendre  » in vivo « , des valeurs indispensables à la vie : l’accueil de la différence, l’échange, la solidarité… La scolarisation des enfants handicapés est l’un des moyens qui peuvent permettre de faire, de l’école, une véritable école de la citoyenneté.

Source FRANCE INFO.

Autisme : « Il faut attendre entre 5 et 7 ans pour que le diagnostic soit posé « …

Deux nouvelles consultations viennent de voir le jour pour le repérage et le suivi des enfants autistes.

Qualifiées de « complexes », elles seront facturées plus cher que les consultations habituelles.

Autisme : "Il faut attendre entre 5 et 7 ans pour que le diagnostic soit posé "

C’est un coup de pouce financier pour les médecins dont l’objectif est d’améliorer la prise en charge des enfants autistes. Prévues par la dernière convention médicale passée entre les médecins et l’Assurance maladie, deux nouvelles consultations viennent de voir le jour. Une consultation de « repérage des troubles du spectre autistique » côtée à 60 euros et une consultation annuelle de suivi et de coordination de la prise en charge, facturée 46 euros.

Florent Chapel, co-président d’Autisme Info Service, a répondu aux questions du Magazine de la santé.

  • Cette nouvelle consultation de repérage peut-elle changer les choses ?

Florent Chapel : « Oui car aujourd’hui la première ligne que sont les pédiatres et les généralistes ne sont ni formés ni préparés. Donc le fait de mettre en place cette consultation ça doit les obliger à se renseigner pour mieux connaître les troubles du spectre autistique. Et cela va permettre aussi aux parents d’être face à un professionnel de santé qui ne va pas  « expédier » les choses en les renvoyant ailleurs mais qui va s’attarder sur le cas de l’enfant. »

  • Il y a aussi une consultation de suivi, prévue une fois pas an, ça n’est pas un peu léger une consultation annuelle pour suivre un enfant autiste ?

Florent Chapel : « C’est la partie émergée de l’iceberg. Beaucoup d’autres choses vont êtres faites, dans le cadre de la prise en charge globale de l’enfant autiste. Notamment un forfait précoce avant le diagnostic de l’autisme (NDLR : entré en vigueur au 1e janvier, il permet une prise en charge par l’Assurance maladie dès l’apparition des premiers troubles). Il faut bien faire la différence entre dépistage et diagnostic. Le dépistage, c’est quand on repère les premiers signes et ensuite pour le diagnostic, il faut envoyer l’enfant vers un Centre Ressources Autisme ou un hôpital pour faire un diagnostic complet avec l’ensemble des professionnels de santé. Ensuite, de toute façon, l’enfant sera suivi par des psychologues, des psychiatres au long cours. »

  • En France, sommes-nous en retard sur le diagnostic de l’autisme ?

Florent Chapel : « On est même très en retard ! Dans certains pays, le diagnostic se fait en moyenne à deux ou trois ans, aux Etats-Unis, c’est même autour d’un an. On voit assez vite, dès qu’un enfant ne babille pas, a des gestes répétitifs, ne pointe pas du doigt… mais en France il faut attendre généralement cinq à sept ans avant qu’un diagnostic soit posé. La HAS recommande de faire le diagnostic avant quatre ans. Nous,  nous recommandons que ce soit fait avant un ou deux ans. »

France INFO.