Dominique Libault: «il faut augmenter de 25% les effectifs dans les EHPAD»…

Dans son rapport remis à Agnès Buzyn sur le financement de la perte d’autonomie, l’ancien directeur de la Sécu juge que le financement de la dépendance est devenu trop complexe.

Il propose de rendre possibles des expérimentations pour que les départements soient pleinement responsables de leur budget en la matière.

Dominique Libault: «il faut augmenter de 25% les effectifs dans les EHPAD».

Ancien directeur de la Sécu dont il a contribué à redresser les comptes et actuel président du Haut conseil du financement de la protection sociale, Dominique Libault a été chargé en septembre de mener une concertation sur la dépendance. Il a remis son rapport, fruit de six mois de concertation à Agnès Buzyn.

Dominique LIBAULT.- Le financement est un sujet complexe. Le fait de ne pas vouloir créer de prélèvement obligatoire nouveau nous oblige à utiliser des prélèvements existants dont nous modifions la destination. C’est le cas des ressources affectées à la Cades, mais il est vrai que -dans les comptes publics maastrichiens- ce n’est pas neutre car ces sommes ne seraient plus affectées au désendettement de la France. Ce n’est pas pour autant que ces ressources n’existent pas. Pour que l’on puisse les utiliser, cela suppose que le désendettement de la France soit bien engagé. Ce sont des recettes intéressantes mais dont l’utilisation reste subordonnée à une bonne trajectoire des finances publiques et à une priorisation des dépenses au sein de la protection sociale.

Vous voulez unifier le financement des EHPAD aujourd’hui éclaté entre les familles, l’assurance maladie, les départements. Ces derniers sortent-ils du jeu?

Les EHPAD sont en relation avec trop d’acteurs: l’assurance maladie finance la partie soins, les départements la partie dépendance et les familles paient pour l’hébergement. Ce schéma de financement est trop complexe. Nous proposons de fusionner les soins et la dépendance, dans une enveloppe commune qui sera gérée demain prioritairement par les agences régionales de santé (ARS). Mais nous souhaitons rendre possibles des expérimentations dans lesquelles les départements pourraient être pleinement gestionnaires de cette enveloppe. Pour les départements qui ne seraient plus gestionnaires, leurs dépenses seraient allégées d’autant et donc la plus grande partie des financements remonterait vers l’État.

Cependant, les départements garderaient une partie de ces financements pour améliorer la qualité des soins et des services à domicile. Mais nous insistons fortement sur le fait que le soutien à l’autonomie de la personne âgée n’est pas limité à une approche médico-sociale. D’autres aspects comptent, comme le cadre de vie, les transports, le logement, l’accès aux services publics. La place du département doit être réaffirmée sur cette dimension essentielle de proximité de la personne âgée. Nous proposons par exemple de mettre fin aux zones blanches de mobilité, c’est-à-dire mettre en place des transports publics obligatoires, par exemple pour permettre aux personnes âgées de faire leurs courses. C’est typiquement de la responsabilité des départements en relation avec les intercommunalités qui gardent toute leur compétence.

Comment comptez-vous redonner de l’attractivité à la filière du grand âge qui peine à recruter?

Nous avons identifié de nombreux freins. En EHPAD, il y a bien sur l’insuffisance de personnel, les conditions de travail difficiles car les rails pour les personnes qui ont des charges lourdes à porter ne sont pas encore généralisés partout, le manque de perspectives professionnelles. À domicile, trop de salariés se déplacent avec leur voiture personnelle avec une indemnité insuffisante. Il serait plus judicieux de mettre à disposition des véhicules professionnels. Nous proposons de refinancer les services d’aide et d’accompagnement à domicile en mettant en place un tarif plancher de 21 euros et en ajoutant une dotation forfaitaire en fonction du nombre de personne suivies (l’équivalent de 3 euros de l’heure).

L’objectif est double: permettre de mieux rémunérer les professionnels, et améliorer la qualité de service rendu en développant des temps de coordination, formation etc. En EHPAD, nous proposons de renforcer les effectifs en augmentant le nombre de personnels de proximité par résident en EHPAD de 25% d’ici 2024 par rapport à 2015. Cela constitue une proposition majeure, centrée sur les personnels contribuant directement à la qualité de service en établissement. Bref, nous proposons toute une série de mesures pour jouer sur les effectifs, les conditions de travail, les conventions collectives, les parcours professionnels etc. Nous proposons de lancer rapidement un vaste plan métier. Je me félicite que la ministre en ait fait une priorité.

Source LE FIGARO.

Seniors : le bonheur est dans la colocation…

Dans l’est de la France, 46 résidences Ages & vie proposent aux personnes en perte d’autonomie une structure plus humaine et moins onéreuse qu’un Ehpad.

Dans l’une d’elles, près de Dijon….

Dans cette colocation-là, pas d’étudiants fêtards mais une bande de sept retraités, âgés de 67 à 99 ans. La petite résidence Ages & vie de Perrigny-lès-Dijon, village de 2 100 âmes situé en Côte-d’Or, abrite l’une des 46 colocations de personnes dépendantes ou en perte d’autonomie de la région Bourgogne-Franche-Comté.

Rassemblées dans la grande pièce à vivre autour d’une longue table, Arlette, 82 ans, Daisy, 67 ans et Marie-Claude, 69 ans, épluchent les pommes qui garniront la tarte du déjeuner, tout en bavardant avec deux auxiliaires de vie. Sur les murs, quelques photos de résidents évoquent les moments heureux de la maisonnée, tandis que du linge sèche dans un recoin.

« Tout a été pensé pour que les habitants se sentent comme chez eux, résume Simon Vouillot, cocréateur du groupe associatif Ages & vie, à l’origine de ces structures innovantes. Chacun possède une chambre meublée à sa guise, avec salle de bains, ligne téléphonique et accès extérieur privés, et peut profiter à loisir du jardin et du reste du logement. »

Repas faits maison et pris en commun

Ici, pas de réveil forcé ni de souper servi à l’heure du goûter. Le rythme des résidents est respecté. Les repas, « faits maison », sont pris en commun à des heures normales, et tiennent compte des envies de chacun. Le confort et la sécurité des habitants sont, quant à eux, garantis par trois auxiliaires de vie.

Logées avec leur famille à l’étage dans des appartements indépendants, celles-ci se relaient sept jours sur sept et dorment à portée du « bip », déclenché en cas d’urgence. Leur mission ? S’occuper des courses, des repas et du ménage, assister ceux qui en ont besoin dans les tâches du quotidien, ou partager un moment de convivialité.

La formule séduit de plus en plus

« Avec un reste à charge moyen de 1 500 euros par mois, le séjour coûte moins cher que dans un Ehpad », fait valoir Simon Vouillot. Pourtant, ce n’est pas le prix qui a décidé Marie-Claude, mais la possibilité de garder auprès d’elle Elfi, son caniche de 10 ans. « Ma chienne m’a aidée à surmonter la mort de mon mari. Si j’avais dû m’en séparer, je ne serais pas venue », confesse la retraitée, qui ne supportait plus la solitude.

« Il y a une réelle proximité avec le personnel, souligne de son côté Babeth Rhodde, venue visiter la doyenne des lieux. Si maman n’a pas le moral, je sais qu’on m’appellera, ou qu’elle sera sollicitée à nouveau si elle ne mange pas. C’est rassurant. »

Avant d’emménager, Yvette, sa mère bientôt centenaire, a séjourné trois mois dans un Ehpad de Dijon. Une mauvaise expérience. « Quand elle demandait de l’aide pour aller aux WC après son opération, on lui répondait que ce n’était pas la peine car elle avait une couche », se souvient Babeth, en colère.

Superintendante de la colocation, Colette Masson a connu elle aussi la cadence infernale des Ehpad. Elle ne regrette pas son ancien poste. « Tout était chronométré. La douche ne devait pas durer plus de sept minutes par personne, savonnage, séchage et rhabillage compris ! Ici, la toilette peut prendre une heure avec certains, s’il le faut. On a vraiment le temps de s’occuper des résidents », assure l’auxiliaire de vie, qui confie avoir retrouvé du sens à son métier.

Forte de son succès, la formule s’apprête à gagner toute la France. « Trente-quatre nouveaux permis de construire sont déjà déposés, notamment dans le Lot-et-Garonne, le Finistère et l’Isère. D’ici quatre à cinq ans, nous espérons posséder 300 maisons Ages & vie », confie Simon Vouillot. La colocation grand âge a de beaux jours devant elle.

Source LE PARISIEN.

Marseille : lanceuse d’alerte sur le traitement des résidents en EHPAD, Hella Kherief sort son livre… Glaçant ! Vidéo…

Aide-soignante dans un EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Marseille, Hella Kherief dénonce la façon dont on y traite les résidents.

Licenciée après s’être exprimée dans les médias, elle sort un livre… glaçant. 

Hella Kherief, aide-soignante, donneuse d'alerte et auteur d'un livre / © Gaëlle Carra / France 3 Provence-Alpes

Libérer la parole, dénoncer la maltraitance dont sont victimes les personnes âgées dans les EHPAD, c’est ce qu’à fait Hella Kherief. Etre aide-soignante en maison de retraite était sa vocation. Elle a été licenciée après avoir osé témoigner de la dérive d’un sytème.

Une logique comptable

Au lieu d’abandonner, elle persiste et sort un livre dans lequel sont rassemblés son témoignage mais aussi ceux d’autres aides-soignants et de plusieurs familles. Le livre pointe la logique comptable, voire la recherche de profits, qui gouverne les établissements privés.

« Comme si elle n’était plus de ce monde »

 » On ne peut plus discuter avec les gens, prendre le temps, on a toujours l’impression de devoir (…) mettre la personne à cet endroit-là, la faire manger, ne plus lui demander son avis », raconte Hella Kherief. « Comme si elle n’était plus de ce monde, alors que ça n’est pas parce qu’elle est en EHPAD qu’elle n’existe plus, qu’elle n’a plus de sentiments. »

Le livre s’intitule « Le scandale des EHPAD » (Hugo-doc). L’aide-soignante y dénonce le manque de personnel, les résidents gavés d’anxyolitiques pour qu’ils se tiennent tranquilles ou encore le nombre de couches limité chaque jour.

« La situation est très urgente parce qu’on est dans un papy-boom énorme. Il va s’accentuer dans les années à venir », alerte Hella, « Il faut réagir maintenant si on veut avoir la chance plus tard d’être dans de bons EHPAD. »

Inscrite sur la liste noire des EHPAD

Aujourd’hui, l’aide-soigante fait des vacations dans un hôpital privé à Marseille. Le contact des personnes âgées lui manque mais elle est désormais sur liste noire, et ne retrouve pas de travail en EHPAD.

Sour FR3.

Seine-Maritime: une famille porte plainte contre un Ehpad après le décès d’un proche…

Une famille a porté plainte contre une maison de retraite de Seine-Maritime après le décès d’un homme de 89 ans le 5 mai, accusant l’établissement d’avoir maltraité et négligé leur proche, a appris l’AFP jeudi auprès de la famille, confirmant une information de RTL.

Seine-Maritime: une famille porte plainte contre un Ehpad après le décès d'un proche . Photo d'illustration

«Mon père est mort de la gangrène, de dénutrition, de déshydratation et de douleur par défaut de soins. C’était une personne vulnérable et l’établissement de Grugny (Seine-Maritime) ne l’a pas accompagné», indique Isabelle Tessier, l’une des filles de l’octogénaire décédé, dans une plainte transmise au procureur de la République de Rouen que l’AFP a pu consulter. Sollicité pour confirmer la réception de la plainte, le parquet de Rouen n’a pas donné suite dans l’immédiat. Contactées à leur tour par l’AFP, la direction de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Grugny et son avocate n’ont pas souhaité s’exprimer.

«L’Ehpad de Grugny ne doit pas être un mouroir pour personnes dépendantes et vulnérables. Mon papa avait plus que jamais besoin de soins, d’attention, d’être assisté, rassuré et protégé, il a eu tout le contraire», dénonce Isabelle Tessier dans sa plainte envoyée le 10 mai. Cette femme de 54 ans s’appuie, entre autres, sur un rapport d’experts commandé par le tribunal administratif de Rouen. Dans ce document, que l’AFP a pu consulter, un professeur de médecine interne, Pierre-Yves Hatron, pointe «certains manquements lors de la prise en charge médicale de M. Tessier». Notamment un «retard de prise en charge (d’un) ulcère artériel qui incombe à l’établissement de Grugny». Celui-ci «a été à l’origine d’une perte de chance d’éviter le décès du patient. On estime cette perte de chance d’éviter le décès du patient à 10 à 15%», détaille l’expert. Un manquement également «dans la surveillance de l’état d’hydratation de Monsieur Tessier et dans sa prise en charge». «Cette déshydratation globale a sans aucun doute participé à l’altération de l’état général du patient et son décès», souligne cet expert qui pointe aussi «un manquement dans la prise en charge de la douleur de M. Tessier, altérant la qualité de sa fin de vie».

Source LE FIGARO.

Il crée une websérie déjantée avec les résidents d’une maison de repos pour en finir avec la monotonie…

En Belgique, un jeune éducateur spécialisé a eu l’idée de créer une websérie qui met en scène les résidents de sa maison de repos.

Une initiative amusante et créative qui ravit les seniors et rompt avec la monotonie ! 

Il crée une websérie déjantée avec les résidents d’une maison de repos pour en finir avec la monotonie.

On ne va pas se mentir, les maisons de repos ne sont pas synonymes de folie et de joie de vivre. Non, quand on pense à ces établissements de santé on a plutôt en tête la monotonie d’un quotidien soporifique, rythmé par les parties de Bingo et la solitude des résidents qui pour beaucoup ne reçoivent pas de visites régulières. C’est pourquoi on souhaite aujourd’hui vous partager une initiative originale qui nous vient tout droit de Belgique, plus précisément de la commune de Molenbeek.

L’histoire se déroule dans une maison de repos baptisée Les Acacias, établissement alors tranquille jusqu’à l’arrivée d’un certain Youssef. Éducateur spécialisé, Youssef a toujours rêvé d’être G.O dans un Club Med et c’est donc avec cette vocation qu’il s’est lancé dans un projet peu commun : mettre en scène les résidents dans une websérie baptisée Papy Booom diffusée sur Facebook et sur YouTube.

Pour casser avec la platitude des activités habituellement pratiquées, Youssef entreprend des activités pour le moins insolites. Au programme : cours de graffitis, réalisation de courts-métrages ou encore hip-hop… de quoi réveiller la jeunesse qui sommeille chez tous les résidents ! L’émission 7 à la une a notamment réalisé un petit reportage sur Youssef et son projet que voici ci-dessous.

https://www.facebook.com/PapyBooom/videos/2250911478493073/?t=0

L’émission Papy Booom en est déjà à son 20ème épisode et on y trouve vraiment tout. De la parodie de la série Bref à celle du film SOS Fantômes en passant par un combat de boxe et la création d’un clip sur Sapés comme jamais de Maître Gims… les résidents ne s’ennuient pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Et ce n’est pas Youssef, l’éducateur à l’origine du projet qui nous dira le contraire :

La websérie Papy Booom a redonné un second souffle à certains seniors qui sont même reconnus dans les rues du quartier grâce aux vidéos

Une initiative formidable qui donne chaud au cœur et qui offre une vision nouvelle des maisons de repos. Un projet qui ne cantonne pas les seniors à de simples petits vieux qui attendent la visite prochaine de la famille mais qui les rend acteurs de leur vie avec la bonne humeur et le sourire.

Un merveilleux rempart contre la solitude qui, grâce à l’action de gens passionnés, permet de renforcer les liens entre les résidents mais aussi avec le monde extérieur. Nombreuses des vidéos de la websérie Papy Booom sont ainsi réalisées avec des jeunes du quartier qui participent aux courts-métrages, aux clips ou encore qui partagent les cours de graffitis avec les seniors.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook de Papy Booom ou découvrez la websérie sur la chaîne YouTube. Ci-dessous, on vous a sélectionné quelques épisodes pour prendre la température de l’ambiance qui réside dans cette (folle) maison de repos.

Une idée qui nous rappelle cette autre initiative lancée en Angleterre où la maison de retraite Milton Lodge a fait appel à des majordomes nus pour servir le dîner à ses pensionnaires ! Quand on vous dit que les choses bougent 😄

Sapés comme jamais

Danser avec des inconnus dans la rue

Le match de boxe

La leçon de football

Source CREAPILLS.

En Mayenne, une enquête révèle que plus de 70% des salariés des EHPAD souffrent de leurs conditions de travail…

Le syndicat Force Ouvrière a enquêté auprès du personnel des quatre maisons de retraite gérées par le centre hospitalier de Laval.

Les résultats de cette enquête viennent d’être rendus publics. Les agents des EHPAD sont à bout de souffle.

En Mayenne, une enquête révèle que plus de 70% des salariés des EHPAD souffrent de leurs conditions de travail. photo d'illustration

Le mal-être dans plusieurs maisons de retraite lavalloise. La situation se dégrade chaque jour, chaque mois, chaque année constate l’organisation syndicale, malgré les bonnes intentions ou les promesses politiques. Plus de 70% des salariés ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Autant ou presque viennent à reculons ou par obligations.

Les principaux motifs d'insatisfation du personnel des EHPAD - Radio France

Quelques minutes pour un repas, une toilette, du stress en permanence, une ambiance parfois délétère, de l’agressivité, de la fatigue, un manque de considération, une pression de plus en plus forte de l’encadrement. Avec des conséquences sur l’état de santé des agents : insomnies, tendinites, lombalgies.

Épuisement physique et moral

L’an dernier, selon FO, des employés ont décidé d’arrêter leur activité pour « burn-out », épuisement physique et mental. Dans trois des quatre EHPAD, l’absentéisme a fortement augmenté, de 50% . Manque de moyens humains et matériels, ce n’est pas nouveau. Un chiffre illustre parfaitement cette pénurie : à la maison de retraite Jeanne Jugan, il y avait encore récemment seulement trois soignants la nuit pour surveiller 188 résidents. Un quatrième poste a été créé.

Force Ouvrière envisage désormais de réaliser une enquêté identique pour l’ensemble des EHPAD mayennais.

Source FRANCE BLEU.

Territoire de Belfort – Aide à domicile : « Nous allons faire face à un tsunami gériatrique ». D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé !…

La direction et le personnel de « Domicile 90 », qui s’occupent chaque jour de 1 600 personnes dans le département, tirent la sonnette d’alarme : sur la dégradation matérielle des conditions de prise en charge des personnes et sur ce qui arrive avec le vieillissement de la population.

D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé. Domicile 90 est déjà, dans le Territoire de Belfort, dans une activité sous tension.  Photo /DR

Les aides à domicile de l’association « Domicile 90 » sont formelles : ce n’est plus possible. Avec la réduction du temps des interventions pour chaque personne à domicile, elles estiment que les tâches ne peuvent pas, matériellement, être menées à bien. « Nous sommes passés, pour des raisons d’économies, à des demi-heures pour une intervention à domicile. Bientôt, ce sera un quart d’heure. Nous n’avons pas le temps de faire ce qui devrait être fait » soupire Andrée.

« On a l’impression de faire de la maltraitance. Faire une toilette, le petit-déjeuner, le lit en une demi-heure, ce n’est pas possible. On prépare le repas et on doit demander aux personnes âgées de se dépêcher de manger car nous n’avons pas le temps » ajoute Fatima.

« Clairement, on nous demande aujourd’hui de faire en 45 mn, ce qui était fait avant en une heure. On passe d’un domicile à l’autre, une bonne partie du temps sur la route » poursuit Sonia qui explique qu’une aide à domicile prend en charge dix personnes différentes, souvent dépendantes, dans sa journée.

Un accident du travail tous les deux jours

La difficulté du travail se lit dans les statistiques : il y a en moyenne, un accident du travail tous les deux jours parmi le personnel qui doit soulever des personnes impotentes sans forcément un lit médicalisé et se fait parfois mal dans ces manipulations.

La situation décrite par les aides-soignantes est proche avec un métier où l’écoute est essentielle, tout comme le soutien psychologique apporté.

« La frontière entre l’aide et le soin est de moins en moins marquée. Les aides à domicile font de plus en plus un travail d’aide-soignante » souligne Philippe Weber, le directeur de Domicile 90, qui déplore le fait que les statuts ne suivent pas.

L’aide à domicile, cependant, est un métier qui dispose de ses filières spécifiques. Aurore, 20 ans, s’y est engagée par vocation en faisant un bac pro spécifique. Salouah, 18 ans, savait ce qui l’attendait puisque sa mère fait ce métier depuis des années. Elle dit apprécier le fait de se sentir utile, même si c’est parfois dur. Floriane, aide-soignante, précise que son métier lui convient, même si elle aimerait qu’il soit davantage reconnu.

Métiers pas assez reconnus

Gladys, RH, reconnaît la difficulté de recruter. Aider son prochain, être bienveillant, professionnel, pour un salaire étalonné au SMIC, demande de la vocation. L’association doit faire des miracles, chaque année, pour réussir à boucler son budget. Le service est là, toutefois, dans le Territoire de Belfort : 1 600 personnes sont prises en charge. Dans 90 % des cas, le temps de la mise en place d’une nouvelle prise en charge est inférieur à deux jours. Des résultats exceptionnels.

Le Dr  Piotte, président d’une structure pilotée par des bénévoles, s’inquiète cependant de l’avenir : « Les personnes de plus de 85 ans auront triplé d’ici 2050. Nous allons faire face à un tsunami gériatrique. Déjà aujourd’hui, dans nombre de cas, si nous n’y allons pas, personne n’ira, aucun organisme privé ne se déplacera » dit-il. Au niveau national, il faudrait recruter 300 000 personnes. Domicile 90, justement, recrute : 78 nouveaux CDI ont été signés en 2018, à comparer avec les 110 CDI créés pendant la même période par PSA à Sochaux.

Un jour férié en moins ?

Dernièrement, une entrevue a été organisée avec le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard. « La réponse doit être nationale. Nous savons qu’il y a 1,7 milliard d’€ à trouver. On peut les trouver » avance l’élu.

La députée LREM Aurore Bergé a une idée, qu’elle a lancée dans le Journal du dimanche : faire travailler un jour férié (le lundi de Pâques ?) comme journée de solidarité pour financer la dépendance et le grand âge. Un sondage Ifop, paru le 21 avril, tempère les choses : 54 % sont opposés à cette idée qui n’est approuvée que par 29 % parmi les ouvriers.

Source EST REPUBLICAIN.

Drame de l’Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée »…

Alexandra Bernard, la petite-fille de Geneviève, décédée dans la nuit du 31 mars au 1er avril à l’Ehpad la Chêneraie au Lherm, vit très mal la tragédie. Elle veut des réponses.

Drame de l'Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée ».

Près de 15 jours après le drame survenu à l’Ehpad du Lherm où cinq résidents ont perdu la vie des suites d’une présumée intoxication alimentaire, les familles de victimes sont toujours dans l’attente. Alexandra Bernard, la petite fille de Genevieve, 95 ans, veut faire la lumière sur cette affaire.

La veille de la disparition de sa mamie, cette habitante de Muret, en Haute-Garonne, située à une dizaine de kilomètres du Chaîneraie, lui a rendu visite. « Je venais la voir deux à trois fois par semaine. Un jour avant son décès, j’étais là pour lui donner à manger. Je ne comprends pas comment on a pu nous la prendre comme ça. Elle était en forme, n’avait aucune maladie, aucun problème majeur. J’ai été choqué lorsque les gendarmes me l’ont appris au réveil », témoigne cette mère de famille. Alexandra est tout simplement « brisée », selon ses mots et n’arrive même plus à manger correctement depuis les faits.

« J’ai été élevée par ma grand-mère, à la suite de la mort de ma maman. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire le deuil, puisqu’il nous est interdit d’inhumer son corps le temps des analyses », explique-t-elle, les larmes aux yeux. Reçue avec les autres familles de victimes par Dominique Alzeari, le procureur de Toulouse, le 3 avril, cette quadragénaire a confiance aux enquêteurs. « Je sens que le procureur est motivé, qu’il ne lâchera rien. Les gendarmes de Muret, qui ont recueilli les 14 plaintes ont également été très bienveillants envers nous. Mais maintenant, nous espérons avoir du nouveau », prévient-elle. En attendant, les scellés mis dans les chambres ont tous été enlevés. Certaines familles ont déjà récupéré les affaires pour permettre à d’autres résidents de s’y installer. « On a été surpris par le timing mais c’est normal qu’on libère les lieux. Nous avons hâte que ça finisse. Désormais j’hésite à lancer une association pour protéger les retraités des Ehpad », confie Alexandra.

« 11 soignants présents ? Impossible »

Lors d’un entretien accordé à la Dépêche du Midi le 8 avril, Charles-Antoine Pinel, le directeur général France Seniors du groupe Korian, propriétaire de l’établissement, expliquait que onze soignants étaient présents la nuit du 31 au 1er avril. Une affirmation surprenante d’après Alexandra, qui fréquente les lieux depuis trois ans. « Je n’ai jamais vu autant de personnels le soir. Surtout le week-end. J’ai tendance à dire que les équipes sont réduites. Dans ce genre d’établissement, on entend souvent parler de burn-out », analyse-t-elle en posant la question du surmenage : « Le cuisinier du week-end est seul pour faire manger les 80 résidents et les membres de leurs familles qui leur rendent visite. A-t-il été surmené ? Par ailleurs, sur le menu annoncé la veille du décès de ma grand-mère, il n’y avait aucune trace de la tourte au foie gras. D’où vient ce produit ? », se demande la petite fille de Genevieve.

« Nous allons faire appel à un avocat afin de connaître toute la vérité », poursuit-elle. La semaine dernière, le parquet nous a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire. Cette dernière devrait être annoncée prochainement et permettra à la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse, chargée de l’enquête, de répondre à toutes ces interrogations.

Source LA DEPÊCHE

L’Allemagne développe l’habitat autogéré… Alternative à l’Ehpad…

Fédéralisme oblige, il n’existe pas de modèle unique en Allemagne pour prendre en compte la dépendance.

Colocations accompagnées et habitat participatif, les formes alternatives se développent néanmoins.

L’Allemagne développe l’habitat autogéré.

«Par sa démographie, la thématique du vieillissement est centrale en Allemagne », constate Anne Labit, sociologue à l’université d’Orléans et co-fondatrice de Hal’âge, une association qui développe et soutient les démarches d’innovation sociale au croisement de l’habiter et du vieillir.

Dans la loi allemande sur l’assurance soin, le principe des soins au domicile est prioritaire sur l’entrée en établissement depuis 1994, et l’aide sociale permet à chacun de rester à domicile si la solution ne coûte pas plus qu’un séjour en établissement.

Pas de modèle unique

Sur son site, le ministère fédéral de la famille, des seniors, des jeunes et des femmes recense, à égalité, les établissements médicalisés, les résidences services et les logements-foyers, les colocations accompagnées et l’habitat participatif.

« Chaque forme répond à des situations et des aspirations singulières », affirme le ministère. Chaque région fixe le cadre réglementaire de fonctionnement des établissements et services (taux d’encadrement, niveau de formation des salariés, forfaits types pour l’aide et le soin au domicile), il n’y a donc pas de modèle économique unique d’accueil et d’accompagnement des personnes âgées. Les tarifs et les restes à charge varient d’une région à l’autre.

Alternative à l’Ehpad

Une raison qui explique peut-être le développement des formes alternatives d’habitat prenant en compte le vieillissement. « L’habitat groupé autogéré des personnes âgées apparaît comme une bonne solution, aussi bien en termes économiques, pour réduire les dépenses publiques liées au vieillissement, que sociaux grâce à la qualité du vieillir qui privilégie l’autonomie de la personne et la solidarité collective », explique Anne Labit.

La chercheure rapporte l’exemple de la villa Emma, initiée à partir de la coopérative d’habitants Amaryllis dans la périphérie de Bonn. Soutenu par la ville, le Land Nordrhein-Westfalen et l’État, cet habitat alternatif à l’institution médicalisée accueille, depuis 2011, treize personnes entre 22 et 90 ans, valides ou handicapées, ayant besoin de soutien et de soins réguliers ou pas.

Les onze logements sont adaptés au handicap et cinq sont sociaux. Le loyer s’élève à 9,60 euros/m2 pour le privé et à 5,10 euros/m2 pour le locatif public. S’y ajoutent 2,30 euros/m2 pour les salles communes et 2 euros/m2 pour le chauffage, l’eau et le gardien. Un service ambulatoire d’aide à domicile et des soins, dont les bureaux sont installés dans la villa, est disponible 24 h/24 et intervient à la demande.

Vigilance

Reste que le projet mise sur l’entraide de la communauté d’habitants, l’investissement d’une trentaine de bénévoles du quartier, notamment pour la vie quotidienne. Il s’agit de « bien vivre ensemble pour pouvoir bien vieillir ensemble », analyse Anne Labit. C’est pourquoi ce type de « montage nécessite une certaine vigilance, notamment en termes de projet social ».

« Adapter l’espace social de proximité à l’échelle du quartier »

Le rapport sur les « Organisations et ressources territoriales pour le maintien à domicile de personnes très dépendantes » en Europe, relève « l’intérêt de la notion de quartier, à la fois comme environnement familier d’une personne et comme espace pertinent pour l’organisation des soutiens » autour de la personne désireuse de vivre et de vieillir chez elle. Ce modèle existe en Allemagne depuis les années 1980 – coopération entre les bailleurs sociaux et les services d’aide et de soins. Les quartiers sont définis par un rayon de 500 à 1 000 m autour d’un point central. Chacun comprend quatre « incontournables » : un espace de rencontre et de convivialité, des logements adaptés dont quelques-uns pour les clients bénéficiant d’un service d’aide et de soins à domicile, une permanence « aide et soins » avec téléassistance et intervention d’urgence facturées à l’intervention, un « manager de quartier », coordonnateur social présent pour soutenir habitants et bénévoles, susciter les solidarités de voisinage et coordonner les activités.
Rapport remis à la CNSA par Familles Solidaires pour le Réseau de l’habitat partagé et accompagné.


Chiffres Clés

  • Population (OCDE, 2017) : 82,8 millions ; 20,9 % + 65 ans, 5,6 % + 80 ans ; 29 % des personnes en perte d’autonomie résident en établissement.
  • Aide et soins de longue durée (2015) : 2,9 millions de personnes (3,5 % de la population, 14,1 % des 75-84 ans et 66,1 % des + 89 ans) dans 13 596 établissements (730 145 salariés) et 13 323 services (355 613 salariés).
  • Financement (public et privé) de la perte d’autonomie (OCDE, 2017) : 1,3 % du PIB. Plafond de l’assurance SLD, à domicile : 316 à 901 euros (espèces), 689 à 1 995 euros (en nature) ; en établissement : forfait de 125 à 2 005 euros (RAC = 2 000 €).

Source www.gazette-sante-social.fr.

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Décès dans un Ehpad: ce que l’on sait de Korian, numéro un des maisons de retraite :  Korian se prévaut de «cuisiner sur place»…!

Leader européen des maisons de retraite, le groupe Korian, propriétaire de l’Ehpad de «La Chêneraie», où sont décédés cinq pensionnaires à la suite d’une probable intoxication alimentaire, se prévaut de «cuisiner sur place».

Décès dans un Ehpad: ce que l’on sait de Korian, numéro un des maisons de retraite.

Après le drame survenu dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de «La Chêneraie» le soir du 31 mars, où cinq pensionnaires ont trouvé la mort à la suite d’une probable intoxication alimentaire, les regards se tournent vers le groupe Korian, propriétaire de la résidence privée. Dans la tourmente, le spécialiste européen de la gestion de la dépendance, qui se prévaut de «cuisiner sur place», a vu ce lundi son action chuter jusqu’à 6%.

● Le groupe Korian, numéro un européen des maisons de retraite

Avec un réseau de 803 établissements représentant 78.000 lits, le groupe Korian est le leader européen des maisons de retraite. Présente en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne ainsi que dans l’Hexagone, la multinationale a un portefeuille composé de maisons de retraite médicalisées, de cliniques spécialisées et de résidences services. Le groupe propose également des services de soins et d’hospitalisation à domicile.

Afin de conforter ses ambitions à l’international, Korian a récemment acquis les groupes Seniors, basés en Espagne, et Schauinsland en Allemagne. Le 18 février dernier, il a également repris le Groupe Oméga, propriétaire d’une douzaine de résidences Ehpad dans l’Hexagone dont l’Ehpad La Chêneraie, où se sont produits les décès. Situé à Lherm en Huate-Garonne, l’établissement privé de la Chêneraie, qui a ouvert ses portes en 2006, hébergeait quatre-vingt-deux résidents, dont une quinzaine accueillie en unité protégée (Maladies d’Alzheimer et apparentées), selon l’Agence régionale de santé. Toujours recensée sur le site d’Omega, la Chêneraie y est présentée comme offrant des «prestations hôtelières haut de gamme».

Se vantant d’être «expert des services de soins et d’accompagnement aux séniors», le groupe Korian prend en charge dans ses établissements 300.000 patients et résidents, et emploie au total plus de 50.000 collaborateurs. L’année dernière, l’exploitant de maisons de retraite a dégagé un chiffre d’affaires de 3,34 milliards d’euros, selon les derniers comptes publiés en mars. Le groupe, qui compte «accélérer son développement européen» cette année, a pour ambition de gérer 3.500 lits supplémentaires d’ici la fin de l’année.

● Korian se prévaut de «cuisiner sur place»

L’entreprise se prévaut de «cuisiner sur place» plutôt que d’externaliser la restauration au sein de ses établissements. «Les repas sont produits sur place» par l’établissement «avec ses propres équipes de cuisine», indique le groupe. L’objectif affiché: proposer une cuisine locale et réduire les risques liés aux opérations de refroidissement et de remise à température. «Tout est préparé chez nous, avec des ingrédients non transformés, achetés à 70% en France… Nous organisons des concours de chefs et le groupe Gault et Millau a labellisé dix tables», précisait en septembre 2018 la directrice générale de Korian, Sophie Boissard, à l’AFP. Afin de faciliter le recrutement de chefs et d’aide-cuisiniers, Korian a même annoncé début mars s’allier avec les groupes Accor, Adecco et Sodexo pour lancer un projet de centre de formation des apprentis (CFA) dans le secteur de la cuisine et de la restauration, qui doit ouvrir ses portes dès l’an prochain.

Tandis que les causes exactes du drame de l’Ehpad de «La Chêneraie» sont encore inconnues, la provenance des repas à l’origine de la potentielle intoxication alimentaire reste encore à déterminer. Plusieurs proches des pensionnaires de l’établissement privé ont indiqué plus tôt dans la journée avoir pris connaissance que la direction de l’Ehpad avait récemment chargé un prestataire extérieur de cuisiner les repas. Selon France Bleu Occitanie, le fils d’une des victimes qui souhaite porter plainte, Alain Lapeyre, a affirmé que le médecin de l’Ehpad «La Chêneraie» lui aurait avoué que le repas servi ce dimanche avait été livré une semaine plus tôt. L’information aurait été confirmée par un autre proche de pensionnaire.

Dès dimanche soir à 23h30, les cuisines de l’Ehpad ont été placées sous scellés. «Les repas-témoins ont été mis sous séquestre et conservés dans l’attente de l’intervention de la Direction départementale de la protection des populations», a fait savoir l’ARS.

● Des normes sanitaires strictes à respecter en matière d’alimentation

Réalisé par un bureau d’étude externe, le dernier contrôle réglementaire d’hygiène périodique intervenu dans l’Ehpad de Haute-Garonne date du 12 février dernier. Selon le groupe Korian, «les résultats de ce contrôle étaient conformes». Tandis que des contrôles sanitaires dans les Ehpad sont effectués chaque année par l’État, les établissements privés peuvent également décider de mandater un organisme externe afin d’accroître la fréquence des contrôles.

Soumis à de nombreuses normes européennes et françaises, les services de restauration en Ehpad sont soumis à une réglementation et à des contrôles stricts en matière de sécurité alimentaire. Ces derniers doivent répondre à une norme HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques), qui encadre l’élaboration, la distribution ainsi que le conditionnement de la nourriture, avec plusieurs consignes concernant les températures et étiquetages à respecter. Chaque année, les salariés exerçant dans les cuisines des Ehpad doivent suivre une nouvelle formation de mise à niveau afin de maîtriser parfaitement cette démarche HACCP.

● L’image du groupe Korian déjà écornée par le passé

L’année dernière, un reportage à charge d’Envoyé Spécial sur France 2 avait fortement écorné l’image du groupe Korian, ainsi que celle du numéro deux du secteur, le groupe Opéa. À l’aide de témoignages de proches de pensionnaires et de membres du personnel des établissements, l’émission accusait en outre les deux groupes de s’engager dans une «course au profit mettant en danger la vie des résidents», pointant du doigt notamment de nombreuses restrictions budgétaires et l’optimisation du coût des repas. La direction générale des établissements, citée dans l’enquête, imposait en outre un budget quotidien de 4,22 euros par résident pour la nourriture. Par ailleurs, l’Inspection générale des affaires sociale (IGAS) avait déjà porté quelques soupçons sur le groupe Korian, à la suite d’une épidémie mortelle de grippe survenue dans un Ehpad de Lyon à la fin de l’année 2016.

Le parquet de Toulouse a été saisi et des investigations sont en cours pour déterminer l’origine de l’intoxication alimentaire présumée, selon la préfecture. L’exploitant de maisons de retraite a déclaré ce lundi dans un communiqué de presse être pleinement mobilisé et prêt à travailler en étroite collaboration avec l’Agence régionale de santé, la Préfecture ainsi que les services du Procureur et le Conseil départemental «dans le cadre de l’enquête ouverte pour déterminer la cause de cette intoxication supposée». Treize résidents sont par ailleurs toujours en observation à l’hôpital, et trois ont pu regagner la maison de retraite.

Source LE FIGARO.