Quand la langue bretonne apaise les anciens…

BRETAGNE Langue maternelle d’un grand nombre de résidents des maisons de retraite, parfois seule langue qu’il reste lorsque la démence a effacé les acquis en français, le breton n’est cependant que très peu maîtrisé par le personnel soignant.

Une situation qui crée de la souffrance du côté des anciens comme des professionnels et que plusieurs initiatives tentent aujourd’hui de soulager…

Quand la langue bretonne apaise les anciens

Simon Kerzerho est bénévole pour une association qui intervient au sein de l’hôpital d’Auray, où il se rend régulièrement. Un jour, en fin d’après-midi, alors qu’il traverse le couloir de la maison de retraite, il croise un résident qui s’accroche à sa chaise. “N’eo ket c’hoazh an noz !” (il ne fait pas nuit), hurle-t-il à l’aide-soignante qui tente en vain de le raccompagner à sa chambre pour le coucher. “Je lui ai répondu en breton, lui disant que, certes, il ne faisait pas encore nuit, mais qu’il était quand même temps d’aller se coucher”, raconte Simon Kerzerho. Apaisé, l’homme a alors lâché sa chaise et a suivi l’aide-soignante, soulagée.

Depuis, le bénévole intervient tous les lundis à la maison de retraite Pratel-Izel, à Auray. Le personnel de la structure, conscient de ce que cela pouvait apporter aux résidents, l’a sollicité pour y animer des ateliers de conversation en breton.

En cette douce après-midi de novembre, ils sont ainsi une quinzaine, rassemblés devant des gâteaux et une tasse de café. Certains regards sont éteints, mais d’autres s’illuminent quand Simon prend la parole. Les souvenirs ressurgissent : le travail à l’usine, à Ploemel, où on mettait le poisson en conserve. L’école où on se rendait en bateau, à Locoal. La messe que le curé donnait en breton, à Pluvigner. Quelques bribes de chants, des rires à l’évocation de bêtises d’enfants, résonnent. “Cet atelier fait beaucoup de bien à nos résidents”, assure Élodie Le Clanche, l’animatrice de la maison de retraite. “C’est un moment très attendu. Ces personnes dont le breton est la langue maternelle parlent entre elles, elles sont contentes. Certaines qui ne s’expriment plus beaucoup le font de nouveau. Une dame très désorientée parvient à se canaliser, à rester assise à écouter pendant une heure. On voit qu’elle comprend, qu’elle se situe mieux. Et puis, cet atelier qui est parfois ouvert au public crée du lien avec l’extérieur.”

Découvrez l’intégralité de ce reportage dans le magazine Bretons n°148 de décembre.

Bretons n°148 - Décembre 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

Justice – Nice: Prison requise contre les gérants de l’Ehpad Le Clair Logis de Contes…!

Le tribunal correctionnel de Nice jugeait une mère et son fils pour treize infractions commises entre 2015 et 2017…

Nice: Prison requise contre les gérants de l'Ehpad Le Clair Logis de Contes

Suivi médical inadapté, escroquerie à l’assurance-maladie, harcèlement moral des employés… Au total, les enquêteurs ont compté treize infractions commises entre 2015 et 2017 commises dans une maison de retraite. D’après France Bleu Azur, deux ex-dirigeants d’un Ehpad de  Contes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Nice. Deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 200.000 euros d’amende ont été requis contre eux.

La maison de retraite Le Clair Logis de Contes était géré par une mère et son fils. Ce sont eux qui étaient à la barre lundi. Il est reproché à la gérante, aujourd’hui âgée de 70 ans, de n’avoir pas mis le personnel en nombre suffisant face aux résidents.

Manque d’hygiène

Selon la radio locale, tous deux comparaissaient également pour un manque d’hygiène dans la cuisine et une vidéosurveillance installée sans autorisation.

L’ancienne dirigeante se défend en dénonçant des difficultés dans le recrutement et une enquête à charge. Elle et ses avocats espèrent une nullité de l’enquête.

Source 20 Minutes.

Soupçons de maltraitance dans un Ehpad: Les enfants de la nonagénaire avaient-ils le droit de filmer sa chambre en caméra cachée?…

Soupçonnant des maltraitances, les enfants d’une femme de 98 ans avaient installé début février une caméra dans sa chambre, dans l’Ehpad «La maison du grand cèdre», du groupe Adef résidences.

Soupçons de maltraitance dans un Ehpad. Illustration d'une personne âgée en Ehpad, avec une aide-soignante.

C’est une vidéo qui a poussé un aide-soignant à avouer. Les enfants d’une femme de 98 ans soupçonnaient des maltraitances et avaient installé début février une caméra dans sa chambre d’un Ehpad à Arcueil (Val-de-Marne). Selon une source proche du dossier, ces images montrent l’homme de 57 ans en train de tirer par les jambes la nonagénaire au sol pour la remettre dans son lit, la frapper, la tirer par les cheveux et l’insulter. L’aide-soignant a été déféré jeudi en vue d’une présentation devant le tribunal de Créteil ce vendredi.

Si cette scène a été filmée, c’est que les enfants de la nonagénaire, soupçonnaient depuis un an des maltraitances contre leur mère, installée dans l’Ehpad depuis novembre 2016, relate Le Parisien. Leur mère assurait être « tabassée » et son visage était parfois tuméfié. Ses filles ont demandé à être reçues par la direction et assurent au journal qu’on leur a répondu de ne pas croire ce que leur mère racontait.

Les caméras cachées, illégales sur le lieu de travail

« Elles ont eu le bon réflexe, si l’on soupçonne des maltraitances subies par un proche dans un Ehpad, ou des mauvais traitements commis par un auxiliaire de vie à domicile, il faut d’abord en parler à la direction de l’établissement ou du prestataire », conseille l’avocate Marie-Hélène Isern-Réal. « Si l’on n’obtient pas de réaction satisfaisante, on fait un signalement à l’agence régionale de santé (ARS) et on peut aussi alerter la police ». Depuis 2008, il est aussi possible d’appeler le 3977*, un numéro d’écoute destiné aux personnes âgées et aux personnes handicapées adultes victimes de maltraitance ainsi qu’aux témoins de situations de maltraitance.

Les enfants de la nonagénaire avaient-ils le droit de filmer ce qui se passait dans sa chambre, en caméra cachée ? « En principe, non. Pour filmer un salarié sur son lieu de travail, il faut qu’il donne son accord et que les enregistrements vidéo ne soient pas conservés », répond l’avocate. Il est illégal de filmer un salarié à son insu sur son lieu de travail, et ce même si le lieu de travail est le domicile de la personne recevant les soins. Le Code pénal prévoit des sanctions allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Filmer les salariés est possible, à certaines conditions

Il est en revanche possible d’installer une caméra dans sa chambre d’Ehpad ou chez soi, en le signalant aux salariés, et en ne diffusant pas publiquement les images. « Lorsqu’un particulier installe des caméras chez lui alors qu’il emploie directement des personnels à temps complet ou une partie de la journée, ces personnes devront être informées de l’installation de caméras et de leur but. Les caméras ne devront pas filmer les salariés en permanence pendant l’exercice de leur activité professionnelle », explique la CNIL.

En outre, une chambre d’Ehpad d’une personne âgée n’est pas considérée comme son domicile, selon l’avocat Olivier Poinsot. Il écrit sur son blog que « le séjour en Ehpad donne au résident la jouissance d’une chambre mais c’est l’établissement qui en conserve la disposition dans les conditions prévues au règlement de fonctionnement. La chambre du résident, bien qu’étant un lieu privatif ou d’intimité, n’est donc pas son domicile », explique-t-il.

Une preuve dans le dossier ?

Pour autant, les images tournées dans la chambre devraient être versées au dossier. « Il y a eu les aveux de l’accusé, et les images peuvent être corroborées par d’autres preuves, des témoignages », estime Marie-Hélène Isern-Réal.

Si jamais la direction d’un Ehpad souhaite mettre en place de la vidéosurveillance, « il faut l’accord des salariés, et aussi l’accord des pensionnaires pour filmer dans leur chambre », poursuit l’avocate.

Source 20 Minutes.

« Elles sont toujours en train de courir » : malgré les annonces d’embauches, la situation dans les Ehpad ne s’est pas vraiment améliorée…

Un an après l’annonce d’embauche dans les Ehpad, le personnel est toujours débordé. Leurs syndicats sont reçus  le jeudi 21.02.2019 à l’Élysée.

"Elles sont toujours en train de courir" : malgré les annonces d'embauches, la situation dans les Ehpad ne s'est pas vraiment améliorée. Une aide-soignante dans une chambre d\'un Ehpad. (Illustration). 

« Le matin, elles sont toujours en train de courir ». Les résidents de l’Ehpad de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) constatent, comme les dix syndicats de personnel, que la situation ne s’est pas améliorée, malgré une grève inédite l’an dernier et l’annonce par le gouvernement d’un plan au printemps dernier qui prévoyait la création de 20 000 postes supplémentaires.

Un an après, les représentants syndicaux seront reçus jeudi 21 février à 10 heures à l’Élysée. Ils vont demander à être reçus par Emmanuel Macron et vont remettre leurs doléances : plus de personnels dans les Ehpad publics, qui représentent environ la moitié des établissements, et des hausses de salaires.

La menace d’une nouvelle grève

Dans la chambre de son Ehpad, Renée Planchais a le sourire et le rire facile, mais cette dame âgée s’inquiète pour les aides-soignantes qui l’accompagnent au quotidien : « Elle me demande si ça va bien, mais moi je leur demande toujours ‘comment allez-vous aujourd’hui ?' », dit-elle. Souvent, Renée reçoit la même réponse. « C’est souvent la fatigue. Le matin, elles sont toujours en train de courir. Il y a énormément de travail ».  

« Il y a des fois où elles ont mal au dos, et elles s’arrêtent de travailler parce qu’elles n’en peuvent plus ». Renée Planchaisà franceinfo.

À 31 ans, Olivia Delaunay souffre de mal de dos et de fatigue. « C’est des grosses journées, c’est épuisant », raconte-t-elle. « C’est un rythme très soutenu et c’est vrai que des fois, on rentre à la maison après une journée longue et on n’a pas toujours l’énergie pour faire des taches qu’on devrait faire chez nous. Ne serait-ce que les courses à faire, j’en peux plus », lâche la jeune femme qui aime pourtant son travail.

Des temps de toilette réduit au minimum

Même si Olivia dit aimer son métier, elle n’en retire pas autant de satisfaction qu’elle le voudrait. « Une toilette qui devrait durer normalement 30 à 40 minutes, on est obligé de la faire en un quart d’heure, 20 minutes, parce qu’on n’a pas le temps et qu’il y en a d’autres qui attendent derrière », déplore-t-elle.

Les résidents ne vont pas avoir une douche tous les jours. Et on est obligé de le faire à leur place, alors qu’on est censé les stimuler pour qu’ils gardent un minimum d’autonomie.Olivia Delaunayà franceinfo

Olivia regrette que la réduction du temps de la toilette se fasse au détriment des résidents. « On n’a pas le temps de les laisser faire leur visage, ou nettoyer le haut, donc ils perdent en autonomie ».  

Dans cet Ehpad public, l’État fixe le nombre d’aides-soignantes et leur salaire. Lors du mouvement de protestation national il y a un an, Olivia avait fait grève mais depuis, rien n’a changé dans son quotidien. Il n’y a pas eu plus d’embauches et son salaire plafonne à 1 600 euros nets par mois. « C’est pas cher payé pour ce qu’on fait. On demanderait un peu plus, on n’a pas été augmenté depuis très longtemps », déclare la jeune femme.

« Nous voulons des choses concrètes »

Selon Pascal Champvert, président de l’AD-PA, l’association des directeurs d’Ehpad et de services à domicile, « nous n’avons pas vu depuis un an une seule création d’emploi », malgré l’annonce du gouvernement de recruter 20 0000 personnes. « Au contraire, ce que nous avons vu, c’est la suppression des emplois aidés », déplore Pascal Champvert qui fait partie de la délégation qui sera reçu à l’Élysée.

« Le président peut annoncer une grande loi, nous participons à ces réflexions, mais nous voulons des choses concrètes dès maintenant », martèle-t-il. Il faut plus « de personnel dans les établissements et les services à domicile. Il faut des garanties dès 2019 », assure Pascal Champvert.

Source FRANCE INFO.

 

EHPAD: la Mutualité française confirme prôner la modulation des tarifs en fonction des revenus…

Alors que la réforme «Grand âge et dépendance» devrait être présentée au parlement avant la fin de l’année, la Mutualité française propose de plafonner le prix des Ehpad en fonction des revenus des résidents et de créer une assurance dépendance généralisée et obligatoire.

 

EHPAD: la Mutualité française confirme prôner la modulation des tarifs en fonction des revenus

La question du financement de la dépendance revient au centre du débat. D’ici 2060, le nombre de personnes âgées en situation de perte d’autonomie devrait doubler, pour atteindre 2,6 millions. Afin de réformer les systèmes de financement, une vaste réforme baptisée «Grand âge et autonomie» sera proposée aux parlementaires, en 2019. Pour contribuer au dossier de la dépendance, la Mutualité française propose plusieurs mesures de financement, comme le Figaro le révélait en janvier.

Dans une interview au Parisien, Thierry Baudet, président de la Mutualité française, qui représente 450 mutuelles, revient ce lundi sur la proposition de moduler les tarifs en EHPAD en fonction du revenu des résidents, une proposition qui s’inspire du dispositif mis en place pour les crèches. Afin d’éviter que les maisons de retraite ne sélectionnent leurs adhérents en fonction de leurs revenus, Thierry Beaudet propose «de fixer des tarifs plafond pour chaque service proposé par l’établissement. Chaque résident conserverait bien sûr la liberté de choix».

En France, un mois en Ehpad pour une personne en perte d’autonomie coûte en moyenne 2500 euros. Près de 1,3 million de personnes âgées bénéficient à ce jour de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), selon les chiffres de la Drees. Mais en dépit de ces protections, le reste à charge s’élève à environ 2000 euros par mois, alors même que la retraite moyenne en France est de 1400 euros. Pour trois années passées en EHPAD, il faut débourser à ses frais près de 72.000 euros. De fait, 80% des retraités n’ont pas les moyens d’assumer seul leur logement en EHPAD, et ce sont bien souvent les familles et les proches qui sont amenés à faire d’importants sacrifices financiers.

Par ailleurs, la Mutualité française défend l’idée d’une assurance dépendance généralisée et obligatoire payée chaque mois par les Français, qui permettrait la prise en charge d’une partie de la perte d’autonomie future. Ainsi, une cotisation dédiée à la dépendance de 10 à 15 euros par mois à partir de 40 ans permettrait d’apporter un financement à hauteur de 500 euros par mois. Cette cotisation serait ainsi intégrée aux contrats d »assurances santé «responsables», qui représentent à ce jour près de 96% des contrées.

Favoriser l’hébergement à domicile

Enfin, la fédération estime qu »il faudrait favoriser l’hébergement à domicile, et invite ainsi le gouvernement à mettre les moyens. En Europe, La France est en retard sur le sujet de l’hébergement à domicile pour les personnes âgées en perte d’autonomie, avec plus de 40% qui sont placées en EPHAD contre 30% pour la moyenne européenne. «Commençons par favoriser le maintien à domicile. Pour cela, il faut des moyens. Or la France dépense deux fois moins que la Suède pour la dépendance», explique ainsi Thierry Beaudet au Parisien.

En juin 2018, Emmanuel Macron s’était engagé à faire voter avant la fin de l’année 2019 une loi sur le financement de la dépendance des personées âgés et structurer l’accompagner du grand âge. Pour présenter avant la fin de l’année le projet de loi «Grand âge et autonomie», la ministre de la santé Agnès Buzyn compte sur le rapport qui sera remis courant mars par Dominique Libeau, le conseiller d’État qui a piloté la consultation nationale lancée à l’occasion de l’ouverture du «chantier grand âge». Parmi les solutions envisagées par l’ancien directeur de la Sécurité sociale, l’idée de créer une cinquième branche de la sécurité sociale qui serait financée par la solidarité nationale.

Source LE FIGARO.

Une salle d’activité pour les tout-petits, installée dans un Ehpad breton…

Dans cet Ehpad de Montreuil-sur-Ille, au nord de Rennes, les enfants de moins de 3 ans viennent partager des moments d’activités avec les résidents.

Cela se déroule dans une salle d’activité, installée dans l’Ehpad et c’est l’occasion de créer des liens précieux.

 

L'espace de jeux Gribouille est installé dans les locaux de l'Ehpad

Ce lundi matin, à Montreuil-sur-Ille, les enfants arrivent avec leurs assistantes maternelles ou leurs parents, dans la salle d’activité installée dans l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Ce sont des petits âgés de 3 mois à 3 ans. Une à deux fois par semaine, ils participent à des activités avec des résidents de la maison de retraite et notamment ceux du pôle Alzheimer. Aujourd’hui, les résidents et les enfants vont « faire de la peinture », dans la salle aménagée par l’association Gribouille.

Séance peinture aujourd'hui pour les enfants et les résidents - Radio France

Des liens forts entre les enfants et les résidents

C’est l’association Gribouille qui est à l’origine du projet. Sylvie Krimed de l’association explique que _ »certains enfants n’ont jamais de contacts avec des personnes âgées, parce que leurs grands-parents sont loin. On s’est aperçu qu’ils avaient peur des personnes âgées. Certains résidents, eux, ne voient jamais leurs petits-enfants. On s’est aperçu avec ses séances, que les résidents du Pôle Alzheimer sortaient de leur mutisme. Les enfants aussi sont plus calmes ». _

« Au premier abord, les rythmes de vie des enfants et des personnes âgées semblent différents et peu compatibles » explique le psychologue de l’Ehpad, Kévin Pinel « les premiers sont plein de vitalité, les seconds en perte de mobilité. Et pourtant, c’est l’occasion pour les résidents  et les enfants de partager des moments de joie et de bonne humeur. » Pour certains résidents du Pôle Alzheimer, « ce sont même des moments de tranquillité, où ils se sentent apaisés. »

Source FRANCE BLEU.

Surmortalité à l’Ehpad de Pontarlier : 33 décès suspects relevés par l’ARS….

Selon le parquet de Besançon et l’ARS, le taux de mortalité élevé constaté en 2018 à l’Ehpad du Larmont pose d’inquiétantes questions. Les protocoles de fins de vie ont-ils oui ou non été respectés ?

L’enquête préliminaire ouverte pour homicide involontaire retient une trentaine de cas suspects.

Ehpad du Larmont

 

L’ouverture d’une enquête préliminaire pour homicide involontaire ciblant l’Ehpad du Larmont a créé, à Pontarlier et dans tout le Haut-Doubs, un émoi important. Prudence, suspicion, incompréhension : la population peine à se situer face à cette information brute et brutale.

Comme le révélait L’Est Républicain, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a été alertée par les proches d’une résidente, décédée au printemps dernier dans des circonstances troubles à leurs yeux. L’Ehpad a été inspecté durant deux jours. L’ARS doit rendre son rapport définitif sous peu, mais ses premiers constats – une surmortalité statistique et l’utilisation peu ordinaire d’un médicament – l’ont conduit à saisir l’autorité judiciaire.

« Il n’est plus possible pour le médecin de décider seul »

Pointure nationale en matière de soins palliatifs, le professeur bisontin Régis Aubry revient sur la problématique générale de l’acharnement thérapeutique, et sur le nouveau cadre légal qui l’accompagne. Ce droit au laisser-mourir, complexe, sensible, mais pourtant essentiel, est au cœur de l’enquête pénale visant l’Ehpad du Larmont. Une interview à retrouver en intégralité sur notre site internet.

Le praticien mis à pied soutenu par sa direction

Le journal Le Parisien évoque 33 morts suspectes. Un chiffre confirmé par une source judiciaire, qui correspond au nombre de dossiers médicaux examinés par l’ARS. Avisé, le procureur de la République de Besançon a ouvert à son tour une enquête préliminaire pour homicide involontaire.

Pour l’heure, néanmoins, la prudence est de rigueur. Jusqu’à preuve du contraire, le médecin mis à pied à titre conservatoire par l’ARS est présumé innocent. Il bénéficie d’ailleurs du soutien de sa direction. Dans les couloirs de l’Ehpad, depuis une semaine, l’ambiance reste pesante. « On a notre conscience professionnelle pour nous », glisse au passage une infirmière.

L’utilisation du midazolam au cœur des investigations

Selon nos informations, la question n’est pas de savoir si une main folle ou malveillante a euthanasié sans discernement des résidents, mais, à un degré plus mesuré, de déterminer si le cadre légal du droit au laisser-mourir a été oui ou non respecté. Ce protocole, qui inclut nécessairement les proches des personnes en fin de vie, a été redéfini de manière stricte par la loi Claeys-Leonetti de 2016.

Le témoignage ayant tout déclenché est à ce titre inquiétant, puisque les proches de la nonagénaire concernée, qui aurait fait l’objet d’une sédation définitive, affirment ne pas avoir été consultés.

La molécule utilisée pour « sédater » les résidents en fin de vie est le midazolam. C’est l’usage de ce médicament qui se retrouve au cœur des investigations. L’affaire est sensible d’un point de vue technique – des expertises judiciaires d’ordre médical vont d’ailleurs être menées – comme d’un point de vue de l’image, les réputations d’un médecin et d’un Ehpad étant en jeu.

Source EST REPUBLICAIN.

Franche-Comté : le témoignage choc d’une aide-soignante…

Anne-Sophie Pelletier, leader des grévistes de l’Ehpad de Foucherans, en 2017, revient dans un ouvrage choc, publié ce mois-ci, sur la réalité de ce métier de soignant, à domicile comme en Ehpad.

Franche-Comté : le témoignage choc d’une aide-soignante. Illustration d'une maison de retraite.

C’est à un voyage en enfer que nous invite votre livre témoignage ?

« Il y a des moments sympas tout de même. Mais c’est un peu ça pour nos aînés et leurs familles car ils n’ont pas plus de poids que les soignants et se retrouvent pieds et poings liés face à un système fait de bon vouloir et de lenteurs administratives parce que derrière il n’y a pas de moyens mis en place. Un système à bout de souffle qui n’a bénéficié d’aucune politique d’anticipation. Pourtant, on savait que beaucoup de personnes âgées allaient arriver mais on les a laissées face au marché privé. Au point qu’aujourd’hui, beaucoup d’Ehpad publics qu’on a laissés se dégrader, ferment. »

Dès le départ, à domicile, vous constatez les limites d’un système répondant à une logique essentiellement comptable ?

« Pour 23 € de l’heure facturée et 7 € payés, ce système lie trois vies : celle des personnes âgées, celles de leur famille et celles des soignants. Des femmes, parce qu’on utilise la précarité féminine, en se disant qu’elles savent s’occuper des enfants, faire le ménage, donc elles sauront s’occuper des vieux, pas besoin de diplôme ou de formation pour leur apprendre à manipuler une personne par exemple. J’ai entendu Agnès Buzin dire que le maintien à domicile était le pivot de la fin de vie mais quels moyens met-elle derrière ? »

Vous alertez d’une situation en exposant une réalité crue, on sous-estime cette réalité ?

« Ce n’est pas une généralité mais une majorité. Tout ça est géré par les Agences régionales de santé (ARS) dont la logique est comptable. Je n’en veux pas aux Ehpad publics mais aux privés oui, parce qu’ils pourraient embaucher du personnel supplémentaire sur leurs fonds propres. Ce qui pourrait au passage justifier leurs tarifs plus élevés mais attaquerait les dividendes de leurs actionnaires. »

C’est uniquement une question de personnel ?

« Il faut que les soignants n’aient plus peur de parler car ce n’est pas une question d’organisation et de planning. Physiquement, ils n’en peuvent plus. D’ailleurs, les personnes qui sortent de formation ne suffisent pas à combler les besoins parce que les filles ne veulent plus aller travailler en Ehpad privés pour y être payées une misère. En France, on est à 0,26 soignant par résident alors qu’au Danemark ou en Suède, le reste à payer est dix fois inférieur, alors qu’ils sont quasiment à un soignant pour un résident. Il faut savoir ce que l’on veut. C’est une question de personnel mais c’est d’abord une question de dignité et de regard que l’on porte sur l’âge et la dépendance. Comme pour les personnes en situation de handicap, les personnes âgées dépendantes sont un pan de la société que l’on ne veut pas voir et qui bascule dans la catégorie des invisibles, des oubliés… »

Quand vous arrivez en Ehpad, après avoir travaillé à domicile, on a l’impression d’une clientèle soumise à un système qui maltraite ?

« Ce n’est même plus l’expression du désespoir, tout devient une habitude : de rarement voir la même personne s’occuper de vous, de ne recevoir que le minimum de soin dans un temps minimum, c’est ça qui est le plus triste dans cette histoire. C’est qu’on s’habitue. Et tout le monde est ancré dans ce système. Justement, notre mouvement de grève a été la prise de conscience que notre métier n’avait plus de sens. »

Justement, un de vos calicots clamait « Le soin c’est l’humain » que préconisez-vous ?

« La grève de Foucherans a déjà fait prendre conscience aux citoyens de toute une catégorie de soignants qui n’est ni docteur ni infirmière mais qui a une importance considérable parce qu’ils accompagnent dans les gestes de la vie quotidienne comme la toilette. Jusque-là, ils n’existaient pas. Pourtant, ils sont la pierre angulaire d’un bien être quotidien et les établissements ne tiennent que sur leur dévouement. Une meilleure prise en charge des personnes âgées ne peut passer que par une véritable politique publique de la vieillesse, un meilleur contrôle des établissements privés et une revalorisation salariale pour le personnel soignant. Il y a une urgence sociale, ce n’est plus le temps du rafistolage. On ne peut pas compter éternellement sur le voisin pour veiller, ni sur les familles qui se dispersent de plus en plus. »

Ces 117 jours de grève ont-ils été un échec ou une victoire ?

« Les deux, car les choses n’avancent pas assez vite et les personnes âgées n’ont par essence que peu de temps devant elles mais je pense sincèrement que la société a pris conscience que nos aînés ne sont pas bien pris en charge. Il ne faut pas oublier que les vieux, demain, c’est nous et après nous, nos enfants… »

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap : bientôt un plan d’action contre les maltraitances…

Le gouvernement a annoncé que le plan serait dévoilé dans les prochains mois, pour une mise en œuvre dans l’année.

Handicap : bientôt un plan d’action contre les maltraitances

« Nous devons avoir le courage de dénoncer l’inacceptable« , a déclaré Agnès Buzyn à l’occasion de la remise d’un rapport sur les maltraitances envers les personnes dépendantes, âgées ou handicapées. Le document, rédigé par le Haut conseil de la famille et de l’âge (HCFEA) et le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), fait état de « violences cachées » dans les maisons de retraite, les établissements médicosociaux ou lors des soins à domicile. D’après la ministre de la Santé et des Solidarités, qui s’exprimait sur le sujet le 24 janvier, un « plan d’action » sera dévoilé « dans les prochains mois » et mis en oeuvre « dès cette année« .

Les victimes ont plus de risques d’ignorer leurs droits

La secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a de son côté dénoncé la « persistance d’une forme de loi du silence« , et une « très nette sous-déclaration des situations de maltraitance, encore plus marquée concernant les personnes en situation de handicap« . En cause notamment, selon les auteurs du rapport, une mésestime de la maltraitance par les victimes elles-mêmes. Une victime « fragile » a par ailleurs « plus de risques d’ignorer ses droits, ou d’hésiter à les faire valoir« , expliquent les auteurs.

« Il est rare qu’il n’existe qu’une seule cause lorsque la relation d’aide se dégrade, se salit [pour se transformer] en abus, vol, brutalité, emprise ou humiliation« , précise Denis Piveteau, l’un des auteurs. « Les dérapages ont souvent une longue histoire. C’est toute la souffrance, toutes les tensions d’un cercle familial ou professionnel qui se déversent sur les personnes les plus vulnérables« , a-t-il ajouté.

Des excès de productivité imposés aux salariés

Le rapport donne plusieurs cas particuliers, notamment ceux d’une malade d’Alzheimer qui se fait cracher au visage par une aide-soignante et d’un petit garçon autiste obligé de participer à des sessions de natation malgré ses cris de révolte. Mais c’est également la « maltraitance institutionnelle » qui est dénoncée. Selon les auteurs, à cause de « défauts d’organisation«  ou « d’excès de productivité » imposés aux salariés, les personnels des établissements peuvent y multiplier des gestes « brusques, mécaniques ou sans bienveillance« .

Le rapport émet plusieurs solutions à cette maltraitance. Parmi elles : améliorer la formation initiale et continue des professionnels, créer des instances territoriales spécifiques afin de coordonner les « informations préoccupantes » et permettre de suspendre temporairement un professionnel qui aurait commis une maltraitance. Il est par ailleurs prévu que le site Internet qui permet de signaler des « événements indésirables graves liés aux soins » soit étendu aux actes de maltraitance.

Source FRANCE INFO.

Combien coûte une place en EHPAD ?…

Comment choisir, au mieux, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ? Quels sont les tarifs, quels équipements, quels services sont proposés ?

Pour aider les familles dans ce choix difficile et douloureux (le premier vœu reste encore le maintien à domicile), la Mutualité Française Occitanie a interrogé les 800 EHPAD de la Région entre janvier et septembre 2018. Les données recueillies ont permis de renseigner un nouveau site internet (www.masanteenoccitanie.fr) qui remplace les éditions papier de 2013 et 2016 et dont les actualisations permettront de fournir les informations les plus fraîches possible. Certains établissements – 57 en Haute-Garonne soit 45 %- bénéficient d’un logo «conseillé» basé sur des critères de tarification et de qualité. Le département, qui compte 126 établissements (dont 40 % en statut privé lucratif), affiche les «reste à charge» les plus élevés de la région : 2 118 € contre 1 654 € en Aveyron et 1 880 € en moyenne dans le reste de l’Occitanie.


Pierre-Jean Gracia, Président de la Mutualité Française Occitanie

«Réfléchir à un principe de solidarité nationale et à l’accompagnement»

Vous venez de publier un état des lieux des EHPAD d’Occitanie, quel est votre constat pour la partie ouest de la région ?

Il est très disparate, avec une offre plus importante dans certains départements (152 places pour 1 000 personnes de plus de 75 ans en Aveyron contre 109 dans les Hautes-Pyrénées) et, à l’intérieur de certains départements, des zones urbaines moins bien servies. Les différences viennent aussi des tarifs liés au statut des établissements. Sans surprise, les établissements publics sont nettement moins chers que les établissements privés à but lucratif surtout si ces derniers sont situés en zone urbaine et si le niveau de vie de la population du secteur est plus élevé. Côté prise en charge, depuis 2013, nous constatons aussi une augmentation du nombre de places pour les personnes souffrant de troubles cognitifs et Alzheimer. Les EHPAD s’adaptent de plus en plus aux besoins de la population mais cette question de l’accompagnement reste problématique. Enfin, il reste un point noir qui n’est pas une spécificité régionale et que l’actualité de 2018 a bien rappelé : la difficulté de recrutement du personnel aide-soignant. La rémunération et la pénibilité du travail rendent ce secteur peu attractif.

Le tarif est-il le premier critère dans le choix d’un EHPAD ?

Je pense que le premier critère reste la proximité avec le logement de l’aidant ou des aidants. Le prix intervient aussi puisqu’on nous rapporte des cas de retour au domicile suite à des difficultés financières. Et puis lorsqu’on se trouve en très grande perte d’autonomie, on va là où on est accepté. Il faut quand même rappeler qu’en terme de fin de vie, le domicile reste le premier souhait et qu’on ne pourra pas construire des EHPAD partout. Il faut donc faire des efforts dans la prise en charge à domicile même pour la très grande dépendance.

Pourquoi existe-t-il autant de différences de prix ?

Incontestablement, le statut de l’établissement influe sur le prix, tout comme le foncier et la solvabilité de la population dans certaines zones. Les tarifs restent élevés et ils grimpent aussi avec la lourdeur des personnes prises en charge : on rentre de plus en plus tard en EHPAD et de plus en plus dépendant. Il faut donc réfléchir à un principe de solidarité nationale mais la pression fiscale est telle que la mesure devra être pédagogue.


Comment choisir un établissement

Le prix n’est pas le seul guide. Voici quelques conseils à retenir.

La proximité.Regarder l’offre existant près du domicile afin de ne pas isoler le résident. L’accompagnement humain. Difficile à évaluer, il fait souvent la réputation de l’établissement. Ne pas hésiter à se renseigner auprès d’autres familles, à visiter. Les équipements. La climatisation est obligatoire dans au moins une pièce commune. Actuellement, les efforts se concentrent sur les espaces sensoriels (type snoezelen) qui permettent la décontraction. Pouvoir personnaliser la chambre permet de garder un lien avec son chez-soi. Vérifier si l’entretien du linge du résident est compris dans le tarif afin de ne pas se retrouver avec une charge supplémentaire. Les conventions. Celles prises avec d’autres structures (Hospitalisation à domicile, soins palliatifs) permettent une prise en charge continue, sans rupture jusqu’à la fin de vie.

Source LA DEPECHE.