Pour la première fois, un non-voyant court le semi-marathon de New York !…

Un sportif non-voyant de 48 ans a couru le semi-marathon de New York grâce à trois labradors guides d’aveugles qui se sont relayés tout au long du parcours.

Courir le semi-marathon de New-York est en soi une belle épreuve sportive. Mais pour Thomas Panek, cela relève d’une véritable performance. Le 17 mars 2019, cet américain non-voyant de 48 ans a couru le semi-marathon en 2 heures et 20 minutes à l’aide de ses trois labradors, rapporte le site CBS News.
Les chiens guides d’aveugles Waffle, Westley et Gus se sont ainsi relayés tous les cinq ou huit kilomètres sur un trajet total de 21 km pour guider Thomas jusqu’à la ligne d’arrivée. Une première dans l’histoire des marathons.

Courir malgré la cécité

Thomas Panek est non-voyant depuis maintenant 25 ans. Déjà passionné de course avant de perdre la vue, il a dû surmonter son handicap pour continuer à pratiquer ce sport. D’abord angoissé de reprendre la course, il a peu à peu redécouvert ce plaisir grâce à des bénévoles. En 2015, Thomas Panek lance un programme de course au sein de l’association Guiding Eyes for the Blind (Des yeux guides pour les aveugles ndlr). Il monte alors une équipe d’experts pour entraîner un groupe de chiens guides d’aveugles – principalement des labradors et des bergers allemands – à diriger les coureurs.

A l’issue du semi-marathon, et après avoir reçu une médaille, le coureur à quatre pattes Gus a pris sa retraite, selon une publication Facebook de l’association Guiding Eyes for the Blind. Un repos bien mérité pour ce labrador qui a contribué à sensibiliser le grand public et à collecter des fonds destinés à former et à fournir des chiens-guides aux personnes malvoyantes.

Source FRANCE INFO.

 

Une association de Limoges veut sortir un jeu pour enfants malvoyants sur téléphone portable et tablette…

Un jeu pour enfants aveugles ou malvoyants sous forme d’application. C’est le projet porté par la maison d’édition associative de Limoges « Mes mains en or ». Après la sortie d’une trentaine de livres adaptés, l’idée est d’investir le numérique.

Ne manque plus qu’un petit coup de pouce.

C’est un superbe projet qui ne demande plus qu’un petit coup de main financier pour voir le jour. La maison d’édition associative « Mes mains en or », basée à Limoges, a mis au point le jeu « L’Ecole de magie d’Elentil ». Un projet pratiquement finalisé mais pas totalement financé. Une cagnotte est en ligne jusqu’à samedi sur le site Ulule.

Au départ, il y a une mère de famille, Caroline Chabaud,  dont la fille est devenue aveugle suite à un cancer. Il lui vient rapidement l’idée d’adapter des ouvrages pour les enfants déficients visuels. De là est née l’association « Mes mains en or » puis la maison d’édition dont la catalogue compile aujourd’hui une trentaine d’ouvrages.

Chez les enfants niveau primaire, il n’y a rien

L’idée est désormais de s’attaquer au numérique explique Caroline Chabaud : »Aujourd’hui, le numérique est au programme de l’Education Nationale dès le primaire et nos enfants sont en inclusion scolaire. On leur demande d’être au même niveau que les autres mais pas avec les mêmes outils puisque le numérique n’est pas accessible aux enfants déficients visuels. C’est très accessible à partir de l’adolescence mais chez les enfants niveau primaire, il n’y a rien. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. »

Sa fille, Donitille, 10 ans, approuve : »Il faut toujours voir, voir voir. C’est des images. C’est toujours visuel. Là, on pourra avoir quelque chose d’adapté. Il n’y a que les voyants qui ont des choses. Et les aveugles alors ? » Regard cinglant d’une petite fille heureuse d’avoir participé au projet : »Je me suis dit, si on faisait quelque chose un peu comme Harry Poter ? Dans ce jeu, il y aura du son et on nous demandera de faire des formes ou des lettres sur la tablette. C’est beaucoup plus pratique ! »

Après deux ans d’étude pour trouver la bonne formule, le jeu est presque près. Mais il manque encore un peu d’argent, d’où l’idée d’un financement participatif selon Caroline : »Aujourd’hui, on ne peut pas encore complètement payer le son qui a coûté assez cher pour qu’il soit entièrement adapté aux enfants déficients visuels. Si on veut pouvoir terminer de financer sans être en difficulté financière, on a besoin de ce soutien. » Ce livre jeu dont l’enfant est le héros est en commande audio-tactile. L’application doit subir un dernier test la semaine prochaine, pour une sortie espérée fin avril ou début mai.

Source France Bleu.

Déficience visuelle : le film Pupilles remporte le « Marius » de l’audiodescription…

Mardi soir à Paris, la deuxième cérémonie des Marius a récompensé l’audiodescription de Pupilles écrite par Dune Cherville.

Ecouter un film à défaut de pouvoir le regarder. C’est l’ambition de l’audiodescription, ces commentaires qui sont enregistrés à destination des déficients visuels, et qui décrivent les scènes et l’atmosphère d’un film. Depuis l’an dernier, le prix Marius récompense les meilleurs films français en version malvoyante. Cette année c’est Pupilles qui a été plébiscité.

Le jury, composé d’une centaine de personnes essentiellement déficientes visuelles, a récompensé la qualité de l’audiodescription écrite par Dune Cherville pour le laboratoire Hiventy.

Crée à l’initiative de la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA), le prix Marius permet de faire connaître une discipline absente des grands festivals de cinéma. Pourtant l’audiodescription joue un rôle essentiel dans la vie des déficients visuels. « Elle rend le cinéma accessible aux personnes mal et non-voyantes. Elle leur permet de prendre part aux échanges culturels, de donner un avis sur des œuvres cinématographiques », indique les organisateurs.

Cinq Dijonnais ont pris part au jury, dont Dominique Bertucat, présidente de l’association Les yeux en promenade. Co-organisatrice de l’événement, elle se félicite de son succès, « c’était une très très belle cérémonie avec beaucoup de gens présents, qu’ils viennent du cinéma, de la télévision ou des médias« .

Montpellier : AUXILIAIRE DE VIE condamnée à 3 ans de prison pour avoir préparé des tartines de confiture au Lexomil…

L’auxiliaire de vie faisait manger des tartines de confiture au Lexomil à la patiente handicapée et malvoyante, à son insu, « pour être tranquille ».

Cette femme de Castelnau-le-Lez a été condamnée à 3 ans de prison par le tribunal de Montpellier.

Montpellier : condamnée à 3 ans de prison pour avoir préparé des tartines de confiture au Lexomil..illustration / © maxppp MANCEAU SERGE

Une auxiliaire de vie de Castelnau-le-Lez, près de Montpellier, a été condamnée à 3 ans de prison avec mandat de dépôt, mercredi, par le tribunal. Elle est aussi soumise à une interdiction d’exercer aux côtés de personnes vulnérables pour 5 ans.

Cette femme déjà connue de la justice pour avoir volé des chèques à une personne vulnérable dont elle avait la charge a été reconnue coupable d’avoir administré des médicaments à l’insu d’une patiente de Juvignac.

L’auxiliaire de vie avait la charge d’une trentenaire handicapée à 100% car atteinte d’une maladie neuro-dégénérative et malvoyante.
Elle lui préparait des tartines de confitures au Lexomil qu’elle lui faisait manger… « pour être tranquille ».

C’est une amie de la victime qui a découvert le pot aux roses à l’auomne 2017, en trouvant des cachets de Lexomil placés sur une tartine de confiture dans le four à micro-ondes.
Elle a donné l’alerte et des analyses toxicologiques de cheveux ont confirmé la tentative d’empoisonnement et l’administration massive de substances anxiolytique non prescrites à l’insu du malade. Elle a dû être hospitalisée dans un état jugé grave

La victime a engagé une auxiliaire de vie, pas une auxiliaire de mort »… s’exclame la représentante du Parquet avant de requérir la prison.

Selon nos confrères de Midi libre : la suspecte avait été mise à pied et avait reconnu les faits. Son argument phare : « Je voulais être tranquille », rapporte le parquet. En larmes dans le prétoire, elle assure que « depuis quelques temps, j’ai envie de mettre fin à mes jours. ».

Source FR3.

Dijon : un repas à l’aveugle au resto U Mansart pour sensibiliser au handicap. Vidéo…

Huit étudiants accompagnés de deux animateurs déficients visuels ont participé à un repas à l’aveugle au restaurant universitaire Mansart.

Une première organisée par le CROUS de Bourgogne-Franche-Comté.

Des étudiants prennent un repas à l’aveugle au resto U Mansart, à Dijon, pour comprendre ce que ressentent les personnes ayant un handicap visuel. / © Rodolphe Augier

Un repas pris à l’aveugle pour sensibiliser les étudiants au handicap, c’était l’objectif de cette expérience qui a eu lieu vendredi 8 février 2019.

Huit étudiants se sont inscrits. Une fois leurs yeux cachés par un masque ou des lunettes spéciales reproduisant des troubles de la vision, ils ont été guidés dans la salle de restauration. Le repas, à la charge des participants, était facturé 3,25 euros.

Au menu, il y avait une salade d’endives aux noix, un pavé de saumon accompagné de blé aux champignons et de purée de carottes, et une tarte normande pour le dessert.

Des aliments appétissants, mais quand on est privé de la vue, le repas demande plus d’attention que d’habitude.
« On en a plein les mains. On ne sait pas si notre assiette est finie ou pas. On essaie de tâter et pour se servir un verre d’eau, c’est assez compliqué », dit l’une des participantes.

https://www.facebook.com/france3bourgogne/videos/1877085749066494/?t=0

Sortir de sa zone de confort pour comprendre ce que ressent l’autre 

« On les sort de leur zone de confort le temps d’un repas en les privant de la vue, qui représente 80% de notre interaction avec le monde », explique un représentant de l’AHSCUB (association handisport et culture de l’université de Bourgogne), qui participe à l’expérience.

Cette première, jugée enrichissante par tous les participants, devrait être renouvelée dans un resto U de Besançon au printemps.

Sur les 32 000 étudiants de l’université de Bourgogne, environ 600 étudiants sont en situation de handicap identifié. Parmi eux 7% présentent des troubles visuels.

Source FR3.

Une traversée Marseille-Carthage, le rêve de trois malvoyants…

Ils sont cinq, dont trois malvoyants et ont un rêve : réaliser la traversée Marseille – Carthage à la voile.

Plus qu’un défi, c’est une performance sportive que l’équipage veut atteindre. Ils espèrent prendre le large au printemps.

Un Rêve à perte de vue, c’est une association, mais c’est surtout un message : malgré un handicap visuel, on peut tout réaliser, même traverser la Méditerranée à la voile !

C’est dans cet esprit que Joël Paris a construit son projet. Son équipage, sera composé de cinq marins : deux non-voyants, lui-même malvoyant, et deux étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime. Leur objectif, relier Marseille à Carthage en Tunisie, soit 848 km de traversée, en deux jours et demi : un temps proche de la performance, dans le monde de la voile.

Un barreur aveugle, le meilleur au monde

Joël Paris, fondateur de l’association Un Rêve à perte de vue, a un message : casser les préjugés sur le handicap visuel, et prouver que tout est possible, tout but est atteignable avec la volonté :

Notre barreur est aveugle, et c’est pourtant le meilleur barreur au monde. Il ne voit rien, et pourtant il sent mieux que personne l’assiette du bateau. Il sent les mouvements, la vitesse, et peut réagir vite. Car quand on a handicap visuel, on est meilleur dans l’adaptation »

Pour Joël Paris, les nonvoyants sont catalogués, notamment dans la vie professionnelle : « pourquoi font-ils toujours les mêmes métiers ? Parce-que les chefs d’entreprises ne voient pas tout ce qu’ils sont capable de faire. »

C’est pourquoi cette aventure, est avant tout un projet pour vaincre les limites, gagner en confiance et en compréhension de l’autre, et démontrer que la différence est un facteur de performance.

Une cagnotte en ligne pour financer l’expédition

Du courage, les cinq marins n’en manquent pas. En revanche, ils ont besoin d’un coup de pouce financier. C’est pourquoi une cagnotte en ligne à été créée. Aujourd’hui, il leur manque encore 10000 euros pour boucler le budget. Cette somme sera entièrement dédiée à l’amélioration du bateau, en particulier les systèmes électroniques de navigation.

A bord du Timoun, un half tonner de 9 mètres, et vieux de plus de 30 ans, les skippers espèrent pouvoir prendre la mer au printemps, lorsque la météo sera plus clémente. D’ici là, ils s’entraînent dans la rade de Marseille, avec toujours le même esprit qui les anime : l’envie de se dépasser, et surmonter toutes les difficultés.

Source FR3.

210 ans après la naissance de Braille, l’accès reste difficile à la lecture pour aveugles et malvoyants…

Seulement 8 % des livres édités chaque année sont accessibles aux aveugles, dénonce vendredi la Fédération des aveugles de France.

Elle demande la création d’un service public d’accès au prix du marché pour les livres braille et d’avancer sur la question d’une véritable liseuse adaptée à ce public.

La lecture en braille permet à de nombreux aveugles et malvoyants d'accéder à la lecture

L’accès à la lecture reste difficile pour les aveugles et malvoyants, 210 ans après la naissance en 1809 de Louis Braille, célébrée le 4 janvier, rappelle vendredi dans un communiqué la Fédération des aveugles de France.

La Fédération regrette « le silence assourdissant des pouvoirs publics pour soutenir la création d’un véritable service d’accès à la lecture » pour les aveugles.

Très peu de livres disponibles en braille

Les bibliothèques spécialisées en braille se comptent sur les doigts des deux mains. La plus riche d’entre elle, celle de l’Association Valentin Haüy, ne dispose que de 20 000 livres en braille papier et de 3 500 livres en braille numérique, « à comparer par exemple avec les 700 000 ouvrages de la Médiathèque de Montpellier », remarque Vincent Michel, président de la Fédération.

Selon lui, seulement 8 % des livres édités chaque année sont accessibles aux aveugles. Si les romans sont plus accessibles, les ouvrages de sciences humaines, droit, sciences ou économie en braille ou audio sont rares.

La Fédération milite auprès du ministère de la Culture pour créer un service public d’accès qui permette d’acquérir les livres dans le format souhaité (braille papier, braille numérique ou audio) au prix du marché. Ce service permettrait aux bibliothèques, notamment universitaires, d’étoffer leur fond pour les malvoyants.

« On ne peut se satisfaire de quelques dizaines de livres en braille dans les bibliothèques publiques », souligne-t-il.

Il faudrait une vraie tablette braille

Le coût de ce service public pour les malvoyants serait d’environ 2 millions d’euros par an, a estimé la Fédération.À terme, « le numérique est évidemment la solution d’avenir » compte tenu du poids des versions papier, souligne Vincent Michel, qui lit actuellement un ouvrage historique d’André Castelot en… 55 volumes en braille.

« L’idéal serait de déboucher sur une véritable tablette braille », dit-il. Le lecteur numérique en braille existe, mais il permet, à l’aide d’un clavier tactile, de lire ligne à ligne, ce qui rend la lecture très fastidieuse. Des recherches sont en cours pour mettre au point une liseuse avec une plage de lecture plus large (6 à 8 lignes). En amont, il faut évidemment adapter le texte écrit au braille.

Un autre défi consiste à améliorer l’enseignement du braille. « Paradoxalement, le braille est moins bien enseigné », note Vincent Michel, qui voit là un effet pervers de la scolarisation des enfants aveugles en milieu scolaire ordinaire.

Or, la question de l’écrit et de l’éducation est « essentielle », alors que « 50 % des aveugles sont au chômage », un chiffre lié selon lui aux « moindres performances éducatives ».

Source OUEST FRANCE.

On est sensibles à la matière sonore, notre cerveau s’adapte et assimile » : aveugle de naissance, il est devenu joueur d’orgue professionnel…

Dominique Levacque, professeur à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris, estime que les non-voyants ont davantage de facilité avec les sons.

"On est sensibles à la matière sonore, notre cerveau s'adapte et assimile" : aveugle de naissance, il est devenu joueur d'orgue professionnel. Dominique Levacque en train de jouer de l\'orgue, le 4 janvier 2019.

Aujourd’hui c’est la 17e journée mondiale du braille, en hommage à la naissance de Louis Braille, né un 4 janvier, cette journée célèbre ce système tactile d’écriture qui permet aux aveugles et malvoyants de comprendre un texte, de communiquer… mais aussi de jouer d’un instrument. C’est le cas de Dominique Levacque, l’un des derniers joueurs d’orgues professionnels en France. Il donne des cours à l’Institut national des jeunes aveugles, dans le VIIe arrondissement.

Une aisance particulière avec les sons

Le dos bien droit, la tête légèrement relevée, ses doigts virevoltent sur les touches de l’orgue. Dans une salle de concert semblable à celle d’une église, Dominique Levacque, 54 ans, joue une célèbre chorale de Jean-Sébastien Bach : « C’est une pièce que je trouve particulièrement belle », explique cet aveugle de naissance, qui développe très vite une attirance pour la musique. À 15 ans, il s’inscrit à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris et deviendra professeur par la suite. Selon lui, les non-voyants ont une aisance particulière avec les sons : « On est sensibles à la matière sonore, on peut être sensibles également à la sensation qu’on a d’appréhender le clavier, le pédalier », raconte-t-il.

« On est peut-être plus sensibles à l’aspect sonore qu’à une image visuelle qu’on pourrait éventuellement avoir ». Dominique Levacque, organiste professionnelà franceinfo

« Tout est codifié »

À l’étage, le bureau de Dominique Levacque – qui sert aussi de salle de cours -, contient deux pianos et une dizaine de partitions en braille. Ces partitions affichent au maximum 64 caractères en relief, sur lesquelles la personne aveugle va repérer les notes : « En musique, on a en braille tout ce qu’on peut trouver, c’est à dire les notes, les silences… La partition nous donne les mêmes indications que celles qu’on va trouver dans une partition en noir », explique Dominique Levacque. Une codification qui implique d’être assez à l’aise avec les mathématiques. « Il va falloir compter. Par exemple quand je vais déchiffrer la première mesure de la main droite, il va falloir que j’aille voir à la main gauche comment ça va se mettre en place et compter les différentes mesures, pour que quand je déchiffre la mesure un, je déchiffre bien la mesure un de l’autre main », affirme-t-il.

« Il va falloir compter les temps, compter les valeurs, il y a une dimension un peu mathématique ». Dominique Levacqueà franceinfo

Tout ça nécessite également une bonne mémoire. Mais pour Dominique Levacque, c’est un problème mineur : « Finalement, notre cerveau s’adapte facilement, il assimile en fait », explique-t-il. Le braille est concurrencé par les supports audios. En France, seulement 10% des aveugles l’utilisent. Mais chez les non-voyants amateurs d’instruments de musique, aucune technique ne vient remplacer les partitions en relief.

Source FRANCE INFO.

En Charente-Maritime, l’écriture braille se perd au profit des nouvelles technologies…

Le 4 janvier célèbre depuis 2001 la journée mondiale du braille, mais force est de constater que l’écriture à poinçon dédiée aux personnes déficientes visuelles se perd.

En Charente-Maritime, à peine un quart des 500 bénéficiaires de l’association Valentin Haüy, pratiquent le braille.

L'Alphabet braille

Depuis 2001 , chaque 4 janvier on célèbre la journée mondiale du braille , en souvenir de Louis Braille, qui en 1827 donna naissance à l’écriture à points tactiles, un  alphabet dédié aux personnes mal voyantes. Aujourd’hui, avec les dernières avancées technologiques qui donnent la parole aux objets, le braille est en perte de vitesse, notamment auprès des adultes.

L’enseignement du braille est l’une des vocations premières de l’association Valentin Haüy. A La Rochelle Monique Hillairet y anime un atelier trois matinées par semaine. Cette année, ils sont six élèves inscrits, tous adultes, car les plus jeunes apprennent en principe le braille dans des écoles spécialisées. » Plus on est jeune et plus c’est facile » témoigne Monique qui a perdu l’usage de la vue à l’âge de 15 ans et qui n’a pas eu d’autre choix que d’apprendre l’écriture braille à l’ école.

Tablette d'écriture braille - Radio France

Les 6 points magiques

Installée devant sa tablette d’écriture pour le braille, Monique pique avec son poinçon une feuille de papier blanc, calée dans une tablette , munie d’une réglette. « La difficulté du braille c’est qu’il faut écrire de droite à gauche » explique Monique, tout en poinçonnant sa feuille en guise de démonstration. L’alphabet braille est composé de 6 points, dont les multiples combinaisons forment des lettres, des chiffres, et la ponctuation. Il suffit ensuite de retourner la page pour voir apparaître en relief les petits trous réalisés au poinçon. Un élève assidu qui prendra deux cours par semaine, mettra 4 à 5 mois pour apprendre le braille assure la professeure, qui reconnaît toutefois que c’est une ré-éducation : « il _faut lire avec ses doigts, on ne lit plus avec ses yeux, et il faut déjà l’accepte_r ».

Des objets qui parlent

Montre qui parle - Radio France

L’apprentissage du braille décourage souvent les personnes plus âgées, il faut savoir qu’en Charente-Maritime, à peine un quart des 500 bénéficiaires de l’ association Valentin Haüy ne pratiquent pas le braille. Un phénomène que l’on doit en partie aux nouvelles technologies qui donnent de la voix aujourd’hui à de nombreux objets. On pense évidemment aux smartphones ou aux ordinateurs qui permettent d’écrire sans voir, on peut aussi citer les montres ou réveils qui parlent, ou encore les balances de cuisine, sans oublier les bibliothèques sonores ou les films en audio-description, autant de raisons de ne pas apprendre le braille.

Monique Hillairet donne des cours de braille à La Rochelle le matin tous les mardis, les mercredis et les vendredis.

Source FRANCE BLEU.

Metz : refoulé du restaurant avec son chien-guide…

Samedi 29 décembre, à l’heure du déjeuner, trois personnes accompagnées d’un labrador poussent la porte d’un restaurant de la périphérie de Metz.

Elles sont refoulées à cause du chien. Or, celui-ci est un chien d’aveugle

Nul ne peut refouler un chien d’aveugle dans un lieu ouvert au public. Sauf si la jauge est déjà pleine, bien sûr. Photo Armand FLOHR Nul ne peut refouler un chien d’aveugle dans un lieu ouvert au public. Sauf si la jauge est déjà pleine, bien sûr. Photo d’illustration Armand FLOHR

La petite famille est venue de Verdun, ce samedi 29 décembre, pour faire quelques emplettes dans une zone commerciale de la région messine, à Waves plus précisément.

Philippe, le père, est aveugle depuis une quinzaine d’années, et circule habituellement avec son chien guide. Jango, grand labrador noir mâle de 5 ans, lui permet de se rendre de manière autonome dans les magasins, les administrations et jusqu’à présent dans les restaurants.

Or ce samedi, la famille meusienne se présente à l’entrée du restaurant LaLuna. « C’est lorsqu’ils ont vu le chien qu’ils nous ont dit que ce n’était pas possible. La personne qui nous a reçus nous a dit qu’il risquait de mordre les pieds des chaises. Mais Jango a été éduqué chez les chiens guides de Woippy. Avec lui, je peux rentrer partout, sans problème, dans une boucherie, et même à la piscine ! », explique Philippe.

Il se désole : « C’est la première fois que ça nous arrive, et ça nous a mis en colère. On a rappelé à la personne du restaurant qu’elle risquait une amende. » La famille, refoulée, s’est adressée à la crêperie d’en face, où elle a été accueillie à bras ouverts avec une gamelle d’eau pour Jango.

Le patron du restaurant, montré du doigt sur Face book où l’affaire a été racontée par les clients refoulés et abondamment commentée, est furieux. « Ce samedi-là, on était blindés. Et moi, des handicapés, j’en accueille, ça ne me pose pas de problème. Mais là, on n’a pas repéré de personne aveugle parmi eux. Et de toute façon, même mon chien, je ne le fais pas rentrer dans le restaurant, alors… »

Depuis le 11 février 2005, autoriser l’accès aux chiens guides dans un lieu ouvert au public est obligatoire.

RAPPELS

LIEUX OUVERTS AU PUBLIC. Les chiens guides d’aveugles peuvent pénétrer dans les lieux ouverts au public (cinémas, hôtels, maisons d’hôtes, salles de spectacle, salles de sport, etc.) ainsi que dans les transports (trains, taxis, bus, etc.) sans que cela n’induise une surfacturation.

TRANSPORTS. Trains. Les chiens guides d’aveugles ou d’accompagnement voyagent gratuitement et sans billet dans tous les trains.

Les conducteurs de taxis peuvent refuser les personnes accompagnées d’animaux, sauf s’il s’agit d’aveugles avec leur chien.

Transport aérien. Le transporteur est tenu de prendre en charge le chien d’assistance accompagnant la personne handicapée. Le chien voyage en cabine.

Transport maritime. Les compagnies sont tenues d’accepter les chiens d’assistance sans facturation supplémentaire.

CENTRES HOSPITALIERS. Les chiens guides d’aveugles ont le droit de pénétrer dans les centres hospitaliers (hôpitaux, cliniques, maisons de retraites, etc.). Cependant, il leur est interdit d’entrer dans les chambres des patients, ainsi que dans les salles de soins.

SANCTION DES REFUS. Le fait d’interdire l’accès aux lieux ouverts au public aux chiens accompagnant les personnes titulaires de la carte d’invalidité est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la troisième classe, soit 150 à 450 €.

Source REPUBLICAIN LORRAIN.