J’ai testé pour vous un dîner dans le noir à Troyes…

Journaliste à France 3, j’ai testé un dîner dans le noir, organisé au restaurant l’Illustré à Troyes le 12 décembre dernier, par la jeune chambre économique de Troyes.

L’occasion de se confronter au handicap et de partager l’expérience avec les membres de l’association de malvoyants Valentin Hauy.

Masque et serviette obligatoires pour tenter l'expérience du dîner dans le noir, à Troyes, le 12 décembre 2018 / © Florence Morel / France 3 Champagne-Ardenne

‘ai eu beau me reporter sur les autres sens, rien à faire. Reconnaître un plat, une entrée ou une boisson n’est pas une mince affaire, une fois privée de mes yeux. Au restaurant l’Illustré de Troyes, j’ai testé un dîner dans le noir, organisé par la jeune chambre économique locale. Le but de l’opération est de sensibiliser les Troyens au handicap.

Des membres de l’association de malvoyants Valentin Hauy ont été invités pour l’occasion. Je suis installée à côté de Jonathan Bouclainville, malvoyant depuis l’âge de ses 20 ans. « A 15 ans, on m’a annoncé que j’étais atteint d’une maladie héréditaire, que j’allais perdre la vue dans dix ans », se rappelle-t-il. A 45 ans, il n’a pas totalement perdu la vue. Il distingue les formes et les lumières. Maçon de formation, il peine à retrouver un travail adapté à son handicap.

« Le truc, c’est de tout mettre au centre de l’assiette »

Malvoyant depuis plus de 20 ans, Jonathan divulgue ses conseils avisés à ceux qui d’habitude se reposent sur leurs yeux. « Le truc, c’est de tout mettre au centre de l’assiette pour éviter que la nourriture ne tombe. »

A mes côtés, un couple de retraités et un autre de jeunes actifs se sont prêtés au jeu. Masques sur les yeux et serviette nouée autour du cou (nous sommes très fiers de vous annoncer que nous ne les avons pas tachées), ils tâtonnent, se tachent parfois, comme le souligne avec humour la page Facebook de la jeune chambre économique.

Pour me servir de l’eau, je glisse mes mains sur la table, à la recherche de la bouteille. Ensuite, je plonge un doigt dans mon verre pour vérifier que rien de déborde. Nous reconnaissons la venue des serveurs aux flashs qu’ils utilisent pour nous servir – les masques ne sont pas assez opaques pour bloquer la lumière aveuglante – trahissent leur présence.

Dès l’apéritif, l’exercice s’annonce très compliqué. Ma voisine et moi sommes persuadées que nous goûtons un vin blanc licoreux. Il s’agit en fait d’un kir bourguignon, un vin blanc aligoté et de la crème de cassis. Pour ce qui est des toasts, servis avec de la tapenade à tartiner et des gougères au gruyère, le problème n’est pas de reconnaître les saveurs. Cette fois-ci, on a eu tout bon. Tartiner les toasts en revanche… La tapenade tombe systématiquement à côté de la cible.

« Je vais manger avec les doigts »

Après l’entrée, le plat principal nous a réservé quelques surprises. Le même souci, à savoir positionner ses aliments sur sa fourchette, revient sans cesse, et on prend un peu le coup de fourchette. Là, les choses se corsent. Ce que nous pensons être une cuisse de poulet – qui est en fait de la pintade – donne du fil à retordre. « Je vais manger avec les doigts, c’est pas possible », souffle mon voisin de table. « Allez-y, de toute façon, personne ne vous verra », lance tout sourire Jonathan Bouclainville.

« Vous vous faîtes vous-même à manger ? », lui demande une participante. Jonathan acquiesce. « Mais vous ne vous brûlez jamais ? », enchaîne-t-elle. Habitué à ce genre de questions, Jonathan lui en retourne une : « Vous aussi vous vous brûlez en cuisinant ? Nous, c’est pareil. Le plus difficile n’est pas de cuisiner seul. Le pire, c’est de le faire avec un voyant. » 

« Quand ma mère est là, je lui demande de s’assoir et de ne rien faire. Sinon, elle bouscule tous mes rangements et ensuite, je ne retrouve plus rien. »
Jonathan Bouclainville, malvoyant.

Moi-même, j’ai commis une ou deux boulettes. « Je ne sais pas si vous avez vu… oups pardon », me suis-je excusée. « Oh, il ne faut pas vous sentir gênée, me rétorque Jonathan. Vous savez, le nombre de personnes qui me demandent si j’ai vu telle ou telle chose, et à qui je réponds : ‘Bah non.’ Les gens sont souvent bien plus gênés que moi ! »

Au moment du dessert, une des verrines pose question. Si le chou à la crème au chocolat, le mille-feuille, la crème brûlée et la panna cotta ont bien été identifiés par la tablée, c’est le coulis de cette dernière qui pose question. « Fruits exotiques », parie ma voisine. « Ah non impossible, je déteste ça ! » tranche un autre. Je mise sur les fruits rouges. Ma voisine de droite acquiesce. Nous aurons finalement raison, comme pour le vin d’ailleurs : cette fois-ci, c’est bien du blanc licoreux qui accompagne nos desserts.

A l’issue du repas, nous comptabilisons ce que nous avons réussi à reconnaître ou non. Mon score n’est pas très reluisant. Un participant confesse : « C’est très désatbalisant. J’ai un peu triché à certains moments. J’étais un peu paumé. Déjà, avec des personnes connues, on se reconnaîtrait à la voix, mais là… » Et sa femme d’abonder : « Et puis c’est fatiguant , abonde son épouse. A défaut de voir, les gens parlent fort. »

Source FR3.

Bordeaux : l’UNADEV aide les malvoyants à faire les courses de Noël…

Depuis les années 80 l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV) de Bordeaux accompagne une centaine de bénéficiaires de la métropole en mettant à leur disposition des auxiliaires de vie.

Ménage, repas, loisirs et même courses de Noël …

Bordeaux : l'UNADEV aide les malvoyants à faire les courses de Noël. Damien auxiliaire de vie et un couple de malvoyants au rayon CD

Bordeaux, France

Aujourd’hui lundi 3 décembre c’est la journée internationale des personnes handicapés. Avec un thème particulier cette année : l’accompagnement vers l’autonomie. Occasion ici de mettre en valeur une association qui vient en aide aux malvoyants en Gironde.

L’UNADEV propose depuis les années 80 un service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD). Concrètement, 17 auxiliaires de vie se rendent quotidiennement au domicile d’une centaine d’aveugles et malvoyants de la métropole bordelaise. Cela va de l’aide au ménage à la cuisine, aux courses et jusqu’aux loisirs.

Vendredi dernier Damien, auxiliaire de vie a accompagné Lydia faire ses courses de Noël au centre commercial de Bordeaux-Lac. Au rayon musique Damien est à la recherche de plusieurs CD. Lydia a fait sa liste de cadeaux, à Damien maintenant de trouver son bonheur. A son domicile Lydia est presque autonome mais ici dans l’immense magasin elle dépend complètement de son auxiliaire de vie.

Je peux faire à manger, passer le balais mais pour le reste j’ai besoin de ses yeux

– Lydia

Damien fait les courses, au besoin il fait aussi le ménage et la cuisine. Il accompagne même des malvoyants pour des sorties insolites au bowling ou au zoo.

Avec un peu de moyens et d’imagination on peut faire plein de choses !

– Damien

Source FRANCE BLEU.

Clermont-Ferrand : le dévouement de Malice, Labrador chien-guide d’aveugle…

A Clermont-Ferrand, cela fait un an que Malice est entrée dans la vie d’Isabelle.

Cette femelle Labrador partage le quotidien de cette non-voyante, pour qui les chiens-guides d’aveugles sont bien plus que des animaux de compagnie.

Malice, femelle labrador, a été remise à Isabelle Maury il y a environ un an par l'association "Chiens Guides d'Aveugles du Centre-Ouest", qui dispose d'une antenne à Lezoux (Puy-de-Dôme) / © S. Montero / France 3 Auvergne

Dans les rues de Clermont-Ferrand, calme et concentrée, la femelle labrador guide sa maîtresse dans la rue. Malice sait garder une ligne droite, éviter les obstacles ou encore signaler les descentes et remontées de trottoir. « Quand Malice s’assoit, c’est pour me signaler la présence du passage piéton. Elle attend que je lui donne l’ordre de traverser. Après avoir écouté le bruit du passage des voitures et une fois que j’ai décidé de traverser je lui dit : « Malice en avant ! » », explique Isabelle, non-voyante.
Un vrai travail d’équipe ! Isabelle Maury a mémorisé l’itinéraire, la chienne répond aux ordres directionnels. C’est ainsi qu’elle accompagne sa maîtresse pour prendre le bus, aller au taï-chi ou encore à la pharmacie. Dans tous les trajets du quotidien Malice est là.

« Le chien est aussi un lien social important »

« Elle m’ouvre plein de portes. Elle ne m’ouvre pas toutes les portes mais elle m’ouvre des possibilités assez importantes qui me permettent d’avoir une autonomie beaucoup plus importante », raconte Isabelle.
Isabelle Maury a perdu la vue à 25 ans à cause d’une complication due au diabète. Malice est son 5e chien guide. Une alternative bien vivante à la canne.
« Le chien fait la moitié du travail, c’est pour moi une économie d’énergie. Le chien va beaucoup plus vite aussi. Donc je peux multiplier mes activités. Le chien est aussi un lien social important. Quand j’avais la canne, quand je croisé les gens ils s’écartaient pour me laisser la place. Je ne rencontrais jamais personne. Maintenant, je rencontre plein de gens qui sortent leur chien pour le balader et on parle, on discute », se félicite-t-elle.

En France, 1,7 million de personnes sont aveugles ou malvoyantes. Un peu plus de 1 500 sont accompagnées par un chien-guide. Un précieux compagnon, qui vient faciliter les déplacements du déficient visuel. Repérer un escalier, présenter une porte, éviter un obstacle… Le chien guide peut répondre à une cinquantaine de consignes.

2 ans d’apprentissage

Malice a été formée à Lezoux (Puy-de-Dôme), dans un centre d’éducation spécialisé. Une structure créée en 2015 par l’association des chiens-guides d’aveugles du centre-ouest, basée à Limoges.
Ce matin-là, Nuts, Muse et Mamba attendent le signal pour manger, l’occasion de travailler l’obéissance. La formation s’appuie sur un principe d’éducation positive. Un cliqueur, suivie d’une récompense, indique au chien qu’il a bien répondu aux attentes.

« On s’entend très bien ! »

Pour être apte, un chien-guide doit connaître une cinquantaine d’ordres. Un long processus, depuis le placement du chiot en famille d’accueil pour le sociabiliser, jusqu’à l’apprentissage en centre d’éducation. Il faut près de 2 ans.
L’association fonctionne principalement grâce aux dons, legs et mécénat.
Former un chien guide coûte en moyenne 25 000 euros. Il est remis gratuitement au bénéficiaire.
« On essaie de créer le meilleur binôme, pour avoir les deux profils qui correspondent », explique Emilien Gasnot, éducateur à l’Association des Chiens guides d’aveugles du Centre-Ouest. Objectif réussi pour Malice et Isabelle qui se sont trouvées. « Malice me va à merveille. Elle est joyeuse, dynamique et vive. J’ai un tempérament un petit peu vif aussi, alors on s’entend très bien », sourit Isabelle.

Depuis sa création il y a trois ans, le centre d’éducation de Lezoux a remis une vingtaine de chiens guides.

Source FR3.

Incroyable ! VIDEO. L’ »œil bionique », espoir pour les aveugles…

Une nouvelle technologie permet aux aveugles de voir à nouveau, à l’aide de lunettes et d’électrodes implantées sur la rétine.

« Oh mon Dieu. » Ce furent les premiers mots de Larry Hester, qui voyait pour la première fois la lumière en 33 ans. Cet Américain avait contracté une maladie de la rétine qui l’a rendu aveugle dans les années 1980.

Distinguer formes et objets

« Voir la lumière, c’est tellement essentiel que pour beaucoup, cette expérience n’aurait pas de sens », a-t-il ensuite expliqué à une équipe de France 2. S’il n’a pas complètement recouvré la vue, il peut distinguer des objets et des formes.

L’opération consiste à greffer des électrodes sur la rétine du patient. Elles agissent comme un récepteur, pour les images filmées par les lunettes que porte le patient. Le cerveau doit ensuite apprendre à analyser les informations lumineuses qu’il reçoit.

Une dizaine de personnes ont déjà bénéficié de la technologie de l' »œil bionique ».

Source FRANCE TV.

Belle leçon de Vie ! – VIDÉO. Desvres : non-voyante après un accident, Juliette a ouvert son salon de coiffure…

Rencontre avec Juliette Fichaux, coiffeuse de 28 ans qui a perdu la vue après un grave accident de voiture. « Une revanche » pour elle.

Juliette, non-voyante âgée de 28 ans, a ouvert son salon de coiffure à Desvres. / © Capture France 3

« Au quotidien c’est complètement différent. On joue à Collin-Maillard tous les jours, c’est amusant !« , sourit Juliette Fichaux, une coiffeuse non-voyante de Desvres, près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). « Tout le monde ne le prend pas de la même manière mais moi, je le prends comme ça !« , ajoute-t-elle.

Cette jeune femme de 28 ans a surmonté son handicap pour ouvrir son propre salon en 2014, trois ans après un grave accident de la route.

En se rendant en voiture au travail un matin de 2011, alors âgée de 20 ans, Juliette s’est retrouvée dans un ravin. Elle s’est retrouvée deux semaines dans un coma profond et, au réveil, elle avait perdu la vue.

« Elle a eu son accident à 20 ans, un âge où on a la vie devant soi. Et tout s’est écroulé… Il a fallu tout reconstruire, et elle a réussi superbement » s’en émeut la maman de Juliette.

Plus qu’un rêve, ouvrir son propre salon est « une revanche » pour Juliette Fichaux, qui veut prouver que malgré sa cécité, il lui a été possible de réaliser son projet : « On n’est pas impotent, on peut faire les choses ! Certaines personnes nous regardent comme des bêtes curieuses… Mais non ! On est comme tout le monde… On a juste une différence !« .

Juliette Fichaux, qui participe à des séances de sensibilisation au handicap dans les écoles, rêverait aussi que certains adultes changent leur regard sur ces situations.

Source FR3.

 

Semaine du handicap : la galère d’une Orléanaise dans les transports en commun pour se rendre au travail…

C’est la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. C’est l’occasion de mettre le projecteur sur les personnes aveugles et malvoyantes.

Mais les problèmes ne sont pas forcément où on les attend, notamment pour se rendre au travail avec les transports en commun. Nadia est un cas exemplaire.

Ce n'est pas d'être aveugle qui pénalise Nadia, mais ses douleurs aux jambes depuis sa chute (photo d'illustration)

C’est la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Près de 50% des déficients visuels sont au chômage. Mais les problèmes ne sont pas forcément où on les attend : notamment pour se rendre au travail avec les transports en commun ! C’est le parcours du combattant pour Nadia Boudiaf. Elle travaille à l’ESAT Rodin dans le quartier de la Source à Orléans. Mais Nadia passe pratiquement deux heures dans les transports chaque jour. Le tram et le bus en temps normal ne lui posent pas trop de problèmes. Depuis son grave accident, il y a 1 an, « c’est une vraie galère pour aller travailler, » explique-t-elle.

Une chute d’1m50 dans un trou non protégé sur la voie publique

Le 2 décembre dernier, elle a fait une chute dans un trou d’1 mètre 50 pas sécurisé et sur un chantier mal balisé. Gravement blessée au talon droit, elle a dû subir de lourdes interventions chirurgicales, plusieurs mois d’immobilisation dont une longue période en fauteuil roulant. Actuellement, elle poursuit des séances de kinésithérapie. Mais « c’était pour moi très important de reprendre le travail, » explique Nadia Boudiaf, « j’en ai besoin pour ne pas tourner en rond. »  

Le travail, c’est quelque chose d’important pour moi, c’est un besoin et le problème, ce n’est pas ma déficience visuelle mais mon handicap au talon depuis mon accident – Nadia

Nadia a repris son activité professionnelle fin juillet, mais les douleurs au talon et à la cheville, au tibia étant encore présentes. Les douleurs sont accentuées par le fait qu’elle doive effectuer un trajet de deux heures, aller-retour, par les transports en commun dans des conditions peu confortables.

Pas de transport adapté

Plusieurs fois, Nadia a fait appel à son médecin pour bénéficier d’arrêts de travail, trop mal en point par les fortes douleurs provoquées par les conditions de transport inadaptées. Mais elle peut compter sur son ami Christelle Koehlofer, membre de la fédération des Aveugles Val de Loire, qui multiplie les démarches pour trouver une solution, « toutes sans réponses, » ajoute celle qui est également non-voyante.

Ce qui vit Nadia, c’est inadmissible et injuste, alors il faut que cela se sache – Christelle Koehlofer, bénévole et administratrice à la fédération des Aveugles Val de Loire

« J’ai commencé par contacter le service de Transport pour mobilité réduite de Keolis, » explique-t-elle, « mais on me répond qu’il n’y a pas de solution pour la transporter, alors qu’il y est inscrite depuis des années et qu’il est impossible de faire un détour pour aller la chercher. » De mails, en coups de fil, la situation ne se débloque pas. « Il a même été suggéré à Nadia de prendre le taxi, mais qui paye ? » ajoute Christelle Koehlofer.

Un cri du cœur

C’est un appel aux bonnes volontés que lance l’association en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée auprès de Keolis, et du transport à la demande.

Nadia est très autonome au quotidien, c’est une battante, elle donne tellement d’énergie pour avancer dans ses épreuves, mais le fait de se heurter à tant d’incompréhension lui cause de la fatigue morale – Christelle Koehlofer

La jeune femme est même prête à envisager une solution de covoiturage pour quelques mois, le temps qu’elle récupère et « que la vie reprenne son cours comme avant, » positive Nadia.

Source FRANCE BLEU.

Didier Roche : «On peut être handicapé et monter sa boîte !»…

A la tête de bientôt neuf entreprises, dont l’Institut de bien être Spa Dans le Noir, l’entrepreneur français Didier Roche a fondé il y a près de dix ans le premier réseau de travailleurs indépendants handicapés en France : l’association H’up.

Didier Roche : «On peut être handicapé et monter sa boîte !»

Le mois dernier, l’association H’Up a décerné lors d’une grande soirée à Paris, cinq trophées pour récompenser et mettre en lumière des parcours d’entrepreneurs. Avec aujourd’hui 75.000 entrepreneurs en situation de handicap dans le pays, contre 35.000 il y a dix ans, Didier Roche l’affirme: «on peut être handicapé et monter sa boîte, ce n’est qu’une question de comment déployer toute son ingéniosité au service de son projet professionnel».

Didier ROCHE. – Je me considère comme un entrepreneur de la première heure. En 1995, j’ai rencontré en tant que non-voyant quelques problématiques pour ouvrir ma première société Itack, spécialisée dans les biens et services pour handicapés visuels. Pour ouvrir une société, le handicap est pénalisant à plusieurs égards, que ce soit les exclusions en termes de risques bancaires, avec des banques qui ne vous faisaient pas confiance pour faire un emprunt. C’est là où j’ai commencé à vouloir avec d’autres me réunir en nombre pour tenter de changer cet environnement. Il y a 10 ans déjà, nous avons monté l’association H’up, anciennement Union Professionnelle des Travailleurs Indépendants Handicapés, pour accompagner les personnes en situation de handicap qui veulent créer une entreprise, et qui ont des besoins particuliers. Mais aussi, pour accompagner les chefs d’entreprise qui deviennent handicapés, avec souvent malheureusement leur situation de famille qui bascule. Nous créons de l’accompagnement avec la mise à disposition d’experts-projets bénévoles sur des problématiques de droit, de comptabilité, de management, mais sans jamais se substituer à des professionnels de l’exercice. L’association aide à monter le business model avec la dimension handicap, avec ensuite un circuit d’entreprises et des aides pour faciliter l’obtention de prêts. Aujourd’hui, nous avons actuellement plus de 700 entrepreneurs dans le champ de l’entrepreneuriat, nous avons suivi plus de 450 entrepreneurs avec une pépinière de 300 créations d’entreprises.

Le 30 octobre dernier, H’up a organisé une grande remise de trophées pour récompenser des entrepreneurs en situation de handicap. Pourquoi un tel prix?

Tout d’abord, avec l’association H’up, nous exerçons aussi un rôle de lobbying auprès des pouvoirs publics, sur la sortie de textes sur le handicap au travail notamment. Nous voulons que le grand public s’intéresse à un autre visage du handicap. C’est pour cela que nous avons eu l’idée de créer pour la première fois des trophées entrepreneurs pour mettre en avant des modèles de réussite, avec des personnes qui ont su, souvent, rebondir. Pour ces trophées, nous avons reçu une centaine de manifestations d’intérêt, et nous avons pré sélectionné 35 dossiers présentés à un comité d’expert, avant d’en soumettre 12 à notre jury, pour élire 4 entrepreneurs dans les catégories d’origine et un 5ème dans la catégorie «coup de cœur». La soirée fût joyeuse, gaie, et dynamique, je dirai aux couleurs de H’up. Il n’est plus question d’apitoiement, ou d’un regard bien pensant, mais plutôt d’une communication très positive sur le handicap. Nous nous sommes rendu compte que le sujet intéresse, et nous avons eu entre Facebook et les 500 personnes présentes lors de la soirée environ 2000 personnes qui ont assisté en live à l’événement. Nous avons de grandes ambitions pour les trophées de 2019, avec déjà des super profils en tête! .

Quelles mesures attendez-vous de la part du gouvernement sur les questions de handicap au travail, et plus précisément dans l’entreprenariat?…

Plus d’information, cliquez ici.

Source LE FIGARO.

 

 

La synthèse vocale change la vie des aveugles et mal voyants obligés d’être au top de la technologie…

A Nancy plus de 300 personnes poussent la porte de l’association Valentin Haüy chaque année pour trouver un conseil précieux pour choisir loupes électroniques, montres ou téléphones avec assistant vocal.

L’association multiplie les démonstrations de matériels à destination des déficients visuels.

Synthèse vocale, agrandisseurs ou loupes électronique en démonstration chez Valentin Haüy à Nancy., cannes pour aveugles, lecteurs de livres...)

La montre vocale fait partie des meilleures ventes, mais on prend aussi son temps pour essayer canne, loupe électronique, agrandisseur ou téléphone avec assistance vocale dans le local de l’association Valentin Haüy à Nancy transformé en lieu de démonstration hight-tech.

Une vingtaine de bénévoles se relayent pour informer, discuter et démontrer l’intérêt des appareils électroniques qui facilitent la vie au quotidien. Des démonstrations quatre après-midis par semaine dans le local de la rue de Mon Désert à Nancy, avec un comité régional de l’association Valentin Haüy qui attire un public venu de Lorraine mais aussi d’Alsace.

Si une plupart des objets sont vendus par internet, on vient pour avoir un conseil personnalisé, on discute, on essaye et on peut acquérir un matériel souvent vendu moins cher qu’en pharmacie ou que par les opticiens ou magasins spécialisés. L’association aide aussi à parler du handicap et à ouvrir des dossiers auprès de la maison départementale des personnes handicapées (Mdph) de Meurthe-et-Moselle qui peut rembourser une partie de ces achats après la validation par une commission.

Plus de 400 personnes suivies à Santifontaine

L’électronique permet désormais de faciliter le quotidien des déficients visuels mais l’association Valentin Haüy à Nancy donne aussi des cours de braille et d’informatique pour guider un public allant de l’étudiant à la personne âgée victime d’une dégénérescence liée à l’âge DMLA ; un public âgé de plus en plus nombreux.

Difficile de savoir combien de personnes ont des problèmes sérieux de vue dans la région Grand-Est ou en Lorraine. A Nancy, Santifontaine, autrement dit, la fondation de l’institution des jeunes aveugles et déficients visuels de Nancy – Nicolas GRIDEL, suit plus de 400 personnes, enfants, adolesents et adultes sur ses différents sites à Nancy, mais aussi à Vézelise et Liverdun avec un accueil, notamment au CLER, le Centre Lorrain d’Évaluation et de Réadaptation en Basse Vision qui accompagne les personnes victimes de déficiences visuelles.

En France, on compte, selon la la Fédération des aveugles de France,

  • 207 000 aveugles (pas de perception de la lumière) et malvoyants profonds (vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes)
  • 932 000 malvoyants moyens (incapacité visuelle sévère : en vision de loin, ils ne peuvent distinguer un visage à 4 mètres ; en vision de près, la lecture est impossible).

Et parmi les objets vendus : les boitiers fabriqués en banlieue de Nancy par Phitech et qui sont adoptés par de nombreuses villes pour faire parler les feux rouges, des solutions mises en place avec le concours de plusieurs associations.

Source FRANCE BLEU.

Auxerre : un dîner à l’aveugle pour sensibiliser aux difficultés des non-voyants…

Manger sans voir ce que l’on a dans son assiette. Le dîner servi dans un restaurant d’Auxerre mercredi 7 novembre 2018 visait à sensibiliser les convives aux difficultés rencontrées par les non-voyants.

La trentaine de convives ont passé le repas avec un bandeau sur les yeux. / © Claude Heudes / France 3 Bourgogne

 

Une expérience unique et enrichissante. Les clients d’un restaurant du centre-ville d’Auxerre ont passé une soirée les yeux bandés lors d’un repas à l’initiative de l’association Ensemble pour voir 89. La structure se bat pour améliorer les conditions de vie quotidienne des mal-voyants.

Elle compte sur ce type d’événements pour sensibiliser les convives au handicap. « Une prise de conscience sur la difficulté des handicapés visuels dans la vie quotidienne, là notamment au moment du repas. Vous vous mettez vraiment à la place d’une personne en situation de cécité« , détaille Isabelle Pleux, la présidente de l’association.

La trentaine de clients ont gardé le masque jusqu’au bout du repas. Le restaurant a reçu plus de 200 demandes de réservations et a du refuser du monde. L’association Ensemble pour voir 89 espère renouveler ce genre de repas une fois par trimestre.

Source FR3.

Pau : un chauffeur de taxi sera entendu pour avoir refusé de prendre un aveugle et son chien…

Un chauffeur de taxi de Pau sera traduit mardi devant une commission de discipline pour avoir refusé, dans un premier temps, de prendre un aveugle et son chien à bord de son véhicule.

Pau : un chauffeur de taxi sera entendu pour avoir refusé de prendre un aveugle et son chien

L’incident s’est produit en mai à Pau lorsqu’un chauffeur a refusé d’embarquer un aveugle sous prétexte qu’un chien guide l’accompagnait, avant de se raviser, a expliqué Philippe Lagrave, président de la chambre syndicale des taxis palois.
Le non-voyant, âgé de 67 ans, s’est confié à La République des Pyrénées :
Cet énergumène m’a lancé : « je n’ai pas une voiture à 80.000 euros pour mettre des p… de clébards dedans ! »

Avec l’animatrice de l’Union nationale des aveugles et des déficients visuels (UNADEV) qui m’accompagnait, on lui a expliqué qu’il n’avait pas le droit de faire ça et il a fini par accepter de m’emmener à la gare.

Cet habitant d’Orthez, non-voyant depuis 2003, a adressé une lettre à la préfecture.

Le chauffeur sera traduit mardi devant la commission disciplinaire réunie à la sous-préfecture de Bayonne.
« Ce chauffeur a enfreint la loi », a insisté M. Lagrave, en pointant une « brebis galeuse ».

88 cas l’an dernier

Selon la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugle (FFAC), 88 cas de refus d’accès à une personne accompagnée d’un chien guide ont été constatés en 2017.

Jusque-là selon l’association, aucune plainte n’a jamais abouti en justice, malgré l’amende de 450 euros prévue par la loi.

Source FR3.