L’APAJH fête ses 50 ans d’accompagnement des personnes en situation de handicap en Creuse…

La plus grosse association de la Creuse souffle ses cinquante bougies cette année. « Révolutionnaire » lors de sa création, l’APAJH accompagne aujourd’hui 700 personnes en situation de handicap.

Après l’intégration, tout l’enjeu est de faciliter leur inclusion.

L'APAJH a été créée le 3 mai 1971 en Creuse.

 

C’est la plus grosse association de la Creuse, l’un de ses plus gros employeurs, et elle fête ses cinquante ans ce mois-ci. L’APAJH a été créée en 1971 pour accueillir les Creusois en situation de handicap. Cinquante ans après, elle en accompagne 700 et compte 520 salariés et 17 structures.

« A l’époque les personnes handicapées étaient abandonnées, on les parquait »

Au moment de sa création, Georges Pompidou était président de la République, Michel Delpech chantait « Pour un flirt » et Eddy Merckx remportait son 3ème Tour de France. Liliane Robert fait partie des militants qui étaient là au tout début de l’association. Selon elle l’APAJH a permis d’énormes progrès de société : « C’était une révolution, à l’époque les personnes handicapées étaient abandonnées. Elles étaient dans leurs familles ou dans des associations charitables mais on ne s’occupait pas d’eux, on les parquait. »

L’enjeu : que la société s’adapte au handicap, et pas l’inverse

Parmi les Creusois qui ont créé l’antenne creusoise de l’APAJH, Jean Faury, à l’époque instituteur à la MGEN, est fier du chemin parcouru : « C’est énorme, regardez tous les services qui existent dans notre département. Ca a commencé à Guéret, il y a dix-sept établissements ! On n’est plus à l’époque où on cachait les handicapés. »

« On n’est plus à l’époque où on cachait les handicapés »

Le combat de l’APAJH est désormais l’inclusion : que la société s’adapte au handicap, et pas l’inverse. Exemple avec l’école explique Christian Elion, administrateur de l’association : « La scolarisation de l’enfant en situation de handicap est limitée à l’octroi d’AVS, d’aides, pour que le jeune puisse rester et bénéficier d’une scolarité avec ses pairs. »

Finalement il y a 50 ans, il fallait créer des établissements pour accueillir les personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, tout l’enjeu, c’est de les faire sortir pour qu’ils soient membres à part entière de la société.

Les associations estiment qu’il y a environ douze millions de personnes en situation de handicap en France. Au niveau national, l’APAJH en accompagne 32.000.

Source FRANCE BLEU.

« On n’est pas traités comme les autres, il faut sans arrêt se battre »: les personnes en situation de handicap sont-elles les oubliées de la vaccination?…

Alors que la campagne de vaccination des personnes en situation de handicap, considérées comme prioritaires, connaît des retards, le président d’une association pour handicapés, demande la vaccination des aidants et des familles.

Une vaccination qui permettrait de rompre les chaînes de transmission.

"On n'est pas traités comme les autres, il faut sans arrêt se battre": les personnes en situation de handicap sont-elles les oubliées de la vaccination?

 

Vers plus d’autonomie pour les personnes en situation de handicap…

L’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés, votée au Sénat le 9 mars contre l’avis du gouvernement, revient en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 17 juin.

Une première victoire.

Vers plus d’autonomie pour les personnes en situation de handicap...

 

C’est une vieille revendication que la mobilisation des associations pourrait bien faire aboutir prochainement. Une proposition de loi de la députée Jeanine Dubié et de plusieurs de ses collègues du groupe Libertés et territoires a déjà franchi les premiers obstacles du Palais-Bourbon et du Sénat. Afin de diminuer la dépendance financière des personnes en situation de handicap, elle prévoit que les ressources du conjoint ne soient plus prises en compte dans le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

Cette dernière est une aide financière qui permet aux personnes en situation de handicap d’avoir un minimum de ressources. Créée en 1975, elle est calculée en fonction de critères d’incapacité, d’âge, de résidence et de ressources. Elle est attribuée par une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) et son montant maximum s’élève, en 2021, à 902,70 euros par mois. Au-dessus d’un certain plafond de revenus, l’AAH n’est plus perçue: 10.832 euros par an pour une personne seule, 19.606 euros pour un couple, auxquels s’ajoutent 5.416 euros par enfant à charge.

Au-delà de son montant très faible, sa méthode de calcul fait débat. Les associations demandent depuis la création de cette aide de ne pas tenir compte des revenus du conjoint. «On n’est plus à l’époque où les personnes vivaient cachées et dépendantes de leur famille. C’est une vision passéiste du handicap», pointe Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps. Cette mesure faciliterait l’autonomie des personnes concernées et lutterait contre les violences à leur encontre, notamment conjugales.

Les étapes d’une réforme surprise

En première lecture à l’Assemblée nationale, le 13 février 2020, «le texte est passé de manière inattendue», explique Arnaud de Broca. Le gouvernement y était opposé et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, était «restée ferme sur ses positions». Mais, lors du vote, les députés LREM sont majoritairement absents et la loi est votée et envoyée au Sénat.

Craignant que le texte y soit mis de côté, Véronique Tixier, privée de l’AAH à la suite de son emménagement avec son conjoint, lance une pétition via la plateforme e-pétitions du Sénat en septembre. «La pétition est un succès, d’autant plus que c’est un sujet très technique. 108.000 signatures en moins de six mois, c’est un mouvement sociétal considérable», se réjouit Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH).

Le seuil de 100.000 signatures atteint, le texte est étudié, modifié et, à la surprise de beaucoup d’associations, validé par le Sénat le 9 mars dernier. «La proposition votée a même précisé des choses utiles. Notamment le droit d’option», se félicite Jean-Louis Garcia. La nouvelle mouture propose aux 44.000 personnes susceptibles d’y perdre financièrement de choisir pendant dix ans entre le mode de calcul actuel ou celui désolidarisé des revenus du conjoint. Le texte doit désormais revenir au Palais-Bourbon.

Un besoin d’autonomie tout au long de la vie

Pour accélérer la seconde lecture du texte, Marie-George Buffet (PCF) décide de l’inscrire dans la niche parlementaire de son groupe. «On demande à l’Éducation nationale de faire énormément en matière d’accompagnement à l’autonomie des jeunes en situation de handicap – sans pour autant que les moyens soient suffisants – mais, quand ils deviennent adultes, on les laisse tomber», déplore la députée communiste.

Le mode de calcul actuel de l’AAH freine l’émancipation des jeunes en situation de handicap. À titre d’exemple, une personne de plus de 20 ans, vivant avec ses parents et n’ayant pas de revenus touchera l’allocation à taux plein. Mais ne recevra plus rien si elle s’installe avec un conjoint ou une conjointe dont le revenu excède 19.606 euros par an. Ce conditionnement de l’AAH aux revenus du partenaire impacte ainsi les choix de vie, certains renonçant à leur projet d’emménagement à deux, ou de mariage, pour continuer de toucher des revenus indispensables à l’équilibre de leur couple.

L’installation en ménage, en empêchant leur indépendance financière, réduit également le sentiment d’autonomie des personnes en situation de handicap:

Un administrateur de l’APAJH avait pour habitude de dire en parlant de sa compagne: elle me lave, me fait à manger, m’aide à me promener, et si je veux m’acheter des clopes, je dois lui demander des sous.

Majoritairement des femmes victimes

Pour les victimes de violences conjugales, majoritairement des femmes, cette dépendance économique peut avoir des conséquences dramatiques en rendant difficile un départ du foyer. Claire Desaint, coprésidente de Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA), une association qui propose une ligne d’écoute pour les femmes en situation de handicap victimes de violences, se désole des difficultés à avoir des données fiables sur le sujet.

Elles sont moins crues et encore moins écoutées que les femmes dans leur ensemble. Il y a l’idée qu’elles devraient être bien contentes d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’elles.

L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne estimait en 2014 à 34% la proportion de femmes handicapées ayant subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% pour les femmes dites valides. L’analyse des appels reçus sur la ligne d’écoute de FDFA tout au long de l’année 2019 révèle que 65,5% des violences ont lieu au domicile de la victime. D’où l’importance de pouvoir quitter son lieu de vie rapidement. Entre les difficultés à trouver un logement et le temps nécessaire au recalcul de l’AAH, nombre de femmes victimes de violences doivent choisir entre rester auprès d’un conjoint violent et retourner vivre au sein de leur famille.

Les motivations du gouvernement

Si le gouvernement refuse toute modification du calcul de l’AAH, c’est pour des raisons budgétaires, estiment les associations. «Je ne vois pas l’intérêt politique de maintenir cette dépendance», déclare Claire Desaint. Sur un budget de 11 milliards d’euros par an consacré à l’AAH, l’augmentation due à cette réforme est évaluée à 560 millions. Marie-George Buffet tempère cependant l’argument strictement budgétaire et évoque plutôt le poids des représentations: «Il y a la somme que cela représente, bien sûr, mais il y a surtout cette idée que le handicap doit être pris en charge par la famille.»

L’argument principal brandi par la secrétaire d’État, Sophie Cluzel, n’est pas financier, mais le refus de sortir l’AAH du droit commun: en France, l’ensemble des allocations sont attribuées au regard du revenu de la personne concernée et de son conjoint. Pour les défenseurs du texte, l’AAH ne peut être considérée comme une aide sociale comme les autres. «Quand vous êtes au RSA, c’est provisoire. Là, on est dans une situation où il y a des handicaps durables, avec parfois des personnes qui ne pourront jamais travailler», tempête Marie-George Buffet. Pour Jean-Louis Garcia, l’argument ne tient pas non plus:

Parler de droit commun, c’est du vent et de la communication. Le droit commun, ça veut dire qu’en situation de handicap on devrait avoir accès au travail autant que les autres, être au-dessus du seuil de pauvreté, avoir accès à l’école, ce qui est loin d’être le cas.

Cette posture de La République en marche pourrait cependant vaciller à l’Assemblée nationale le 17 juin. En effet, la mobilisation autour de la pétition en ligne a permis de sensibiliser un public bien plus large que les personnes en situation de handicap, et cette visibilité est inespérée pour ces familles mobilisées depuis des années. «Les résultats vont dépendre de l’attitude de la majorité, souligne Marie-George Buffet. Il va falloir qu’ils aient le courage d’aller jusqu’au bout.»

Source POLITIS.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »…

Malgré le confinement lié au coronavirus, les services à domicile de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne fonctionnent toujours.

L’objectif : bouleverser le moins possible le quotidien des personnes accompagnées.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »

Trois questions à Noura Djeridi, de la Direction de l’accompagnement, vie sociale et formation à l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne.

Quels sont les effets du confinement sur le fonctionnement des services à domicile de l’Apajh ?

Chacune des personnes (environ 170 adultes et 130 enfants) (1) que l’Apajh accompagne à domicile (2) en Sarthe et en Mayenne a été appelée dès le début du confinement, pour convenir avec elles de rendez-vous téléphoniques et pour évaluer leurs besoins le plus précisément possible

Ensuite, tout est tricoté main, on fait du cas par cas. Il va y avoir des personnes appelées plusieurs fois par jour, quand pour d’autres ce sera une fois par semaine. Des collègues se rendent également sur place quand c’est nécessaire.

Nous organisons aussi des drives, pour que leur quotidien de celles et ceux qui ne peuvent se déplacer en supermarché ne soit pas perturbé.

Comment les personnes accompagnées vivent-elles cette situation particulière ?

Au démarrage, il y a eu un vent de panique chez les personnes qui ne s’imaginaient pas être enfermées chez elles et qui ne se représentaient pas la situation de manière concrète. Nous-mêmes étions dans le flou.

L’ensemble de l’équipe des psychologues a donc été mobilisé très vite pour évacuer un certain nombre de questionnements et rassurer les personnes prises en charge.

Au bout de 15 jours, nous avons identifié quelques situations sur la corde raide. Au final, la plupart de ces cas ont été résolus sans que l’on ait recours au signalement ou au placement dans un centre d’accueil spécialisé.

Et pour les travailleurs de l’Apajh ?

Le plus dur c’est de gérer vie familiale et vie professionnelle. Nous sommes majoritairement en télétravail.

Pour communiquer, nous faisons deux conférences téléphoniques par jour. Cela permet de suivre le travail de chacun mais aussi de se serrer les coudes. J’ajoute qu’aucun d’entre nous ne s’est fait porter pâle.

(1) Les familles et proches des personnes en situation de handicap ne sont pas prises en compte dans ce comptage, même lorsqu’ils sont domiciliés avec la personne accompagnée par l’Apajh.

(2) Tels que les dispositifs Sessad (services d’éducation spéciale et de soins à domicile) et SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale).

Source OUEST FRANCE.

Nantes. Apajh 44 – Ils fabriquent des objets qui facilitent la vie des handicapés…

À Nantes, l’Apajh 44 a lancé un Fablab afin de créer des objets adaptés aux personnes en situation de handicap.

Ce lieu, orienté autour de l’humain, est ouvert à tous.

Dans le local du Fablab, Samuel Dabouis et Michaël Élie fabriquent des objets pour les personnes handicapées, avec des objets de récupération et des imprimantes 3D.

Dans le petit local près des Bourdonnières, à Nantes, une imprimante 3D crépite. Dans quelques instants, un support pour téléphone sera fabriqué. Ici, on innove, on bricole pour aider les personnes handicapées dans leur quotidien : outil d’ouverture de bouteille, porte-paille, rampe d’accès,…

Cette belle idée, inspirée des précurseurs My Human kit à Rennes, est une réalité à Nantes à l’initiative de l’Apajh 44 (association pour les adultes et jeunes handicapés), sur l’un de ses sites de Nantes sud. Nous avons pris le nom de HumanLab. Ce n’est pas un Fablab traditionnel (laboratoire de fabrication, NDLR), mais orienté vers l’humain, indique Samuel Dabouis, conseiller en économie sociale familiale à l’Apajh 44. On fait des aides techniques pour les personnes en situation de handicap, avec elles. On souhaite qu’elles nous expliquent ce qu’elles veulent pour gagner un peu en autonomie.

« Faire un objet sur mesure par rapport
à la pathologie ou au handicap »

Avec les nouvelles technologies et l’impression 3D, des portes s’ouvrent. « Les personnes ont des besoins bien spécifiques par rapport à la pathologie et au handicap. Il faut vraiment faire l’objet sur mesure. On peut trouver des choses dans le commerce. Ce n’est pas toujours adapté ou parfois cher.

Dans le local du Fablab, coordinateurs et bénévoles fabriquent des objets. Le lancement a été aidé grace à une campagne de financement participatif.

Radars de recul

Ici, c’est le contraire. Les prix sont accessibles. Mickaël, avec ses compétences en conception assistée par ordinateur, fabrique un radar de recul pour fauteuil roulant. Certaines personnes ne voient pas où elles vont quand elles reculent. On a réfléchi avec elles et on fabrique le boîtier. Trois ou quatre personnes sont intéressées.

Toutes celles qui en ont besoin peuvent se renseigner auprès de l’Apajh. On essaie de standardiser au maximum pour que tout le monde, dans un Fablab de France ou de Navarre, puisse imprimer le modèle et créer aussi, note Samuel Dabouis, à la manœuvre avec Mickaël et Jean-Yves, des bénévoles impliqués. Soit ils ont la technique chez eux avec une imprimante 3D et ils le font direct chez eux, soit ils viennent au local et on les aide, ajoute Mickaël.

Des collégiens de La Petite Lande à Rezé les soutiennent également.

Coûts réduits

Pour y arriver, il y a beaucoup de récupération. Exemple avec une roue insérée à l’avant du fauteuil roulant. Ce sont des roues de vélos enfant et des batteries récupérées. Les rayons enlevés ont été remplacés par un moteur électrique ». Sur internet, c’est près de 1 500 €. Dix fois moins cher avec le Fablab.

Besoins de financements

Pour aider le plus grand nombre, le Fablab a besoin de pièces, de fonds et d’autres bonnes volontés. Tout en créant du lien avec les personnes concernées.

À noter

35 € l’adhésion. Ouvert à tous (humanlab@apajh44.org).

L’association suit 1 500 personnes pour des actions de prévention, de dépistage et d’animation sociale : apajh44.org

Source OUEST FRANCE.