« Il suit la personne à un mètre »: Franprix expérimente un robot-livreur à destination des personnes à mobilité réduite…

L’enseigne teste les premières livraisons assistée de ce petit engin baptisé Twinswheel, dans le 13e arrondissement à Paris.

Robot-livreur à destination des personnes à mobilité réduite, d'un magasin Franprix du 13eme arrondissemnt de Paris

Après le développement des « drive », les livraisons dans les casiers et parfois par drone, voilà le robot livreur pour les derniers mètres qui séparent le supermarché du domicile du consommateur. L’enseigne Franprix teste ainsi les premières livraisons assistée de ce petit engin baptisé Twinswheel dans le 13e arrondissement à Paris.

Avec une roue de chaque côté, un coffre, un gyrophare sur le capot, le robot Twinswheel n’est pas plus haut qu’un chien mais beaucoup plus silencieux. Et il intrigue cette habitante du quartier : « Cela me fait penser à ces petits personnages de dessins animés qui circulent tout seuls, sourit-elle, intriguée. Je suis impatiente de voir comment cela se déplace et comment on peut être suivi par cet objet. »

« Est-ce qu’on a vraiment besoin de cela sur nos voies alors que nous avons déjà les vélos, les trottinettes… » une habitante du quartier à franceinfo

« Il suit la personne à un mètre, en portant ses courses à sa place, explique Vincent Talon, l’ingénieur qui a conçu cet engin qu’il appelle « robot-esclave ». On veut essayer de voir si des personnes à mobilité réduite peuvent l’utiliser, depuis le Franprix jusque chez elle. »

Le robot roule à 6 km/h

Avec 40 kilos dans le coffre, l’engin roule à l’électricité sur le trottoir, à pas plus de 6 km/h. Le problème, c’est le retour : la loi interdit aux robots de se déplacer seuls. Franprix espère faire bouger les règles. « Ce robot est doté d’intelligence artificielle : c’est une machine qui apprend en continu, par exemple à se déplacer en ville, à éviter les passants, explique le directeur général, Jean-Pierre Mochet… Quand la législation nous permettra de le faire, ce robot pourra revenir tout seul d’une livraison qu’il aura faite avec un client. » « Ce sera un outil très pratique, indique l’édile. Je crois beaucoup à ce type de chose. »

« Il faudra donner un cadre, pour que les choses se passent bien, réglementer et dresser des PV lorsque cela se passe mal, à l’image de ce nous vivons actuellement avec les trottinettes. « Jean-Pierre Mochetà franceinfo

Jérôme Coumet, le maire du 13e arrondissement de Paris a donné son accord pour l’expérimentation, à condition que la rue soit partagée en toute sécurité. Le robot-livreur a donc intérêt à apprendre vite et à bien à se comporter.

Source FRANCE INFO.

Drame de l’Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée »…

Alexandra Bernard, la petite-fille de Geneviève, décédée dans la nuit du 31 mars au 1er avril à l’Ehpad la Chêneraie au Lherm, vit très mal la tragédie. Elle veut des réponses.

Drame de l'Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée ».

Près de 15 jours après le drame survenu à l’Ehpad du Lherm où cinq résidents ont perdu la vie des suites d’une présumée intoxication alimentaire, les familles de victimes sont toujours dans l’attente. Alexandra Bernard, la petite fille de Genevieve, 95 ans, veut faire la lumière sur cette affaire.

La veille de la disparition de sa mamie, cette habitante de Muret, en Haute-Garonne, située à une dizaine de kilomètres du Chaîneraie, lui a rendu visite. « Je venais la voir deux à trois fois par semaine. Un jour avant son décès, j’étais là pour lui donner à manger. Je ne comprends pas comment on a pu nous la prendre comme ça. Elle était en forme, n’avait aucune maladie, aucun problème majeur. J’ai été choqué lorsque les gendarmes me l’ont appris au réveil », témoigne cette mère de famille. Alexandra est tout simplement « brisée », selon ses mots et n’arrive même plus à manger correctement depuis les faits.

« J’ai été élevée par ma grand-mère, à la suite de la mort de ma maman. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire le deuil, puisqu’il nous est interdit d’inhumer son corps le temps des analyses », explique-t-elle, les larmes aux yeux. Reçue avec les autres familles de victimes par Dominique Alzeari, le procureur de Toulouse, le 3 avril, cette quadragénaire a confiance aux enquêteurs. « Je sens que le procureur est motivé, qu’il ne lâchera rien. Les gendarmes de Muret, qui ont recueilli les 14 plaintes ont également été très bienveillants envers nous. Mais maintenant, nous espérons avoir du nouveau », prévient-elle. En attendant, les scellés mis dans les chambres ont tous été enlevés. Certaines familles ont déjà récupéré les affaires pour permettre à d’autres résidents de s’y installer. « On a été surpris par le timing mais c’est normal qu’on libère les lieux. Nous avons hâte que ça finisse. Désormais j’hésite à lancer une association pour protéger les retraités des Ehpad », confie Alexandra.

« 11 soignants présents ? Impossible »

Lors d’un entretien accordé à la Dépêche du Midi le 8 avril, Charles-Antoine Pinel, le directeur général France Seniors du groupe Korian, propriétaire de l’établissement, expliquait que onze soignants étaient présents la nuit du 31 au 1er avril. Une affirmation surprenante d’après Alexandra, qui fréquente les lieux depuis trois ans. « Je n’ai jamais vu autant de personnels le soir. Surtout le week-end. J’ai tendance à dire que les équipes sont réduites. Dans ce genre d’établissement, on entend souvent parler de burn-out », analyse-t-elle en posant la question du surmenage : « Le cuisinier du week-end est seul pour faire manger les 80 résidents et les membres de leurs familles qui leur rendent visite. A-t-il été surmené ? Par ailleurs, sur le menu annoncé la veille du décès de ma grand-mère, il n’y avait aucune trace de la tourte au foie gras. D’où vient ce produit ? », se demande la petite fille de Genevieve.

« Nous allons faire appel à un avocat afin de connaître toute la vérité », poursuit-elle. La semaine dernière, le parquet nous a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire. Cette dernière devrait être annoncée prochainement et permettra à la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse, chargée de l’enquête, de répondre à toutes ces interrogations.

Source LA DEPÊCHE

Comment venir à bout de la crise de l’hôpital public?…

Les professeurs Francis Michot et Jean-François Allilaire livrent leurs diagnostics sur l’état de l’hôpital et proposent des solutions.

Comment venir à bout de la crise de l’hôpital public ?

La réforme de l’hôpital, et plus globalement celle du système de santé, est un objectif affirmé de la loi santé. Plusieurs crises expliquent le malaise actuel de l’hôpital public :

Une crise de perte de sens, car à la vision médicale de l’hôpital s’oppose une vision managériale à dominances économique et budgétaire. La qualité des soins a cédé la priorité au volume de soins réalisé. Le nombre de lits et de personnels soignants est devenu les variables d’ajustement de la dépense. Le résultat est une régression des valeurs médicales fondatrices au profit de valeurs économiques ;

Une crise financière, car si l’objectif des dépenses d’assurance-maladie est national, la distribution des financements est fragmentée entre les soins de ville, l’hôpital, la prévention et le social, gérés par des instances différentes. L’évaluation se fait sur des volumes et des procédures, et non sur des résultats. Le mode de financement actuel (tarification à l’activité) aiguise la concurrence au détriment de la complémentarité et génère des effets pervers sur la pertinence des soins et les décisions d’hospitalisation ;

Une crise managériale et de gouvernance, car la gestion administrative hypertrophiée développe une conception uniforme et juridique de l’hôpital. Les conséquences sont majeures: l’incompréhension s’est installée entre l’administration et les médecins, les liens se délitent entre médecins et autres personnels soignants, le temps consacré à la charge administrative se fait au détriment de celui consacré à soigner les patients, la multitude de lois, décrets, circulaires crée une instabilité réglementaire ;

Une crise structurelle et organisationnelle, car un centralisme administratif pyramidal et l’accumulation de normes rigides sont imposés sans discernement aux hôpitaux qui ont une grande hétérogénéité de taille et de missions ;

Une crise sociétale, qui impacte l’hôpital et ses personnels: la réduction du temps travail, les choix de vie et la féminisation du corps médical ont modifié les comportements et les modalités d’exercice ; les patients acteurs de leur propre santé exigent une nouvelle relation médecin-malade ; la dégradation des conditions de travail des personnels soignants est liée à l’augmentation de la charge de soins par patient, l’absence de remplacement des personnels, l’absence de reconnaissance et de valorisation des carrières, avec un sentiment croissant de déclassement.

Pour ces raisons, l’Académie nationale de médecine appelle à une refondation de l’hôpital public :

Une nouvelle gouvernance, qui ne doit plus être assurée par le seul directeur général de l’hôpital. Le président de la commission médicale d’établissement, représentant des médecins, devra avoir la responsabilité sur toutes les questions médicales ; dans les CHU, le doyen de la faculté doit être réellement responsable de l’enseignement et de la recherche. La direction des soins et les représentants des patients devront aussi avoir leur place. La qualité et la valorisation des équipes seront définies par de nouveaux critères: savoir-faire des personnels, nouveaux patients, réhospitalisations non prévues, activité ambulatoire, résultats ;

De nouvelles modalités de financement. L’objectif sera de revenir à la valeur fondamentale de la médecine, à savoir le résultat obtenu par les soins prodigués au malade. L’évaluation doit être faite sur l’ensemble du parcours de soins en intégrant soins de ville, hôpital et social ;

La réinsertion de l’hôpital dans son environnement doit se faire par une organisation territoriale des soins avec une gradation en soins de proximité, soins spécialisés et recours ultraspécialisés au profit d’un parcours de soins intégrant public et privé ;

La revalorisation des personnels médicaux et soignants impose de restaurer l’attractivité de leurs métiers, de réorganiser l’activité des médecins en privilégiant le temps médical, d’augmenter les salaires des personnels soignants, de leur donner la reconnaissance qu’ils méritent ;

L’organisation de l’hôpital centrée sur le patient devra répondre à sa triple demande: accéder à des soins de qualité, bénéficier d’une relation avec les équipes prenant soin de lui et faciliter son parcours de vie ;

Le rôle des CHU doit être réaffirmé dans leur triple mission de soins en médecines de recours et de proximité, de formation des professionnels de santé et de recherche clinique au sein de l’hôpital.

Source LE FIGARO.

Un étudiant handicapé poursuit la SNCF pour discrimination devant la Cour d’appel de Toulouse…

La Cour d’appel de Toulouse examinait ce mercredi la plainte pour discrimination contre la SNCF de Kévin Fermine, un étudiant toulousain en fauteuil roulant.

En première instance, il avait été débouté et condamné à rembourser les frais de justice de la SNCF.

Kevin Fermine a tenu une conférence de presse devant la Cour d'appel de Toulouse, en compagnie de son conseil, Me Nakache / © France 3 Occitanie

L’étudiant toulousain Kévin Fermine, handicapé en fauteuil roulant, aimerait bien avoir accès aux toilettes lorsqu’il voyage en train.

Ce qui n’est pas pour lui possible.

Se considérant discriminé, il avait donc poursuivi la SNCF en justice au mois de juin dernier.

Mais Kevin Fermine avait été débouté et condamné à payer les frais de justice de l’entreprise ferroviaire.

Le tribunal de grande instance avait en effet estimé que la loi Handicap fixant l’échéance de mise aux normes d’accueil des personnes handicapées en 2024, la SNCF n’était pas (encore…) coupable.

Pour l’avocat de Kévin Fermine, « cela revient à interdire les voyageurs en fauteuil roulant des trains».

Me Pascal Nakache estime que  l’entreprise ferroviaire a une responsabilité contractuelle dans la vente de ses billets aux voyageurs.

« Il est inadmissible qu’une personne qui paie n’ait pas accès au bar ou au WC. La SNCF doit garantir l’ensemble des prestations à tous dans des conditions normales », a-t-il plaidé.  »

« Il est insuportable que les obligations de mise en accessibilité, qui sont prévues par d’inombrables textes sur le plan internatioinal comme sur le plan national, soit systématiquement reportées à coups de prorogations sine die », a ajouté l’avocat.

Il a demandé des dommages et intérêts pour son client « puisque la SNCF ne lui permet pas de voyager dans des conditions de dignité ».

La Cour a mis son arrêt en délibéré au 13 juin.

Source FR3.

Besançon : une handicapée (Sclérose en plaques) contrainte de partir de chez elle, faute d’aides…!

Elle se bat contre une sclérose en plaques depuis 16 ans. Sa dépendance nécessite de nombreuses heures d’aides à domicile.

Hélas, la structure qui s’en occupait a fait faillite en début d’année.

Elle doit trouver d’autres prestataires. En attendant, elle a été placée au foyer de vie de Saint-Ferjeux.

Blandine Lindeberg a 47 ans. Elle a appris qu’elle était atteinte de sclérose en plaques en 2003. Son état s’est rapidement détérioré et elle s’est retrouvée en fauteuil roulant en 2007. Elle a néanmoins continué à élever ses deux filles, jusqu’à son hospitalisation en 2014. Elle a dû alors faire appel à une structure d’aide à domicile pour son lever, son coucher, ses toilettes, son habillage, ses repas et son accompagnement pour les sorties, à raison de 121 heures par mois. Ce plan d’aide lui a permis de rester dans sa maison, adaptée à son handicap, à Routelle. Cela lui conférait une certaine autonomie au quotidien.

L’entreprise qui s’occupait d’elle a déposé le bilan cette année. Blandine Lindeberg a voulu prendre les devants pour ne pas être démunie et a réclamé l’aide de l’Association du réseau de santé de proximité et d’appui (ARESPA), qui s’est tournée vers Eliad. « Ces derniers n’ont malheureusement pas pu me répondre positivement à cause de problèmes de calendrier et de personnel », raconte la quadragénaire. « L’absence d’aides s’est cruellement vite fait sentir. Je n’en avais plus que deux. Les autres, non indemnisées pour leurs déplacements, ne sont plus venues. J’ai sollicité des infirmières. Elles ne pouvaient pas me rendre les mêmes services, bien entendu. Je le comprends. Le Conseil départemental, qui a compris mon urgence, a pu me placer à la maison de vie de Saint-Ferjeux à Besançon. J’ai actuellement tous les soins nécessaires mais je veux et dois rentrer chez moi. »

Un appel à l’État pour accorder plus de crédit aux aides à domicile

Blandine a tout de même reçu une bonne nouvelle, partielle. La société Adomis peut supporter la moitié des heures de prise en charge. Elle doit trouver les volontaires pour l’autre moitié. « Deux personnes sont intéressées », se réjouit-elle. « Je m’apprête à passer une annonce sur Leboncoin afin de recruter toute bonne volonté susceptible de venir le soir. J’avoue que je dois beaucoup m’investir. Je n’en veux pas aux aides à domicile. Ils sont dévoués et volontaires. Les associations ont du mal à recruter du personnel dans ce domaine peu rémunéré à sa juste valeur. D’un côté, l’État prône le maintien à domicile et l’autonomie. D’un autre côté, il n’accorde aucun crédit financier aux collectivités pour les promouvoir et les développer. Au final, me placer en milieu médicalisé coûte plus cher que de me laisser chez moi. »

Blandine a écrit en ce sens au ministère des solidarités et de la santé le 23 mars dernier. Elle attend toujours une réponse.

Source EST REPUBLICAIN.

Nurofen, Strepsils, Maalox… Le prix des médicaments vendus sans ordonnance a bondi… Deux hausses de TVA sur ces médicaments !

Selon une étude de l’association Familles rurales, un « panier » moyen de médicaments en vente libre a augmenté de 9%.

Nurofen, Strepsils, Maalox... Le prix des médicaments vendus sans ordonnance a bondi.

Des augmentations de 25%, 19%, 12%. Dix ans après l’autorisation de vente en accès libre des médicaments sans ordonnance (OTC), « les prix se sont envolés » selon l’association de consommateurs Familles rurales qui a publié, mardi 16 avril, les résultats de son étude annuelle sur les prix des médicaments« Force est de constater que le gouvernement n’a pas réussi le pari ‘d’offrir des prix publics concurrentiels et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens' » avec cette mesure, selon l’association.

Depuis la création de son « observatoire des médicaments » en 2010, Familles rurales dit avoir constaté une hausse de 9% du prix moyen de son « panier » de médicaments les plus fréquemment utilisés dans la santé familiale. Le prix de l’anti-inflammatoire Nurofen, par exemple, a bondi de 25% depuis 2010, celui des pastilles pour la gorge Strepsils, de 19%, et celui du médicament contre les aigreurs d’estomac Maalox, de 12%, selon l’association. Familles rurales a aussi pointé des écarts de prix très importants de ces médicaments, qui peuvent varier du simple au triple selon les pharmacies. En moyenne, l’écart constaté tourne autour de 190%.

Deux hausses de TVA sur ces médicaments

Les médicaments OTC ont par ailleurs subi deux hausses successives de TVA sur la période, passée de 5,5% à 7% en 2012 puis de 7% à 10% en 2014. « Les pharmaciens ont donc pris sur leur marge les augmentations des prix catalogue, les hausses de TVA et une partie de l’inflation », a expliqué Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Début avril, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est dite opposée à une récente proposition de l’Autorité de la concurrence d’autoriser la grande distribution à vendre des médicaments OTC, estimant qu’une telle réforme fragiliserait le réseau des pharmacies en milieu rural.

Source LE FIGARO.

L’espérance de vie a-t-elle atteint ses limites en France ?…

L’espérance de vie progresse moins vite. En France, elle n’a gagné qu’un mois et demi par an en moyenne chez les hommes depuis 2014 et un mois par an chez les femmes.

Jeanne Calment, la doyenne de l\'humanité morte à 122 ans, le 17 octobre 1995 à Arles (Bouches-du-Rhône).

Jeanne Calment, la doyenne de l’humanité morte à 122 ans, le 17 octobre 1995 à Arles (Bouches-du-Rhône). (TSCHAEN /SIPA / SIPA)

Gilles Pison, auteur de cet article, anthropologue et démographe, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et chercheur associé à l’Ined, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) – Sorbonne Universités. La version originale de cet article a été publiée sur le site The Conversation, dont franceinfo est partenaire.


L’espérance de vie à la naissance a progressé de 3 mois par an en moyenne en France depuis le milieu du XXe siècle, passant de 66 ans sexes confondus en 1950 à 82 ans en 2018. Les progrès ont cependant ralenti ces dernières années : l’espérance de vie n’a gagné qu’un mois et demi par an en moyenne chez les hommes depuis 2014 et un mois par an chez les femmesD’où vient ce ralentissement ? Est-il conjoncturel ou représente-t-il une nouvelle tendance de fond ? Faut-il s’attendre à une diminution de l’espérance de vie dans quelques années, comme aux États-Unis ?

L’effet des épidémies de grippe

Les épidémies de grippe saisonnière ont été particulièrement meurtrières ces derniers hivers : depuis 2014, trois d’entre eux ont été marqués par une surmortalité d’environ 15 000 décès attribuables à la grippe à chaque fois, principalement chez les personnes âgées.

Evolution de l'espérance de vie.

Les épidémies de grippe saisonnière ne sont cependant pas une nouveauté. Quand elles sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l’espérance de vie à la naissance de l’année de 0,1 à 0,3 an, mais l’effet est conjoncturel, sans affecter la tendance de fond. À l’effet propre des épidémies de grippe semble s’ajouter un ralentissement tenant à d’autres causes. Pour comprendre la situation, il est utile de replacer l’évolution récente de l’espérance de vie dans le contexte des changements de plus long terme.

Le formidable essor qu’a connu l’espérance de vie depuis le milieu du XXe siècle – elle a augmenté de 16 ans depuis 1950 – est dû principalement aux succès remportés dans la lutte contre la mortalité adulte, en particulier aux âges élevés où se concentrent de plus en plus les décès. La mortalité infantile a en effet atteint des niveaux si bas depuis quelques décennies que son évolution n’a plus guère d’influence sur l’espérance de vie à la naissance.

Les cancers, première cause de décès

Au milieu du XXe siècle, les maladies infectieuses étaient encore la cause d’une partie importante des décès d’adultes et de personnes âgées, et leur recul a entraîné une augmentation sensible de l’espérance de vie des adultes. Mais la part de ces maladies dans la mortalité totale a beaucoup régressé et les gains à attendre de la poursuite de leur recul sont faibles.

Les maladies cardiovasculaires et les cancers sont désormais les principales causes de décès. Et ce sont les succès rencontrés dans la lutte contre ces maladies qui ont permis à l’espérance de vie de continuer à augmenter ces dernières décennies.

La mortalité due aux maladies du cœur et des vaisseaux a beaucoup diminué depuis un demi-siècle grâce à la « révolution cardiovasculaire » qu’ont constitué les progrès de la prévention et des traitements dans ce domaine. Quant à la mortalité par cancer, qui avait augmenté, elle régresse maintenant grâce aux diagnostics plus précoces, à l’amélioration des traitements, et à la réduction des comportements à risques comme le tabagisme.

Les effets retardés du tabagisme sur la mortalité

Le ralentissement des progrès de l’espérance de vie depuis une dizaine d’années est peut-être le signe que les retombées de la révolution cardiovasculaire sont en voie d’épuisement. Et les progrès futurs pourraient dépendre de plus en plus de la lutte contre les cancers qui sont devenus la première cause de décès. Si celle-ci engrange les succès, les retombées en termes d’espérance de vie ont été moins spectaculaires jusqu’ici que celles liées à la révolution cardiovasculaire.

La mortalité par cancer a beaucoup diminué chez les hommes et elle continue de baisser. Chez les femmes, où elle est moindre que chez les hommes, elle a diminué plus lentement, et a même cessé de baisser ces dernières années. L’une des raisons est la montée du tabagisme dans les années 1950 à 1980 dans les générations de femmes ayant 50 ans ou plus aujourd’hui. Elles en subissent les conséquences quelques décennies plus tard, sous forme d’augmentation des cancers liés au tabac.

Les Françaises encore bien placées en Europe

Un même ralentissement des progrès de l’espérance de vie s’observe dans les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest. Comme en France, il est plus marqué chez les femmes que chez les hommes. Le ralentissement est ancien chez les Suédoises. Alors que ces dernières bénéficiaient de l’une des espérances de vie les plus élevées d’Europe en 1980, elles ont été rattrapées puis distancées par les Françaises, les Espagnoles et les Italiennes, qui ont pris la tête.

Si les femmes des pays nordiques ont connu plus tôt que les autres le ralentissement, c’est en partie parce qu’elles s’étaient mises à fumer plus tôt, et en ont donc subi plus précocement les conséquences en termes d’accroissement de la mortalité par cancers liés au tabac.

Avec plus de 87 ans d’espérance de vie, les Japonaises détiennent le record aujourd’hui. Elles montrent que des marges de progrès existent encore avant d’atteindre d’éventuelles limites. De leur côté, les Français restent toujours mal situés, malgré leur forte progression.

Les Etats-Unis de plus en plus distancés

Aux États-Unis les progrès de l’espérance de vie ont non seulement ralenti, mais aussi fait place ces dernières années à un recul, à la fois chez les hommes et les femmes. Il est attribué, là aussi, à une montée de la mortalité liée au tabac. À celle-ci s’ajoutent plusieurs problèmes sanitaires, comme la fréquence de l’obésité et une épidémie de décès dus à des overdoses d’opioïdes chez les adultes. Autre facteur aggravant : le système de santé aux États-Unis est inégalitaire, rendant difficile l’accès aux soins pour les plus pauvres.

Alors qu’aux États-Unis l’espérance de vie atteignait l’une des plus élevées au monde dans les années 1960, ce pays a été rattrapé puis doublé par beaucoup d’autres pays développés. Il est désormais de plus en plus distancé, notamment par les pays européens. En 1980, l’espérance de vie des hommes était identique aux États-Unis et en France. L’avantage des Françaises ne dépassait alors pas 1 an par rapport aux Américaines ; en 2017, l’espérance de vie de ces dernières accuse plus de 4 ans de retard sur celle des Françaises, et l’écart est de plus de 3 ans du côté des hommes.

Il n’est pas du tout certain que l’Europe, et notamment la France, soient touchées à leur tour par un recul de l’espérance de vie, car leurs systèmes sanitaires sont plus protecteurs et plus égalitaires que celui des États-Unis. Cependant, pour que l’espérance de vie continue de progresser en France dans les années à venir, la mortalité liée aux cancers doit continuer à diminuer chez les hommes et reculer à nouveau chez les femmes.

À plus long terme, les gains relatifs aux avancées liées à la lutte contre les maladies cardiovasculaires et les cancers finiront par s’épuiser un jour, comme ce fut le cas pour les avancées liées à la lutte contre les infections. De nouveaux terrains de lutte, comme la lutte contre les maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, etc.) et des innovations médicales et sociales pourraient alors prendre le relais et ouvrir une nouvelle phase de progrès sanitaire. Ce qui pourrait non pas conduire à l’immortalité, vieux rêve inaccessible, mais remettre de nouveau à plus tard le calcul d’une limite à la progression de l’espérance de vie.

Source LE FIGARO.

Handicap : un fauteuil pour deux, au moins…!

Le rêve de Michel Accary peut-il devenir un projet de loi ?

Vendredi dernier, ce Boétien militant de la prise en charge du handicap devait rendre sa copie à Sophie Cluzel, chargée de ce dossier au gouvernement.

Michel Accary (au centre) en compagnie de Nino Ourabah et de Daniel David, du comité départemental Handisports 47. Ce fauteuil pour golfeur recyclé prend la route vers le Gers. / Photo DDM, D. R.

Il est têtu. Quand Michel Accary a une idée derrière la tête, en règle générale, il la mène à son terme ou tente de le faire. «Je ne lâcherais rien», dit-il à propos d’une obsession humaniste qu’il nourrit depuis la rentrée 2016, quelques semaines après les Jeux paralympiques de Rio. D’une déchetterie du Passage-d’Agen, il récupère un fauteuil pour handicapés avec carnet d’entretien compris.

Cet équipement a traversé l’Atlantique dans l’autre sens. Rosy vit à Porto Seguro, elle est handicapée et depuis l’automne de cette année-là, cette Brésilienne privée de ses jambes peut se déplacer. Près de trente mois après, le même Michel Accary s’apprête à remettre une proposition de loi au député LREM d’Agen Michel Lauzzana. L’élu s’est engagé à la glisser dans le porte-documents de Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées.

Dispositif en Allemagne

Ce qu’il dit est frappé au coin du bon sens : aujourd’hui, les fauteuils, déambulateurs… sont souvent à usage unique. Le bénéficiaire ou sa famille s’en débarrassent quand ils considèrent qu’il est obsolète. Ce matériel est attribué par les conseils départementaux via les MDPH (Maisons du handicap) ou par les CPAM, la Sécu. «À chaque MDPH, à chaque Sécu sa façon de gérer. Il y a un truc qui ne marche pas et pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui fonctionne ailleurs». Sac au dos, Michel Accary a roulé sa bosse en Europe. En Allemagne, explique-t-il, «ce sont les länders (les régions, NDLR) qui gèrent ce roulement de matériel entre utilisateurs».

Les yeux rivés sur un écran d’ordinateur, l’ancien responsable des Bouchons d’amour le constate souvent : «En France, on trouve ce matériel d’occasion sur les sites d’achat en ligne quand ce n’est pas dans une déchetterie ou dans un garage, atteint par l’oxydation et la moisissure. Pour faire court, ce sont des dépenses à fonds perdu». À raison de 2 000 à 13 000 € environ le prix d’achat, la déperdition financière se chiffre en millions d’euros. en France.

Par la CNAM

L’idée de Michel Accary est donc d’organiser l’acquisition initiale et l’échange selon le bon principe du roulement. Le dispositif serait le suivant : achat neuf, acquisition par la personne avec attribution par une commission. «Quand ce matériel est remis par son utilisateur, il est remis sur le marché après avoir été reconditionné. On jette l’argent par les fenêtres aujourd’hui, c’est n’importe quoi en fait !».

Selon Michel Accary, la Caisse nationale d’assurance maladie, ses antennes départementales «et les conseils départementaux» doivent être «les chevilles ouvrières» de cette nouvelle organisation dans l’attribution des équipements pour handicapés. «Les handicaps se ressemblent plus ou moins. On doit arrêter de fonctionner sur le mode de cette loi coutumière qui consiste à ne pas réutiliser ce matériel pour une seconde vie». Un fauteuil pour deux, au moins : c’est la proposition de Michel Accary.

(*) Sophie Cluzel est présente vendredi 15 mars à Agen dans le cadre de l’opération DuoDay qui vise en mai prochain à la formation de duos entre des personnes en situation de handicap et des professionnels volontaires.

Source LA DEPÊCHE.

Alpes-de-Haute-Provence : une peluche pour permettre aux enfants autistes d’exprimer leurs émotions…

Grâce à son unique œil, géant et interactif, la peluche Gloups émotions permet aux enfants, notamment autistes, d’exprimer ce qu’ils ressentent.

En s’inspirant de son expérience, une jeune maman a développé cette invention.

La poupée interactive Gloups émotions permet aux enfants en situation de handicap d'exprimer leurs émotions. / © France 3 Provence Alpes

En s’inspirant de son expérience, une jeune maman a développé une peluche pour permettre aux enfants, notamment autistes, d’exprimer ce qu’ils ressentent.

Devant l’œil de la peluche cyclope Gloups, les enfants peuvent faire défiler des jetons, correspondant à leurs émotions. Grâce à un système interactif, la peluche verbalise alors ce qu’ils ne parviennent pas à exprimer : « joie », « peur », « tristesse », etc.

Pour donner plus de précisions, l’enfant peut se saisir de petites cartes, qui détaillent qui est à l’origine de ces sentiments : « papa », « maman », « aidant », etc.

La peluche exprime des sentiments en fonction des jetons que l'on présente à son oeil. / © France 3 Provence-Alpes

Communication bienveillante

« Avant l’âge de quatre ans, les enfants ne savent pas verbaliser leurs émotions », précise la créatrice du Gloups émotions, Stéphanie Blanchet.

L’idée lui est venue face à son fils, atteint d’une maladie rare à l’âge de trois mois : « Quand mon fils est tombé malade, j’aurais voulu avoir cette peluche et l’aider à verbaliser ses besoins et savoir ce qu’il avait exactement », explique-t-elle. « J’aurais bien voulu l’aider à exprimer sa douleur autrement que par la colère ».

 « Avant l’âge de quatre ans, les enfants ne savent pas verbaliser leurs émotions. »

C’est en découvrant la communication bienveillante sur les émotions que Stéphanie Blanchet a développé l’idée d’une peluche interactive.

Pour les enfants en situation de handicap

Elle s’adapte aux enfants en situation de handicap, notamment les autistes, mais elle peut aussi être utilisée par les enfants en bas âge ou hospitalisés. Elle pourrait également servir aux malades d’Alzheimer.

Le prototype a enchanté l’association Cœur lavande, organisatrice des prochaines rencontres sur l’autisme à Digne-les-Bains du 25 au 28 avril 2019.

Une peluche commercialisée cet été

« Pendant des années en tant qu’éducatrice j’ai travaillé avec du matériel qui n’était pas à la portée de tout le monde« , raconte Clotilde Livolsi, de l’association Cœur lavande.

Avec Gloups émotions, la communication avec les jeunes enfants et les enfants en situation de handicap devient accessible à tous. « Ce qui m’a interpellée, c’est le fait que la peluche puisse rebondir sur les parents pour que les enfants puisse exprimer leurs émotions ou leurs douleurs dans des situations qui peuvent culpabiliser les parents », précise-t-elle.

Pour l’instant, le Gloups émotions est encore un prototype. La peluche devrait être commercialisée dès cet été.

Source FR3.

Les troubles du sommeil, premiers signes de la maladie d’Alzheimer ?…

Le manque de sommeil est une caractéristique de la maladie d’Alzheimer.

Les personnes atteintes ont tendance à se réveiller fatiguées.

Mais quel rapport entre le sommeil et la survenue d’une démence ? Des chercheurs américains pensent tenir une piste.

Les troubles du sommeil, premiers signes de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer serait le fruit d’une cascade d’événements. Les différents facteurs de risque que sont l’âge ou la génétique se superposent pour entraîner la formation de plaques amyloïdes. Celles-ci, par une succession de réactions, notamment inflammatoires, activent de manière anormale les protéines Tau, qui à leur tour s’accumulent et entraînent la dégénérescence et la mort irréversible des neurones. Et toute cette succession se fait lentement, durant des années…

Le défi serait donc de pouvoir identifier des marqueurs qui permettraient de repérer les premiers signes de cette cascade. Et le sommeil semble en être un.

Surveiller le sommeil profond

Des chercheurs de l’Université de Washington à St Louis ont recruté 119 personnes âgées de plus de 60 ans. Ils ont surveillé leur sommeil et leur ont fait passer une série de tests cérébraux, notamment la mesure du peptide béta amyloïde et de la protéine Tau dans le liquide céphalo-rachidien.

Les scientifiques ont observé qu’une diminution du « sommeil à ondes lentes » coïncide avec des niveaux plus élevés de plaques amyloïdes et de protéine Tau dans le cerveau. Ce « sommeil à ondes lentes » correspond aux  premières phases du sommeil, notamment le sommeil profond, la phase la plus importante au cours de laquelle les défenses immunitaires se renforcent et les informations s’ancrent dans notre mémoire.

Pour repérer d’éventuels risques « l’important n’est pas la quantité totale de sommeil mais la durée du sommeil à ondes lentes. Cette dernière reflète sa qualité », expliquent les auteurs. Selon eux, la surveillance du sommeil pourrait donc constituer un moyen facile et abordable de dépister plus tôt la maladie d’Alzheimer.

Source LA DEPÊCHE.