Territoire de Belfort – Aide à domicile : « Nous allons faire face à un tsunami gériatrique ». D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé !…

La direction et le personnel de « Domicile 90 », qui s’occupent chaque jour de 1 600 personnes dans le département, tirent la sonnette d’alarme : sur la dégradation matérielle des conditions de prise en charge des personnes et sur ce qui arrive avec le vieillissement de la population.

D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé. Domicile 90 est déjà, dans le Territoire de Belfort, dans une activité sous tension.  Photo /DR

Les aides à domicile de l’association « Domicile 90 » sont formelles : ce n’est plus possible. Avec la réduction du temps des interventions pour chaque personne à domicile, elles estiment que les tâches ne peuvent pas, matériellement, être menées à bien. « Nous sommes passés, pour des raisons d’économies, à des demi-heures pour une intervention à domicile. Bientôt, ce sera un quart d’heure. Nous n’avons pas le temps de faire ce qui devrait être fait » soupire Andrée.

« On a l’impression de faire de la maltraitance. Faire une toilette, le petit-déjeuner, le lit en une demi-heure, ce n’est pas possible. On prépare le repas et on doit demander aux personnes âgées de se dépêcher de manger car nous n’avons pas le temps » ajoute Fatima.

« Clairement, on nous demande aujourd’hui de faire en 45 mn, ce qui était fait avant en une heure. On passe d’un domicile à l’autre, une bonne partie du temps sur la route » poursuit Sonia qui explique qu’une aide à domicile prend en charge dix personnes différentes, souvent dépendantes, dans sa journée.

Un accident du travail tous les deux jours

La difficulté du travail se lit dans les statistiques : il y a en moyenne, un accident du travail tous les deux jours parmi le personnel qui doit soulever des personnes impotentes sans forcément un lit médicalisé et se fait parfois mal dans ces manipulations.

La situation décrite par les aides-soignantes est proche avec un métier où l’écoute est essentielle, tout comme le soutien psychologique apporté.

« La frontière entre l’aide et le soin est de moins en moins marquée. Les aides à domicile font de plus en plus un travail d’aide-soignante » souligne Philippe Weber, le directeur de Domicile 90, qui déplore le fait que les statuts ne suivent pas.

L’aide à domicile, cependant, est un métier qui dispose de ses filières spécifiques. Aurore, 20 ans, s’y est engagée par vocation en faisant un bac pro spécifique. Salouah, 18 ans, savait ce qui l’attendait puisque sa mère fait ce métier depuis des années. Elle dit apprécier le fait de se sentir utile, même si c’est parfois dur. Floriane, aide-soignante, précise que son métier lui convient, même si elle aimerait qu’il soit davantage reconnu.

Métiers pas assez reconnus

Gladys, RH, reconnaît la difficulté de recruter. Aider son prochain, être bienveillant, professionnel, pour un salaire étalonné au SMIC, demande de la vocation. L’association doit faire des miracles, chaque année, pour réussir à boucler son budget. Le service est là, toutefois, dans le Territoire de Belfort : 1 600 personnes sont prises en charge. Dans 90 % des cas, le temps de la mise en place d’une nouvelle prise en charge est inférieur à deux jours. Des résultats exceptionnels.

Le Dr  Piotte, président d’une structure pilotée par des bénévoles, s’inquiète cependant de l’avenir : « Les personnes de plus de 85 ans auront triplé d’ici 2050. Nous allons faire face à un tsunami gériatrique. Déjà aujourd’hui, dans nombre de cas, si nous n’y allons pas, personne n’ira, aucun organisme privé ne se déplacera » dit-il. Au niveau national, il faudrait recruter 300 000 personnes. Domicile 90, justement, recrute : 78 nouveaux CDI ont été signés en 2018, à comparer avec les 110 CDI créés pendant la même période par PSA à Sochaux.

Un jour férié en moins ?

Dernièrement, une entrevue a été organisée avec le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard. « La réponse doit être nationale. Nous savons qu’il y a 1,7 milliard d’€ à trouver. On peut les trouver » avance l’élu.

La députée LREM Aurore Bergé a une idée, qu’elle a lancée dans le Journal du dimanche : faire travailler un jour férié (le lundi de Pâques ?) comme journée de solidarité pour financer la dépendance et le grand âge. Un sondage Ifop, paru le 21 avril, tempère les choses : 54 % sont opposés à cette idée qui n’est approuvée que par 29 % parmi les ouvriers.

Source EST REPUBLICAIN.

Terre de Cévennes : autisme en Lozère, l’école pour tous…

La rédaction de France Bleu Gard Lozère revient sur un sujet d’actualité illustré sous forme de reportage en immersion.

Terre de Cévennes vous propose de partager la vie d’un enfant autiste à l’école. 

Jean a 12 ans, il est autiste et va à l’école comme les autres enfants.

Ils sont 700.000 en France. 700.000 à être porteurs de troubles du spectre de l’autisme. Et à chaque année, ce sont 35.000 enfants qui naissent avec ce trouble de l’apprentissage et de l’attention. L’autisme se traduit par l’incapacité à établir des interactions sociales et à communiquer, à sourire ou encore à regarder une personne dans les yeux. On compte aujourd’hui en France plus de 100.000 enfants autistes dont la grande majorité -80%- n’est pas scolarisée. Pourtant ces enfants en situation de handicap ont plus besoin que les autres de l’école pour s’en sortir. Cette semaine Terre de Cévennes vous propose de découvrir un dispositif. Le dispositif ULIS qui existe dans une école élémentaire de Mende en Lozère. L’école de Fontanille permet aux enfants autistes d’être scolarisés comme tout le monde dès l’âge de 3 ans.

Autisme en Lozère, l’école pour tous, un reportage Terre de Cévennes de Saïd Makhloufi

Il est déjà 8h00, l’école commence dans 30 minutes mais Jean n’est toujours pas prêt. Comme tous les jours, c’est sa maman Sophie qui l’emmène. Jean à 12 ans, il est autiste et va à l’école comme les autres enfants. Aujourd’hui en classe de cm2, il a depuis la maternelle les mêmes camarades de classe. Jean est dans la même classe que des élèves dits « normaux », des élèves de CM2 donc. Pendant que les autres font une rédaction, Jean, lui, travaille autre chose avec son assistante de vie scolaire. À sa façon et au niveau qui est le sien, Jean sait lire, écrire, parler. Et tout ça, il le doit à Valérie, son assistante de vie scolaire. Elle est à ses côtés  depuis maintenant 8 ans et sans Valérie, Jean ne pourrait pas aller à l’école. On comprend bien le bénéfice que Jean ou tout enfant autiste peut tirer de l’école. Il est intéressant de constater ce qu’apporte la présence de Jean aux autres élèves notamment sur la vision qu’on peut avoir du handicap.

 Jean sait lire, écrire, parler et tout ça, il le doit à Valérie, son  assistante de vie scolaire. Elle est à ses côtés  depuis maintenant 8 ans  - Radio France

A l’école de Fontanille à Mende on accueille des enfants autistes depuis 2012. Si l’école élémentaire de Fontanille est la seule école de Mende à accueillir des enfants autistes, c’est parce qu’elle dispose d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire. (ULIS) sont des dispositifs au service de la construction du parcours des élèves en situation de handicap. Elles leur proposent, en milieu ordinaire, des modalités d’apprentissage et des enseignements adaptés.

Dotées d’un projet intégré au projet d’établissement, les ULIS concernent et impliquent l’ensemble des personnels de l’établissement dont elles sont partie intégrante. Cette classe se trouve au rez de chaussée de l’établissement… Là-bas, nous y retrouverons Jean qui partage son temps entre sa classe de CM2 et la classe Ulysse, mais nous y verrons d’autres enfants autistes. Jean est là avec son AVS, Valérie. Pendant que Jean fait de la lecture un autre enfant est présent. Il s’appelle Daniel, il a 9 ans et lui aussi est autiste. Depuis le diagnostic de son fils il y a 10 ans, elle voit le chemin parcouru.

(ULIS) sont des dispositifs au service de la construction du parcours des élèves en situation de handicap. Elles leur proposent, en milieu ordinaire, des modalités d'apprentissage et des enseignements adaptés. - Radio France

Qu’est ce que l’autisme ? 

La définition est très large et surtout il existe plusieurs formes d’autisme. Mais on peut dire simplement, et là je ne gratte qu’à la surface  que c’est un manque cruel d’interaction sociale. Quand le diagnostic tombe pour Sophie, son fils, Jean a 2 ans et demi. Les médecins lui annonce la couleur. Votre fils ne vous regardera pas dans les yeux, votre fils ne vous sourira pas, votre fils ne vous parlera pas. Pire encore : votre fils ne vous embrassera jamais Voilà les 1erformes que prennent l’autisme… Et sans oublier l’auto agressivité, le comportement répétitif et les troubles de l’apprentissage…. Vous avez j’espère bien compris que pour lutter contre ce manque d’interaction sociale, l’école reste la meilleure solution… L’école et ses enfants sont sources de sociabilisation. Et après presque 10 ans d’école, les progrès de Jean sont spectaculaires. Et c’est aujourd’hui grâce à l’école que l’espoir est permis.

Favoriser la scolarité des enfants autistes

Il y a un an, à l’annonce du plan stratégique, le gouvernement espérait tripler d’ici 2002 le nombre d’unités d’enseignement maternel autisme afin de scolariser tous les enfants à 3 ans. Pour l’instant c’est toujours le cas, « 180 nouvelles unités devraient voir le jour, dont 30 seront ouvertes à la rentrée 2019 », peut-on lire dans le communiqué. Six unités élémentaires sont déjà en place et dix autres le seront en septembre prochain. Afin d’améliorer la scolarisation des enfants autistes, 50 professeurs « spécifiquement formés aux besoins éducatifs particuliers des élèves autistes sont en cours de recrutements ».

• Sachant que la marginalisation commence dès l’école, le gouvernement promet d’augmenter le nombre d’unités d’enseignement pour autistes à la maternelle. Alors qu’il en existe actuellement 112, elles seront triplées d’ici 2022 et il y en aura une dizaine de nouvelles dès 2022. Il est également prévu de former 100 professeurs « ressources » d’ici 2020.

• Afin d’encourager l’autonomie des adultes autistes, Sibeth Ndiaye a annoncé le doublement du montant du crédit d’emploi accompagné pour atteindre 12 millions d’euros en 2019 et 17 millions d’euros en 2020.

• Enfin, afin d’améliorer le soutien aux proches, le gouvernement prévoit la création de groupes d’entraide dans les départements et de maisons de répit pour les familles.

***Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) résultent d’anomalies du neurodéveloppement. Ils apparaissent précocement au cours de la petite enfance et persistent à l’âge adulte. Ils se manifestent par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des anomalies comportementales, en particulier une réticence au changement et une tendance à la répétition de comportements ou de discours. Les personnes concernées semblent souvent isolées dans leur monde intérieur et présentent des réactions sensorielles (auditives, visuelles, cutanées…) particulières. Malgré la diversité des troubles et les capacités d’insertion sociale très variables de ces personnes, l’autisme est reconnu comme un handicap en France depuis 1996. Il nécessite une recherche pluridisciplinaire pour comprendre ses mécanismes et améliorer sa prise en charge.

Source FRANCE BLEU.

A Guéret, un café pour parler de la dyslexie et autres troubles du langage…

La FCPE vient d’organiser un premier café dys à Guéret : un temps d’échange pour les parents d’enfants atteints de dyslexie, de dyspraxie ou de dysorthographie.

Au centre des discussions : l’apprentissage à l’école, l’occasion de partager les expériences et de se serrer les coudes.

A Guéret, un café pour parler de la dyslexie et autres troubles du langage.

« C’est beaucoup de batailles ! » Assise devant un café, Emma a la voix qui flanche. Son fils de 13 ans est dyslexique et dysorthographique. Elle est venue au premier café dys organisé à Guéret par la FCPE, une association de parents d’élèves, pour échanger, glaner des astuces et surtout parler sans tabou des difficultés qu’elle rencontre au quotidien. Au centre de la discussion, le milieu scolaire et l’inclusion difficile des enfants dys : dys comme dyslexiques, dysgraphiques, dyscalculiques, dyspraxiques, et dysphasiques.

Pas facile d’accompagner un enfant dys en Creuse

Au début, Emma a eu du mal à repérer les troubles d’apprentissage chez son fils : « J’ai commencé à m’inquiéter vers le CE1. On a pris un rendez-vous chez l’orthophoniste. Il nous a fallu un an pour l’obtenir, sur liste d’attente. » « C’est toujours le cas », glisse Nathalie Mouron,  déléguée FCPE, et maman d’un garçon dyslexique. « Il a eu un environnement adapté mais ça ne suffit pas, surtout au collège. _Les professeurs ne sont pas tous impliqués_. » ajoute Emma.

Depuis qu’il est accompagné par une AVS (auxiliaire de vie scolaire), les cours se passent mieux pour son fils. Emma a aussi appris à changer sa propre attitude : « Je devenais obsessionnelle avec l’école. Au départ on ne pense qu’à ça, et on en devient tyrannique quelque part, parce qu’on ne veut pas lâcher. » La peur d’être une mauvaise mère, ou de ne pas savoir s’y prendre : Nathalie aussi a beaucoup culpabilisé. « Ce sont des moments de grande souffrance, et c’est pour ça qu’il faut en parler » assure-t-elle.

« La relation mère-fils est pipée quand tout finit par tourner autour des résultats scolaires, et on en est malheureux. »  Nathalie Mouron.

Autre astuce dont Emma parle dans la discussion : la possibilité que son fils ait un tiers-temps pour passer le brevet l’année prochaine : « Ça se demande très tôt et il faut absolument être au courant, sinon on passe à côté de quelque chose d’essentiel pour leur réussite. »

Des propositions pour faire bouger les lignes

Le café dys, c’est aussi l’occasion de fédérer les parents autour de propositions et d’idées nouvelles. Dans le milieu scolaire, ça commence par la formation des professeurs : « On a fait remonter au DASEN ces problèmes d’adaptation, mais il faut faire bouger les mentalités de tout le monde« , explique Nathalie Mouron. Certaines écoles aménagent également le temps scolaire des enfants dys, ou proposent une aide au devoir spécifique, avec des encadrants formés.

Nathalie Mouron souhaite aussi que les parents soient mis dans la boucle : « On veut être écoutés. _J’en ai marre d’être une entité négligeable, qu’on ne m’explique pas les choses_, même sur le bilan orthophonique par exemple. C’est des grands mots, des chiffres, on vous dit « votre enfant est comme ça ». D’accord, mais qu’est-ce-que je fais pour que ça s’arrange ? »

La café dys entend aussi aider les parents à mieux vivre le trouble de leur enfant. « On reçoit essentiellement des mères, jamais les pères qui sont souvent dans le déni. Et ce n’est de toute façon pas facile de se dire que son enfant a un handicap. »

Le café dys se tient une fois par mois chez « Petit d’Homme », 37 Grande rue, à Guéret. Tous les contacts sont ici.

Source FRANCE BLEU.

Documentaire : Rachel, l’autisme à l’épreuve de la justice | lundi 22 avril à 23h45 sur France 3… Vidéos…

En juillet 2015, le Tribunal pour enfants de Grenoble retire à Rachel, mère célibataire de 29 ans, la garde de ses 3 enfants. Marion Angelosanto raconte son histoire devenue combat : l’affaire Rachel.

Rachel, l'autisme face à la justice - Un film de Marion Angelosanto / © La jolie prod

Rachel, une mère de famille célibataire, se bat contre les institutions pour récupérer la garde de ses enfants, placés en foyer sur décision judiciaire.
Rachel est autiste, comme ses trois enfants. Ce film est l’histoire de sa bataille acharnée pour reconquérir le droit de les élever.
Un bras de fer judiciaire et éthique, qui va faire de Rachel le porte-parole de milliers de familles avec autisme, victimes régulières d’une maltraitance institutionnelle en France.

https://www.facebook.com/marion.angelosantoredactricebandeannonce/videos/1119576541555076/?t=0

En juillet 2015, le Tribunal pour enfants de Grenoble retire à Rachel, mère célibataire de 29 ans, la garde de ses 3 enfants, placés en pouponnière et en foyer.
L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) reproche à Rachel de vouloir enfermer ses enfants dans «une image invalidante d’eux-mêmes», un handicap imaginaire qu’elle aurait inventé pour attirer l’attention sur elle (Syndrome de Münchhausen par Procuration). Pourtant, ils ont été diagnostiqués par l’équipe du Dr Sonié du Centre Ressources Autisme Rhône-Alpes, l’une des 20 structures régionales créées depuis 2005 pour dépister les troubles du spectre autistique.

La machine judiciaire lancée, rien ne peut l’arrêter

Trois diagnostics d’autisme et d’hyperactivité ont été établis pour les enfants, mais trop tardivement pour enrayer l’engrenage judiciaire. Le juge des enfants a suivi le rapport de l’ASE et conclu que Rachel était un parent maltraitant.

La décision du tribunal crée alors une onde de choc. Dès le premier jour, l’association Envol Isère Autisme fait feu de tout bois, alerte le puissant
réseau des parents d’autistes et bientôt 187 associations soutiennent officiellement Rachel. La presse s’empare de l’affaire.
Ses enfants sont placés en famille d’accueil séparément. Rachel a un droit de visite qui lui permet de les rencontrer une heure chacun toutes les deux semaines, sous la surveillance d’un médiateur.

Rachel, diagnostiquée autiste elle aussi, prend les armes

Suite au placement des ses enfants, elle aussi a été diagnostiquée autiste Asperger, à l’âge de 30 ans. Un diagnostic tardif très fréquent pour les adultes de sa génération – et particulièrement les femmes- victimes du retard de la France dans la connaissance et le dépistage des troubles neuro développementaux.
Désormais consciente de son handicap, Rachel apprend à combattre son introversion et ses inaptitudes sociales qui ont plaidé contre elle devant les
services sociaux et le juge des enfants. Elle apprend à construire son discours, à défendre ses compétences parentales devant des institutions qui doutent de ses capacités de mère.

Le combat continue

Son avocate, Sophie Janois, a opté pour une nouvelle stratégie de défense : plaider l’autisme de Rachel. Démontrer qu’elle n’est pas une “mère froide”, sans émotions et sans affect telle que décrite dans le premier rapport de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Mais une mère autiste qui comprend avec justesse les troubles de ses enfants pour les avoir elle-même éprouvés et surmontés sans accompagnement.
Pourtant, le juge a ordonné le renouvellement du placement pour une 3e année consécutive. Il a ainsi motivé sa décision : “malgré l’excellente relation entretenue avec ses enfants, Mme D. ne remet toujours pas en cause ses exagérations passées.”

Source FR3.

Handicap, rêves et liberté : 2019 placée sous le signe de la mobilité et de l’inclusion…

Pour une association, préparer un bilan annuel dans le cadre d’une assemblée générale n’est pas une mince affaire.

Régulièrement, l'association étoffe son pôle sports et loisirs inclusifs de matériel spécifique destiné à la location./ Photo DDM, archives S. F.

À travers le renouvellement de son bureau, l’association Handicap, Rêves et Liberté a paré à cette activité contraignante grâce à l’investissement de la présidente Emilie Bénazech, de la trésorière Chantal Mauriès, de la secrétaire Corinne Bez et son adjointe Marie-Pierre Bachelier.

Ainsi, récemment, les divers rapports ont permis de retracer les projets réalisés en 2018. L’attention a été portée sur le pôle sports et loisirs inclusifs à travers différents achats, notamment un tricycle Tonicross pliant. En vue d’étoffer ce service de location solidaire d’aides techniques pour accéder à des activités de loisirs ou de loisirs sportifs, dans sa volonté aussi de favoriser la mobilité et l’autonomie de façon solidaire et inclusive, HRL mène actuellement une enquête pour orienter le développement de son offre locative (1). «Cela pour tous les handicaps, pas seulement moteur mais aussi mental, sensoriel et psychique», précise Emilie Bénazech.

Des partenariats renforcés

Créé il y a quinze ans, le pôle humanitaire de Handicap, Rêves et liberté poursuit ses activités : des actions au Maroc avec Horizon Ouarzazate notamment, des interventions en classe à l’IEM de Lardaillé, une collecte d’aide techniques et de produits de soin, le tri régulier du stock de produits de soin pour écarter le périmé et, de fait, le recyclage du périmé à travers sa mise à disposition à l’association Ayuda, implantée à Lacaze.

«En 2019, annonce la présidente, un gros projet est lancé avec l’acheminement d’un chargement de 50 m3 de matériel paramédical couplé à une mission de transfert de savoirs à la demande de l’association Horizon Ouarzazate. Une équipe va partir former des formateurs de huit associations marocaines en vue d’installer des services de psychomotricité et des services sociaux, dans l’optique de répondre aux besoins des enfants handicapés et leurs familles. Les fauteuils spécifiques aux enfants sont très difficiles à trouver.»

En parallèle, HRL entend bien renforcer ses partenariats avec les associations Saute-Mouton, Convoyeurs de dons ou encore Pharmacie humanitaire internationale du Tarn. «Car on est plus forts ensemble !», assure Emilie Bénazech.

(1) Pour aider l’association à développer et adapter son offre de location, un questionnaire a été établi, accessible sur le site https ://handicaprevesetliberte.wordpress.com/pole-sport-et-loisir-inclusif/sli-presentation. Lien pour les internautes : https ://handicaprevesetliberte.wordpress.com/actualites.

Source LA DEPÊCHE.

C’est dans ma tête. L’accessibilité impossible : la « double peine » pour les personnes handicapées…

La psychanalyste Claude Halmos évoque aujourd’hui les difficultés immenses que rencontrent les milliers de personnes handicapées en France, pour accéder aux lieux publics, et ce, malgré la loi du 11 février 2005 qui prévoyait qu’en 2015 tout serait acccessible pour elles.

L'accessibilité des lieux, des salles de spectacles ou des transports, bien souvent un parcours du combattant pour les personnes handicapées

La loi du 11 février 2005 prévoyait que les établissements recevant du public seraient tous, en 2015, accessibles aux personnes handicapées. On sait qu’il n’en est rien, et nous revenons aujourd’hui avec la psychanalyste Claude Halmos sur ce que représente, pour une personne handicapée, l’impossibilité d’accéder à certains lieux et à certains bâtiments.

Claude Halmos : Il faut d’abord rappeler que des centaines de milliers de personnes, qui souffrent de handicaps moteurs, visuels, auditifs ou cognitifs, sont aujourd’hui emprisonnées chez elles, parce que la ville n’est pas équipée pour qu’elles puissent y vivre. Et cette violence s’ajoute aux souffrances physiques et psychologiques, que leur handicap leur impose.

franceinfo : Vous pouvez nous expliquer ces souffrances ?   

Une personne handicapée ne se résume pas à son handicap. Elle a, comme tout le monde, de multiples capacités, mais elle doit, pour parvenir à les développer, se confronter à son handicap, et à ce qu’il lui fait éprouver. Elle doit apprendre à accepter son corps, et à explorer toutes les possibilités que, malgré ses limites, il lui donne ; à supporter d’avoir besoin de l’aide des autres, ce qui n’est jamais facile.

Et elle doit apprendre à vivre avec le sentiment d’injustice, que provoque toujours (que l’on soit né avec lui, ou qu’il soit apparu après une maladie ou un accident) un handicap ; et avec les questionnements angoissants, et invalidants qu’il peut susciter : « pourquoi moi ? », « Pourquoi dois- je supporter d’être différent ? » etc…

Et les problèmes d’accessibilité s’ajoutent à ces souffrances ? 

Oui, parce que la personne handicapée se heurte, en permanence, à ces problèmes. Une personne handicapée n’est jamais libre d’aller, comme une personne valide, où elle veut, et de faire ce qu’elle veut, car sa liberté dépend de l’autorisation que la société, selon qu’elle a fait – ou non – les travaux nécessaires, lui donne. Elle se trouve donc renvoyée, en permanence, à une impuissance injuste et humiliante, et à un sentiment de rejet, tout à fait justifié.

Parce que devoir renoncer à une activité, à un spectacle, ou à une visite, parce qu’aucun équipement n’a été prévu, c’est être confronté au fait que l’on n’est pas pris en compte par la société, que l’on ne compte pas. Et donc se voir infliger, par rapport à son handicap, une « double peine », qui est intolérable.

Comment pourrait-on faire changer les choses ?    

Beaucoup de mesures seraient à prendre. Mais il faudrait aussi changer, dans les têtes, la vision du problème. Le problème de l’accessibilité est en effet, généralement pensé – et parlé – en termes de possibilités qui ne sont pas données. Et, posé de cette façon on peut, tout en le déplorant, s’en arranger.

Or, cela ne correspond pas à la réalité, parce que ne pas rendre l’accessibilité possible, ce n’est pas seulement « ne pas permettre » certains lieux (et certaines activités) aux handicapés, c’est, ni plus ni moins, les leur interdire ; comme on a pu, en d’autres temps ou d’autres pays, en interdire certains à d’autres populations. Et c’est une atteinte au principe d’égalité, qui n’est pas admissible.

Source FRANCE INFO.

Un Japonais devient le premier navigateur aveugle à traverser le Pacifique…

Il s’agit de la deuxième tentative du navigateur japonais.

Il y a six ans, son premier voyage avait été plutôt bref et s’est achevé après que son voilier a coulé après avoir heurté une baleine.

La photo de profil Facebook du navigateur japonais Mitsuhiro Iwamoto.

Il vient de réaliser un exploit. Un navigateur japonais est devenu, samedi 20 avril, le premier non-voyant à réaliser une traversée sans arrêt de l’océan Pacifique à bord d’un voilier, rapporte la presse japonaise, dont le quotidien The Japan Times (en anglais). Mitsuhiro Iwamoto, 52 ans, est arrivé dans la matinée dans le port de Fukushima à bord de son voilier long de 12 mètres.

Mitsuhiro Iwamoto, qui réside à San Diego, sur la côte pacifique de Californie, avait quitté cette ville américaine de Californie le 24 février, aux côtés de Doug Smith, un navigateur américain qui l’a aidé oralement en lui donnant des informations comme la direction des vents.

Un voyage pour rassembler des fonds

« Je suis à la maison. Merci, a-t-il réagi, cité par l’agence de presse japonaise Kyodo News. Je n’ai pas abandonné et j’ai réalisé mon rêve. » Il s’agit de la deuxième tentative du navigateur japonais : il y a six ans, son premier voyage avait été plutôt bref et s’était achevé après que son voilier a coulé à la suite d’un choc avec une baleine.

Le Japonais, qui a perdu la vue lorsqu’il avait 16 ans, a entrepris ce voyage pour rassembler des fonds pour des activités caritatives, y compris pour soutenir les efforts des médecins pour prévenir des maladies qui entraînent la cécité.

Source FRANCE INFO.

Morts à l’Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour « homicides involontaires aggravés »…

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire « semble désormais confirmée », précise le procureur de la République de Toulouse.

Morts à l'Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour "homicides involontaires aggravés"

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire à l’origine de la mort de cinq personnes d’un Ehpad à Lherm (Haute-Garonne), fin mars, « semble désormais confirmée », annonce le procureur de la République de Toulouse dans un communiqué, vendredi 19 avril. Une information judiciaire a été ouverte pour « homicides involontaires aggravés », « blessures involontaires aggravées », « mise en danger d’autrui » et « mise sur le marché de denrée préjudiciable à la santé humaine ».

Cinq résidents de l’Ehpad « La Chêneraie » – quatre femmes âgées de 72 ans à 95 ans et un homme de 93 ans – sont morts et 21 autres personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire entre le dimanche 31 mars après le dîner et le lundi matin 1er avril. Cette hypothèse semble en tout cas « confirmée par les premières conclusions des investigations et les résultats des analyses biologiques réalisées sur les repas servis au sein de l’établissement ».

Des personnes « dépendantes et très fragilisées »

Le parquet de Toulouse avait ouvert le 1er avril une enquête de flagrance des chefs d' »homicides involontaires » et « blessures involontaires ». Au total, dix-sept plaintes ont été recensées parmi les membres de huit des familles de victimes.

Le 4 avril, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, avait déclaré que les personnes décédées, « dépendantes et très fragilisées », avaient subi « un choc toxique ». Dans le détail, il avait expliqué que « deux sont décédées à la suite d’un trouble cardiovasculaire après un choc toxique, compatible avec une intoxication alimentaire ». Il avait également évoqué « la présence de bactéries dans différents ingrédients retrouvés dans des repas témoins saisis, y compris avant le jour des décès ».

L’Ehpad « La Chêneraie », qui fait partie de la société toulousaine Omega, rachetée le 18 février par le groupe Korian, avait été contrôlé en 2013 et avait fait l’objet d’une « remise à niveau et de mises en demeure qui ont été exécutées », selon le parquet. Les repas étaient préparés sur place à partir d’ingrédients commandés chez Sodexo et chez des producteurs locaux.

SOURCE FRANCE INFO.

Un projet européen inédit pour l’inclusion des élèves en situation de handicap…

Après 3 ans de travaux, une dizaine de partenaires européens réunis autour de l’APAJH du Lot viennent de construire un module de formation pour les maîtres d’école afin d’inclure les élèves ayant un handicap.

Un projet européen inédit pour l'inclusion des élèves en situation de handicap.

Le projet est inédit de par son rayonnement européen et sa durée. En 2016, l’APAJH du Lot, Association pour adultes et jeunes handicapés, décide de se pencher sur la question de la formation des enseignants dans le cadre de l’accueil et l’accompagnement des élèves en situation de handicap à l’école.
Elle suscite l’intérêt de l’Europe qui lui attribue 300 000€ d’aides. «Cap sur l’école inclusive-Erasmus +» est ainsi né, fruit d’une démarche partagée entre 10 partenaires européens mobilisés dans 7 pays. «Il s’agit de promouvoir une école qui s’appuie sur des systèmes d’éducation spécialisés avec des pédagogies déclinées aux besoins particuliers de ces enfants», dit Jean-Claude Arévalo, directeur des services APAJH du Lot.

Les 21 et 22 mai, toute l’équipe européenne réunie présentera donc l’aboutissement de cette démarche de trois années, à Cahors, à l’Espace Clément -Marot.

Les 21 et 22 mai, le public sera accueilli

L’Ifrass de Toulouse, l’Office central de la coopération à l’école, l’école Calvet-Groupe scolaire Cahors Nord, des professionnels Italiens, Portugais, Grecs, Roumains, Belges et Polonais se sont fédérés autour de l’Apajh du Lot.
Ils se retrouveront à Cahors le lundi 20 mai. Le 21 mai, à 14 heures, ils présenteront le projet et le bilan de leur action au public, suivi d’une conférence de Josef Schovanec, docteur de l’EHESS et porteur du syndrome d’Asperger. Le 22 mai, tables rondes, présentation des partenaires et conférence de Christine Philip, professeur et responsable de formation à l’INS-HEA.
Les publications de «Cap sur l’école inclusive» seront disponibles dès septembre sur www.ecoleinclusiveeurope.eu

C’est donc dans le Lot que tout a débuté avec l’équipe «recherches actions» qui s’est lancée dans une large réflexion autour du handicap des jeunes élèves.
Deux pistes de travail émergent. Sur la formation des enseignants d’une part, comme l’explique Jean-Claude Arévalo : «Nous avons eu des retours intéressants mettant en exergue une certaine appréhension des enseignants autour du handicap, des conflits d’intérêts même entre les attentes de l’institution de l’Education nationale et ce qu’il est possible de faire en classe, etc.»
D’autre part, un 2e axe de recherche s’élabore autour de la famille et l’enfant qui pointent des problèmes de reconnaissance, d’empathie, des besoins d’adaptation…

Un module de formation et des travaux publiés

«Nous avons travaillé avec nos partenaires européens, chacun sur un thème, par internet, et dans chacun des pays où nous nous sommes déplacés, afin d’articuler un module de formation. L’empathie et la praxéologie avec la volonté de croire en la réussite de l’élève pour lui permettre de développer ses compétences),  la communication avec l’enseignant sur le sens des lois et de l’éthique ; les pathologies à travers leurs incidences sur l’apprentissage, la pédagogie différenciée et personnalisée, et la trans-disciplinarité sont autant de thèmes que tous ont déclinés pour proposer un véritable outil de formation aux enseignants, mais au-delà un  projet destiné à tous dans le cadre de la prise en compte des  élèves ayant un handicap.
«La dissémination au plus grand nombre de ce module de formation et la création de connexions avec d’autres démarches similaires sont maintenant nos objectifs», formule le directeur de l’APAJH, et cela commence par  l’organisation de ces trois jours de séminaire dans le Lot. L’Apajh du Lot est également conviée à un congrès de neurosciences «Brain Connection», à Lisbonne, l’an prochain.

SOURCE LA DEPÊCHE.

Rennes. Porteurs de handicap, bientôt des locataires comme les autres…

Six jeunes adultes, porteurs d’une déficience intellectuelle, emménageront d’ici la fin de l’année dans un immeuble en construction de Villejean, un quartier de Rennes.

Des locataires presque comme les autres…

Les six futurs locataires : Émilie, Victoria, Maud, Cécile, Morgane et Maxime, en pleine visite de chantier.

Ambiance de colonie de vacances pour une visite de chantier pas comme les autres : jeudi après-midi, Émilie, Victoria, Maud, Cécile, Morgane et Maxime ont pu découvrir leurs futurs appartements, dans un immeuble en construction de Villejean, un quartier rennais.

« C’est super ! J’ai hâte d’y habiter » , sourit Maxime en découvrant l’appartement d’un peu plus de 40 mètres carrés.

Les jeunes adultes, porteurs de handicap intellectuel modéré ou psychique, sont venus avec leurs parents et des membres de l’association Agir, qui les accompagne vers l’autonomie sociale.

Espace de vie commune

« Depuis deux ans, ils se partageaient entre la vie dans leur famille et dans l’un des studios d’une résidence du centre-ville, d’abord deux, puis trois soirs par semaine » , rapporte Dominique Landemaine, coprésidente de l’association.

Une expérimentation comme un premier pas vers l’autonomie, qui se concrétisera à la fin de l’année dans cet îlot de quatre immeubles design dessiné par l’architecte Julien Chezenoux, où vivront des locataires du parc privé et social. Dont six logements de type T2 en rez-de-chaussée d’une résidence qui en comptera 41. « Ce sont de vrais appartements et ils seront des locataires d’Archipel habitat comme les autres » , insiste Dominique Landemaine.

À cela près que leurs logements seront desservis par le même couloir, au bout duquel se trouve un espace de vie commune de 50 m2. « Ils pourront y faire des activités quotidiennes, en présence d’un professionnel référent financé par le Département. Des auxiliaires de vie les accompagneront aussi pour les tâches liées au quotidien, ce qui est financé par la mutualisation de leurs prestations de compensation du handicap. »

« Avoir un appartement, c’était mon rêve »

Ce projet d’habitat groupé nommé Ty Mosaïk, assez unique en son genre, a été développé par Agir, après un appel à candidatures du Département, dans l’objectif de favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap. Et il est temps…

« Avoir un appartement, c’était mon rêve » , résume Émilie. Cécile, elle, a déjà réfléchi à son aménagement : « Je vais apporter mon lit et toute la chambre de chez mes parents. » Même si « on prévoit d’acheter un clic-clac pour qu’elle puisse passer à la maison de temps en temps » , sourit sa mère.

Source OUEST FRANCE.