A Guéret, un café pour parler de la dyslexie et autres troubles du langage…

La FCPE vient d’organiser un premier café dys à Guéret : un temps d’échange pour les parents d’enfants atteints de dyslexie, de dyspraxie ou de dysorthographie.

Au centre des discussions : l’apprentissage à l’école, l’occasion de partager les expériences et de se serrer les coudes.

A Guéret, un café pour parler de la dyslexie et autres troubles du langage.

« C’est beaucoup de batailles ! » Assise devant un café, Emma a la voix qui flanche. Son fils de 13 ans est dyslexique et dysorthographique. Elle est venue au premier café dys organisé à Guéret par la FCPE, une association de parents d’élèves, pour échanger, glaner des astuces et surtout parler sans tabou des difficultés qu’elle rencontre au quotidien. Au centre de la discussion, le milieu scolaire et l’inclusion difficile des enfants dys : dys comme dyslexiques, dysgraphiques, dyscalculiques, dyspraxiques, et dysphasiques.

Pas facile d’accompagner un enfant dys en Creuse

Au début, Emma a eu du mal à repérer les troubles d’apprentissage chez son fils : « J’ai commencé à m’inquiéter vers le CE1. On a pris un rendez-vous chez l’orthophoniste. Il nous a fallu un an pour l’obtenir, sur liste d’attente. » « C’est toujours le cas », glisse Nathalie Mouron,  déléguée FCPE, et maman d’un garçon dyslexique. « Il a eu un environnement adapté mais ça ne suffit pas, surtout au collège. _Les professeurs ne sont pas tous impliqués_. » ajoute Emma.

Depuis qu’il est accompagné par une AVS (auxiliaire de vie scolaire), les cours se passent mieux pour son fils. Emma a aussi appris à changer sa propre attitude : « Je devenais obsessionnelle avec l’école. Au départ on ne pense qu’à ça, et on en devient tyrannique quelque part, parce qu’on ne veut pas lâcher. » La peur d’être une mauvaise mère, ou de ne pas savoir s’y prendre : Nathalie aussi a beaucoup culpabilisé. « Ce sont des moments de grande souffrance, et c’est pour ça qu’il faut en parler » assure-t-elle.

« La relation mère-fils est pipée quand tout finit par tourner autour des résultats scolaires, et on en est malheureux. »  Nathalie Mouron.

Autre astuce dont Emma parle dans la discussion : la possibilité que son fils ait un tiers-temps pour passer le brevet l’année prochaine : « Ça se demande très tôt et il faut absolument être au courant, sinon on passe à côté de quelque chose d’essentiel pour leur réussite. »

Des propositions pour faire bouger les lignes

Le café dys, c’est aussi l’occasion de fédérer les parents autour de propositions et d’idées nouvelles. Dans le milieu scolaire, ça commence par la formation des professeurs : « On a fait remonter au DASEN ces problèmes d’adaptation, mais il faut faire bouger les mentalités de tout le monde« , explique Nathalie Mouron. Certaines écoles aménagent également le temps scolaire des enfants dys, ou proposent une aide au devoir spécifique, avec des encadrants formés.

Nathalie Mouron souhaite aussi que les parents soient mis dans la boucle : « On veut être écoutés. _J’en ai marre d’être une entité négligeable, qu’on ne m’explique pas les choses_, même sur le bilan orthophonique par exemple. C’est des grands mots, des chiffres, on vous dit « votre enfant est comme ça ». D’accord, mais qu’est-ce-que je fais pour que ça s’arrange ? »

La café dys entend aussi aider les parents à mieux vivre le trouble de leur enfant. « On reçoit essentiellement des mères, jamais les pères qui sont souvent dans le déni. Et ce n’est de toute façon pas facile de se dire que son enfant a un handicap. »

Le café dys se tient une fois par mois chez « Petit d’Homme », 37 Grande rue, à Guéret. Tous les contacts sont ici.

Source FRANCE BLEU.

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