Maladie de Charcot. Jean vit son handicap comme une aventure extrême…

Atteint de la maladie de Charcot, le Vannetais Jean d’Artigues, 54 ans, ne veut pas renoncer à la vie qu’il vit comme une aventure extrême.

Un an après avoir traversé l’Atlantique en tant que « skipper en fauteuil », il veut continuer à donner espoir aux malades en réenchantant leur quotidien.

Maladie de Charcot

« J’ai retenu un proverbe chinois qui dit: Ne crains pas d’être lent, crains d’être arrêté ! » Atteint par la maladie de Charcot depuis six ans, le Vannetais Jean d’Artigues a progressivement perdu l’usage de ses jambes et de ses bras. Cela ne l’a pourtant pas empêché de traverser l’Atlantique à la voile il y a un an, de signer un album humoristique sur le handicap, et d’être le vice-président de l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique. Il finalise actuellement un livre sur sa traversée, Transat dans un fauteuil, cinquante jours pas comme les autres, avant de se lancer d’autres défis similaires pour 2018.

« Je passe seize heures par jour allongé. Les soins me prennent du temps, ça m’oblige à être efficace, à ne pas me disperser », explique, pragmatique, ce patron d’une entreprise de communication, père de quatre enfants de 14 à 25 ans, qui ne veut pas qu’on s’apitoie sur son sort. S’il n’a plus la maîtrise de tous ses membres, il veut garder celle de sa vie. Et il la mène à un train d’enfer.

«L’immense plaisir de danser sur les vagues »

Neuf mois ont suffi pour mobiliser quelque 500 personnes et organiser sa traversée de l’Atlantique l’été dernier. Une aventure de cinquante jours de mer dans un bateau qui cogne, sans muscles actifs pour amortir les chocs, sans intimité. Rêve de gosse, son Odyssée n’a rien eu d’une croisière. Lui ne retient que «l’immense plaisir de danser sur les vagues » et « la satisfaction d’avoir montré que rien n’est impossible malgré le handicap».

Atteinte par la même maladie que lui, l’écrivaine Anne Bert a choisi de se faire euthanasier en Belgique le mois dernier. Un choix très médiatisé. Lui en a fait un autre : « Je comprends sa terreur, celle d’être emmurée vivante en toute conscience. Voir ses capacités disparaître plus ou moins lentement, on ne peut pas dire que c’est vraiment enthousiasmant Comme un mauvais roman, on n’a pas forcément envie de le lire, mais les choses ne se passent jamais comme on l’imagine. »

Jean d’Artigues affirme qu’il n’a rien perdu de sa dignité. Sa femme est décédée d’un cancer il y a quatre ans. Il s’est remarié en février dernier. « Tout est possible, même la guérison. Il y a toujours des premières fois! » rappelle-t-il, un brin de malice dans les yeux.

Face aux regards interloqués devant tant d’énergie, il explique sa méthode : « C’est un travail au quotidien. Il faut pouvoir réenchanter ses journées. À chacun de trouver ses enchantements: la musique, les films, les rencontres, les projets. »

« L’important, c’est d’oser »

Jean d’Artigues se dit inspiré par la vie, au début du XXe siècle, du psychologue américain Milton Hyland Erickson. Atteint de la polio à 17 ans, il avait entendu un soir un médecin dire à sa mère qu’il ne passerait pas la nuit. « Il a demandé à sa mère de le déplacer pour pouvoir voir le coucher de soleil, en se disant que ce ne serait pas le dernier. Il n’a pas dormi de la nuit pour s’endormir au petit matin vivant! Il a ensuite effectué tout un périple en canoë. »

« Le handicap, c’est une aventure extrême. Plus on est entraîné, plus on peut faire face dans de bonnes conditions. Ça développe des aptitudes à l’adaptation. Quand on est atteint d’une maladie dégénérative, il faut sans cesse réapprendre et accepter les phases de transition », détaille celui qui a repassé plusieurs fois son permis de conduire. « Quand j’ai perdu l’usage d’une jambe, puis des deux »

Aujourd’hui, il ne conduit plus. C’est désormais son fauteuil qu’il faut adapter à ses forces qui s’amenuisent. Il ne s’en apitoie pas. Préfère presque en rire. « Un jour, un taxi qui descend sortir mon fauteuil du coffre m’a dit: Ne bougez pas!» Une anecdote qu’il a consignée dans un album sorti l’hiver dernier et dont on n’aurait jamais osé le titre : « Ça roule ! » (aux éditions universitaires de Lorraine).

En apesanteur dans un avion à gravité zéro

« J’ai la chance d’avoir contracté la maladie à 48 ans. À cet âge, on peut se nourrir de ce que l’on a pu accomplir. On se dit qu’on n’a pas pu tout faire mais au moins une partie. Mais à 20 ans? Le ciel tombe sur la tête! » Profitant de la notoriété et de la reconnaissance acquise lors de sa traversée de l’Atlantique, Jean d’Artigues veut redonner espoir aux jeunes malades.

Pour leur faire oublier la pesanteur de leur quotidien, il veut pouvoir les envoyer en apesanteur dans un avion à gravité zéro. « C’est possible! Paralysé par une maladie dégénérative, l’astrophysicien britannique Stephen Hawking l’a fait alors qu’il avait 65 ans! » Cette idée, il l’a eue en voyant Thomas Pesquet dans l’impossibilité de bouger ses membres à son retour sur Terre. « Il a vécu ce que nous vivons au quotidien. » Contacté, l’astronaute serait prêt à parrainer son nouveau projet pour 2018. Un parmi d’autres.

« On peut vivre avec la maladie de Charcot », martèle Jean d’Artigues. Il se voit en passeur d’espoir. « Par mon exemple, je veux montrer qu’on peut continuer à avoir une vie, des rêves, des projets. Modestes ou délirants, l’important c’est d’oser. Prouver qu’on n’est pas en dehors de la vie mais bien dedans. L’impossible est encore possible! ».

Source Ouest France.

Une assistante pour mieux vivre le handicap…

Les familles dont l’enfant est porteur de handicap peuvent faire appel à une assistante familiale, quelques soirs par semaine. Un service qui a beaucoup aidé la famille de Marine, 19 ans.

Une assistante pour mieux vivre le handicap

Après sa journée à l’IME (Institut médico-éducatif), Marine, 19 ans, arrive chez « Tata Blandine ». Cette appellation et la tendresse qu’il y a entre les deux pourraient laisser croire qu’elles sont en famille et qu’elles se connaissent depuis toujours. En réalité, Blandine est l’assistante familiale de Marine depuis quatre ans.

À l’époque, la famille de la jeune fille traverse une phase difficile. À la maison, l’ambiance est tendue, et les relations conflictuelles. Marine, qui présente une déficience intellectuelle, n’est pas autonome et a besoin d’attention chaque seconde. Résultat, la famille est épuisée, psychologiquement et physiquement. « Le grand frère, qui passait le brevet des collèges, en avait marre du handicap qui impacte le quotidien. Et le petit frère avait du mal à trouver sa place », se souvient Valérie, la mère de Marine.

Un lien très fort

Les parents de Marine entendent parler du Centre d’accueil familial spécialisé (CAFS), un service proposé par l’Adapei 72 (lire ci-dessous). Le principe ? Des assistantes familiales agréées accueillent chez elles des jeunes en situation de handicap au moins deux soirs par semaine, pour offrir du répit aux familles. Les parents de Marine rencontrent alors Blandine, une assistante familiale du service, installée à Lombron. « Je lui ai demandé si elle avait peur du handicap, elle a répondu que non,relate Valérie. J’ai tout de suite su que je pouvais être sereine et avoir complètement confiance en elle. »

Depuis, tous les mardis et mercredis soir, après sa journée à l’IME, l’adolescente passe ses nuits chez Blandine. Un week-end par mois, la jeune fille vient également à Lombron. Les deux se promènent, vont à la piscine.

Dès le début, le courant est passé avec l’assistante familiale, qui fait preuve de beaucoup de sollicitude. « Nous avons noué un lien très fort, s’enthousiasme Blandine. Marine connaît toute la famille. Il y a deux semaines, elle est venue à l’anniversaire de deux de mes petits-fils. » Valérie confirme : « Parfois, le week-end, elle nous sort la valise pour nous faire comprendre qu’elle veut aller chez Blandine. »

Une vie de famille apaisée

Du côté de la famille, le quotidien s’est métamorphosé. Valérie avait cessé d’avoir une activité sportive à l’annonce du handicap de sa fille, alors âgée de 3 ans. Depuis que Marine va chez Blandine, elle a repris la marche à pied. « Je m’étais complètement oubliée, résume la mère de famille. J’ai désormais une vie à moi. » Et d’ajouter : « Les soirs où Marine est absente, je peux par exemple aller boire un verre avec des collègues, après le travail, ce que je ne faisais jamais avant. »

Les parents retrouvent une vie sociale et la vie de famille est désormais plus apaisée. « J’ai le temps de m’occuper du plus jeune, de l’aider à faire ses devoirs, d’assister à ses activités sportives », explique Valérie. Chacun a repris sa place et la fratrie est redevenue complice.

Dans deux ans, Marine sera âgée de 21 ans et ne pourra plus bénéficier de ce service. Un passage que redoute Blandine : « Je préfère ne pas y penser. J’espère qu’on restera en relation… » Personne n’en doute.

Source Ouest France.

Les maisons de retraite en danger faute de budget ?…

La Fédération hospitalière de France (FHF) lance une pétition ce jeudi pour alerter sur la baisse programmée du financement des maisons de retraite publiques.

Les maisons de retraite en danger faute de budget

« Halte à la baisse des moyens financiers ! ». À côté de ce slogan, sur l’affiche, le visage de Marie-Louise, 97 ans, qui vit dans un Ephad. Dégradation des conditions d’accueil, diminution du personnel… La baisse des dotations aux Ephad publics, 200 millions d’euros d’ici 2023 selon la FHF, pourrait avoir des conséquences très concrètes sur la vie des personnes âgées dépendantes. La FHF invite les Français à signer une pétition pour défendre les maisons de retraite publiques. Les explications de Frédéric Valletoux, directeur de la Fédération hospitalière de France (FHF).

  • Pourquoi cette réforme a-t-elle un impact sur le financement des maisons de retraites publiques ?

F. Valletoux : « Cette réforme vise à revoir les règles de financement des maisons de retraite. Ça se fait au détriment des maisons de retraites publiques. L’Assurance maladie ne va pas faire 200 millions d’euros d’économie. En réalité, ce sont 200 millions de transfert des maisons de retraites publiques vers les maisons de retraite privées. C’est inacceptable. On sait que ce n’est pas dans les maisons de retraite publiques qu’il y a les résidents les plus fortunés. On déshabille le service public au bénéfice du privé qui n’en a pas forcément besoin. Ces transferts remettent en cause la qualité du service et la manière dont on accueille les résidents. »

  • Quelles répercussions pourrait avoir cette réforme sur le quotidien des résidents ?

F. Valletoux : « Ça veut dire moins d’emplois. La situation est déjà très tendue dans les maisons de retraite publiques. On a par exemple la maison de retraite de la ville de Bourges. Il y a 14 aides-soignants. Si elle applique la nouvelle règle de financement, c’est quasiment 8 emplois sur les 14 qu’il faudrait supprimer. On voit qu’on va vers une dégradation. Une aide-soignante, qui a déjà 8-9 résidents à suivre, pourrait se retrouver à suivre chaque jour une quinzaine de résidents. On perd de l’humanité, de la sécurité dans des endroits où on a énormément besoin d’accompagnement. »

  • Qu’espérez-vous provoquer par cette alerte ? N’est-ce pas trop tard ?

F. Valletoux : « Cela fait des mois qu’on tire la sonnette d’alarme auprès du ministère de la Santé, d’Agnès Buzyn… Ce dossier, c’est un cadeau empoisonné laissé par le précédent gouvernement. La ministre a conscience de la situation. Mais, pour l’instant, on n’arrive pas à se faire entendre. Derrière des mesures techniques, il y a une déstabilisation du secteur.  On attend que la ministre gèle ces nouvelles règles et qu’on se remette autour de la table pour trouver des modalités de financement qui ne vienne pas déstabiliser un secteur qui est déjà en tension. On veut mobiliser les Français via cette campagne de communication, via une pétition en ligne sur change.org. »

Handicap – Emploi – La Corse, meilleur élève public en matière de diversité…

L’île de beauté bat des records en matière d’emploi de personnes handicapées (PH). Les raisons: un plan d’action régional mais aussi de l’entraide…

Emploi personnes handicapées.

5,2% pour l’Ile-de-France, 6,3% pour l’Occitanie et 8,1% pour la Corse ! Si l’île de beauté bat tous les records en matière d’emploi de personnes handicapées (PH) dans la fonction publique, «c’est pour plusieurs raisons», remarque Olivier Legendre, directeur de l’Obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Plusieurs actions menées sur le territoire ont permis d’atteindre ce chiffre, mais aussi un système d’entraide bien rodé.

Des plans d’actions nationaux et régionaux

Depuis Ajaccio, un plan régional d’insertion des travailleurs handicapés de Corse a été mis en place entre 2012 et 2016. Ce rapport, élaboré par le GIP « Corse Compétences », fruit d’un partenariat entre l’Etat et la collectivité territoriale de Corse, a favorisé l’insertion professionnelle des PH en prenant en compte les forces et les faiblesses du territoire et les besoins des demandeurs d’emploi en matière de formation.

Depuis Paris, «on a signé une convention avec la ville de Bastia, avec la Corse du Sud et avec le centre départemental de gestion pour diffuser une politique commune en matière d’handicap», explique Marc Desjardins, directeur des Fonds pour l’insertion des PH dans la fonction publique (FIPHFP). Pour lui, c’est un des facteurs de réussite mais «ça ne fait pas tout puisqu’on signe des conventions dans d’autres régions rurales qui n’obtiennent pas ces chiffres. Je pense que ça fonctionne surtout pour des raisons culturelles».

Solidarité sur un territoire restreint

Pour Marc Desjardins, «en Corse, il y a une véritable culture de la solidarité familiale et sociale vis-à-vis des personnes handicapées.» C’est une des raisons du taux élevé d’employés, comme vient aussi l’affirmer le directeur de l’OETH : «Les Corses s’entraident et cela favorise l’insertion de travailleurs en situation de handicap (TH).»

La région atteint également ce score, «car elle ne comporte qu’une cinquantaine d’établissements et le territoire est assez restreint», ajoute Olivier Legendre. En effet, la Corse fait 8 722 km2, soit 1/5ème de la région Rhône-Alpes et compte 320 000 habitants (contre 6,4 millions en Rhône-Alpes et 4,9 en PACA). Selon le directeur, «statistiquement, il suffit qu’un établissement ait de bons résultats pour obtenir un bon pourcentage». Des efforts restent à fournir et «le maintien d’une politique volontariste est indispensable pour faire encore augmenter le taux de TH», affirme Marc Desjardins.

Source 20 Minutes.

Paraplégique, il filme sa convalescence…

Après avoir perdu l’usage de ses jambes du jour au lendemain, Matthieu Firmin a documenté sa rééducation…

Matthieu Firmin paraplégique raconte sans tabou les galères de la rééducation.

Grand reporter pour le média Spicee, Matthieu Firmin était du genre à ne pas tenir en place. Mais un matin d’août 2014, le baroudeur se réveille dans son lit avec une forte douleur dans la poitrine, incapable de se servir de ses jambes. «Aux urgences, on m’a expliqué qu’il fallait m’opérer. Je pensais pouvoir aller travailler l’après-midi», se souvient-il. Les médecins vont vite calmer ses ardeurs. Matthieu Firmin vient de faire un accident vasculaire et un caillot de sang compresse sa moelle épinière.

A son réveil, il apprend qu’il est paralysé de la poitrine jusqu’aux pieds. Sans réfléchir, il commence à se filmer. «Les médicaments, les plateaux repas… Sans le savoir, je commençais à tourner le documentaire sur ma convalescence.»  Intitulé Lève toi et marche, ce film réalisé à hauteur d’homme est en libre accès sur le site de Spicee. On y croise d’autres personnes en situation de handicap, comme Brice ou Cédric, devenus les compagnons de galère de Matthieu.

Un documentaire sans tabous

«On parle de tout. Des escarres, du pipi, du caca, de la sexualité… Tout ce qui rythme la vie de ces jeunes qui ne sortiront plus de leur fauteuil, à cause, eux, d’un accident de deux roues.» La rééducation, ponctuée de petites victoires, prendra des mois. Elle se termine par une bonne nouvelle: le reporter réussit à marcher à nouveau.

Pourtant, impossible pour lui de reprendre sa vie d’avant. «Je boîte plus ou moins selon le froid et l’humidité. J’ai aussi d’autres séquelles. Ma vessie ne fonctionne plus. Du coup, je suis obligé de me sonder toutes les quatre heures. Sexuellement parlant, c’est compliqué aussi.»

Des complications invisibles et pourtant handicapantes. Sans être sondée environ 6 fois par jour, sa vessie peut exploser. Une situation extrêmement dangereuse qui peut lui être fatale. «Je n’ai aucune problème à parler de tout ça. Au contraire, mon documentaire est là pour briser les tabous autour du handicap», explique-t-il. Aujourd’hui, Matthieu Firmin s’est remis à travailler, même s’il a du faire une croix sur les longs reportages de terrain. Il dit avoir appris une chose «vachement cliché, mais qui est vraie»: avec un peu de volonté, tout le monde peut déplacer des montagnes.

Source 20 Minutes.

VIDÉO. Montpellier : Au cinéma, Twavox change la vie des personnes en situation de handicap auditif ou visuel…

HANDICAP L’application gratuite, créée à Lavérune, dans l’Hérault, offre un confort supplémentaire aux sourds, malentendants, non-voyants et malvoyants…

Twavox offre un confort supplémentaire aux personnes en situation de handicap auditif ou visuel.

  • L’entreprise ESII a créé Twavox, installé dans 700 salles de cinéma en France.
  • L’appli offre un confort supplémentaire aux personnes en situation de handicap.
  • Son utilisation est entièrement gratuite pour les utilisateurs.

Twavox bouleverse les sorties au cinéma des personnes en situation de handicap visuel ou auditif. Créé par ESII, une entreprise de solutions logicielles fondée au début des années 1980 à Lavérune, près de Montpellier, l’ingénieux système a séduit 700 salles en France, dont le cinéma municipal Nestor-Burma, à Celleneuve, le dernier en date.

Cette application, gratuite pour l’utilisateur, permet d’obtenir pendant la projection des sous-titres pour les malentendants et les sourds, un meilleur confort sonore pour les malentendants et l’accès à une audiodescription pour les malvoyants et les non-voyants. Uniquement avec son smartphone et des écouteurs, en quelques clics…

En wifi

« Nous installons dans la salle un boîtier transmetteur connecté à la source audio, et aux sous-titres. Les données vont être envoyées directement via un réseau wifi sur le smartphone de l’utilisateur », explique Joseph Zirah, malentendant depuis sa naissance, et fondateur de l’entreprise ESII, qui emploie 110 salariés. Une petite révolution car jusqu’ici, les personnes en situation de handicap s’appuyaient sur des systèmes de boucles magnétiques, bien trop souvent à la merci des interférences dans les salles.

Mais pour utiliser Twavox, téléchargeable sur le Google Play Store et sur l’App Store, encore faut-il que les distributeurs fassent l’effort de fournir aux exploitants avec leurs films les contenus audio et les sous-titres… « Mais cela est de plus en plus courant, car les associations le réclament, reprend Joseph Zirah, créateur de l’application. A peu près 90 % des films diffusés dans les salles disposent aujourd’hui d’une audiodescription. »

« Original et facile à utiliser »

Une innovation qui a conquis de nombreuses associations. « Nous avons testé Twavox au cinéma et dans une salle de spectacle, indique Aisa Cleyet-Marel, présidente de l’association Surdi 34. Le système permet d’entendre le son du film ou la voix du comédien directement dans notre appareil ou dans le casque. Je trouve le système original, facile à utiliser et une bonne alternative aux autres systèmes d’accessibilité. »…

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Source 20 Minutes.

La Députée Barbara Pompili : “Ce que j’ai vu à l’hôpital Psychiatrique de Pinel me remplit de honte”….

Au début du mois, Barbara Pompili a visité l’hôpital psychiatrique Pinel, à Amiens. La députée en est sortie profondément bouleversée.

Honte hôpital Psychiatrique

Depuis des mois, l’hôpital Pinel est en pleine tourmente. Pétitions, grèves, le personnel de l’établissement a tout essayé pour se faire entendre. Brigitte Fouré, maire de la ville, est également intervenue auprès de la ministre de la santé. Pourtant, aucune évolution n’a eu lieu.

Le constat est alarmant : 11 millions de déficit cumulé depuis 2008, des unités supprimées ou en cours de suppression, surcharge et suroccupation des services et des chambres… Barbara Pompili avait eu écho de ces problématiques. Mais sa visite de l’établissement, accompagnée de sa collaboratrice, l’a bouleversée. « Nous sommes ressorties ébranlées. Marquées pour longtemps par ce que nous avons vu », écrit-elle sur sa page Facebook.

« Ce que j’ai vu ce vendredi 3 novembre à l’hôpital Pinel me remplit de honte. Ce que j’ai vu ce vendredi 3 novembre dit malheureusement beaucoup de notre société qui se dit si ‘civilisée' », poursuit la députée.

Promiscuité « inacceptable », sureffectifs des patients… Barbara Pompili a bien constaté des anomalies. Mais ce n’est pas le pire, selon la députée. « La faiblesse hallucinante des effectifs transforme cet hôpital en gigantesque garderie avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour ceux qui sortent, comme pour ceux qui ne sortent pas… « 

« Il n’y a pour ainsi dire personne pour soigner les patients », conclut la députée. Ils [le personnel, NDLR] tentent […] de donner un peu d’humanité à un système inhumain ». 

Le jour de sa visite, le médecin est là, mais c’est exceptionnel. Le vendredi après-midi est le seul moment de la semaine où il est présent. Le reste du temps, deux infirmiers ou infirmières sont sur place, aidés pafois par une ASH. Dans certaines unités, faute d’ASH, ce sont les infirmiers et infirmières qui font le ménage. « Ce jour-là ils ont avec eux deux étudiantes en première année, l’une élève infirmière, l’autre élève aide-soignante. Ils sont donc 5 dont deux personnels soignants aguerris, pour 18 personnes lourdement atteintes, » relate Barbara Pompili.

Manque flagrant de sécurité

Les personnes lourdement atteintes peuvent s’avérer dangereuses pour elles-mêmes mais aussi pour le personnel. Or le manque d’effectifs les mettent clairement en danger. Barbara Pompili a été boulversée par le cas de celui qu’elle appellera « N », un homme autiste âgé de 40 ans environ. Il vit dans l’unité pour personnes lourdement atteintes depuis qu’il a quitté la pédopsychiatrie. « Les bras griffés des infirmiers montrent à quel point il est difficile de le laisser sans surveillance. Ils sont donc obligés de le laisser seul, attaché, dans son lit la majeure partie de la journée ». 

« Le regard de N dont le seul horizon de vie est d’être sanglé à son lit, les regards des autres, réduits à l’état de morts-vivants condamnés à errer dans une grande pièce vide sans occupation… On ne peut pas voir cela et rester indemne.« 

« Un système aveugle est en train de nous faire revenir en arrière sur la manière dont nous traitons nos plus vulnérables. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des économies ici. Nous devons d’urgence remettre du personnel auprès des malades. Nous devons d’urgence arrêter de faire des économies sur le soin psychiatrique. C’est une question de dignité humaine. C’est une question de civilisation. C’est une question essentielle pour notre société : celle de pouvoir se regarder en face. »

La députée, qui a déjà saisi l’ARS du problème ainsi que le gouvernement, compte les réinterpeller cette semaine accompagnée de François Ruffin, également député dans la Somme.

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Source FR3.

Don d’organes : l’Agence de la biomédecine cible les adolescents…

L’Agence de la biomédecine publie sur les réseaux sociaux une nouvelle vidéo de sensibilisation au don d’organes à destination des jeunes sur un ton absurde et loufoque.

Don d'organes adolescents

Depuis le 1er janvier 2017, tout le monde est automatiquement considéré comme donneur d’organes : c’est le principe du consentement présumé. Pourtant, une grande partie des jeunes n’est pas au courant de cette législation ni de la possibilité même de donner ses organes après sa mort. C’est pourquoi ce mois-ci, et pour la troisième année consécutive, l’Agence de la biomédecine publie une vidéo de sensibilisation à destination de cette tranche d’âge. « Cette année, on a choisi de faire un clin d’œil aux Darwin Awards« , explique Isabelle Closet, attachée de presse.

Des clips très relayés sur les réseaux sociaux

Le spot en question s’ouvre sur une scène à l’esthétique directement inspirée des Oscars : « Bienvenue à la cérémonie des Endy Awards, qui récompense chaque année les morts les plus étranges, et parfois les plus idiotes« , énonce une voix off enjouée. Toujours à la manière d’une cérémonie officielle, les présentateurs annoncent la liste de nommés. Il y a Ben Britain, dans le film fictif Karma, qui meurt écrasé par l’ours qu’il vient d’abattre, mais aussi Gary Clarkson dans Kiki, qui lance une grenade dégoupillée à la mer, que son chien va chercher et rapporter. Des décès absurdes qui font rire, et qui sont là pour rappeler une information essentielle : aucune mort n’est inutile, puisqu’elle peut sauver des vies grâce au don d’organes. « Tout le monde est donneur présumé. On peut être contre bien sûr, mais il faut le faire savoir« , conclut la vidéo.

Plus de 57.000 personnes vivent grâce à une greffe d’organes

Grâce à cette nouvelle vidéo, l’Agence de la biomédecine espère que les jeunes s’informeront davantage sur le don d’organes. « Nous ciblons clairement la tranche des 16-25 ans, car cette population n’est pas du tout sensibilisée. Nous travaillons avec la même agence de publicité depuis trois ans. Leurs spots sont très relayés sur les réseaux sociaux, nous avons des retours incroyables ! La première année, nous avions partagé un clip sur un héros qui mourait dans tous ses films. L’année suivante, sur une héroïne de film d’horreur. On savait qu’elle allait mourir : c’était une référence au Projet Blair Witch », précise Isabelle Closet.

« Nous voulons que les jeunes prennent conscience de certains chiffres« , ajoute l’attachée de presse. Des chiffres rappelés par l’Agence de la biomédecine sur son site Internet : aujourd’hui en France, plus de 57 000 personnes vivent grâce à une greffe d’organe, un donneur sauve trois vies en moyenne, et, en 2015, plus de 21 000 personnes étaient en attente de greffe. L’agence rappelle par ailleurs que toute personne est donneuse présumée. Par conséquent, il est essentiel de manifester son refus si on y est opposé. Cela se fait en ligne, via l’inscription au registre national des refus.

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Source FRANCE INFO.

Mucoviscidose : un pas vers le rétablissement des fonctions respiratoires ?…

Une nouvelle étude menée par Olivier Tabary et ses collègues du Centre de recherche Saint-Antoine (Unité Inserm 938 / Université Pierre et Marie Curie, Sorbonne Universités) met en évidence un nouveau mécanisme permettant de rétablir le fonctionnement d’un canal cellulaire situé notamment dans la muqueuse pulmonaire.

Muscoviscidose

Ce transfert, opéré initialement par la protéine CFTR, est déficient chez les patients atteints de mucoviscidose, et est connu pour être à la base de la pathologie. Les résultats, publiés dans la revue Nature Communications, ouvre une piste vers une thérapie qui permettrait aux malades de recouvrer leur fonction respiratoire.

La mucoviscidose est une maladie grave affectant les fonctions digestives et pulmonaires et touche en moyenne 1 nouveau-né sur 4 500. Si l’espérance de vie n’était que de 5 ans en 1960, elle atteint aujourd’hui approximativement 40 ans grâce aux progrès de la recherche. Cette maladie génétique est liée à la déficience d’un gène extrêmement instable, situé sur le chromosome 7 et codant pour la protéine CFTR (Cystic Fibrosis transmembrane Conductance Regulator). A ce jour, plus de 2000 mutations de ce gène ont été identifiées ce qui complique les approches thérapeutiques.

Présente dans la membrane cellulaire de différentes muqueuses (appareil digestif, poumons…), la protéine CFTR fonctionne comme un canal permettant l’échange d’ions chlorure entre l’intérieur et l’extérieur des cellules. Lorsque la protéine est déficiente (suite à la mutation du gène codant), le canal ne fonctionne plus. Au niveau pulmonaire, le dysfonctionnement va alors induire des cycles d’infections et d’inflammations chroniques qui aboutiront à la destruction de l’épithélium pulmonaire. La personne présentera alors les symptômes de la mucoviscidose.

Depuis la découverte en 1989 du gène CFTR mis en cause dans la mucoviscidose et des mécanismes génétiques sous-jacents, les chercheurs n’ont eu de cesse de de faire avancer les connaissances et de proposer des nouvelles thérapies. Néanmoins jusqu’à présent, ces dernières ne concernaient qu’une petite partie des patients avec des effets relativement faibles. En 2008, un nouveau canal chlorure est identifié : le canal Anoctamin-1 (ANO1). La protéine CFTR étant déficiente chez les patients, le canal ANO1 est dès lors imaginé comme cible thérapeutique pour rétablir l’efflux chlorure.

Dans une récente étude publiée dans Nature Communications et menée par Olivier Tabary (Unité Inserm 938 Centre de recherche Saint-Antoine), les chercheurs décrivent un mécanisme de régulation permettant de mettre en évidence l’effet inhibiteur d’un microARN (mirR-9) sur le canal ANO1.

Dans un but thérapeutique, l’équipe de chercheurs a réussi, grâce à la synthèse d’une séquence d’acides nucléiques, à empêcher la fixation de miR9 sur ANO1 permettant ainsi de stopper l’inhibition du micro-ARN sur le canal chlorure et de rétablir son fonctionnement.

« Par cette technique, nous avons pu rétablir dans des lignées cellulaires, chez des souris et dans des cultures de cellules de patients atteints de mucoviscidose, les efflux chlorures, la réparation tissulaire ainsi que la clairance muco-ciliaire, qui sont des paramètres importants dans l’évolution de la maladie. Une telle stratégie permettrait de cibler à terme l’ensemble des patients quelle que soit la mutation, et de corriger des paramètres majeurs dans le développement de la physiopathologie des patients atteints de mucoviscidose. » explique Olivier Tabary.

Cette étude a reçu le soutien de l’association Vaincre la mucoviscidose.

Source INSERM

Toulouse: Avion ou écureuil, les pictos du métro ne sont pas anecdotiques (loin de là)…

HANDICAP – METRO –  Les nouveaux pictogrammes qui apparaissent dans les stations de métro de Toulouse n’ont rien de puéril. Ils s’adressent aux grands oubliés de l’accessibilité, les déficients cognitifs, et c’est une première en France…

Toulouse: Avion ou écureuil, les pictos du métro

  • Les 38 stations de métro toulousaines sont désormais identifiables par de pictogrammes simples.
  • Ils doivent permettre aux usagers déficients cognitifs de se repérer.
  • Cette initiative est une première en France.
  • Elle replonge aussi tous les Toulousains dans l’histoire locale.

Non, un Casanova d’opérette n’a pas sévi aux Trois-Cocus au point de déterminer le nom de ce quartier de Toulouse. S’il s’appelle ainsi, c’est en raison des coucous qui ornaient le pignon d’une maison de maître.

Et plus personne ne peut ignorer cette anecdote maintenant qu’un pictogramme avec une volée d’oiseaux s’affiche sur la station et les quais du métro. Il y a aussi un Napoléon à Marengo, une oie à Patte-d’oie, et un écureuil à Esquirol, puisqu’en plus d’être le nom d’un grand psychiatre, c’est aussi la simple traduction de ce mot occitan.

Mais à quoi rime ce jeu de pistes puéril qui depuis quinze jours fait le bonheur des enfants ? Tisséo a-t-il décidé de cultiver les Toulousains l’air de rien ? C’est beaucoup plus que cela. Ces pictogrammes sont destinés aux personnes déficientes cognitives (autistes, trisomiques ou autres), grandes oubliées de l’accessibilité.

« On s’est souvent concentré sur le handicap moteur mais le handicap cognitif a été négligé, explique Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo-Collectivités. Or, la solution pour les personnes qui ne peuvent pas identifier les mots et les lettres ou qui ont du mal à se repérer, la solution, c’est les images ».

Des élèves, des médecins et des historiens

L’élaboration de ce projet, unique en France et dont on ne peut trouver qu’un pâle équivalent à Mexico, a duré trois ans. En lien avec les associations spécialisées, des médecins et historiens ont débattu et « redébattu » de ces 38 pictogrammes désormais assignés aux 38 stations Toulousaines, y compris pour indiquer les sens, et aussi déclinés via une appli.

Un affichage qui fait « tout bizarre » à Jessica Paradis et Lara Cler. Ces deux jeunes graphistes sont les lauréates du projet. C’est elles qui, quand elles étaient élèves en BTS au lycée des Arènes, ont eu l’idée de raconter des histoires à travers les images, au détriment par exemple d’un code géométrique. « D’ailleurs tout est parti de l’anecdote des Trois-Cocus », se souvient Jessica.

D’autres publics

Ces visuels simplistes pourraient bien faire date. « Avec ce type de réalisation, on entre dans une ére nouvelle, celle du développement de l’autonomie de chacun », estime Régis Herbin, le président national du Centre de recherche pour l’intégration des différences dans les espaces de vie. Le spécialiste estime que les personnes handicapées sont « l’amplificateur des besoins de tous ». Ces pictogrammes sont aussi là pour les enfants, les illettrés, les étrangers ou encore une personne âgée qui a la mémoire qui flanche, ce qui pourrait bien arriver à chacun un jour.

Source 20 Minutes.