Vieillesse et dépendance: la grande inquiétude des Français…

Le sujet est une préoccupation «importante voire prioritaire» pour 90 % d’entre eux, selon un sondage Odoxa pour Le Figaro Santé.

Vieillesse et dépendance: la grande inquiétude des Français

«Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit», on les voit «traverser le présent en s’excusant déjà de n’être pas plus loin», chantait Jacques Brel dans Les Vieux. La canicule de 2003 nous avait forcés à les regarder en face, et «une avalanche de rapports officiels et de discours publics» ont affirmé «la nécessité de prendre en compte le grand âge», écrivait le sociologue et professeur à l’Inseec Serge Guérin dans La Société des seniors (Michalon, 2009).

Et pourtant: la prise en charge du vieillissement ne satisfait toujours pas les Français, alors qu’il s’agit d’une préoccupation «importante voire prioritaire» pour 90 % d’entre eux, selon un sondage* réalisé par Odoxa pour Le Figaro Santé, Franceinfo, Science Po, NEHS et la FEHAP. Mais «il n’y a pas eu de loi ni de politique publique digne de ce nom depuis trente ans!», constate aujourd’hui Serge Guérin, et 68 % des sondés sont insatisfaits de la prise en charge des très âgés.

Selon l’Insee, au 1er janvier 2018, 10 % des adultes français avaient 75 ans ou plus, et le phénomène s’accélère. Or, après 65 ans pour les femmes et 63 ans pour les hommes en moyenne, les fragilités s’accumulent (Drees). En moyenne en 2011, les résidents d’Ehpad cumulaient 7,9 pathologies selon la Drees et 90 % souffraient d’affections neuropsychiatriques. «À l’horizon 2060, selon les projections de l’Insee, le nombre de sujets dépendants doublera (…), atteignant 2,3 millions d’individus», écrit le Dr Anthony Mézière, gériatre, dans l’ouvrage collectif Le Grand Livre de la longévité (Eyrolles).

Savoir quitter son domicile

Mais force est de constater que le pari de l’accueil du grand âge semble raté et que cela inquiète le public: 68 % des Français craignent de ne pas pouvoir accéder à l’ensemble des services et aides dont ils pourraient avoir besoin selon Odoxa. Or la perte d’autonomie effraie: pour un article publié vendredi dans la revue Jama Neurology, des chercheurs de l’université du Michigan ont interrogé 1 019 participants âgés de 50 à 64 ans pour savoir s’ils craignaient la démence: la moitié (48,5 %) estimait avoir un risque de développer une démence au cours de leur vie, et beaucoup mettaient en place des stratégies pour y échapper dont la plupart n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ; pourtant, seuls 5,2 % en avaient discuté avec leur médecin.

Quelles solutions pour les très âgés dépendants? En cas de perte d’autonomie physique, 56 % des personnes interrogées par Odoxa veulent rester à leur domicile et 30 % alterner entre domicile et établissement spécialisé. Ce n’est plus vrai en cas de handicap cognitif: 43 % jugent alors nécessaire d’intégrer un établissement spécialisé. «Il faut que le senior et son entourage sachent accepter que quitter le domicile pour un Ehpad est une solution favorable permettant d’envisager la fin de vie de façon meilleure», écrit le Dr Mézière. À condition d’y être préparé, or trop souvent le transfert se fait de façon brutale, après une hospitalisation. Et seuls 29 % des sondés ont le sentiment de bien connaître les dispositifs de prise en charge, dont les Ehpad.

Et ces derniers n’ont pas la cote: 68 % des Français interrogés ont une mauvaise image des Ehpad (mais 60 % ont une bonne image des personnels de santé qui y travaillent et 79 % de ceux intervenant à domicile). Pourquoi une telle crainte du grand âge et des établissements spécialisés? Le coût est bien sûr un frein important: en moyenne, les personnes interrogées consentent à dépenser 648 € par mois pour un meilleur service. On est loin du reste à charge moyen actuel (près de 1 900 €)! Trois quarts jugent que le système de santé ne consacre pas assez de moyens à la prise en charge des personnes âgées dépendantes, à domicile comme en Ehpad, et 86 % que les politiques publiques sont inadaptées!

Adapter les lieux de résidence

Mais, plus généralement, le vieillissement fait peur et reste tabou. «Ceux qui ont 85  ans aujourd’hui ne savaient pas qu’ils allaient vivre aussi longtemps» car cela n’a pas été explicité par les autorités, explique Serge Guérin. Ils ne s’y sont donc pas préparés, et les décideurs politiques ne l’ont pas fait pour elles. En outre, «les personnes âgées actuelles sont la première génération à avoir vu vieillir ses parents, et pas forcément dans de bonnes conditions, analyse Nicolas Menet, directeur général de la Silver Valley, cluster d’innovation dédié à la Silver économie. Ils ont une image déplorable du vieillissement». Or le leur ne sera pas celui de leurs aînés, promet-il: «De plus en plus, les gens arrivent vers la fin de leur vie en bon état de santé. Mais les gens n’en ont pas encore conscience.»

La société doit aussi faire un bout du chemin vers la liberté des personnes âgées dépendantes. Ainsi de la sexualité: dans Le Grand Livre de la longévité, la conseillère conjugale Raphaëlle de Foucauld regrette que le sujet reste tabou en établissements ; le droit à l’intimité, sexualité incluse, est pourtant clairement inscrit dans la Charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance.

«On est resté sur des réflexes médico-sociaux et sanitaires anciens, admet Nicolas Menet. Mais les grands groupes développent de plus en plus d’innovations et réfléchissent de façon très approfondie à la manière d’adapter les lieux de résidence du futur.» À commencer par leur vocabulaire: «Il ne faut plus dire résident, ce sont des habitants!», insiste-t-il. Une façon de considérer qu’ils sont chez eux, et non visiteurs priés de respecter des règles préétablies. D’autant, insiste Serge Guérin, que la génération suivante pourrait être plus revendicative: «Les gens très âgés aujourd’hui ont été élevés à la dure, ils ne se plaignent pas. Ceux qui arriveront ensuite seront plus exigeants.» Des libertés que nous avons intérêt à défendre, car nous serons tous un jour concernés. N’oubliez pas la pendule de Jacques Brel «qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui nous attend»…

* 3 008 Européens dont 1 002 Français représentatifs de la population de 18 ans et plus, et 1 407 professionnels de santé.

Source LE FIGARO.

Dépendance : les deux tiers des Français ont une mauvaise image des Ehpad, selon un sondage… Enquête…

Seules 13% des personnes interrogées seraient prêtes à intégrer un établissement spécialisé si leurs capacités physiques se dégradaient avec l’âge.

Un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, à Paris, le 5 juillet 2018.

Les deux tiers des Français (68%) ont désormais une mauvaise image des Ehpad, contre 56% en 2017, selon un sondage Odoxa pour franceinfo et Le Figaro publié lundi 18 novembre.

Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo.
Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

Intégrer un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) n’est d’ailleurs pas la solution privilégiée par les Français pour leur vieillesse. Seuls 13% seraient prêts à intégrer un établissement spécialisé si leurs capacités physiques se dégradaient avec l’âge, les personnes interrogées préférant alors adapter leur domicile (56%), ou alterner entre les deux solutions (30%).  En revanche, en cas de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, les établissements spécialisés deviennent la solution privilégiée par 43% des Français.

Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo.
Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

7,8 millions d’aidants

Par ailleurs, les Français connaissent mal le coût des Ehpad. Ils sont prêts à payer 648 euros par mois pour intégrer l’un de ces établissements, alors que le coût médian est de plus de 1 900 euros par mois. De manière générale, 92% des Français attachent de l’importance à la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Cette question est prioritaire pour la moitié (49%) des Français et importante pour 43% d’entre eux. Seuls 7% jugent la question secondaire. 54% d’entre eux s’interrogent sur la façon dont ils géreront leur propre vieillissement et 42% des Français sont surtout inquiets à propos de futurs problèmes de santé, davantage que de problèmes de revenus (34%).

Selon ce baromètre, 7,8 millions de Français sont des « aidants » d’une personne proche, soit 15% de l’échantillon testé.

Sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 002 Français, et d’un deuxième échantillon de 477 aidants familiaux.

Source FRANCE TV.

Suspicion d’agressions sexuelles dans une maison de retraite à Nancy…

Samedi, un homme a été surpris dans la chambre d’une pensionnaire d’un EHPAD à Nancy, le sexe à l’air.

Un suspect est en garde à vue.

Une enquête a été ouverte pour savoir s’il s’agit d’agression sexuelle ou non.

Suspicion d'agressions sexuelles dans une maison de retraite à Nancy. Photo d'illustration police.

Les faits se sont déroulés ce samedi 9 novembre vers 14h30 dans une maison de retraite de Nancy.

Alors que deux aide-soignants effectuaient leur tournée des chambres pour prodiguer les soins habituels aux résidents de l’établissement, ils surprennent dans l’une des chambres, un homme penché au chevet d’une dame de 96 ans allongée sur son lit, complètement dénudée et sa couche de protection défaite.

Petit détail important : l’homme portait un gant en latex, sa braguette était ouverte et son sexe sorti du pantalon.

Lorsque les deux aide-soignants lui demandent ce qu’il est en train de faire, l’individu explique simplement que c’est un ancien voisin de la résidente puis il s’enfuit rapidement.

Un suspect en garde à vue

Les deux professionnels de santé décident de continuer leur tournée et constatent qu’à la chambre suivante, une autre résidente est allongée sur le sol, consciente avec un coussin derrière la tête et un autre entre les jambes. Interrogée, la première dame confirme qu’il s’agit bien de son ancien voisin mais est incapable d’expliquer ce qu’il s’est passé.

Les policiers alertés réussissent à retrouver la trace du suspect et l’interpellent ce dimanche matin. Lors de sa garde à vue, il nie toute tentative d’agression sexuelle.  Et  à ce stade de l’enquête, on ne peut pas parler de viol ou de tentative de viol.

Source FRANCE BLEU.

La pauvreté chez les seniors en Dordogne et en Lot-et-Garonne augmente de 30%…

Selon le rapport de la délégation du Secours Catholique en Dordogne et en Lot-et-Garonne, le nombre de seniors accueilli en 2018 a bondi de 30% par rapport de 2013.

Les délégations du Secours Catholique en Dordogne et en Lot-et-Garonne ont accueilli 10.000 personnes en 2018. Photo d'illustration

Le Secours Catholique publie ce jeudi 7 novembre, son rapport statistique annuel sur l’état de la pauvreté en France. En 2018, plus d’1,3 millions de personnes ont été accueillies au sein des différentes délégations de l’association.

En Dordogne, le Secours Catholique et ses 600 bénévoles a accompagné 10.000 personnes en situation de précarité dans ses 45 lieux d’accueil en Dordogne et dans le Lot-et-Garonne. 85% des personnes accueillies sont de nationalité française. 15% viennent d’Union Européenne et d’Afrique.

La précarité concerne de plus en plus les séniors

L’association a dressé le profil de ces personnes. Parmi elles, 40% ont plus de 50 ans. La proportion des seniors a augmenté de 30% par rapport à 2013 en Dordogne et dans le Lot-et-Garonne. Par ailleurs, les seniors sont de plus en plus isolés, avec une augmentation de 30% des femmes seules (hors mères isolées).

En revanche, le nombre de jeunes de moins de 25 ans accompagnés est en nette baisse. Il est de 4% seulement. Il a diminué de 40% par rapport à 2013.

Les difficultés concernent le paiement du loyer et des charges

Dans la plupart des cas, ce ne sont pas ces personnes qui contactent l’association mais l’inverse. Le Secours Catholique intervient à la demande des services sociaux dans 92% des cas, notamment « pour que la délégation étudie la possibilité d’accorder une aide financière ».

Les principales difficultés concernent à 58%, le paiement des charges de base, c’est-à-dire le loyer et les factures d’énergie. Cela représente 60% des demandes faites au Secours Catholique.

130.000 euros d’aides financières ont été accordées en 2018.

Des personnes en emploi précaire

Selon l’association, 51% des personnes accompagnées sont en inactivité car elles sont soit « en pré-retraite, en inaptitude pour raisons de santé, ou bien parce qu’elles n’ont pas le droit de travailler ». Ce nombre de 51% a doublé depuis 2013.

25% des personnes travaillent mais ont un emploi précaire ou un temps partiel subi « qui ne permet pas d’assurer la charge financière d’un foyer ». 25% sont au chômage mais parmi elle près de la moitié ne touchent pas d’allocation chômage.

Source FRANCE BLEU.

Centenaire et autonome, cette non-voyante vit chez elle à Mandelieu….

Miou Petit Colin a 100 ans depuis le mois d’août et pourtant la vie ne l’a pas épargnée.

Elle a perdu la vue très jeune mais cette centenaire passionnée de littérature est déconcertante d’énergie.

Miou Petit Colin en train de s'adresser à son enceinte connectée. / © Emma Arnau / France Télévisions

« Ok Google, bonjour« , Miou Petit Colin s’adresse à son enceinte connectée à Internet avec une extrême facilité. Elle se sert comme tout le monde de son assistant vocal.

« Quand je lis quelque chose (en braille) et qu’il y a un mot qui me contrarie, je demande l’explication« . La centenaire a perdu la vue à l’âge de 34 ans, elle n’a jamais cessé d’aimer la littérature. En livre audio ou en lecture tactile, elle découvre de nombreux ouvrages.

Cette ancienne sage-femme a eu ses trois enfants avant de devenir non-voyante. Elle a gravé leurs visages dans sa mémoire, puis a continué de les élever. « On arrive à s’adapter surtout il faut toujours penser à tout, à ce que les enfants partent très propres à l’école. Il faut vivre comme une femme normale, sans s’occuper de son handicap« .

Une femme autonome

Non-voyante, centenaire et autonome, Miou Petit Colin fait toujours sa lessive et sa vaisselle, elle cuisine aussi. C’est en août dernier qu’elle a « pris un zéro de plus » comme elle dit mais elle a su surmonter les épreuves.

Une de ses filles habite sur le même palier. À 70 ans, Elisabeth Petitcollin conduit sa mère au cours de théâtre, elle nous confie qu’elle va parfaitement bien et que malgré son âge, elle a appris à se relever de tout : « Elle a bien réagi au décès de mon père, malheureusement. Franchement, elle est époustouflante, je suis la première surprise« .

Miou Petit Colin s’apprête à réciter 12 strophes d’un poème galant. « Tu as besoin que je te souffle ?  » demande Elisabeth à sa mère lors du cours, « non » répond sa mère avec le sourire.

Sans hésitation, elle enchaîne sans se tromper un poème de douze strophes et termine sous les applaudissements. Fin novembre, elle montera même sur scène.

Découvrez la Vidéo, cliquez ici.

Source FR3.

Alzheimer à 42 ans, un voyage au bord de l’égarement…

Dans un témoignage bouleversant, Florence Niederlander, diagnostiquée Alzheimer à 42 ans, nous raconte son quotidien et ses attentes.

Alzheimer à 42 ans, un voyage au bord de l’égarement

C’est difficile d’écrire sur un livre portant une telle force, un tel souffle de vie. Difficile aussi, parfois, de lire ce condensé d’émotions, livrées tout en retenue mais telles que les mots viennent, dans la plus grande nudité de l’âme. On ne lit pas ce livre d’une traite ; il nous bouscule trop, et il faut régulièrement reprendre son souffle.

Florence Niederlander a été diagnostiquée Alzheimer en 2013. Une parmi tant d’autres… mais une particulière: elle n’avait alors que 42 ans, et un fils de 12 ans qui l’a poussée à consulter, sentant que quelque chose clochait dans cette maman-là. C’est tôt, 42 ans, bien trop tôt pour une maladie qui grignote peu à peu ce que vous êtes.

On ne lit pas ce livre d’une traite ; il nous bouscule trop, et il faut régulièrement reprendre son souffle.

Avec un immense humour, une foi à toute épreuve et une immense pudeur, Florence Niederlander nous livre ses «petits carnets de vie», écrits au fil du temps pour ne pas perdre totalement celui de ses pensées. Des pages d’abord écrites pour dire à ce fils, mûri trop vite, quelle maman elle aura été, quelle maman elle aurait voulu être.

Peut-on prétendre résumer en quelques lignes les 300 pages de Florence Niederlander? À défaut d’en avoir le droit, on en ressent presque le devoir: car ce livre est important, et il ne doit pas rester noyé dans le flot continu de l’édition. Important au point qu’Yves Michalon, patron de la maison d’édition du même nom, accompagne son envoi presse d’un courrier dans lequel il raconte comment, après avoir rencontré la jeune femme et entendu son désir de témoigner, il a reçu «un premier cahier écrit à la main, puis deux, puis trois», composés entre avril et août 2019, jusqu’à ce que l’ensemble lui paraisse «non seulement publiable, mais riche d’une expérience unique».

«C’est un duel entre [la maladie] et moi : je sais qu’elle est plus forte, mais je ne veux pas lui laisser le croire.»

Florence Niederlander nous raconte donc sa maladie. Ne cherchez pas ici des envolées savantes et/ou chiffrées sur Alzheimer: si vous voulez des informations, il faudra aller voir ailleurs. Ce que l’auteur nous donne ici, ce sont ses émotions, ses pensées, son vécu. Sa façon d’oublier comment on fait la cuisine, et sa fierté d’avoir réussi à faire un gâteau au yaourt. Sa conscience qu’elle a besoin d’aide, et sa volonté farouche de vivre de la façon la plus indépendante possible. Car la jeune femme insiste: même malade, elle est maman et veut prendre soin de son filsà la mesure (immense!) de l’amour qu’elle lui porte ; même malade, elle est adulte et entend décider de sa vie ; même malade, elle refuse d’être exclue du monde, mais demande que l’on veille à sa fatigue ; même malade, oublieuse des mots et des gens, elle a «peut-être encore des choses intéressantes à dire»… Et si elle s’égare, nous dit-elle, «à vous de jouer pour me convaincre. Ne m’infantilisez pas. Je ne suis pas un enfant.»

«Surmonter mes peurs, me défendre face à quelque chose qui échappe à mon bon sens», voilà comment Florence Niederlander veut vivre face à la maladie. «C’est un duel entre elle et moi: je sais qu’elle est plus forte, mais je ne veux pas lui laisser le croire.» La jeune femme sait, bien sûr, que «l’évolution de la maladie est palpable. Je la vois, je n’ai pas le choix.» Mais gare à l’y enfermer trop vite: «Je suis VIVANTE, vous l’entendez? VIVANTE.»

Alzheimer précoce. Mes petits carnets de vie. Florence Niederlander. Michalon.

Source LE FIGARO.

« Certains n’ont pas vu de dentistes depuis des années » : des Ehpad testent le dépistage bucco-dentaire en téléconsultation…

Depuis un an, les résidents de certains Ehpad bénéficient de dépistage bucco-dentaire, un pan de la médecine souvent totalement oublié chez les personnes âgées.

L’infirmière Yvette Bordas filme la dentition d'Anne-Marie, résidente à l’Ehpad de Sancerre. Le film et les photos sont ensuite analysés par un dentiste, à l’hôpital de Bourges. | SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE

« Bonjour Madame ! Je m’appelle Yvette, je suis l’infirmière qui vient faire le dépistage pour les dents » : Yvette Bordas sillonne les Ehpad de tout le département du Cher. Depuis un an en effet, les résidents de certains Ehpad, comme celui de Sancerre, où intervient cette fois-ci Yvette, bénéficient de dépistage bucco-dentaire, un pan de la médecine souvent totalement oublié chez les personnes âgées. Cette mesure de dépistage, grâce à de la « téléexpertise », vient même d’être généralisée à l’ensemble du département.

40% des pensionnaires ont besoin de soins

« Je vais faire des petites photos et des vidéos », explique-t-elle à la pensionnaire de l’Ehpad, Anne-Marie. Sur son chariot, un ordinateur est relié à une petite caméra en forme de brosse à dent : Yvette filme la dentition d’Anne-Marie. Anne-Marie vit dans cet Ehpad depuis trois ans, elle n’y avait jamais vu de dentiste, seulement le médecin coordinateur, un médecin généraliste.

« On ne lui demande pas au médecin généraliste pour les dents, ce n’est pas son travail. Comme pour les yeux ou les oreilles… » Anne-Marie à franceinfo.

Pour Anne-Marie, pas de problème apparent de dentition, mais c’est une exception, note Yvette, l’infirmière spécialisée dans le dépistage bucco-dentaire. « Il y en a, on se demande comment ils font pour pouvoir manger, soupire-t-elle. On comprend pourquoi certains d’entre eux sont dénutris : certains n’ont pas vu de dentistes depuis des années. » 

Un dentiste analyse les photos et recommande (ou pas) d’aller consulter

Les photos et la vidéo prises par Yvette Bordas seront analysées par Manuel Fort, à distance, à l’hôpital. Lui est dentiste, à 50 km de là, à Bourges. « On arrive à voir à peu près 90% des pathologies. Souvent, ce sont des racines qui n’ont pas été soignées, explique-t-il. 40% des personnes ont besoin de soins. « 

Les conséquences de dents non soignées peuvent être lourdes : problème de mastication, troubles digestifs, voire dénutrition.  Lorsqu’il détecte un problème chez une personne âgée, Manuel Fort alerte alors l’Ehpad, qui à son tour prévient les familles, leur conseille d’emmener leur proche chez un dentiste alentour. Des enfants et petits-enfants qui souvent, ne s’étaient jusque-là pas inquiétés de la dentition de leurs aînés.

Source FRANCE INFO.

Une octogénaire décède après avoir bu du détergent dans un Ehpad près de Rouen…

Le parquet de Rouen a ouvert une enquête pour blessures involontaires suite à un drame survenu dans un Ehpad à Elbeuf près de Rouen. Mardi, une pensionnaire de 82 ans a avalé du détergent industriel.

Elle est décédée dans la nuit de vendredi à samedi.

Une octogénaire décède après avoir bu du détergent dans un ehpad près de Rouen

Un terrible accident s’est produit mardi 15 octobre dans l’Ehpad. « La Ruche » à Elbeuf près de Rouen en Seine-Maritime.  Une pensionnaire de 82 ans de l’unité Alzheimer a avalé du détergent industriel pour canalisations.  L’octogénaire a été brûlée à la bouche et au niveau de tous les organes, elle a été hospitalisée et plongée dans un coma artificiel. Elle s’est éteinte dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 octobre. . Sa famille s’interroge et se demande comment un tel accident a pu se produire dans cette unité. L’une de ses filles témoigne.

« Elle a cru que c’était de l’eau témoigne – l’une de ses filles »

Magali raconte : « Ma mère était dans une unité protégée. Il y a une blanchisserie et la porte  de cette blanchisserie n’était pas fermée à clé, il y avait à l’intérieur un chariot de ménage avec deux verres préparés et remplis de destop industriel. La porte étant restée ouverte, sans surveillance, ma mère est rentrée dans le local, elle a cru que c’était de l’eau et a ingéré 200 ml de produit. »

Une plainte et une enquête

Magali, est en colère. Elle cherche à comprendre « Pourquoi ce genre de produits était à portée de mains ? Pourquoi le local n’était pas fermé à clé  ? «   L’octogénaire qui souffre d’Alzheimer était sous la tutelle de l’Udaf, l’union départementale des associations familiales , qui a porté plainte jeudi pour défaut de protection. Le parquet de Rouen a ouvert une enquête pour blessures involontaires. Cette enquête est confiée à la sûreté urbaine d’Elbeuf

La direction de l’Ehpad et la Croix Rouge qui gère l’établissement se sont refusés à tout commentair.

Source FRANCE BLEU.

Métiers du grand âge : des aide-soignantes pas convaincues par la suppression du concours…

Les métiers du grand âge n’attirent pas. À l’occasion d’un rapport remis au gouvernement pour résoudre le problème, des aide-soignantes ou ex-aide-soignantes dijonnaises racontent leur quotidien et doutent de l’utilité de supprimer le concours d’entrée.

Comment rendre les métiers d'aide aux personnes âgées plus attractifs ?

Comment rendre les métiers d’aide aux personnes âgées plus attractifs ? Un rapport réalisé par l’ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri a été remis à la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce mardi. Le gouvernement lancera « une grande conférence sociale » autour des métiers du grand âge « d’ici la fin de l’année », avec des conclusions attendues pour début 2020.

« Supprimer le concours serait une erreur ! »

Parmi les mesures proposées par le rapport : supprimer le concours d’aide-soignant pour relancer le recrutement. Ce serait une erreur selon Claudine, qui travaille à la FEDOSAD, association qui propose des services d’accompagnement et de soins à domicile notamment pour les personnes âgées en Côte-d’Or : « C’est pas que un métier de bras ! C’est un métier où il faut être un peu psychologique et le profil du candidat doit être validé à l’écrit et à l’oral, il faut savoir à qui on a affaire. »

Géraldine, aide-soignante à domicile de 44 ans, pense la même chose. La priorité, selon elle, serait de mieux armer les aide-soignants, faire évoluer la formation, la mettre en phase avec les personnes âgées qui vivent de plus en plus longtemps et apprendre aux aide-soignants à identifier pathologies et symptômes :

« On assure le confort et le bien-être, mais il faut savoir diagnostiquer, mettre en sécurité la personne et donner l’alerte ! »

Revaloriser les salaires

La question de la revalorisation des salaires est centrale. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques des ministères sociaux), près de 2 intervenants à domicile sur 10 vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Tout ça sur fond de conditions de travail difficiles :

« Je pèse 50 kilos toute mouillée, mes patients pèsent le double ! »

Son diplôme d’aide-soignante en poche à 21 ans, Arlène a tenu moins d’un an avant de jeter l’éponge : elle a craqué physiquement. Arlène touchait en moyenne entre 1.200 et 1.300 euros net pour des semaines à rallonge, jusqu’à 70 heures, et se sentant désarmée face à certaines pathologies lourdes.

Géraldine, elle, a choisi ce métier. C’est une reconversion après 15 ans dans la banque et le commerce. Géraldine se sent épanouie, elle parle même de métier passion mais elle n’aurait pas pu se permettre cette reconversion sans le salaire de son mari : « Quand je travaillais dans la banque, je gagnais au moins 500 euros de plus, cette reconversion a eu un impact sur ma famille. »

Pas assez de candidats

Au total, pour remplacer les départs à la retraite et accompagner le vieillissement de la population, Myriam El Khomri estime qu’il faudrait former chaque année 70.000 personnes, 2 fois plus qu’aujourd’hui.

Aujourd’hui, les agences spécialisées dans l’aide à domicile travaillent à flux tendu. Béatrice Semain gère une équipe de 230 employés pour 1.600 patients. Au moindre arrêt-maladie, il faut jongler avec les plannings :

« On a mis en place une équipe de «roulantes», des aides polyvalentes qui peuvent débarquer au pied levé en cas d’arrêt maladie de leur collègue »

À l’heure actuelle, 60.000 postes notamment d’aides-soignants et d’aides à domicile sont vacants en France.

Source FRANCE BLEU.

Une Varoise crée une association pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD…

Une Varoise vient de créer l’association « Victoria Aide aux Personnes vulnérables » pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD.

Une création qui fait suite à la malheureuse expérience de sa maman, âgée de 98 ans.

La nonagénaire a été victime d’une fracture de l’épaule.

Une association créee en soutien aux familles dont les proches sont en Ehpad

C’est parce qu’elle a été elle-même démunie face au manque d’explications de la direction de l’EHPAD dans lequel sa maman est résidente depuis deux ans qu’une Varoise vient de créer l’AVAPV (association Victoria Aide aux Personnes vulnérables). Florence Aillet a en effet déposé plainte contre l’établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes dans lequel elle a placé sa maman âgée de 98 ans. Il a été diagnostiqué chez cette dernière une fracture de l’épaule que « personne n’est en mesure de m’expliquer » détaille la plaignante qui considère qu' »on a laissé quelqu’un de vulnérable sans assistance ».

Le 25 septembre dernier, elle rend visite à sa maman et remarque rapidement une immobilité du bras gauche. « Et quand j’essaye de lui bouger, elle souffre« . Florence Aillet indique avoir interrogé le personnel, mais personne n’est en mesure de lui répondre sur l’état de cette patiente totalement dépendante.

En fin d’après-midi, elle reçoit un appel de l’EHPAD : sa maman vient d’être déshabillée pour être couchée et présente au niveau du bras un énorme hématome. Bilan, une fracture de l’épaule.

« J’ai placé ma maman parce que je ne pouvais plus assurer son maintien à domicile. Et quand on lit la brochure d’un EHPAD, on vous assure que votre proche sera bien pris en charge et que sa dignité sera préservée. Or on se rend compte très rapidement que ça n’est pas le cas du tout, et que notre proche n’est pas heureux. »

Florence Aillet veut donc des réponses, et c’est dans cet esprit qu’elle a déposé plainte. « Il ne s’agit pas de maltraitance à proprement parler mais plus de manque de personnel, et de formation de certains de ses personnels« , conclut la présidente de l’AVAPV.

La prise en charge des personnes âgées dépendantes, Behdja Behar, représentante syndicale CGT à l’EHPAD du Malmont à Draguignan, la connait bien, et la dénonce : « Aujourd’hui, nous sommes quatre le matin et trois l’après-midi pour prendre en charge 40 résidents. Cela veut dire que même s’il veut dormir, nous sommes obligés de réveiller le premier patient vers 6h15 pour la douche hebdomadaire. Et encore maintenant, nous sommes passés à une douche tous les 15 jours, faute de temps. Et comme l’après-midi, ça n’est pas mieux, nous sommes obligés de commencer le coucher à 14h. Même s’ils ne sont pas dans le noir, ça veut dire que certains patients restent allongés jusqu’au lendemain matin. On les aime nos patients, mais ils se sentent de plus en plus seuls. Il n’y a quasiment plus d’activité, faute de temps aussi. Et pourtant, le loyer des résidents, lui, ne baisse pas. C’est pas facile tous les jours » détaille l’élue qui indique qu’en « 10 ans d’exercice, les conditions se sont beaucoup dégradées » évoquant « la maltraitance institutionnelle« .

Contact AVAPV : 06.16.38.54.49

Source FRANCE BLEU.