AAH en couple : vers une loi pour ne plus prendre en compte les revenus du conjoint ?…

La députée Marie-George Buffet (Parti communiste français) a déposé, début décembre, une proposition de loi visant à supprimer la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’allocation adulte handicapé. L’ancienne ministre de la Jeunesse et des sports du gouvernement Jospin (1997-2002) a détaillé son projet pour Faire-face.fr. 

 Marie-George Buffet

Faire Face : Pourquoi la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’AAH est-elle inacceptable ? Après tout, c’est le cas pour le RSA.

Marie-George Buffet : L’AAH est une allocation d’autonomie. Elle a pour but de donner à son bénéficiaire les moyens de son autonomie financière, même si son montant reste aujourd’hui insuffisant. Elle est attachée la personne et ne saurait donc lui être retirée si elle se met en couple.

Prendre en compte les ressources du compagnon ou du conjoint pour déterminer le droit à l’AAH, c’est rendre la personne dépendante. C’est contraire au principe même de cette allocation. Il faut changer la loi. C’est une question de dignité pour les allocataires. Le RSA, lui, doit, normalement, permettre de faire face à une situation provisoire. C’est ce qui le rend fondamentalement différent de l’AAH.

« Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins. »

FF : Le gouvernement avance une autre justification à la prise en compte des ressources du conjoint : « La solidarité nationale complète la solidarité familiale, elle ne doit pas s’y substituer. »

M-G. B : C’est la solidarité familiale qui complète la solidarité nationale, pas le contraire, comme l’avance le gouvernement. Les citoyens français cotisent tout au long de leur vie pour bénéficier des prestations sociales dont ils pourraient avoir besoin, un jour.

La Sécurité sociale est fondée sur le principe : « Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins. » La pension d’un retraité ne dépend pas des ressources de son conjoint. Il n’y a aucune raison que ce ne soit pas la même chose pour l’AAH, même si cette allocation est financée par l’État et non par la Sécurité sociale.

« Le gouvernement reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. »

FF : Le gouvernement va geler le plafond de ressources ouvrant droit à l’AAH, pour les couples. Autrement dit, tous ne bénéficieront pas intégralement de la revalorisation annoncée de cette allocation (860 le 1er novembre 2018 puis 900 € un an plus tard). Comment analysez-vous cette décision ?

M-G. B : Le gouvernement reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. Ce gel est dicté par la recherche d’économies. Mais il reflète une incompréhension complète de ce qu’est l’AAH, une allocation d’autonomie.

FF : Comment jugez-vous le début du quinquennat pour la politique du handicap, priorité affichée du président de la République ?

M-G. B : L’accessibilité constitue une question-clé pour les citoyens en situation de handicap. Mais elle reste ignorée. Les moyens nécessaires pour rendre la France accessible ne sont pas mobilisés.

Nous débattons actuellement à l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Les Jeux de Paris-Saint Denis sont une opportunité à saisir pour faire avancer l’accessibilité. Je demanderai au gouvernement de prévoir les financements nécessaires.

FF : Quel est l’avenir de votre proposition de loi ?

M-G. B : Pour qu’une proposition de loi puisse avoir une chance de passer, il faut qu’elle soit portée par différents groupes politiques à l’Assemblée nationale. Je vais leur demander de s’y associer. Il existe une grande disparité au sein du groupe La République en marche. Je n’exclus donc pas que certains députés du groupe majoritaire puissent soutenir ma proposition de loi. Les chances de succès sont minces mais pas nulles. Propos recueillis par Franck Seuret.

Source FAIRE FACE.

 

L’allocation adultes handicapés financée aux dépens des jeunes sourds ?…

Ecœurée. Hélène Sester, prof de maths à l’Institut national des jeunes sourds (INJS) de Paris, membre de l’intersyndicale du personnel et des parents d’élèves, a découvert lors du conseil d’administration de l’INJS que la direction générale de la cohésion sociale exigeait des économies qui serviront à financer la revalorisation de l’allocation adultes handicapés (AAH).

jeunes sourds

«C’est d’un tel cynisme… Piocher dans les budgets dédiés à l’éducation de jeunes en situation de handicap pour augmenter l’aide aux adultes…» Interrogé, le cabinet de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, dément. «La baisse de 13 % s’inscrit dans un plan d’économie drastique général. Il s’agit seulement d’économies structurelles, qui ne touchent pas à la qualité du service rendu par les instituts, et qui n’ont évidemment aucun rapport avec la revalorisation de l’AAH. Ils font partie de la même ligne budgétaire mais l’un ne sert pas à financer l’autre.»

Au-delà de cette question, les équipes s’inquiètent de l’avenir de ces cinq instituts nationaux (quatre pour jeunes sourds et un pour aveugles, l’INJA), directement sous la tutelle du ministère des Affaires sociales. Les autres établissements spécialisés pour ces publics (environ 200) sont gérés par des associations de parents et pilotés à l’échelle régionale par les agences régionales de santé.

Pour l’intersyndicale, cette coupe dans le budget est «le premier pas vers un désengagement de l’Etat. Nos instituts sont malmenés depuis quelque temps». L’année dernière, le projet avait été mis sur la table de transférer leur financement aux agences régionales de santé. Colère des équipes et des parents d’élèves. «Pourquoi casser quelque chose qui fonctionne ? Pour faire des économies sur le dos des enfants ?» questionne, amère, Laura Catry, mère d’un enfant malentendant scolarisé à l’INJS de Paris et membre du conseil d’administration.

Les quatre INJS et l’INJA de Paris, qui accueillent en tout un millier d’élèves, frôlent les 100 % de réussite aux examens nationaux (brevet, bac, CAP…). Idem pour les unités délocalisées dans les établissements ordinaires où sont scolarisés 6 000 enfants.

Source LIBERATION.

Personnes âgées / Handicap – L’Assemblée adopte la proposition de loi sur le don de jours aux aidants familiaux…

Le 7 décembre, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, à l’unanimité, la proposition de loi « créant un dispositif de don de jours de repos non pris au bénéfice des proches aidants de personnes en perte d’autonomie ou présentant un handicap ».

 

loi sur le don de jours aux aidants familiaux

Ce texte a été déposé, il y a un peu plus de deux mois, par Paul Christophe, député du Nord, et plusieurs de ses collègues du groupe UDI, Agir et Indépendants. L’objectif est d’étendre au bénéfice des aidants familiaux un dispositif de dons de jour qui existe déjà au profit des parents d’un enfant malade, à la fois pour les salariés du secteur privé (loi n°2014-459 du 9 mai 2014) et pour ceux du secteur public (deux décrets du 28 mai 2015).

Un don possible seulement au-delà de 24 jours de congés annuels

Si cette proposition de loi a été ainsi très rapidement soumise au vote de l’Assemblée – au moins en première lecture -, la version votée par les députés a été quelque peu modifiée, dans sa rédaction, par rapport au texte initial. Elle prévoit qu' »un salarié peut, sur sa demande et en accord avec son employeur, renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris, qu’ils aient ou non été affectés sur un compte épargne-temps, au bénéfice d’un autre salarié de l’entreprise qui vient en aide à une personne atteinte d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité ou présentant un handicap lorsque cette personne est, pour cet autre salarié, l’une de celles mentionnées aux 1° à 9° de l’article L. 3142-16″ du code du travail (ce qui couvre pratiquement tous les cas de figure jusqu’aux ascendants, descendants et collatéraux jusqu’au quatrième degré). Selon la définition de cet article L.3142-16 , il peut même s’agir d' »une personne âgée ou handicapée avec laquelle il réside ou avec laquelle il entretient des liens étroits et stables, à qui il vient en aide de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne » (donc sans lien de parenté). Le don de jours de congés n’est possible qu’au-delà de la durée de congés annuelle excédant 24 jours ouvrables.

Salaire maintenu pour l’aidant bénéficiaire du don de jours

De son côté, le salarié bénéficiaire d’un ou plusieurs jours cédés conserve sa rémunération pendant sa période d’absence. Celle-ci est en effet assimilée à une période de travail effectif pour la détermination des droits que le salarié tient de son ancienneté. Le salarié conserve ainsi le bénéfice de tous les avantages qu’il avait acquis avant le début de sa période d’absence.
Les députés ont ajouté un article prévoyant que le gouvernement remettra au Parlement, dans les douze mois suivant la promulgation de la loi, un rapport sur la situation des aidants, étudiant « en particulier la possibilité de réviser l’imposition des sommes versées à titre de dédommagement, dans le cadre de la prestation de compensation, afin de soutenir et valoriser les proches aidants ». Ce rapport étudiera également la possibilité de maintenir l’affiliation à l’assurance vieillesse pour les parents aidants d’un enfant handicapé de plus de vingt ans.

Un plein soutien du gouvernement

La proposition de loi modifiant le code du travail, ses dispositions ne sont donc applicables qu’aux seuls salariés du secteur privé. Mais son article 2 prévoit qu’un décret en Conseil d’Etat viendra préciser les conditions d’application de cette mesure aux agents publics civils et militaires.
Lors de l’examen du texte en séance publique, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail qui représentait le gouvernement, s’est déclarée favorable à la proposition de loi parce qu’elle « participe au réveil ou à la mobilisation des consciences sur la situation des aidants, parce qu’elle s’inscrit dans la droite ligne du programme du président de la République en matière de dépendance, parce qu’elle correspond à sa volonté de renforcer la cohésion sociale et la solidarité entre nos concitoyens ». Compte tenu du soutien du gouvernement et de l’unanimité obtenue à l’Assemblée, la proposition de loi devrait donc poursuivre sans trop de difficulté son parcours parlementaire au Sénat.

École et handicap : quelles mesures à venir ?…

La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a fait plusieurs annonces en matière d’accès à la scolarité des enfants en situation de handicap, notamment la création de 11 200 postes d’accompagnants dès septembre 2018.

École et handicap

Offrir une scolarisation de qualité à tous les élèves en situation de handicap tout en répondant à leurs besoins éducatifs était l’une des priorités d’Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle, qui assurait vouloir « créer tous les postes d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) pour que les jeunes enfants handicapés puissent aller à l’école« . Une promesse de taille qui peine à se concrétiser, encore trois mois après la rentrée des classes. « Ces enfants sont à l’école, mais certains n’ont pas d’AVS« , a déploré le 4 décembre sur RTL Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. Et selon le ministère de l’Education nationale, plus de 3 000 élèves en situation de handicap n’ont, quant à eux, pas pu être scolarisés à cause du manque d’AVS.

Une augmentation du nombre d’AVS. Afin de mieux accompagner ces enfants handicapés dans leur scolarité, Sophie CLuzel propose, dans un communiqué rendu public lundi 4 décembre, une « professionnalisation des accompagnants« , notamment afin de pouvoir gérer au mieux les éventuelles situations de violences, ainsi qu’une « accélération du recrutement » : plus de 11 200 postes devraient être créés d’ici la rentrée de septembre 2018, soit 4 800 postes de plus par rapport à ce qui était annoncé à la Conférence nationale du handicap de 2016. Aussi, la secrétaire d’État souhaite améliorer la formation des professeurs. Pour cela, elle envisage la mise en place dès la rentrée prochaine d’une « plateforme numérique pour que les enseignants puissent trouver des ressources » et qu’ils « puissent être mis en relation avec un formateur expert, en cas de besoin« .

Une augmentation du nombre d’AVS. Afin de mieux accompagner ces enfants handicapés dans leur scolarité, Sophie CLuzel propose, dans un communiqué rendu public lundi 4 décembre, une « professionnalisation des accompagnants« , notamment afin de pouvoir gérer au mieux les éventuelles situations de violences, ainsi qu’une « accélération du recrutement » : plus de 11 200 postes devraient être créés d’ici la rentrée de septembre 2018, soit 4 800 postes de plus par rapport à ce qui était annoncé à la Conférence nationale du handicap de 2016. Aussi, la secrétaire d’État souhaite améliorer la formation des professeurs. Pour cela, elle envisage la mise en place dès la rentrée prochaine d’une « plateforme numérique pour que les enseignants puissent trouver des ressources » et qu’ils « puissent être mis en relation avec un formateur expert, en cas de besoin« .

Vers des contrats durables. En parallèle à ces créations de postes, Sophie Cluzel et Jean-Michel Blanquer désirent offrir aux AVS des « contrats plus pérennes » estampillés Éducation nationale afin de lutter contre leur situation souvent précaire. En effet, tant que « l’on sera sur un système précaire avec des contrats aidés (actuellement pour la moitié des accompagnants), il manquera toujours des AVS. On a des problèmes de recrutement [alors que] les budgets sont là« , regrette la secrétaire d’État.

Un plan en six volets. Cette réforme de l’inclusion s’articulera autour de six axes : mieux informer, former et accompagner les enseignants ; multiplier et diversifier les modes de scolarisation ; veiller à ce que les élèves sortent de l’école avec un diplôme ou une certification professionnelle (mieux prévenir l’échec scolaire, simplifier et aménager le passage d’examen, développer l’accès au numérique…) ; adosser l’offre médico-sociale à l’école de la République ; améliorer le recrutement et l’organisation du dispositif d’accompagnement des élèves handicapés et transformer durablement l’accompagnement des élèves en situation de handicap. L’ensemble de ces mesures se feront « en dialogue avec les partenaires concernés et dans une démarche d’essaimage des bonnes pratiques territoriales et des modèles inclusifs européens« , conclut le communiqué. Le ministère de l’Éducation nationale fera d’ailleurs appel au Conseil national consultatif des personnes handicapées dès décembre 2017 pour discuter de la mise en place de ces actions.

Source LE JOURNAL DES FEMMES.

Des associations dénoncent une « ponction » dans la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie….

Plusieurs responsables associatifs, membres de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), ont déploré mercredi la décision du gouvernement de « ponctionner » 100 millions d’euros dans les réserves de cet établissement public pour aider les départements en difficulté.

Des associations dénoncent une "ponction" dans la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie

Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière le déblocage en urgence de ces crédits pour permettre à 19 départements « sous tension financière » d’assurer jusqu’à la fin de l’année le versement des trois allocations individuelles de solidarité: le RSA (revenu minimum), l’APA (dépendance) et la PCH (handicap).

Pour financer cette promesse, l’exécutif a décidé de mettre à contribution la CNSA, qui « mobilisera en ce sens sur son budget 2017 une enveloppe de 100 millions d’euros, prélevée sur ses réserves », ont indiqué la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d’Etat chargée du Handicap, Sophie Cluzel, dans un communiqué diffusé mardi.

Cette décision a déçu plusieurs membres du conseil de la CNSA, qui l’ont fait savoir via Twitter, comme Jean-Louis Garcia, président de l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés), qui regrette que les fonds promis aux départements soient « pompés sur les fonds propres » de la Caisse.

La méthode n’est toutefois pas inédite: les gouvernements précédents ont régulièrement été accusés de « détourner » les ressources de la CNSA, censée répartir les crédits destinés à la dépendance et au handicap (dont l’APA et la PCH).

« Nouveau gouvernement, pratiques anciennes, intolérable », dénonce Vincent Michel, président de la Fédération des aveugles de France.

« Les mauvaises méthodes, sans réflexion à long terme, perdurent. Inacceptable », a également dénoncé la Fnath (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés).

Cette situation récurrente démontre qu' »il faut de nouvelles ressources pour répondre aux besoins des personnes âgées et/ou en situation de handicap », estime pour sa part Guillaume Quercy, président de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), qui « propose de rétablir un tiers de l’ISF », l’impôt de solidarité sur la fortune supprimé en grande partie par le gouvernement.

Face à ces « réactions vives », la présidente de la CNSA, Marie-Anne Montchamp, « a proposé d’organiser un séminaire du Conseil (de la caisse, ndlr) afin de tirer des enseignements de cette situation et de dégager des principes qui devraient (…) fonder à l’avenir les constructions budgétaires », signale l’établissement public dans un communiqué.

Source ORANGE.

On s’y emploie. Handicap : des discriminations fréquentes dans le monde du travail… !

La Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées débute aujourd’hui. Des travailleurs qui, quand ils parviennent à trouver un emploi, subiraient souvent des discriminations, selon la FNATH, l’association des accidentés de la vie.

Près de 500 000 travailleurs handicapés sont au chômage

La Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées commence demain, et vous dites : c’est de la « com »… Pourquoi ?

Arnaud de Broca : « C’est de la com’ parce que c’est une semaine pendant laquelle les entreprises vont dire ce qu’elles font de bien. C’est nécessaire, mais il y a 51 autres semaines dans l’année pendant lesquelles la situation des travailleurs handicapés n’est pas si rose que le vernis de cet événement peut le laisser entendre ».

Avec un nombre élevé de licenciements pour inaptitude

Arnaud de Broca : « Un nombre qui augmente très fortement. Parmi nos adhérents, il y en a 67% qui ont été licenciés pour inaptitude après un accident ou une maladie qui a rendu leur maintien en emploi compliqué. Pourquoi ? Parce que le monde du travail n’est sans doute pas si accueillant pour les personnes handicapées, qu’il y a des pressions qui font que les travailleurs handicapés ne peuvent pas rester dans leur poste, et puis parce qu’on n’anticipe pas assez le maintien en emploi pour ces travailleurs, soit parce que l’emploi lui-même, les conditions de travail vont créer du handicap, soit parce qu’on a aussi un vieillissement accru, et que, pour certains métiers, on sait que c’est impossible. Donc il y a tout un contexte de conditions de travail et de vision du handicap dans le monde de l’entreprise qui fait que les travailleurs handicapés, ou ceux qui deviennent handicapés sont licenciés pour inaptitude.

Des travailleurs handicapés qui subissent des discriminations, selon vous ?

Arnaud de Broca : « C‘est en tout cas de plus en plus visible et perçu comme tel par les travailleurs handicapés qui ont envie de travailler. On reçoit beaucoup de témoignages de la part de personnes qui ont par exemple intercepté des mails de leurs managers qui aimeraient bien ne pas avoir autant de travailleurs handicapés mais des travailleurs « compétents » à la place. Ou des salariés qui se sentent, par le collectif de travail, un peu repoussés. Il y a en une notamment qui nous a écrit qu’elle avait entendu de la part de ses collègues qu’elle profitait de son handicap pour ne rien faire… Donc il faut vivre avec son handicap, il faut vivre avec l’accessibilité, et en plus faire avec un monde du travail qui est peu accueillant… »

ll y a un paradoxe, avec d’un côté de plus en plus de travailleurs handicapés qui ont un emploi, et de l’autre, de plus en plus de personnes handicapées au chômage

Arnaud de Broca : « On arrive à près de 500.000 personnes handicapées au chômage, ce qui représente un taux beaucoup plus important que celui du reste de la population, et que l’on n’arrive pas à faire évoluer ces dernières années. Et il y a assez peu de leviers. La Semaine pour l’Emploi est un moment de communication, mais il faudrait que le gouvernement s’implique davantage, et pour le moment, les mesures sont plutôt contraires à ça. La forte réduction des contrats aidés va impacter directement beaucoup de travailleurs handicapés pour qui c’est un levier d’insertion dans l’emploi. C’est une première marche pour eux dans l’insertion dans le monde du travail. »

Source FRANCE TV.

Emploi des personnes handicapées : les lois imposées aux entreprises « sont contraignantes mais encore nécessaires »… !

Eric Blanchet, de l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, estime que « la société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet » pour compter sur « le simple fait de la bonne volonté ».

Handicapés : La 21e semaine pour l'emploi

La 21e semaine pour l’emploi des personnes handicapées débute lundi 13 novembre, à l’initiative de l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Ladapt). Le but est d’aider ces personnes à trouver un travail et de sensibiliser les employeurs. « La société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet pour se dire qu’on y va sur le simple fait de la bonne volonté. Les lois sont contraignantes mais encore nécessaires », a considéré Eric Blanchet, directeur général de Ladapt, invité de franceinfo dimanche 13 novembre.

franceinfo : Est-ce que la situation a évolué ces dernières années pour l’emploi des personnes handicapées ?

Eric Blanchet : Bon nombre d’entreprises ont évolué dans le bon sens. Il y a un mouvement positif mais qui est trop lent. Il concerne plus les grandes entreprises et les grosses administrations que les petites et moyennes entreprises (PME).

Pourquoi est-ce plus difficile pour les PME ?

Il y a deux choses. La première, c’est la complexité administrative. Aujourd’hui, quand un entrepreneur veut se lancer dans l’embauche d’une personne handicapée, les démarches ne sont pas toujours simples.
La deuxième chose, c’est le regard porté sur le handicap, le manque de connaissance. Ça fait encore peur d’embaucher une personne handicapée. On imagine des choses qui sont très loin de la réalité.

Il y a un arsenal législatif. La loi de 1987, la loi de 2005 qui impose aux entreprises d’employer au moins 6 % de personnes handicapées. Pensez-vous qu’il faut le réformer ?

Non. Aujourd’hui, la société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet pour se dire qu’on y va sur le simple fait de la bonne volonté. Les lois sont contraignantes mais encore nécessaires. Tout le monde n’est pas encore mature sur ce sujet-là. Il y a un besoin d’accompagner l’entreprise et la personne handicapée. La formation n’est notamment pas en adéquation avec les besoins de l’entreprise. On voit bien qu’il y a encore du travail à faire. Aujourd’hui, les entreprises chez qui ça fonctionne, ce sont les entreprises qui ont intégré le handicap, non pas comme un élément périphérique, mais complètement dans la stratégie de développement de l’entreprise, qui ont compris qu’on pouvait en faire une force, y compris une force commerciale.

Emmanuel Macron avait fait du handicap un sujet prioritaire pendant sa campagne. Six mois plus tard, a-t-il tenu parole ?

En tout cas, il y a une chose qu’on peut dire : il met en image, en communication. Cela participe au changement de regard. Quand le président de la République s’intéresse à un sujet, cela entraîne derrière lui les ministres. Aujourd’hui, un secrétaire d’État chargée des personnes handicapées est rattaché au Premier ministre et c’est la première fois. Donc c’est une locomotive. Après, en six mois, on ne va pas changer la vie et basculer sur une façon de faire.

Source FRANCE TV.

Quelles sont les mesures du gouvernement pour l’emploi des personnes handicapées?…

Décryptage du plan d’action annoncé par le gouvernement en septembre 2017 pour l’emploi des personnes handicapées (PH)..

Emploi des personnes handicapées

C’est lors du premier comité interministériel du handicap, en septembre, que le gouvernement a annoncé une série de mesures en faveur des personnes handicapées. Parmi elles, la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Perçue par plus d’un million de bénéficiaires, l’AAH, 810€ mensuels, passera à 860€ en novembre 2018, puis à 900€ un an plus tard.

«Bien que la promesse d’augmentation de l’AAH soit tenue, les bénéficiaires devront attendre deux ans pour sa concrétisation. Cette revalorisation les maintiendra sous le seuil de pauvreté et continuera d’exclure certaines personnes», regrette l’Association des paralysés de France (APF). En effet, avec la baisse du plafond de revenus à 1.350€ (contre 1.621€ actuellement), la plupart des allocataires vivant en couple perdraient une partie de leur AAH (environ 272€ par mois).

Objectif 100%

Autre annonce très attendue: le calendrier d’accessibilité des établissements recevant du public (ERP). En 2022, 100% des ERP devront avoir adopté un agenda d’accessibilité programmée (Ad’AP) et 100% des ERP de l’Etat devront être accessibles.

«La première loi sur ce sujet date de 1975. Celle-là et les suivantes n’ont jamais été respectées. La France ne sera jamais accessible à 100%, à cause des multiples dérogations possibles. C’est encore un effet d’annonce», constatent Patrick et Michelle Touchot, fondateurs d’Accessible pour tous. Les deux militants, associés à Philippe Croizon, ont ainsi récemment lancé une pétition pour que l’accessibilité soit nommée grande cause nationale par le gouvernement. Verdict attendu en fin d’année. Autre mesure annoncée, la création de 250 unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) dans les lycées en cinq ans. «Actuellement, on note une grosse déperdition d’élèves entre le collège et le lycée, faute de places», note Maria Garcia, administratrice du service d’accompagnement et d’information pour la scolarisation des élèves handicapés (SAIS92). A ses yeux, cette mesure est un «progrès évident».

Source 20 MINUTES.

Handicap – FAILLITES EN VUE !!! Baisse des aides en faveur des entreprises adaptées…

Le projet de loi de finance pour 2018 prévoit une réduction des aides pour les entreprises adaptées. Cette diminution inquiète les 780 entreprises adaptées en France qui emploient plus de 26000 personnes. Certaines vont faire faillite préviennent les patrons de ces entreprises solidaires.

 

Baisse des subventions pour les entreprises adaptées

L’Etat prévoit aujourd’hui dans le Projet de loi de Finances 2018 de diminuer les aides en faveur des entreprises adaptées. Ces entreprises emploient au moins 80 % de travailleurs handicapés.

elles bénéficient pour cela de deux types d’aides de l’état :

  • d’une part des « aides aux postes » qui apportent une subvention pour chaque emploi créé et qui permet de compenser le handicap de la personne et son probable manque de productivité.
  • d’autre part une subvention spécifique pour le fonctionnement de l’entreprise.

Le gouvernement avait promis d’augmenter le nombre d’aides aux postes. Il tient cet engagement et 1000 nouveaux contrats seront financés. En revanche, il réduit de 22% le montant de la subvention spécifique et annonce que le montant des aides au poste baissera lui aussi de 4% au 1er juillet prochain.

En France 780 entreprises relèvent de ce régime des « entreprises adaptées » qui emploient aujourd’hui 26 000 personnes.

L’Unea (Union Nationale des Entreprises Adaptées) monte au créneau au nom de l’inclusion sociale et du soutien aux personnes handicapées et sort sa calculette : il manquera 8 millions d’euros pour les aides au poste et 9.37 millions pour les subventions spécifiques.  « Ces dispositions apparaissent hautement préjudiciables pour l’emploi des personnes handicapées et la viabilité même du modèle de l’Entreprise Adaptée » explique très inquiet le président de l’UNEA.  Stéphane Foisy rappelle que « Cette année, 20 % de ces sociétés ont un budget déficitaire, avec la baisse des aides, près de la moitié de ces entreprises seraient dans le rouge ». L’Unea craint des faillites et dénonce une mesure brutale.

Source VIVRE FM.

Sophie Cluzel. «Le handicap est l’affaire de tous»…

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, est en déplacement ce lundi à Lorient. Dans une interview accordée au Télégramme, elle détaille ses ambitions : faciliter le maintien à domicile et l’employabilité, en valorisant les initiatives locales les plus pertinentes.

Sophie CLUZEL

Le gouvernement place la politique en faveur des personnes handicapées parmi ses priorités. En quoi votre manière d’envisager votre action diffère-t-elle de celle de vos prédécesseurs ?
Le levier majeur qui traduit l’ambition affichée, c’est mon rattachement au Premier ministre et pas au ministère de la Santé, comme c’était précédemment le cas, avec le risque de réduire le prisme. Il faut changer le quotidien des personnes handicapées et c’est l’affaire de tous, de la santé comme du logement, de l’emploi, de l’éducation, du sport, de la culture, etc.

Interview LE TELEGRAMME
Vous serez aujourd’hui à Lorient pour le lancement de la chaire Maintien@domicile, portée par l’Université de Bretagne Sud. Pourquoi votre intérêt pour cette initiative ?

Elle va nous permettre de prolonger la réflexion et l’expérimentation sur un sujet essentiel à mes yeux : répondre à l’attente des personnes handicapées qui demandent à être maintenues à domicile. Comment ? Avec la domotique et les nouvelles technologies, pour adapter leurs logements à la perte de mobilité et d’autonomie qui évolue avec l’âge. La méthodologie de ce projet de recherche est aussi pertinente en ce qu’il va disposer de deux appartements laboratoires et en ce qu’il est issu d’un partenariat public-privé. Ma conviction est qu’il faut essaimer les bonnes pratiques, en partant des besoins de la personne et en faisant évoluer les outils. Nous ne voulons plus devoir dire à la personne : vous n’avez plus le choix, vous devez aller dans un établissement spécialisé, isolé de tout. C’est en cela que notre politique est différente.

Vous visiterez également le Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de Kerpape, à Ploemeur (56). En quoi est-il exemplaire ?…

Plus d’information, cliquez ici.

Source LE TELEGRAMME.