Caen: Le magasin Carrefour réclame 9000 euros en justice à une de ses salariées handicapées…

Une salariée handicapée du magasin Carrefour d’Hérouville-Saint-Clair a saisi les prud’hommes après un changement d’affectation imposé sans concertation.

Son employeur estime la procédure abusive et lui réclame 9000 euros !

Magasin Carrefour - salariée handicapée

En décembre 2016, une salariée du magasin Carrefour d’Hérouville-Saint-Clair reprend son travail après son congé maternité. Mais elle ne retrouve pas pour autant son poste. La jeune femme découvre que sa hiérarchie a décidé de la changer d’affectation, sans la prévenir. Or, celle-ci est malentendante. En passant du rayon papeterie à l’épicerie, la salariée raconte avoir « perdu tous mes repères, ce n’était pas évident de travailler avec une nouvelle équipe, de m’intégrer« .

Elle demande donc par courrier à sa direction de retrouver son ancien poste. En vain. Elle décide alors de saisir les Prud’hommes. Devant la juridiction, la société Carrefour contre-attaque. Estimant la procédure abusive, elle réclame à sa salariée la somme de 9000 euros (plus du double de ce que demande la jeune femme).

Ce mercredi après-midi, plus sieurs membres de la CGT était venu soutenir cette salariée avant l’audience au tribunal de Caen. « On trouve que la situation est invraisemblable, d’autant plus invraisemblable que Carrefour veut se démontrer comme exemplaire par rapport à l’accueil et l’accompagnement des travailleurs handicapés en affichant notamment sa bienveillance. On se demande là où se trouve la bienveillance« , déclare Franck Mérouze, le secrétaire de l’union locale de la CGT.

Source FR3.

De nouvelles entreprises signent la charte « Cancer et emploi » pour les salariés malades
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Afin d’améliorer le maintien et le retour en emploi des personnes atteintes d’un cancer, une charte de bonnes pratiques a été signée à l’Institut national du cancer par sept nouvelles entreprises, portant à 17 le nombre d’organismes qui s’engagent dans ce domaine.

Sur les mille nouveaux cas de cancers diagnostiqués chaque jour en France, 400 concernent des personnes en activité professionnelle. L’institut national du cancer (Inca) estime que trois millions de personnes vivent avec ou après un cancer. Des personnes qui, outre le combat contre cette maladie, doivent aussi pouvoir se réintégrer socialement notamment au niveau de la vie professionnelle.

Mais si l’amélioration de la qualité des soins (dépistage plus précoce, apparition de traitements plus performants, meilleure prise en charge médicale) allonge la vie des malades, le retour à l’emploi demeure une problématique souvent mal anticipée par les managers et les salariés. C’est pourquoi l’Inca a élaboré en mai dernier une charte de bonnes pratiques qui propose onze engagements pour améliorer leur accompagnement dans ce cadre.

Son but : « Proposer aux entreprises des principes opérationnels pour mettre en place une démarche cohérente pour le maintien et le retour en emploi des personnes atteintes de cancer », explique-t-il. En la signant, les organismes publics ou privés (entreprises et collectivités) marquent ainsi leur volonté « de mettre en place une démarche collective d’accompagnement de leurs salariés, afin de faciliter au mieux leur retour« .

Une vingtaine d’entreprises au total

Les premiers signataires ont été l’AFNOR, l’Association nationale des directeurs des ressources humaines, Bordeaux Métropole, Carrefour, Groupe Casino, Disneyland Paris, Fermiers du Sud-Ouest groupe Maïsadour, l’Institut national du cancer, la Mutualité Française et Sanofi. L’Inca vient d’annoncer qu’ils ont été rejoints par sept nouveaux membres : l’Agence de service et de paiement, BNP Paribas, le groupe Radiall, Janssen France, les laboratoires BioMérieux, la Maison Chancerelle et Malakoff Médéric.

« Désormais, ce sont dix-sept entreprises et collectivités territoriales qui se sont engagées afin d’adopter un nouveau regard sur le cancer au travail », précise l’Inca. Dans la présentation du document, ses experts précisent l’avantage que retirent les entreprises à le signer. En effet, l’apparition du cancer touche le cœur d’une organisation puisque la maladie est souvent associée à un risque d’incapacité professionnelle, de limitation et d’absentéisme…

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Source Santé Magazine.

Emploi des personnes handicapées : les lois imposées aux entreprises « sont contraignantes mais encore nécessaires »… !

Eric Blanchet, de l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, estime que « la société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet » pour compter sur « le simple fait de la bonne volonté ».

Handicapés : La 21e semaine pour l'emploi

La 21e semaine pour l’emploi des personnes handicapées débute lundi 13 novembre, à l’initiative de l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Ladapt). Le but est d’aider ces personnes à trouver un travail et de sensibiliser les employeurs. « La société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet pour se dire qu’on y va sur le simple fait de la bonne volonté. Les lois sont contraignantes mais encore nécessaires », a considéré Eric Blanchet, directeur général de Ladapt, invité de franceinfo dimanche 13 novembre.

franceinfo : Est-ce que la situation a évolué ces dernières années pour l’emploi des personnes handicapées ?

Eric Blanchet : Bon nombre d’entreprises ont évolué dans le bon sens. Il y a un mouvement positif mais qui est trop lent. Il concerne plus les grandes entreprises et les grosses administrations que les petites et moyennes entreprises (PME).

Pourquoi est-ce plus difficile pour les PME ?

Il y a deux choses. La première, c’est la complexité administrative. Aujourd’hui, quand un entrepreneur veut se lancer dans l’embauche d’une personne handicapée, les démarches ne sont pas toujours simples.
La deuxième chose, c’est le regard porté sur le handicap, le manque de connaissance. Ça fait encore peur d’embaucher une personne handicapée. On imagine des choses qui sont très loin de la réalité.

Il y a un arsenal législatif. La loi de 1987, la loi de 2005 qui impose aux entreprises d’employer au moins 6 % de personnes handicapées. Pensez-vous qu’il faut le réformer ?

Non. Aujourd’hui, la société n’est pas encore suffisamment mature sur le sujet pour se dire qu’on y va sur le simple fait de la bonne volonté. Les lois sont contraignantes mais encore nécessaires. Tout le monde n’est pas encore mature sur ce sujet-là. Il y a un besoin d’accompagner l’entreprise et la personne handicapée. La formation n’est notamment pas en adéquation avec les besoins de l’entreprise. On voit bien qu’il y a encore du travail à faire. Aujourd’hui, les entreprises chez qui ça fonctionne, ce sont les entreprises qui ont intégré le handicap, non pas comme un élément périphérique, mais complètement dans la stratégie de développement de l’entreprise, qui ont compris qu’on pouvait en faire une force, y compris une force commerciale.

Emmanuel Macron avait fait du handicap un sujet prioritaire pendant sa campagne. Six mois plus tard, a-t-il tenu parole ?

En tout cas, il y a une chose qu’on peut dire : il met en image, en communication. Cela participe au changement de regard. Quand le président de la République s’intéresse à un sujet, cela entraîne derrière lui les ministres. Aujourd’hui, un secrétaire d’État chargée des personnes handicapées est rattaché au Premier ministre et c’est la première fois. Donc c’est une locomotive. Après, en six mois, on ne va pas changer la vie et basculer sur une façon de faire.

Source FRANCE TV.

Chômage record pour les personnes handicapées…. !

Alors que s’ouvre la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, les chiffres sont alarmants : près d’un demi-million de personnes sont inscrites à Pôle emploi et leur revenu médian est 2.000 euros plus bas que celui des personnes sans handicap.

Chômage record pour les personnes handicapées

L’école, le sport ou les transports, rien n’est facile d’accès pour les personnes handicapées. Dans le monde du travail, la donne n’est pas différente. Preuve en est l’action de groupe engagée mardi 7 novembre par le syndicat Sud-rail contre la SNCF. Selon lui, les salariés en situation d’invalidité auraient une rémunération moyenne inférieure à celle de leurs collègues.

L’exemple pourrait être généralisé à presque tous les secteurs d’activité. Lundi s’ouvre la 21e Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, mais peu d’indicateurs incitent à l’optimisme. Fin juin, 496.199 demandeurs d’emploi handicapés étaient inscrits à Pôle emploi (+8,5% par rapport à juin 2016), soit 8,7% de l’ensemble des demandeurs d’emploi (petite activité comprise), selon l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées). Plus âgées que l’ensemble des demandeurs d’emploi et moins qualifiées, les personnes handicapées restent plus longtemps au chômage, en moyenne 807 jours contre 614 pour le tout public.

Record du nombre de personnes handicapées au chômage

« Un demi-million de personnes au chômage, c’est le plus haut niveau jamais atteint », déplore Alain Rochon, président de l’Association des Paralysés de France (APF), demandant à l’occasion de la 21e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) la « fixation d’un objectif chiffré » et la « mise en place d’une grande concertation ».

Du 13 au 19 novembre, des centaines d’actions sont prévues sur tout le territoire, dont un forum « Emploi & Handicap » mercredi à Paris. « L’objectif, c’est sensibiliser le grand public et les entreprises », précise Eric Blanchet, directeur de Ladapt, l’une des associations organisatrices. Deux thèmes sont à l’honneur cette année: l’emploi accompagné, récent dispositif permettant d’accompagner les travailleurs et leurs entreprises, et l’emploi des jeunes, touchés par des difficultés d’insertion.

3,4% de travailleurs handicapés dans le privé

Malgré des lois successives, dont l’instauration en 1987 de l’obligation d’emploi de 6% de personnes en situation de handicap pour les entreprises privées de plus de 20 salariés, le taux de chômage des personnes handicapées reste deux fois plus élevé que celui de la moyenne nationale. Le taux d’emploi de travailleurs handicapés dans les entreprises privées est de 3,4% (emploi direct uniquement) et de 5,3% dans le public.

« En 30 ans, on a profondément évolué. Aujourd’hui, près d’un million de personnes handicapées sont en emploi, c’est un chiffre important. L’emploi de travailleurs handicapés est en voie de normalisation mais il faut encore y travailler », estime Anne Baltazar, présidente de l’Agefiph.

Mission sénatoriale en cours

Près de 2,7 millions de personnes de 15 à 64 ans bénéficiaient en 2015 de la reconnaissance administrative d’un handicap ou d’une perte d’autonomie, selon les derniers chiffres du ministère du Travail. Parmi eux, 477.000 hommes et 461.000 femmes étaient en emploi.

La « carte blanche » consacrée au handicap par le président Macron lors du débat de l’entre-deux-tours avait été saluée par les associations. « Les attentes étaient fortes. On ne peut que regretter les mesures brutales et non-concertées prises par le nouveau gouvernement », poursuit M. Rochon, évoquant la baisse des contrats aidés, « tremplin vers l’emploi ordinaire pour de nombreux travailleurs handicapés » ou les ordonnances réformant la loi travail. Une mission sur l’emploi des personnes handicapées a été confiée à l’ex-sénatrice socialiste Dominique Gillot. Ses conclusions sont attendues en mars 2018.

Faible niveau de vie

L’APF et l’Union nationale des entreprises adaptées (UNEA) s’inquiètent en outre d’une mesure du Projet de loi de finances 2018 visant à baisser les aides dédiées à ces entreprises réservées aux personnes ayant peu d’autonomie.

Source FRANCE TV.

Handicap : la Fonction publique et les entreprises avancent à petits pas…

La Semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées est lancée. Un dossier toujours sensible.

La bonne nouvelle, c’est que la prise de conscience est en marche. La moins bonne, c’est que les progrès sont encore très lents. Ce n’est pas faute de moyens financiers : toutes actions confondues, la politique en faveur du handicap mobilise en France 38 milliards d’euros (l’équivalent du budget de la Défense). C’est plus le résultat d’une trop faible mobilisation. Il n’y a encore que quarante entreprises privées et publiques confondues sur 100 qui remplissent aujourd’hui leurs obligations légales en la matière, c’est-à-dire employer au moins 6% de personnels handicapés dans leurs effectifs. C’est à peine mieux que la photographie de 1987. Dans le détail, ce taux est à peine supérieur à 3% dans le privé, tandis qu’il ne dépasse pas 5% dans le public.

Le monde du travail est culturellement est à l’image de notre société. Et plus particulièrement de l’Éducation nationale. Si les entreprises ne sont pas au rendez-vous, c’est aussi parce que les demandeurs d’emploi handicapés sont sous-formés : 75% d’entre eux ont un niveau d’éducation inférieur au Bac ; et 40%, une qualification très faible voire inexistante. Notre système de formation ne les a pas intégrés. Par ailleurs près d’un demandeur d’emploi handicapé sur deux a plus de 50 ans. On connaît la sensibilité des entreprises au facteur âge et celle de l’Administration pour les concours.

Source RTL.

Quelles sont les mesures du gouvernement pour l’emploi des personnes handicapées?…

Décryptage du plan d’action annoncé par le gouvernement en septembre 2017 pour l’emploi des personnes handicapées (PH)..

Emploi des personnes handicapées

C’est lors du premier comité interministériel du handicap, en septembre, que le gouvernement a annoncé une série de mesures en faveur des personnes handicapées. Parmi elles, la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Perçue par plus d’un million de bénéficiaires, l’AAH, 810€ mensuels, passera à 860€ en novembre 2018, puis à 900€ un an plus tard.

«Bien que la promesse d’augmentation de l’AAH soit tenue, les bénéficiaires devront attendre deux ans pour sa concrétisation. Cette revalorisation les maintiendra sous le seuil de pauvreté et continuera d’exclure certaines personnes», regrette l’Association des paralysés de France (APF). En effet, avec la baisse du plafond de revenus à 1.350€ (contre 1.621€ actuellement), la plupart des allocataires vivant en couple perdraient une partie de leur AAH (environ 272€ par mois).

Objectif 100%

Autre annonce très attendue: le calendrier d’accessibilité des établissements recevant du public (ERP). En 2022, 100% des ERP devront avoir adopté un agenda d’accessibilité programmée (Ad’AP) et 100% des ERP de l’Etat devront être accessibles.

«La première loi sur ce sujet date de 1975. Celle-là et les suivantes n’ont jamais été respectées. La France ne sera jamais accessible à 100%, à cause des multiples dérogations possibles. C’est encore un effet d’annonce», constatent Patrick et Michelle Touchot, fondateurs d’Accessible pour tous. Les deux militants, associés à Philippe Croizon, ont ainsi récemment lancé une pétition pour que l’accessibilité soit nommée grande cause nationale par le gouvernement. Verdict attendu en fin d’année. Autre mesure annoncée, la création de 250 unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) dans les lycées en cinq ans. «Actuellement, on note une grosse déperdition d’élèves entre le collège et le lycée, faute de places», note Maria Garcia, administratrice du service d’accompagnement et d’information pour la scolarisation des élèves handicapés (SAIS92). A ses yeux, cette mesure est un «progrès évident».

Source 20 MINUTES.

Quelle orientation professionnelle pour les jeunes en situation de handicap ?…

Ce jeudi 9 novembre, à Lyon, se déroulait un rendez-vous annuel indispensable pour les jeunes scolaires et étudiants en situation de handicap. Un atelier « découverte des métiers » pour leur offrir un contact direct avec les professionnels.

Des rencontres inattendues

Au total, pas moins de 200 jeunes ont arpenté les allées de cet atelier. Certains à pied, d’autres en fauteuil roulant, d’autres encore, accompagnés d’interprètes en langue des signes. Tous avec le même objectif : rencontrer les représentants des entreprises, identifiés selon leur branche professionnelle.
Parmi eux, nous avons reçu la visite de Sami. En faisant, sur son fauteuil, le tour des interlocuteurs disponibles, il a remarqué notre écriteau « Métiers de l’audiovisuel« , sans savoir, à priori, ce qu’il pouvait y trouver. Mais avec -tout de même- une idée derrière la tête.

Nous lui énumérons les différents métiers que comprend la filière audiovisuelle. Journalistes, techniciens, documentalistes, monteurs… Ses yeux s’illuminent. Monteur, ça l’intéresse! Il nous apprend alors que, lui-même, fait un peu de montage, chez lui, à Montélimar… « la ville du nougat« , nous précise-t-il. La conversation nous enseigne que Sami est, comme beaucoup des jeunes de son âge, un passionné de jeux vidéos. Il lui arrive, régulièrement de monter des mini tutos, sur la base d’images de jeux, et de les proposer aux abonnés de sa page youtube « Sami le crafteur ». « Il faut pas les mettre à l’envers, sinon personne ne comprend rien« , tient-il à préciser. Avant de nous quitter, nous lui proposons de postuler pour un stage d’observation au sein de France3, afin, pourquoi pas, de voir si le montage réalisé par des professionnels pourrait l’intéresser pour son avenir. Nous avons un échange sur les possibilités existantes, de nos jours, de travailler avec un matériel à l’ergonomie adaptée. Certains de nos collègues en bénéficient déjà. Alors pourquoi pas lui?

Un peu plus tard, c’est un autre jeune homme qui nous aborde. Très dynamique, il a une idée assez précise de son avenir. Lohann a 14 ans, et souffre d’une dislexie et d’une dyspraxie. Ce qui ne l’a pas empêché de créer, à Lausanne, sa propre radio « LDC » sur internet. « On a des programmes, de la musique, des débats. Et moi je gère le morning en voice-track. » nous explique-t-il. Nous sommes bluffés. Lohann a développé son propre média, a même trouvé des petits financeurs pour l’aider. Il a déjà fait des stages dans une télévision locale et d’autres entreprises. Nous n’avons plus grand-chose à lui apprendre. Bénédicte Croly-Labourdette, en charge du développement RH à France 3 Pôle Sud-Est, lui glisse simplement son adresse email, car il souhaite nous faire parvenir une demande de stage….

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Source FR3.

Moins de 4% d’handicapés en emploi direct dans le privé …

Un total de 431.000 travailleurs handicapés étaient employés en 2015 dans les entreprises privées et les établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) de plus de 20 salariés, soit 3,8% de leurs salariés, selon une étude du ministère du Travail publiée mercredi.

Ces salariés des 100.300 établissements assujettis à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) sont en hausse de 7,4% par rapport à 2014, selon une étude de la Direction statistiques du ministère (Dares), basée sur des chiffres établis avec l’Agefiph (Association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées). La loi impose aux entreprises de plus de 20 salariés des secteurs privé et public d’employer 6% de handicapés, sous peine de pénalités financières qu’elles versent à l’Agefiph ou au FIPHFP (fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). Le taux d’emploi direct des handicapés était de 3,8% en 2015 dans les entreprises privées et les Epic au sens de la loi, et de 3,4% en équivalent temps plein (324.400 ETP), selon cette étude. Ces taux ne concernent toutefois que les handicapés employés directement par les entreprises concernées. A défaut de recruter directement, une entreprise peut aussi recourir à des sous-traitants ou accueillir des stagiaires handicapés, pour viser l’objectif de 6%.

En 2015, 42.000 nouveaux bénéficiaires de l’OETH ont été embauchés dans des établissements assujettis, un chiffre en hausse par rapport à 2014 (38.000 embauches). Quatre sur dix ont été recrutés en CDD et trois sur dix en CDI. Selon l’étude, 79% des établissements assujettis ont employé directement un handicapé en 2015, et 7% ont uniquement versé une contribution financière à l’Agefiph, c’est-à-dire qu’ils n’emploient aucun handicapé. Près de trois quarts (74%) des bénéficiaires ont une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Les autres sont principalement des victimes d’accidents du travail ou de maladie professionnelle, ou pensionnées d’invalidité. En septembre, le FIPHFP a chiffré à 5,32% le taux d’emploi des handicapés dans la fonction publique en 2016, contre 5,17% en 2015.

Source LE FIGARO.

 

Handicap: en entreprise, « l’absence d’aménagements est lourde de conséquences »….

Aménager les postes des travailleurs handicapés est rarement la priorité des employeurs. Pourtant, cette disparité de traitement n’est pas sans conséquence.

Emploi Handicap en Entreprise

Mardi, Sud-Rail annonçait avoir engagé une action de groupe contre la Sncf pour discrimination envers ses salariés handicapés. Parmi les points soulevés par le syndicat, des rémunérations et des marges de progression inférieures, mais aussi l’absence, pour un quart de ces salariés en situation de handicap, d’aménagement de leur poste malgré des besoins spécifiques.

L’aménagement de l’espace de travail, dicté par la loi de 2005 sur le handicap, est pourtant une obligation. Mais en dépit de la législation, de nombreux travailleurs peinent à obtenir les modifications qui leur permettraient d’exercer leur métier dans de bonnes conditions.

Un aménagement « cohérent »

Il y a quatre ans, lorsque Rachel a été recrutée au poste de responsable de rayon dans un magasin de vêtements de luxe, son employeur était au courant de sa condition médicale. « Je les ai informés de ma maladie dès le départ, à l’entretien d’embauche. Je tenais à être totalement transparente sur le sujet », se souvient-elle. Atteinte de spondylarthrite, de la maladie de Crohn et d’endométriose, la jeune femme indique à ses supérieurs que la station debout n’est pas tenable, dès sa prise de poste, afin que l’entreprise prenne des mesures.

« Selon la loi de 2005, l’entreprise doit mettre en place des aménagements raisonnables, c’est-à-dire cohérent avec la problématique de santé de la personne et avec un coût proportionné », explique Véronique Bustreel, conseillère nationale à l’Association des Paralysés de France (APF) en charge des questions d’emploi. Elle précise qu’une partie des aménagements peut être prise en charge par l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés (Agefiph).

Plaque braille, écran plus grand, siège ergonomique, bureau ajustable… « Il est de la responsabilité de l’employeur qui recrute ou maintient une personne en situation de handicap de s’assurer que la personne peut travailler dans des conditions de sécurité et de santé optimales. »

Équipé pour une centaine d’euros

Lorsqu’il est arrivé dans son entreprise, Antoine -qui est en fauteuil roulant électrique et dont la mobilité des mains est réduite- a demandé « les mêmes choses qu’à la maison ». « Une souris d’ordinateur sensible, une tablette ajustable pour poser mon bras, un casque sans fil avec micro pour prendre les appels et un chauffage de bureau », détaille l’ingénieur, qui chiffre à une centaine d’euros l’ensemble de ces éléments.

Pour Rachel, seul un tabouret adapté, pour soulager ses douleurs, est suffisant. Elle en formule donc la demande, que sa hiérarchie accepte, à condition qu’elle se débrouille pour l’amener sur son lieu de travail. « J’ai dû aller le chercher seule et le porter, malgré son poids, jusqu’à mon poste pendant un jour de congés, malgré les douleurs », regrette la jeune femme, finalement licenciée à la fin de sa période d’essai.

« Obtenir des aménagements de travail peut être très compliqué », remarque Véronique Bustreel. « Dans les entreprises, c’est à géométrie variable. Certaines sont très performantes pour mettre en place ces aménagements, alors que d’autres ne font tout simplement pas le travail ».

Payer des taxes plutôt que recruter des handicapés

Responsable du recrutement dans une grande entreprise de transporteur international, Chloé* a pris cette tâche très à coeur lorsqu’elle a engagé une personne en situation de handicap il y a deux mois. Et pour cause, c’était une première. « Il était très compétent et l’aménagement de son poste n’était pas très contraignant », raconte la responsable RH, dont les démarches ont été effectuées sous le contrôle de la médecine du travail et du Chsct de l’entreprise.

Mais son choix n’est pas du goût de sa supérieure, qui lui reproche l’embauche. « D’habitude, nous n’adaptons rien. Nous préférons ne pas recruter de personnel handicapé et payer des taxes Agefiph [contribution versée par les entreprises ne remplissant pas leur obligation d’emploi de travailleurs handicapés]. »

Selon les chiffres du ministère, un million de travailleurs sont en situation de handicap en France. Mais peu d’aménagement sont rapportés, estime Véronique Bustreel. « Soit la majorité de ces personnes n’ont pas de demandes particulières, soit on omet de faire ces aménagements », analyse la spécialiste. « Je pense surtout que les délais sont très importants et que les discussions à ce sujet ne sont que rarement approfondies dans les entreprises. »

Des « disparités de traitement »

Sur le long-terme, cette absence d’aménagements est pourtant lourde de conséquences. De ces mauvaises conditions de vie au travail découlent une performance et une productivité moindres, ce qui influence l’évolution de carrière. « Les employés n’ont donc pas de promotion ou d’augmentation », lorsqu’ils ne perdent pas tout simplement leur emploi. « Cela mène à des disparités de traitement, donc à une iniquité dans la carrière », résume la responsable de l’APF.

Pour y remédier, l’employé peut saisir de lui-même de saisir le médecin du travail pour qu’il évalue les besoins et justifie les demandes. Mais si les requêtes n’aboutissent pas, il appartient aussi aux représentants du personnel de s’en saisir, comme l’a fait Sud-Rail à la Sncf. « En dernier recours, les personnes peuvent toujours formuler une réclamation au Défenseur des droits« , suggère Véronique Bustreel. « Le handicap est le deuxième motif de réclamation qu’il reçoit et, souvent, cela concerne ces discriminations indirectes. »

* Le prénom a été modifié

Source L’EXPRESS.

Handicap – St-Apollinaire (21) : la brasserie pédagogique, une première qui fait recette…. !

« Traits d’union », c’est le nom de la brasserie récemment ouverte à Saint-Apollinaire. Des jeunes, porteurs de handicap, y sont formés aux métiers de la restauration, en cuisine et en salle. Un projet inédit.

« Traits d’union »

La brasserie ouverte mi-septembre 2017 à Saint-Apollinaire dans l’agglomération dijonnaise, porte bien son nom. Les repas du midi y sont préparés et servis par des jeunes en situation de handicap. C’est le premier projet de ce genre, il est piloté par les PEP 21.

L’objectif est d’en faire un lieu de vie, qui contribue aux contacts dans ce quartier de St-Apollinaire déjà original, puisqu’intergénérationnel. C’est aussi un lieu de travail, où les jeunes sont formés aux métiers de la restauration. La démarche semble concluante : la brasserie fait le plein presque tous les jours.

Trois questions à Patrick Rey

Directeur du dispositif IME-SESSAD des PEP 21

Comment est née l’idée de la brasserie ?
Nous souhaitions mettre en avant les compétences des jeunes et notre démarche correspond parfaitement à celle de la ville de Saint-Apollinaire : favoriser les échanges intergénérationnels. La brasserie s’intègre dans le quartier, elle est un lieu de rencontre entre les habitants. C’est un projet social, solidaire.

Quelle est la démarche ?
Le principe est le même qu’un lycée hôtelier, mais adapté à notre public. D’autres brasseries existent dans des IME. Notre originalité est de le faire « hors les murs », dans la cité et face aux clients.

Quel est le but pour les jeunes ?
Les jeunes arrivent après un premier module de formation. L’équipe pédagogique compte des professeurs de lycée professionnel en cuisine et des éducateurs spécialisés. Pour le service en salle, nous avons mis en place des outils adaptés.
Le but est que les compétences acquises à la brasserie soient attestées par le rectorat et que les jeunes trouvent un emploi dans la restauration, en collectivité le plus souvent.

Les restaurants pédagogiques font partie de la démarche des PEP 21 : en février 2015, ils ont déjà ouvert « L’Intervalle », un self-restaurant dans la zone d’activité de Valmy, au nord de Dijon.

Source FR3.