Emploi Handicap – Le cadeau empoisonné aux entreprises adaptées…

Emploi Handicap – Le projet de loi de finances prévoit d’augmenter de 1 000 le nombre d’aides au poste, indispensables aux entreprises adaptées pour créer des emplois. Mais l’enveloppe budgétaire globale que l’État leur verse va diminuer.

De l’art de respecter un engagement tout en limitant son coût. Le projet de loi de finances (PLF) 2018 fait souffler le chaud et le froid sur les quelque 760 entreprises adaptées. Le chaud, c’est l’augmentation de 1 000 du nombre d’aides au poste pour dépasser la barre des 24 000 (24 038).

Ces aides, versées par l’État, sont essentielles au fonctionnement des entreprises adaptées, tenues d’employer au moins 80 % de travailleurs handicapés. Elles leur permettent de compenser leur moindre productivité. Les créations d’emploi dans ce secteur sont obligatoirement liées à une augmentation du nombre des aides au poste.

Un engagement pris en mars 2017

L’engagement du précédent gouvernement sera donc honoré. En mars 2017, le ministère de l’Emploi et l’Union nationale des entreprises adaptées (Unea) ont en effet signé un contrat de développement pour la période 2017-2021. Il prévoit, notamment « le financement de 5 000 aides au poste supplémentaires pendant cinq ans pour atteindre l’objectif de 27 536 », fin 2021. Soit 1 000 par an. Ce que garantit le PLF.

L’aide au poste va baisser de 4 %…

Mais le contrat de développement ne stipulait pas que le montant unitaire de l’aide au poste – 80% du smic, aujourd’hui – allait diminuer. « Des travaux sont prévus pour revoir les conditions de financement des aides au poste, note pourtant le ministère des Finances dans les documents annexes au projet de loi de finances. Le PLF 2018 retient la mise en œuvre de nouvelles modalités de financement à compter du 1er juillet 2018, de façon à permettre la conduite de travaux sur ce sujet. L’économie intégrée à ce titre pour une demi-année est de huit millions d’euros en 2018. » Soit une baisse de plus de 4 % en année pleine.

… et la subvention spécifique de 18 %

Le froid, c’est aussi la baisse de la subvention spécifique que l’État verse aux entreprises adaptées, en complément de l’aide au poste. Elle est « destinée notamment au suivi social, à l’accompagnement et à la formation spécifiques de la personne handicapée, pour favoriser son adaptation à son poste de travail. » Son montant va chuter de 41 millions à 33 millions (-18 %).

« Un budget en trompe l’œil. »

Au total, l’enveloppe allouée aux entreprises adaptées va donc augmenter de 14 millions d’euros d’un côté (1 000 aides au poste supplémentaires à 14 415 €) et diminuer de 16 millions de l’autre (8 millions au titre de l’aide au poste et 8 millions pour la subvention spécifique). Soit une perte nette de 2 millions d’euros. « Ce budget est véritablement en trompe l’œil, dénonce l’Unea. Cette situation est intolérable : une telle baisse, conduira à la faillite de nombreuses entreprises adaptées…

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Source FAIRE FACE.

A Donchery, une association offre du travail aux personnes handicapées et aide au lien social…

Un nouveau bâtiment de l’association ardennaise pour la promotion des personnes handicapées a ouvert à Donchery.

Les anciens locaux de Nexans accueillent désormais un ESAT, un établissement ou service d’aide par le travail. Son but : favoriser le lien social.

Ce sont 118 personnes handicapées qui travaillent dans le bâtiment de 2000m² où différents ateliers se succèdent. Plusieurs secteurs d’activité sont représentés, comme la menuiserie, l’assemblage, le conditionnement, la connectique ou encore le secteur de l’hôtellerie, avec le service en salle.

Handicapés mentaux ou handicapés physiques, ces travailleurs sont polyvalents et ont de nombreuses qualités professionnelles.

« Ils sont très attentifs à ce qu’ils font, ils sont très concernés. On essaie bien sûr de valoriser au maximum leur activité. On essaie aussi d’organiser une certaine polyvalence pour pas que la lassitude ne s’installe », explique Gérard Toussaint, président de l’AAPH (Association Ardennaise pour la Promotion des Handicapés).

Fabien travaille lui pour l’association depuis 5 ans. Il apprécie les activités de groupe dans une bonne ambiance, et le fait de pouvoir tourner dans plusieurs ateliers. Du coup, ces tâches sont multiples.

« On prépare les commandes. Parfois on fait des coussins, des collages, on met des vis dans un sachet et après on soude et l’on conditionne », raconte Fabien Chewe.

L’association accueille tous les volontaires. Les handicaps sont multiples et personne n’est mis de côté. L’objectif n’est pas de faire du chiffre mais d’insérer par le travail, valoriser les personnes et favoriser le lien social.

Car mettre son handicap de côté et s’insérer dans la société, c’est le pari réussi de ces centaines de travailleurs de l’AAPH. De grandes entreprises du département et de la région l’ont déjà compris et n’hésitent pas à sous-traiter une partie de leur activité au profit de l’association ardennaise.

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Source FR3.

Emploi Handicap – Job pour tous : créer du lien entre candidats et employeurs locaux du 6 au 17 novembre…

Job pour Tous – L’association Hanploi CED, premier acteur à avoir lancé un site de recrutement dédié aux personnes en situation de handicap dès 2005, a de nouveau souhaité se saisir de la question du numérique.

En partenariat avec le réseau national des Cap emploi, elle lance le salon virtuel Job pour tous, à l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH).

 

Job pour tous : créer du lien entre candidats et employeurs locaux

 

Du 6 au 17 novembre, dix jours pour être recruté(e) près de chez vous

« Développé en région, l’atout phare de ce salon de recrutement virtuel est de permettre à chaque candidat de se positionner sur les offres des employeurs locaux de sa région ou de son département. Avec Job pour tous, nous souhaitons affirmer notre volonté de créer le lien entre les employeurs locaux handi-engagés et les candidats en situation de handicap de leur département, dans le but de dynamiser l’emploi dans chaque région de France », indique Franck Seurin, son directeur général.

Une réponse complémentaire aux besoins des employeurs et des candidats

Grâce au soutien de l’Agefiph, du FIPHFP, de l’OETH ainsi que d’entreprises handi-engagées, Hanploi CED offre la possibilité aux entreprises de déposer gratuitement leurs offres sur Job pour tous.

Une démarche inédite qui permettra au candidat de :

– découvrir les entreprises de sa région souhaitant recruter des travailleurs en situation de handicap,

– postuler à des offres d’emploi de tous secteurs d’activité (CDI, CDD, intérim, stage, contrat en alternance) et de tous niveaux de qualification,

– mener des entretiens en ligne (téléphone, visio ou chat) avec les employeurs,

– bénéficier, s’il le souhaite, d’une solution de matching lui permettant d’évaluer sa compatibilité aux offres avant de postuler.

Le candidat garde la main sur ses résultats, lui indiquant, via une jauge, si son profil est en phase avec le projet de l’entreprise et son organisation. Ainsi, son “score” ne sera visualisable par le recruteur qu’avec son accord.

Cette solution est un atout supplémentaire pour optimiser la rencontre entre le candidat et le recruteur au-delà du CV.

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Source Faire Face.

CESU : Particuliers – Employeurs – Un nouveau site conçu spécialement pour vous !

Plus pratique, plus simple, plus moderne, le site Cesu évolue et vous propose une expérience plus agréable et de nouvelles fonctionnalités pour faciliter vos démarches.

CESU

Découvrez toutes les nouveautés du site Cesu !

Intuitif et adapté à vos besoins, le nouveau site internet reprend l’intégralité des fonctionnalités que vous connaissez et apporte de nombreuses nouveautés. Il est adapté à l’ensemble des écrans et navigateurs que vous utilisez quotidiennement. Depuis votre tablette ou votre smartphone, vous pourrez, employeurs ou salariés, créer votre compte en ligne, vérifier vos documents ou modifier vos informations personnelles en quelques clics.
La création du compte est immédiate et l’employeur peut enregistrer un salarié et déclarer la rémunération versée en moins de 10 minutes !

De nouveaux contenus font leur apparition !
Du contenu multimédia et un moteur de recherche performant vous apportent des réponses rapides. Un espace d’identification unique pour tous facilite vos démarches quotidiennes. Un calendrier vous indique la date de mise à disposition du bulletin de salaire, de l’avis de prélèvement, de la date limite de modification ou suppression de la déclaration et celle du prélèvement des cotisations. De plus, vous avez désormais la possibilité de préremplir vos déclarations si vous enregistrez tous les mois le même nombre d’heures et la même rémunération.

Plus d’information, toutes les questions cliquez ici.

Source URSSAF.

Emploi – Le projet Access aide à trouver un emploi malgré son handicap…

Emploi handicap – Le projet européen Access lutte contre la précarisation professionnelle des personnes en situation de handicap. Une présentation des actions a été réalisée début octobre à l’école Sainte-Marie de Cossé-le-Vivien (Mayenne).

L’Institut national supérieur et de recherches pour l’éducation des jeunes handicapés (INSHEA), sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale, pilote des actions pour aider à l’intégration des jeunes en situation de handicap dans le monde du travail. Parmi ceux-ci, le projet Access, mené dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus +, qui a été monté entre des praticiens anglais, portugais et leurs homologues mayennais. Il vise à aider des personnes en situation de handicap à accéder à l’emploi dans des pays différents qui disposent de leviers d’insertion et de financements dédiés.

 

« Autonomie »

Dans ce cadre l’association Geist-21 Mayenne a présenté le parcours d’Anne-Sophie, employée en contrat d’avenir à la restauration. Elle a exposé son cursus dans une filière particulière au collège puis au lycée à Laval. Très vite son projet, alternant formation qualifiante et stages, s’est concentré sur l’accompagnement des enfants et le milieu de la restauration collective pour lequel elle avait obtenu un CAP.

Avec le soutien de son encadrement, qui a dès le début accompagné son activité et veillé à ses prises de responsabilité, Anne-Sophie a réussi son intégration dans le service par sa capacité à intégrer la dynamique de la préparation des repas, des enfants et du reconditionnement des lieux. Elle peut, après deux années, « gérer ses tâches en toute autonomie et suppléer aux absences de mes collègues. »

Source ETUDIANT OUEST FRANCE.

Argentan. Dans l’établissement où travail et handicap font bon ménage…

L’Esat d’Argentan, crée en 1981, accueille 83 personnes handicapées. C’est l’une des structures de l’Adapei, association d’aide à l’enfance inadaptée.

Esat - Emploi handicapés - Argentan

Machines, cottes bleues… A priori, tout est banal. Mais, dans les anciens locaux de Moulinex, les travailleurs sont tous en situation de handicap. Nous sommes à l’Esat (établissement et service d’aide par le travail, ex-CAT) d’Argentan. « 83 personnes sont accueillies ici, explique Patricia Rahier, coordinatrice des projets. Elles ont de 22 à 62 ans et sont dans des situations de handicap très variées, toujours liées à une déficience intellectuelle. »

Raphaël Lebrec est arrivé à Argentan il y a un peu moins de deux ans. « Je travaillais à l’Esat de Saint-James, dans la Manche, depuis 16 ans, j’avais envie de changer d’air. » Il est spécialisé dans la soudure.

« La perception du handicap n’a pas changé »

Désormais Argentanais et à 45 ans, Raphaël vit au foyer de la rue Georges-Guynemer. Le mardi soir, il a entraînement de bowling, parfois il va boire un verre avec un collègue après le travail, et pendant six mois, il a cultivé un lopin de terre, prêté par les Jardins dans la ville. Une vie presque normale. Raphaël aimerait retravailler un jour en « milieu ordinaire » comme on dit dans le jargon administratif. Il l’a déjà fait, dans la Manche. « Ça s’est bien passé avec le patron, les collègues, je n’ai pas eu de souci. ».

C’est loin d’être toujours le cas. « L’objectif c’est d’accompagner les personnes vers les entreprises. Certains en sont très proches, d’autres travailleront à l’Esat toute leur vie, explique Patricia Rahier. Mais la perception du handicap n’a pas vraiment changé, les employeurs sont encore fermés à ce sujet, pour l’instant ça marche par réseau. Quand ils pensent handicap beaucoup pensent crises et hôpital psychiatrique, mais ce n’est pas notre réalité. ».

Source OUEST FRANCE.

Vers une cotisation universelle pour l’emploi d’une personne handicapée ?…

Plusieurs textes ont été promulgués afin de favoriser l’emploi d’un travailleur handicapé. Ainsi, les lois du 10 juillet 1987 et du 11 février 2005 ont imposé à certains employeurs d’embaucher un quota de travailleurs handicapés, sous peine de payer une contribution pour favoriser l’insertion de ces travailleurs.

Aujourd’hui, ce système semble arriver à bout de souffle, notamment à cause de la réduction des moyens financiers alloués aux structures agissant en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Afin de garantir la pérennité du financement des politiques en faveur de l’emploi des personnes handicapées, le Conseil national du handicap (CNH) propose de mettre en place certaines solutions : versement d’une cotisation universelle pour l’emploi d’une personne handicapée, création d’un système de bonus/malus, etc.

La réglementation en faveur de l’emploi d’une personne handicapée

Il y a deux grandes lois en faveur de l’emploi des personnes handicapées :

  • La loi du 10 juillet 1987 : elle a mis en place l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Toute entreprise publique ou privée employant plus de 20 salariés est tenue d’employer à temps plein ou partiel au moins 6 % de travailleurs handicapés, mutilés de guerre et assimilés

ET

  • La loi du 11 février 2005 : pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Elle réaffirme notamment l’obligation d’emploi de 6 % de travailleurs handicapés au sein des entreprises de plus de 20 salariés et met en place un système d’incitations et de sanctions alourdies pour faire respecter cette obligation d’emploi

L’entreprise soumise à l’obligation d’employer des travailleurs handicapés doit envoyer, avant le 1er mars de chaque année, une déclaration obligatoire d’emploi des travailleurs handicapés (DOETH) à l’administration, attestant qu’elle a respecté cette obligation d’emploi.

Si ce taux d’emploi de 6 % n’est pas atteint, l’entreprise doit s’acquitter d’une contribution financière auprès de l’Association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapée (AGEFIPH) pour le secteur privé et du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) pour le secteur public.

Politiques en faveur de l’emploi des personnes handicapées : un système en péril ?

Selon le CNH, le système instauré par les lois du 10 juillet 1987 et du 11 février 2005 en faveur de l’emploi des personnes handicapées « va imploser par réduction ou disparition des moyens financiers, avec un impact direct sur la politique d’accompagnement des travailleurs handicapés vers et dans l’entreprise ».

Les ressources de AGEFIPH et de la FIPHFP tendent à s’amenuiser et ont même vocation « à disparaître », alerte le CNH.

En effet, lorsqu’une entreprise atteint le quota de 6 % de travailleurs handicapés embauchés, elle verse plus aucune contribution.

« En 2013, seuls 50 % des établissements assujettis du secteur privé et 30 % de ceux du secteur public ont contribué au financement de la politique d’emploi des personnes handicapées », rappelle l’association.

Anne Baltazar, la présidente de l’AGEFIPH, se montre peu optimiste pour l’avenir : « fin 2017, les fonds propres de l’AGEFIPH atteindront 82 millions d’euros, en dessous de la borne basse du besoin de trésorerie, estimée à 3 mois ».

Les solutions proposées par le Conseil national du handicap

Afin de garantir la pérennité du financement des politiques en faveur des travailleurs handicapés, le CNH préconise plusieurs solutions :

  • Le passage d’une logique de « sanction » vers un système « assurantiel » en partant du principe que tout salarié peut être un jour touché par un handicap
  • La mise en place d’une cotisation universelle pour l’emploi d’une personne handicapéebasée en pourcentage de la masse salariale, applicable dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. « L’objectif n’est pas d’augmenter le montant de la contribution de chaque structure mais d’accroître le nombre de contributeurs », déclare l’association
  • Création d’un système de bonus/malus en fonction du comportement de l’employeur à l’égard de l’emploi des travailleurs handicapés. L’objectif étant clairement de favoriser l’embauche de ces travailleurs.

Source PREVISSIMA.

Changer les comportements sur le handicap : e-learning ou experience learning ?

E-learning ou experience learning – Malgré les progrès constatés depuis le vote des lois sur le handicap de 1987 et de 2005 qui imposent aux entreprises de plus de 20 salariés d’employer au moins 6 % de personnes handicapées, les choses doivent encore bouger.

Handicapés - Emploi

Plus d’une personne handicapée sur cinq (21 %) est au chômage et seulement 25 % des travailleurs handicapés sont titulaires d’une formation supérieure contre 44 % pour l’ensemble des français. Si nombre d’entreprises sont désormais sensibilisées à la question, les regards et les comportements de leurs salariés tardent à changer. Le sujet concerne pourtant chaque collaborateur, car une personne sur deux sera confrontée à une situation de handicap dans sa vie.

80 % des handicaps ne sont pas visibles

Beaucoup préfèrent pourtant éluder le sujet. Il faut dire que le quotidien les y aide bien puisque 80 % des handicaps ne sont pas visibles : diabète, cancers, troubles psychiques, etc. Face à ce constat, il est temps de s’attaquer au principal frein à l’insertion professionnelle des personnes handicapées : les préjugés et les comportements qui en découlent. Pas en imposant ou en contraignant bien sûr, mais, au contraire, en impliquant, en éduquant et en partageant. Objectif : aborder les sujets du handicap de façon simple, dédramatisée pour éveiller l’intérêt, susciter la réflexion et la prise de conscience.

Des entreprises moteur du changement

Si la loi imposant 6 % de travailleurs en situation de handicap dans chaque entreprise a permis de changer en profondeur la question du handicap, la majorité des organisations reste confrontées à la question des moyens pour atteindre cet objectif. Souvent associées aux partenaires sociaux, les entreprises s’engagent en faveur d’une meilleure intégration des travailleurs handicapés en leur sein, conscientes qu’une bonne partie des progrès passera par une meilleure connaissance et une plus grande compréhension du sujet handicap par l’ensemble de leurs salariés. De plus en plus d’entreprises marquent ainsi une volonté d’irriguer l’ensemble de leurs actions RH – recrutements, formation des collaborateurs… – avec une approche créative et personnalisée, plus proche de leur culture d’entreprise.

Parler pour défaire les préjugés

Pour ce faire, nombre d’entre elles ont choisi de proposer des formations, de déployer des solutions et des outils d’apprentissage, notamment d’e-learning, devant permettre à leurs équipes de se former sur le sujet et les enjeux du handicap. Des déploiements ambitieux qui se fondent sur un constat simple : pour faire disparaître les préjugés et les comportements qui en découlent, il est fondamental de parler du handicap. Il faut en finir avec les tabous et une forme de méconnaissance qui figent et viennent freiner l’insertion professionnelle de plus de 2,5 millions de Français (1).

Opter pour le e-learning ?

Avec l’émergence du digital, beaucoup d’entreprises ont fait le choix du e-learning pour attaquer de front le sujet du handicap avec leurs salariés. Pourtant, il faut bien admettre que si l’intention est bonne, le choix du e-learning semble peu pertinent. En effet, malgré des budgets souvent raisonnables et la richesse des outils mis à disposition, le e-learning ne permet que trop peu de converser, d’échanger ou de se retrouver face à ses préjugés et contradictions. Il est important de parler du handicap… mais pas seul ! Avec le e-learning, le salarié est un “apprenant”, le plus souvent passif, isolé voire contraint. Dommage quand on sait que la solution passe plutôt par une confrontation simple et franche avec le handicap, son comportement et celui des autres. On est beaucoup plus dans le domaine de la prise de conscience que dans celui de l’apprentissage « académique ». Du coup, bien souvent, les résultats sont décevants : faibles taux de participation et d’attention. Les comportements vis à vis du handicap changent encore trop peu. Une réalité confirmée dans une étude de l’INSEE Ile-de-France de 2014 : 9,2 % seulement des Franciliens en situation de handicap et disposant d’un emploi déclarent travailler dans un environnement compréhensif. Ils sont 15,7 % en région…

Engager le collaborateur via l’expérience learning

Basé sur des outils digitaux et des programmes d’animation viraux, l’experience learning propose pour sa part de créer des conversations et d’interroger les comportements. Inspiré des tests de personnalité qui foisonnent sur les réseaux sociaux, le dispositif engage le collaborateur avec un questionnaire qui interroge directement les comportements qu’il adopterait spontanément face à des situations concrètes. Ici, pas de bonnes ou de mauvaises réponses. L’idée est que chacun, confronté à des situations simples ou complexes, habituelles ou inattendues, se pose les bonnes questions, découvre son profil, le compare et le partage avec les autres salariés.

L’expérience learning valorise le salarié

Avec l’expérience learning le collaborateur se retrouve au cœur du système. Il peut aborder la question du handicap sans détour et prendre conscience qu’il est la clef pour une meilleure insertion professionnelle des personnes handicapées. Amplifié par des mécaniques virales – publication de posts sur les réseaux sociaux, diffusion de goodies au sein de l’entreprise- l’experience learning permet de diffuser les idées et d’accélérer leur partage. La conversation est ouverte et les comportements peuvent enfin commencer à changer dans des entreprises capables de connaître et de mesurer le degré d’implication et de maturité de leurs salariés sur la question de la place des personnes handicapées.

Source Courrier Cadres.

Emploi Handicap – Voyage au cœur de l’ESAT de Fruges, une « entreprise » pas comme les autres…

ESAT – On parle rarement d’eux, ils effectuent pourtant un travail de qualité pour les plus grandes entreprises de notre région. 150 travailleurs en situation de handicap font tourner l’Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) « Les Ateliers Artésiens ». Une véritable PME.

Pour vaincre ses a priori sur le handicap, c’est ici qu’il faut venir. Où l’on constate que la déficience n’est pas toujours inscrite sur le front et qu’elle n’empêche pas de produire un travail de qualité. Sylvain Carpentier, moniteur d’atelier, montre les soudures réalisées par ses poulains à l’atelier de ferronnerie. «  La qualité des soudures est la même que dans une entreprise de mécanique générale, les travailleurs sont simplement moins rapides et moins autonomes. Ces pièces sont destinées à la société Stolz. » L’entreprise de Wailly-Beaucamp n’est pas la seule à faire appel aux services de l’ESAT : Valeo, Nestlé Purina ou encore le groupe Rossmann (Sical, Nord Carton) font partie de la cinquantaine de clients de l’établissement.

Depuis sa naissance à Fressin en 1973, le petit CAT (on parle d’ESAT depuis 2005) a bien grandi. Marie-Claude Lefer, qui dirige l’établissement depuis 2002, confirme : «  Les 150 travailleurs handicapés sont encadrés par 41 salariés. Nous sommes une entité très structurée, certifiée par la norme ISO 9001, ce qui est un gage de qualité.  » Les activités sont nombreuses : à la section espaces verts s’ajoutent des ateliers de métallurgie, couture, cartonnage et conditionnement. Les travailleurs sont tous originaires de Fruges et ses alentours – environ une quarantaine de kilomètres à la ronde – et rejoignent l’ESAT chaque matin depuis leur domicile personnel ou leur foyer d’hébergement grâce à quatre circuits de ramassage.

Certains, plus autonomes, viennent avec leur propre véhicule. L’établissement est une véritable ruche et les métiers des salariés sont si variés qu’il est impossible de tous les citer : de l’ingénieur de production au conducteur de bus en passant par le technico-commercial, de la psychologue à l’assistante sociale en passant par l’éducateur spécialisé. Une véritable PME, avec donc ses règles économiques : «  Les travailleurs sont des agents de production. Nous acceptons d’avoir des secteurs non rentables à condition d’en avoir d’autres rentables  », poursuit Marie-Claude Lefer. Ces agents de production pas tout à fait comme les autres travaillent 35 heures par semaine et gagnent l’équivalent d’un SMIC si l’on cumule le fruit de leur travail et leur AAH (Allocation d’Adulte Handicapé). Comme les autres, finalement.

Qu’est-ce qu’un ESAT ?

C’est un établissement médico-social de travail dit protégé, réservé aux personnes en situation de handicap. Pour travailler en ESAT il faut avoir une reconnaissance de travailleur handicapé émanant de la Commission des Droits à l’Autonomie des Personnes Handicapées et être âgé d’au moins 20 ans. Une personne est « orientée ESAT » lorsque sa possibilité d’obtenir ou de conserver un emploi en milieu ordinaire est réduite pas suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales ou psychiques.

L’ESAT de Fruges en chiffres

150 : le nombre de travailleurs, auxquels s’ajoutent 41 salariés

60 : le pourcentage d’hommes au sein des travailleurs

41 : la moyenne d’âge des travailleurs

37 : le pourcentage des travailleurs ayant plus de 20 ans d’ancienneté

Source LA VOIX DU NORD.

Plan Handicap : l’Etat veut simplifier le recrutement des travailleurs handicapés…

Travailleurs Handicapés – Plan Handicap. En 2015, une enquête de la Dares nous apprenait qu’en France, les personnes en situation de handicap ont trois fois moins de chances d’être en emploi que les valides et deux fois plus de chances d’être au chômage. Environ 500 000 porteurs de handicap sont inscrits à Pôle emploi.

Plan Emploi Handicap

Pour faire évoluer cette situation, le Premier ministre Édouard Philippe a réuni, le 20 septembre, le premier comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat avec pour thème « Vivre avec un handicap au quotidien ». En présence de Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat en charge du handicap, le Gouvernement a fait à cette occasion une série d’annonces et de mesures destinées à développer « une politique ambitieuse du handicap » durant le quinquennat. Tous les secteurs sont concernés : la scolarité, l’insertion professionnelle, la santé, l’accès à la culture, le sport, le logement, et l’accès aux droits.

Augmentation de l’AAH à 900 euros

Mesure parmi les plus attendues, la revalorisation de l’Allocation aux Adultes Handicapés a été confirmée. Elle passera des 810 euros actuels à 900 euros. Une revalorisation progressive qui se fera en plusieurs temps, entre le 1er avril 2018 et le 1er novembre 2019, à raison de 90 euros par ans.  Aujourd’hui, plus d’un million de personnes la perçoivent.

Un accès aux droits et des démarches simplifiées

Et pour la percevoir, encore faut-il entamer les démarches administratives. Des procédures souvent jugées longues et fastidieuses qui découragent les bénéficiaires à entamer un dossier. C’est pourquoi, le Premier ministre s’engage également à simplifier l’accès aux droits sociaux. Une dizaine de sites internet parmi les plus utilisés dans le cadre de ces démarches (les sites de la CAF, du Pôle emploi, du Service Public, des Impôts…) seront rendus plus accessibles, notamment grâce à la traduction automatisée des termes techniques et spécifiques employés dans les administrations, pour les rendre facile à lire et à comprendre (FALC).

Vers une plus grande autonomie grâce à la majoration pour la vie autonome

Toujours dans le but de simplifier le quotidien administratif des personnes en situation de handicap, le Gouvernement va également fusionner le complément de ressources et la majoration pour la vie autonome, permettant aux bénéficiaires de l’AAH de prétendre à la majoration pour la vie autonome puisqu’il ne sera plus nécessaire de solliciter une évaluation de la capacité de travail en complément de l’évaluation de l’incapacité.

6 % de travailleurs handicapés dans les entreprises : doit mieux faire

Sur l’insertion professionnelle, Édouard Philippe déplore un constat assez largement insatisfaisant. Le quota imposé à chaque entreprise depuis 1987 d’embaucher 6 % de collaborateurs porteurs d’un handicap (sous peine de sanction financière) a permis une amélioration dans le secteur public (5,17 % de travailleurs handicapés en 2015), mais les chiffres ne sont pas bons dans le privé (3,3 % en 2013).

Pour aller plus loin, le Gouvernement compte simplifier l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH), qui intime toute entreprise, publique ou privée, d’employer des travailleurs handicapés dans la proportion de 6 % de l’effectif total, sous peine de compensation financière. Et pour consolider l’insertion et le maintien dans l’emploi, les entreprises du secteur public devront accueillir au moins 6 % d’apprentis en situation de handicap.

Formation, déplacements, logement…

Parce qu’il est impossible de penser l’emploi des personnes en situation de handicap sans prendre en compte la scolarité, le logement ou encore la santé, d’autres mesures viennent compléter ce grand plan d’action interministériel.

Pour rappel, le niveau de qualification des demandeurs d’emploi handicapés est inférieur à celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi (26% ont le bac et plus contre 45% tous publics). Accéder au marché de l’emploi c’est avoir pu bénéficier d’un accueil et d’un accompagnement de la crèche à l’université.
A ce titre, le gouvernement souhaite accueillir les jeunes enfants en particulier dans les crèches, développer l’accès au périscolaire, aux loisirs et soutenir la parentalité, mais aussi bien d’autres choses : accroître la scolarisation, fluidifier les parcours scolaire et médico-social pour éviter les ruptures en fin de cycle, appuyer et former les équipes des établissements. Mais également transformer les modalités d’accompagnement des élèves et l’organisation des accompagnants, et professionnaliser les accompagnants, permettre à chaque jeune en situation de handicap de bénéficier d’un parcours d’éducation artistique et culturelle, accompagner l’entrée et les choix d’orientation pour accroître l’accès à l’enseignement supérieur, renforcer l’accessibilité des formations…
En termes de chiffres, Édouard Philippe souhaite notamment atteindre un taux et une durée de scolarisation identiques aux autres enfants, et obtenir 100 % des universités dotées d’un schéma directeur handicap.

Concernant le logement, le gouvernement se donne 5 ans pour investir dans un ensemble de solutions d’habitat social, partiellement ou totalement dédiés aux personnes handicapées, et pour développer de l’habitat inclusif. L’ensemble des bâtiments publics, commerces, restaurants, etc., devront se mettre aux normes pour aménager leur accès. Aujourd’hui sur environ 1 000 000 d’établissements recevant du public (ERP), seuls 100 000 environ sont déjà accessibles et près de 610 000 se sont engagés à effectuer des travaux.

Source Mode (s) d’Emploi.