Emploi Handicap – Voyage au cœur de l’ESAT de Fruges, une « entreprise » pas comme les autres…

ESAT – On parle rarement d’eux, ils effectuent pourtant un travail de qualité pour les plus grandes entreprises de notre région. 150 travailleurs en situation de handicap font tourner l’Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) « Les Ateliers Artésiens ». Une véritable PME.

Pour vaincre ses a priori sur le handicap, c’est ici qu’il faut venir. Où l’on constate que la déficience n’est pas toujours inscrite sur le front et qu’elle n’empêche pas de produire un travail de qualité. Sylvain Carpentier, moniteur d’atelier, montre les soudures réalisées par ses poulains à l’atelier de ferronnerie. «  La qualité des soudures est la même que dans une entreprise de mécanique générale, les travailleurs sont simplement moins rapides et moins autonomes. Ces pièces sont destinées à la société Stolz. » L’entreprise de Wailly-Beaucamp n’est pas la seule à faire appel aux services de l’ESAT : Valeo, Nestlé Purina ou encore le groupe Rossmann (Sical, Nord Carton) font partie de la cinquantaine de clients de l’établissement.

Depuis sa naissance à Fressin en 1973, le petit CAT (on parle d’ESAT depuis 2005) a bien grandi. Marie-Claude Lefer, qui dirige l’établissement depuis 2002, confirme : «  Les 150 travailleurs handicapés sont encadrés par 41 salariés. Nous sommes une entité très structurée, certifiée par la norme ISO 9001, ce qui est un gage de qualité.  » Les activités sont nombreuses : à la section espaces verts s’ajoutent des ateliers de métallurgie, couture, cartonnage et conditionnement. Les travailleurs sont tous originaires de Fruges et ses alentours – environ une quarantaine de kilomètres à la ronde – et rejoignent l’ESAT chaque matin depuis leur domicile personnel ou leur foyer d’hébergement grâce à quatre circuits de ramassage.

Certains, plus autonomes, viennent avec leur propre véhicule. L’établissement est une véritable ruche et les métiers des salariés sont si variés qu’il est impossible de tous les citer : de l’ingénieur de production au conducteur de bus en passant par le technico-commercial, de la psychologue à l’assistante sociale en passant par l’éducateur spécialisé. Une véritable PME, avec donc ses règles économiques : «  Les travailleurs sont des agents de production. Nous acceptons d’avoir des secteurs non rentables à condition d’en avoir d’autres rentables  », poursuit Marie-Claude Lefer. Ces agents de production pas tout à fait comme les autres travaillent 35 heures par semaine et gagnent l’équivalent d’un SMIC si l’on cumule le fruit de leur travail et leur AAH (Allocation d’Adulte Handicapé). Comme les autres, finalement.

Qu’est-ce qu’un ESAT ?

C’est un établissement médico-social de travail dit protégé, réservé aux personnes en situation de handicap. Pour travailler en ESAT il faut avoir une reconnaissance de travailleur handicapé émanant de la Commission des Droits à l’Autonomie des Personnes Handicapées et être âgé d’au moins 20 ans. Une personne est « orientée ESAT » lorsque sa possibilité d’obtenir ou de conserver un emploi en milieu ordinaire est réduite pas suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales ou psychiques.

L’ESAT de Fruges en chiffres

150 : le nombre de travailleurs, auxquels s’ajoutent 41 salariés

60 : le pourcentage d’hommes au sein des travailleurs

41 : la moyenne d’âge des travailleurs

37 : le pourcentage des travailleurs ayant plus de 20 ans d’ancienneté

Source LA VOIX DU NORD.

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