Un projet européen inédit pour l’inclusion des élèves en situation de handicap…

Après 3 ans de travaux, une dizaine de partenaires européens réunis autour de l’APAJH du Lot viennent de construire un module de formation pour les maîtres d’école afin d’inclure les élèves ayant un handicap.

Un projet européen inédit pour l'inclusion des élèves en situation de handicap.

Le projet est inédit de par son rayonnement européen et sa durée. En 2016, l’APAJH du Lot, Association pour adultes et jeunes handicapés, décide de se pencher sur la question de la formation des enseignants dans le cadre de l’accueil et l’accompagnement des élèves en situation de handicap à l’école.
Elle suscite l’intérêt de l’Europe qui lui attribue 300 000€ d’aides. «Cap sur l’école inclusive-Erasmus +» est ainsi né, fruit d’une démarche partagée entre 10 partenaires européens mobilisés dans 7 pays. «Il s’agit de promouvoir une école qui s’appuie sur des systèmes d’éducation spécialisés avec des pédagogies déclinées aux besoins particuliers de ces enfants», dit Jean-Claude Arévalo, directeur des services APAJH du Lot.

Les 21 et 22 mai, toute l’équipe européenne réunie présentera donc l’aboutissement de cette démarche de trois années, à Cahors, à l’Espace Clément -Marot.

Les 21 et 22 mai, le public sera accueilli

L’Ifrass de Toulouse, l’Office central de la coopération à l’école, l’école Calvet-Groupe scolaire Cahors Nord, des professionnels Italiens, Portugais, Grecs, Roumains, Belges et Polonais se sont fédérés autour de l’Apajh du Lot.
Ils se retrouveront à Cahors le lundi 20 mai. Le 21 mai, à 14 heures, ils présenteront le projet et le bilan de leur action au public, suivi d’une conférence de Josef Schovanec, docteur de l’EHESS et porteur du syndrome d’Asperger. Le 22 mai, tables rondes, présentation des partenaires et conférence de Christine Philip, professeur et responsable de formation à l’INS-HEA.
Les publications de «Cap sur l’école inclusive» seront disponibles dès septembre sur www.ecoleinclusiveeurope.eu

C’est donc dans le Lot que tout a débuté avec l’équipe «recherches actions» qui s’est lancée dans une large réflexion autour du handicap des jeunes élèves.
Deux pistes de travail émergent. Sur la formation des enseignants d’une part, comme l’explique Jean-Claude Arévalo : «Nous avons eu des retours intéressants mettant en exergue une certaine appréhension des enseignants autour du handicap, des conflits d’intérêts même entre les attentes de l’institution de l’Education nationale et ce qu’il est possible de faire en classe, etc.»
D’autre part, un 2e axe de recherche s’élabore autour de la famille et l’enfant qui pointent des problèmes de reconnaissance, d’empathie, des besoins d’adaptation…

Un module de formation et des travaux publiés

«Nous avons travaillé avec nos partenaires européens, chacun sur un thème, par internet, et dans chacun des pays où nous nous sommes déplacés, afin d’articuler un module de formation. L’empathie et la praxéologie avec la volonté de croire en la réussite de l’élève pour lui permettre de développer ses compétences),  la communication avec l’enseignant sur le sens des lois et de l’éthique ; les pathologies à travers leurs incidences sur l’apprentissage, la pédagogie différenciée et personnalisée, et la trans-disciplinarité sont autant de thèmes que tous ont déclinés pour proposer un véritable outil de formation aux enseignants, mais au-delà un  projet destiné à tous dans le cadre de la prise en compte des  élèves ayant un handicap.
«La dissémination au plus grand nombre de ce module de formation et la création de connexions avec d’autres démarches similaires sont maintenant nos objectifs», formule le directeur de l’APAJH, et cela commence par  l’organisation de ces trois jours de séminaire dans le Lot. L’Apajh du Lot est également conviée à un congrès de neurosciences «Brain Connection», à Lisbonne, l’an prochain.

SOURCE LA DEPÊCHE.

Elle n’arrive pas à placer son fils handicapé en structure adaptée…

À huit ans, Ziad est scolarisé en classe de maternelle. Handicapé mental, il ne trouve pas de place dans un établissement adapté.

Sa mère, Maissa Mehiris, émet des demandes depuis trois ans auprès de la maison départementale des personnes handicapées, sans grand résultat.

Maissa Mehiris n’arrive pas à placer son fils Ziad, qui est sur liste d’attente à l’IME de Roppe depuis trois ans.  Photo ER /Adeline DIVOUX

Ziad est handicapé mental depuis la naissance. « Il a fait une souffrance, il a manqué d’oxygène », indique sa mère Maissa Mehiris. À huit ans, le garçon est encore scolarisé en maternelle, faute de place en établissement spécialisé.

Depuis trois ans, son dossier est en attente pour l’institut médico-éducatif (IME) de Roppe. « La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ne peut intégrer Ziad si une place ne se libère pas », déplore Maissa.

L’attente va durer encore. « On m’a certifié que Ziad n’aurait toujours pas de place en septembre prochain », se désole la Belfortaine. Pour multiplier ses chances, elle a envoyé cette année des dossiers pour les IME de Montbéliard et d’Héricourt. « Même s’il y a plus de route à faire tous les jours, mon fils ne peut pas rester en maternelle continuellement. »

D’autant plus que l’écart commence à se faire sentir avec les autres enfants. « Il est mis à l’écart et ce n’est pas adapté pour lui », souffle-t-elle.

Un plan B comme seule solution proposée

En attendant d’être accueilli en structure spécialisée, Ziad va à l’école un jour et demi par semaine, le reste du temps en Sessad. « C’est un service spécialisé, mais ce n’est qu’une solution provisoire », explique Maissa. L’enfant doit également se rendre régulièrement chez l’orthophoniste et l’orthoptiste.

La MDPH propose à Maissa une solution en plan B pour la rentrée prochaine. Intégrer Ziad en classe de CP Ulis, censée être adaptée aux enfants porteurs de handicap. « Mais pas pour lui, sinon la solution aurait été trouvée bien avant », réagit la mère.

Pour l’instant, Ziad est scolarisé à Bavilliers. « J’ai dû le changer d’école car il aurait été dans la même classe que son petit frère et cela aurait été compliqué », indique-t-elle.

Maissa a pris rendez-vous avec le maire de Belfort, Damien Meslot, le 11 avril dernier. « Je voudrais que l’on comprenne que la longue attente et la prise en charge non adaptée sont compliquées à gérer pour les familles », glisse Maissa. Mais la rencontre n’a pas été concluante : « Il m’a dit qu’il allait envoyer un courrier à la MDPH pour trouver des solutions, mais le rendez-vous s’est passé très rapidement. »

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap à l’école : plus de 18 000 élèves concernés par l’inclusion dans l’académie de Toulouse…

L’académie de Toulouse compte cette année plus de 18 000 élèves en situation de handicap, dont plus d’un quart en Haute-Garonne.

Handicap à l'école : plus de 18 000 élèves concernés par l'inclusion dans l'académie de Toulouse.

Soit une augmentation de + 70% en quatre ans. Le rectorat met les bouchées doubles pour embaucher plus d’accompagnants (AEHS) et renforcer les dispositifs existants en expérimentant des «pôles inclusif d’accompagnement localisé » (PIAL). La rectrice Anne Bisagni-Faure était ce matin au collège Emile-Zola à Toulouse.

Comment intégrer un élève en situation de handicap, de l’école primaire au lycée, est une question qui occupe de plus en plus l’éducation nationale. L’institution fait face, chaque année depuis 2006, à une explosion des effectifs de ces élèves qui ont besoin de toujours plus d’accompagnants (AESH), pour la réussite « d’une école pleinement inclusive », telle qu’elle est souhaitée par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer.

Au niveau national, on est passé en un peu plus de dix ans de 155 361 élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire à 337 795 en 2018. Le nombre d’accompagnants a aussi suivi – de 12 640 en 2006 à 60 575 en 2018 –, mais il en manque encore beaucoup. C’est encore plus prégnant dans l’académie de Toulouse qui compte cette année « plus de 18 000 élèves en situation de handicap dans les établissements, soit + 70 % en quatre ans », précise le rectorat.

L’inspection académique de la Haute-Garonne emploie actuellement 4 188 contrats AESH, et vient d’embaucher 350 personnes lors de plusieurs jobs dating. La nouveauté, c’est aussi, assure le gouvernement, la création dès 2020 de « 80 000 emplois pérennes, avec un CDD de trois ans renouvelable une fois, puis possibilité d’un CDI », et l’assurance d’un temps plein (35 heures par semaine). Le faible temps de travail, qui induit des salaires bien en dessous du smic et l’absence d’un plan de carrière, étant des revendications qui s’expriment régulièrement dans la rue à Toulouse.

Le rectorat semble y répondre favorablement qui, à chaque rentrée, se retrouve face à la réalité de ces familles (parfois plus de 300) qui attendent un AESH pour que leur enfant puisse suivre en cours. Pour pallier cette pénurie qui paralyse tout un système, les académies, sur recommandation du ministre, expérimentent depuis fin 2018 des « pôles inclusif d’accompagnement localisé » (PIAL). L’académie de Toulouse en compte 22, dont dix établissements en Haute-Garonne. Ce jeudi, la rectrice Anne Bisagni-Faure, a présenté les différents aspects de cette « démarche collective » au collège Emile-Zola (quartier Saint-Michel à Toulouse) qui scolarise seize élèves en situation de handicap (de la 6e à la 3e).

Le PIAL en bref

L’objectif des « Pial » : un meilleur dialogue avec les familles ; une meilleure implication des accompagnants au sein de l’équipe éducative ; une meilleure coordination professeurs – accompagnants ; une meilleure réponse aux besoins éducatifs de chaque élève en lien avec son handicap, etc. ».

Mais on l’aura aussi compris au gré des échanges, les dispositifs en place ne sont jamais un remède miracle pour ceux qui l’expérimentent au quotidien, les professeurs, les accompagnants, les parents, jonglant, comme l’a signalé une enseignante, entre « année scolaire et année de soins » qui ont deux rythmes différents. Et des situations complexes comme celle de cette professeure d’anglais :

« L’an passé, je me suis retrouvée avec une élève mal-voyante, sans matériel audio pour qu’elle puisse travailler, mais aussi avec un autre élève mal-entendant qui n’avait pas non plus de matériel visuel. Je me suis retrouvée dans une situation contradictoire : comment réunir par le travail ces deux élèves dans ma classe ? En fait, je me suis vite retrouvée dans une impasse de réussite pour ces élèves qui n’avaient pas d’accompagnants (AESH) ».

Source LA DEPÊCHE.

Tarn : le dispositif Ulis menacé au collège de Rabastens – L’intégration dans les classes standard des élèves en situation de handicap est compromise….

Le nombre d’élèves par classe va considérablement augmenter à la rentrée prochaine au collège Léon-Gambetta de Rabastens, dans le Tarn.

Conséquence : l’intégration dans les classes standard des élèves en situation de handicap est compromise.

Tarn : le dispositif Ulis menacé au collège de Rabastens

On les appelle les classes Ulis pour « unités localisées pour l’inclusion scolaire ». Ce dispositif, qui depuis des années a porté ses fruits, permet à des élèves en situation de handicap d’étudier dans une classe dédiée, avec un professeur spécialisé, mais aussi et surtout d’intégrer, quelques heures par semaine, des classes dites standard, dans une ou plusieurs matières.
Un système d’égalité des chances qui satisfait élèves, parents et enseignants.

Mais au collège Léon-Gambetta de Rabastens, dans le Tarn, l’inquiétude est vive quant à l’avenir du dispositif. La commune connaît une explosion démographique et l’effectif du collège va augmenter de manière significative. Or l’inclusion des élèves en situtation de handicap devient quasiment impossible dans des classes à 30 élèves.

Une situation qui plonge les parents de ces enfants dans le désarroi. Crystel Lasnier Dumesnil et David Lasnier se félicitent chaque jour des progrès réalisés depuis deux ans par leur fils. Diagnostiqué autiste, Luke passe cinq matinées par semaine au collège de Rabastens. Il y gagne en autonomie, dans le but d’intégrer progressivement le cursus standard. Un équilibre fragile…

Depuis plusieurs semaines, une grande partie des enseignants du collège demande l’ouverture d’une classe supplémentaire. Ils n’ont obtenu aucune réponse à ce jour.

Source FR3.

Les élèves sensibilisés aux problèmes du handicap…

Cité scolaire – Les collégiens des classes de cinquième ont participé à une journée de sensibilisation au handicap organisée par le professeur Elisabeth Richard avec sa classe de première année de BTS SP3S (services et prestations des secteurs sanitaire et social).

Les élèves ont découvert le quotidien des malvoyants./  Photo DDM.

Cette action pédagogique, coordonnée par Myriam Le Maoult, a eu lieu grâce au dispositif ULIS, qui permet la scolarisation des élèves en situation de handicap. La matinée a été animée par plusieurs associations, Les Chiens guides d’aveugles du Grand Sud-Ouest, le Saint-Girons Handball Couserans et Y arrivarem Ariège-Pyrénées, du président Jacques Safon. Des professeurs, des assistantes d’éducation et l’infirmière du collège ont également participé aux divers ateliers.

Tous les élèves de cinquième mis en situation réelle

Au restaurant scolaire, l’organisation d’un repas en aveugle a permis de tester directement les difficultés auxquelles sont exposés les malvoyants. Tous les élèves de cinquième, mis en situation réelle, ont pu bénéficier d’une approche concrète en découvrant le quotidien et le vécu des personnes en situation de handicap. Sous la houlette de leur professeur Véronique Massat, les élèves de seconde option santé sociale ont été présents sur tous les ateliers.

Les professeurs d’histoire-géographie vont pouvoir se saisir par la suite de ce travail, exploiter et approfondir les informations recueillies par les collégiens au travers du thème de la différence et du vivre ensemble. Au cours de cette journée réussie, qui a fait l’unanimité au sein de l’établissement mais aussi auprès des intervenants associatifs, les élèves ont surtout été sensibilisés à la nécessité d’inclure le handicap dans notre société, en réalisant que tout le monde peut être concerné et touché au cours de sa vie dans son entourage le plus proche.

Ce projet a permis aussi aux étudiantes de BTS de se trouver en situation professionnelle autour d’un thème précis qui fait partie intégrante de leur programme d’études.

Source LA DEPÊCHE.

Autisme – Les tablettes, toucher pour apprendre à communiquer…

L’institut médico-éducatif (IME) Saint-Camille à Velaine-en-Haye a reçu de la part de la fondation Orange 10.000 € afin de s’équiper en tablettes tactiles.

Un outil très apprécié par les jeunes souffrant d’autisme et qui leur permet d’apprendre à communiquer.

Les tablettes, toucher pour apprendre à communiquer. Photo d'illustration.

Depuis quelques semaines, les 30 enfants présentant des troubles autistiques de l’IME Saint-Camille ont de nouveaux jouets technologiques.

Un enfant sur 150 naît autiste en France. Si ce terme englobe de nombreuses difficultés de développement, plusieurs points sont communs notamment autour de la communication et une anxiété importante pouvant aller jusqu’à l’angoisse. La technologie peut cependant aider ces enfants, et notamment la tablette tactile. « C’est un super-outil pour ceux qui ont des gros problèmes de communication. En plus ils ont de vraies facilités à appréhender l’outil numérique », explique Muriel Pierre, éducatrice spécialisée dans le centre. Les images leur permettent d’exprimer des émotions, des besoins, des envies… « et ça fonctionne avec tous les enfants », poursuit-elle.

Mais attention à la sur-exposition

Même constat pour Delphine Fondrevay, enseignante dans le centre : « Certains ont énormément de mal à appréhender les concepts sur papier. Là, on compte des ballons, des oranges… c’est concret ! » Cependant, les équipes n’oublient pas d’éviter de trop exposer les enfants, au risque qu’ils ne se renferment à nouveau sur eux-mêmes.

Source EST REPUBLICAIN.

Isère : Livio, un jeune écolier autiste, attend une place en IME…

Au lendemain de la journée mondiale de l’autisme, focus sur la situation de Livio, un enfant de sept ans, autiste, et scolarisé à mi-temps dans une école maternelle de l’Isère.

Il attend une place dans un des IME surchargés du département.

Livio et ses camarades de grande section de maternelle, Isère. / © Capture d'écran / France 3 Alpes

Livio, sept ans, porte un t-shirt bleu ce mardi 2 avril, comme tous ses camarades.

En cette journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, tous les élèves de grande section se sont habillés ainsi pour honorer leur camarade.

Depuis quatre ans, Livio est scolarisé à mi-temps dans cette école maternelle, assisté par Sandrine : « les enfants viennent pour jouer avec lui. Il est très bien intégré.

Des IME surchargées

Entouré de ses camarades de classe, Livio est à l’aise. Mais après deux grandes sections maternelles, il ne pourra pas rester dans cette classe l’année prochaine.

Les parents du jeune garçon souhaitent que leur enfant rejoigne à la rentrée l’un des vingt-six institut médico-éducatif du département. Mais en réalité il devra attendre plusieurs années, faute de places.

En septembre prochain, il faudra le mettre en classe de CP « on ne sera plus du tout dans l’inclusion «  craint sa maman car « sur le plan scolaire et de l’apprentissage, il a les compétences d’un enfant aux alentours de 3 ans ».

En Isère, 181 places pour adultes handicapés ont ou vont être créées pour désengorger ces IME. Les parents de Livio aimeraient y croire.

Source FR3.

Un livre pour et par des enfants pour gommer toutes les différences…

Réaliser un livre de A à Z, avec des enfants d’école primaire, avec tous les enfants, même ceux qui sont un peu extraordinaires…

Voilà l’ambition du projet mené par les Éditions Art Terre, l’école Les Cloteaux de Rennes et l’association AMISEP qui accompagne notamment des enfants autistes.

Quand le livre construit l’avenir de chacun

Les personnages sont en terre cuite, les décors naturels ont été glanés dans le parc de Bréquigny et sur la plage à Saint-Malo, ils ont été peints à la main et assemblés par chacun des enfants de la classe de CM1-CM2 de Anne Rousseau. Mais aussi par Thomas, Ephraim et Yanis, trois enfants autistes associés à ce projet ambitieux. Depuis le mois de septembre, ils ont dû imaginer et écrire tous ensemble une histoire, la mettre en forme et en mouvement, en décor, en lumières, en images afin d’en faire un livre.

À l’origine, il y a les éditions Art Terre, bien rodées à l’exercice de créations littéraires destinées à la jeunesse, à partir de bestioles fabriquées « maison » en objets recyclés et photographiés dans des décors. Alain Burban, Christine Malard et Paskal Martin sont déjà à la tête de plusieurs livres comparables à des romans-photos, plein de fantaisie et de poésie. Les derniers ouvrages ont été pensés pour les enfants dyslexiques, avec une police spécifique notamment. Cette fois, c’est une association, l’AMISEP basée à Pontivy (56) qui les a sollicités, afin que des enfants autistes puissent être associés à leur nouveau projet.

Au fil des ateliers les liens se sont soudés

« Au départ, quand on s’est lancé, on ne connaissait pas du tout l’autisme, donc on avait quelques appréhensions. Et au travers des différents ateliers qu’on a pu mener, ça a été une belle découverte. On s’est rendu compte que tous les élèves fonctionnaient bien ensemble, qu’il n’y avait pas de différences », constate Christine Malard des éditions Art Terre.

Effectivement, au fil des étapes, sur le terrain, en classe, les liens se sont soudés, les réticences ont disparu. Yanis, qui portait un casque anti-bruit au début des rencontres pour se protéger, a pu s’en passer. Les échanges se sont poursuivis même dans la cour de récréation. « C’est une belle coopération, de beaux moments d’entraide » précise Anne Rousseau, l’enseignante. Les élèves eux-mêmes ont changé leur regard sur ces nouveaux venus.

Paroles d’enfants

« On est avec des enfants qui ont des problèmes et pourtant, ils nous aident en même temps pour créer ce qu’on fait. Je trouve ça génial, ils sont avec nous, comme s’ils étaient des élèves normaux », explique Yseult (12 ans CM2).

On se dit pas que ce sont des autistes, mais on se dit qu’ils sont à peu près comme nous, c’est pas des personnes si différentes de nous », reconnaît Joone (12 ans CM2).

Et d’adulte

« Ça apporte autant aux enfants qui sont déjà installés dans l’école, ils trouvent un intérêt en devenant quelque part des tuteurs », conclut Erwan Marteil, directeur général de l’AMISEP.

L’histoire initiatique d’un petit renard, inventée par tous ces enfants sera publié d’ici le mois de juin.

Source FRANCE INFO.

 

Autisme : « Il faut agir le plus tôt possible », dit Sophie Cluzel…

La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel dresse le bilan de la stratégie du gouvernement lancée l’an dernier.

Autisme : "Il faut agir le plus tôt possible", dit Sophie Cluzel.

L’an dernier, le gouvernement a lancé une stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022 avec cinq priorités : la recherche, le diagnostic, l’intervention précoce, la scolarisation, mais aussi le soutien aux adultes autistes. Une stratégie qui intervient après trois plans autisme successifs. La secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées Sophie Cluzel dresse le bilan.

À la présentation du plan autisme l’an dernier, vous aviez promis un dépistage précoce plus systématique : où en est-on ?

« J’ai une seule boussole : les recommandations de la Haute autorité de santé qui soulignent la nécessité d’un diagnostic et d’une intervention précoce. Il est possible alors de remettre l’enfant dans une situation d’interaction. Et de lui permettre de rentrer dans les apprentissages. Cette intervention précoce repose sur un parcours de soins coordonné entre tous les professionnels et une prise en charge pluridisciplinaire avec un forfait d’intervention précoce pris en charge par la Sécurité sociale, avec zéro reste à charge pour les familles. »

Concrètement, comment ça se passe ?

« Nous avons posé les bases d’un maillage territorial de professionnels (médecins généralistes, pédiatres, responsables de structures de la petite enfance…), formés à alerter sur un signe de développement de l’enfant qui n’est pas dans la norme. Les parents sont alors orientés vers des plateformes de coordination pour demander un diagnostic, entièrement pris en charge. D’ici à la fin 2019, les familles d’un enfant de 0 à 6 ans inclus n’auront rien à débourser pour ces bilans et interventions d’un psychomotricien, d’un ergothérapeute et d’un psychologue. L’idée est d’agir le plus tôt possible. Avant, les parents étaient dans une errance diagnostique. C’est par cette politique de prévention du surhandicap et la scolarisation des enfants dès 3 ans qu’on changera la donne. »

Qu’avez-vous engagé pour la scolarisation des enfants autistes ?

« À la rentrée 2019, nous aurons créé 30 unités supplémentaires d’enseignement en maternelle, 180 de plus en 2022, et 45 en école élémentaire. Parallèlement, nous formons les accompagnants qui travailleront aux côtés des enfants. »

Vous avez annoncé une priorité sur la recherche. Quelles sont les pistes ?

« Dans le cadre de la stratégie autisme, nous soutenons des projets susceptibles d’améliorer la qualité de vie des personnes. À Bordeaux, une équipe va mener des recherches sur l’expression et la perception de la douleur, en particulier chez les autistes non verbaux, afin de pouvoir les soigner. À Strasbourg, une équipe travaille sur les troubles du sommeil. À Nantes, les travaux se concentrent sur le soutien aux parents pour un meilleur suivi des prises en charge, via des applications sur smartphone. Nous remettons la science au centre pour tordre le cou aux idées reçues. »

Quelles idées reçues combattez-vous ?

« Il faut informer pour lutter contre les fausses informations. Les causes de l’autisme n’ont rien à voir avec le lien mère-enfant, avec les écrans, ou avec la vaccination ! »Vous êtes montée au créneau sur l’emploi, à tort et à travers, du mot autisme. Pourquoi ?« Les mots stigmatisent et sont insultants. Au cours du grand débat, j’ai été marquée par la remarque d’un lycéen avec une déficience intellectuelle : « soit on est des fantômes invisibles, soit on nous insulte ». Les mots font mal. Comme le mot schizophrène. Il ne faut jamais oublier que ce sont des maladies ou des handicaps, et que derrière il y a des personnes en souffrance. »

Quelque 700 000 personnes touchées

Environ 700 000 personnes vivent avec un trouble du spectre de l’autisme en France, dont 100 000 enfants. Mardi, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, sera lancé un numéro gratuit d’information consacré à cette maladie, le 0 800 71 40 40.

Le diagnostic, un parcours du combattant

Pour les familles, la quête du diagnostic et la prise en charge relèvent souvent d’un parcours du combattant. Elles peinent à trouver un interlocuteur pour poser un diagnostic sur le développement de leur enfant, et sont souvent perdues dans les suites à donner à l’annonce de la maladie.

Selon un sondage réalisé pour l’association « Autisme info service » (*), 46% des parents ou aidants d’autistes ont mis plus de six mois pour trouver un professionnel de santé. Et 34 % ont mis plus de six mois pour trouver de l’information relative à l’éducation ou encore aux démarches administratives.

(*) Réalisé en ligne du 19 au 28 février 2019, le sondage mené par « Autisme info service » a réuni 2 203 réponses. L’analyse statistique a été menée par le cabinet d’études et de conseil Occurrence.

Source EST REPUBLICAIN.

Aurillac : comment des lycéens sont sensibilisés aux handicaps…

Sensibiliser aux handicaps en y étant concrètement confrontés : c’est l’expérience qu’ont vécue une cinquantaine d’élèves de première d’un lycée du Cantal, spécialisés dans la santé et le social.

Des ateliers de mise en situation et des échanges étaient organisés jeudi 28 mars à Aurillac.

Sensibiliser aux handicaps en y étant concrètement confrontés : c'est l'expérience qu'ont vécu une cinquantaine d'élèves de 1ère d'un lycée du Cantal, spécialisés dans la santé et le social. Des ateliers de mise en situation et des échanges étaient organisés jeudi 28 mars. / © Laëtitia Théodore / France 3 Auvergne

Se rendre aux toilettes en fauteuil roulant, ou encore avoir un échange lorsqu’on est mal entendant : des gestes difficiles à comprendre lorsqu’on ne les vit pas concrètement. Alors pour y remédier, des élèves de première du domaine de la santé et du social d’un lycée du Cantal ont participé à des ateliers de mise en situation, jeudi 28 mars.
Parmi eux, Eugénie et Andréa qui tentent de se rendre aux toilettes en fauteuil roulant. Les deux jeunes filles saisissent toute la difficulté de ces gestes pourtant basiques. « Là, on trouve ça drôle, mais au quotidien si on devait faire ça tout seul, ce serait vraiment dur, et encore là, j’ai l’aide d’Andréa », évoque Eugénie Joguet, élève de 1ère ST2S. Un peu plus loin, un autre élève fait l’expérience d’être en situation de malvoyance.

Un moyen de confirmer ou non un projet professionnel

Ces ateliers de mises en situation permettent à ces élèves dans le domaine de la santé et du social d’appréhender et d’identifier les difficultés des personnes handicapées. Dans leur futur métier, ils y seront confrontés régulièrement. « Ça leur permet de se mettre quand même en situation réelle et de se rendre compte de ce que c’est un handicap. Et surtout de confirmer ou d’infirmer un projet professionnel », explique Myriame Boukhaddi-Amzaour, professeur ST2S.
Une après-midi qui permet aussi d’échanger avec des personnes en situation de handicap, comme Danièle Arpaillanges, malentendante. Avec des casques anti-bruit, elle simule ce qu’est devenue sa vie. « Le message, c’est de leur faire comprendre ce que l’on vit quand on est mal entendant, c’est très important pour les jeunes de se préserver. Parce que les jeunes aujourd’hui, ils perdent 20 ans d’audition avec leur baladeur ».

Ce projet s’est déroulé sur plusieurs mois, d’octobre à mars, avec des conférences, des visites d’établissements médico-sociaux, des ateliers avec des personnes handicapées au musée, etc.
Huit associations et le programme Handicap et Société, mis en place avec le Conseil départemental du Cantal depuis cinq ans, œuvrent ainsi pour faire tomber les idées reçues sur le handicap.

Source FR3.