Landes : un père de famille se bat pour la prise en charge de l’AVS de son fils handicapé…

Ce père de famille landais est dans le flou.

Son fils handicapé de 4 ans, atteint d’autisme, a besoin d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur les temps périscolaires. Mais l’Éducation nationale et les mairies se rejettent la responsabilité de payer le salaire de cette dernière. 

La question de la prise en charge du salaire de l'AVS se pose concernant les temps périscolaires, comme le moment de la cantine

Sainte-Marie-de-Gosse, France

Un père de famille landais a écrit à Emmanuel Macron. Il veut savoir qui doit payer l’auxiliaire de vie scolaire de son fils : l’État ou sa commune ?  Ce Landais vit à Sainte-Marie-de-Gosse. Il est père d’un enfant handicapé de 4 ans, atteint d’autisme. Son enfant, scolarisé en maternelle, a besoin d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur le temps périscolaire, le midi au moment de la cantine, et sur les temps de garderie. Seulement, il y a un trou dans la loi… Rien ne précise véritablement qui est en charge de payer cette AVS : la commune ou l’État.

« C’est aux communes de s’en charger » – Serge Tauziet, directeur de cabinet de l’inspection académique des Landes

« En fait, c’est l’État qui se charge du salaire des AVS, mais seulement sur le temps scolaire, qui est un temps obligatoire, explique Serge Tauziet, directeur de cabinet de l’inspection académique des Landes. Concernant le salaire de l’AVS sur les temps périscolaires, c’est aux communes de s’en charger. Mais effectivement, il n’y pas de texte précis du Conseil d’État qui le précise. »

Serge Tauziet précise que l’année dernière, la ville de Dax a porté devant le Tribunal administratif de Pau le cas d’une famille. Cette dernière souhaitait que l’État paye le salaire de l’AVS qui s’occupait de leur enfant sur le temps de la cantine. Mais le tribunal de Pau a tranché : c’est à la mairie de payer. « On a aucun texte du Conseil d’État qui précise cela, mais nous on se base sur les décisions des tribunaux. »

Des mairies payent quand même le salaire des AVS

Le père de famille de 39 ans a monté une association avec sa femme il y a quelques mois pour mener le combat. Aujourd’hui, ils veulent une réponse claire de la part de l’État : « Si tout le monde se renvoie la balle, on peut arriver à une situation où un enfant se retrouve sans auxiliaire de vie sur les temps périscolaires, ce qui peut empêcher une bonne scolarité. Un enfant autiste a besoin en permanence d’une aide, c’est primordial pour son développement social et scolaire. »

Dans le cas de ce père, la commune a fait le choix de prendre en charge le coût de l’AVS. La commune de Sainte-Marie-de-Gosse s’est affilié à la CAF (la Caisse d’allocations familiales) pour pouvoir payer le salaire.

Source FRANCE BLEU.

Saint-Etienne : Chloé, autiste Asperger, a eu son bac littéraire mention « très bien »…

Chloé Girardi est autiste Asperger, malgré son handicap, elle a obtenu son bac mention « très bien » ce vendredi.

Prochain objectif pour elle : la fac d’anglais.

Saint-Etienne : Chloé, autiste Asperger, a eu son bac littéraire mention "très bien". Chloé Girardi et sa maman Marie.

Réussir le bac brillamment avec un handicap, c’est possible !  Chloé, jeune Stéphanoise de 18 ans et autiste Asperger a obtenu son bac littéraire avec la mention « très bien » ce vendredi.  

Malgré son handicap, la jeune fille a besoin plusieurs fois par semaine de l’aide d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire). Chloé est brillante mais ce résultat reste une surprise pour elle. « C’est un rêve qui se réalise, c’est incroyable,  je n’arrive pas à y croire » s’étonne encore la jeune fille qui a eu 16 de moyenne au bac. 

Tout est possible selon le handicap que l’on a — Chloé Girardi

La jeune fille va maintenant s’inscrire en fac d’anglais pour être « prof d’anglais« . « Je refuse de faire une croix dessus malgré ma situation, je veux prouver que c’est possible à toutes les personnes qui ont moins de chance à cause de leur handicap » ajoute Chloé.

Depuis son enfance ses parents se battent pour qu’elle soit scolarisée alors aujourd’hui ce résultat est une vraie fierté pour Marie sa maman mais elle appréhende surtout le passage à la fac. « C’est un peu la grande inconnue, on était tellement concentré sur le bac. Mais maintenant il n’y aura plus les mêmes encadrements qu’au lycée comme une auxiliaire de vie qu’on a eu jusqu’en terminale » s’inquiète la maman.

Toutes deux vont aller se renseigner au bureau des personnes handicapées à la faculté de Saint-Etienne. La maman envisage également d’accompagner Chloé en cours les premiers jours.

Source FRANCE BLEU.

Jeunes sourds et aveugles : nouvelle mobilisation contre le projet d’« école inclusive »…

Après l’appel des syndicats des instituts des jeunes sourds et aveugles, une soixantaine de parents d’élèves ont manifesté ce mercredi 3 juillet à Paris, contre le projet d’école « inclusive ».

Les manifestants pointent du doigt des mesures « trop rapides », qui visent à faire appel à des accompagnants d’élèves en situation de handicap, insuffisamment formés selon eux.

Jeunes sourds et aveugles : nouvelle mobilisation contre le projet d'« école inclusive ». Un élève en école primaire (Photo d'illustration)

Une soixantaine de parents d’élèves et professeurs des instituts de jeunes sourds et aveugles se sont rassemblés mercredi devant la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) à Paris pour protester contre le projet d’école « inclusive » du gouvernement, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Ne restez pas sourds à nos revendications », était-il écrit sur les pancartes des manifestants. Il s’agit de la troisième mobilisation depuis avril à l’appel des syndicats des instituts des jeunes sourds et aveugles, qui réclament une « vraie concertation ».

« Un enfant sourd ou aveugle doit être constamment accompagné par un professionnel »

La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, prévoit l’intégration d’un plus grand nombre d’élèves handicapés de ces instituts en « milieu ordinaire » pour développer « l’école inclusive », notamment en formant davantage d’AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap).

Des mesures « trop rapides » selon Thierry Klein, professeur de langue des signes française à Metz : « Un enfant sourd ou aveugle doit être constamment accompagné par un professionnel, pas par des AESH ».

Ces derniers sont insuffisamment formés, a souligné Youssef Alami, professeur de mathématiques à l’Institut national de jeunes sourds de Paris. « Nous avons plus de 1 000 heures de formation, alors que les AESH n’en ont qu’une soixantaine », a-t-il fait valoir.

Plus de 1 000 élèves au total sont scolarisés dans les quatre instituts nationaux des jeunes sourds (INJS) et à l’Institut national des jeunes aveugles (INJA), ce qui représente 9,2 % des jeunes sourds et 3,6 % des enfants aveugles.

Source OUEST FRANCE.

Drôme : le blues des AESH, les accompagnants d’élèves handicapés…

Les Accompagnants d’élèves en situation de handicap de la Drôme s’inquiètent pour leur avenir. ce mercredi à Valence, ils ont remis à la direction d’académie une pétition pour réclamer un vrai statut.

Les AESH sont payés en moyenne entre 600 et 700 euros.

Elles sont encore dans l’attente les AESH drômoises. Elles ne savent pas encore si elles travailleront en septembre. Les affectations seront distribuées durant l’été : « On ne le vit pas très bien. On ne sait jamais si on sera renouvelée«  explique cette accompagnatrice qui travaille dans le bassin valentinois. Elle ne veut pas donner son prénom. Elle enchaîne les CDD depuis plus de cinq ans : « On ne peut pas tenir sur le long terme. Je vois des collègues qui s’essoufflent, certaines sont démoralisées. J’ai pu passer par des moments difficiles. »

Les AESH sont payés en moyenne entre 600 et 700 euros. Et parce que cela ne suffit pas pour vivre, deux accompagnatrices que nous avons rencontrées ont un autre travail à côté, pour compléter. Elles travaillent seulement une vingtaine d’heure par semaine, comme Cécile, à Cléon d’Andran. Elle suit quatre élèves au collège : « On reformule, on relit. Parfois on peut réécrire. »

Cécile n’a jamais suivi de formation. « C’est ce qui me manque » dit-elle. Elle poursuit : « On nous demande d’être spécialisé avec ces enfants, alors que l’on ne l’est pas. On doit se débrouiller avec des enfants qui ont des difficultés différentes. »

Des professeurs s’indigent de ces conditions de travail

Pourtant, quand on discute avec ces accompagnants d’élèves handicapés, certains d’entre parlent de leur métier avec passion comme Noémie*, elle est AESH depuis quatre ans vers Crest. Elle est désabusée par le manque de reconnaissance : « C’est très frustrant, de ne pas arriver jusqu’au bout, au terme de l’exercice, c’est l’heure et on doit rejoindre un autre élève. On ne fait pas du très bon travail. »

« On finit par se demander si on ne va pas faire autre chose. » Noémie, AESH vers Crest depuis 4 ans.

Alixe Poncelin s’est rendue à la direction d’académie ce mercredi pour déposer la pétition. Elle est militante chez Sud Education. Cette institutrice drômoise est épaulée quelques heures par semaine par une AESH. Elle regrette surtout le manque de concertation : « La relation est limitée. On n’a pas tellement de temps pour échanger. Les AESH ne restent pas tous manger. Ce n’est pas inscrit dans leur temps de travail. »

Pour tenter d’aider le plus d’élèves en difficulté, la direction d’académie de la Drôme annonce des contrats d’AESH supplémentaires en septembre. Il y en avait 420 à la rentrée 2018.

Le gouvernement, de son côté, s’engage à lutter contre la précarité de ces accompagnants d’élèves handicapés. Selon le ministère de l’Éducation nationale : « L’objectif est d’arriver à 30% de temps plein à la rentrée« .

Le ministère qui assure également des recrutements en CDD de trois ans, renouvelable un fois, avec la clef, la promesse d’un CDI.

*Noémie, le prénom a été changé.

Source FRANCE BLEU.

Écoles : des dizaines d’accompagnants d’élèves en situation de handicap remerciés…

Le Snuipp-FSU 31, syndicat majoritaire des enseignants du premier degré (écoles), appelle à un rassemblement devant le rectorat de Toulouse afin de protester contre le non-renouvellement du contrat de «dizaines d’accompagnants d’élèves en situation de handicap» (AESH) en Haute-Garonne.

Le syndicat invite ses camarades du Snes-FSU, SE-Unsa, CGT éduc’action et Sud à soutenir «des gens qui sont anéantis».

Lors d'une manifestation des AESH à Toulouse./ Photo DDM archive Thierry Bordas

Plus de 80 personnes

«Au Snuipp-FSU 31, nous avons reçu une vingtaine de dossiers et lorsqu’on pose la question au rectorat, on nous répond que c’est un problème à la marge qui concerne 8 % des AESH, explique Xavier Mouchard. Sauf que 8 % de près de 3 000 AESH, ce n’est pas marginal.» La cause de ces non-renouvellements de contrats n’est pas précisée dans les lettres recommandées, affirme le Snuipp-FSU. Le rectorat de Toulouse, pour sa part, assume totalement ces ruptures de contrats «pour 87 personnes, soit 3 % des 2 800 AESH en poste en Haute-Garonne». «Ce sont en effet des contrats (CDD) arrivés à terme et qui n’ont pas été renouvelés à l’initiative de l’employeur, indique le rectorat. Ce sont des contrats qui tiennent compte de l’aptitude professionnelle et de la manière de servir. On a un problème de quantité – il nous manque encore des AESH dans l’académie –, mais aussi de qualité. Certains AESH n’ont pas donné satisfaction.» C’est pourtant un euphémisme que de dire qu’il manque en Haute-Garonne des AESH. «Ce sont près de 600 enfants qui sont sans AESH chaque rentrée», dénonce Xavier Mouchard. Le rectorat, conscient de la difficulté d’embaucher des accompagnants suffisamment formés et qui organise régulièrement des jobs dating, prévoit d’appliquer les nouveaux dispositifs qui entrent en vigueur à la rentrée 2019. Le gouvernement a annoncé la création dès 2020 de «80 000 emplois pérennes, avec un CDD de trois ans renouvelable une fois, puis possibilité d’un CDI», et l’assurance d’un temps plein (35 heures par semaine). «Aujourd’hui, ajoute le Snuipp-FSU, les AESH travaillent 24 heures par semaine pour un salaire de misère de 730 euros par mois. Et puis on les licencie…».

Source LA DEPÊCHE.

Rennes. L’inclusion au cœur d’un projet scolaire…

Des élèves des Cloteaux et de l’unité d’enseignement pour autistes ont coécrit un livre pour une maison d’éditions.

Pendant six mois, les enfants ont contribué avec leur singularité et leurs talents spécifiques à une création collective

« Je pense que les élèves qui ont participé à ce projet vont garder en mémoire ces moments partagés pendant longtemps », confie Anne Rousseau, enseignante.

« Ce parcours nous a marqués aussi, renchérit son collègue, Bruno Commarmond. Faire travailler ensemble enfants valides et en situation de handicap était un pari. Finalement, l’entraide et l’acceptation des différences ont fonctionné, et chacun y a trouvé son compte. »

À l’origine, l’idée était de créer un album jeunesse. C’était le défi de l’Amisep, Association bretonne qui agit pour l’insertion sociale et professionnelle. Elle a donc confié aux Ateliers Art Terre la conception et la mise en œuvre de ce projet.

Pendant six mois, les enfants ont contribué avec leur singularité et leurs talents spécifiques à une création collective à leur image.

« Chacun a été mis à contribution »

« Cela nous a énormément mobilisés », racontent les enseignants qui ont été assistés par des éducatrices. « Il a fallu créer des personnages, des univers, écrire un scénario. » Tout a été complété par des sorties sur le terrain pour collecter des matériaux et créer un labyrinthe, un volcan, une jungle, une île…

« Chacun a été mis à contribution pour avancer des propositions, faire des choix… »

L’excitation est montée d’un cran lorsque Paskal Martin, photographe aux Ateliers Art Terre, est venu faire des photos pour l’illustrer l’album. Puis, tout ce petit monde a pris la direction de l’imprimerie.

Au final, cela donne un album d’une grande humanité. L’histoire du petit renard Akiro qui vient en aide à des habitants en traversant des contrées inconnues, peuplées de monstres et aussi de bons génies est à la fois touchante et poétique. « En quelque sorte, une belle histoire sur la confiance en soi et le courage qui font grandir », selon les porteurs du projet.

Akiro, édition atelier Art Terre, 10 €

Source OUEST FRANCE.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap…

A Roubaix, une équipe de 4 adolescents de cinquième et de quatrième ont imaginé une application mobile destinée aux enfants en situation de handicap.

A l’aide de QR codes dispersés sur les murs des établissements scolaires, Gipsi facilite l’orientation des élèves au sein de l’école.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap...

Ils sont quatre, Omar, Marie, Akin et Shayneze. Quatre jeunes adolescents, tous atteints de troubles cognitifs et scolarisés au collège Rosa Parks de Roubaix. En quelques mois, ils ont réussi à mettre au point une application qu’ils ont nommée Gipsi. Une sorte de GPS qui facilite la mobilité des personnes en situation de handicap à l’intérieur de leur établissement scolaire. Le projet a été présenté à Science Factor, un concours scientifique qui prime des inventions scientifiques et citoyennes imaginées par des collégiens et lycéens. Les quatre adolescents sont désormais en lice pour le prix Handinumérique, qui récompense une initiative en lien avec le handicap.

Pour trouver leur idée, la petite équipe n’a pas eu à aller au-delà des couloirs de l’école. « Moussa, un de nos camarades, se perdait toujours dans le collège parce qu’il souffre de dyspraxie, c’est-à-dire qu’il a du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Il a dû quitter le collège. Pour ne pas qu’une telle situation se reproduise, nous avons voulu créer un outil destiné aux autres enfants qui ont ce genre de problèmes« , explique à Sciences et Avenir Shayneze Hutin, quinze ans, et cheffe d’équipe du projet.

Gispi fonctionne grâce à des QR codes affichés sur les murs de l’établissement. L’élève désorienté n’a qu’à scanner le QR code à côté de lui. L’application s’ouvre alors puis lui indique quel est son prochain cours et comment y aller. Un plan et des flèches s’affichent à l’écran tandis qu’une voix énonce à l’oral le chemin à faire.

« Pas si difficile » de coder

Pour arriver à ce résultat, l’équipe s’est mise à travailler sur le projet tous les mardis après-midi à partir du mois de novembre 2018, entourée par plusieurs enseignants. Le professeur de technologie a mis la main à la pâte en mettant au point les QR codes nécessaires. « Et notre prof de mathématiques nous a montré comment coder sur un logiciel simple, Scratch, sur lequel il fallait entrer du script« , raconte Shayneze, qui n’a pas trouvé ça « si difficile. » L’équipe a aussi dû apprendre à présenter leur action en préparant des vidéos explicatives. « Tout le monde autour d’eux a joué le jeu« , se félicite Faustine Hanotteau, la tutrice de Shayneze.

Pour être retenus dans la sélection finale, l’équipe s’est rendue à Paris afin de présenter leur appli devant le jury de Science Factor à Paris. « Il y avait dix minutes de présentation à l’oral puis le jury nous a posé des questions. C’était vraiment stressant« , confie Shayneze, qui a visiblement fait très bonne impression. « Shayneze est très calme, très timide. Et pourtant j’ai été bluffée par sa présentation devant le jury« , se souvient sa tutrice.

Akin, Marie, Omar, Shayneze et leurs tuteurs lors de la présentation à Paris. Crédit photo: SCIENCE FACTOR

Une appli pour plusieurs handicaps

A la clé pour l’équipe gagnante, un accompagnement par la société Sopra Steria, spécialisée dans les services numériques. Elle pourra mettre au point une application développée à partir du prototype imaginé par Shayneze et ses camarades. « Cela pourrait servir à d’autres enfants de l’école bien sûr, mais aussi à des enfants d’autres établissements, ou même à des universités ou des maisons de retraite. Quiconque qui rencontre des difficultés d’orientation dans le temps ou dans l’espace pourrait s’en servir« , explique Faustine Hanotteau.

Si l’application va servir aux autres, elle a déjà beaucoup apporté à Shayneze. Depuis le début du projet, son quotidien a peu à peu changé. Dans le collège, elle apparaît régulièrement sur les écrans qui diffusent les actualités de l’établissement. « Depuis qu’on me voit sur les télés, je me fais plein de nouveaux copains. Il y a des camarades qui passent, qui nous proposent leur aide. » En plus d’apprendre les bases du code, la jeune fille a aussi développé de nouvelles compétences humaines. « J’ai découvert que je pouvais parler devant des gens que je ne connais pas. » Un projet qui a fait d’elle une véritable cheffe d’équipe. Même si pour l’instant, elle préfère s’amuser sur les applications Snapchat et Tik Tok, comme tous les autres adolescents de son âge.

Source SCIENCE ET AVENIR.

 

Essonne : trois enfants handicapés pourraient être privés de cantine à la rentrée…!

Marylou, Louane et Liaam sont scolarisés à l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine de Morigny-Champigny.

En septembre, faute d’auxiliaire de vie scolaire, ils ne pourront peut-être plus déjeuner avec les autres enfants.

Une responsabilité qui serait, selon la mairie, du ressort de l’Education nationale.

« On nous dit que l’école c’est l’inclusion et on refuse d’accueillir nos enfants à la cantine. » Stéphanie Paul Le Garff ne décolère pas. Cette mère de famille se bat déjà depuis plus d’un an pour que Marylou, sa fille de 5 ans, porteuse de trisomie 21, puisse déjeuner à la cantine de l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine, à Morigny-Champigny.

« Au départ, c’est son auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui la prenait en charge sur le temps du repas, rappelle cette infirmière. Mais en mai 2018, l’Education nationale a décrété que l’AVS ne pouvait intervenir que sur le temps scolaire. » Depuis, c’est un agent municipal, détaché par la mairie, qui accompagne la fillette lors de la pause méridienne. « Mais ils nous ont dit qu’ils ne pourraient pas continuer à la rentrée », se désole Stéphanie Paul Le Garff.

« L’Education nationale doit prendre ses responsabilités »

Motif ? Cet accompagnement ne serait pas du ressort de la commune mais de l’Etat. « On a trouvé cette solution provisoire pour Marylou car c’est arrivé en cours d’année scolaire, mais aussi parce que c’est humain, détaille le maire (SE) de cette petite ville du Sud Essonne, Bernard Dionnet. Mais l’Education nationale doit prendre ses responsabilités. La loi est très claire à ce sujet. » L’élu s’appuie notamment sur l’arrêté de la cour d’appel administrative de Nantes du 25 juin 2018 qui stipule que l’accompagnement des élèves en situation de handicap pendant les activités périscolaires incombe à l’Education nationale. Contactée, la direction académique n’a pu être jointe.

« On ne peut pas sans cesse demander aux collectivités locales d’assurer des missions qui ne relèvent pas de leurs compétences, peste Bernard Dionnet. D’autant plus qu’il faut des gens compétents pour assurer cet accompagnement. »

« Parcours du combattant »

Pourtant, le temps presse pour la famille de Marylou mais aussi pour celles de Liaam et de Louane. Car, si rien ne bouge, ces deux autres enfants en situation de handicap ne pourront, eux non plus, pas déjeuner à la cantine à la rentrée prochaine. « C’est le parcours du combattant », s’insurge Maureen Merlet, la mère de Liaam, 4 ans et demi. Quand au mois de novembre, cette animatrice en crèche a demandé que son fils, qui souffre de retards psychomoteurs, puisse déjeuner à la cantine 2 jours par semaine. La mairie lui a opposé une fin de non-recevoir. « Je n’ai pas compris pourquoi c’était accepté pour une enfant et pas pour mon fils, s’offusque-t-elle. La mairie nous dit que c’est à l’Education nationale de payer pour cet accompagnement. Et l’Education nationale nous dit l’inverse… »

En attendant, Liaam déjeune à la crèche, située à quelques mètres de l’école. « Ils ont accepté de nous aider », poursuit Maureen Merlet. Mais là encore, la solution est provisoire. Et la mère de famille ne sait pas encore comment elle pourra s’organiser à la rentrée, si son fils ne peut pas être accueilli lors de la pause méridienne. Une situation qui inquiète également Céline Doublet, la mère de Louane, une fillette handicapée moteur de 4 ans et demi. « À la rentrée, Louane devait commencer à déjeuner à la cantine avec les autres enfants, explique cette conseillère principale d’éducation. Mais je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué », se désespère-t-elle.

Depuis un an, Stéphanie Paul Le Garff assure, elle, avoir écrit « à tout le monde ». « Même au président de la République ! » Elle n’a pour le moment reçu aucune réponse…

Source LE PARISIEN.

Education: L’Etat promet d’améliorer l’accueil des élèves atteints de handicap… et peine à convaincre…!

EDUCATION Différentes mesures sont prévues pour la rentrée prochaine.

Education: L'Etat promet d'améliorer l'accueil des élèves atteints de handicap... et peine à convaincre.

  • Comme l’a promis ce mardi le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, le gouvernement souhaite mettre en place une école pleinement inclusive.
  • Parmi les moyens évoqués, figurent l’accompagnement des parents, la formation des enseignants et la reconnaissance du métier d’accompagnant.
  • Autant de mesures qui peinent à convaincre syndicats et associations.

L’école pour tous. Et vraiment pour tous. En déplacement ce mardi à l’école Anatole France de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, ont annoncé une série de mesures pour parvenir à une école pleinement inclusive pour les enfants atteints de handicap à la rentrée prochaine.

Le but : offrir à chacun de ces élèves « une rentrée similaire à celle de tous les autres enfants », via l’accompagnement des parents, la formation des enseignants, ou encore la professionnalisation du métier d’accompagnant. Car les enfants scolarisés dans des établissements dits ordinaires sont de plus en plus nombreux. Ainsi, selon les derniers chiffres du ministère de l’Education, 340.000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en France en 2018, contre 118.000 en 2006. Et le nombre d’élèves accompagnés par un adulte était de 166.000 l’an dernier, contre 26.000 en 2006.

Des parents renseignés

Jean-Michel Blanquer et Sophie Cluzel jugent « indispensable de mieux accompagner les familles ». Concrètement, cela passe par une meilleure écoute auprès de parents, avec la mise en place d’une « cellule de réponse » aux familles. Instaurée dans chaque département à partir du mois de juin jusqu’en octobre, elle sera opérationnelle tous les ans. Le but est de pouvoir renseigner les parents sur les dispositifs existants pour l’accueil, mais aussi d’apporter des réponses centrées sur le cas spécifique d’un élève. Et le gouvernement a l’ambition que chaque appel passé trouve une réponse dans les 24 heures.

Toujours dans le but de « simplifier les démarches pour les familles », la rentrée 2019 doit voir apparaître un entretien d’accueil entre la famille de l’élève, le prof (l’enseignant de la classe s’il s’agit du premier degré, le professeur principal dans le second degré) et le ou les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Une rencontre qui devra se faire lors de la prérentrée, ou, si ce n’est pas possible, au plus tard avant les vacances de la Toussaint.

Une initiative qui répond à un véritable besoin, car comme le fait remarquer Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh), « pour un couple ayant un enfant atteint de handicap, voir arriver la rentrée sans savoir comment cela se passe, comment l’élève est accompagné, c’est une forme de maltraitance ». Reste que, selon le responsable, même en cherchant le plus vite possible des réponses aux questions des parents, le délai annoncé de 24 heures est « tout simplement ingérable ».

Une formation accrue des enseignants

Autre volonté du gouvernement : améliorer la formation des enseignants vis-à-vis des élèves présentant une situation de handicap. Sera mise en place, pour la rentrée prochaine, une plateforme dédiée, baptisée Cap École inclusive. Elle est censée donner aux enseignants des références et conseils simples à appliquer directement en classe. Autre outil utilisable via cette plateforme, une carte interactive pour savoir, selon le département, quels sont les professeurs « ressources » à contacter pour obtenir des conseils pédagogiques. Par ailleurs, le ministère veut mettre l’accent sur la formation continue des enseignants en matière de handicap, via des modules supplémentaires, mais sans toutefois évoquer la question de la formation initiale. Et c’est là que le bât blesse, selon Bénédicte Kail, de l’association APF France Handicap, interrogée par France Info : ​« Ce qui manque, c’est la formation initiale des enseignants. On sait bien que faire avancer l’école inclusive, c’est avant tout faire en sorte que les enseignants soient à même de répondre en termes d’aménagements et d’adaptation pédagogique ». Même son de cloche chez Jean-Louis Garcia, pour qui les enseignants sont formés « en cas de besoin, grâce à leur conscience professionnelle, mais pas de manière généralisée. Il faut une véritable volonté politique et financière, et le compte n’y est pas ». Déçue aussi Hélène Elouard, AESH à Bordeaux et représentante du Collectif AESH National CGT Educ’Action, estime qu’on « demande déjà aux enseignants de gérer de nombreuses taches en parallèle ». Il faudrait donc aller, selon elle, vers des formations groupées, pour une meilleure cohésion : « Des modules entre les enseignants et les accompagnants sont indispensables ».

Une professionnalisation des accompagnants

Le ministère souhaite aussi professionnaliser le statut d’AESH. Dans le cadre du projet de loi pour une « école de la confiance », les députés ont notamment voté, en février, le fait qu’ils soient recrutés en CDD de trois ans, renouvelable une fois, avant de passer en CDI. Une annonce qui ne satisfait pas Hélène Elouard, qui parle de « toute petite avancée » et met en avant la « précarité » des personnes effectuant cette mission. « Deux CCD de trois ans avant un CDI, mais dans quelle autre profession voit-on une telle période d’essai ? Où est la reconnaissance ? », s’indigne-t-elle. Sans compter qu’ « il n’y a aucune hausse des salaires, ni plan de carrière annoncé ». Autre levier que souhaite activer le gouvernement : augmenter le temps de travail moyen des AESH, qui est actuellement de 24 heures par semaine. La majorité d’entre eux n’est pas donc pas à temps plein – aux 35 heures –, avec des salaires compris entre 600 et 700 euros nets par mois. « L’objectif est d’arriver à 30 % de temps plein à la rentrée », annonce le ministère, sans préciser le budget qui sera alloué à cette mesure. Enfin, la formation des AESH, de 60 heures, doit être garantie à la rentrée prochaine. Un total « ridicule », estime Hélène Elouard.

Une mutualisation des personnels

Expérimentés dans toutes les académies depuis la rentrée dernière, les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) seront pour leur part progressivement généralisés dans les écoles, collèges et lycée concernés d’ici à 2022. Leur mission : coordonner les membres de l’équipe éducative pour répondre aux besoins pédagogiques de l’enfant. Et ce, notamment, en mutualisant les AESH pour accompagner les élèves. « Un accompagnant va ainsi devoir passer moins de temps avec un enfant, et plus avec un autre », explique Hélène Elouard. Même si « les choses commencent à bouger concernant les PIAL, reconnaît Jean-Louis Garcia, cette mutualisation généralisée ne permettra pas de prendre en compte les besoins spécifiques de certains enfants. L’intérêt premier de l’enfant est abandonné, et cela signifie une gestion comptable du handicap ». Regrettant au final de « ne pas avoir été concerté » concernant ces mesures, le président de l’Apajh « attend de voir » si les annonces de ce mardi seront suivies d’effets. L’attente ne devrait pas être trop longue, puisque la rentrée aura lieu… dans moins de trois mois.

Source LE PARISIEN.

 

Scolarisation des enfants handicapés : « L’aspect formation est complètement absent » du plan du gouvernement…

Francette Popineau, du SNUipp-FSU, estime notamment qu’il faut une formation pour les enseignants et, parallèlement, une formation qualifiante pour les accompagnants.

Scolarisation des enfants handicapés : "L'aspect formation est complètement absent" du plan du gouvernement.Scolarisation d'une enfant handicapée (illustration).

La co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, ou Syndicat national unitaire des instituteurs, Francette Popineau, a critiqué mardi 11 juin le nouveau plan du gouvernement qui vise à améliorer la scolarisation des enfants handicapés : « L’aspect formation initiale et continue est complètement absent » de ce plan, a-t-elle regretté. « Il faut une formation pour les enseignants et, parallèlement, il faut une formation qualifiante aussi pour les accompagnants parce qu’on ne pourra faire équipe que si on est reconnu chacun dans nos professionnalités », a-t-elle expliqué.

Le métier d’accompagnant peu attractif

Francette Popineau a également pointé le manque d’attractivité du métier d’accompagnant. « Il faut effectivement pérenniser ces emplois et pour les pérenniser, il faut qu’ils soient attractifs. Et un des aspects de l’attractivité, c’est évidemment le salaire. On a du mal à trouver des accompagnants. Il faut savoir qu’ils sont payés 600 ou 700 euros », a-t-elle précisé. « C’est un métier aujourd’hui indispensable. Si on veut progresser dans l’école inclusive, on a nécessité à faire naître de vrais emplois, de vrais métiers. Cela veut donc dire une formation qualifiante et ça veut dire une rémunération à la hauteur de l’exigence de ce travail », a-t-elle conclu.

Source FRANCE INFO.