Handicap à l’école: l’ambition du gouvernement sera-t-elle suivie d’effet ?…

C’est une priorité affichée du gouvernement: l’école doit accueillir « pleinement » les enfants en situation de handicap.

Une ambition saluée par les associations et les familles, même si un certain nombre d’entre elles savent déjà qu’elles seront sans solution le jour de la rentrée.

Handicap à l'école: l'ambition du gouvernement sera-t-elle suivie d'effet?

« L’égalité des chances passe par la scolarisation des élèves en situation de handicap, c’est un des points majeurs de cette rentrée », a martelé mardi, lors de sa conférence de presse, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Dans la soirée, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, s’est aussi félicitée auprès de l’AFP d’un « vrai mouvement vers l’école » de ces enfants.

Jeudi, les deux ministres se rendent dans le Val-d’Oise pour rencontrer les personnels en charge de la cellule départementale nouvellement créée pour informer les familles sur les dispositifs existants, et répondre sous 24 heures à leurs questions concernant l’accompagnement et la scolarisation de leur enfant.

D’autres mesures ont été prises: la création de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) vise notamment à mutualiser systématiquement les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), pour répondre au plus près aux besoins des élèves.

La rentrée est aussi marquée par l’arrêt des recrutements des AESH – 4.500 en plus cette année en équivalent temps plein – en contrats aidés, au profit de CDD de trois ans renouvelables une fois, puis de CDI.

« On note les efforts du gouvernement qui semble vouloir préparer cette rentrée mieux que d’habitude », souligne Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPI, qui défend les droits des personnes handicapées. Mais si elle s’attend à ce que de nombreux enfants aient bien un accompagnement à la rentrée, elle redoute que ce soit seulement à temps partiel ou très partiel.

Cette année, 23.500 élèves handicapés supplémentaires sont scolarisés par rapport à l’an dernier, avec un taux de « 86% » à temps plein, selon Mme Cluzel.

– « Totalement démunie » –

« Sur le papier, les annonces vont dans le bon sens. Sur le terrain, il n’y a pas grand chose qui bouge », regrette l’Unapei, qui milite pour l’accès des enfants handicapés à l’éducation. L’association a lancé en août une plateforme (marentree.org) pour permettre aux personnes confrontées aux problèmes de scolarisation de s’exprimer.

Parmi les nombreux témoignages, on peut lire par exemple: « Eléa sera scolarisée 12 heures par semaine car nous n’avons pas eu plus d’heures » (d’accompagnement); « Martin est autiste Asperger (…) Pas de solution… Aucun projet cette année »; Livio « va rentrer en CP en milieu ordinaire à mi-temps avec une AESH alors que ses acquis scolaires sont proches de ceux d’une petite section de maternelle »…

Malgré les efforts du gouvernement, « il y aura des familles sans solution » à la rentrée, prédit Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l’Unapei.

« Il y a une amélioration, mais selon nos remontées, on peut affirmer que la rentrée ne sera pas aussi évidente que le ministre le souhaiterait », a déclaré mercredi Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa. « Un des gros soucis reste la rémunération insuffisante des AESH: un certain nombre d’entre eux, recrutés fin juin ou début juillet, ont finalement trouvé un autre emploi » et ne seront donc pas présents le jour de la rentrée, selon lui.

Anaelle sait déjà que son fils autiste de 7 ans n’aura pas d’AESH lundi. « Il ne tient pas en place, c’est évident que l’école va m’appeler pour me demander de venir le chercher », explique à l’AFP cette maman, qui a dû arrêter de travailler et se dit « totalement démunie ».

En arrêt maladie depuis un an, Nathalie n’est pas plus confiante: son fils de 12 ans, lourdement handicapé, est scolarisé à raison de deux demi-journées par semaine. « Il lui faudrait une place dans un service d’éducation spécialisé, avec des soins à domicile. Je suis en liste d’attente depuis un an, et en juillet on m’a annoncé encore deux ans d’attente »…

Source LA CROIX.

Avant la rentrée, les familles d’élèves handicapés dans l’angoisse…

À moins d’une semaine de la rentrée des classes, des familles d’enfants en situation de handicap témoignent de leurs difficultés.

La ministre Sophie Cluzel assure que l’école inclusive devient une réalité, avec 20 000 enfants supplémentaires scolarisés cette année.

Avant la rentrée, les familles d’élèves handicapés dans l’angoisse

Cette année encore, la rentrée de Thibaud, bientôt 6 ans, prendra des allures de « combat ». Scolarisé en grande section de maternelle, il ne pourra pas s’y rendre à temps plein. « Depuis qu’il est entré à l’école, il n’est accepté qu’en présence de son auxiliaire de vie scolaire (AVS), raconte Alexandra, sa maman. Et c’est la même bataille pour la cantine. » Atteint du syndrome de Dravet, provoquant crises d’épilepsie, troubles du comportement et déficience intellectuelle, il bénéficie, après de nombreux recours, de 18 heures d’aide humaine octroyées par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de Loire-Atlantique.

« Comment parler d’école inclusive quand on contraint les parents à se battre en permanence pour scolariser leur enfant ? », interroge cette médecin du CHU de Nantes, qui a réduit son temps de travail pour s’occuper de son fils. Sa demande de place en institut médico-éducatif (IME), où il bénéficierait d’un accompagnement plus adapté, est en attente depuis deux ans. « C’est une perte de chance pour lui et un ralentissement de ses progrès. »

Des familles témoignent

Dans ce département à la démographie dynamique, l’Unapei chiffre à 396 les demandes de places en IME non satisfaites (dont 261 depuis plus d’un an), tandis que l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) décompte, elle, 300 à 400 familles en difficulté pour cette rentrée. « Nous avons beau, chaque année, mettre ces chiffres en avant, rien de bouge », déplore Sophie Biette, présidente de l’Adapei de Loire Atlantique et vice-présidente de l’Unapei.

D’où l’invitation à témoigner sur le site Internet « marentree.org » pour mettre ces situations en lumière (1). Comme celle de Charlie, 5 ans, gardé à domicile à Lyon faute de place en IME et qui n’a jamais mis le pied à l’école. Ou d’Anouk, 12 ans, en Vendée, qui n’a pas encore de place en unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) au collège.

Une progression constante

Secrétaire d’État auprès du premier ministre chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel répond que « le rythme et la qualité de la scolarisation des enfants en situation de handicap ne cessent de progresser » : comme l’an passé, 20 000 nouveaux enfants seront scolarisés cette année en milieu ordinaire, annonce-t-elle. Au total, on observe un triplement des enfants scolarisés depuis 2006. 86 % de ces enfants sont scolarisés à temps plein dont un peu plus de la moitié bénéficient d’une aide humaine.

« Tous les enfants doivent trouver le chemin de l’école de la République, quel soit leur lieu de scolarisation », souligne-t-elle. Plus de 3 000 pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) seront actifs en cette rentrée pour faciliter l’accompagnement des élèves. Quant aux cellules d’écoute déployées par l’Éducation nationale dans chaque département, elles avaient enregistré 2 500 appels avant les vacances (2). « Elles répondent sous 24 heures aux familles sur la situation de leur enfant, en lien avec les différents interlocuteurs », précise la ministre.

Des enseignants peu formés

Sophie Biette s’inquiète particulièrement pour les enfants souffrant d’autisme, de troubles du comportement ou de déficience intellectuelle : « Les enseignants ne sont pas formés à leur accueil et les places en médico-social manquent. » La ministre, elle, assure que « des nouveaux outils, comme la plate-forme Cap École Inclusive, vont permettre de renforcer l’adaptation pédagogique des enseignants » : « On met tout en œuvre pour que les parents redeviennent des parents d’élèves comme les autres, et n’aient plus à interrompre leur vie professionnelle pour amener leur enfant chez l’orthophoniste ou à faire des kilomètres pour trouver une structure adaptée. »

Pour Rémi Turpin, président de l’APAJH 44, « si la volonté politique est claire, les finances ne sont pas à la hauteur des besoins ». Pour que son fils bénéficie d’un accompagnement adapté, Alexandra, elle, se lance dans un nouveau combat : elle va porter plainte contre l’État pour « carence de prise en charge ».

(1) Initiative lancée par l’Unapei et soutenue par une quinzaine d’associations.

(2) 0 800 730 123

Source LA CROIX.

Drôme: faute de place, 257 enfants handicapés ne pourront pas faire leur rentrée…

Les élèves concernés sont en attente de places dans l’un des instituts médico-éducatifs du département.

Mais ces derniers manquent de moyens pour les prendre en charge.

Drôme: faute de place, 257 enfants handicapés ne pourront pas faire leur rentrée . Ecole PHOTO ILLUSTRATION.

« Tous les enfants de la République vont être scolarisés ». C’est ce qu’a affirmé sur RMC mercredi Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. Pourtant, dans la Drôme, ce ne sont pas moins de 257 élèves en situation de handicap mental qui ne pourront pas faire leur rentrée scolaire lundi, rapporte France Bleu Drôme. Ils sont en effet en attente d’une place dans l’un des quatre instituts médico-éducatifs (IME) de l’Adapei 26, association de parents et proches d’handicapés mentaux, qui manquent de place faute d’argent.

Situation « cruelle »

Jean-Luc Chorier, président de l’Adapei, s’est indigné de cette situation sur les ondes de la radio locale:

« On leur dit, non tu ne fais pas ta rentrée. Même si c’est la loi. Il faudrait que l’on double nos effectifs pour pouvoir accueillir tous les élèves qui sont orientés vers nos IME mais on ne nous accorde pas les moyens pour prendre en charge ses enfants. C’est un scandale absolu! »

Une situation « cruelle » selon le père d’un jeune garçon handicapé mental de 10 ans, interrogé par France Bleu. « Il a vraiment envie d’aller à l’école. Il a envie d’apprendre! (…) On ne sait pas quelles réponses lui apporter pour ne pas le blesser… C’est cruel! », déplore-t-il.

Pour dénoncer la situation de ces enfants, l’Adapei organisera une manifestation samedi à Valence. Si 23.500 élèves handicapés de plus qu’en 2018 feront leur rentrée lundi prochain, l’école inclusive souhaitée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, et Sophie Cluzel, ne semble pas être à l’ordre du jour pour tout le monde.

Source BFM TV.

La photo d’un enfant qui réconforte son nouvel ami autiste devient virale…

Une photo de deux garçons du primaire se tenant la main lors de la première journée d’école est devenue virale pour les bonnes raisons, à Wichita, dans l’État du Kansas.

La rentrée scolaire peut être source de stress pour un enfant. Ce peut l’être encore plus pour un enfant autiste. Pour le petit Connor, c’en était trop. Le garçon de huit ans s’est retrouvé isolé dans un coin, les larmes aux yeux, visiblement submergé par toute l’action autour de lui dans la cour d’école.

Le petit Christian n’est pas resté insensible à la situation et s’est rendu auprès de Connor. En lui tenant la main, il est parvenu à calmer son nouvel ami et à le convaincre d’entrer dans l’école.

Les mères des deux enfants ont été attendries par le geste de profonde bonté. Elles ne sont pas les seules puisque la photo des deux jeunes se tenant la main est devenue virale sur les réseaux sociaux.

«Tous les jours, je crains que quelqu’un rie de Connor parce qu’il ne parle pas correctement, qu’il ne reste pas en place, qu’il saute dans tous les sens ou qu’il se frappe dans les mains», admet sa mère April Crites.

Christian n’a jamais tenu compte des différences de Connor. Tout ce qu’il a aperçu, c’est un garçon qui avait besoin de soutien.

«Il a été gentil avec moi. C’était ma première journée à l’école et je me suis mis à pleurer. Il m’a alors aidé et j’étais heureux», explique Connor.

Pour les mères, la leçon est simple : «peu importe la couleur, le genre ou le handicap, soyez simplement gentils, ouvrez votre cœur. C’est ce dont notre monde a besoin», souligne Mme Crites.

«Un seul geste de bonté peut changer la vie de quelqu’un, peut changer le monde, enchaîne Courtney Moore, la mère de Christian. C’est vraiment tout ce que ça prend.»

Source TVA NOUVELLES.

Handicap. Face à l’exclusion scolaire, une association lance un appel à témoignages…

L’Unapei, association qui milite pour l’accès des enfants handicapés à l’éducation, lance ce vendredi une plateforme sur internet visant à récolter des témoignages de parents sur la « réalité de parcours éducatif et scolaire » de leurs enfants.

L'Unapei va recenser les témoignages de familles mais aussi de personnels de l'Éducation nationale concernant l'accès à l'éducation des élèves handicapés (photo d'illustration)

La scolarisation des enfants handicapés peut parfois être un vrai parcours du combattant. L’Unapei, qui milite pour leur accès à l’éducation, lance ce vendredi 9 août un appel à témoignages des parents.

La plateforme, marentree.org, a pour objectif de « donner la parole aux parents d’enfants en situation de handicap et leur permettre de mettre en lumière la réalité du parcours éducatif scolaire de leur enfant, souvent source d’exclusion et de perte de chance », affirme l’Unapei dans un communiqué.

« Cette année encore, pour la rentrée scolaire, des milliers d’enfants en situation de handicap sont exclus des bancs de l’école », regrette déjà l’Unapei à moins d’un mois de la rentrée, prévue nationalement le 2 septembre.

« Recenser les besoins »

« Cette plateforme vise à recenser les besoins », explique Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l’Unapei. « Le gouvernement a mis en place des projets d’amélioration avec lesquels nous sommes en phase, mais il faut que toutes les actions menées soient cohérentes ».

L’Unapei entend ainsi collecter des témoignages de toutes les personnes qui peuvent être touchées par le sujet : les parents, donc, mais aussi « les personnels de l’Éducation nationale, personnels médico-sociaux, ainsi que des parents d’enfants non-handicapés qui ont dans leurs classes des enfants en situation de handicap », énumère la porte-parole de l’Unapei.

L’inclusion scolaire des enfants handicapés « avance à pas lents », soulignait le député (PCF) de la Seine-Maritime Sébastien Jumel dans un rapport parlementaire remis le 18 juillet. La loi du 11 février 2005 pose pourtant le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier.À la rentrée 2018, plus de 340 000 enfants handicapés étaient scolarisés en milieu ordinaire et près de la moitié disposaient d’un accompagnement humain.

Source OUEST FRANCE.

À Annecy, des parents dénoncent la stigmatisation de leur fillette handicapée à l’école…!

Un spectacle de fin d’année humiliant et c’est la goutte qui fait déborder le vase.

Depuis neuf ans que Lou-Ann, leur petite fille de onze ans, handicapée motrice, est scolarisée en Haute-Savoie, ses parents se battent et s’épuisent.

Aujourd’hui, ils dénoncent une inclusion scolaire vide de sens.

À Annecy, des parents dénoncent la stigmatisation de leur fillette handicapée à l'école

Annecy, France

Lou-Ann est une petite fille de onze ans pleine de vie. Elle aime jouer, lire, rire et danser. Danser avec le fauteuil roulant que lui impose la maladie génétique orpheline qui altère ses fonctions motrices et cognitives. Mais pas son envie, ni ses capacités à apprendre, et à progresser. Certes, à son rythme et avec son fauteuil.

Ce fauteuil posé au milieu de la scène du spectacle de fin d’année de l’école élémentaire de Metz-Tessy, près d’Annecy en Haute-Savoie, où Lou-Ann est scolarisée, et où immobile et exclue de la mise en scène, la fillette a regardé ses camarades danser autour d’elle. Son père, photographe, a filmé. Franck Gay s’est senti une fois de trop meurtri du sort réservé à son enfant. Alors il a partagé ces images, sa peine et sa colère sur les réseaux sociaux : _« Pour Lou-Ann c’est trop tard, le mal est fait. Si je parle aujourd’hui, c’est pour les autres »_. Franck Gay a également écrit et interpellé tous les échelons de l’Éducation nationale.

Lou-Ann adore l’école mais l’école ne l’aime pas

La fillette est scolarisée depuis neuf ans, mais depuis toutes ces années « c’est un parcours du combattant de tous les instants, semé de brimades, d’humiliations et de stigmatisations » raconte son père, Franck Gay. « Lou-Ann adore l’école, on a l’impression que l’école elle ne l’aime pas. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a rencontré que des enseignants qui ont été méchants ou malveillants avec elle.  Elle a rencontré des enseignants qui étaient bienveillants mais qui n’ont pas les moyens, pour certains pas forcément l’envie, d’autres se sont trouvés une vocation et ont eu envie de continuer ».

Pour le père de la fillette, le projet inclusif de l’école reste un mot fourre-tout. « Je crois que Lou-Ann, comme ses camarades aime l’école pour tout ce qu’elle représente mais l’école ne lui rend pas et lui renvoie une image systématiquement d’enfant à problèmes, d’enfant en difficultés d’apprentissage, d’enfant handicapé ».

Il faut des vrais moyens pour que ces enfants puissent s’épanouir et progresser

Les parents de Lou-Ann réclament de véritable moyens, financiers et humains. « Inclure pour inclure ça n’a pas de sens.Mais avec de vrais moyens, sérieux, on peut faire en sorte que ces enfants aient une vraie capacité à s’épanouir à l’école. Afin qu’ils soient réellement inclus en fonction de leurs capacités, de leurs envies et de leurs besoins ». Il y a également la question de la formation des enseignants note le père de la fillette. « Qu’on mette aussi de vrais moyens, avec des enseignants qui soient correctement formés en amont, et pas un an après leur prise de poste. Qu’il y ait un vrai projet pédagogique autour de l’enfant pour le valoriser, parce que dans tout ça ce que l’on oublie, c’est l’enfant« .

On pousse de plus en plus l’enfant vers l’institut

Le risque pour le papa, Franck Gay, c’est que l’enfant soit « mis de côté ». Dans ce système, l’enfant prend du retard dans ses apprentissages. « On pousse de plus en plus vers l’institut spécialisé et l’enfant restera une charge pour la société. Alors que si c’est un enfant dans lequel on investit, que l’on accompagne pour qu’il puisse progresser dans de bonnes conditions, c’est un enfant qui va peut-être être en capacité de se former, d’apprendre un métier, de devenir un adulte heureux et le plus autonome possible; finalement comme n’importe quel enfant ».

A la lettre envoyée à la rectrice de l’académie de Grenoble, Franck Gay a reçu une réponse début juillet. « Les images du spectacle peuvent sembler effectivement choquantes et peu en phase avec les intentions affichées et poursuivies » écrit la rectrice, Fabienne Glaise. « Les enseignants étaient également très déçus de ce qu’ils avaient proposé compte tenu de l’impossibilité pour votre enfant d’avoir pu participer aux préparatifs de cette danse. Par ailleurs, Lou-Ann a participé à plusieurs tableaux de ce spectacle, chants et percussions… »

Cette réponse n’a pas apaisé Franck Gay. Pour digérer ces neuf lourdes années, les parents de Lou-Ann ont décidé de couper les ponts quelques mois, d’emmener leur fille découvrir le monde et d’assurer eux-même son instruction, afin de la préparer au mieux son entrée en sixième, dans un peu plus d’un an.

Source FRANCE BLEU.

Pour la rentrée, l’académie de Versailles recrute des accompagnants d’élèves en situation de handicap…

L’académie de Versailles recrute pour arriver à 5 077 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) à la rentrée, soit 157 postes supplémentaires.

On peut postuler dès le niveau bac et une formation de 60 heures est prévue.

 Charline Avenel, rectrice de l’académie de Versailles (ici au lycée Paul-Emile Victor d’Osny, en juin dernier, au début des épreuves du baccalauréat), entend opérer un « changement radical d’organisation » concernant les accompagnants d’élèves handicapés.

Fini les rentrées où les élèves en situation de handicap attendent désespérément leurs accompagnants pendant des jours voire des semaines. C’est en tout cas l’objectif de l’académie de Versailles. Dès la prochaine rentrée, ce sera désormais aux accompagnants d’attendre leurs élèves et plus l’inverse.

« C’est un changement radical d’organisation pour nous, admet la rectrice, Charline Avenel. Nous menons une action en profondeur autour du métier d’accompagnant. L’important c’est de gagner en rapidité. »

Jusqu’à présent l’école, via le médecin scolaire, transmettait à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) les besoins spécifiques de l’élève. Ensuite seulement était lancé le recrutement d’un accompagnant.

Le contrat de ces personnels va également changer. Désormais, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) se verront proposer un contrat de trois ans renouvelable , au lieu d’un an jusqu’à présent. Une formation de 60 heures, qui devient obligatoire, leur sera proposée tout au long de l’année.

« À ce stade, nous n’avons pas encore fait le plein et je m’en inquiète »

Au cœur de l’été, le recrutement est en cours et il va se poursuivre au-delà de la rentrée. Car les effectifs sont loin d’être bouclés.

« On a toujours besoin de recruter et la situation est particulièrement critique dans le Val-d’Oise, où la démographie scolaire est la plus importante et le vivier moindre, décrit la rectrice. À ce stade, nous n’avons pas encore fait le plein et je m’en inquiète. » Il y a en tout 5 077 postes dont 157 créations.

Source LE PARISIEN.

Pays de Montbéliard – Elle veut une scolarisation classique pour son fils autiste…

Sophie (1) est la maman de Julien (1), à qui des troubles autistiques ont été diagnostiqués.

Elle souhaite le maintenir en scolarité classique avec une auxiliaire de vie scolaire, alors que la MDPH plaide pour une classe Ulis. Pour l’heure, Julien ne bénéficie ni de l’une, ni de l’autre.

Désemparée, la maman a le sentiment de ne pas avoir été entendue.

La maman estime que la Maison départementale des personnes handicapées a pris sa décision avant même de l’écouter.  Photo  d’illustration PQR/OUEST FRANCE/Jérôme FOUQUET

Sophie est la maman d’un petit garçon de 10 ans à qui on a diagnostiqué un retard de langage, des troubles de l’apprentissage et du comportement avec traits autistiques. Depuis trois ans, elle demande que son fils Julien (1), scolarisé en classe de CM1 dans une école du Pays de Montbéliard, soit accompagné au quotidien par une auxiliaire de vie scolaire (AVS), ce dont il bénéficiait à l’école maternelle. C’est une classe Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) qui a été préconisée. « D’autres enfants autistes en bénéficient à l’école », clame la mère, qui en est persuadée : dans une classe ordinaire, « il progresse, je le vois ».

« Comparer un autisme à un autre n’a pas de fondement », répond Julie Masselot, directrice déléguée de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du Doubs. Concernant l’autisme : « Le diagnostic n’est pas celui-là », précise-t-elle, bien que les « traits autistiques » des troubles de comportements de l’enfant soient bel et bien diagnostiqués sur un certificat médical récent.

« Ce qui est important, ce n’est pas tant le handicap que l’évolution des besoins de l’enfant », ajoute Julie Masselot. Au-delà de cette divergence, c’est la méthode, et le sentiment de ne pas avoir été écoutée, qui ont choqué la maman, laquelle s’était déplacée jusqu’à Besançon, en commission, pour décrire le quotidien de son fils : « On m’a répondu,’’la décision est prise’’. A quoi ça sert de faire de déplacement ? », demande Sophie. « J’ai aussi entendu dire ‘’de toute façon, elle ne comprend rien’’. « Ce ne sont pas les propos qui ont été tenus », répond de son côté la directrice. « Il a été dit que la communication était compliquée. Aussi, elle a pu s’exprimer pendant une vingtaine de minutes devant la commission. Ce fonctionnement est un peu technocratique, on le regrette. Mais depuis quelque temps, nous avons eu souvent cette maman au téléphone ».

Aujourd’hui, ni classe Ulis, ni AVS

Cette commission a tout de même reconnu le handicap de Julien : une allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) a été accordée. Mais en dessous du seuil de handicap de 80 %, réclamé par la maman qui, depuis environ 7 ans, a dû arrêter son travail pour accompagner son fils. « Je n’ai pas d’autres ressources que celles de mon conjoint ».

Autre argument avancé, les changements de contextes, et d’habitudes, synonymes de troubles supplémentaires pour l’enfant. « On ne peut pas maintenir un enfant dans un programme qui ne répond pas à ses besoins simplement pour le non-changement », répond la directrice. Et de conclure : « Entre les attentes et les préconisations, on n’est pas sur un grand écart. La classe Ulis est dans un milieu scolaire standard, les enfants mangent à la cantine comme les autres, sont encadrés par une AVS et, selon les cas, sont inclus régulièrement dans des classes ordinaires pour suivre certains cours ».

Pour l’heure, et depuis plusieurs années, Julien n’a ni parcours adapté en Ulis, ni AVS de soutien au quotidien. Simplement, un emploi du temps adapté, pour, entre autres, suivre des soins au Centre médico-psycho-pédagogique de la Petite-Hollande.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Sébastien Jumel présente 57 pistes pour améliorer l’inclusion des élèves handicapés…

Après six mois de travail en commission d’enquête parlementaire, Sébastien Jumel présentait son rapport sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université.

Cette commission avait pour mission de poser un diagnostic sur leur prise en charge et de présenter des pistes d’amélioration.

Sébastien Jumel présentait son rapport pour une meilleure inclusion des élèves en situation de handicap

Dieppe, France

C’est la conclusion de six mois de travail en commission d’enquête parlementaire. Le député communiste de Dieppe, Sébastien Jumel, présentait ce lundi 22 juillet, un rapport sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université de la République. Cette commission avait pour mission de poser un diagnostic sur la prise en charge des élèves handicapés depuis la loi de février 2005 sur l’égalité des droits des personnes en situation de handicap. 57 propositions ont été présentées. Elles ont été votées à l’unanimité par la commission d’enquête. 

« Il faut progresser dans l’inclusion des enfants en situation de handicap »

L’inclusion scolaire a progressé depuis la loi 2005 estime Sébastien Jumel. « Mais il ne fallait pas tomber dans un constat qui permettait de dire que cette loi était un îlot de satisfaction dans un océan de renoncement » ajoute-t-il.

A la rentrée 2018, Sébastien Jumel se rend compte que la situation n’est pas acceptable : « Un grand nombre d’accompagnants était sans enfants et un grand nombre d’enfants était sans solution ». Selon le député, il y avait beaucoup de parents confrontés au parcours du combattant, d’enfants qui attendent des places en IME (Institut Médico-Educatif) ou encore un taux de scolarisation pas satisfaisant.

En septembre 2018 en Seine-Maritime, il y avait 2705 élèves du premier degré en inclusion contre 2392 dans le second degré.

57 pistes d’amélioration

Des mesures urgentes pour les accompagnateurs

« Trop de parents renoncent à leur boulot, parfois les couples explosent » explique Sébastien Jumel. Selon lui, il faut une prise en charge financière et que les parents puissent cotiser quand ils sont au chevet de leurs enfants. « Il faut reconnaître leurs acquis, leur expertise. Leur parole doit être entendue » continue le député.

Le député communiste milite également pour la déprécarisation des AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap). « 95% d’entre eux ont des contrats à durée déterminée d’un an. Il continue : _ »Comment envisager que des personnes en situation précaire s’occupe correctement d’enfants handicapés ? »_. En Seine-Maritime, 55% élèves handicapés sont accompagnés (soit 1478 enfants). 

Les autres mesures

Dans son rapport, Sébastien Jumel demande la création d’un « grand service public de l’école inclusive » – c’est la première proposition : « Il y a trop de ministère qui s’en occupe et quand tout le monde s’en occupe personne ne s’en occupe finalement » explique le député.

Il faudrait également augmenter le nombre d’enseignants-référents selon S. Jumel de façon à viser un objectif de 100 élèves suivis. « Aujourd’hui on est entre 150 et 200 élèves suivis » explique l’ancien maire de Dieppe.

« J’aimerai que la langue des signes puissent devenir une deuxième langue vivante » -Sébastien Jumel.

Le député espère également la prise en compte du nombre de personnes en situation de handicap pour bâtir la carte scolaire.

Toutes les mesures proposées sont disponibles sur le site de l’Assemblée Nationale. 

150 personnes auditionnées

Pendant la tenue de la commission parlementaire, 150 personnes ont été auditionnées pour mettre en place ces propositions :« Ce sont des heures et des heures d’audition » assure le député.

Ces auditions ont permis d’obtenir des chiffres précis sur les élèves handicapés ce qui n’existait pas auparavant.

Sébastien Jumel, qui a déjà discuté avec le ministre de l’Education sur ces sujets, doit présenter son rapport « officiellement » à Jean-Michel Blanquer à la rentrée : « A ce moment, on devra avoir des signes concrets » estime Sébastien Jumel.

Source FRANCE BLEU.

Handicap à l’école. L’inclusion « avance à pas lents », selon un rapport parlementaire…

Quatorze ans après la loi du 11 février 2005, qui pose le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier, force est de constater que l’inclusion scolaire et universitaire « avance à pas lents », souligne un rapport parlementaire, dévoilé jeudi 18 juillet.

Il formule une cinquantaine de recommandations pour corriger le tir.

La loi du 11 février 2005 pose le droit pour chaque enfant handicapé d'être scolarisé dans l'école de son quartier (photo d'illustration).

C’est un document de 200 pages, dévoilé ce jeudi 18 juillet et issu des travaux de la commission d’enquête à l’Assemblée sur l’inclusion scolaire des élèves handicapés de la maternelle à l’université. Quatorze ans après la loi du 11 février 2005, qui pose le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier, un rapport parlementaire souligne que l’inclusion scolaire et universitaire « avance à pas lents ». « Les problèmes commencent dès l’inscription en maternelle », relaye dans son introduction le rapport.

Le rapporteur de la commission d’enquête Sébastien Jumel (PCF) a expliqué lors d’une conférence de presse que son groupe avait choisi d’user de son « droit de tirage » en janvier pour créer cette commission en constatant que la rentrée scolaire était « semée d’embûches » pour les élèves concernés.

La commission, qui s’était fixée notamment pour objectif de « proposer un acte II de la loi de 2005 » pour l’égalité des droits et des chances, a mené 150 auditions et formulé 57 recommandations dans son rapport, a-t-il ajouté. Et le rapport a été « voté à l’unanimité » par les membres de la commission issus de tous les groupes politiques.

Des « postures très éloignées des polémiques politiciennes »

Parmi les propositions, il a cité l’idée de centraliser les statistiques sur le sujet en cohérence avec l’objectif de création d’un « grand service public de l’école inclusive » ou encore l’augmentation du nombre d’enseignants référents au « rôle pivot », afin de « viser un objectif de 100 élèves suivis » par chacun.

Parmi les autres pistes, le rapport suggère de « publier largement et régulièrement les chiffres relatifs au nombre d’élèves en attente de prise en charge par un établissement spécialisé », de « mieux accompagner les familles dans leurs démarches » ou encore de « créer une plateforme numérique recensant les bonnes pratiques en matière d’aménagement de la scolarité et des concours ».

La présidente de la commission Jacqueline Dubois (LREM) a salué des travaux avec des « postures très éloignées des polémiques politiciennes », se félicitant d’un rapport « très documenté qui offre un panoramique de la situation des élèves en situation de handicap », avec des propositions « pertinentes », dont certaines ont déjà été ou vont être mises en place par le gouvernement.

Le rapport sera remis aux ministères compétents, Jean-Michel Blanquer à l’Éducation s’étant engagé à étudier pendant l’été les suites qui pourraient être données aux propositions, selon Sébastien Jumel.

Source OUEST FRANCE.