Essonne : trois enfants handicapés pourraient être privés de cantine à la rentrée…!

Marylou, Louane et Liaam sont scolarisés à l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine de Morigny-Champigny.

En septembre, faute d’auxiliaire de vie scolaire, ils ne pourront peut-être plus déjeuner avec les autres enfants.

Une responsabilité qui serait, selon la mairie, du ressort de l’Education nationale.

« On nous dit que l’école c’est l’inclusion et on refuse d’accueillir nos enfants à la cantine. » Stéphanie Paul Le Garff ne décolère pas. Cette mère de famille se bat déjà depuis plus d’un an pour que Marylou, sa fille de 5 ans, porteuse de trisomie 21, puisse déjeuner à la cantine de l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine, à Morigny-Champigny.

« Au départ, c’est son auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui la prenait en charge sur le temps du repas, rappelle cette infirmière. Mais en mai 2018, l’Education nationale a décrété que l’AVS ne pouvait intervenir que sur le temps scolaire. » Depuis, c’est un agent municipal, détaché par la mairie, qui accompagne la fillette lors de la pause méridienne. « Mais ils nous ont dit qu’ils ne pourraient pas continuer à la rentrée », se désole Stéphanie Paul Le Garff.

« L’Education nationale doit prendre ses responsabilités »

Motif ? Cet accompagnement ne serait pas du ressort de la commune mais de l’Etat. « On a trouvé cette solution provisoire pour Marylou car c’est arrivé en cours d’année scolaire, mais aussi parce que c’est humain, détaille le maire (SE) de cette petite ville du Sud Essonne, Bernard Dionnet. Mais l’Education nationale doit prendre ses responsabilités. La loi est très claire à ce sujet. » L’élu s’appuie notamment sur l’arrêté de la cour d’appel administrative de Nantes du 25 juin 2018 qui stipule que l’accompagnement des élèves en situation de handicap pendant les activités périscolaires incombe à l’Education nationale. Contactée, la direction académique n’a pu être jointe.

« On ne peut pas sans cesse demander aux collectivités locales d’assurer des missions qui ne relèvent pas de leurs compétences, peste Bernard Dionnet. D’autant plus qu’il faut des gens compétents pour assurer cet accompagnement. »

« Parcours du combattant »

Pourtant, le temps presse pour la famille de Marylou mais aussi pour celles de Liaam et de Louane. Car, si rien ne bouge, ces deux autres enfants en situation de handicap ne pourront, eux non plus, pas déjeuner à la cantine à la rentrée prochaine. « C’est le parcours du combattant », s’insurge Maureen Merlet, la mère de Liaam, 4 ans et demi. Quand au mois de novembre, cette animatrice en crèche a demandé que son fils, qui souffre de retards psychomoteurs, puisse déjeuner à la cantine 2 jours par semaine. La mairie lui a opposé une fin de non-recevoir. « Je n’ai pas compris pourquoi c’était accepté pour une enfant et pas pour mon fils, s’offusque-t-elle. La mairie nous dit que c’est à l’Education nationale de payer pour cet accompagnement. Et l’Education nationale nous dit l’inverse… »

En attendant, Liaam déjeune à la crèche, située à quelques mètres de l’école. « Ils ont accepté de nous aider », poursuit Maureen Merlet. Mais là encore, la solution est provisoire. Et la mère de famille ne sait pas encore comment elle pourra s’organiser à la rentrée, si son fils ne peut pas être accueilli lors de la pause méridienne. Une situation qui inquiète également Céline Doublet, la mère de Louane, une fillette handicapée moteur de 4 ans et demi. « À la rentrée, Louane devait commencer à déjeuner à la cantine avec les autres enfants, explique cette conseillère principale d’éducation. Mais je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué », se désespère-t-elle.

Depuis un an, Stéphanie Paul Le Garff assure, elle, avoir écrit « à tout le monde ». « Même au président de la République ! » Elle n’a pour le moment reçu aucune réponse…

Source LE PARISIEN.

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