Rentrée. 750 enfants handicapés n’ont pas d’Auxiliaire de vie scolaire…

La formation exemplaire des apprentis handicapés à Carpentras…

La ministre du travail Muriel Penicaud a salué l’exemplarité du centre de formation des apprentis de Carpentras. La structure accueille 6% d’apprentis handicapés.

Muriel Penicaud s'est entretenue avec Claire, ex-apprentie trisomique diplômée du CFA de Carpentras

Muriel Penicaud, la ministre du travail, était en Vaucluse pour la rentrée des apprentis vendredi. La ministre a visité le centre de formation des apprentis de l’hôtellerie à Avignon avant de découvrir le CFA de Carpentras.  Métiers de la vente ou de la mécanique auto, 500 apprentis apprennent un métier dans ce Centre de Formation des Apprentis. La ministre leur a expliqué qu’ils ont choisi « la voie de l’excellence et de apprentissage ».  Muriel Penicaud a ajouté « vous faites ce que nous souhaitons développer dans la loi ».

Handicap non visible et intégration exemplaire

Le CFA de Carpentras doit « être un exemple » a expliqué la ministre car ce CFA accueille aussi des apprentis handicapés. Le handicap de Claire est qualifiée de non – visible car cette ex-apprentie est trisomique. Elle travaille aujourd’hui à Ikea au rayon vaisselle après un CAP maintenance à Carpentras. Elle souligne avec fierté qu’elle obtenu « ce CAP en deux ans » alors que le contrat de formation prévoyait trois années en raison du handicap de la jeune femme.
Sa maman, Nathalie Bégue ajoute que « l’effort d’intégration réalisé par les enseignants et élèves du CFA de Carpentras fait l’objet d’un film qui sera diffusé dans tous les CFA de Vaucluse pour mettre en avant cette énergie ».

La ministre Muriel Pénicaud a remarqué que le « lycée des métiers de Carpentras est innovant avec 6% de jeunes en situation de handicap. C’est un des rares CFA à le faire. C’est un exemple en France ». Nicolas, jeune apprenti malentendant en CAP Vente a expliqué à la ministre qu’après « des années de scolarité compliquée à cause de son handicap, il a bénéficié du soutien du CFA en première année et espère réussir son CAP ».

Une dizaine d’apprentis est en situation de handicap au CFA de Carpentras.

Source France Bleu.

Saint-Brieuc. Une manifestation pour le réemploi des personnels de vie scolaire…

Ce mercredi matin, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), la mobilisation pour le réemploi des personnels accompagnant les enfants en situation de handicap, a rassemblé une soixantaine de personnes devant l’inspection académique des Côtes-d’Armor.

Cette manifestation était composée d’élus, des directeurs d’école, des parents d’élèves, des enseignants et des employés de vie scolaire (EVS).

Saint-Brieuc. Une manifestation pour le réemploi des personnels de vie scolaire

Une manifestation a eu lieu, ce matin, devant l’inspection académique, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) pour dénoncer la diminution du nombre d’employés de vie scolaire (EVS). En 2017, ils étaient 608. En cette rentrée 2018, il ne serait plus que 283.

Ces personnels interviennent auprès des élèves en situation de handicap ou assistent les directeurs d’école dans leurs tâches administratives.

Sans emploi à plus de 58 ans

Parmi les employés qui se retrouvent sans emploi, il y a des femmes âgées de plus de 58 ans qui avaient un contrat de travail d’une durée de cinq ans, leur permettant ainsi d’être tranquillisée jusqu’à leur retraite.

« Elles ont été prévenues de leur situation fin juillet lorsque les nouvelles règles sont tombées. C’est inadmissible » explique Stéphane Chiarelli, représentant syndical du SNUIPP-FSU.

Claudine, 58 ans, elle-même en situation de handicap, est dans ce cas-là. Elle assurait un soutien administratif à l’école Jacques-Brel à Saint-Brieuc.

La fin de la décharge administrative pour les directeurs d’école

« Cette mission d’accompagnement administratif ayant été supprimée, on estime que 25 personnes ont vu leur poste supprimé dans les Côtes-d’Armor. 68 personnes seraient en attente d’une réponse. Mais depuis la fin du mois d’août, les données se réactualisent tous les jours », indique Stéphane Mottier, secrétaire départemental du SNUDI-FO.

Une chose est sûre : pour postuler à un poste d’EVS, il faut avoir l’équivalent d’un niveau bac et avoir 9 mois d’expérience dans l’accompagnement. « Il y a plein de gens qui ne remplissent pas ces conditions et restent sur le carreau », confie Stéphane Chiarelli.

Plus de 1 700 élèves en situation de handicap

Les besoins sont pourtant réels. On estime à 1 700 le nombre d’élèves en situation de handicap dans le département. Et la loi indique que chaque enfant doit pouvoir être accueilli à l’école publique.

« On nous impose une évolution : passer d’un accompagnement individualisé à une mutualisation. Mais un EVS pour plusieurs enfants ne permettra pas de progresser, dit Stéphane Mottier, d’autant plus que d’un élève à l’autre, le handicap est différent ».

Haute-Vienne : au collège de Couzeix, plus d’élèves en situation de handicap, mais moins d’accompagnants…

Au collège de Couzeix, c’est l’inquiétude : quatre postes d’AESH, chargés d’accompagner les élèves en situation de handicap, ont été supprimés depuis la dernière rentrée.

Les élèves nécessitant ce type d’accompagnement sont pourtant plus nombreux.

Haute-Vienne : au collège de Couzeix, plus d’élèves en situation de handicap, mais moins d’accompagnants

Au collège Maurice Genevoix de Couzeix, en Haute-Vienne, ce n’est pas seulement les cours qui ont repris avec la rentrée. C’est aussi la mobilisation du personnel et des parents.

Dans cet établissement, les élèves souffrant d’un trouble de l’apprentissage ne sont pas séparés de leurs camarades, mais suivent les mêmes cours qu’eux, assistés par des AESH (Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap), qui les aident à suivre le rythme.

Un dispositif clé pour la réussite des enfants, mais aujourd’hui menacé : alors que les AESH étaient sept l’an dernier, ils ne sont plus que trois. Des effectifs amputés, alors que dans le même temps le nombre d’élèves ULIS (unité locale d’inclusion scolaire) a augmenté, passant de 34 à 50.

Conséquence : les élèves ne pourront pas toujours être accompagnés. « Un cours sans AESH, c’est un cours pendant lequel l’élève ne peut pas prendre de notes, s’indigne Marina Masselin, professeur de Français et syndicaliste SNES. Pour ceux d’entre eux qui ont besoin d’une relecture de consignes, un cours sans AESH c’est un cours lors duquel ils ne comprennent pas les consignes« , ajoute-t-elle.

« Le professeur ne peut pas se substituer à une aide »

Même colère du côté des parents, comme Marielle Appeyroux, dont le fils Baptiste, atteint de dyslexie, entre en 5ème après une 6ème bien réussie grâce aux AESH. Avec moins de personnel, Marielle craint que l’année à venir soit plus compliquée :

Dans certaines matières il y avait un polycopié, mon fils essayait tant bien que mal de se débrouiller, et le professeur le sachant l’aidait davantage, mais le professeur ne peut pas se substituer à une aide qu’il a constamment.

En juin dernier, les professeurs du collège de Couzeix avaient fait grève pour s’opposer aux suppressions de poste, sans succès. Déterminés à obtenir gain de cause, ils prévoient de reprendre le mouvement cette année, mais n’en auront peut-être pas besoin, à en croire la rectrice de l’académie, interrogée sur ce dossier alors qu’elle était l’invitée de notre JT lundi 3 septembre :

« Je comprends très bien l’inquiétude des parents et des enseignants, a déclaré Christine Gavini-Chevet. C’est un établissement modèle en matière d’inclusion scolaire et qui préfigure ce que nous souhaitons faire dans l’académie de manière plus générale. Nous allons donc réexaminer ce dossier pour créer un PIAL, un Pôle d’inclusion d’accompagnement localisé qui permettra de mettre davantage de moyens en AESH notamment dans cet établissement. »

Affaire à suivre.

Source FR3.

« Un bonus pour les crèches qui accueillent au moins 7% d’enfants handicapés » : Sophie Cluzel secrétaire d’Etat …

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a expliqué comment cette rentrée a été préparée et ce qui allait changer pour les enseignants et pour les parents.

"Un bonus pour les crèches qui accueillent au moins 7% d'enfants handicapés" : Sophie Cluzel secrétaire d'Etat

Simplifier la vie des parents d’enfants handicapés : c’est l’objectif que s’est fixée la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Elle a expliqué que cette rentrée scolaire avait été mieux préparée que celle de l’année dernière car la réflexion avait été menée très en amont ce qui avait facilité les choses aux académies et aux enseignants.

La secrétaire d’Etat veut rendre plus simple la vie des personnes handicapées et des parents d’enfants handicapés. Les parents pourraient ne plus avoir à prouver tous les ans que leur enfant est handicapé quand ce handicap est stabilisé.

Un bonus sera donné aux crèches qui accueillent au moins 7% d’enfants handicapés.

Elle veut aussi entourer, informer et former les enseignants.

Elle travaille également avec le MEDEF pour que les entreprises  facilitent la vie des salariés qui ont des enfants handicapés, qui sont donc des aidants. Elle a rappelé par exemple que les « dons de RTT » entre collègues pouvaient aider ces parents.

Source FRANCE BLEU.

Handicap à l’école. Une association s’insurge face au nombre d’enfants déscolarisés…

L’une des principales associations de parents d’enfants handicapés a dénoncé le manque de moyens humains et financiers dans le Journal du Dimanche le 2 septembre, à la veille de la rentrée.

De nombreux élèves handicapés ne pourront pas être scolarisés, a pointé l’Unapei.

Handicap à l’école. Une association s’insurge face au nombre d’enfants déscolarisés

Des « milliers » d’élèves handicapés  « n’ont aucune solution de scolarisation » ou « bénéficient d’un temps faible d’école », dénonce dimanche, à la veille de la rentrée scolaire, une des principales associations de parents concernés, affichant ses « doutes » face aux propos rassurants du gouvernement.

« Comme chaque année », à l’occasion de la rentrée, « on passera sous silence le scandale de milliers de jeunes handicapés qui n’ont aucune solution de scolarisation, bénéficient d’un temps faible d’école ou doivent patienter sur les listes d’attente des établissements spécialisés », affirme, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, l’Unapei, qui regroupe plus de 55 000 familles ayant un enfant porteur d’un handicap mental.

Manque de moyens humains et financiers

« On vend aux Français le rêve d’une école ouverte à tous qui ne se réalise pas dans les faits, à cause du manque de moyens humains et financiers », affirme encore l’association dans cette lettre ouverte adressée aux parlementaires, évoquant une « réalité cruelle » et le « désarroi » des familles.

Dans un récent entretien à l’AFP, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a affirmé que les pouvoirs publics avaient essayé « d’anticiper au maximum », plusieurs mois avant cette rentrée 2018, les besoins d’accompagnants à l’école.

Pour ce faire, 3 584 postes supplémentaires d’accompagnants d’enfant en situation de handicap (AESH) en équivalent temps-plein ont été créés cette année, a-t-elle souligné.

Certes, « tous les recrutements ne sont pas encore faits », si bien qu’il pourrait y avoir « quelques couacs » dans les premiers jours de septembre, a-t-elle convenu. Toutefois de telles situations devraient rester « marginales », a espéré Mme Cluzel.

340 000 élèves en situation de handicap

Une ligne téléphonique non-surtaxée a été mise en place (0800.730.123) pour recenser les situations problématiques, et les parents « ne doivent pas hésiter à tirer la sonnette d’alarme », a-t-elle encore dit.

Selon les chiffres fournis par Mme Cluzel, 340 000 élèves en situation de handicap sont attendus à l’école lundi, soit 6 % de plus que l’an dernier.

Parmi eux, 175 000 ont besoin d’un accompagnement, soit 13 % de plus que l’an dernier. Pour eux, il est prévu un total de 110 000 accompagnants, certains mutualisés entre plusieurs élèves.

« On ne nie pas les efforts consentis, mais il y a effectivement des difficultés qui persistent qui ne seront pas levées à la rentrée ni même à court terme », a indiqué à l’AFP Emmanuel Jacob, chargé des questions de scolarisation à l’Unapei.

« En théorie, le nombre d’accompagnants devrait pouvoir suffire, mais on n’en est pas sûr, car il est très complexe de faire en sorte que l’offre réponde précisément à chaque besoin ».

Source OUEST FRANCE.

« Plus elle grandit, plus ça s’aggrave » : Maella, 3 ans, a besoin de vous pour marcher…

Cette petite brestoise souffre de paralysie cérébrale. Un neurochirurgien américain a accepté de soulager son handicap.

Le handicap de Maella n’empêche pas la petite fille de s’amuser comme les enfants de son âge.

« Maella, tu fais les marionnettes avec les mains ? », souffle Maud à sa fille de 3 ans et demi. « Je ne peux pas. Pas avec la main gauche », répond simplement la petite fille. Elle souffre d’une paralysie cérébrale qui immobilise le côté gauche de son corps.

Le handicap de la jeune brestoise provoque la spasticité : la contraction de ses muscles qui entraînent des déformations de ses membres. « Plus elle grandit, plus ça s’aggrave », explique Maud. Une opération permettrait d’endiguer ce syndrome : la selective dorsale rhizotomy (SDR) ou rhizotomie dorsale sélective non invasive. Mais en France, elle serait surtout pratiquée en soin palliatif.

Une cagnotte en ligne

Les recherches de Maud l’ont d’abord menée en Allemagne mais c’est finalement aux États-Unis que Maella va être opérée en avril 2019. « D’après le neurochirurgien américain, il faut l’opérer le plus vite possible, sinon dans une vingtaine d’années elle ne pourra plus marcher », rapporte Maud. Aujourd’hui, elle se déplace en fauteuil ou avec l’aide d’un déambulateur.

Mais opérer Maella à Saint-Louis dans le Missouri a un prix. Près de 50 000 €. Une somme difficile à assumer pour la mère de la petite fille, qui a donc pris la décision d’en appeler à la générosité des internautes.

Depuis avril dernier, une cagnotte est accessible sur le site Leetchi. En parallèle, Maud multiplie les actions avec l’association « Maella, sur les pas d’une princesse » qu’elle a créée pour tenter d’amortir le coût.

Neuropédiatrie, kinésithérapie, ergothérapie, balnéothérapie… les semaines sont bien remplies pour Maud et sa fille. La mère a d’ailleurs arrêté de travailler pour s’y consacrer. « Et lorsque Maella est à l’école, soit deux jours par semaine, je gère mon association », confie-t-elle.

Vivre normalement

« C’était le 29 novembre 2014 ». Maud se rappelle précisément quand elle a appris que le cerveau de sa fille comportait des lésions. « Certains médecins m’ont même dit que Maella serait immobile ». C’est pourtant loin d’être le cas.

« Les docteurs du service de médecine physique et de réadaptation du centre Ty Yann disent même qu’elle bouge beaucoup pour une petite fille handicapée », affirme Maud, portant sa fille sur ses genoux.

Débrouillarde, la petite utilise sa main droite pour tourner les pages du « Petit prince », de Saint-Exupéry, en se plaignant timidement de l’absence d’image. Il faudra attendre encore un petit peu pour déchiffrer les lettres. La petite « princesse » s’apprête à entrer en moyenne section.

Pour participer à la cagnotte : https ://www.leetchi.com/c/les-pas-dune-princesse

Source OUEST FRANCE.

Surdité : le défi de la scolarisation à Poitiers…

Le saviez-vous ? Poitiers est l’une des villes de référence en matière de scolarisation des personnes sourdes.

En cette période de rentrée scolaire, focus sur ce travail de longue haleine qui ne s’est pas fait sans difficulté.

Le collège Henri IV à Poitiers (86) fait partie des établissements scolaires où un parcours bilingue LSF-Français est proposé aux jeunes sourds. / © Yleanna Robert / FTV

Vendredi matin, 8h30. Dans cette classe de 6e du collège Henri IV à Poitiers, la vingtaine d’élèves présente est concentrée. Tous doivent construire une fusée à eau. Les visages sont sérieux, les mains dessinent frénétiquement. On ajoute quelques couleurs par ici, on change les dimensions par là. Les croquis prennent forme petit à petit.

Dans le coin gauche de la grande salle de technologie, un groupe de trois élèves attire mon attention. Sam, de grandes lunettes vertes sur le nez et un survêtement bleu sur le dos, et Sarah bougent leurs mains dans tous les sens.

Avec son pantalon rose, ses cheveux bouclés et son tee-shirt gris, Sarah ressemble à n’importe quelle jeune fille de 12 ans. Rien ne laisserait imaginer qu’elle est en fait sourde de naissance.

En me rapprochant d’eux, je comprends qu’elle et Sam, également sourd, tentent d’expliquer à leur camarade Arthur, entendant, la manière dont ils doivent construire les ailerons de leur fusée. Mais à vrai dire, je suis bien la seule à être intriguée par cette discussion très gestuelle. Les autres élèves, trop occupés par leur propre fusée, n’y accordent pas le moindre coup d’œil.

Poitiers, une terre d’accueil depuis 1885

Sam et Sarah ne sont pas les premiers sourds à être scolarisés à Poitiers. La cité pictave a en effet une longue tradition d’accueil des personnes souffrant de surdité. Tout a commencé en 1885 avec Marie Heurtin, une jeune fille sourde et aveugle de naissance.

À dix ans, elle est envoyée à l’institution de Larnay Sagesse, située à Biard (Vienne). Là-bas, les religieuses s’occupent de son instruction et de son éducation. Elle y apprend alors la langue des signes et le braille. Au bout de quelques années, elle réussit enfin à communiquer avec le monde extérieur.

Marie Heurtin représente l’exemple parfait pour montrer les difficultés auxquelles les personnes atteintes de surdité peuvent être confrontées. La première étant les problèmes de communication.

En France, on compte 300 000 personnes atteintes d’une surdité profonde et seulement un tiers pratiquerait couramment la langue des signes française (LSF), selon la Fédération nationale des sourds…

Plus d’information, cliquez ici.

Source  FR3.
 

Galère ? Environ 2.400 élèves souffrant d’un handicap vont faire leur rentrée scolaire en Haute-Vienne…

Si l’inclusion scolaire s’améliore, la couverture des besoins des enfants souffrant d’un handicap reste incomplète.

Des difficultés sont déjà apparues et les ajustements sont souvent nécessaires après la rentrée.

Environ 2.400 élèves souffrant d’un handicap vont faire leur rentrée scolaire en Haute-Vienne

Lundi, plus de 4.600 écoliers, collégiens et lycéens présentant un handicap devraient faire leur rentrée dans l’académie de Limoges : dans une classe ordinaire ou une unité d’enseignement. D’après le rectorat, ils seraient 6 % de plus par rapport à septembre 2017. Depuis la loi de 2005 sur l’accessibilité, le nombre d’élèves accueillis a considérablement augmenté : + 110 % en Limousin, soit 2.050 élèves de plus en treize ans.

Pour autant, si l’inclusion scolaire progresse, les demandes d’accompagnement ne diminuent pas ; au contraire. « La Maison départementale des personnes handicapées fait en sorte d’instruire rapidement les dossiers qui nécessitent un accompagnement scolaire, indique Lauryanne Bolawka, présidente de l’association Autisme 87, mais même s’il y a une notification de la MDPH, c’est à l’Education nationale de recruter les accompagnants et il y a des ajustements nécessaires à la rentrée. Mais on ne peut pas nier les efforts effectués et l’ouverture au dialogue des services de l’académie. » Ou autres institutions…

C’est ce qui s’est passé pour les familles de quatre enfants autistes, scolarisés à Limoges, après leur démarche médiatique et judiciaire menée en juin. Âgés de 12 et 13 ans, les écoliers ne pouvaient plus poursuivre au Roussillon, où ils étaient en Ulis (unité pour l’inclusion scolaire, au nombre de 88 en Limousin). Problème : il n’y avait pas de place pour eux ailleurs, notamment en institut médico-éducatif (IME). Un dilemme pour les parents réunis dans l’association Sésame Autisme 87. Deux mois plus tard, une solution a été trouvée. L’agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine a débloqué des fonds pour qu’ils soient accueillis à l’IME René-Bonnefond, géré par l’association des Pep 87, pour qu’elle puisse recruter du personnel supplémentaire. « On a mené une action juridique, explique Lionel Laloy, trésorier de l’association. Si le tribunal administratif nous a déboutés sur le caractère d’urgence de notre demande, ça a quand même permis de débloquer les choses. »

Le rôle-clé des accompagnants

Si la situation de ces quatre élèves se termine bien, il n’en soulève pas moins le problème auquel de nombreuses familles sont confrontées. Comment permettre à leur fils ou fille de poursuivre sa scolarité dans un cadre ordinaire ? Ou d’être pris en charge dans une structure adaptée alors que les places sont insuffisantes et que l’attente est longue ? « Cela fait deux ans qu’on essayait de préparer la sortie d’école de notre fils et d’autres parents s’y étaient pris encore plus tôt », témoigne encore Lionel Laloy.

La clé de la réussite de l’accueil de ces enfants est aussi liée aux moyens humains mis en œuvre pour les soutenir. Il y aurait 285 contrats aidés et 388 emplois d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH, autrefois appelés auxiliaires de vie scolaire) prévus pour cette rentrée en Limousin.

Or selon le Snes, 120 possibilités d’accompagnement seraient supprimées. C’est le cas au collège de Couzeix où en juin, un mouvement de grève dénonçait la baisse du nombre d’AESH. « L’établissement doit accueillir 44 élèves souffrant de troubles du langage (type dyslexie), il nous faudrait au moins six accompagnants, or seuls trois sont prévus. Nous avons rencontré des interlocuteurs à l’inspection d’académie et au rectorat qui nous semblaient à l’écoute, mais rien n’est réglé et on n’a pas le quota nécessaire à une bonne inclusion », s’inquiète Marina Masselin, professeur de français, à trois jours de la rentrée. Répondre aux besoins, avec du personnel formé : le défi reste entier.

Source LE POPULAIRE DU CENTRE.

Crèches et maternelles : les ouvrir davantage aux enfants handicapés, plaide un rapport…

Entre 30 000 à 40 000 enfants handicapés de moins de 6 ans ont besoin d’être pris en charge de manière plus précoce. Un rapport remis mercredi 29 août au gouvernement recommande de leur faire davantage de place dans les crèches et les écoles maternelles.

Un rapport recommande de faire davantage de place dans les crèches et les écoles maternelles aux enfants handicapés.

De nombreux parents témoignent du parcours du combattant pour faire scolariser leurs enfants handicapés. Certains se retrouvent sans solution à la rentrée. « Le principe du « Zéro sans solution » doit être appliqué », affirme un rapport rédigé par le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), un organisme rattaché à Matignon. Un rapport remis mercredi au gouvernement.

Un enfant sur deux gardé à la maison

Il recommande de faire davantage de place dans les crèches et les écoles maternelles aux enfants handicapés de moins de 6 ans, observant que 30 000 à 40 000 de ces enfants ont besoin d’être pris en charge de manière plus précoce.

Constatant que « les familles sont confrontées à un parcours parfois erratique et éprouvant, qui pourrait leur être simplifié », les auteurs relèvent que plus de la moitié (54 %) des jeunes enfants en situation de handicap sont exclusivement gardés à la maison par leurs parents, alors que ce taux n’est que de 32 % pour les autres enfants.

« Inclure et socialiser très tôt »

Avant l’âge du CP, « les enfants en situation de handicap ne se sentent pas différents des autres » et « leurs camarades n’ont pas encore un regard façonné par les normes physiques ou comportementales », note encore le rapport, qui préconise donc d’« inclure et de socialiser très tôt » les tout-petits en situation de handicap en compagnie des enfants valides.

« Quand il y a cette mixité, tout le monde est gagnant : les enseignants, l’ensemble des élèves, les familles, les fratries », a résumé Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, qui s’est vu remettre le rapport à l’occasion d’une visite d’une crèche parisienne accueillant elle-même 30 % d’enfants handicapés.

« Culture de la bienveillance »

Pour les enfants valides, côtoyer des enfants en situation de handicap « les aide à mieux accepter la différence, à avoir une culture de la bienveillance », et à améliorer leur « capacité d’adaptation à la vie en général », a renchéri la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui participait également à cette visite.

Cette dernière a rappelé que la Caisse nationale d’allocations familiales allait désormais octroyer des « bonus » financiers aux organismes qui créeraient des places en crèche spécifiquement destinées aux enfants handicapés.

Et les nounous ?

Dans son rapport remis mardi, le HCFEA propose d’ailleurs d’étendre ce bonus aux assistantes maternelles qui prennent en charge des bambins porteurs d’un handicap. Le Haut conseil suggère également de revoir les conditions d’octroi des aides financières versées aux familles qui font garder leurs enfants par une « nounou », pour rendre « plus accessible » ce mode d’accueil – actuellement très peu utilisé par les parents d’enfants handicapés.

Le rapport souligne par ailleurs que, dans les écoles maternelles, environ 8 000 enfants handicapés de 3 à 6 ans sont scolarisés seulement à temps partiel, et propose de développer pour eux des « offres d’enseignements complémentaires ».

Source OUEST FRANCE.