Surdité : le défi de la scolarisation à Poitiers…

Le saviez-vous ? Poitiers est l’une des villes de référence en matière de scolarisation des personnes sourdes.

En cette période de rentrée scolaire, focus sur ce travail de longue haleine qui ne s’est pas fait sans difficulté.

Le collège Henri IV à Poitiers (86) fait partie des établissements scolaires où un parcours bilingue LSF-Français est proposé aux jeunes sourds. / © Yleanna Robert / FTV

Vendredi matin, 8h30. Dans cette classe de 6e du collège Henri IV à Poitiers, la vingtaine d’élèves présente est concentrée. Tous doivent construire une fusée à eau. Les visages sont sérieux, les mains dessinent frénétiquement. On ajoute quelques couleurs par ici, on change les dimensions par là. Les croquis prennent forme petit à petit.

Dans le coin gauche de la grande salle de technologie, un groupe de trois élèves attire mon attention. Sam, de grandes lunettes vertes sur le nez et un survêtement bleu sur le dos, et Sarah bougent leurs mains dans tous les sens.

Avec son pantalon rose, ses cheveux bouclés et son tee-shirt gris, Sarah ressemble à n’importe quelle jeune fille de 12 ans. Rien ne laisserait imaginer qu’elle est en fait sourde de naissance.

En me rapprochant d’eux, je comprends qu’elle et Sam, également sourd, tentent d’expliquer à leur camarade Arthur, entendant, la manière dont ils doivent construire les ailerons de leur fusée. Mais à vrai dire, je suis bien la seule à être intriguée par cette discussion très gestuelle. Les autres élèves, trop occupés par leur propre fusée, n’y accordent pas le moindre coup d’œil.

Poitiers, une terre d’accueil depuis 1885

Sam et Sarah ne sont pas les premiers sourds à être scolarisés à Poitiers. La cité pictave a en effet une longue tradition d’accueil des personnes souffrant de surdité. Tout a commencé en 1885 avec Marie Heurtin, une jeune fille sourde et aveugle de naissance.

À dix ans, elle est envoyée à l’institution de Larnay Sagesse, située à Biard (Vienne). Là-bas, les religieuses s’occupent de son instruction et de son éducation. Elle y apprend alors la langue des signes et le braille. Au bout de quelques années, elle réussit enfin à communiquer avec le monde extérieur.

Marie Heurtin représente l’exemple parfait pour montrer les difficultés auxquelles les personnes atteintes de surdité peuvent être confrontées. La première étant les problèmes de communication.

En France, on compte 300 000 personnes atteintes d’une surdité profonde et seulement un tiers pratiquerait couramment la langue des signes française (LSF), selon la Fédération nationale des sourds…

Plus d’information, cliquez ici.

Source  FR3.
 

Pour marque-pages : Permaliens.