Galère ? Environ 2.400 élèves souffrant d’un handicap vont faire leur rentrée scolaire en Haute-Vienne…

Si l’inclusion scolaire s’améliore, la couverture des besoins des enfants souffrant d’un handicap reste incomplète.

Des difficultés sont déjà apparues et les ajustements sont souvent nécessaires après la rentrée.

Environ 2.400 élèves souffrant d’un handicap vont faire leur rentrée scolaire en Haute-Vienne

Lundi, plus de 4.600 écoliers, collégiens et lycéens présentant un handicap devraient faire leur rentrée dans l’académie de Limoges : dans une classe ordinaire ou une unité d’enseignement. D’après le rectorat, ils seraient 6 % de plus par rapport à septembre 2017. Depuis la loi de 2005 sur l’accessibilité, le nombre d’élèves accueillis a considérablement augmenté : + 110 % en Limousin, soit 2.050 élèves de plus en treize ans.

Pour autant, si l’inclusion scolaire progresse, les demandes d’accompagnement ne diminuent pas ; au contraire. « La Maison départementale des personnes handicapées fait en sorte d’instruire rapidement les dossiers qui nécessitent un accompagnement scolaire, indique Lauryanne Bolawka, présidente de l’association Autisme 87, mais même s’il y a une notification de la MDPH, c’est à l’Education nationale de recruter les accompagnants et il y a des ajustements nécessaires à la rentrée. Mais on ne peut pas nier les efforts effectués et l’ouverture au dialogue des services de l’académie. » Ou autres institutions…

C’est ce qui s’est passé pour les familles de quatre enfants autistes, scolarisés à Limoges, après leur démarche médiatique et judiciaire menée en juin. Âgés de 12 et 13 ans, les écoliers ne pouvaient plus poursuivre au Roussillon, où ils étaient en Ulis (unité pour l’inclusion scolaire, au nombre de 88 en Limousin). Problème : il n’y avait pas de place pour eux ailleurs, notamment en institut médico-éducatif (IME). Un dilemme pour les parents réunis dans l’association Sésame Autisme 87. Deux mois plus tard, une solution a été trouvée. L’agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine a débloqué des fonds pour qu’ils soient accueillis à l’IME René-Bonnefond, géré par l’association des Pep 87, pour qu’elle puisse recruter du personnel supplémentaire. « On a mené une action juridique, explique Lionel Laloy, trésorier de l’association. Si le tribunal administratif nous a déboutés sur le caractère d’urgence de notre demande, ça a quand même permis de débloquer les choses. »

Le rôle-clé des accompagnants

Si la situation de ces quatre élèves se termine bien, il n’en soulève pas moins le problème auquel de nombreuses familles sont confrontées. Comment permettre à leur fils ou fille de poursuivre sa scolarité dans un cadre ordinaire ? Ou d’être pris en charge dans une structure adaptée alors que les places sont insuffisantes et que l’attente est longue ? « Cela fait deux ans qu’on essayait de préparer la sortie d’école de notre fils et d’autres parents s’y étaient pris encore plus tôt », témoigne encore Lionel Laloy.

La clé de la réussite de l’accueil de ces enfants est aussi liée aux moyens humains mis en œuvre pour les soutenir. Il y aurait 285 contrats aidés et 388 emplois d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH, autrefois appelés auxiliaires de vie scolaire) prévus pour cette rentrée en Limousin.

Or selon le Snes, 120 possibilités d’accompagnement seraient supprimées. C’est le cas au collège de Couzeix où en juin, un mouvement de grève dénonçait la baisse du nombre d’AESH. « L’établissement doit accueillir 44 élèves souffrant de troubles du langage (type dyslexie), il nous faudrait au moins six accompagnants, or seuls trois sont prévus. Nous avons rencontré des interlocuteurs à l’inspection d’académie et au rectorat qui nous semblaient à l’écoute, mais rien n’est réglé et on n’a pas le quota nécessaire à une bonne inclusion », s’inquiète Marina Masselin, professeur de français, à trois jours de la rentrée. Répondre aux besoins, avec du personnel formé : le défi reste entier.

Source LE POPULAIRE DU CENTRE.

Pour marque-pages : Permaliens.