Coronavirus : un site web pour s’autodiagnostiquer et être orienté …

Un site internet a été mis en ligne pour aider les Français inquiets d’avoir été contaminés par le coronavirus à évaluer leurs symptômes et à être conseillés sur la marche à suivre.

Coronavirus : un site web pour s'autodiagnostiquer et être orienté.

Test anonyme et gratuit

Le site maladiecoronavirus.fr, référencé par le ministère de la Santé, permet à tous ceux qui pensent être contaminés de faire un « test » anonyme et gratuit: 24 questions sur ses symptômes (fièvre, toux, gêne respiratoire, courbatures…) mais aussi sur ses antécédents médicaux, son âge.

Grâce à un algorithme développé et mis à jour avec les dernières connaissances scientifiques disponibles, en collaboration avec des médecins spécialistes et l’Institut Pasteur, le site vous conseille alors soit de rester simplement confiné chez vous, de consulter votre médecin traitant ou encore d’appeler immédiatement le 15.

« Ce n’est pas du diagnostic, c’est une évaluation de l’état de santé pour savoir vers quoi on doit être orienté », a expliqué le Dr Fabrice Denis, membre de la toute nouvelle Alliance digitale contre le Covid-19.

Rassurer et… réduire les appels au 15

L’objectif est de rassurer, mais aussi de «réduire les appels inutiles vers le Samu, qui est saturé », a souligné le cancérologue, qui a lancé il y a quelques années une application pour le suivi personnalisé des malades du cancer du poumon.

Après la mise en ligne d’abord discrète mercredi (pour d’abord permettre une « expérimentation flash »), le site a enregistré plus de 600000 connexions en trois jours, ont indiqué les porteurs de l’initiative.

Déjà plus de 2 millions de connexions

Samedi à 14 heures, le chiffre était passé à 1,4 million puis à 2 millions à 18 heures. Et sur ces deux millions de visiteurs, la moitié ont rempli le questionnaire jusqu’au bout, dont 12% ont été orientés vers le Samu, « un chiffre qui confirme l’utilité du site dans l’orientation responsable des patients et la nécessité de poursuivre son déploiement auprès du grand public ».

L’Alliance digitale contre le Covid-19, initiée par des acteurs privés, compte désormais une douzaine de membres dont la startup Kelindi qui coordonne le projet, Docaposte (filiale numérique du Groupe La Poste), AG2R La Mondiale ou encore Allianz France.

Données anonymes

Les données non nominatives et « stockées dans le plus strict respect de la sécurité et de la confidentialité » par Docaposte seront mis à disposition de l’Institut Pasteur. Pour permettre d’évaluer l’évolution de l’épidémie, alors que la plupart des malades ne bénéficient pas de tests en laboratoire pour confirmer ou non leur contamination.

« Nous pourrons suivre, département par département, le nombre de patients qui ont déclaré une toux avec de la fièvre et de l’essoufflement et on pourra voir au fil du temps que ce nombre diminue par exemple », a expliqué le Dr Denis.

Au moins 562 morts en France

« Ces indications seront corrélées avec celles des services hospitaliers qui voient défiler les patients et on verra si on peut anticiper par exemple une baisse des patients nécessitant une réanimation », a-t-il ajouté.

Selon le dernier bilan annoncé vendredi soir par les autorités sanitaires, la France compte plus de 12000 cas confirmés et 562 décès.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : « Mortalité possible de 10 % et infection effrayante des soignants » en Afrique…

Selon des virologues africains, la situation continentale pourrait se dégrader très rapidement.

L’Afrique, où le premier cas de Covid-19 est apparu en Egypte en février, doit se « préparer au pire », prévient Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans les trente-trois pays touchés par la pandémie, près de 640 personnes atteintes du coronavirus ont été identifiées et 17 sont mortes, en date du 19 mars. La propagation du virus a été plus lente et plus tardive, amorcée par des voyageurs rentrés de Chine ou d’Europe avant d’entamer sa transmission localement.

L’agence onusienne s’inquiète du risque élevé de saturation des centres de santé qui devraient rapidement être submergés en cas de propagation massive du virus. « Même en Afrique du Sud, où les systèmes de santé public et privé sont parmi les plus développés du continent, ce sera un défi. Car il y a trop peu de lits dans les hôpitaux d’Afrique », constate Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. C’est la raison pour laquelle la stratégie est d’éviter au maximum la multiplication des cas. « Nous mettons en place des mécanismes préventifs pour éviter une destruction de ces dispositifs de santé », insiste cette dernière.

Lors d’une conférence de presse organisée jeudi 19 mars avec le Forum économique mondial, Mme Moeti s’est notamment inquiétée du manque patent de kits de dépistage du coronavirus disponible sur le continent et a appelé les partenaires publics et privés à se mobiliser. « La plupart des pays en réclament plus. La demande va augmenter et c’est un autre défi à relever », estime-t-elle, même si plusieurs sociétés américaines et françaises ont développé leurs propres tests qui pourraient bien contribuer à combler le manque inquiétant.

Une quarantaine de centres de test

Jusqu’en février, l’Afrique ne disposait que de deux laboratoires capables de diagnostiquer le Covid-19, l’un au Sénégal, l’autre en Afrique du Sud. Mais la situation a rapidement évolué et les indispensables centres d’analyse fleurissent désormais sur le continent. « On est passé de deux centres de test à une quarantaine », note Mme Moeti, dont trois se trouvent au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec quelque 200 millions d’habitants.

La Chine a également acheminé des milliers de kits de dépistage sur le continent dont 2 000 ont été remis au Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC Afrique) de l’Union africaine. Son directeur, le virologue camerounais John Nkengasong, table sur une aggravation de la situation. « A l’évidence, des personnes n’ont pas été détectées », précise-t-il. Ce que l’OMS se refuse encore à admettre publiquement.

En attendant, un autre homme s’active en silence pour faire avancer ce combat. En République démocratique du Congo (RDC), le virologue congolais Jean-Jacques Muyembe Tanfum, codécouvreur du virus Ebola en 1976, s’est vu confier par le chef de l’Etat le rôle délicat de coordinateur de la riposte au Covid-19. Alors même que la dixième – et deuxième plus meurtrière – épidémie de fièvre hémorragique (2 264 morts en dix-neuf mois) touche à peine à sa fin au nord-est de la RDC.

Dans cet immense pays d’Afrique centrale, les autorités ont recensé quatorze cas à la date du 18 mars, soit le double de la veille. Et sans doute bien moins que dans les temps prochains. « Avec le coronavirus, nous aurons certainement un taux de mortalité qui avoisinera les 10 % [contre plus de 60 % lors de la dernière épidémie d’Ebola] et un taux d’infection du personnel médical assez effrayant », redoute le professeur, qui doit mettre en place dans l’urgence un dispositif de prise en charge des malades. Fort de la longue expérience que lui confère ses 78 ans, l’homme reconnaît avec franchise que la RDC n’est pas prête.

Des systèmes de santé défaillants

Pour l’instant, tous les cas identifiés l’ont été à Kinshasa, ville-province de près de 15 millions d’habitants, où, comme dans le reste du pays, les centres de santé public « sont dans un état de délabrement avancé », comme l’avait déploré le président Félix Tshisekedi, qui vient de décider la réhabilitation de cinq hôpitaux de la capitale.

Ce constat peut se transposer à la plupart des autres mégapoles du continent, qu’il s’agisse de Lagos ou du Caire, où l’extrême densité de la population conjuguée à des systèmes de santé défaillants et à des pénuries probables de médicaments et de vivres, sont extrêmement préoccupants. D’autant que les économies africaines, particulièrement dépendantes des marchés internationaux, subissent de plein fouet la crise dans laquelle le virus plonge brutalement le monde.

Coronavirus : « Mortalité possible de 10 % et infection effrayante des soignants » en Afrique

« Depuis 2016 [et la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest], les instituts nationaux de santé publique disposent d’une capacité institutionnelle plus importante pour assurer la recherche de contacts et l’investigation de cas, deux activités essentielles pour contenir la propagation et freiner la transmission, note le docteur Ngozi Erondu, experte en biosécurité et chercheure associée à Chatham House. Mais l’Afrique n’a pas assez de ventilateurs pour sauver des vies, ni même d’équipements de protection individuelle pour protéger le personnel de santé. Ce qui laisse craindre un scénario du pire, avec un taux de mortalité beaucoup plus élevé. »

Sur le plan sanitaire, les conditions d’accès à l’eau et aux produits d’hygiène de base restent en effet encore problématiques, puisque 63 % des Africains établis dans les centres urbains ne peuvent pas se laver les mains avec du savon, selon l’Unicef. Ce qui pourrait considérablement entraver la lutte contre le Covid-19.

Source LE MONDE.

Un millier de masques vendus 10 euros pièce saisis dans une parapharmacie parisienne…

Près d’un millier de masques de protection contre le coronavirus ont été saisis mercredi 18 mars dans une parapharmacie du 16e arrondissement de Paris qui les vendait à 10 euros la pièce.

Saisie d'un millier de masques vendus 10 euros pièce dans une parapharmacie parisienne

La police a saisi, mercredi 18 mars, près d’un millier de masques chirurgicaux de type FFP2 dans une parapharmacie du 16e arrondissement de Paris, qui les vendait à ses clients, selon les infos recueillies par franceinfo auprès de la préfecture de police de Paris. Le gérant a été verbalisé.

981 masques saisis

Le décret du 13 mars 2020 interdit pourtant la vente de masques de type FFP2, hormis à des soignants ou des malades. Selon une source proche du dossier, c’est un agent de la police judiciaire qui a été intrigué par le fonctionnement de cette parapharmacie. Elle avait installé un salarié devant sa porte afin de ne laisser les clients entrer que par groupe de trois.

Les masques ont été redistribués

L’agent l’a signalé au commissariat de l’arrondissement, qui a envoyé une patrouille.  Sur place, les policiers ont constaté que des masques de type FFP2 étaient vendus jusqu’à 10 euros l’unité à tous les clients qui en demandaient. Les policiers ont saisi 981 masques trouvés dans la parapharmacie. Les masques ont été redistribués à des services de santé, mobilisés dans la lutte contre le coronavirus, précise la source proche du dossier.

Source FRANCE BLEU.

 

Coronavirus : Le seuil des 10.000 morts dépassé, « des millions » de vies en jeu, prévient l’ONU…

PANDEMIE L’Italie est devenue jeudi le pays le plus endeuillé, et de nouveaux pays comme l’Argentine ont pris des mesures de confinement pour tenter de ralentir l’épidémie.

La barre des 10.000 morts dus au coronavirus a été dépassée le 20 mars 2020.

Près de 250.000 cas, plus de 10.000 morts et 179 pays touchés : implacablement, la pandémie de coronavirus continue de s’étendre dans le monde entier et de faire tourner la planète au ralenti. L’Italie est devenue, devant la Chine, le pays le plus endeuillé au monde par le coronavirus, qui pourrait coûter des « millions » de vies, a prévenu l’ONU, faute de solidarité envers les pays pauvres.

Ce vendredi matin, le nombre de décès a dépassé les 10.000 (10.041, selon le décompte de Worldometer, qui est plus régulièrement mis à jour que celui de l’hôpital John Hopkins). Et les bilans ne cessent de s’alourdir : au cours des dernières 24 heures, 427 patients ont succombé en Italie, 169 en Espagne, 149 en Iran, 108 en France… poussant les autorités à renforcer les mesures de confinement, au risque de peser encore un peu plus sur l’économie et le moral des populations.

Les mesures de confinement en Italie seront « prolongées à leur échéance » du 3 avril, selon les autorités, qui envisagent aussi d’interdire les activités de plein air comme le jogging ou les balades. En France aussi, un prolongement du confinement au-delà des 15 jours prévus sera « vraisemblablement nécessaire », selon les autorités. Aux Etats-Unis, la Californie a imposé un confinement dans tout l’Etat, avec près de 40 millions de personnes concernées.

L’Italie dépasse la Chine sur les décès

Une semaine après le début du confinement généralisé de sa population, l’Italie dénombre 3.405 décès, le nombre le plus élevé au monde, et le pic de la pandémie ne semble pas atteint.

Ces dernières 48 heures, la péninsule a enregistré un nombre de décès quotidiens dépassant celui enregistré au plus fort de la maladie dans la ville de Wuhan, berceau chinois de l’épidémie.

La Chine, où 3.245 personnes ont succombé, n’a fait état jeudi d’aucune nouvelle contamination d’origine locale, une première depuis le début de l’épidémie en décembre dans ce pays. Mais 34 cas « importés » ont été dénombrés.

L’Iran, troisième pays le plus touché en nombre de morts, avec 1.284 victimes, envisage des mesures plus strictes pour limiter les contaminations. En attendant, près de 10.000 détenus vont être graciés, afin de diminuer la pression sur les prisons. En Espagne, qui déplore 767 morts, les autorités ont ordonné la fermeture de tous les hôtels sur le territoire.

Presque aucun pays épargné

Plus aucune partie du monde n’est épargnée : le coronavirus a fait un premier mort en Afrique subsaharienne, au Burkina Faso en Russie, et des premiers cas aux Fidji, au Niger et en Haïti. LE virus continue de gagner du terrain en Uruguay et en Argentine, où le président a imposé un confinement « obligatoire » pour deux semaines.

Pour tenter de limiter la propagation du virus, les restrictions à la liberté de circulation se multiplient et plus d’un demi-milliard de personnes dans le monde sont appelées par leurs autorités à rester confinées chez elles. D’après l’Unesco, les établissements de près de la moitié des élèves et étudiants dans le monde sont fermés. Les écoliers britanniques les rejoindront vendredi.

Le Brésil a fermé jeudi pour 15 jours toutes ses frontières terrestres, sauf avec l’Uruguay. Et la ville de Rio de Janeiro va fermer ses célèbres plages et restaurants. Les Etats-Unis, qui ont franchi le cap des 10.000 cas, ont exhorté les Américains à ne plus voyager à l’étranger.

Inquiétude pour les pays pauvres

L’inquiétude est de mise dans les pays les plus pauvres, où le confinement sera impossible, comme dans les immenses bidonvilles asiatiques. En outre, trois milliards de personnes n’ont même pas les armes les plus basiques contre le virus, l’eau courante et le savon, s’alarment des experts de l’ONU.

« Des millions » de vies sont en jeu si le monde n’est pas solidaire, notamment vis-à-vis des pays les moins riches, a averti jeudi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

12 à 18 mois avant un vaccin, le G7 de juin en visioconférence

Des multinationales de l’industrie pharmaceutique se sont engagées jeudi à fournir un vaccin contre la maladie Covid-19, accessible « partout dans le monde », dans un délai de 12 à 18 mois.

De son côté, Donald Trump a salué les résultats « encourageants » de l’antipaludéen chloroquine pour soigner les malades, promettant qu’il serait bientôt disponible. Les autorités sanitaires ont précisé qu’elles vérifieraient d’abord qu’il est « sûr et efficace ». Le président américain, qui a de nouveau employé un ton belliqueux envers les responsables chinois, a annulé le sommet du G7 prévu en juin à Camp David. Les dirigeants des sept pays concernés échangeront en lieu et place par visioconférence.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : les simulations alarmantes des épidémiologistes pour la France du risque maximal 50 % de la population atteinte, 300 000 à 500 000 morts..!!… Journal LE MONDE…

« Le Monde » a pris connaissance d’estimations sur l’impact du virus, effectuées par les scientifiques qui conseillent l’Elysée.

Cette projection évalue le scénario le plus sombre, avec les hypothèses de mortalité les plus élevées et en l’absence de mesures radicales de prévention.

Article du 16 mars 2020.

Le Covid-19 sera-t-il au XXIe siècle ce que la grippe espagnole a été au XXe siècle ? C’est en tout cas le scénario le plus alarmiste sur lequel a travaillé le conseil scientifique, ce groupe de dix experts mis en place mercredi 11 mars à la demande du président de la République Emmanuel Macron « pour éclairer la décision publique ».

Selon ces modélisations confidentielles, dont Le Monde a eu connaissance, l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer en France, en l’absence de toute mesure de prévention ou d’endiguement, de 300 000 à 500 000 morts.

Précision extrêmement importante : ce scénario a été calculé en retenant les hypothèses de transmissibilité et de mortalité probables les plus élevées, et ce en l’absence des mesures radicales de prévention et d’éloignement social qui viennent d’être prises. Dans ce cas de figure, entre 30 000 et 100 000 lits de soins intensifs seraient nécessaires pour accueillir les patients au pic de l’épidémie.

OB : et en nombre de morts ?

Cette modélisation a été réalisée par l’épidémiologiste Neil Ferguson, de l’Imperial College à Londres. Son équipe a été sollicitée par plusieurs gouvernements européens pour établir différents scénarios de progression de l’épidémie. Elle s’appuie sur l’analyse de différentes pandémies grippales et l’évaluation de différentes interventions possibles pour endiguer la propagation d’un virus, comme la fermeture des écoles, la mise en quarantaine des personnes infectées, ou encore la fermeture des frontières.

Les résultats pour la France ont été présentés jeudi 12 mars à l’Elysée. Quelques heures avant que le président ne prenne solennellement la parole devant les Français pour expliquer « l’urgence » de la situation.

Il existe des incertitudes quant aux hypothèses retenues et au comportement du virus – pourcentage d’asymptomatiques, transmissibilité, impact des mesures de quarantaine – mais, « même en divisant par deux, trois ou quatre, c’est une situation très sérieuse », insiste Simon Cauchemez, l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur qui a présenté ces modélisations. « S’il y a une situation où je serais heureux que les modèles se trompent, c’est celle-là », ajoute le scientifique, en insistant sur le fait que les observations de terrain coïncident avec les prédictions du modèle et ont tout autant concouru au processus de décision.

Doublement des cas toutes les 72 heures

Invité à réagir à ces chiffres, l’Elysée confirme que différentes modélisations ont été présentées jeudi matin puis jeudi après-midi à Emmanuel Macron par le conseil scientifique, mais qu’il n’existe pas de consensus parmi les scientifiques qui le composent.

« Il y a eu plusieurs documents de travail qui ont été présentés, pas de document de synthèse, explique un conseiller du chef de l’Etat. On ne peut donc pas considérer qu’une étude fournie par l’un de ses membres reflète l’avis du conseil scientifique dans son ensemble. »

C’est sur la base de ces échanges que le chef de l’Etat a décidé de fermer les établissements scolaires. « Mais si l’un des scientifiques avait mis son veto à l’une des mesures envisagées, cela aurait été pris en compte. Cela n’a pas été le cas », explique-t-on à l’Elysée.

Ce conseil scientifique a été de nouveau consulté samedi matin par le premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de la santé, Olivier Véran. C’est à la suite de ces échanges, et devant l’accroissement du nombre de cas de Covid-19, que l’exécutif a décidé d’étendre les fermetures à tous les commerces non alimentaires hors pharmacies.

« Mais les chiffres évoqués [de 300 000 à 500 000 morts en cas d’absence de mesures d’endiguement] sont infiniment supérieurs à ceux communiqués par le ministère de la santé, ils apparaissent disproportionnés », affirme l’Elysée.

OB : Oui, c’est ce qu’on appelle une fourchette haute

Et sinon, elle sont à combien les simulations du Ministère ?

« 50 à 70 % de la population finissent par être contaminés »

Avec 29 décès et 900 cas confirmés supplémentaires en vingt-quatre heures, la France compte désormais 5 400 cas confirmés de contamination, dont 120 mortels, a annoncé dimanche soir M. Véran. Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a estimé dimanche sur Franceinfo que l’épidémie de coronavirus toucherait « probablement » plus de la moitié de la population française. (source)

Synthèse des travaux du conseil scientifique

Selon nos informations, le gouvernement devrait présenter au plus tard lundi une première synthèse des travaux du conseil scientifique, tels qu’ils ont été exposés samedi au premier ministre. « Nous avons demandé au conseil de nous rendre un document dimanche soir et nous le communiquerons lundi au grand public »,explique-t-on au cabinet d’Olivier Véran. « Il y aura désormais un document publié après chaque réunion, reprenant les conclusions des membres du conseil scientifique », ajoute-t-on à l’Elysée. Une décision prise pour éviter les procès en dissimulation, qui fleurissent sur les réseaux sociaux.

Ces estimations ont permis de réaliser que les premières dispositions prises par les autorités françaises pour tenter de freiner la vague épidémique – notamment les limitations des rassemblements et l’isolement des personnes âgées – s’étaient avérées insuffisantes.

Le nombre de cas de Covid-19 double maintenant toutes les 72 heures et 300 personnes sont déjà hospitalisées en réanimation. Dans les régions où le virus est le plus présent, les services de réanimation font depuis quelques jours face à un afflux de patients graves, et redoutent de ne plus pouvoir tenir si le rythme de l’épidémie ne ralentit pas. Mardi 10 mars, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a annoncé que 5 000 lits de réanimation étaient disponibles en France et 7 364 lits dans les unités soins intensifs. Mais ces capacités risquent d’être vite débordées.

Dans l’urgence, des mesures de confinement exceptionnelles ont été annoncées par le chef de l’Etat et le premier ministre, dans deux allocutions prononcées à seulement 48 heures d’intervalle. Vendredi soir, la totalité des écoles françaises ont fermé leurs portes, et depuis samedi minuit tous les commerces, cafés, restaurants et cinémas ont aussi tiré le rideau.

Avec le passage officiel au « stade 3 » de l’épidémie et ces dispositions exceptionnelles, valables « jusqu’à nouvel ordre », le gouvernement espère enrayer la propagation du virus et « sauver des vies quoi qu’il en coûte », a assuré Emmanuel Macron dans son adresse aux Français le 12 mars.

Le premier tour des élections municipales n’a, en revanche, pas été reporté, et les bureaux de vote ont ouvert comme prévu dimanche, malgré les mises en garde de certains experts.

« Ethique personnelle »

L’impact de ces mesures exceptionnelles est difficile à chiffrer. « Les modèles suggèrent que cela peut être suffisant pour endiguer la première vague de l’épidémie, mais cela dépend beaucoup du comportement des gens et de la façon dont ils vont appliquer ces consignes », souligne Simon Cauchemez, en rappelant que, « dans un Etat qui n’est pas totalitaire, il s’agit d’une question d’éthique personnelle ». « Cela peut faire mentir le modèle dans un sens ou dans l’autre », a-t-il insisté, appelant chacun à participer à cet « énorme effort ».

Cette dimension était au cœur du discours du premier ministre, Edouard Philippe, samedi soir : « Je le dis avec gravité, nous devons, tous ensemble, montrer plus de discipline dans l’application des mesures », a martelé le chef du gouvernement.

Dans tous les cas, l’effet de ces nouvelles mesures dites de « distanciation sociale » ne se fera pas sentir avant plusieurs semaines. « Compte tenu du délai d’incubation cinq jours en moyenne et de l’évolution de la maladie sur plusieurs jours, il faut s’attendre à une augmentation du nombre de cas graves au cours des deux-trois prochaines semaines », explique Simon Cauchemez.

Lors d’une réunion de crise samedi soir, le modélisateur a présenté ce scénario à la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). De nombreux établissements parisiens sont déjà à saturation, et des mesures d’urgence ont été prises en fin de semaine pour libérer de nouveaux lits, notamment en réanimation.

« Tous ceux qui combattent la maladie soutiennent à 100 % les mesures qui ont été annoncées et supplient l’ensemble des Français de les appliquer intégralement pour éviter que les contacts se multiplient », a déclaré Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP, lors d’une intervention au journal télévisé de France 2 samedi.

Toute la difficulté consiste à calibrer la réponse, alors que les contours de l’épidémie sont encore mal définis. « C’est une situation nouvelle pour tout le monde. On n’a pas vu ce genre de choses depuis au moins une génération », souligne Simon Cauchemez. « Il faut qu’on s’y habitue tous : ce qui est vrai un jour ne le sera pas forcément le lendemain ou le surlendemain et il faut qu’on vive comme cela plusieurs mois », juge Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat et membre du conseil scientifique.

Dans les hôpitaux, la tension est palpable. « Nous avons déjà 61 patients Covid hospitalisés, dont vingt en réanimation. Tous les lits sont occupés », constate M. Lescure. Lundi, il ouvrira la dernière aile de son service, soit dix-huit lits, pour accueillir les nouveaux malades. « Le facteur limitant, ce ne sont pas les lits, mais le personnel soignant. Nous ne comptons pas les heures, mais nous manquons de médecins, d’infirmières et d’infirmiers », s’inquiète l’infectiologue.

Dans ce contexte tendu, il regrette que de précieuses ressources soient encore consacrées à identifier des patients zéro et des chaînes de transmission, alors que le virus circule maintenant partout. « Dans certaines zones, cela n’a plus aucun sens. On va épuiser tout le monde à faire cela », s’alarme-t-il. « Les Anglais sont beaucoup plus pragmatiques : ils ont compris que cette première bataille était perdue et qu’on allait se faire passer dessus. »

D’autres médecins sont encore plus sévères. « La parole politique n’a pas été à la hauteur, juge Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Ce n’est donc pas surprenant qu’il n’y ait pas eu une très forte adhésion des Français aux mesures prises. Ils n’ont pas saisi l’urgence. Ils continuaient de se faire la bise dans la rue. Cela relevait de l’inconscience ! »

Dans son établissement, le nombre de patients Covid augmente de 20 % à 30 % par jour, et rien que dans la journée de samedi quatre nouveaux cas ont été hospitalisés en réanimation. « Nous sommes armés pour affronter la vague dans les deux-trois jours qui viennent. L’enjeu est de tenir dans la durée », insiste-t-il.

D’autant que les mesures prises par le gouvernement ne régleront sans doute pas la totalité du problème. « Avec des mesures fortes comme celles qui ont été prises samedi et une très forte implication de la population, on peut potentiellement éteindre la première vague »,explique Simon Cauchemez. « Mais dans la mesure où il n’y aura pas suffisamment d’immunité, qui ne peut être conférée que par la vaccination ou par une infection naturelle, il peut y avoir une seconde vague, et la question des mesures à prendre se reposera, poursuit-il. C’est toute la difficulté de cette stratégie, qui n’avait jusqu’à présent jamais été envisagée pour un virus circulant de façon globalisée, en raison de son coût économique et social. »

Coronavirus : les simulations alarmantes des épidémiologistes pour la France du risque maximal 50 % de la population atteinte, 300 000 à 500 000 morts

« Nous vous proposons cet article afin d’élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s’arrête aux propos que nous reportons ici. Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l’auteur aurait pu tenir par ailleurs – et encore moins par ceux qu’il pourrait tenir dans le futur. »

L’article de Sciences et Avenir confirme ce qui précède, cliquez ici.

Source LES CRISES.

Une pharmacienne revendait illégalement des masques chirurgicaux …!

A Marseille, une pharmacienne, suspectée de revendre des masques de protection sous le manteau, a été arrêtée et placée en garde à vue.

Une pharmacienne revendait illégalement des masques chirurgicaux

 

Une pharmacienne du quartier Noailles, à Marseille, a été arrêtée, puis placée en garde à vue, soupçonnée d’avoir revendu illégalement des masques de protection selon Europe 1.

Les policiers, qui patrouillaient dans le secteur mercredi matin, ont été alertés par la file d’attente importante formée devant la pharmacie. Il ne leur a fallu que quelques minutes pour se rendre compte que tous les clients ressortaient avec un masque chirurgical.

Un équipement qu’elle vendait entre 1 euro et 2,50 euros l’unité, uniquement contre des espèces versées dans une « caisse noire », parallèle à la comptabilité de l’officine.

Les forces de l’ordre ont donc mis fin à ce trafic et ont interpellé la pharmacienne.

Face aux policiers, elle a expliqué qu’elle le faisait « pour rendre service » à sa clientèle, désireuse de se protéger du coronavirus.

Coronavirus : Vers l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » en France… La situation à ce jour…

CORONAVIRUS Un point complet sur la situation en France ces dernières vingt-quatre heures.

Coronavirus : Vers l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » en France... La situation à ce jour...A Paris, le 17 mars 2020, lors du premier jour de confinement général dans la ville désertée, à la suite de la crise du corovirus.

Un confinement historique pour faire la « guerre » au coronavirus, et un « état d’urgence sanitaire » que le Parlement doit voter jeudi et vendredi. Face à une « crise sans précédent » et alors que le nombre de malades augmente de façon exponentielle dans une France quasiment à l’arrêt, le gouvernement a annoncé mercredi des mesures exceptionnelles, notamment pour soutenir l’économie.

L’« état d’urgence sanitaire » sera déclaré par décret après l’adoption du projet de loi. L’Assemblée nationale et le Sénat seront informés « sans délai » des mesures prises pendant cette période.

Le coronavirus se propage de plus en plus rapidement et le bilan des victimes s’est alourdi mercredi, au deuxième jour du confinement ordonné par le gouvernement, avec un risque de saturation de services d’urgence. Les hôpitaux accueillent désormais 3.626 patients dont 931 sont en réanimation. Parmi ces cas les plus graves, la moitié sont âgés de « moins de 60 ans », a insisté le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon en annonçant un total de 264 décès (89 supplémentaires en 24 h).

Situation dramatique dans les Ehpad

Outre la situation difficile dans le Grand Est, le tableau se tend également en Ile-de-France. L’état des lieux est déjà dramatique dans les Ehpad, a alerté Gaël Durel, président de l’Association des médecins coordinateurs et du secteur médico-social : « Lorsque le virus rentre dans (un) établissement, on assiste à des taux de 75 % de résidents atteints par le virus et des taux mortalité catastrophiques, au-delà de 20 à 30 % » a-t-il dit sur RTL.

« Il n’y a pas de place pour eux à l’hôpital, ils sont trop vulnérables (…) on va privilégier, ce qui est tout à fait compréhensible, des personnes qui ont plus de chance de pouvoir s’en sortir ». Une situation qu’a connue l’Italie, entrée en confinement depuis près de deux semaines. C’est d’ailleurs la crainte des experts d’une saturation des urgences qui a conduit le chef de l’Etat Emmanuel Macron à annoncer lundi de strictes mesures de confinement pour « au moins 15 jours ».

4.095 amendes dressées en vingt-quatre heures

Cent mille membres des forces de l’ordre ont été déployés, infligeant une amende forfaitaire de 135 euros en cas « violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile ». En 24 heures, 4.095 amendes ont été dressées, selon le ministre de l’Intérieur.

Le gouvernement a reconnu des « difficultés logistiques » dans la fourniture de masques, alloués « en priorité aux soignants », qui s’alarment pourtant de leur dénuement. La ministre Florence Parly a annoncé que 5 millions de masques chirurgicaux des Armées avaient été mis à disposition du ministère de la Santé. Selon le Pr Salomon, un total de 25 millions de masques sont en cours de livraison aux pharmacies et établissements de soins.

Consciente du rôle vital qu’ils jouent, la population a témoigné son soutien et son respect aux personnels de santé, en première ligne face à l’épidémie : à 20h, à Paris et en régions, des salves d’applaudissements ont retenti : sifflements et « Merci ! » ont notamment été entendus dans les rues de Mulhouse, particulièrement frappée.

Le premier transfert aérien de six malades a d’ailleurs eu lieu de l’Alsace vers des hôpitaux militaires de Toulon et Marseille. Le déploiement d’un hôpital militaire est également programmé en Alsace. Le gouvernement va par ailleurs mettre en place un dispositif aérien, en lien avec Air France, pour permettre aux Français bloqués à l’étranger en raison de la pandémie de rentrer chez eux, ont annoncé mercredi soir trois ministres.

Appels à continuer de travailler et inquiétudes

Les inquiétudes sur le fonctionnement même du pays montent, malgré les assurances du gouvernement, qui a examiné mercredi des dispositions pour restreindre certaines libertés ou ordonner des réquisitions. Il pourra prendre par ordonnances des mesures pour soutenir les entreprises et limiter les licenciements.

Le gouvernement a d’ailleurs appelé les employés des secteurs essentiels à continuer de travailler. « Il faut bien que nous puissions nous nourrir, que les familles françaises puissent se rendre dans les magasins de la grande distribution et acheter des produits alimentaires », selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le président délégué du Medef, Patrick Martin, a alerté sur un arrêt possible de l’activité économique, y compris dans les secteurs essentiels, en raison d’un « changement d’attitude brutal » des salariés, prêts à faire jouer leur droit de retrait après l’instauration des mesures sanitaires. Les caissiers notamment s’alarment : des photos circulaient sur les réseaux sociaux montrant des caisses de magasins d’alimentation protégées par de simples films plastiques étirés au niveau des visages.

Olivier Véran a annoncé que le gouvernement serait amené à fermer certains marchés « où l’on voit des foules » ou « qui ont beaucoup d’étals », pour éviter les rassemblements. Certaines régions ont pris des mesures face à l’afflux de citadins venus se confiner dans des résidences secondaires : locations interdites dans les îles du Morbihan, plages et sports nautiques à Oléron : « On est en confinement, pas en vacances », tempête le président des communes de l’île.

Source 20 MINUTES.

Le coronavirus, c’est l’heure de vérité…!!!!

L’épidémie met cruellement en évidence que nous ne maîtrisons, ne prévoyons et ne savons pas tout.

Là où la parole politique est dévaluée, la science peut-elle être l’arbitre des opinions ?

Le coronavirus, c’est l’heure de vérité

Où la parole politique peut-elle puiser sa crédibilité ? Emmanuel Macron, vendredi, puis Édouard Philippe, samedi, s’étaient retranchés derrière les autorités scientifiques pour justifier le maintien du premier tour des élections municipales. Mais, toute la journée de dimanche, des médecins urgentistes ou épidémiologistes ont demandé des mesures de confinement plus radicales et immédiates. « Nous n’avons plus le temps d’attendre davantage, chaque heure qui passe est une heure perdue », disaient-ils en substance.

Ces médecins s’insurgeaient devant l’irresponsabilité de nombre de nos concitoyens, qui manifestement n’avaient pas encore pris la mesure de la gravité de la situation. Pourtant, on avait cru que les interventions successives du Président et du Premier ministre avaient créé un électrochoc. Le hiatus entre la gravité des interventions des responsables de l’État et l’insouciance d’une trop grande partie des Français amène à s’interroger : pourquoi la parole politique n’est-elle pas, ou trop peu, suivie d’effets, pourquoi n’est-elle plus « performative » ?

Un débat permanent

Que la parole des différents acteurs politiques soit sérieusement dévaluée n’est pas une nouveauté. Qualifiée de « politicienne », elle est soupçonnée d’arrière-pensée, de calcul dissimulé, de duplicité, ou simplement d’incompétence. Voire d’illégitimité.

La situation s’est aggravée par l’élargissement médiatique de la scène politique : nous vivons désormais dans une sorte de débat permanent où se mêlent des voix multiples : responsables politiques, syndicalistes, (hauts) fonctionnaires, commentateurs plus ou moins qualifiés, journalistes, personnalités du monde (très divers) de la culture, censées être « informées ». La performativité de la parole politique se dilue dans le flot bouillonnant des opinions. Et les réseaux sociaux servent de caisse de résonance et d’accélérateur à la diffusion des opinions les plus « séduisantes », ce qui ne veut pas dire les plus justes.

La science en arbitre ?

La science peut-elle être l’arbitre des opinions ? La politique doit-elle céder le pas à l’expertise ? Il est tentant de répondre par l’affirmative. Cependant, dans de multiples domaines, la science n’est pas exempte d’idéologie ni de représentations sous-jacentes et pas toujours conscientes. Son histoire le montre. Elle n’est pas la vérité une fois pour toutes, mais la recherche permanente de la vérité. Elle n’est science que par la constante remise en question de ce qui avait été proclamé vrai auparavant.

Chacun doit donc d’abord apprendre à penser contre soi-même, notamment contre ses émotions, ses emballements, voire ses intérêts propres. Il s’agit de passer du régime de l’opinion à celui plus exigeant du discernement, qui pèse sérieusement les arguments contradictoires. Ici, la science a un rôle à jouer, pour éclairer les décisions. Il faut enfin élargir enfin le champ de sa réflexion en pensant le collectif autant que l’individuel, le global en même temps que le local.

Sagesse et ténacité

Si la puissance de l’industrie humaine marque comme jamais la planète au point que nous parlons d’anthropocène, l’épidémie met cruellement en évidence que nous ne maîtrisons, ne prévoyons et ne savons pas tout. L’État-providence, lui-même, a des limites dont nous allons faire rudement l’expérience. Il ne faut pas le cacher. La parole politique ne retrouvera sa crédibilité et sa performativité qu’en intégrant cette modestie : on écoutera demain ceux qui auront montré sagesse et ténacité dans l’épreuve. Le coronavirus, c’est l’heure de vérité.

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus: le lavage des mains est-il vraiment le geste le plus efficace?…

Les autorités sanitaires et politiques le répètent: il faut nettoyer ses mains toutes les heures.

Cela peut-il permettre de se protéger du coronavirus et de freiner l’épidémie ?

Se laver les mains, un «geste barrière».

LA QUESTION. «Lavez-vous les mains. Lavez-vous les mains souvent, toutes les heures», répétait la semaine dernière le ministre de la Santé, Olivier Véran, suivi du premier ministre, Édouard Philippe. Pour se protéger du coronavirus et limiter sa propagation, serinent les autorités sanitaires, le «geste barrière» le plus efficace serait d’observer une scrupuleuse hygiène des mains.

On le comprend aisément pour un virus comme celui de la gastro-entérite, qui nous contamine notamment lorsque nous touchons des surfaces souillées. Le lavage des mains est évidemment essentiel chez les soignants, surtout lorsqu’ils procèdent à des gestes invasifs, occasion rêvée pour les pathogènes d’entrer à l’intérieur de notre organisme. Mais pourquoi diable un virus respiratoire, transmis par la toux et les gouttelettes de salive, serait stoppé par le lavage des mains?


VÉRIFIONS. «Les mains sont un vecteur de transmission des micro-organismes», explique le Dr Stéphane Gayet, médecin infectiologue au CHRU de Strasbourg. Pour nous infecter, un pathogène a besoin d’une «porte d’entrée», soit une muqueuse (nez, lèvres, bouche, conjonctive oculaire…), ou une plaie. Or lorsque quelqu’un tousse face à nous, explique le médecin, «les particules virales émises dans l’air n’arrivent pas facilement à nos muqueuses. Mais les mains viennent récupérer celles déposées sur nos joues, notre cou, notre front…» Un bonbon, une cigarette, un « gratouillis » des lèvres, et le virus a tôt fait d’arriver dans notre bouche.

Les virus et bactéries étant enveloppés d’une membrane lipidique, le savon est particulièrement efficace pour les éliminer de nos mains. Une équipe britannique le montrait en 2011 sur des bactéries responsables de diarrhées: alors que 44 % des échantillons prélevés chez des volontaires ayant touché poignées et balustrades étaient contaminés par ces pathogènes, ce taux tombait à 23 % après un passage à l’eau, et à 8 % lorsque le nettoyage était fait au savon! Quelques années plus tôt, des Australiens montraient aussi une très bonne efficacité du savon contre un virus grippal. Quant au gel hydroalcoolique, une équipe allemande a récemment montré, dans le Journal of Hospital Infection , qu’ils étaient efficaces contre le nouveau coronavirus.

Pour autant, se laver les mains peut-il freiner une épidémie? En 2011, une revue de littérature de la Cochrane concluait que «la propagation des virus respiratoires peut être évitée par des mesures d’hygiène, telles que le lavage des mains, en particulier chez les jeunes enfants». Difficile cependant, parmi toutes les mesures mises en œuvre contre la propagation des virus respiratoires, d’isoler l’efficacité spécifique du lavage de mains. Mais «compte tenu de son efficacité démontrée dans d’autres contextes, il n’existe pas de preuves irréfutables qu’il faille cesser d’utiliser de bonnes pratiques d’hygiène des mains pour réduire le risque d’infection et de transmission de la grippe dans le cadre communautaire», notaient il y a un an des chercheurs canadiens.

Plusieurs équipes ont par ailleurs démontré que ceux qui se lavent le plus scrupuleusement les mains, sont aussi ceux qui souffrent le moins d’infections respiratoires. Un lavage de mains régulier et scrupuleux est donc une excellente habitude à prendre pour traverser sereinement les épidémies de grippe qui sévissent chaque hiver! Une équipe britannique a ainsi, pour une étude publiée en 2015 dans le Lancet , testé sur près de 17.000 participants l’efficacité d’une simple intervention par internet encourageant les gens à mieux se laver les mains: après 16 semaines, 51 % des individus ayant bénéficié de l’intervention avaient eu un ou plusieurs épisodes d’infection respiratoire, contre 59 % dans le groupe contrôle.

Huit petits points qui n’ont l’air de rien, mais qui peuvent changer la donne. En décembre, une équipe internationale modélisait dans Risk Analysis l’intérêt d’encourager l’hygiène des mains chez les usagers des aéroports, hauts lieux de propagation des épidémies. Considérant qu’à un instant t, 20 % des usagers ont les mains propres, les auteurs estiment qu’augmenter ce taux à 30 % réduirait le risque d’épidémie grippale de 24 % ; à 60 % de mains propres, la baisse serait de 69 % !

Source LE FIGARO.