Handicap en entreprise : un premier salon à Epinal…

Ouverture ce mardi 16 octobre à Epinal, du 1er salon vosgien consacré au handicap en entreprise.

3000 personnes en situation de handicap sont inscrites à Pôle-Emploi dans le département. L’association Cap-Emploi entend sensibiliser les entrepreneurs à l’insertion dans la vie active des handicapés.

participants au 1er salon vosgien du handicap en entreprise à Epinal

Épinal, France

Dépasser les peurs et faire du handicap une chance pour l’entreprise. C’est le message que veut faire passer Romain Bouvier. Le directeur de Cap-Emploi, à l’initiative du salon du handicap en entreprise de ce mardi 16 octobre à Epinal dans les Vosges, fait de l’information et de la pédagogie sa force de frappe. « La révolution culturelle dans ce domaine est encore à venir, mais les choses progressent« , souligne encore Romain Bouvier.

L’apport humain compense largement les contraintes » – Isabelle Beuclair, agence Synergie

Isabelle Beuclair, elle, connaît bien les entreprises. Responsable de l’agence Synergie de Thaon-les-Vosges spécialisée dans l’intérim et le recrutement, la jeune femme estime que les chefs d’entreprises sont encore trop obnubilés par la productivité et les coûts supplémentaires que pourraient engendrer l’emploi d’un handicapé.« L’apport humain compense largement les contraintes » estime Isabelle Beuclair qui prône un bon encadrement et une bonne formation favorisant l’accueil.

Trois mille personnes en situation de handicap inscrites à Pôle Emploi dans les Vosges

Un accompagnement qui est bien réel. Pôle-Emploi et l’association Cap-emploi assurent ainsi un suivi des demandeurs d’emploi de la période d’essai à l’embauche, de manière à rassurer les entrepreneurs.

Dans les Vosges, 3000 personnes en situation de handicap sont inscrites à Pôle-Emploi. Chaque année, 400 demandeurs d’emploi trouvent une activité dans la durée est supérieure à trois mois.

Source FRANCE BLEU.

Emploi des personnes handicapées : la sous-traitance en Centre Val de Loire…

La loi impose aux entreprises d’embauche au moins 6% de travailleurs handicapés.

La région est loin du compte. Les entreprises qui jouent le jeu, elles, préfèrent passer par la sous-traitance.

Les entreprises embauchent des travailleurs handicapés en sous-traitant une partie de leurs activités à des structures dédiées. / © France 3 CVDL

Le Centre-Val de Loire, bon ou mauvais élève de l’emploi des personnes handicapées ? En France, 19% sont au chômage, un taux deux fois plus élevé que l’ensemble de la population.

Une loi contournée

Pourtant, la loi le dit : toute entreprise de plus de 20 salariés doit employer au minimum 6% de travailleurs handicapés. Bilan : notre région n’est pas mieux lotie que les autres. C’est même une cancre en la matière : plus de 100 000 entreprises ne respectent pas ce seuil, soit 86%. 

Et quand elles prétendent respecter la loi, elles la contournent un peu, en sous-traitant plusieurs de leurs activités auprès d’établissements des secteurs protégé et adapté, au lieu de créer des emplois en interne.

Cela leur permet surtout de ne pas payer la lourde amende dûe à l’AGEFIPH en cas de manquement : entre 4 000 et 15 000 euros par personne handicapée non-employée.

Deux types de structures

Les entreprises délèguent auprès de deux types de structures : les ESAT et les EA. Les ESAT,  Etablissements et services d’aide par le travail, sont 81 dans la région. Ce sont des établissements médico-sociaux qui forment le secteur protégé.

Ils permettent à des personnes lourdement handicapées d’exercer une activité professionnelle dans des conditions de travail aménagées, accompagné d’un éducateur spécialisé avec un salaire qui varie de 55 à 110% du SMIC.

Les EA, Entreprises Adaptées, sont elles au nombre de 41 en Centre val de Loire. Elles appartiennent au secteur marchand et comptent un effectif composé d’au moins 80 % de personnes handicapés.

Leur but est d’accompagner le salarié et de lui permettre d’évoluer grâce à des formations en interne et en externe pour avoir la possibilité, s’il le souhaite, de pouvoir postuler par la suite dans une entreprise ordinaire.

Source FR3.

Besançon : atelier de job dating pour des élèves en situation de handicap…

Le lycée professionnel Tristan Bernard à Besançon organisait la deuxième édition d’un stage dating pour des élèves de seconde EVS (employé en vente spécialisé).

En situation de handicap cognitif ou allophone notamment, l’idée est de les préparer à la vie active par la rencontre de professionnels.

Le lycée professionnel Tristan Bernard à Besançon organisait la deuxième édition d'un stage "dating" pour des élèves de seconde evs (employé en vente spécialisé). En situation de handicap cognitif ou allophones notamment, l'idée est de les préparer à la vie active par la rencontre de professionnels. / © France 3

Après l’écriture d’une lettre de motivation, les élèves en situation de handicap au lycée professionnel Tristan Bernard de Besançon étaient présentés à des professionnels pour s’entraîner aux entretiens d’embauche.

« Les ateliers permettent de développer l’estime de soi, l’image de soi, de se présenter de façon valorisante », précise Caroline Corpel, enseignante – Lycée Tristan Bernard.

« C’est jamais facile mais ça sert beaucoup dans le futur, par rapport au stage qu’on cherche, au métier qu’on va exercer plus tard, aux clients en magasin », estime Dylan, élève de terminale CAP employé de vente spécialisé. Lui, est déjà passé par là.

Un autre atelier rappelle aux élèves de seconde les règles du savoir être en entreprise. Une préparation à leur premier stage en entreprise, prévu dès le 5 novembre.

Source FR3

En Bretagne, l’emploi handicapé se développe aussi en franchise…

La franchise Handirect, prestataire de services administratifs, emploie 28 travailleurs en situation de handicap dans 4 agences bretonnes.

Handirect emploi 28 personnes en situation de handicap en Bretagne.

15 ans après l’ouverture de la première agence à Levallois-Perret en région parisienne, Handirect compte 18 agences en France et 1400 clients. C’est plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 2,1 millions en Bretagne où la franchise est présente dans 4 villes. Matthieu Coville a créé l’agence de Rennes en 2008, puis celle de Lorient en 2011. En avril dernier, au départ en retraite de son confrère Michel Baldasseroni, il a racheté les agences de Brest et Saint-Brieuc, scellant ainsi l’existence d’Handirect Bretagne.

Handirect veut  «mettre l’économie au service de l’humain» , explique le franchisé.  « 80% de nos effectifs de  production sont des personnes en  situation de handicap, que l’entreprise a formées et accompagnées dans leur prise de fonction, avant de les embaucher en CDI» . Les quatre agences bretonnes emploient aujourd’hui 32 salariés, dont 28 travailleurs en situation de handicap. En 2018, Handirect Bretagne a créé 6 emplois et prévoit d’embaucher en 2019, pour faire face au développement de son activité.

Un «levier du retour à l’emploi»

Dans un contexte où le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois supérieur  à la moyenne, la franchise  «se positionne comme un levier performant de retour à l’emploi» . Elle compte plus de 1000 clients depuis  sa création, à qui elle propose des services administratifs tels que le routage, l’affranchissement ou la saisie de données.

L’entreprise propose également des outils sur-mesures, telles que la gestion des visites médicales obligatoires en entreprise, ou encore la collecte et le gestion des amendes, rattachées aux véhicules de fonction.  «Handirect se veut la «fourmi administrative multi-tâches » des  professionnels, tout en contribuant à leur obligation d’emploi de personnes handicapées», résume Matthieu Coville.

Source OUEST FRANCE.

Handicap : la route de l’emploi…

Le groupe de protection sociale Malakoff Médéric, avec l’opération Sport2Job, challenge les entreprises pour favoriser le recrutement de salariés en situation de handicap.

Handicap : la route de l’emploi

n 2017, le taux de chômage des personnes handicapées atteignait 19 % en France, près de deux fois le taux global (10 %). Depuis 2013, la fondation d’entreprise Malakoff Médéric Handicap a pour mission de faciliter l’accès aux soins et à l’emploi des personnes en situation de handicap. Elle « veut contribuer à lever les obstacles en faisant évoluer les mentalités et les comportements ».

110 recrutements

Le groupe de protection sociale Malakoff Médéric, qui emploie 5843 salariés en France, dont 375 sur les sites de Lyon, Saint-Etienne et Metz, est familier des questions de handicap. « Nous intervenons dans le domaine du handicap depuis très longtemps. Nous avons par exemple toujours été la caisse de retraite des Etablissements et services d’aide par le travail (Esat). Cela a créé un lien très fort avec le monde du handicap », explique Hugues du Jeu, le directeur général délégué du groupe de protection sociale.

Les Esat sont des établissements médico-sociaux qui ont pour objectif l’insertion sociale et professionnelle des adultes handicapés. Malakoff Médéric emploie 6 % de salariés en situation de handicap. C’est l’obligation légale pour toutes les entreprises de plus de 20 salariés. En 2017, le taux d’emploi des personnes handicapées était de 3,6 % dans le secteur privé et de 4,9 % dans les fonctions publiques. « Nous avons une vraie volonté d’inclusion au niveau du groupe », assure Hugues du Jeu.

Un changement de regard sur le handicap

Malakoff Médéric soutient par exemple, depuis 2016, l’opération Sport2Job. Ce jeudi 20 septembre, à Lyon, pour la deuxième fois, un challenge inter-entreprises va réunir pour une journée huit  équipes composées de salariés valides et non valides et de deux chercheurs d’emploi handicapés. Athlétisme, tennis de table et volley-ball sont au programme, version handisport, bien sûr. « Le sport est un prétexte », explique Stéphane Rivière, le président et fondateur de la société Talentéo, basée à Grenoble.

L’entreprise est à l’origine de cette initiative en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Elle revendique depuis des résultats très concrets, qui parlent pour elle. Depuis 2014, les challenges organisés à Lyon et à Grenoble ont donné lieu à 110 recrutements de personnes handicapés.

« Les résultats parlent pour nous. L’idée, c’est maintenant d’essaimer dans d’autres villes de la région et du pays », annonce Stéphane Rivière. Mais Sport2Job est aussi pour tout le monde un formidable moyen de modifier les regards portés les uns sur les autres. « Il est très important pour nous de changer le regard des personnes valides sur les personnes en situation de handicap, notamment en matière d’emploi », explique Hugues du Jeu. « Il y a un vrai changement de regard », constate Stéphane Rivière.

Pour le président de Talentéo, le soutien de Malakoff Médéric a été décisif dans l’implantation de l’opération Sport2Job à Lyon. L’événement, organisé ce jeudi à Lyon, aura par exemple pour marraines et parrains Paoline Ekambi, l’ancienne capitaine de l’équipe de France de basket-ball, et Grégory Cuilleron, le chef cuisinier et animateur de télévision.

Source LE REPUBLICAIN LORRAIN.

Entreprise adaptée. En 25 ans, Asi Prod est passée de 18 à 360 salariés…

Cette société emploie, avec succès, des personnes en situation de handicap, éloignées ou tenues à l’écart de l’emploi.

La députée de la 5e circonscription leur a rendu visite.

Entreprise adaptée. En 25 ans, Asi Prod est passée de 18 à 360 salariés

C’est en 1992 qu’est créée la société Avenir Service Industrie. Le premier atelier voit le jour à Nantes. À cette époque, les activités principales sont l’assemblage industriel, le conditionnement, puis la fabrication de palettes. En 1993, ouverture d’un atelier sur Angers, pour le façonnage papier, conditionnement et démontage de palettes, récupération de bois.

En 1997, l’activité palette prenant de l’ampleur, un troisième atelier ouvre à La Chapelle-Basse-Mer. En 2009, transfert d’activité à Asi Prod, nouvelle entité, filiale à 100 % d’Asi. En 2010, création d’une blanchisserie industrielle à Thouaré et en 2016, construction d’un nouveau bâtiment industriel suite au développement de l’activité blanchisserie.

À ses débuts, en 1992, l’entreprise comptait 18 salariés. À ce jour, ils sont 360, dont 32 personnes à l’encadrement, répartis sur les sites de Thouaré (230 personnes), La Chapelle-Basse-Mer (49 personnes) et Beaucouzé, dans le Maine-et-Loire (81 employés). Fin 2017, une nouvelle activité a été créée, il s’agit du tertiaire.

Asi Prod est une entreprise à part entière, qui permet à des personnes reconnues de travailler. Elle doit employer au moins 80 % de salariés handicapés dans ses effectifs de production.

Ce sont des travailleurs handicapés orientés « marché du travail » par la CDAPH. « L’originalité de l’entreprise adaptée est double. D’une part, en accompagnant le salarié en situation de handicap dans la réalisation de son projet professionnel en milieu ordinaire. D’autre part, adapter le contexte des activités professionnelles à la propre mesure de besoins singuliers des salariés en situation de handicap pour qu’ils puissent se réaliser dans le droit commun », explique André Penagaricano, président d’Asi Prod, qui s’est vu décerner le prix du management Pays de la Loire.

Il y a quelques semaines, Sarah El Haïry, députée de la 5e circonscription, est venue visiter l’entreprise. « Votre entreprise est une vraie richesse avec la diversité de vos métiers, j’espère que l’on pourra apporter une aide pour les transports », a notamment déclaré l’élue du MoDem, qui répondait aux problématiques énoncées par Delphine Pellerin, déléguée régionale de l’union nationale des entreprises adaptées : l’absentéisme, les transports en commun, le recrutement et le contingentement.

Source OUEST FRANCE.

Loudéac. « Le handicap fait encore peur »…

L’Esatco de Loudéac (Côtes-d’Armor) a intégré le réseau Promouvance, début 2018. Le but ? Communiquer pour briser les préjugés sur le handicap et le travail.

Virginie Richard (à gauche) et Laurence Vauléon (à droite) sont à la tête de l’Esatco de Loudéac.

« On souhaite s’ouvrir aux entreprises », explique Laurence Vauléon, directrice adjointe de l’Esatco (Établissement ou service d’aide par le travail). À son arrivée il y a presque un an à Loudéac, elle décide d’intégrer l’établissement médico-social au club d’entreprises du territoire, Promouvance.

« Notre rôle est d’emmener nos ouvriers, qui sont en situation de handicap vers les autres entreprises et de gagner en visibilité », poursuit-elle.

Faciliter l’échange

L’entreprise sociale et solidaire permet aux travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle, adaptée à leurs capacités personnelles et de développer ainsi leur potentiel. Ils sont 126 de 18 à 62 ans à travailler chaque jour dans la zone d’activité de Saint-Bugan, que ce soit dans le conditionnement, la papeterie, l’entretien des espaces verts ou la restauration.

Laurence Vauléon participe aux réunions de Promouvance environ une fois par mois. « Toute la semaine, les directeurs d’entreprise sont dans l’action donc peu joignables. Lors de ces réunions on se rencontre dans un contexte détendu et dans des endroits agréables, qui facilitent l’échange », explique-t-elle.

« Un centre mais aussi une entreprise »

Se montrer pour abattre les préjugés que subissent les handicapés, c’est ce que souhaite la directrice de l’Esatco Virginie Richard. « On constate que le handicap fait encore peur dans le monde de l’entreprise. Ce que l’on veut c’est montrer que l’on n’est pas seulement un centre médico-social mais aussi une entreprise », explique-t-elle.

L’établissement envisage d’externaliser encore un peu plus ces services afin de travailler avec des entreprises, des associations mais aussi des institutions publiques.

Solidarités. APF Entreprise fait confiance aux personnes handicapées…

Située à Ploeren (Morbihan), APF Entreprise fait confiance aux employés en situation de handicap. La structure, bien insérée dans la vie économique, propose une large gamme de services.

Solidarités. APF Entreprise fait confiance aux personnes handicapées

« Ensemble, créons de la valeur » Ce slogan est celui d’APF Entreprise 56. La structure tente de la mettre en application chaque jour.

« Notre objectif est double. Accroître, d’une part, les compétences de nos salariés, en les formant de plus en plus, avec à la clef un véritable métier, explique Jean-Louis Berthou, le directeur. Mais également, se diversifier et se positionner sur des activités professionnelles, avec des machines identiques à celles des entreprises concurrentes. Ainsi, le savoir-faire de nos employés et la performance technique nous permettent d’être réactifs et de satisfaire les exigences de nos clients dans les meilleurs délais. »

Dès l’âge de 14 ans, les personnes en situation de handicap sont formées dans les ateliers de l’entreprise à Luscanen, jusqu’à atteindre une polyvalence au bout du parcours.

« Aujourd’hui, le professionnalisme de notre structure n’est pas démentie. Nos salariés mettent en avant le métier qu’ils font et en sont fiers, affirme Guy Taverson, responsable tôlerie.

L’entreprise tient sa place sur le marché grâce à sa qualité, au respect des délais et sa compétitivité, « bien que le travail soit effectué par des personnes en situation de handicap, renchérit Olivier Lebreton, service relation clientèle. Le résultat fourni est bon, sinon mieux qu’en entreprise classique. La fidélité des clients en est la preuve parfaite ».

La gamme des biens et services s’étend de la tôlerie au transport de personnes, de la blanchisserie à la saisie informatique, aux espaces verts, sans oublier les prestations chez les clients professionnels, dans le secteur bancaire, chez Polymer ou Airbus…

Source OUEST FRANCE.

Un MOOC gratuit pour aider les chômeurs handicapés à se vendre et avoir confiance en eux…

Une société lyonnaise a développé une formation gratuite en ligne pour favoriser l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi en situation de handicap.

Un public deux fois plus touché par le chômage que le reste de la population active.

Un MOOC gratuit pour aider les chômeurs handicapés à se vendre et avoir confiance en eux

Alors que Muriel Pénicaud s’est engagée il y a quelques jours à permettre à 40.000 personnes handicapées supplémentaires d’accéder à l’emploi d’ici à 2022 (soit le double par rapport à aujourd’hui), voilà une initiative qui aidera peut-être la ministre du Travail à tenir sa promesse. Depuis début juin, les travailleurs handicapés en recherche d’emploi ont désormais accès à Handimooc, une formation en ligne -ou MOOC (massive open online course)- destinée à les conseiller dans leurs démarches. Un outil adopté par les plus grandes universités du monde, mis cette fois au service d’un défi de taille: réduire le taux de chômage des personnes en situation de handicap qui, avec un taux de 19%, est deux fois plus important que la moyenne nationale.

Cette formation gratuite a vocation à informer et guider ce public, de la construction du projet professionnel de ceux qui le constituent à leur intégration dans l’entreprise, en passant par la recherche d’un emploi. «Il ne s’agit pas de remplacer l’accompagnement individuel déjà proposé dans les structures existantes. Le but est de proposer un outil en parallèle, pour apporter des réponses aux questions que ces personnes se posent», précise Cécile Bruley, cheffe du projet pour TH Conseil, le cabinet lyonnais d’aide au recrutement des personnes handicapées qui a développé Handimooc. Parmi ces interrogations: faut-il mentionner son handicap dans son CV? Comment en parler pendant l’entretien d’embauche? Quels sont les aménagements possibles dans l’entreprise?

Une formation adaptée aux différents handicaps

Pour que ce MOOC soit accessible au plus grand nombre, les vidéos, quiz et témoignages contenus dans la formation ont été adaptés aux handicaps visuel, auditif, moteur et à certaines difficultés cognitives. «Les textes peuvent être convertis en voix, les vidéos sont sous-titrées et l’utilisateur peut naviguer avec un clavier spécial. Les concepts juridiques ont aussi été simplifiés», détaille Cécile Bruley, pour qui l’existence même de cet outil en ligne évite à ce public des déplacements souvent contraignants dans les organismes dédiés.

Financée par l’Agefiph (Association de gestions du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), le Fiphfp (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique) et par 12 entreprises (Amazon, EDF, BNP Paribas, Total…), cette formation a été développée en collaboration avec Pôle emploi et Cap emploi, réseau dédié à l’emploi des personnes handicapées. Depuis son lancement, près de 1600 personnes s’y sont déjà inscrites. Signe de son potentiel, une partie d’entre elles sont en réalité des structures accompagnant des travailleurs handicapés, qui entendent s’appuyer sur cet outil au quotidien.

Source LE FIGARO.

Emploi des personnes handicapées : « C’est une valeur ajoutée, une diversité, qui rend l’entreprise plus performante »…

« On ne peut pas continuer de penser que les personnes handicapées sont un quota dans la population », a expliqué, mardi 19 juin sur franceinfo Dominique Gillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Jean-Claude Mauran, confiseur et responsable de la production à l'entreprise Patrelle, travaille le 13 novembre 2003 sur une chaîne de production à Houlgate.

Plus de 500 000 personnes handicapés sont au chômage en France. On est encore très loin de l’objectif des 6% de salariés handicapés comme le prévoit la loi. « Il y a des préjugés. Il y a encore des employeurs qui considèrent que recruter une personne handicapée c’est une charge », a expliqué sur franceinfo Dominique Gillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), ancienne secrétaire d’État socialiste chargée de la Santé, auteure du rapport « Personnes handicapées : Sécuriser les parcours, cultiver les compétences », présenté mardi soir au gouvernement. Pour elle, « on ne peut pas continuer de penser que les personnes handicapées sont un quota dans la population, qui nécessite un volet supplémentaire dans une loi. Elles doivent être considérées dès le début d’une loi comme des citoyens à part entière ».

franceinfo : Pourquoi y-a-t-il si peu de personnes handicapées salariées ?

Dominique Gillot : On considère trop les personnes handicapées du point de vue de leur handicap, de leur limitation que du point de vue de leurs compétences. Je me suis engagée à la présidence du CNCPH à faire la promotion du handicap, des personnes handicapées, de leurs compétences, leurs aptitudes à exercer leurs droits, leurs talents professionnels.

Les préjugés persistent-ils ?

Tout à fait. Il y a des préjugés. Il y a encore des employeurs qui considèrent que recruter une personne handicapée c’est une charge, c’est une obligation, c’est un poids. Dans le collectif de travail c’est pareil. On peut considérer qu’avoir un collègue handicapé c’est plus de boulot pour le collectif, qu’il va avoir des avantages et des privilèges qu’on aimerait bien avoir aussi. Donc, tout ça il faut le casser. Il faut considérer la personne handicapée pour ce qu’elle est, une personne qui a des aptitudes, des compétences, qui fait l’effort de dépasser son handicap et qui développe des compétences qui peuvent être un levier pour l’entreprise.

La loi impose 6% de travailleurs handicapés aux entreprises. Préfèrent-elles payer des amendes plutôt que de les recruter ?

De moins en moins. C’est aussi une idée reçue. J’ai rencontré beaucoup d’entrepreneurs, de managers, qui considèrent l’intérêt qu’il y a à recruter une personne avec des besoins spécifiques, une intelligence particulière, une sensibilité particulière, au sein des équipes professionnelles. C’est une valeur ajoutée, une diversité, qui rend l’entreprise plus performante.

Les salariés rencontrent-ils des freins administratifs à leur insertion professionnelle ?

L’éventail de dispositifs pour accompagner les personnes handicapées vers l’emploi est inouï, c’est d’une complexité très grande, il y a trop d’interlocuteurs, des cloisonnements, de transferts. Il y a vraiment besoin de simplifier, de rendre les choses plus rationnelles, plus performantes et de généraliser l’information, l’accompagnement des personnes vers l’emploi, du point de vue de l’orientation, de la formation, de l’accompagnement dans l’emploi après le recrutement. Pôle emploi n’est pas suffisamment sensibilisé à l’orientation des personnes handicapées, les organismes de formation ne leur font pas suffisamment de place, donc il y a une volonté d’ouvrir le milieu ordinaire de formation aux jeunes avec handicaps, aux adultes.

Emmanuel Macron a promis de faire du handicap une priorité de son quinquennat. Qu’attendez-vous ?

J’interpelle le président de la République. Il doit donner des indications fortes sur la culture qu’on doit partager. Donner une priorité au handicap, cela veut dire que toutes les actions publiques doivent être imprégnées de cette volonté de considérer les personnes handicapées parmi les autres, comme elles le souhaitent. On ne peut pas continuer de penser que les personnes handicapées sont un quota dans la population, qui nécessite un volet supplémentaire dans une loi. Elles doivent être considérées dès le début d’une loi comme des citoyens à part entière.

Source FRANCE INFO.