Cancer: l’immunothérapie donne un résultat durable chez un quart des patients…

Contrairement à la chimiothérapie, qui cherche à détruire la tumeur, l’immunothérapie aide le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses et à s’en débarrasser.

Cancer: l’immunothérapie donne un résultat durable chez un quart des patients

L’analyse de 19 essais cliniques testant l’efficacité de traitements du cancer par immunothérapie montre que ce nouvel arsenal thérapeutique donne des résultats durables chez un quart des patients en moyenne, a indiqué vendredi l’Institut Curie.

Les médicaments d’immunothérapie, qui cherchent à déclencher une réponse immunitaire du corps contre les cellules cancéreuses, ont bouleversé la prise en charge des cancers depuis quelques années. Mais ils ne sont souvent efficaces que chez une minorité de patients, avec de fortes disparités d’un type de cancer à l’autre.

«Nous avons cherché à quantifier la proportion de patients qui répondent de façon durable aux traitements par inhibiteur de point de contrôle immunitaire et à la comparer avec d’autres familles de médicaments», expliquent des chercheurs de l’Institut Curie (Paris) et d’autres centres français de recherche sur le cancer, dans un article publié dans la revue JCO Precision Oncology .

L’immunothérapie par inhibiteur de point de contrôle (ou «checkpoint») fait appel à des anticorps qui bloquent les points de régulation du système immunitaire, utilisés par la tumeur pour échapper aux défenses de l’organisme.

Durée de survie trois fois supérieure

L’analyse de 19 études internationales menées sur 11.640 patients atteints par différents types de cancers montre que 25% de ceux traités par immunothérapie ont présenté une «réponse durable», contre seulement 11% chez ceux qui ont reçu une autre famille de traitements (chimiothérapie ou thérapie ciblée). Une réponse durable est le fait d’avoir une durée de survie sans progression du cancer plus de trois fois supérieure à la durée médiane de survie sans progression du cancer de l’ensemble des patients.

Selon les études analysées, la proportion de réponse prolongée à l’immunothérapie variait entre 12% et 39%, a précisé à l’AFP Christophe Le Tourneau, cancérologue responsable des essais cliniques précoces à l’Institut Curie. Parmi les patients traités par immunothérapie, 30% ont par ailleurs eu une survie globale plus de deux fois plus longue que la moyenne de tous les patients, contre 23% chez ceux traités par d’autres médicaments.

«Ces travaux soulignent également que plus l’immunothérapie est donnée tôt, plus la probabilité d’avoir une réponse prolongée est élevée», ce qui confirme «l’intérêt des médecins à prescrire l’immunothérapie à des stades plus précoces de cancers», note l’Institut Curie.

Ces résultats pourront servir de référence à la communauté scientifique «en vue de comparer l’efficacité des nouvelles stratégies thérapeutiques en cours d’évaluation», souligne le Pr Le Tourneau. De nombreux essais cliniques sont en cours – 30 rien qu’à l’Institut Curie -, testant différentes approches d’immunothérapie.

Source LE FIGARO.

Alimentation De plus en plus de jeunes sont atteints de cancers censés toucher les seniors en raison d’obésité…

Les cancers liés à l’obésité deviennent de plus en plus fréquents chez les jeunes conclut une étude de l’American Cancer Society publiée dans The Lancet Public Health le 4 février.

Les cas d’obésité précoce chez les Millenials seraient à l’origine de cancers (colorectaux ou du pancréas) notamment de plus en plus précoces eux aussi, ces derniers apparaissant avant 50 ans et parfois pendant la trentaine. Comment expliquer cette précocité ? L’obésité juvénile accélérait donc les risques d’un cancer précoce ?

 Réginald Allouche : Dans les cas d’obésité précoce, surtout chez els adolescents, il y a des altérations du foie et un métabolisme qui va sécréter des hormones inflammatoires. L’organisme va être plus enflammé et les défenses immunitaires vont être de plus en plus sollicitées. Comme elles sont sollicitées de plus en plus régulièrement elles vont devenir moins vigilantes. Il y a souvent plus de risques d’avoir un cancer qui va se développer dans ces cas. L’immunité ne verra pas passer les cellules problématiques qui se développeront plus facilement. En cela l’obésité est problématique car elle est inflammatoire et va préparer le terrain non seulement pour les cancers mais aussi pour le diabète et les maladies qui y sont liées.
L’obésité à un jeune âge va faire que l’on est plus exposé que les autres. A cela s’ajoute le fait que l’obésité s’accompagne souvent d’un défaut d’exercice physique et que l’exercice physique a des vertus de détoxification. Le système lymphatique a un débit moins important quand on ne bouge pas, quand on ne pratique pas d’activité physique.

Ensuite un obèse consomme des produits obésogènes : graisses saturées et sucres. Ces aliments là sont inflammatoires et peuvent renforcer les inflammations déjà existantes et causer des problèmes de santé, du diabète au développement de cancers.

En 2007, 14% des enfants de 3 à 17 ans étaient en surpoids, et 3,5% souffraient d’obésité. La jeunesse est-elle particulièrement une période à risque pour les personnes en surpoids où souffrant d’obésité ?

C’est une période à risque. Il convient de disjoindre les garçons et les filles. Pour les filles, le problème du surpoids avant la puberté et au moment de la puberté fait que l’obésité peut se développer. A la puberté il y a une explosion des sécrétions sexuelles chez la femme et une tendance accélérée au stockage. Les garçons ont le même problème mais, en général, sont plus actifs car ont plus de muscles structurellement. Evidemment c’est une généralité qui dépend de l’activité physique. La variable d’ajustement sera l’exercice mais dans tous les cas c’est une période à risques.

Pouvez-vous nous rappeler les conseils de prévention pour prévenir le surpoids et l’obésité chez les jeunes ?

Il y a de nombreux conseils à prodiguer. D’abord il y a le fait de rythmer les repas. Il faut garder un rythme constant et ne pas négliger les repas. Ce rythme là dans nos sociétés a tendance à disparaître. Aux Etats-Unis on se rend compte que les rythmes ont disparu et c’est en lien direct avec le développement de l’obésité. Il faut éviter les grignotages, éviter les « récompenses sucrées » pour les enfants, surtout s’ils ne bougent pas.
Evidemment il faut aussi favoriser l’exercice physique et les parents doivent montrer l’exemple à leurs enfants. Si les parents ne font pas d’exercice, les enfants n’en feront pas. Les parents doivent aussi montrer l’exemple sur l’alimentation. Il faut, avant la crise d’adolescence montrer l’exemple aux enfants car il en restera toujours quelque chose. Enfin, il convient d’éviter les produits industriels, préférer les produits frais et limiter le « tackout » qui se démocratise avec les nouveaux services de livraison à domicile.

Source ATLANTICO.

Tabac: les fumeurs sous-estiment encore les risques…

Les fumeurs pensent qu’il faut en moyenne 12 cigarettes par jour et 16 années et demie de tabagisme pour risquer de développer un cancer.

Tabac: les fumeurs sous-estiment encore les risques

En 2019, personne ne peut plus ignorer que le tabac, avec ses quelque 7000 substances chimiques (dont 70 cancérigènes avérées), est un facteur de risque important de maladies. Une enquête récemment publiée par Santé publique France le confirme: parmi 4000 personnes interrogées, la quasi totalité sait que fumer favorise le cancer, et les trois quarts des fumeurs craignent d’avoir un cancer dû au tabac.

L’enquête révèle en revanche que ces derniers sous-estiment largement les seuils de dangerosité. Ceux interrogés ont par exemple indiqué qu’il faut fumer au moins 12 cigarettes par jour pour risquer d’avoir un cancer, et seuls 23% pensent qu’il existe un risque dès une cigarette quotidienne. Plus d’un quart des fumeurs iplace même la barre à 20 cigarettes par jour. Ainsi, les «petits» fumeurs (moins de dix cigarettes par jour) considèrent (à tort) que leur consommation est trop faible pour risquer de développer un cancer dû au tabac.

Des seuils de risque sous-estimés

À la question: «Au bout de combien d’années une personne qui fume ce nombre de cigarettes par jour a‑t‑elle un risque élevé d’avoir un cancer?», les fumeurs ont répondu en moyenne «16 ans et demi». Or il est bien démontré que le risque de développer un cancer est très lié à la durée du tabagisme, même si l’on fume peu. Fumer une cigarette par jour pendant 10 ans fait ainsi courir plus de risques que de fumer un paquet par jour pendant un an, selon l’Institut national du cancer.

Les trois quart des personnes interrogées pensent également que respirer l’air des villes est aussi mauvais pour la santé que de fumer, et que faire du sport permet de nettoyer ses poumons. Le sport constitue en effet une protection contre de nombreuses maladies, mais il ne permet pas de supprimer l’effet nocif du tabagisme sur les poumons. Quant à la pollution, elle est certes à l’origine de cancers, mais bien moins que le tabac: en 2015 en France, la pollution était responsable de moins de 1% des cancers, tandis que le tabac était à l’origine de 29% des cancers chez les hommes et 9% chez les femmes, rappelle Santé Publique France. «Les inquiétudes de la population vis‑à‑vis des risques environnementaux grandissent», analyse l’agence sanitaire, «et la propagation de ce sentiment entre 2010 et 2015 peut traduire une relativisation des risques comportementaux face à ces nouveaux risques peu maîtrisables à l’échelle individuelle».

Des inégalités sociales en matière de perception des risques.

Malgré l’ancrage de ces idées reçues, neuf personnes interrogées sur dix ont déclaré être bien ou très bien informées sur les effets du tabac sur la santé. Mais les moins diplômées et ceux ayant les revenus les plus bas ont la plus mauvaise perception des risques et le sentiment d’être moins bien informés. Cette inégalité se répercute sur les niveaux de consommation: le tabagisme est plus répandu chez les plus modestes.

Une différence qui pourrait s’expliquer par «une plus grande méfiance à l’égard des messages de prévention, une différence de perception des politiques publiques, une stratégie marketing ciblée de l’industrie du tabac, et par un déni du risque plus présent parmi les populations défavorisées».

Or bien connaître les risques est primordial: «La perception des risques fait partie des leviers pour amener des fumeurs à arrêter de fumer», rappelle Santé Publique France. Une étude française conduite en 2016 a en effet montré que plus le tabagisme est perçu comme étant nocif pour la santé, plus les tentatives d’arrêt du tabac se soldent par un succès. «L’amélioration des connaissances des risques doit être un des objectifs de la lutte antitabac», conclut Santé Publique France, qui insiste sur la nécessité de «pallier la stratégie de l’industrie du tabac», promotrice de «fausse science», ainsi que la «médiatisation approximative des différents risques sanitaires».

Source LE FIGARO.

 

A SAVOIR – Cancer: quels traitements pour limiter les risques de séquelles à long terme ?…

En cancérologie, l’efficacité des traitements est une nécessité absolue, parfois au prix d’effets à long terme. Les techniques s’améliorent pour réduire ces séquelles souvent lourdes.

Cancer: quels traitements pour limiter les risques de séquelles à long terme?

En France, 3 millions de personnes ont ou ont eu un cancer. Selon l’enquête Vican 5 publiée par l’Inserm et l’INca en juin 2018, 63,5% d’entre elles souffrent encore de séquelles cinq ans après le diagnostic de ce cancer. Modifications de l’image corporelle, fatigue, douleurs, troubles moteurs ou sensoriels, difficultés sexuelles sont les plus fréquentes. Mais dans trois quarts des cas, ces séquelles ne font l’objet d’aucun suivi spécifique.

Extrêmement variables d’une personne à l’autre selon la nature, la localisation et le stade du cancer, les séquelles à long terme sont liées au cancer mais aussi aux traitements indispensables pour le vaincre, qui combinent souvent chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie. L’essor de la chirurgie mini-invasive par cœlioscopie, parfois robot-assistée, a diminué l’impact des interventions. Cette chirurgie oncologique va aussi vers la désescalade.

Cancer : quelles séquelles cinq ans après le diagnostic ?

Les troubles, dysfonctionnements ou séquelles spontanément déclarés après un cancer selon l’enquête Vican 5 publiée par l’Inserm et l’INCA

– Des modifications de l’image du corps 12,6 %

– Douleurs modérées à sévères 12,3 %

– Fatigue chronique 10,4 %

– Troubles moteurs ou troubles de la vision 9,7 %

– Difficultés sexuelles 6,5 %

– Troubles chroniques des fonctions urinaires 6,3 %

– Troubles chroniques des fonctions gastro-intestinales basses 4,9 %

– Neuropathie périphérique 4,5 %

– Syndromes hormonaux ou de la ménopause 3,8 %

-Lymphoedème des membres 2,9 %

-Troubles cognitifs comme des troubles

de la mémoire ou de la concentration 2,9 %

-Troubles chroniques des fonctions gastro-intestinales hautes 2,4 %

– Difficultés respiratoires 2,2 %

-Troubles chroniques dentaires ou buccaux 2%

-Désordres endocriniens comme un déficit thyroïdien, ovarien ou une prise de poids 1,8%

 

«Pour les petits cancers du sein, la technique du ganglion sentinelle – qui consiste à n’enlève que le premier ganglion lymphatique du creux de l’aisselle, en plus de la tumeur – remplace quand c’est possible le curage complet des ganglions axillaires», explique le Pr Gilles Houvenaeghel, chirurgien (Institut Paoli Calmette, Marseille). On réduit ainsi le risque de lymphœdème, de «gros bras». L’imagerie tumorale plus précise diminue le risque de récidive donc de mastectomie totale. Dans les cancers de l’utérus et du col, c’est surtout la chirurgie mini-invasive qui a apporté des progrès, mais l’ablation de l’utérus reste la règle.

«En cancérologie digestive, la cœlioscopie a aussi réduit l’impact de la chirurgie et ses séquelles. Dans le cancer du rectum, on fait plus d’ablations partielles pour préserver l’anus et éviter la stomie, explique le chirurgien. En cancérologie ORL, la tendance est aussi à une chirurgie partielle de préservation d’organe quand c’est possible.»

En oncologie médicale, l’intensité des chimiothérapies classiques a longtemps été privilégiée comme gage d’efficacité. «Les anthracyclines conservent une place importante dans le traitement du cancer du sein, mais on a réduit la dose cumulée pour diminuer la toxicité cardiaque à long terme. Idem pour le cisplatine, très utile dans de nombreux cancers, mais parfois à l’origine de séquelles auditives et sensitives», explique le Pr Pierre-Yves Pierga, oncologue (Institut Curie, Paris).

Des séquelles imprévisibles

«La prédiction des séquelles à long terme est difficile. Il n’y a pas de modèle animal pour prévoir une toxicité à dix ou quinze ans. Nous nous basons donc surtout sur le recueil de ces effets par la pharmacovigilance», explique l’oncologue. Autre inquiétude, le risque à long terme de second cancer lié à l’effet sur l’ADN des anticancéreux et de la radiothérapie. «Dans certains cas rares, on peut identifier des malades à risque génétique accru.»

La préoccupation immédiate, c’est l’efficacité du traitement contre le cancer, mais en restant très vigilant sur la toxicité. «Les immunothérapies semblent avoir moins de toxicité à long terme. Avec de nouveaux médicaments, les inhibiteurs de checkpoint immunitaire, il peut y avoir de rares réactions à long terme d’auto-immunité sur la peau ou la thyroïde.» Les progrès dans la prévention de ces séquelles à long terme viennent surtout du choix accru entre molécules, et d’une meilleure préservation de la fertilité chez les malades jeunes.

La radiothérapie a sa place dans la plupart des cancers non disséminés et à faible risque métastasique, dans presque tous les cancers du sein ou ORL, certains cancers du poumon ou de la prostate… «Les séquelles dépendent de la dose cumulée de rayons et du volume irradié, avec des progrès importants grâce au couplage de la radiothérapie à des outils d’imagerie moderne. Nous pouvons donc mieux estimer le volume cible au millimètre près et mieux préserver les organes voisins», explique le Pr Christophe Hennequin, radiothérapeute (hôpital Saint-Louis, Paris). «Les séquelles possibles, de gravité variable, vont d’effets cutanés mineurs jusqu’à l’atteinte cardiaque. Ce risque est très fortement majoré par le tabagisme.»

Dans les cancers ORL, le risque de sécheresse buccale par destruction des glandes salivaires peut être divisé par deux par la radiothérapie en modulation d’intensité. Les irradiations pelviennes engendrent parfois une sécheresse vaginale altérant la qualité de vie, que les gynécologues peuvent un peu améliorer. Autre séquelle de ces irradiations, l’atteinte ovarienne et la ménopause précoce. «Chez les femmes jeunes ayant un cancer gynécologique précoce, une préservation de fertilité peut être proposée si elle ne retarde pas le traitement.» Dans les cancers digestifs, des séquelles peuvent survenir, avec des selles très fréquentes dont la prise en charge reste très difficile.

Pour le Pr Hennequin, «la gestion des séquelles, la prise en compte de la qualité de vie après le cancer est une préoccupation croissante des cancérologues. Même si l’effort n’a peut-être pas été suffisant jusqu’à présent».


L’exemple du cancer du sein

Chaque année, plus de 50.000 femmes ont un cancer du sein en France, dont 80 % vivront plus de dix ans après. Avec 12.000 patientes incluses depuis 2012, Canto est la plus grande cohorte mondiale sur les effets à long terme du cancer du sein et de ses traitements.

Premier objectif: identifier les facteurs prédictifs chez les patientes avec un cancer du sein précoce afin d’adapter leur traitement. Plusieurs études ont montré la fréquence de symptômes comme la fatigue, les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les douleurs ostéo-articulaires, l’insomnie, les difficultés neurocognitives. «Certains sont typiques de traitements. Ainsi la douleur ou le lymphœdème sont plus associés aux thérapies locales, chirurgie et rayons, indique le Dr Ines Vaz-Luis, oncologue (IGR, Villejuif), chargée du programme Canto. D’autres, comme les symptômes de ménopause, les dysfonctions sexuelles, les troubles musculo-squelettiques, à l’association thérapies locales et chimiothérapie, et surtout à l’hormonothérapie.»

Source LE FIGARO.

Cancer de l’enfant : des traitements efficaces mais à risque de séquelles…

Les traitements peuvent affecter le développement de l’enfant à court terme, mais aussi provoquer des séquelles bien des années plus tard.

Cancer de l’enfant : des traitements efficaces mais à risque de séquelles

Les cancers de l’enfant sont rares: moins de 3000 nouveaux cas par an en France. Si leur taux de survie a beaucoup augmenté en quelques décennies – aujourd’hui plus de 80% à 5 ans -, ces «survivants» peuvent être confrontés, adultes, aux séquelles de la maladie et des traitements reçus.

«Il faut donc peser les avantages et les inconvénients des traitements avec le souci du développement futur de l’enfant, d’où l’intérêt des services d’oncopédiatrie», explique le Dr Daniel Orbach, pédiatre oncologue (Institut Curie, Paris). «En chimiothérapie, chaque classe peut potentiellement provoquer des séquelles: auditives avec les sels de platine, cardiaques avec les anthracyclines…, qui dépendent de la dose totale reçue. Les protocoles essaient de rester en deçà des zones de risque. Mais il n’y a pas de risque zéro, et il faut parfois rappeler que nous nous battons d’abord contre le cancer.»

» LIRE AUSSI – Cancers pédiatriques: des maladies rares qui touchent un enfant sur 440

La radiothérapie peut réduire la croissance

Souvent en complément de la chirurgie, la radiothérapie, très efficace, reste indispensable dans certains cancers. «Avec, là aussi, des risques de séquelles, d’autant plus si l’enfant est jeune car l’organe irradié sera moins efficace et sa croissance réduite. C’est pourquoi la radiothérapie est rare avant 5 ans», rappelle le pédiatre.

Florent de Vathaire, épidémiologiste (Inserm U1018-IGR, Villejuif), explore ces conséquences à long terme sur une cohorte de 8000 enfants traités avant 2000. Les plus âgés ont aujourd’hui 50 ans. «Les séquelles les plus graves sont liées aux tumeurs cérébrales, souvent très précoces, traitées par radiothérapie. Par rapport à la population générale, quarante ans après une irradiation cérébrale, le risque d’AVC est accru de 30 %, alors qu’il n’était pas visible vingt ans après». Même si les traitements sont aujourd’hui mieux maîtrisés, l’idée est d’essayer de traiter ces tumeurs par protonthérapie, encore plus précise que la radiothérapie.

Source LE FIGARO.

Santé. Des familles de victimes de la chimiothérapie 5-FU veulent porter plainte…

Quatre familles de victimes de la chimiothérapie 5-FU veulent porter plainte contre X.

Elles reprochent aux pouvoirs publics de ne pas avoir recommandé plus tôt un test qui aurait permis de déceler leur sensibilité.

Une patiente reçoit un traitement de chimiothérapie pour un cancer du sein au Centre de cancérologie Antoine-Lacassagne à Nice le 26 juillet 2012 (photo d'illustration).

Quatre familles de victimes d’une allergie à une molécule de chimiothérapie s’apprêtent à porter plainte contre X, reprochant aux pouvoirs publics de ne pas avoir recommandé plus tôt un test qui aurait permis de déceler leur sensibilité, a-t-on appris ce jeudi auprès de leur avocat. « La cure qui devait les soigner les a envoyés au cimetière », accuse Me Vincent Julé-Parade.

La plainte, qui émane des proches de trois patients décédés et d’une victime gravement atteinte, doit être déposée au pôle santé du TGI de Paris « sous trois semaines », a précisé l’avocat spécialiste du droit des victimes.

80 000 personnes traitées par ce médicament chaque année

La molécule en cause, le 5-fluorouracile dit 5-FU ou capécitabine, est très fréquemment utilisée dans les chimiothérapies, seule ou avec d’autres anticancéreux.

Chaque année en France, 80 000 personnes atteintes d’un cancer – principalement digestif, du sein ou ORL – sont traitées par ce médicament, selon l’Institut national du cancer (INCa).

Mais chez certains patients, qui présentent un déficit total ou partiel d’une enzyme particulière, les effets toxiques du 5-FU sont décuplés. Il faut alors diminuer la dose ou utiliser d’autres molécules. Deux méthodes de tests existent pour dépister cette sensibilité, mais jusqu’à récemment, certains hôpitaux les pratiquaient et d’autres pas.

« L’idée, ça n’est pas de mettre en cause le 5-FU, qui a fait ses preuves, mais d’interpeller : pourquoi, alors que l’on savait depuis plusieurs années qu’il y avait cette contre-indication en cas de déficit (de l’enzyme DPD, N.D.L.R.) et qu’il y a des tests qui existent, aucune autorité sanitaire ni aucun responsable public n’a pris comme mesure de recommander ce test avant février 2018 ? », souligne Me Vincent Julé-Parade.

Prévenir de « certaines toxicités sévères »

Le 8 février 2018, l’Agence du médicament (ANSM) a souligné l’intérêt d’un dépistage systématique, tout en estimant qu’il n’y avait « aucun consensus […] sur les modalités » de ce dépistage. Et le 18 décembre, l’INCa et la Haute autorité de santé (HAS) ont recommandé la réalisation systématique d’une de ces deux méthodes de dépistage, « pour prévenir certaines toxicités sévères » des chimiothérapies par 5-FU.

« Les fluoropyrimidines peuvent entraîner des toxicités sévères chez 1 patient sur 5, voire des décès (entre 1 patient sur 100 et 1 patient sur 1 000). Une partie de ces toxicités est liée à un déficit d’activité » de l’enzyme DPD, soulignait l’INCa, précisant que ce « déficit peut être partiel (3 à 5 % des patients) ou total (entre 0,01 % et 0,5 % des patients) ».

Source OUEST FRANCE.

Cancer : certaines perruques seront bientôt entièrement remboursées…

À compter du mois d’avril 2019, le remboursement des perruques des patients sous chimiothérapie passera de 125 à 350 euros.

Cancer : certaines perruques seront bientôt entièrement remboursées

Les perruques, accessoires bien souvent indispensables en cas de chimiothérapie, seront bientôt mieux remboursées pour les patients atteints de cancer, a annoncé sur son site Rose Magazine. Pour l’heure, les prothèses capillaires sont prises en charge à hauteur de 125 euros par la Sécurité sociale, soit le prix d’entrée de gamme pour une perruque en cheveux synthétiques. À compter du mois d’avril 2019, le remboursement des perruques passera de 125 à 350 euros. Une victoire pour les malades, qui auront accès à des perruques qualitatives sans aucun «reste-à-charge».

Cette évolution dépasse les engagements du troisième Plan Cancer, qui prévoyait de doubler les montants des remboursements. Elle est l’aboutissement de plusieurs mois de discussions entre les représentants des ministères de la Santé et de l’Économie, des associations de patients telles que Rose-Up (qui produit Rose Magazine) et les fabricants de perruques. Au terme de la négociation, ces derniers se sont engagés à réduire le prix de leurs perruques de 400 à 350 euros, afin qu’il n’y ait plus de reste-à-charge pour les patients.

Les prothèses de plus de 700 euros pas remboursées

La nouvelle grille tarifaire de remboursement prévoit également que les perruques de classe 2 et celles intégrant des cheveux naturels, vendues jusqu’à 700 euros, soient prises en charge à hauteur de 250 euros. Par contre, les perruques de plus de 700 euros ne seront pas remboursées. Elles représentent actuellement une part du marché inférieure à 8%.

Un avis entérinant ces nouveautés sera publié dans le Journal Officiel dans le courant de la semaine prochaine. Le nouveau remboursement devrait être effectif le 1er avril 2019, selon Rose Magazine. «Nous apprécions vraiment la volonté de la Ministre et la célérité du Comité économique des produits de santé, qui ont permis de faire aboutir ces négociations en moins de six mois», explique Céline Lis-Raoux, journaliste à Rose Magazine et cofondatrice de l’association Rose-Up.

Et pour cause: jusqu’en juin dernier, les négociations étaient bloquées depuis plus de trois ans. «C’est une revendication que notre association Rose-Up porte depuis des mois et qui connaît, enfin, une issue favorable», conclut-elle.

Source LE FIGARO.

Nice: Des cours de cuisine étoilés pour réapprendre à manger après une greffe…

RECHERCHE Le CHU de Nice mène un projet de recherche unique en France avec des patients victimes de leucémies…

Nice: Des cours de cuisine étoilés pour réapprendre à manger après une greffe. Eloïse Fortoul, une patiente, et le chef Christian Plumail

  • Le CHU de Nice va mener pendant deux ans un projet de recherche unique en France sur l’alimentation post-greffe de moelle osseuse.
  • Des patients traités après une leucémie, et dont l’alimentation doit être strictement encadrée pour éviter des infections, vont bénéficiers d’ateliers avec des grands chefs.
  • Ces travaux devraient faire l’objet d’une publication scientifique et seront soumis à la Société francophone de greffe de moelle et de thérapie cellulaire.

Cannelloni de Saint-Jacques sauce safranée, ballottines de volaille et jus de truffe… Ce menu aux accents de fête tranche avec les plats surgelés que Nadège Deville, victime d’une leucémie et greffée de la moelle osseuse, avait pris l’habitude de se réchauffer. « Plus simple pour éviter tout risque de contamination », explique cette kinésithérapeute niçoise de 41 ans.

Ces plats trois étoiles, c’est pourtant ceux qu’elle a concoctés avec deux grands chefs, jeudi, à l’initiative du CHU de Nice. Le Pr Thomas Cluzeau, à la tête du service de l’hématologie clinique à l’hôpital L’Archet, a lancé un projet de recherche unique en France. Pendant deux ans, une quarantaine de ses patients « allogreffés de cellules-souches hématopoïétiques » vont participer à des ateliers culinaires pour « améliorer leur état nutritionnel et leur qualité de vie ».

Légumes lavés à la javel

« Avec les traitements, j’ai moins d’appétit et toujours ce goût de médicament dans la bouche. Depuis les chimios et greffe, j’ai perdu 5 kg », relève Nadège Deville. « La dénutrition, fréquente dans ces cas, peut augmenter l’incidence des infections et entraîner la maladie du greffon contre l’hôte, potentiellement mortelle », pointe le médecin.

Jacques Chibois et Christian Plumail, deux stars de la cuisine azuréenne, ont accepté de relever le défi : redonner de la couleur à leurs assiettes. En respectant des contraintes liées aux immunosuppresseurs.

« Les légumes consommés crus sont lavés à la javel et les autres aliments sont cuits à cœur », relève le premier, chef étoilé à la Bastide Saint-Antoine. « Il faut des astuces pour préserver les saveurs. La Saint-Jacques est, par exemple, réduite en purée que l’on farcit dans un cannelloni », dit le second, qui reçoit dans son appartement-atelier.

Risque de désociabilisation

« J’ai eu la chance d’avoir peu d’effets secondaires. C’est pour le moral que ça a été parfois compliqué. On ne peut plus sortir au restaurant et c’est difficile de se faire inviter chez des amis », explique Eloïse Fortoul qui participe aussi à cette masterclass « avec la pêche » après une leucémie et une greffe. « Je prends des idées pour le réveillon que je vais moi-même préparer. C’est un coup de boost incroyable », s’enthousiasme la responsable communication de 40 ans.

L’idée de ces ateliers « est aussi de lutter contre le risque de désociabilisation qui peut agir sur le plan psychologique et ralentir la guérison », note le Pr Thomas Cluzeau.

D’ici 2020, ses travaux devraient faire l’objet d’une publication scientifique et seront soumis à la Société francophone de greffe de moelle et de thérapie cellulaire. En vue d’une application dans tout l’Hexagone. En parallèle, un livre de toutes ces recettes, savamment conçues, sera édité.

Source 20 Minutes.

Cancer du sein : le coup de colère d’un professeur contre les détracteurs du dépistage…

Le patron de l’Institut national du cancer lance un cri d’alarme ce matin dans les colonnes du Parisien / Aujourd’hui en France.

Le professeur Norbert Ifrah dénonce la campagne de dénigrement organisé sur les réseaux sociaux contre le dépistage du cancer du sein.

La participation au dépistage organisé baisse depuis quelques années, tombant même en dessous de 50% en 2017.

 

En France, moins d’une femme sur deux est dépistée à partir de 50 ans. Un chiffre en baisse depuis plusieurs années et bien loin des 70% recommandés par l’Union européenne. Selon le patron de l’Institut national du cancer, Norbert Ifrah, ce recul est du à une « campagne de dénigrement surréaliste sur les réseaux sociaux ». Il lance donc un cri d’alarme dans les colonnes du Parisien / Aujourd’hui en France.

Attention aux fausses informations sur le dépistage sur les réseaux sociaux

Sur Facebook ou Twitter, les détracteurs du dépistage sont certes peu nombreux mais très actifs. Ils accusent le dépistage organisé du cancer du sein de surdiagnostic. En clair, de détecter des lésions qui n’auraient pas forcément évoluées en cancers et donc d’entraîner des opérations inutiles. « 80% vont évoluer, d’où la nécessité d’un suivi régulier », répond le président de l’Inca. « Je ne dis pas qu’il y a zéro opération inutile, mais elles sont très peu nombreuses ».  

Le dépistage sauve des vies

« D’après les études mondiales, le dépistage permet d’éviter entre 15 et 20% de décès », ajoute le responsable.  « C’est pour cela que lire sur les réseaux qu’il existerait de faux cancers me sidère. _Ce terme,_catastrophique, est nuisible », dit-il encore, évoquant le risque « que des informations erronées n’écartent des femmes, souvent les plus à risques et les plus précaires, du système de soins, et que des cancers soient traités plus tardivement ».  

Le cancer du sein reste le cancer le plus mortel chez la femme

Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme : 59.000 nouveau cas par an et près de 12.000 décès en France. Le taux de survie est de 99% à 5 ans lorsqu’il est détecté à un stade précoce contre 26% lorsqu’il est détecté à un stade avancé.

Source FRANCE BLEU.

Lyon: La mère de Marin lance un outil pour les victimes de lésions cérébrales et leurs proches…

SOLIDARITE La maman de Marin, violemment agressé fin 2016 à Lyon, s’active désormais pour venir en aide aux victimes de lésions cérébarles et à leurs familles à travers l’association La Tête haute…

Lyon, le 10 octobre 2018. Audrey Sauvajon, la maman de Marin, sauvagement agressé en 2016, s'active aujourd'hui pour venir en aide aux victimes de lésions cérébrales et à leur famille.

  • Près de deux ans après la violente agression de Marin, sa maman lance un kit pour aider les familles de patients victimes, comme son fils, de lésions cérébrales.
  • Ces informations et ces outils dont elle s’est servie pour aider Marin lors de son coma et de sa longue rééducation sont offerts aux personnes concernées.

« Si on peut se servir de cet événement dramatique pour aider d’autres gens et leur éviter les caps par lesquels nous sommes passés, nous aurons tout gagné ». Ce mercredi, Audrey Sauvajon, la maman de Marin, ce jeune homme sauvagement agressé à Lyon fin 2016, a dévoilé un outil destiné aux victimes de lésions cérébrales et à leurs proches.

A travers l’association La Tête Haute, créée quelques mois après l’agression de son fils, cette mère de famille a conçu, en lien avec une neuroscientifique suisse, un guide et un coffret qui seront offerts aux familles concernées sur simple demande. Une initiative née après la longue bataille contre la mort livrée par Marin, resté dans le coma pendant des semaines, et le combat mené par ses proches pour l’accompagner.

Des outils pour aider le cerveau à se reconstruire

Lorsque, en novembre 2016, Audrey Sauvajon s’est retrouvée au chevet de son fils, déterminée à lui venir en aide par tous les moyens, elle a beaucoup cherché et s’est documentée pour savoir comment s’y prendre. « J’ai constaté à ce moment-là un manque réel. Pendant le coma d’un de leurs proches, les familles sont perdues, désœuvrées. Il y a un sentiment d’impuissance et beaucoup de questionnements. Dans cette phase pourtant, la famille a un rôle à jouer », confie cette quadragénaire.

L’objectif de ce kit est de mettre à disposition des familles des informations, des préconisations, des pratiques et différents outils permettant d’établir une communication avec le patient. « Il y a plein de petites choses qui peuvent être faites pour lui, pour aider son cerveau à se reconstruire », explique la mère de Marin, confiant avoir « tout essayé » pour aider son garçon, au fil de ses proches recherches.

Odeurs et lectures

Pendant des heures, elle a massé Marin, dans le coma. Elle lui a fait écouter de la musique, lui a fait sentir des odeurs. « L’odeur est essentielle pour relancer cette machine abîmée », souligne-t-elle. Son mari, Nicolas, se souvient de ce jour où, au lendemain d’un match France-Espagne, il a fait la lecture d’un article de L’Equipe à Marin, fervent supporter de l’ASSE.

« En France, les médecins et le personnel soignant font un travail exceptionnel dans des conditions extrêmement difficiles. Mais ce qui nous a manqué pour Marin, c’est tout ce qui tourne autour de l’aide que peuvent apporter les proches au patient, l’utilisation de nouvelles technologies… », témoigne cette mère qui s’est finalement tournée vers un centre Suisse pour la longue rééducation de Marin.

Un kit financé grâce aux dons

Dans le coffret, disponible via le site internet de l’association, les familles trouveront, en plus du guide, une huile de massage, des capsules d’odeurs à faire sentir au patient ou encore de la pâte à modeler pour lui remémorer le sens du toucher. Dans un premier temps, une centaine de personnes pourront en bénéficier. « Nous ne voulions pas que des barrières financières freinent les familles en détresse. Seuls les frais d’acheminement du coffret seront à leur charge », précise l’association qui a entièrement financé ces kits (50 euros l’unité) grâce aux dons récoltés auprès des soutiens de Marin.

La maman du jeune homme doit être reçue prochainement à l’hôpital neurologique de Lyon pour présenter cet outil aux équipes. « Cela aurait du sens si cette unité, ce service dans lequel Marin a été soignée pouvait en bénéficier », souligne Audrey Sauvajon. Pour poursuivre ce nouveau combat et concevoir d’autres coffrets, La Tête haute a prévu différents événements tout au long de l’année afin de récolter des fonds.

Le prochain en date se déroulera le 26 octobre à Caluire. Lors de ce dîner de gala, Marin sera présent aux côtés du nouveau parrain de l’association Benjamin Biolay.

Source 20 Minutes.