Un atelier culinaire à Paris pour prévenir la dénutrition chez les malades d’Alzheimer…

A l’occasion de la semaine nationale de la dénutrition, qui commence ce 12 novembre, France Alzheimer et Les Petits Frères des Pauvres ont organisé à Paris un atelier culinaire pour des malades et leurs aidants.

Une façon ludique de prévenir et prendre en charge cette pathologie.

Trois personnes malades d'Alzheimer et leurs maris ont participé à l'atelier culinaire pour prévenir la dénutrition à Paris.

 

En France, environ deux millions de personnes sont touchées par la dénutrition. Pour sensibiliser la population et les professionnels de santé et du social à la prévention et la prise en charge précoce de cette pathologie, la deuxième semaine nationale de la dénutrition est organisée à partir de ce vendredi 12 novembre.
A Paris, les Petits Frères des Pauvres et France Alzheimer et maladies apparentées ont organisé dans la semaine un atelier culinaire pour trois personnes malades et leurs aidants. 

La dénutrition comme conséquence de la maladie

Gérard et Serge ont tous les deux le même profils : peu habitués à cuisiner avant que leurs femmes ne soient diagnostiquées Alzheimer, ils ont dû se mettre aux fourneaux une fois que celles-ci ont arrêté de préparer les repas. « J’essaye de préparer des repas bons et sains » explique Gérard, « et ce genre d’atelier me permet aussi de découvrir des produits que je ne travaille pas, comme le butternut ». Un atelier où aidants et aidés ont mis la main à la pâte, encadrés par la cheffe Ghislaine Arabian, pour préparer un repas entier. Une façon de retrouver le goût à la cuisine et à la nourriture. Car les aidants doivent faire attention à l’alimentation et surtout la dénutrition des malades.

« Parfois, je prépare à manger, et elle va se servir deux cuillères. Alors je lui en rajoute, et elle se sent obligée de manger. Autrement, elle ne trouverait plus la force de se nourrir – Bernard, dont la femme est atteinte d’Alzheimer »

Les malades ont tendance à oublier de se nourrir, ou à perdre l’envie de préparer des repas. Ce qui n’est pas sans conséquence : « la dénutrition accélère la fin de vie si on n’en prend pas conscience », explique Joël Jaouen, le président de France Alzheimer. La dénutrition diminue les défenses immunitaires, ce qui peut entraîner des infections et virus, mais affaiblit aussi les muscle et les os. 

La cheffe Ghislaine Arabian a supervisé la préparation du repas

Manger gras, salé, sucré

Comment alors lutter contre cette dénutrition ? « Le principe est très simple », analyse le professeur Eric Fontaine, « les aliments qu’il faut éviter pour ne pas grossir sont ceux qu’il faut favoriser pour ne pas maigrir : car si les gens ont tendance à manger peu, ce n’est pas grave s’ils mangent gras, salé ou sucré ». Mot d’ordre donc : ne pas se priver, s’autoriser à grignoter.

Au menu du repas préparé lors de l’atelier : potage de butternut, potée de légumes et poulet à la crème, profiteroles au chocolat et caramel au beurre salé. « Ce n’est pas riche : c’est adapté aux personnes qui vont le manger » explique la cheffe Ghislaine Arabian. « Ce qui donne envie de manger, c’est d’abord la vue et l’odorat, le goût vient en dernier. Alors on n’hésite pas à mettre des épices, des couleurs. »

La dénutrition touche particulièrement les malades, mais toutes les tranches de la populations peuvent être touchées. Elle se définit par une perte de poids importante en peu de temps : une perte de 5% du poids en un mois, ou 10% en six mois.

Lorsqu'on est dénutrit, il ne faut pas se priver de manger gras, salé ou sucré, sans excès.

Source FRANCE BLEU.

 

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