Handicap : bientôt 1 000 services civiques pour promouvoir l’accessibilité des petits commerces…

Un millier de jeunes en service civique vont être recrutés d’ici fin 2022 pour inciter les petits commerçants à rendre leur établissement accessible aux personnes handicapées.

Handicap : bientôt 1 000 services civiques pour promouvoir l’accessibilité des petits commerces

 

Ces « ambassadeurs de l’accessibilité », qui travailleront en binôme, devront « sensibiliser » les établissements recevant du public (ERP), mais aussi les « accompagner » et les conseiller sur les aides auxquelles ils peuvent prétendre pour se mettre en conformité.

Pour apporter l’information « au plus près du terrain », les « ambassadeurs » seront recrutés par les collectivités locales, mais l’Etat prendra en charge 80 % de leur indemnité de 580 euros net par mois – comme pour tous les services civiques. Leur mission durera de 6 à 12 mois, à raison de 24 heures de travail par semaine minimum.

Échéance reportée à 2024

La loi handicap de 2005 avait prévu que les lieux et transports publics devaient être accessibles aux personnes handicapées avant le 1er janvier 2015. Mais une loi adoptée en 2015 a fixé de nouvelles échéances, en 2018, 2021 et 2024, en fonction du type d’établissements ou de services.

Environ la moitié des deux millions d’établissements recevant du public en France n’ont toujours engagé aucune démarche en ce sens. Il s’agit à 90 % d’établissements de proximité, c’est-à-dire des commerces « du quotidien », comme « le boulanger, le coiffeur, le tabac, le pharmacien », précisent les promoteurs du dispositif.

Carte de l’accessibilité

En parallèle de leur travail de sensibilisation, les « ambassadeurs de l’accessibilité » auront pour mission de recenser, pour chaque établissement visité, son niveau d’accessibilité, afin d’alimenter une base de données sur le site « Accès libre » https ://acceslibre.info.

Ce site doit fournir des détails utiles comme la présence, dans un magasin de vêtements, d’une cabine d’essayage accessible aux personnes en fauteuil roulant.

En avril, l’association APF France Handicap avait lancé une campagne de sensibilisation pour une « mobilisation générale » en faveur d’une plus grande accessibilité, soulignant que cette question ne relevait pas que des pouvoirs publics ou d’un cadre normatif, mais aussi de l’engagement de « chaque citoyen ».

Source SUD OUEST.

Journée mondiale des mobilités : le Covid-19, « une double peine » pour les personnes à mobilité réduite… La situation en Corse…

A l’occasion de la journée mondiale des mobilités, ce 30 avril, Florian L’Autellier, directeur territorial d’APF France Handicap, témoigne des conséquences du Covid-19 sur le quotidien des personnes à mobilité réduite.

Il évoque également les progrès encore à faire pour l’accessibilité en Corse.

Illustration. Le 30 avril marque la journée mondiale des mobilités et de l'accessibilité.

 

Quelles conséquences ont eu les confinements sur le quotidien des personnes à mobilité réduite ?

Les confinements ont aggravé la situation de certaines personnes en situation de handicap. Les confinements à répétition ont accentué leur isolement. Cela a été une double peine pour elles.

En France, il y a 12 millions de personnes en situation de handicap et seulement, 9 millions d’aidants. Ils sont nécessaires aux personnes en situation de handicap pour pouvoir fonctionner au quotidien. Mais, avec le confinement, beaucoup de ces aidants ont resserré leur lien à leur famille et à leur cercle proche. En Corse, ce phénomène s’est particulièrement illustré, avec la notion de la famille qui est très importante.

Les problématiques de confinement ont forcément touché les aidants. Et cela a donc eu des conséquences sur la vie des personnes dépendantes.

Les personnes en situation de handicap ont donc perdu en lien social, selon vous ?

Oui, il y a vraiment eu une problématique liée à l’isolement. Mais cette solitude ne date pas du confinement non plus.

On avait réalisé un spot publicitaire à ce sujet. Un individu était filmé chez lui, à sa fenêtre. Il ne pouvait pas sortir, pas avoir accès à l’éducation, à la culture. Avec un mouvement de caméra, on finissait par découvrir qu’il s’agit d’une personne en situation de handicap. On voulait interpeller les pouvoirs publics et les personnes valides, leur dire : « Regardez, quand vous nous avez placés en confinement, vous avez touché du doigt la situation de ceux qui ne peuvent pas se déplacer« .

Pratiquement chaque personne en situation de handicap doit avoir un aidant au quotidien pour pouvoir fonctionner dans sa journée. En Corse, on a donc essayé de maintenir ce lien. Malgré les confinements, on s’est débrouillé pour procurer des petites aides, faire des courses ou des réparations à domicile quand la personne ne pouvait pas se déplacer…

Au niveau de l’accessibilité des personnes en situation de handicap, quelle conséquence a eu la crise sanitaire ?

En Corse, l’accessibilité aux bâtiments n’a pas été aggravée par le confinement, vu qu’elle n’existe pratiquement pas. Très peu de choses ont été réalisées ces dernières années pour permettre aux personnes handicapées d’accéder à un lieu physique ou à des informations.

Quand vous regardez la Corse maintenant, elle est constituée de villes à trois étages, avec des dénivelés importants, des géographies urbaines parfois anarchiques, comme à Bastia. Ce sont autant d’éléments qui favorisent la rupture de la chaîne d’accessibilité.

Cette chaîne d’accessibilité se définit par l’ensemble des services mis à disposition d’une personne en situation de handicap pour lui permettre de relier un point A à un point B sans recourir à l’aide d’une personne extérieure. En Corse, cette chaîne est trop souvent cassée.

Il suffit d’un défaut pour rompre cette chaîne. Il peut être lié au trottoir, à certaines parties de la voie publique qui ne sont pas aménagées, des erreurs de conception ou un mobilier urbain qui a été posé sans concertation…

Rien n’est fait pour remédier à cette situation ?

Ce n’est pas encore parfait mais des progrès ont été accomplis ces dernières années. Par exemple, dans le domaine des transports en commun, je pense que près de 90 % des bus insulaires sont désormais dotés d’une rampe. Mais certains problèmes persistent. Là est l’objectif de notre semaine d’action pour la journée mondiale de l’accessibilité.

On veut dénoncer les problématiques actuelles : le peu de mise en accessibilité, malgré la loi de 2015 (loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ndlr). A partir de cette loi, tous les propriétaires ou exploitants d’ERP (Etablissement recevant du public) devaient présenter un Agenda d’Accessibilité Programmée et s’engager à réaliser des travaux dans un délai donné.

Mais aujourd’hui en France, il y a 4 millions d’ERP en France. Seulement 400 000 sont vraiment accessibles, malgré la loi. On est loin du compte.

En Corse, quelle est la situation ?

Il existe 15 000 ERP sur l’île. Bien sûr, tous sont loin d’être accessibles. Il existe des sanctions pour les établissements qui manquent à leur obligation. Mais elles ne sont pas appliquées.

En 2018, nous avions poussé la direction départementale des territoires et de la mer, (DDTM) dans leur retranchement pour faire bouger les choses. Le service est chargé de l’aménagement des territoires. Alors, on leur avait envoyé 50 courriers en un an pour rappeler que certains ERP avaient un devoir de mise en accessibilité.

Il n’y a aucun motif de satisfaction ?

Si, bien sûr ! En Corse, aujourd’hui, tout ce qui est neuf répond aux normes d’accessibilité, notamment grâce à la loi ELAN. On peut tout de même regretter que l’obligation de 100 % de logements accessibles au handicap moteur dans l’immobilier neuf ait été supprimée et remplacée par un seuil de 10 %. Cela montre, en quelque sorte, la considération que l’on porte à notre combat.

Malgré tout, le logement doit pouvoir se rendre accessible avec des travaux simples. Globalement, pour ce qui est du neuf, tout est mis en accessibilité, au moins sur les accès à l’immeuble, les largeurs de porte, le hall, les ascenseurs…

En ce qui concerne les ERP dans le secteur public, des efforts ont été faits. Mais parfois avec beaucoup de maladresse. Je pense par exemple à l’académie de Corse à Ajaccio. Il y a des escaliers à l’entrée et aucun panneau qui indique que l’entrée pour les personnes en situation de handicap se trouve sur le côté. Si vous regardez un petit peu, vous trouvez cette entrée. Mais, après, vous avez la surprise de découvrir que l’interphone ne fonctionne pas. Cela illustre les progrès encore à faire en Corse. Si aucune sanction n’est appliquée, il n’y a pas de réel effort.

Source FR3.

Handicap : 50 % des établissements recevant du public accessibles dans le Val-d’Oise…

Avec 50 % de ses établissements recevant du public déclarés « accessibles », le département se classe légèrement en dessous de la moyenne francilienne de 53 %.

Il compte 236 360 personnes en situation de handicap.

 L’association Mobilité réduite a réalisé un travail minutieux pour réaliser cette étude sur l’accessibilité administrative des ERP.

 

Selon une étude de l’ association Mobilité réduite, datée de février 2021, l’Ile-de-France se classe 3e sur 13 régions de France, quant à l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) des établissements recevant du public (ERP) et des installations ouvertes au public (IOP), avec un indicateur de 53 %. C’est mieux que le reste de la France, à 41 %.

Le Val-d’Oise quant à lui, obtient tout juste la moyenne, avec 50 %. L’Essonne, la Seine-Saint-Denis et les Yvelines sont classés derrière lui. Paris, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne sont quant à eux mieux lotis.

Handicap : 50 % des établissements recevant du public accessibles dans le Val-d’Oise

Dans cette étude, tous les établissements ayant déposé une déclaration d’accessibilité ou inscrits dans la démarche d’un Agenda d’accessibilité programmée (Ad’AP), ont été pris en compte. En effet, voyant que le pari de l’accessibilité ne pourrait pas être tenu, la France s’est accordée, en 2014, des reports de trois, six ou neuf ans pour devenir « accessible ».

L’étude révèle donc le taux d’accessibilité que l’on va retrouver théoriquement en 2024. Mais attention, comme le souligne Jean-Michel Royère, le président de l’association, « il s’agit d’un indicateur de l’accessibilité administrative. Il peut y avoir un peu plus d’ERP accessibles en réalité car il faut que les documents aient été transmis et publiés par les préfectures. »

510 000 personnes à mobilité réduite dans le Val-d’Oise

Dans le Val-d’Oise, sur 14933 ERP étudiés, 7 453 sont inscrits dans la démarche Ad’AP. Il s’agit aussi bien de bâtiments publics, que de commerces, de cabinets médicaux, etc., comptabilisés selon une cinquantaine d’activités prédéfinies par l’association. Ce sont généralement les petits établissements de catégorie 5 qui répondent le moins aux obligations.

Pour expliquer ces résultats mitigés, Jean-Michel Royère dénonce « un manque d’harmonisation entre les communes », « un manque de préoccupation des élus » et « de la méconnaissance et du je-m’en-foutisme des experts ». « Ceux qui vérifient l’accessibilité, ce sont des associations comme nous. On peut obtenir des fermetures administratives et des amendes si la loi n’est pas respectée », prévient-il.

En Ile-de-France, sur 12 millions d’habitants, l’association dénombre 4,9 millions de personnes à mobilité réduite dont 2,3 millions de personnes en situation de handicap. Le Val d’Oise, avec près de 1,25 million d’habitants, comporte environ 510 000 personnes à mobilité réduite dont 236 360 personnes en situation de handicap.

Source LE PARISIEN.

Puy-de-Dôme : un restaurant primé pour son accessibilité aux personnes handicapées…

Un restaurant de l’agglomération de Clermont-Ferrand à Chamalières a reçu un prix pour son accessibilité aux personnes handicapées.

Une initiative privée qui contraste avec l’absence d’aménagements dans la rue de l’établissement.

Le chef Jacky Delalande fait de l'accessibilité des handicapés à son restaurant une priorité. / © France 3 Auvergne

Dans ce restaurant de Chamalières, « O gré des Saveurs », situé dans la proche agglomération clermontoise et déjà réputé pour sa cuisine, le Chef a pensé à tout pour faciliter les choses aux personnes handicapées. Une attention qui lui a valu un prix récompensant les aménagements réalisés.

Un restaurant au service des handicapés

Dès l’entrée, une rampe d’accès et une barre de soutien facilitent l’entrée aux personnes en fauteuils roulants, les menus bientôt en braille, s’affichent déjà en gros caractères et les toilettes spacieuses sont aux normes handicapés.
En tout, un investissement de 40 mille euros, selon le restaurateur. Une somme énorme pour ce petit restaurant, mais pour Jacky Delalande,« C’est une priorité que chacun puisse manger ou dîner dans un établissement dans d’excellents conditions » avance t-il sans regret.

La commune promet des aménagements

Une prise de conscience qui contraste avec l’absence d’aménagements dans la rue de l’établissement. Les trottoirs ne sont pas facilement accessibles aux fauteuils roulants et restent encombrés de poubelles. « La réfection de plusieurs immeubles est prévue dans cette même rue. C’est ridicule à mon avis d’aller dépenser de l’argent pour aller faire quelque chose qu’il va falloir démonter dans 6 mois à 1 an » se défend la municipalité. Le Chef Chamaliérois devra s’armer de patience.

Les travaux devraient commencer au minimum dans deux ans.

Source FR3.

ERP – Les PME entrent de plain-pied dans les marchés de l’accessibilité…

ERP – Après une longue tribulation, la loi Handicap entre en phase de concrétisation. Une filière de PME se structure pour faire valoir ses compétences en matière d’accessibilité.

En 2005, la loi handicap sommait les gérants d’établissements recevant du public (ERP) de les rendre accessibles à tous d’ici à dix ans. Il aura finalement fallu attendre douze ans pour qu’une première vague de travaux se concrétise et que la filière des PME spécialisées dans le handicap commence à se structurer.

Le chantier de la mise aux normes est gigantesque. Pas moins de un million de bâtiments doivent être repensés dans un contexte de baisse des finances locales, de fragilité économique, et d’inflation normative. Pour donner un peu de souplesse sans relâcher la pression, les autorités ont concédé un nouveau délai de neuf ans (jusqu’en 2024) assorti d’un échéancier (les « agendas d’accessibilité programmée »). Aujourd’hui, près de la moitié des ERP sont entrés dans le processus de mise aux normes.

C’est donc un marché à investir pour les entreprises. D’autant que, bien souvent, les collectivités, gestionnaires de transports et autres exploitants de sites touristiques en profitent pour réfléchir au moyen d’accueillir l’ensemble de la population, des parents poussant leur poussette aux personnes âgées.
«  2017 constitue une année charnière avec une nette accélération. Au cours des 18 derniers mois, 53.000 établissements ont été rendus accessibles, contre 50.000 durant les huit années précédentes ! », souligne Julia Zucker, chargée du dossier auprès de la Délégation ministérielle à l’accessibilité.

Le montant des chantiers reste impossible à évaluer, tant les coûts diffèrent selon qu’il s agisse d’une université ou d’une boulangerie. L’estimation ne sera pas connue avant la fin de la décennie, mais se chiffrera en milliards d’euros.

Des experts non voyants ont inspiré à des fabricants d’Escalator des solutions permettant de signaler l’imminence de la marche et le sens de la circulation. A Valenciennes, Axe Audio a développé des équipements incorporant une boucle électromagnétique pour permettre aux malentendants d’accéder aux administrations ou à la réception d’un hôtel.
C’est donc un marché à investir pour les entreprises. D’autant que, bien souvent, les collectivités, gestionnaires de transports et autres exploitants de sites touristiques en profitent pour réfléchir au moyen d’accueillir l’ensemble de la population, des parents poussant leur poussette aux personnes âgées.

«  La France est le pays qui a élaboré le texte réglementaire le plus complexe. Son application été difficile à mettre en place, mais a permis de mettre en oeuvre un panel de solutions qui n’existe dans aucun autre pays », relève Thierry Jammes, vice-président de la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France et expert européen en matière d’accessibilité.

Si de nombreuses entreprises travaillent sur des sujets connexes, il existe une trentaine de PME hyperspécialisées dans le handicap. Elles ont pu prendre appui sur les associations qui jouent un rôle de sentinelles et s’impliquent dans leur R&D.

A Courbevoie, NB Solution, fondé par les concepteurs de l’accessibilité à Disneyland Paris, déploie son assistance à maîtrise d’ouvrage auprès de bailleurs et de sites touristiques. A Saint-Maur-des-Fossés, Tadeo a conçu des plates-formes de transcription instantanée de la parole et de vision-interprétation en langue des signes.

Normes Afnor

« Sur la base des préconisations réalisées par de grosses structures d’audit et de certifications, les PME ont apporté des solutions pragmatiques fondées sur l’accessibilité réelle. Elles ont développé un savoir-faire qui constitue un enjeu à l’export », estime Sylvain Denoncin, président de l’Association française des professionnels pour l’accessibilité aux personnes handicapées. L’association contribue à l’élaboration des normes Afnor et participe aux travaux de la Commission européenne pour édifier un socle législatif.

Dans le domaine des transports Uber lance en ce moment à Paris UberACCESS, qui propose de mettre en relation des personnes à mobilité réduite et des véhicules spécialisés. Vingt-cinq véhicules adaptés au transport PMR sont déployés par une entreprise spécialisée, à Paris et en proche banlieue dans un premier temps.

Source LES ECHOS.