PLUS… 300 MILLIARDS pour les SUPERS RICHES EN UNE ANNEE !

La fortune des milliardaires atteint un nouveau sommet dans le monde en juillet 2020. UBS l’évalue à 10 200 milliards de $. La France est le pays où elle a le plus progressé (+45% entre 2019 et 2020).

Grâce aux réformes de l’ISF ?

Probable.

Cette richesse ruisselle-t-elle ?

Impossible à mesurer.

« Nous sommes en dehors de toute discussion politique, ceci précisé, si c’est effectivement vrai et cela le semble bien, comment ne pas être révoltés ? »

LA REDACTION HANDICAP INFO.

Et les Politiques au pouvoir veulent « déconjugaliser » l’AAH !

Cela représente 0.23 % de l’augmentation DE LA FORTUNE DES RICHES…!!!!!

  • 20 ans de déficit des régimes de retraite !!!!

La fortune des milliardaires atteint un nouveau sommet dans le monde en juillet 2020. UBS l’évalue à 10 200 milliards de $. La France est le pays où elle a le plus progressé (+45% entre 2019 et 2020). Grâce aux réformes de l’ISF ? Probable. Cette richesse ruisselle-t-elle ? Impossible à mesurer.

Nous sommes les 99%… c’était le slogan d’Occupy Wall Street en 2012. Un slogan pour dénoncer la croissance des inégalités, les richesses qui s’accumulent pour le 1% du dessus, sans manifestement ruisseler sur les 99% du dessous. Huit ans plus tard, où en est-on ? On a dépassé tous les records.

L'ISF fut au centre des revendications des gilets jaunes (ici manifestation du 8 décembre 2018). Octobre 2020, Bercy s'appuie sur le rapport de France Stratégie pour fermer définitivement la porte à toute modification de sa réforme du capital.

 

La richesse accumulée par les milliardaires de par le monde atteint un sommet inégalé en juillet 2020.

10 200 milliards de dollars, c’est sans précédent, c’est 1 300 milliards de plus que le précédent pic de 2017, relève une étude publiée par la banque UBS et le cabinet conseil Price Water House coopers.

Les milliardaires ont très bien traversé la crise du covid, explique l’étude.

Ils ont très bien chevauché la tempête quand le marché était baissier, mais en plus, leur fortune a gonflé quand le marché des actions a rebondi. UBS, et PWC, le 8 octobre 2020.

« Chevaucher la tempête », c’est d’ailleurs le nom de cette étude qui s’appuie « sur 60 conversations avec des milliardaires, et une base de données de 2000 milliardaires, issus de 43 pays, représentant 98% de la richesse totale des milliardaires ». C’est sans doute sans compter les fortunes difficilement estimables placées dans des paradis fiscaux.

Les milliardaires ont bien chevauché la tempête

Sans surprise, les milliards placés dans la technologie et la santé sont ceux qui ont fait le plus de petits  dernièrement.

« Alors que la tempête passe, une nouvelle génération d’entrepreneurs semble susceptible de numériser, de rafraîchir et de révolutionner l’économie » rapporte cette étude en soulignant que pour la première fois, ceux qui ont parié sur les drones, et l’ed-tech, les technologies pédagogiques, rejoignent eux aussi le cercle des milliardaires.

Milliardaires, entrepreneurs, ce sont des synonymes pour cette étude, qui jamais n’emploie le mot actionnaire, alors que la bonne fortune de ces milliardaires-entrepreneurs vient essentiellement de la flambée des actions.

A lire/ écouter : De bulles en bulles : état des lieux en temps de Covid-19

Ce qui surprend dans les graphiques de cette étude, c’est la performance des milliardaires français.

Leur fortune a été multiplié par 5 en 10 ans nous dit UBS. Seule la Chine fait mieux ! De 300 milliards de dollars en 2019, les avoirs des milliardaires français sont passés à 442 milliards en 2020.

Mais pourquoi, qui, comment ?

Il y a des nouveaux entrants, me répond UBS, mais c’est surtout le luxe et ses bonnes performances qui expliquent celle des milliardaires français.

La fortune des milliardaires français a augmenté de 439% depuis 2009, et celle des chinois 1146%

Réjouissons-nous !

Quand le capital des plus riches augmente, ils investissent dans l’économie et créée des emplois.

C’est connu… c’est pour cela que la France supprime l’ISF sur le capital financier expliquait Bruno Le Maire ministre des Finances en 2017.

Le projet que nous défendons il est juste, et il sera efficace. Car il permettra à nos entreprises d’avoir plus de capital pour investir, innover et créer des emplois demain. Bruno Le Maire en octobre 2017.

Le problème de ce raisonnement, c’est qu’il n’a jamais été prouvé empiriquement. 

Les économistes finlandais, suédois, américains qui ont cherché à mesurer ce ruissellement pour les réformes de la fiscalité du capital adoptées dans leur pays il y a plus de 15 ans n’ont rien trouvé. Ici, un rapport remis au Sénat en novembre 2019 qui en fait état.

En France, cela fait deux ans que des chercheurs s’y attellent, car le gouvernement a promis que la réforme de l’ISF serait évaluée et même éventuellement amendée en fonction des résultats.

Ruisseler ça prend du temps…

Mais de réponses, il n’y a toujours pas dans le deuxième rapport d’évaluation du comité d’évaluation de France Stratégie.

Comme indiqué l’année dernière, l’observation des grandes variables économiques – croissance, investissement, flux de placements financiers des ménages, etc. – avant et après les réformes ne suffira pas pour conclure sur l’effet réel de ces réformes. En particulier, il ne sera pas possible d’estimer par ce seul biais si la suppression de l’ISF a permis une réorientation de l’épargne des contribuables concernés vers le financement des entreprises. France Stratégie.

Le seul impact jugé probable scientifiquement, c’est l’augmentation des dividendes versés aux 1%, et surtout les 0,1% les plus riches.

De 14 milliards d’euros de dividendes versés en 2017, on est passé à 23.8 milliards en 2018, dont un tiers pour les 0,1% du haut du panier. Pour les 99% du dessous, c’est encore trop tôt pour dire.

Ruisseler, ça prend du temps.

Le problème, c’est que plus le temps passe, moins c’est évaluable, juge un économiste qui pratique ces études empiriques, car des facteurs autres que la réforme étudiée interviennent.

Pour mesurer l’effet de la fin de l’ISF sur l’investissement, il faut comparer le comportement des entreprises qui étaient affectées par l’ISF avant la réforme avec celui des entreprises qui ne l’étaient pas… sur des durées courtes, c’est possible, mais plus le temps passe, plus cela devient fragile, car les facteurs exogènes (à la réforme) jouent de plus en plus. Cela peut être le contexte international, un marché qui évolue, une crise qui ne touche pas tous les secteurs de la même façon. Thomas Grjebine Économiste, CEPII.

Les entreprises investissent surtout quand elles ont un carnet de commande bien rempli, ajoute cet économiste.

L’an prochain, on ne sera donc pas tellement plus éclairé, même si le président du comité d’évaluation François Lenglart assure que le rapport 2021 apportera des « débuts de réponses ».  Ce qu’on constate pour les 130 pages du rapport de 2020, c’est que chacun arrive à y trouver les résultats qui confortent son analyse, comme l’illustre le débat des débatteurs sur France Inter dans On arrête pas l’éco.

Si débat sur l’ISF, il y a lors de la présidentielle, il y a donc de grandes chances qu’on en reste arguments déroulés par le Président pendant le Grand Débat.

Faut pas raconter des cracks. C’est pas parce qu’on remettra l’ISF comme il était il y a un an et demi que la situation d’un seul gilet jaune s’améliorera. Ça c’est de la pipe ! Emmanuel Macron, Grand Débat du 15 janvier 2019.

Entre la pipe, et le raisonnement économique qui n’a jamais été prouvé chez nos voisins, n’est pas évaluable à court terme, ni à long terme, et le sera encore moins avec la crise du covid…y a t-il une si grande différence ?

De toutes façons, c’est tranché. Pas d’instabilité fiscale en temps de crise, justifie Bercy. De modification de la réforme de l’ISF, il n’y aura pas avant la fin du quinquennat.

Bercy retient de ce rapport trois choses :

  • avec cette réforme, la fiscalité du capital en France s’est rapprochée de celle de ses voisins
  • la réforme a coûté moins qu’estimé au départ : 2 milliards 900 millions pour la fin de l’ISF sur les capitaux financiers (au lieu de 3.2 estimés au départ), et 600 millions d’euros pour la mise en place de la flat tax, le prélèvement proportionnel mis en place en 2018 au lieu d’1.2 mds).
  • le nombre de ménages fortunés quittant le territoire a diminué et le nombre de ceux qui reviennent augmenté.

L’étude minimise pourtant fortement cet argument de la fin de la fuite des fortunes françaises en notant que  « Cette évolution porte toutefois sur de petits effectifs, de l’ordre de quelques centaines, à comparer avec les 130 000 contribuables assujettis à l’Impôt sur la Fortune Immobilière en 2018« . Sur ce sujet, vous pouvez écouter le débat entre Thomas Piketty, et Dominique Seux sur France Inter le 9 octobre.

ISF, un symbole

A sa création en 1982, l’impôt sur la fortune se voulait un pont entre les riches et les pauvres. Un symbole donc, plus qu’une décision fondée sur des études économiques.

Est-ce à ce symbole que la France doit en partie son chômage et sa désindustrialisation plus élevée qu’ailleurs ?

C’est possible, mais on ne l’a jamais évalué sérieusement car les chercheurs n’avaient pas accès aux données fiscales permettant de le faire auparavant. Le troisième rapport que rendra France Stratégie sur la fiscalité du capital promet de faire ce bilan dans un an. Sur cet accès des chercheurs aux données ISF, un thread très bien écrit.

A l’heure où la crise du covid-19 fait exploser la pauvreté, comme a alerté cette semaine la Banque Mondiale et le Secours Catholique et que l’on apprend que les milliardaires sont plus riches encore, possible qu’un geste symbolique envers les 99% serait le bienvenu.

Quelques riches Français l’avaient suggéré en 2011, suite à une tribune dans le Monde du patron de Publicis Maurice Lévy qui plaidait pour une contribution exceptionnelle des plus riches, (pas en signe de solidarité cependant, mais pour que les finances publiques se redressent.)

Aujourd’hui, ils se font bien discrets.

Source FRANCE CULTURE.

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