L’Insee estime nécessaire de doubler le nombre de places en Ehpad d’ici 2045…

Alors que 8,8% des 75 ans et plus vivaient en institution en 2015, les places en hébergement permanent devraient croître de moitié.

Selon les projections de l’Insee, 900 000 personnes devraient être accueillies en Ehpad d’ici 2045.

L'Insee estime nécessaire de doubler le nombre de places en Ehpad d'ici 2045

En 2015, 2,5 millions de personnes âgées de 60 ans et plus étaient en perte d’autonomie, soit 15,3% de la tranche d’âge*. Le double, chez les 75 ans et plus. Présentés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa publication InseePremière de juillet, ces chiffres pourraient atteindre de nouveaux records. « Si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, extrapole l’Insee, la France, hors Mayotte, compterait 4 millions de séniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4% des séniors. » Un constat qui pousse l’Institut à s’interroger sur l’offre médico-sociale disponible.

D’abord estimé pour évaluer à la baisse, le pourcentage de séniors en perte d’autonomie au sein de la population générale diminuerait « très légèrement » pour passer de 15,3% à 14,8% du fait de l’arrivée des baby boomers dans la soixantaine, renforcée par une amélioration de l’état de santé global de la population et donc de l’espérance de vie sans incapacité. Passé 2027, année d’entrée des baby boomers aux grands âges, le taux de prévalence national augmenterait à nouveau, pour passer de 14,8% à 16,4% en moyenne d’ici à 2050.

Parmi les plus concernés en métropole, les départements du Sud-Est, avec des augmentations de 2,4 points pour le Gard, 2,2 points pour les Hautes-Alpes ou encore 2,1 points en Ardèche, là où les Hauts-de-Seine maintiendraient un niveau de perte d’autonomie stable à 14% (-0,1 point). Plus marquée dans les départements d’outre-mer, la perte d’autonomie augmenterait de 4,2 points avec une part de guadeloupéen en parte d’autonomie passant de 20,6% à 26,7% au sein de la population par exemple. Un constat déjà identifié dans la dernière étude Insee (lire notre article).

Croissance du taux de prévalence de la perte d'autonomie entre 2015 et 2050. Si la France métropolitaine affiche une augmentation des taux de prévalence comprise entre 0 et 2,4 points, en outre-mer, la perte d'autonomie explosera d'ici à 2050.
Toutes zones géographiques confondues, le taux de personnes âgées en Gir 1 et 2 atteindrait 4,3% à cette échéance là où 3,7% des séniors présentaient une perte d’autonomie sévère en 2015. Parmi ces derniers, 8,8% vivaient en institution. « À l’avenir, en considérant que la répartition de la prise en charge entre domicile et établissement resterait la même pour un âge et un degré de perte d’autonomie donnés dans les départements, le nombre de personnes hébergées de façon permanente en établissement, qui est d’environ 600 000 en 2015, s’accroîtrait de 0,8% par an en moyenne jusqu’en 2021, puis entre 1,5% et 2,0% par an de 2023 à 2040« , projette ainsi l’Insee. En 2030, plus de 700 000 personnes nécessiteraient d’être accueillies en Ehpad (+20%) et 900 000 en 2045, « soit une augmentation de plus de 50% entre 2015 et 2045″.

Bien qu' »une telle projection ne détermine pas le scénario le plus probable« , l’Insee cherche avec ces chiffres à placer les pouvoirs publics devant un choix politique : « Dans les prochaines années, la France devra choisir entre ouvrir massivement des places en Ehpad et modifier le partage de la prise en charge entre domicile et établissement.« 

Toutes zones géographiques confondues, le taux de personnes âgées en Gir 1 et 2 atteindrait 4,3% à cette échéance là où 3,7% des séniors présentaient une perte d’autonomie sévère en 2015. Parmi ces derniers, 8,8% vivaient en institution. « À l’avenir, en considérant que la répartition de la prise en charge entre domicile et établissement resterait la même pour un âge et un degré de perte d’autonomie donnés dans les départements, le nombre de personnes hébergées de façon permanente en établissement, qui est d’environ 600 000 en 2015, s’accroîtrait de 0,8% par an en moyenne jusqu’en 2021, puis entre 1,5% et 2,0% par an de 2023 à 2040« , projette ainsi l’Insee. En 2030, plus de 700 000 personnes nécessiteraient d’être accueillies en Ehpad (+20%) et 900 000 en 2045, « soit une augmentation de plus de 50% entre 2015 et 2045″.

Bien qu' »une telle projection ne détermine pas le scénario le plus probable« , l’Insee cherche avec ces chiffres à placer les pouvoirs publics devant un choix politique : « Dans les prochaines années, la France devra choisir entre ouvrir massivement des places en Ehpad et modifier le partage de la prise en charge entre domicile et établissement.« 

  • * Données hors Mayotte

Source HOSPIMEDIA.

 

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