Le handicap de mon fils m’a appris à m’adapter en permanence…

« Vraiment désolée de ne pas toujours réussir à ‘m’adapter’ voire de ne pas toujours vouloir ‘m’adapter' », confie cette mère à son fils, dans son témoignage.

Le handicap de mon fils m'a appris à m'adapter en permanence

 

HANDICAP – Mon grand garçon,

Aujourd’hui je profite de la journée internationale des personnes handicapées pour te dire à quel point je suis désolée.

Désolée d’être encore si marquée par l’injustice, percutée par cette déflagration, d’être aussi choquée des années après.

Cela fait pourtant si longtemps que je te sais handicapé.

Employer un autre terme comme atypique ou différent n’y changerait rien et galvauderait le véritable terme: handicapé.

Les difficultés d’adaptation

Vraiment désolée de ne pas toujours réussir à “m’adapter” voire de ne pas toujours vouloir “m’adapter”.

Je ne sais pas constamment comment t’appréhender, comment t’apaiser, comment te protéger.

J’ai cru choisir les meilleurs professionnels de santé pour nous aider mais je n’ai finalement fait qu’écouter des rassuristes me marteler qu’au fil du temps, ”ça allait s’arranger” et que ”ça s’harmoniserait”.

Réconfort à tort

Je me sentais à tort réconfortée.

J’ai dû si souvent donner l’impression d’avoir attendu, d’avoir espéré te ramener vers la “normalité” et même de te comparer, au lieu d’accepter.

J’adorerais être un de ces parents, que je comprends, en faisant mine de trouver des bénéfices à cette situation, en clamant que tu m’as rendu meilleure.

Ceci, même si j’en conviens volontiers, la différence oblige à l’intelligence.

J’aimerais tellement narrer tes exploits, avoir pour toi une sorte d’admiration béate consolatrice.

«Seule la tolérance est accessible mais pas encore l’inclusion.»

Je suis navrée de ne pas trouver cette “situation” dérisoire.

Je voudrais bien nous tranquilliser en me disant qu’heureusement la société, a évolué, mais je trouve que justement elle n’a pas encore assez évolué.

Ne pas s’abriter derrière le handicap

Seule la tolérance est accessible mais pas encore l’inclusion.

Et pourtant, tu m’as appris à aimer, à aimer vraiment, parce que c’est là qu’est le véritable amour, celui qui est réaliste, sans compromis, sans conditions, envers et contre toutes les situations.

Mais il ne faut pas plier, il ne faut pas s’abriter derrière ton handicap.

Malgré les difficultés, j’ai choisi le bonheur et je ferai tout pour que ce soit aussi ton choix.

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Ce témoignage, initialement publié sur le blog Les billets d’humeur du docteur, a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice, que vous pouvez retrouver sur ses comptes Twitter et Facebook.

Source Huffingtonpost.

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