Pour la première fois, des souris sourdes retrouvent l’audition…

Grâce à une technique de thérapie génique, des chercheurs sont parvenus à corriger une surdité d’origine génétique chez des souris.

Des résultats qui ouvrent la voie à de futurs essais cliniques chez l’humain.

Pour la première fois, des souris sourdes retrouvent l'audition

Comment soigner la surdité lorsque son origine est génétique ? Des chercheurs de plusieurs institutions françaises et américaines dont l’Institut Pasteur, l’Inserm, le CNRS et le Collège de France ont réussi à restaurer l’audition chez des souris présentant une surdité congénitale liée à l’absence d’un gène. Ils publient leurs résultats dans la revue PNAS.

Transférer un gène au niveau de l’oreille interne

Ces scientifiques ont travaillé sur des souris possédant la mutation génétique dite DFNB9, une forme de surdité humaine qui représente entre 2 et 8 % de l’ensemble des cas de surdités génétiques congénitales. Les personnes souffrant de surdité DFNB9 sont sourdes profondes car elles sont dépourvues du gène codant pour l’otoferline, une protéine essentielle à la transmission de l’information sonore au niveau des cellules sensorielles auditives.

Les chercheurs ont introduit le gène de l’otoferline dans des virus inoffensifs qui vont agir comme des vecteurs. Ils ont ensuite injecté ces virus porteurs du gène directement dans la cochlée, une partie de l’oreille interne, de manière à transférer localement le gène porté par le virus vers les cellules auditives de la souris. Résultat : les scientifiques sont parvenus à rétablir la transmission sonore et à restaurer chez les souris des seuils auditifs quasi-normaux.

Corriger une surdité congénitale à l’âge adulte

Cette réversion de l’audition a eu lieu sur des souris adultes, un but espéré initialement par les chercheurs. En effet, « chez l’humain, le développement de l’oreille interne s’achève in utero et l’audition débute à environ 20 semaines de gestation » et « les formes génétiques de surdité congénitale sont généralement diagnostiquées au cours de la période néonatale » rappellent les institutions impliquées dans un communiqué commun. La seule façon de corriger ce handicap est donc de réaliser une réversion de la surdité installée depuis le développement fœtal.

Prochaine étape pour ces scientifiques français et américains : demander un brevet pour cette technique de transfert de gène local dans la cochlée et réaliser des essais de thérapie génique utilisant cette méthode chez l’humain.

En parallèle, les chercheurs espèrent également obtenir de bons résultats pour d’autres gènes impliqués dans d’autres types de surdité.

Source FRANCE TV.

Acouphènes : les séquelles irréversibles des traumatismes sonores…

Les traumatismes sonores sont le principal facteur de surdité chez les jeunes adultes. Un décret récent impose aux salles de concert de baisser le volume mais il est rarement appliqué.

Acouphènes : les séquelles irréversibles des traumatismes sonores..

Monter le volume pour ne plus entendre les sifflements des acouphènes dans ses oreilles… René, ancien guitariste, soigne le mal par le mal, résigné à l’idée, d’avoir irrémédiablement abimé ses oreilles à cause de ses excès de jeunesse. Il a écouté de la musique trop forte dans son casque, des spectacles aux niveaux sonores très élevés : il raconte ses souvenirs d’un concert des Pink Floyd pendant lequel sa ceinture tremblait.

Ses acouphènes sont liés à un traumatisme auditif. Aujourd’hui, il a décidé de consulter un ORL pour trouver une solution. Quand les acouphènes sont installés depuis longtemps, il faut avoir recours à des prothèses auditives.

Une réglementation difficile à appliquer

Pour protéger l’audition du public, un décret paru en août 2017 impose aux salles de concert, aux discothèques et aux festivals de baisser le volume de trois décibels : de 105 à 102 décibels. A titre de comparaison, un marteau piqueur émet entre 100 et 120 décibels. Mais la réglementation est difficile à appliquer car chaque salle a son acoustique et le volume n’est pas forcément le même en fonction de l’endroit où l’on se trouve.

Pour éviter d’entamer son capital auditif pendant un concert, il y a quelques précautions à prendre : s’éloigner le plus possible des enceintes et faire des pauses régulières à l’extérieur de la salle pour reposer ses oreilles.

Source FRANCE INFO.

Langue des Signes : premier numéro de l’année 2019 pour “Tout info, Tout en signes”…

Cette année encore nous allons dénicher des reportages partout dans le réseau régional de France 3 pour les rendre accessibles et les partager avec le plus large public, qu’il soit sourd, entendant, ou malentendant.

Une émission présentée par Sophie Hougard. 

Langue des Signes : premier numéro de l'année 2019 pour “Tout info, Tout en signes”. © France 3 Pays de la Loire

Au sommaire :

► Alerte au gaz ! :

Après le drame (quatre morts) suivant la fuite de gaz rue de Trévise à Paris, des questions se posent sur l’état du réseau.

►Doléances d’hier et d’aujourd’hui :
Si l’on compulse les cahiers de doléances de la Révolution on peut trouver des points communs avec les cahiers ouverts dans les mairies suite au mouvement des gilets jaunes (issus de reportages réalisés dans l’Eure, en Picardie et à Saint-Nazaire)

►Les mêmes règles pour toutes ! :
Face à l’hygiène et les protections intimes les femmes ne sont pas égales, à Lille une association se mobilise.

► Castor, le retour :
Il avait disparu du sud de la France depuis plus de 2 siècles, le voilà qui réapparait dans le Pays Basque.

► Elle ne lâche rien ! : elle, c’est Audrey une jeune cavalière sourde. En France, elle est la seule jeune femme sourde titulaire du permis super poids lourd.
Nous l’avons rencontrée lors d’un tournage pour France 3 Pays de la Loire.

Bon à savoir : L’émission l’Œil et la Main a réalisé un film de 26 minutes sur Audrey, « Confidence dans un camion » (Titre provisoire).
Réalisé par Sandrine Herman, il sera diffusé le 8 avril à 10h15 sur France 5.

Dans notre rubrique [Du mot au signe] nous reviendrons sur un terme qui fait l’actualité : Le mouvement des gilets jaunes
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Source FR3.

Premiers signes de démence sénile : et si c’était un problème d’audition ?…

Les difficultés auditives chez les personnes âgées pourraient être confondues avec des déficits cognitifs.

Une recherche souligne l’importance d’effectuer des tests auditifs, au moment des évaluations neuropsychologiques.

Premiers signes de démence sénile : et si c'était un problème d'audition ?

« Nous voyons souvent des clients inquiets pour la maladie d’Alzheimer parce que leurs copains se plaignent du fait qu’ils ne prêtent pas attention, ils ne semblent pas écouter et ils ne se souviennent pas de ce qu’on leur dit », a déclaré le Dr Vandermirris, neuropsychologue au Baycrest Centre de Toronto.

Mais parfois, le problème est simplement, ou principalement, auditif. « Une personne ne se souviendra pas de quelque chose qu’on lui dit si elle ne l’entend pas bien ».

Le Dr Vandermirris, en collaboration avec ses collègues, a mené une étude sur les clients de la clinique avec deux objectifs. Le premier consiste à comprendre si les neuropsychologues qui évaluent les capacités cognitives, prennent en compte aussi les capacités auditives du patient ; le seconde est de savoir si, une fois la perte d’audition constatée, les médecins modifient leurs prescriptions. Les résultats ont été publiés le 7 décembre dans la revue Canadian Journal on Aging.

Connaître le déficit auditif peut changer l’évaluation du neurologue

L’étude a été réalisée en 2015 sur 20 clients de la clinique âgés de 70 ans en moyenne. Les chercheurs ont évalué l’audition du client, puis son état cognitif (par exemple, sa mémoire). Plus de la moitié des participants avaient une perte auditive allant de légère à sévère. Tandis qu’un quart d’entre eux ne présentaient aucune déficience cognitive.

Quatre neuropsychologues ont été invités à rencontrer les patients et à évaluer leurs capacités auditives sans avoir vu les résultats du test de dépistage effectué par les chercheurs. Les neuropsychologues ont été relativement précis dans l’évaluation des capacités auditives des patients : ils ont effectué une évaluation correcte dans 60% des cas. Après avoir vu les résultats du test, cependant, dans 25% des cas, ils ont changé d’ordonnance : ils ont dirigé certains patients vers des services ORL et leur ont recommandé, ainsi qu’à leurs familles, de se renseigner sur la perte auditive et la communication.

Les troubles auditifs augmentent le risque de développer une démence sénile

L’étude a été menée sur un très petit nombre de patients, mais c’est le point de départ pour une réflexion important. D’une part, les problèmes d’audition sont extrêmement fréquents chez les personnes âgées, mais ils ne sont traités de manière appropriée que dans un quart des cas. D’autre part, plusieurs études ont suggéré un lien entre la perte d’audition et l’apparition de la démence sénile. Les raisons de cette connexion ne sont pas encore claires, mais chez les sujets ayant des difficultés d’audition, une perte de volume cérébral est observée. De plus, les personnes qui entendent mal sont plus exposées au risque d’isolement et l’isolement social est un facteur de risque pour le développement de la démence sénile.

Pour cette raison, les chercheurs de l’étude soulignent l’importance de réaliser des tests de dépistage simples des troubles de l’audition, ainsi que des évaluations des capacités cognitives chez les personnes âgées.

« Afin de fournir la meilleure assistance possible à nos clients âgés, il est impératif que les neuropsychologues et les audioprothésistes travaillent ensemble pour faire face à l’apparition fréquente de pertes cognitives et auditives chez les individus », a déclaré Kate Dupuis, auteure principale de l’étude.

Source FRANCE INFO.

Une plateforme pour malentendants inaugurée à la mairie de Grenoble…

La mairie de Grenoble vient d’inaugurer un système vidéo qui permet aux sourds et malentendants d’accéder à des interprètes en langage des signes, afin de les aider dans leurs démarches administratives au quotidien.

Une plateforme pour malentendants inaugurée à la mairie de Grenoble

Grenoble compte quelques 1.300 sourds et malentendants. Depuis novembre 2018, un système vidéo est mis en place à la mairie de Grenoble pour les aider dans leurs démarches administratives.

L’usager a le choix, il peut être mis en relation avec un interprète en langue des signes. La conversation va alors se faire à trois personnes, l’usager, l’agent et l’interprète.

Un système mis en place via internet et une webcam.

Améliorer l’accueil des personnes sourdes ou malentendantes leur permet de gagner en autonomie et en bien-être. Auparavant elles devaient se faire accompagner, au risque d’être mal comprises.

Les interprètes du système Elioz sont basés dans différentes villes et répondent quasi instantanément. Une quinzaine de villes en France a déjà adopté ce système.

Source FR3.

Mulhouse : à la Bibliothèque sonore, on donne sa voix pour celles et ceux qui ne peuvent pas lire…

La Bibliothèque sonore de Mulhouse donne la possibilité depuis quarante ans aux aveugles et malvoyants de retrouver le plaisir de la lecture, grâce à des donneurs de voix qui enregistrent les livres.

Mulhouse : à la Bibliothèque sonore, on donne sa voix pour celles et ceux qui ne peuvent pas lire

Comment conserver le plaisir de la lecture quand on a perdu la vue et qu’on n’a pas appris à lire le braille ? Grâce aux Bibliothèques Sonores de l’Association des Donneurs de Voix , une association nationale, mais encore relativement méconnue du public. Cette structure, reconnue d’utilité publique en 1977, est forte de plusieurs milliers de membres bénévoles. Il y des donneurs de temps qui assurent la logistique et l’entretien des supports numériques des ouvrages, et des donneurs de voix qui enregistrent les livres et revues, chez eux.

Les ouvrages sont ensuite mis à disposition des aveugles, des malvoyants et même des enfants dyslexiques. Près de 13 000 audiolecteurs bénéficient de ce dispositif. Au niveau national, le catalogue est riche de plus de 120 000 livres en tout genre et revues. Parmi eux, 10 000 livres 1641 titres de presse peuvent être téléchargés gratuitement via un serveur.

© ADVBS

La première Bibliothèque sonore a été créée en 1972 par un ophtalmologue, Charles-Paul Wannebroucq. Il en existe aujourd’hui 115 dans toute la France, dont les fonds sont mutualisés​​. Celle de Mulhouse fête ses 40 ans et a enregistré depuis sa création près de 6000 livres grâce aux donneurs et donneuses de voix, comme Edith Cornibert, bénévole depuis sept ans. « Lire c’est communiquer, entrer dans un monde imaginaire parfois, c’est avoir accès à la culture ».

Des bénévoles qui donnent leur voix d’un côté et de l’autre, des adhérents déficients visuels équipés d’un appareil de lecture adapté, le Victor. Grâce à la Bibliothèque sonore haut-rhinoise, Pierre Strich, aveugle depuis une dizaine d’année, a « le plaisir de pouvoir relire des livres », des décennies plus tard. Et quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu. Ce fan de polars peut aujourd’hui « lire » jusqu’à 12 heures par jour.

Source FR3.

Nice: Les sourds et malentendants se mettent au self-defense pour leur sécurité…

SECURITE La ville de Nice dispense des cours pour les personnes porteuses de handicap…

A Nice, les stagiaires sourds et malentendants apprennent à protéger leur sac à main.

  • Un module de self-defense de huit ateliers est proposé pour les participants sourds et malentendants.
  • Des sessions pour déficients visuels avaient également été proposées. Mais faute d’inscrits, elles n’ont pas eu lieu.
  • Les participants apprennent aussi les gestes de premiers secours.

Une jeune femme se fait arracher son sac. Pas de cris. Pas d’agitation. Mais un gros coup au menton pour son agresseur. Ces gestes, des Niçois les apprennent avec… d’autres gestes. La ville de Nice dispense des cours de self-défense à ses administrés sourds et muets, avec l’intervention d’une interprète.

Evelyne est arrivée à ces sessions par l’intermédiaire d’une association. « Avant, je ne pensais pas que je pouvais être en insécurité », explique-t-elle. Evelyne s’est déjà fait voler son porte-monnaie dans son sac en Italie « mais c’était un peu de (s) a faute ». « J’avais laissé mon sac ouvert, dit-elle. Ici, on apprend aussi les gestes de prévention comme porter son sac en bandoulière ou séparer ses affaires : mettre les clefs dans une poche du pantalon et son portefeuille ailleurs. » Un module de huit ateliers est proposé pour les participants sourds et malentendants. Des sessions pour déficients visuels avaient également été proposées. Mais faute d’inscrits, elles n’ont pas eu lieu.

« Une sensibilité développée pour l’observation »

Le cours avance. C’est l’interprète qui traduit les conseils. « Plutôt main droite », « on va toujours de l’avant ». Après avoir appris la technique des pouces, c’est au tour des gestes de premiers secours d’être assimilés par Evelyne et la dizaine d’autres stagiaires. « Ils apprennent les bases des bons comportements, explique Magali Reymonenq, chargé de prévention à la ville de Nice. Mais ce sont déjà des personnes très réactives, avec une sensibilité développée à l’observation. »

Vols par ruse, paiement sans contact, arnaque à domicile, sur Internet ou par téléphone. Tout y passe. Les stagiaires ont jusqu’au 14 janvier pour perfectionner leur attention et leurs prises de self-défense.

Source 20 MINUTES.

Langue des Signes : le numéro de novembre 2018 de “Tout info, Tout en signes”…

Comme chaque mois nous avons sélectionné des reportages tournés par les équipes de France 3 partout en France.

Au programme de [tout-Info/Tout en signes] de Novembre, des reportages signés par notre animatrice Sophie Hougard.

Langue des Signes : le numéro de novembre 2018 de “Tout info, Tout en signes”. © France 3 Pays de la Loire

L’interdiction du Métam Sodium, un pesticide jusqu’ici largement utilisé dans le maraîchage notamment dans les Pays de la Loire.
La colère des pêcheurs des Hauts de France qui dénoncent les méfaits de la pêche électrique
La préservation de la Châtaigne dans le Cantal.
Des baskets sportswear et écolo, c’est Ubac,  un concept né près de Roanne.
La Langue des signes fait de plus en plus d’émules en Bourgogne-Franche-Comté.
Une tranchée reconstituée en Normandie, pour prendre la mesure de ce qu’ont vécu les poilus dans l’enfer de la guerre.

Dans notre rubrique [Du mot au signe], nous apprendrons le mot armistice ou plutôt les termes qui permettent de signer ARMISTICE.
Comme souvent en LSF, plusieurs signes permettent de définir un mot, dans ce cas, le mot armistice est  composé comme suit :
[signature d’un coté/signature de l’autre coté/guerre/suspendre]

C’est aussi pour nous l’occasion de rendre hommage aux sourds qui ont combattu pendant la première guerre mondiale comme Luvien Blanvillain, mort pour la France et qui avait tenu à s’engager alors même que sa surdité l’exemptait de partir au combat. (Lire l’article de Yann Cantin sur le site centenaire.org, « Les silencieux de la guerre »).

Sachez enfin que l’émission L’œil et la Main diffusée sur France 5 est venue à Nantes tourner un film sur notre présentatrice Sophie Hougard et ses nombreuses activités.
Ce reportage sera diffusé le 10 décembre…alors tous à vos écrans !
[Tout-Info/Tout en Signes] fera aussi prochainement  l’objet d’un reportage dans Télérama.

Source FR3.

La langue des signes attire de plus en plus de monde : exemple à Saint-Vit, près de Besançon…

De plus en plus de gens s’intéressent à la langue des signes, notamment pour les plus jeunes, même bien entendants.

Samedi, un atelier découverte avait lieu à Saint-Vit, près de Besançon, au café du Centre.

Le concept de "café signes" prend de l'ampleur, notamment à Saint-Vit. / © Denis Colle

La langue des signes française, LSF, est un langage visuel et gestuel utilisé par les personnes malentendantes et certains entendants. C’est l’abbé Charles Michel de l’Epée (1712-1789) qui fonda au 18ème siècle la première école publique destinée aux personnes sourdes.

En France, on compte environ 100 000 pratiquants de la LSF. D’ailleurs, de plus en plus de monde s’y intéresse, notamment les jeunes parents qui parviennent à communiquer avec leur enfant bien plus tôt, grâce à cette méthode.

Une fois par mois, cinq assistantes maternelles partagent leur savoir en matière de langue des signes au café du Centre, situé à Saint-Vit. Ce samedi 3 novembre, nous sommes allés assister à l’un de ces ateliers.

Source FR3.

 

Avec l’application Roger Voice, les personnes sourdes et malentendantes peuvent appeler avec leur téléphone…

Dès ce lundi, les personnes sourdes, malentendantes, sourdes, aveugles et aphasiques ont la possibilité d’utiliser le service voix de leur téléphone, imposé aux opérateurs téléphoniques par la loi « pour une République numérique ».

Télécoms. Les sourds et les malentendants peuvent maintenant téléphoner

Sabine, jeune femme sourde, s’exprime uniquement avec la langue des signes. Jusqu’ici, elle utilisait les SMS pour communiquer avec des personnes entendantes. Dès lundi 8 octobre, elle peut aussi utiliser le service voix. Lorsqu’elle appelle son amie Hélène, voilà ce que son interlocutrice entend : « Bonjour, vous êtes en relation avec un interprète de la plateforme Roger Voice, car une personne sourde cherche à vous joindre. Je vais traduire vos échanges. »

C’est une avancée majeure pour les 5 millions de personnes sourdes, malentendantes, sourdes, aveugles et aphasiques en France : elles ont donc désormais la possibilité d’utiliser le service voix de leur téléphone pour appeler un ami, prendre un rendez-vous chez le coiffeur ou réserver une table au restaurant comme n’importe qui. C’est ce qu’impose la loi « pour une République numérique » aux opérateurs téléphoniques.

Un opérateur traduit en direct la conversation

Pour appeler ou se faire appeler, les clients sourds et malentendants d’Orange, Bouygues Télécom et SFR doivent télécharger sur leur smartphone l’application RogerVoice. L’application permet aussi de transcrire la parole en texte et le texte en parole, automatiquement, ou avec l’aide d’un scripteur humain : « C’est tout en simultané », explique Marie-Hélène, une interprète diplômée en langue des signes, installée dans un centre d’appel, devant son ordinateur. Elle fait la traduction en direct entre les deux amies : « Je dis à la personne entendante ce que je vois dans les mains de la personne sourde, et je vais traduire immédiatement en langue des signes pour la personne sourde la réponse de l’interlocuteur entendant. C’est très fluide, les personnes se parlent normalement. »

Il faut apprendre à être complètement transparent, restituer l’émotion de l’un et de l’autre. On se met dans l’intonation du locuteur, qu’il soit sourd ou entendant.Marie-Hélène à france info

Tous les mois, les sourds et malentendants qui utilisent Roger Voice ont une heure de communication gratuite offerte par leur opérateur, comme le prévoit la loi.
Le résultat est unique au monde selon le président de la Fédération des Télécom, Michel Combot : « C’est donc un service qui va permettre d’intégrer plusieurs fonctionnalités, de la transcription texte à la synthèse vocale, jusqu’à la traduction en langue des signes ou en langage parlé complété. C’est une première mondiale que d’intégrer autant de fonctionnalités dans une seule application. Les personnes sourdes et malentendantes pourront appeler qui elles veulent avec un service et choisir leur mode d’interaction. »

Un service à la portée de tout le monde

Une vraie révolution pour Jeremie Boroy, président de l’Unisda qui fédère les principales associations de personnes sourdes et malentendantes : « Aujourd’hui, les personnes sourdes ont su s’approprier les outils comme les SMS, les mails, mais ils n’ont pas encore accès à ce qui reste encore essentiel : la voix au téléphone. »

La voix est présente dans votre vie quotidienne, personnelle, professionnelle, sociale, et même pour votre sécurité. Demain, ce service sera vraiment à la portée de tout le monde.Jeremie Boroy à france info

Le dispositif va monter progressivement en puissance, le temps d’adapter l’offre à la demande, et de former, surtout, un plus grand nombre d’interprètes en langue des signes. C’est pourquoi les personnes sourdes et muettes qui utilisent ce nouveau service n’ont qu’une heure de communication gratuite mensuelle pour commencer. En 2021, ce sera trois heures, puis cinq heures mensuelles en 2026. En parallèle, la loi impose aux services publics et aux grandes entreprises de rendre également accessible leurs services clients.

Source FRANCE TV.