Maintien chez soi, trottoirs et transports adaptés : un rapport de 80 pistes pour améliorer la vie des seniors…

Un rapport remis au gouvernement préconise 80 mesures pour aider les seniors à mieux vieillir, sans forcément passer par les maisons de retraite.

Parmi les pistes, des aides au maintien à domicile repensées et facilitées, des transports adaptés, ou davantage de bancs publics.

Le rapport préconise notamment des transports adaptés et davantage de bancs publics.

 

Des aides préventives pour adapter son logement avant de perdre son autonomie, des financements pour des « résidences seniors » à loyer modéré, un tissu urbain et des transports aménagés pour les personnes âgées : un rapport remis ce mercredi au gouvernement propose 80 mesures pour accompagner le vieillissement, sans forcément recourir aux Ehpad.

Permettre au plus grand nombre de « vieillir chez soi » implique « un logement adapté à ses fragilités présentes ou futures », mais également un urbanisme et des transports permettant que « la vie à domicile ne se transforme pas en assignation à résidence », résume auprès de l’AFP l’auteur de ce rapport, Luc Broussy, spécialiste de la « silver économie », l’économie liée aux seniors.

Repenser et simplifier l’accès aux aides pour rester chez soi

Pour permettre aux seniors de rester vivre « chez eux », Luc Broussy plaide pour un guichet unique d’aide aux travaux d’adaptation des logements, qui s’inspirerait du dispositif « Ma Prime Renov » pour les rénovations écologiques. Par ailleurs, pour lui, il faut « entièrement repenser » ces aides financières, actuellement accordées uniquement si la personne a déjà perdu beaucoup de son autonomie. Il faut plutôt privilégier la prévention, fait valoir le spécialiste, et entamer des travaux « en amont », notamment pour éviter les chutes, qui provoquent chaque année des milliers d’accidents mortels.

Construire des résidences seniors accessibles aux personnes modestes

Vieillir « chez soi » peut aussi parfois passer par un « autre chez soi », comme par exemple une résidence autonomie. Pour les développer et les rendre accessibles aux seniors modestes, il faut aider les organismes HLM à en construire, via des prêts bonifiés, mais également simplifier certaines règles d’urbanisme qui imposent, de manière « absurde », que ces bâtiments soient dotés d’un parking ou d’un local à vélos.

Des transports, trottoirs et passages piétons adaptés

Le rapport insiste aussi sur la nécessité de faciliter la mobilité des seniors, ce qui passe par des trottoirs et passages-piétons mieux conçus, davantage de toilettes et de bancs publics, mais aussi des transports plus accueillants – les conducteurs de bus devraient ainsi être systématiquement formés à la fragilité des clients âgés, afin d’éviter par exemple les freinages trop brusques.

Le nombre de 75-84 ans va augmenter de 50% d’ici dix ans

Ces propositions arrivent alors que la question du vieillissement est souvent considérée dans le débat public sous le seul angle du très grand âge, des Ehpad et des services d’aide à domicile. Pour Luc Brousssy, cette question nécessite une « révolution culturelle » pour répondre aux besoins des 75-84 ans. Cette génération des baby-boomers est composée de « citoyens actifs » qui sont encore autonomes, mais « vont commencer à subir les premières fragilités ».

Le nombre de personnes dans cette tranche d’âge va augmenter de quasiment 50% d’ici la fin de la décennie, a souligné l’auteur, qui remet son travail ce mercredi matin aux ministres chargées de l’Autonomie, du Logement et de la Cohésion des territoires, Brigitte Bourguignon, Emmanuelle Wargon et Jacqueline Gourault.

Ces propositions arrivent également alors que le projet de loi « grand âge », très attendu, n’a cessé d’être reporté en raison de la pandémie de coronavirus.

Source FRANCE BLEU.

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